Legends of Olympia : La Ballade des Mémoires - Sur les traces d'un Chaman
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Sur les traces d'un Chaman
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Dernière réponse le 10/08/2009 à 11:22

el Par Calith  le 22/07/2009 à 00:19

An 1975 du Calendrier Elfe, saison des Longues Pluies

"Quand on fuit la pluie, on rencontre la grêle..."


Les cheveux d'argent de la pluie déchiquetait le ciel blafard, brouillant la vue des Faucons, mouillant doucement toutes choses, et en silence.

Ce silence parfait, qui n'était brisé que par le pas rythmés des elfes sur le sol humidifié et le clapotis de ces longs fils d'eau glacée.
Les oiseaux ne faisaient plus entendre leur chant depuis longtemps, réfugiés sous le couvert des arbres. Il n'était pas plus question de voler pour les rapaces, pas en ce jour lugubre ...

A la manière des Loups les accompagnant, ils semblaient traquer l'indicible. Aucune trace nette n'était visible par un temps aussi trouble, aucune raison ne semblant valable pour les entraîner aussi loin de leurs terres.

Et pourtant, ce n'était pas la première fois que certains effectuaient ce trajet...
Levant le regard vers le ciel morne, le Faucon fixait un point flou droit devant lui. Secouant la tête pour chasser les gouttelettes d'eau qui lui obstruaient la vision, il remarqua enfin au loin la silhouette des roches rendues grises par cette averse.
La chaîne des Dieux était devant eux. Et avec elle, sans doute Marcus, le Chaman du Faucon qui avait soudainement disparu dans les entrailles de la terre.

Calith afficha un demi-sourire, reprenant son chemin d'un pas plus vif. A ses côtés, Tiamath et Naurel lui emboîtèrent le pas. Les trois elfes devenaient fortement habitués à cette exploration forcée, ayant adopté à force une cadence de marche totalement identique. Mais cette fois-ci, ils n'étaient plus seuls face aux problèmes que posait cette Grotte obstruée.
Derrière eux, les Loups n'étaient pas loin et en nombre, chaque Faucon s'était aussi senti concerné par les évènements, sans compter quelques Cerfs ou Nobles en plus des exceptions que constituaient un Corbeau et une Femme-Sauvage.
Les Faucons pouvaient se sentirent honorés de tant d'attention de leurs compères, même si les objectifs de certains n'étaient pas clairement définis ...

Ils avaient retrouvés les lieux identiques à leur départ. Hardaway, Rexanne et Thorkildsen présents sur les lieux, n'avaient pas réussi à dégager l'entrée à eux seul, semblait-il.
Aucune présence des nains, ce qui signifiait qu'ils étaient derrière eux ... Et l'accueil n'en serait pas moins chaleureux de la part de l'arrière-garde. Chacun avait de toute manière pris ses précautions.

Le principal problème restait donc cet éboulement qui retenait sans doute captif le Chaman du Faucon.
Ils avaient déjà tentés auparavant de réouvrir le tunnel à trois, combinés à l'aide des géants, mais le résultat n'avait été guère concluant. Ils avaient finalement desceller un bout d'étoffe elfique sous une lourde pierre que Naurel avait soulevé par magie, ce qui n'était pas pour les rassurer sur le sort de Marcus.

Les suppositions étaient nombreuses, et la seule certitude était qu'ils manqueraient cruellement de temps dans tous les cas.

Un soupir las se perdit au sein de la pluie, Calith prit une inspiration avant de s'exclamer :

"On va devoir déblayer l'entrée ! Que chacun mette sa pierre à l'édifice !"
Phrase hautement ironique, en y repensant.



elfe Par Naurel Nioren  le 22/07/2009 à 23:48

La pluie continuait de battre les montagnes et le ciel gris ne semblait pas vouloir un jour reprendre un visage plus souriant. Naurel, enveloppé dans une robe de voyage bleu foncé et s'abritant de la furie ouranienne d'un simple capuchon qui commençait à dégoutter sérieusement d'eau de pluie, s'approcha de la gueule éboulée du Gouffre. Remettant en pratique la technique qu'il avait employée la première fois, il concentra dans ses mains un flux kinétique pour soulever quelques rochers. On pouvait dire ce que l'on voulait, mais le Juge avait perdu l'habitude de magifier, n'ayant eu que peu d'occasions de se livrer à la pratique de son art depuis la fin de ses études. Il parvenait tout de même à déblayer quelques rocs que l'on aurait été bien en peine de déplacer seul, mais sans plus.

Tout en travaillant ainsi l'entrée de la grotte, le Juge observa ses nombreux compagnons de route s'organiser. Certains montaient déjà un campement, prévoyant l'arrivée de la nuit, d'autres s'occupaient de trouver de l'eau et de la nourriture et les derniers avaient déjà commencé à unir leurs forces afin de retirer une bonne fois pour toutes ces satanés rochers qui narguaient l'assemblée des présents de par leur simple existence.

Détournant le regard vers les trois géants présents, l'elfe se demanda de quel oeil ils voyaient l'arrivée d'une expédition complète de Forestiers déterminés à desceller le lieu où reposaient leurs ancêtres. Sans doute se disaient-ils qu'il valait mieux profiter de cette aide fortuite, puis attendre l'arrivée des nains pour se débarrasser de ces indésirables. Ce n'est pas que Naurel trouvait la perspective amusante, mais il lui fallait réellement déboucher cette ouverture, pour deux raisons.

