Legends of Olympia : La Litanie du Passé - Ne vole jamais un nain!
Choix des forums  |  Revenir au forum  |  Page d'accueil

Ne vole jamais un nain!
Topic visité 769 fois
Dernière réponse le 09/10/2007 à 18:16

nain Par Gorbad Kaskanferr, le Bâtisseur  le 28/09/2007 à 23:24



Partie 1

Séléné et Adamant illuminaient les reliefs d’Olympia depuis de nombreuses heures maintenant. Leur clarté ne perçait pas la pierre du Radar Bek pour éclairer la cité souterraine des nains, Kazad A Gorog. La lueur des flambeaux était encore visible dans le Temple d’Héphaïstos et une silhouette agenouillée restait figée devant l’imposante statue du Dieu Forgeron devant lequel trônait un immense marteau d’adamantium, ainsi que divers présents de la Grande Messe à Héphaïstos qui n’avait pas encore été placé dans le Trésor du Sanctuaire. Un nain en toge blanche, portant les insignes des prêtres d’Héphaistos s’approcha de l’individu.

Hoignar Kaskanferr : « Tu pries bien tard, mon frère »

Le nain au bras d’acier termina sa prière silencieuse avant de se relever, sourire à son frère avant de lui tendre le bras et lui donner l’accolade.

Gorbad Kaskanferr : « Il n’y a pas d’heures pour honorer notreDieu »

Hoignar : « Que la volonté d’Héphaïstos soit forgée de nos mains »

Les deux nains s’éloignèrent vers la sortie du temple.

Hoignar : « Que fais-tu encore à Kazad ? Tu n’étais pas censé partir avec les jeunes recrues de l’école de formation aux Grandes Fosses de Sigdil ? »

Gorbad : « Si… Si… Seulement les affaires m’ont retenu dans notre belle cité, même si je regrette de ne pas être parti. Les nouvelles ne sont pas bonnes. »

Hoignar : « Ah bon ? »

Gorbad : « Non, ils ont encore reçu la visite de sauvages. J’aurais du y aller… »

Hoignar : « Et cela aurait changé quoi ? »

Gorbad : « Je résiste mieux à la magie que la plupart des nôtres. Je suis pratiquement persuadé d’avoir récupéré le niveau de nos ancêtres »

Hoignar : « Mouais, tu veux mon avis et celui d’autres maîtres des runes ? Le problème des sauvages, c’est que non seulement ils tuent des nôtres mais en plus, ils utilisent pour leur propre compte, nos précieuses runes »

Gorbad : « C’est clair ! Je suis sûr que SoumSoum serait là, il nous conseillerait de demander à Héphaïstos de régler ça. Il est si spontané… »

Hoignar : « … »

Gorbad : « Quoi ? »

Hoignar : « On pourrait le faire »

Gorbad : « Comment ça on pourrait le faire ? »

Hoignar : « La ferveur de la ville est bonne en ce moment et après tout, l’usage des runes est un présent du Dieu Forgeron. Il suffirait d’attirer son attention sur le fait que d’autres s’emploient à user de sa magie contre ses serviteurs »

Gorbad, voyant le sourire de son frère : « Et ça va nous coûter combien à ton avis ? »

Hoignar : « Oh, quelques milliers de pièces d’or, trois fois rien pour une messe digne de cela à notre divinité »

Gorbad : « Hoignar, un jour, tu ruineras notre clan »

Hoignar : « Pas temps que tu gèreras les comptes… »



Gorbad Kaskanferr

Bras Droit de la GTN
Conseiller Royal du peuple nain
Concepteur de la grenade mana

Un Nain gras est un nain heureux

nain Par Gorbad Kaskanferr, le Bâtisseur  le 02/10/2007 à 00:28

Partie 2

Temple d’Héphaïstos, Kazad A Gorog.

Une semaine plus tard…

Le clergé du culte d’Héphaïstos s’était réuni pour une cérémonie un peu particulière. Tous les prêtres étaient vêtus d’une toge blanche tandis que Gorbad était habillé d’une tunique rouge, fermée par une grosse ceinture en cuir munie de nombreux outils de forgeron. Dans la salle de prière, une enclume avait été placée au centre de la pièce marbrée et de nombreux braseros incandescents avaient été disposés en cercle tout autour, donnant une atmosphère étouffante dans la pièce.

