Disparition d'Orphée | |
Topic visité 12 fois Dernière réponse le 13/02/2004 à 20:05 |
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[La lecture du rituel contre Ténèbre est conseillée]
Les énergies magiques des participants se mêlaient, tournoyaient dans le double octogramme préparé par Tokakeke pour le rituel. En dehors, tout s'obscurcissait, jusqu'à n'être que ténèbres impénétrables. L'Homme sauvage les avaient plongés en stase, hors du temps. Je clamais le rituel, repris par mes compagnons. La lente litanie s'étendait autour de nous, ses assonances parcouraient les entrelacs des flux magiques. Hors du temps, le son de nos voix prenait consistence, perdait sa temporialité pour devenir matière et se laisser porter par les canaux d'arcanes ouverts par nos volontés. L'environnement change...Je perd le contact avec mes 5 compagnons...La ceinture d'obscurité s'approche de moi, l'espace se confine autour de mon corps...Un poids s'abat sur mon corps, sur ma volonté, sur mes pensées... Mon esprit se ferme. Le noir, le vide, rien. Un instant, une éternité s'écoulent. Je sens que mon lien avec Lardanium s'estompe, je ne sens plus la cité comme avant. Une déflagration mystique frappe mon esprit, comme une puissante vague magique qui déferle soudain. J'ouvre les yeux. Le sol, vertical, me targue de me lever. Ah non, je suis allongé, en fait. Le sable crisse sous mes bottes quand je me lève pour contempler les gradins du Colisée, vides, tout autour de moi. Emmy et Arès me toisent. Je lis sur leur expression qu'ils attendent quelque chose de moi. Je me retourne, et vois Kal Su, le gardien du feu de l'AGIR, s'approcher de moi, une lueur de défi dans le regard. Ainsi nous somme là pour nous battre. Les blessures qu'il m'inflige avec ses projectiles, inévitables, ne provoquent en moi aucune douleur. À peine une information me parvient, alors qu'il s'étonne de ne me voir réagir. Comme pour le satisfaire, je sors ma lame de son fourreau, et lui lacère le corps d'innombrables coups. Je ne saurais dire si l'expression de ses yeux est l'étonnement que je l'ai blessé bien moins gravement qu'il l'attendait ou que mon visage n'a rien exprimé, ni douleur, ni satisfaction, ni l'émotion, la rage provoquées chez chacun lors d'un corps à corps. Je le suis du regard, à quelques pas de moi, me tournant autour. Déjà, un autre javelot vient se loger dans sa main, puis dans mon épaule, dans ma cuisse. Je sens mes côtes éclater alors que la pointe de métal forgé vient fendre ma tunique. Je tire ses armes hors de moi et le jette négligeamment à mes pieds, sans mot dire. Encore une fois, je ne me sens plus exister. Alors que mon corps semblait détaché de mon esprit, maintenant mon esprit ne répond plus à ma pensée. Je reprends conscience, recroquevillé, égaré en moi-même. Une vague impression de brûlure m'envahit un instant, revient un peu plus tard, et plus rien. Un autre instant fugace m'échappe, puis je m'éveille, recroquevillé. Le ciel est sombre, lointain mais oppressant. Je me lève, notant que la roche sous mes pieds ne m'est pas étrangère. Elle m'est même familière. Comme ces visages qui me regarde, étonné de ma présence autant que la leur. Le vacarme de leur propos, de leur haine les uns envers les autres m'indispose. Je baisse les yeux et vois que ma tunique porte seule la douleur de mes blessures, déchirée en de multiples endroits des javelines du Géant, et consumée du feu magique de quelque démon... Qu'est-ce qu'il fout là lui ? Un démon s'en prend à moi. Je n'ai pas dû l'intéresser, ce genre de créature ce rapaît autant de la souffrance que les races d'Olympia... Je m'assied, et regarde indifférent Traag, mon ami, Azash, mon ancien compagnon d'un moment, Haeldra, la princesse, Sami, le massacreur, Kal Su, adversaire fortuit, Rowen, une Elfe que j'aime considérer comme mon amie, et Syldar, prétencieuse chose encapuchonnée. Ils se battent contre des démons, se battent entre eux pour protéger d'autres démons parmi leurs adversaires ou les tuer, selon. À leur rage et leur haine j'oppose mon insouciance. Naaqamah, un des démons, prétendûment notre allié, prétend avoir été un Olympien voici bien longtemps. Dommage que son corps n'est maintenant qu'un vulgaire caricature de notre peuple. Je l'aurais sûrement reconnu, lui qui comme moi à échapper à Chronos. Bien que je préfère de loin ma condition à la sienne. Je vais achever le démon qui a usé de sa magie contre moi, avant de revenir vers lui. Ils sont trois autour de nous à se prétendre Olympiens, peuple élu des Dieux. Peut-être que s'ils daignent répondre à mes questions je pourrai savoir qu'ils ont été, et s'ils l'ont vraiment été, et ainsi décider que faire d'eux ces âmes torturées... |
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Ben nan, pas toi aussi ?
en souvenir de nos combats passés, puisque tu as été un de mes meilleurs ennemis, je te promet de tout faire pour te sortir de là toi aussi, pas de raisons. |