La première était que, peut-être, ils pourraient trouver des ressources rares à l'intérieur. Et même si seules les pierres étaient exploitables, Na'helli en avait besoin comme les autres villes.

La deuxième motivation du Juge était que, grâce à cette expédition qui avait originellement pour but de retrouver le chaman du Faucon, la cote de popularité de la Noblesse allait grimper chez les elfes des Lunes. Et cela, ce n'était pas une peccadille en ces temps de rapprochement entre les peuples.

Le seul problème était donc l'arrivée des nains. Et en tant que Juge de Na'helli, c'est bien évidemment à lui que reviendra la tâche de traiter avec ces nabots barbus et vulgaires, adeptes de beuveries répugnantes et incapables de se servir de la magie correctement. Le dernier spécimen que Naurel avait observé de cette espèce n'avait fait que confirmer cette opinion et il se demandait s'il allait pouvoir se composer un masque affable et diplomate lorsque serait venu le temps de frayer avec les courts-sur-pattes.

Enfin, advienne que pourra... Je verrai quoi faire au moment adéquat. Pour l'instant, sourire aux géants, et trouver un moyen d'entrer dans cette souricière une fois qu'elle sera dégagée.



el Par Mao  le 27/07/2009 à 10:43

Le goulot de la grotte grouillait de monde telle une fourmilière où chacun savait parfaitement ce qu’il avait à faire, enfin presque tous…
Mao ne savait pas vraiment comment il s’était retrouvé ici.
Il se promené dans la forêt des cendres et décida d’aller se rafraîchir au lac de l’étoile.
C’est alors qu’il aperçu un attroupement de forestiers en train de s’affairer à couper du bois avec entrain.
Il décida alors de les observer de loin afin de vérifier qu’ils n’abusent pas du site et que cette exploitation ne se transforme pas en déforestation de masse.

Tout était bien organisé et les bûcherons de fortune semblaient respecter la forêt comme il se devait, ne taillant que dans les arbres d’âge mur et laissant aux jeunes le soin de s’épanouir.

Mao s’attendant à tomber sur carnage fut agréablement surpris et s’étonna lui-même de chercher à s’approcher du groupe, mais en toute discrétion, cela va de soit.

Se faufilant entre les arbres, il tendait l’oreille ça et là histoire de se mettre au parfum de ce qu’il se passait à Na’Helli.
La ville semblait en plein essor et tout le monde s’évertuer à la recherche des diverses ressources nécessaires aux constructions en cours.

Son attention fut attirée par un groupe un peu plus à l’écart qui discutait vraisemblablement plus sérieusement et arborant tous une mine grave.
Une rumeur se mise à circuler alentour et tous les témoins présents se joignirent à la discussion.

Mao était intrigué, tous paraissaient touchés par ce qu’il se disait mais ils étaient encore trop loin pour pouvoir entendre de quoi il s’agissait.
Il ne fallut pas longtemps pour qu’un cortège se crée et prenne la route direction plein Est.

Où pouvaient-ils bien aller avec tant de ferveur ? Il n’y avait pas grand chose par là…

La curiosité pris le dessus et Mao entrepris de suivre la marche à bonne distance.
Ils marchèrent à bonne cadence plusieurs jours en effectuant quelques courtes pauses le temps de récupérer un peu.
Tant d’abnégation, cela devait être important. C’est cette force de caractère qui poussa Mao à poursuivre le voyage jusqu’au bout sans même savoir où il allait ni sur quoi il risquait de tomber…

Après quelques jours d’un périple éreintant de monotonie, l’expédition arriva en vue de la chaîne des dieux.
Mao avait entendu quelques-part qu’au Sud de celle-ci se trouvait une grotte nommée « le gouffre des sources ».
Aurait-il fait tout ce voyage pour ça ?! Autant continuer jusqu’au bout afin de s’en assurer pour maintenant, on ne sait jamais…

C’était bien cette grotte qui était ciblée, mais le lieu n’était pas désert.
Trois géants étaient déjà sur place et semblaient faire le ménage autour d’eux déplaçant des blocs de pierre obstruant l’entré de la grotte.
Celle-ci s’était éboulée et l’entrée était totalement inaccessible à quiconque.

Mao était déçu, de toute évidence il avait perdu son temps en venant ici.
Autant reprendre la route en sens inverse avant qu’on ne le remarque et qu’on ne lui demande un coup de main.
Non pas qu’il rechigne à la tache, mais vivant en pleine nature, l’expansion de Na’Helli ne l’intéresse pas plus que ça…

C’est alors qu’il se préparait à faire demi-tour qu’il entendit quelqu’un crier à l’attention de tout le monde.
Qu’elle ne fut sa surprise lorsqu’il compris que quelqu’un était certainement enfoui la dessous !
Il s’agit donc d’une mission de sauvetage, plus question de faire marche arrière, il faut participer !

Mao bondit donc de sa planque et se rua sur le tas de gravats sous le regard étonné des autres participants.
Il ne prêta pas attention aux autres et toujours sans un mot, il se mit au travail.
Si il y a vraiment quelqu’un là dessous, il ne doit être en bon état et chaque minute qui passe peut lui être fatale.
Il n’y a vraiment plus de temps à perdre !



hs Par Valeriane  le 27/07/2009 à 23:01

Le trajet fut long et périlleux, Valériane profitait de ce temps libre pour parfaire ses aptitudes magiques. Les plaines de l’Est manquaient de végétation, la faune quant à elle, n’était pas non plus des plus présentes. L’ennui pénétrait l’âme de la femme sauvage laissant son esprit divaguer à de bien sombres songes.