Hoignar, s’approchant de son frère : « Bien, nous allons commencer. Tu as compris ce que tu devais faire ? »

Gorbad : « euh, ouais… je tape du marteau sur l’enclume pour forger quelque chose… Cela vous permettra de vous concentrer et d’adresser vos prières à Héphaïstos… mais je comprends pas, c’est pas l’un des vôtres qui fait ça d’habitude ? »

Hoignar : « C’est pas toi qui m’a dit un jour que tu étais persuadé qu’Héphaïstos ou l’un de ses serviteurs t’avaient secondé dans certains de tes travaux ? Ne serait-ce que pour le marteau que tu as forgé pour le temple ? »

Gorbad : « Si, bien sûr »

Hoignar : « Tu as donc la faveur du Dieu Forgeron »

Gorbad, hésitant : « Et si c’était pas le cas ? »

Hoignar, avec une fausse pointe d’humour : « Il sera toujours temps pour Héphaïstos de te foudroyer, voire de te brûler vif… »

Gorbad : « Hé bein, ça me rassure… Allons-y »

Tous les protagonistes se mirent en position. L’ancien roi s’approcha du matériel qu’on avait mis à sa disposition. Sur un feu runique se tenait une flasque contenant de l’or liquide, offrande en pièces d’or fondue pour les biens du rituel. Le mineur se concentra pour invoquer les pouvoirs des runes afin de le protéger de la chaleur et assurer son bras. Il commença son labeur en choisissant le moule d’une lame d’épée qu’il avait préparé durant toute la semaine. Le forgeron s’était servi du Pommeau et de la Garde des Ordalies pour concevoir la lame idéale devant s’incorporer dans les deux autres éléments, réplique imaginaire de ce que devait être la véritable Lame des Ordalies.

Gorbad : « Soyez-nous favorable, ô Héphaïstos, accordez-moi le bonheur et la vertu. »

Le métal commença à couler alors que les litanies des prêtres nains emplissaient la salle.

Haut Prêtre de l’Antre d’Héphaïstos, démarrant un passage célèbre de la liturgie à Héphaïstos (NDLA : inspiré du chant VIII de l’Odyssée d’Homère) : « Ainsi, Arès et Aphrodite, mariée au Dieu Forgeron, s'unirent dans la demeure d’Héphaïstos...
... Arès offrit de nombreux cadeaux pour séduire Aphrodite, et c'est ainsi qu'il déshonora la couche du dieu Héphaïstos. Appolon, veillant à la bonne marche des soleils, les avait vus s'unir, et, aussitôt, vint l'annoncer à Héphaïstos, qui entendit là de cruelles paroles. Puis, roulant en lui-même sa vengeance, il se hâta vers sa forge. »


Les prêtres tendirent le bras afin de servir une braise brûlante dans les braseros et ensuite commencer à tracer des runes sur le sol marbré.

Prêtres : « Héphaïstos, le peuple nain en appelle à tes somptueux pouvoirs »

Haut Prêtre : « Ayant dressé une grande enclume, il forgea des liens qui ne pouvaient être ni rompus, ni dénoués. Après avoir achevé cette trame pleine de ruse, il se rendit dans la chambre nuptiale où se trouvait son cher lit. Et il suspendit de tous côtés, en cercle, ces liens qui tombaient des poutres autour du lit comme des toiles d'araignée que nul ne pouvait voir, pas même les Dieux bienheureux. Ce fut ainsi qu'il ourdit sa ruse. Et, après avoir enveloppé le lit, il feignit d'aller à Kazad A Gorog, ville bien bâtie, celle de toutes qu'il aimait le mieux sur Olympia. Arès au frein d'or le surveillait, et quand il vit partir l'illustre ouvrier Héphaïstos, il se hâta, dans son désir d'Aphrodite à la belle couronne, de se rendre à la demeure de l'illustre Héphaïstos. Aphrodite, revenant de voir son tout-puissant père Zeus, était assise. Et Arès entra dans la demeure, il lui prit la main et lui dit :
- Allons, chère, dormir sur notre lit. Héphaïstos n'est plus ici ; il est allé à Kazad A Gorog, chez les Nains au langage barbare. »

Des seaux d’eau furent jetés sur les braseros afin d’étendre une brume suffocante dans la pièce et entré ainsi plus efficacement en transe.