Engagée dans ce périple pour aider ses amis membres du Cercle et Ash en particulier, rien ne lui faisait plus peur que ce lieu où ils se dirigeaient tous. De bien sombres histoires entouraient cette grotte, la plus connue étant celle d’une conseillère de Luminaë qui s’était faite torturée et éliminée par un être d’une extrême cruauté. Ce fait avait déclenché de nombreuses batailles meurtrières, le peuple sauvage en ayant pâti.

Valériane ne se sentait pas dans son état normal, elle continuait d’avancer suivant Elen et Kyneth toujours devant elle. La chanson devint une nouvelle fois son passe-temps et son exutoire. Elle chantait de doux vers, appris par son maître il y a bien longtemps, emportés par la brise qui régnait en ces lieux.

Après plusieurs jour de marche la grotte était là, de nombreux Elfes de lune et Elfes noble s’affairaient sur le chantier de déblaiement, certains portant de grosses pierres, d’autres affligeant de grands coups de pioche la roche, ne se souciant pas de leur état de santé. Valériane compris très vite ce qu’elle pouvait faire pour participer à cette mission de sauvetage.

Aidée par son affiliation naturelle à Gaia, elle érigea près d’un arbre, à une dizaine de mètre de la grotte, un hospice de fortune. Un vieil arbre qui, ayant plié sous sa propre masse, lui servait maintenant de table ou de banc, permettant à chacun de prendre place auprès de la femme sauvage. Cette dernière apaisait du mieux qu’elle le pouvait les maux affligés par ce labeur : de nombreux blocages musculaires, des coupures (la roche n’étant pas tendre avec ceux qui la travaillent) sans compter la fatigue, les maux de tête et autres problèmes qui ont le pouvoir de ralentir le but fixé par le groupe présent.

Dans la journée suivant son arrivée, elle perçut parmi les sauveteurs les trois géants. Un sentiment de haine vint l’envahir, les histoires ne peuvent se répéter se rassura t’elle, mais elle se fit la promesse de garder l’œil sur ceci, veillant au moindre écart de conduite qu’ils feraient. Valériane n’avait aucune confiance en ces êtres de postures impressionnantes.

Mais que peu t'on espérer ? Retrouver le chaman perdu ? Que renferme cette grotte pour que des géants s’allient momentanément avec des elfes ? Trop de question sans réponse ! Trop de possibilités à explorer et tout ceci accompagné de risques que personne ne pouvaient négliger comme ces rumeurs persistantes sur l’approche de groupes belliqueux.

Rien ne présageait un avenir radieux, qu’allions-nous découvrir en ce lieu maudit ?



el Par Elen  le 28/07/2009 à 14:40

Du retard, du retard, toujours du retard. A croire que les Elfes n’étaient bons qu’à cela.

Lorsqu’ils avaient semé une partie de ceux qui devaient les accompagnés, et que ces ahuris s’étaient perdus en forêt, Kyneth et Elen s’étaient retrouvés seuls. Cependant, mettre se temps perdu à profit s’était avéré plus complexe. Bien sur, ils avaient pas mal parlé. Parlé de l’avenir de Kyneth entre autre. Cependant, ils avaient aussi discuté du Gouffre des Sources. De ce qu’il se produirait là bas, au cas où…

Et une phrase avait attiré l’attention de Elen plus que les autres. Une phrase superbement dite qui avait précédé un baiser sur la joue. Selon elle, il lui était irremplaçable. Et cela posait problème. Au Gouffre, les Nains ne tarderaient pas à foutre leur habituel bordel, avec toutes les conséquences qui s’en suivraient, pour eux mais surtout pour elle.

Bon sang ! Mais qui s’était amusé à lui mettre ces idées chevaleresques dans la tête ? Quel était le crétin qui avait pu lui faire croire que le monde se passerait d’elle ? Parce que s’il retrouvait cet abruti congénital, il lui ferait la peau. Le monde se souviendrait que Kyneth avait un destin qui transcenderait le clan du Loup.

Le temps passant, et les autres tournant visiblement en rond dans les bois, les deux Elfes, élève et Adrakil, décidèrent qu’ils devaient se hâter de rejoindre les Faucons qui, disait-on, avaient déjà commencé à se tuer à la tâche. Même Ash s’était débrouillé pour que ses articulations de vieillard – probablement déjà largement douloureuses – soient mises à rude épreuve.

Le trajet fut court, agréablement ponctué par les chants entêtants que déclamait une Valériane dans un état second. La Femme Sauvage les suivait, inlassablement, courant aussi vite que eux mais laissant toujours cette respectable distance entre elle et eux. La situation inspira à Elen toutes sortes d’histoires qu’il racontait allègrement à la petite. La situation, la peur et la colère qui bouillonnait derrière ses sourires.

A l’arrivée, Kyneth demanda quelle était la meilleure marche à suivre. La réponse était à la fois simple et évidente. Il s’agissait de se retrousser les manches et d’aider les autres à bouger ces saloperies de cailloux que la montagne avait eu la bonne idée de balancer sur Marcus. Qu’un chaman se fasse piéger dans une caverne n’était pas une situation rare en soit. Chez les Loups, de nombreux chamans avaient trouvé la mort dans des circonstances aussi banales qu’analogues.

Des Elfes qui braillent, partout, autour. Et une organisation plus ou moins efficace pour dégager. Quel pitoyable spectacle ils offraient à leurs hôtes !

En effet, trois géants se trouvaient là, grands, lourds, massifs et puissants. Là où trois Elfes poussaient un bloc, les trois géants en poussaient trois. Cependant, ils étaient aussi très largement moins nombreux, même si leur motivation ne laissait aucun doute. Pas la même motivation, cependant. Mais ils avaient raison. Les Efles feraient une bonne part de leur boulot à leur place, alors pourquoi se priver d’une main d’œuvre peu couteuse ?

Bah, les balourds avaient leurs bons côtés : ils parlaient peu, voir pas du tout, méprisaient les Elfes à peu près autant que ces derniers se méfiaient des Géants. Ils devaient jubiler de savoir que les pauvres compagnons elfiques craignent à ce point l’arrivée de Nains. Les petits êtres aux haches aiguisées terrifiait à ce point le groupe de sauvetage à la recherche du Chaman qu’ils en devenaient presque paranoïaques. Qu’un seul caillou bouge seul, du moins avec le vent, et tous les regards se tournaient en tous sens. Certains regardaient même les cieux ! Comme si l’ennemi allait fondre sur eux à la manière des oiseaux !

De toute manière, la stupidité des alliés n’avait d’égale que celle des ennemis.

Elen entreprit le travail avec le sourire, histoire de motiver les troupes. Libérer Marcus était devenu la priorité de tous. Cependant, il espérait que les Elfes comme les Géants respecteraient leur engagement. Calith devait rentrer dans la caverne, accompagné des grands gars.

Calith devait retrouver le Chaman disparu. Marcus était le dernier Chaman valable encore en vie…

Jusqu’à maintenant…



Elen, EdL
Chaman du clan du Loup au conseil des Lunes
Responsable de l'Éclat des Lunes

el Par Calith  le 02/08/2009 à 19:43

Les travaux avançaient à un bon rythme, les efforts combinés des elfes et géants permettant de déblayer efficacement l’entrée du Gouffre.
Malgré tout, le terrain était rendu difficile à cause des pluies répétitives, entraînant parfois des glissements dangereux pour les plus imprudents. Ce temps n’aidait pas plus à conserver un moral d’acier, et plus le temps s’écoulait, plus Calith s’inquiétait pour le sort de Marcus.

Il s’accorda une pause après une journée éreintante à extraire les roches avec l’aide de sa fille, Tiamath. Leur parfaite synchronie, gagnée après presque un siècle de coopération, leur permettait de se passer de mots pour ce genre de travaux, tout en se montrant cruellement efficace. Il avait été convenu de s’arrêter pour souffler lorsque le temps se gâtait trop, comme à l’instant précis, ce qui permit à l’elfe de prendre un peu de calme …

Marcus avait été le Chaman des Faucons pendant près de treize millénaires, il était inconcevable pour eux qu’ils meurent. Sa perte serait un drame qu’aucun Faucon ne pourrait faire éviter au Clan, même pas l’Intendant qu’il était désormais. Marcus avait garanti une stabilité légendaire à son Clan et son organisation interne reposait totalement sur sa présence, après tant de siècles écoulés. Il avait semblé si éternel … Et pourtant les évènements leur faisaient craindre le pire. Et si, cette fois-ci, Marcus ne ressortait pas vainqueur, comme toujours ? Les Faucons risquaient de se laisser emporter par les vents, sans plus d’ambition que des feuilles mortes …

Calith poussa un long soupir, tentant de chasser ses sombres pensées de son esprit, pour se concentrer sur l’instant présent. Il releva le regard vers les travailleurs acharnés qui profitaient du répit qu’offrait la pluie, se faisant plus rare au fil des jours, mais plus glacées, l’Engourdissement n’était plus loin.

Ash cassait sauvagement les grosses roches à coup de pioche, aidé par Hydris qui finissait le travail à l’aide d’impact magique. Les quelques Elfes Nobles en présence se servaient de leur magie pour soulever les pierres trop encombrantes, ou encore pour provoquer des glissements plus importants à l’aide de geyser, faisant ébouler une bonne partie des roches fragiles.
Au loin, Ellyre soutenait son cerf qui tractait avec difficulté une lourde charge de caillasses. La plupart se contentait de s’organiser en duo ou trio pour déplacer les pierres et les emmener plus loin.