Prêtres : « Toi aussi, sois implacable contre ceux qui portent leurs mains impurs sur tes dons si précieux »

Haut Prêtre : « Il parla ainsi, et il sembla doux à la déesse de lui céder. Ils montèrent sur le lit pour y dormir, et, aussitôt, les liens habilement disposés par le subtil Héphaïstos les enveloppèrent. Ils ne pouvaient ni mouvoir leurs membres, ni se lever, et ils reconnurent alors qu'ils ne pouvaient fuir. L'illustre boiteux des deux pieds approcha, car il était revenu avant d'arriver à la terre du Radar Bek, Appolon ayant veillé pour lui et l'ayant averti. Il rentra dans sa demeure, affligé en sa chère poitrine. Il s'arrêta sous le vestibule, où une violente colère le saisit, et il cria si horriblement que tous les dieux l'entendirent :
- Père Zeus, et vous, dieux bienheureux qui vivez éternellement, venez voir des choses honteuses et intolérables. Moi qui suis boiteux, la fille de Zeus, Aphrodite, me déshonore, et elle aime le pernicieux Arès parce qu'il est beau et qu'il ne boite pas. Si je suis laid, certes, je n'en suis pas cause, mais la faute en est à mon père et à ma mère qui n'auraient pas dû m'engendrer. Voyez comme ils sont couchés unis par l'amour. Certes, en les voyant sur ce lit, je suis plein de douleur, mais je ne pense pas qu'ils tentent d'y dormir encore, bien qu'ils s'aiment beaucoup ; ils ne pourront s'unir, et mon piège et mes liens les retiendront jusqu'à ce que son père m'ait rendu toute la dot que je lui ai livrée à cause de sa fille aux yeux de chien, parce qu'elle était belle. »


Prêtres : « Héphaïstos, châtie ceux qui outragent tes présents. »

De son côté, Gorbad, qui suait à grosse goutte, venait d’unir le don de la Terre alliée au Feu attisé par l’Air, à l’Eau, source de vie.

Haut Prêtre : « Il parla ainsi, et tous les Dieux se rassemblèrent dans la demeure d'airain. Poséidon qui règne sur les mers, et le très utile Hermès vint aussi, puis le royal archer Apollon. Les déesses, par pudeur, restèrent seules dans leurs demeures. Et les dieux qui dispensent les biens étaient debout dans le vestibule. Et un rire immense s'éleva parmi les dieux heureux quand ils virent l'ouvrage du prudent Héphaïstos ; et, en le regardant, ils disaient entre eux :
- Les actions mauvaises ne valent pas la vertu. Le plus lent a atteint le rapide. Voici que Héphaïstos, bien que boiteux, a saisi, par sa science, Arès, qui est le plus rapide de tous les dieux qui habitent l'Olympe, et c'est pourquoi il se fera payer une amende. »


Prêtres : « Tu es toujours dur et plein d'audace. »

Haut Prêtre : « Ils se parlaient ainsi entre eux. Et le dieu Apollon, fils de Zeus, dit à Hermès :
- Messager Hermès, fils de Zeus, qui dispense les biens, certes, tu voudrais sans doute être enveloppé de ces liens indestructibles, afin de coucher dans ce lit auprès d'Aphrodite d'or ?
Le messager Hermès lui répondit aussitôt :
- Plût aux dieux, ô royal archer Apollon, que cela arrivât, et que je fusse enveloppé de liens trois fois plus inextricables, et que tous les dieux et les déesses le vissent, pourvu que je fusse couché auprès d'Aphrodite d'or !
Il parla, ainsi, et le rire des dieux Immortels éclata. Mais Poséidon ne riait pas. Il suppliait l'illustre Héphaïstos de délivrer Arès. Il lui disait ces paroles ailées :
- Délivre-le, et je te promets qu'il te satisfera selon ton désir, comme il convient entre dieux immortels. »


Prêtres : « Héphaïstos, toi qui veille sur notre destinée. »