Après un certain temps de travail acharné, chacun eu l’occasion de voir avec satisfaction la dernière roche se briser et révéler l’entrée obscure du Gouffre des Sources.
Il s’était engagé vivement dans le tunnel, pressé mais anxieux de constater ce qu’il pouvait contenir. Il n’eut néanmoins pas le plaisir de détailler en profondeur les lieux, entravé rapidement par des fils collants qui le paralysèrent dans son avancée. Après un certain temps à se débattre pour s’en extraire, l’elfe eut la mauvaise surprise de constater qu’il s’agissait de toile d’araignées …
Butant soudainement contre une vieille armure rouillée, il se ramassa en jurant dans d’autres toiles, retenant un gémissement en sentant un poison remonter. Il n’était pas seul, ici …

Au loin, il remarqua quelques araignées, d’une taille anormale, chercher l’origine du vacarme. S’immobilisant soudainement, il remarqua qu’il venait de buter sur les restes d’un de leur ancien repas et retint son souffle. L’instant d’après, il se dégageait vivement pour retourner à la surface, ne s’arrêtant dans sa course qu’une fois au milieu des autres Elfes.
Des araignées géantes, du venin, des toiles gigantesques, et l’odeur de la mort … Pas de traces de Marcus. Il fut envahi par la déception un bref instant … Avant de se ressaisir et de faire un compte-rendu de la situation.
Il leur fallait à tout prix mettre fin à la vie de ces immondices et de retrouver une trace, n’importe quoi qui pourrait les aider à savoir ce qu’il était advenu de Marcus.


- J’espère que certains ne sont pas arachnophobes ... Parce qu’un nettoyage s’impose !

Sur ces mots, il se dirigea pour sa part, après une idée suggérée d’Hydris, vers le ravitaillement et se saisit de plusieurs torches, prenant de quoi les allumer, avant de se rediriger vers la Grotte.
Elles avaient beau être énorme, ces araignées restaient des insectes et craignaient le feu, ce qui lui permettrait, il l’espérait, de les tenir à l’écart tout en y voyant plus clair. Il avait besoin de trouver un indice, n’importe lequel … Et cela l’aiderait à avancer.
Cette fois-ci, il s’y aventura plus longuement, accompagner de plusieurs autres elfes qui accomplissaient des raids groupés sur les araignées géantes avant de se retirer du lieu d’horreur. Il eut l’occasion d’achever la première grâce à une action coordonnée du Cercle, sa flèche sifflant vers la tête de l’animal, lui accordant le repos éternel. Ash se chargea de dépouiller l’insecte alors que le Faucon s’attarda davantage à brûler soigneusement toutes les toiles qui étaient dressés dans les environs.

L’évolution promettait d’être fastidieuse, mais il ne doutait pas de la précision mortelle des Elfes, seules ces toiles les empêchaient d’être réellement efficace dans leurs manœuvres, certains s’enlisant dangereusement et n’ayant plus la force de remontée ensuite à la surface.
Il se fit un devoir de les brûler une par une tout en veillant à ne pas endommager les lieux, guettant le moment propice pour tirer à nouveau ses traits mortels.

Et il ne semblait pourtant, que ce n’était qu’un début …



elfe Par Naurel Nioren  le 05/08/2009 à 19:18

Naurel s'engouffra à son tour dans le boyau qui creusait les profondeurs de la terre. Prudemment, il évita tant bien que mal les toiles que les araignées avaient tissées le long du chemin et parvint à la pièce centrale du Gouffre des Sources. Une cathédrale souterraine envahie des indésirables à huit pattes dont Calith avait parlé.
A peine Naurel avait-il fait quelques pas à l'intérieur du tombeau qu'il perçut du coin de l'œil l'une des bêtes l'observer. Presque par réflexe, le Juge tendit brutalement la main vers elle et deux pieux rocheux longs d'une main jaillirent de la paroi la plus proche, filant vers l'arachnide qui ne put esquiver l'attaque. Le monstre n'en mourut pas mais fut proprement rejeté quelques centimètres en arrière, avant de se redresser et de fixer le Juge encore plus intensément qu'auparavant.

Je ne sais si cette bestiole avait l'intention de m'attaquer à la base, mais c'est maintenant certain. Si je ne bouge pas d'ici, je suis une cible idéale.

Naurel fit marche arrière rapidement, remontant le boyau et débouchant à l'air libre. Non pas qu'il était particulièrement lâche (quoiqu'à la réflexion…), mais il avait compris que lui aussi allait avoir besoin d'une torche pour éloigner les monstres qui se terraient dans les ténèbres du Gouffre. Heureusement, la pluie s'était calmée au-dehors. Le Juge se dirigea vers l’échoppe sommaire qui servait de réserve et attrapa l'un des tisons prêts à être enflammés. Une légère flamme naquit au creux de la main de Naurel et sauta vers le tissu imbibé d'huile. Son porteur redescendit dans le Gouffre aussi vite qu'il en était sorti, expérimentant au passage l'effet d'un sort de Geyser sur l'une de ces traîtres toiles.
La bataille commençait à s'intensifier sérieusement. Deux araignées géantes étaient déjà tombées sous les assauts répétés des Forestiers, mais d’autres surgissaient de l'obscurité et s'élançaient vers les combattants Forestiers. Parmi les bretteurs, les archers et les autres mages, Naurel ne restait pas inactif. Laissant affluer l'énergie magique dans ses veines, il lançait coup sur coup les sorts qui lui restaient de ses études aux Ars Illuminae et criait de temps en temps des ordres sommaires aux guerriers susceptibles de l'entendre. La bataille tourna rapidement à l'avantage des elfes. L'une des deux plus grosses araignées, que Naurel supposa être les génitrices des autres, avait été achevée par un sort très bien ajusté de la puissante Valériane, seule représentante du peuple des hommes sauvages au sein de cette expédition.
Seuls deux suivants qui se chargeaient de porter les torches ou des plantes médicinales avaient été mortellement touchés, et Naurel savait que les non-combattants se remplaçaient facilement. Soudain, un elfe vint à l'encontre du Juge et lui glissa quelques mots à l'oreille.
Naurel hocha la tête et sembla réfléchir pendant quelques secondes, jusqu'à ce qu'il aperçoive, du coin de l'œil, l'Oracle Hardaway et l'un de ses "gardes du corps" arriver sur les lieux. Naurel répondit discrètement à son locuteur, qui alla chuchoter quelque chose à celui-ci, qui se dirigea vers celui-là... La plupart des Forestiers présents reçurent le mot et ainsi continua le combat. Peu de temps toutefois. Un grondement amplifié par l'écho résonna dans toute la caverne. Hardaway venait de s'écrouler, mordu par une araignée. Hydris, l'Intendant du Corbeau, fut le premier à réagir.

Déployez-vous ! Prenez le contrôle de la grotte ! Et SORTEZ L'ORACLE ! Trouvez aussi une filière sur l'un de ces cadavres, un alchimiste en aura besoin pour préparer un antidote !

Naurel ne put qu'approuver silencieusement cette idée. Il exhorta ceux à ses côtés à suivre les conseils d'Hydris et demanda trois elfes prêts à tirer l'Oracle hors du Gouffre, mais s'imposa rapidement le silence. Au lieu de cela, il s'approcha au fur et à mesure des combats du géant entré avec Hardaway, Thorkildsen.

Sire géant, votre Oracle est inconscient et en grand danger ! Il faut le sortir du Gouffre, mais nos bras d'elfe ne suffiront malheureusement pas à le tirer de ce mauvais pas. Nous avons besoin que vous le transportiez hors de cette dangereuse grotte. Pouvons-nous compter sur votre aide ?



el Par Kyneth  le 09/08/2009 à 18:12

Depuis 10 jours le combat contre les arachnides faisait rage. Les elfes commençaient à gagner du terrain s'arrogeant la domination d'une bonne partie des galeries. Des troupes de réserves maintenaient les positions, s'assurant que d'autres créatures dégénérées ne surgissent pas d'espaces insoupçonnés, tandis que d'autres combattants continuer de faire reculer la menace à huit pattes.

Une jeune fille aux cheveux ardents
Etait prise dans les tourments de la bataille.
Les monstres, débordés sur tous les flancs.
Ne prêter attention à un être de petite taille

Leurs assénant des coups fluides comme une danse.
Elle virevoltait entre les corps
Coups et parades s'enchainaient sans qu'elle n'y pense
Ne laissant derrière elle que la mort

Elle trônait au milieu de son chef-d'oeuvre
Respendissante telle une Valkyrie
Vive et insaisissable telle une couleuvre
Se complaisant de l'agonie

Prise d'une sanguine rage
Elle occit la pénultième bête
Puis poursuivit carnage
Et d'un jet de pierre acheva la fête

Ainsi la dernière mourut
La violence de l'impact
Lui fit perdre pattes
La projetant dans les abysses à son insu

Elle y entraîna sa toile
Qui retenait les armures des guerriers de naguère
Chutant comme une myriade d'étoiles
Résonnant dans le gouffre tels des tambours de guerre

Le brouhaha réveilla les frères
Des abominations qui peuplent ce nid
Grouillants dans les artères
Surgissants sur les elfes surpris

Dans un horrible bruit de « scritch scritch scritch »




el Par Ash Gilian  le 09/08/2009 à 18:16

Le nid avait été secoué
Devant l'afflux de nouvelles araignées
Les géants, leur oracle gisant,
S'empressèrent d'excaver la Voie des Eléments

Mais quelle ne fut pas leur surprise
Quant à l'extérieur, les attendant
Une armée de créatures insoumises
Impatientes d'en découdre ardemment

Les nouvelles venues dans l'abîme
Semblaient un bien plus grand danger
Si les premières n'avaient pas fait de victimes
Celles-ci tenaient à nous inviter à manger

Ainsi Lylibell en fit les frais
Son courage et sa vaillance
D'une pondeuse fut le couperet
Mais elle relâcha un instant sa vigilance
Pensant avoir conduit au trépas
Le danger le plus imminent
Pour sa vie ici bas
Oubliant le danger permanent.

Les Sylphes intervinrent en nombre
Les bêtes reculèrent devant le feu et la pioche
Mais ainsi scellèrent le destin sombre
D'Elision qui finit à la broche
Malgré la tentative d'Ellyre
De détourner l'attention des affamés
Qui pourtant abattirent
Bien décidé à en faire du macramé.

Après que les coups dévastateurs
D'Ash fauchant les arachnées
Tel le blé de fin d'été
Les renvoyant à leur créateur
Et que la Nature déchainée
Par les incantations de Valerianne
Menant droit à leur seule destinée
Ces créatures arcanes
Un géant s'invita aux festivités
Se ruant vers des cocons
Niant l'ambiante activité
Violemment, il les charria sans raison
Outrés, les elfes l'arrêtèrent
Après qu'ils aient veillé sur l'Oracle
Il les récompensait en molestant le dignitaire
Pour lequel ils bravaient tout obstacle



el Par Calith  le 09/08/2009 à 19:57

[HRP : "Dernières pensées de Marcus" écrites par Minuit, la suite par Hydris et Calith.]


Dernières pensées de Marcus

Je me souviens d’un temps où ce caveau était empli de quiétude. La grotte s’est rapetissée avec la multitude qui s’y agite maintenant.