Haut Prêtre : « L'illustre ouvrier Héphaïstos lui répondit :
- Poséidon qui règne sur les mers, ne me demande pas cela. Les cautions des mauvais sont mauvaises. Comment pourrais-je te contraindre, parmi les dieux immortels, si Arès échappait à sa dette et à mes liens ?
Poséidon qui ébranle la terre lui répondit :
- Héphaïstos, si Arès reniait sa dette et prenait la fuite, je te la paierai moi-même.
L'illustre boiteux des deux pieds lui répondit :
- Il ne convient pas que je refuse ta parole, et cela ne sera pas.
Ayant ainsi parlé, Sa Force Héphaïstos rompit les liens. Et les deux amants, libres des liens inextricables, s'élancèrent aussitôt dans les airs, Arès pour Ordenum, et Aphrodite qui aime les sourires à Lardanium, là où se trouve son autel parfumé. »


Prêtres : « Héphaïstos, nous implorons ton aide. »

Gorbad avait commencé à marteler le métal précieux, espérant que le Divin Héphaïstos lui apporte son soutien pour percer le mystère des Ordalies et qu’Il répondrait au vœu de son clergé…

Il n’y avait plus que le bruit régulier du métal qui frappe le métal…

Il n’y avait plus qu’un lointain murmure des prêtres appelant à leur Bienfaiteur…

Et soudain, alors que le dernier coup de marteau fut donné, la lame se mit à briller de mille feux comme si l’or s’était transformé en un rayon de soleil, avant de disparaître libérant des volutes de fumée jaune.

Etait-ce là la marque de la volonté divine d’Héphaïstos ?

En tout cas, les membres du clergé avaient tous les yeux rivés sur Gorbad comme s’il était soudainement devenu une personne qu’il découvrait pour la première fois. Il faut dire que les manifestations directes du Dieu Forgeron étaient plutôt rares. Ce fut le frère de l’ancien roi qui rompit le silence :

Hoignar : « Apparemment, c’était pas le jour de l’immolation… En tout cas, j’espère que ceux qui ont cru pouvoir voler le savoir nain vont le sentir passer ».



Gorbad Kaskanferr

Bras Droit de la GTN
Conseiller Royal du peuple nain
Concepteur de la grenade mana

Un Nain gras est un nain heureux

nain Par Vassili Vodj Stakhanov  le 02/10/2007 à 22:03

Et ben... Très très belle chro.
Et garre aux fesses des voleurs



Fondateur de la Guilde des Travailleurs Nains

dieu Par Héphaïstos  le 09/10/2007 à 18:16

Et il advint que la forge d’Héphaïstos résonna de la supplique de ses fidèles. Le Forgeron de l’Olympe appela à sa main l’œuvre des mortels et posant son regard sur la lame d’or il dit :

Plus que l’or vos paroles touchent mon âme. Il n’est pas toujours sage de rappeler sa colère à un Dieu mais par le fruit d’un dur labeur et de la sueur je punirai les voleurs.

Et Héphaïstos au bras puissant entreprit de reforger le présent des nains. Il passa de longues heures à veiller sur le foyer de sa forge et à suer au-dessus de son enclume. De la lame d’or il fit des runes dont lui seul connaissait les secrets pouvoirs, et il les chargea de fortes malédictions à l’encontre des voleurs et de tous les usurpateurs. Longtemps la montagne sonna des coups de marteau et des paroles emplies de promesses de malheur.

Chargé du fruit de son ouvrage il se rendit en la demeure d’Hypnos, Porteur de Sommeil. Le fils de la Nuit acquiesça aux demandes du Maître des Forges, les libations promises à l'heureuse annonce donneraient aux nains l'occasion de louer celui par qui venaient les rêves.

Ils s'en furent tous deux, parcourant Olympia, et sur leur passage, les mortels croulaient sous le poids d'une fatigue sans borne, accueillant la délivrance d'une léthargie profonde. Nul ne s'aperçut de la visite des Immortels que ceux qui avaient à craindre leur courroux. Nul ne vit trace d'enchantement ou ne se douta qu'en cette nuit justice avait été rendue parmi les pilleurs, que ceux qui ressentirent la brûlure intense d'un fer.

Quand au matin la douleur terrassa la torpeur et que tremblant les coquins portèrent main à leur front, ils sentirent sous leurs doigts la marque carbonisée d'un glyphe. Peu eurent le courage d'aller se mirer au ruisseau, n'osant pas voir de leurs yeux ce que leur montraient leur chair meurtrie et leur esprit vacillant.
Leur coeur dut se rendre à l'évidence et commença à désespérer.
Ainsi fut connue la colère d'Héphaïstos, Dieu Forgeron et Gardien des Runes.