Les bruits résonnent dans le Gouffre, comme des coups de boutoir qu’on aurait assénés sur les parois : les ordres lancés, les râles de souffrance, la terreur qui surgit des poumons en de brefs hurlements et les claquements de mandibules, le crissement des pattes crochues sur le roc en de frénétiques séquences pour alerter, fuir ou combattre jusqu’à la mort.

Mes pensées s’étiolent alors que je meurs. Je le sais maintenant, l’espoir s’envole. Cruelle désillusion d’avoir aperçu entre les éboulis ce minuscule rai de lumière à laquelle j’avais renoncé ce jour-là. Ils sont venus pour moi et je les quitte pourtant, vaincu… Le fléau dont je voulais les protéger est de nouveau libre… J’ai échoué.

Allons bon… Vivre des millénaires pour mourir plein de regrets… Est-ce là ce que j’ai tâché d’enseigner ? Je dois avoir confiance, ils ne sont pas seuls. Les Esprits veillent sur eux et ne laisseront pas une nature dévoyée l’emporter. Je pleure pourtant ceux qui tomberont, sacrifiés à cette Ennemie pernicieuse. Qu’ils trouvent la force de se relever, quoi qu’il arrive…

Puisse mon âme, portée sur les ailes du Faucon, servir mes frères à jamais.


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Les impacts magiques d'Hydris fusèrent sur la survivante, déjà quelque peu blessée, qui se rétracta par réflexe. C'était le signal qu’attendaient les Sylphes pour se jeter sur l'ennemi, dernier rempart entre les cocons et les Elfes présents. Kyneth lui asséna deux coups d'épées bien ajusté, avant de reculer d'un saut, tandis que l'arachnide en colère se redressait pour riposter. Ash en profita pour se glisser entre eux et lui faucha les pattes d'un violent coup de pioche, la laissant surprise et sonnée, à la merci de Calith et Naurel.
Elle poussa un cri strident alors qu'un projectile magique la percuta de plein fouet. Dans un dernier spasme, ses pattes mutilées se recroquevillèrent sous son ventre, inerte.

Le silence revint brutalement. Chacun s'immobilisa l'oreille tendue, les sens aux aguets, craignant une nouvelle vague d'arachnides. Allaient-elles, comme la dernière fois, jaillir de toutes les fissures et de tous les recoins du Gouffre ?
Mais après une bonne minute écoulée, il semblait bien que c’en était fini d’elles. La tension ambiante se relâcha enfin, les combattants profitant d'un léger répit. Du moins, en ce qui concernait l’intérieur de la grotte, car il restait visiblement une douzaine de ces monstruosités à l’extérieur, et des plus agressives. Mais malgré les soins de Valériane et les potions des autres elfes, les blessures des guerriers étaient profondes. Peu avant, l'une d'elle avait manqué de tuer Calith ... Le Faucon avait pourtant refusé de rompre le combat et avait continué à harceler leurs ennemis, sentant désormais le contrecoup de sa témérité.
Cependant, un nouveau combat les attendait dehors, non plus pour entrer dans le Gouffre des Sources, mais pour en ressortir.

Mais malgré le désir ardent de retourner à l'air libre, ce ne fut pas la première préoccupation des Faucons qui enjambèrent prestement le cadavre de l'arachnide pour rejoindre le fond de la Grotte, laissant le soin à Naurel et Hydris de prélever sa filière.

D'un bond, le Corbeau se hissa sur l'abdomen velu de l'araignée tandis que Naurel lui lança son poignard. Sans un remord, il abattit l'outil et brisa la chitine de la bête dans un bruit étouffé. Puis sauta au sol en maintenant le couteau dans la plaie afin d'ouvrir sa carapace.
Les entrailles de l'araignée se répandirent immédiatement au sol, exhalant une odeur pestilentiel et aspergeant aussi bien l'un que l'autre. Les deux elfes se regardèrent un instant gêné avant de s'atteler à la pénible mais nécessaire tâche. Cherchant malgré leur répugnance dans les organes, la fortune leur sourit rapidement, pour leur plus grand soulagement. Hydris tenait entre ses mains une glande noire d'où filtrait un mince fil. De son coté, Naurel brandit en réponse quelques fragments de minerai gluants, avec un sourire forcé.

Plus loin, après de nombreuses recherches infructueuses, il semblait que l’agitation dans le Gouffre avait fait s'ébouler plusieurs cocons dans une zone reculée.
De loin, à travers quelques déchirures d'un des cocons, ils avaient pu apercevoir un corps bleui qui retint immédiatement leur attention. Calith se précipita pour libérer le corps. Il déchira la toile à pleine mains mais s'emmêla rapidement entre les fils visqueux, sans avoir la force d'extraire le corps.
Le Faucon resta haletant devant le cocon, avant que d'autres bras ne s'attèlent à l'extraction du corps. Il releva la tête et put constater la présence de Tiamath, sa fille, d’Anaÿa et d’Ekullan. Tous les Faucons étaient réunis dans le même objectif, et c'est avec une force redoublée qu’il reprit sa tâche fastidieuse.
Bientôt, ils purent s'apercevoir qu'il s'agissait bel et bien d'un elfe, puis reconnurent finalement les traits de Marcus lorsqu'ils le posèrent à terre, hors du cocon. Tiamath s’empressa de prendre le pouls du Chaman, gardant une once d'espoir, mais secoua gravement la tête après quelques secondes, avant de baisser les yeux. Les pires craintes des Faucons s'étaient finalement réalisées : Marcus était mort.
Alors que tous l’avait crû éternel, après près de treize millénaires écoulés à guider les siens, le pilier du Clan venait de s’effondrer, emporté par une menace dont il avait sans doute voulu les protéger.
Entre ses mains se trouvait une statuette à l'effigie d'un rapace, que Calith prit d'une main tremblante, la contemplant de longues minutes, sans rompre le silence qu'imposait chaque Faucon au fond de la caverne.

Il se souvenait des paroles innocentes d'Elen alors qu'il commençait à douter, le moral miné par la disparition de Marcus et le confinement sous terre, s'acharnant sur les araignées restantes.
- Tout va bien, Calith ? On le tirera de là, tu verras ! On le sortira de cette saleté de caverne !
Il lui avait répondu, non sans mal, qu'il ne savait pas ... Mais il n'aurait certainement pas imaginé cette tragédie.

Le Faucon reposa la statuette sur le torse de Marcus, portant le défunt vers la sortie. Sa mine sombre en disait long, mais il ne prononça pas un mot, et personne n'osa l'arrêter dans sa marche funèbre.
Son devoir lui dictait d'accomplir le rite funéraire. Au moins, Marcus pourrait repartir en paix, son esprit libéré de toutes entraves, il ne resterait pas tourmenté pour l'éternité sous terre.
S'avançant d'un pas chancelant, Calith se stoppa subitement ensuite en constatant un fait marquant : Plusieurs traces de coups sauvages avaient cassés les côtes du Chaman. Une colère sourde s'éleva et le Faucon serra les dents en repensant à ce géant, Kamahl, qui s'était permis de lui porter des coups répétés tout en les insultant et les provocant, se permettant de lui faire une leçon sur le respect. Il ne payait rien pour attendre ...

Le souffle court, il reposa la dépouille à ses côtés, les cheveux du Chaman poussés doucement par le vent frais du dehors, paupières closes, un air serein imprégnant ses traits.

Une légende venait de s'éteindre.



Par Google  

el Par Calith  le 10/08/2009 à 11:22

Au dehors, les cris stridents des immondices se mêlaient au fracas des armes. Le combat avait reculé vers l'Ouest, les géants leur laissant progressivement prendre du terrain, meurtris par leurs attaques répétées. On entendait plus que le claquement sinistre des mandibules, mais les araignées ne s'étaient pas encore rendus compte de la présence des elfes, derrière elles.

D'où il était, Calith pouvait en apercevoir une demi-douzaine, plutôt en forme contrairement aux impériaux. Rapidement, il ne resta plus qu'un géant sur place qu'il reconnut sans peine : Kamahl ...
Ce dernier était particulièrement blessé et se dépêcherait sûrement de se replier, dès que l'occasion se présenterait à lui. L'Elfe serra la mâchoire en lui lançant un regard implacable, sa colère menaçant d'exploser à tout moment. Il savait qu'il ne lui pardonnerait pas son geste et ses paroles, et qu'il lui resterait un goût amer s'il le laissait détaler comme un lapin. Mais sa raison lui dictait de ne pas provoquer les impériaux et de se concentrer sur sa tâche première : L'élimination des araignées.

Autant faire une pierre deux coups ...
- Ash ?
Le Loup lui rendit un regard interrogateur alors qu'il se préparait au combat, vérifiant l'état de son épée nouvellement acquise.
- J'espère que ça ne te dérange pas si je partage mes rations avec toi pour le retour ...
Sans attendre une réponse de l'interpellé, le Faucon lança en cloche son sac de provisions sur Kamahl, se servant de ses talents d'archer pour bien doser son tir. Il explosa en percutant le sol, sous les pieds du géant, révélant plusieurs morceaux de viande fraiche.
Le géant était déjà blessé et respirait le sang, vu la réaction des araignées face à Elision, le cerf d'Ellyre, il espérait que cela les incite à se jeter sur lui en priorité. Voilà qui pourrait peut-être satisfaire ses envies de vengeance ...

Restant ensuite en retrait, il retourna s'occuper du corps de Marcus, le soustrayant à la vue des araignées. Il déposa le défunt, avec une douceur qu'on ne lui connaissait pas, sur les contreforts de la chaîne des Dieux, dégageant rapidement la neige aux alentours. Il se permit une minute de silence, observant un instant celui qui les avait guidé pendant des millénaires, les protégeant de toutes menaces et préservant la paix entre les Clans.
Il espérait que son retour au Grand Faucon ne porterait pas un coup fatal au Clan, le vouant à l'extinction.
- Que votre âme soit porté sur les ailes du Grand Faucon, jusqu'au repos éternel que vous méritez tant. Puissiez-vous continuer de voler à nos côtés, votre esprit nous guidant même à travers la mort.
Adieu.


Il reprit la statuette de rapace en main, la serrant doucement avant de brandir une torche vers le cadavre. L'ancien Chaman se consumma dans les flammes, bénéficiant de sa renaissance spirituelle. Un beau brasier s'éleva après quelques instants, alors qu'au loin, chaque Faucon chantait doucement la litanie des morts, accompagnant son âme par leurs chants jusqu'aux cieux.

[La suite des aventures : Le faucon de cristal]