La descente | |
Topic visité 2 fois Dernière réponse le 29/06/2004 à 03:19 |
Par l'enfant perdu  le 01/01/1970 à 01:00 |
Plus de maître.
Plus de chaîne. Plus de but. Une liberté gagnée ? Non. Paradoxalement cette liberté lui avait été imposée. Les liens étaient brisés, retombant au son du funeste glas. Il fallait continuer à se battre pour l’esprit de la cause. Cette cause, si juste à leurs yeux. Une vengeance exercée contre une autorité malveillante ne peut-être totalement mauvaise. Leurs certitudes leur donnaient force et foi. Avec Sa mort, tout retomba brusquement. Mais certains se retrouvèrent et réfléchir. Le leader est-il celui qui montre la voie ou la voie elle-même ? Devaient-ils continuer à Sa façon ou bien penser à leur survie et devenir plus fort ? Pour se venger. Plus tard, encore plus tard. Lorsque tous ou presque auront oublié… Mais là, s’en était trop. Ils n’étaient plus qu’une poignée et les derniers se faisaient mourants. Seuls les plus forts avaient survécu en cachette. Le cri des leurs faisaient bouillir leur sang. Alors un jour, ils partirent. C’était trop tôt évidemment et ils le savaient… Ils voulaient ronger Olympia et l’empoisonner à petit feu. Les combats se succédaient mais les adversaires n’égalaient pas les terribles pourfendeurs de l’Ennemi. Le cœur n’y était pas, bienque se laissant toucher par les inférieurs, les blessures se refermaient instantanément. S’il n’y avait pas de challenge à quoi bon continuer ? Alors ils cherchèrent et trouvèrent opposants de taille… |
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hrp j'aime bien mais on se pose trop de questions à la fin ![]() |
Par l'enfant perdu  le 01/01/1970 à 01:00 |
hrp : la chronique sera signée plus tard et les réponses viendront bientôt. |
Par L'enfant perdu  le 01/01/1970 à 01:00 |
Seuls deux d’entre eux avaient décidé de rester ensemble. Le troisième avait choisi de méditer…de mourir à dire vrai.
Se laisser ronger par les remords, s’interroger jusqu’à épuisement, se remettre en cause sans personne pour vous faire signe que vous vous égarez. Son alter ego ne se posait pas de question, lui. Le combat était sa passion, son but. La cause il s’en moquait bien du moment qu’il pouvait exercer ses talents. Tuer, apporter douleur et tourments… Ils cherchaient, et un jour, ils trouvèrent. Le combat dura. S’ils avaient su sourire, ils l’auraient fait. Des Elfes furent déchiquetés, des Géants éventrés, des Nains mutilés à vie… Le sang se répendait et ils aimaient ça. Le fluide carmin réveillait tous leurs sens, tous leurs instincts. Sauf la peur. La peur leur était inconnue. Et la mort leur semblait si loin. C’était pas pour eux ça, pas le temps… Pourtant, ce Nain prouva sa valeur. Le plus grand était tombé. Le plus fougueux, le plus craint… C’était donc cela la mort ? La fin… ou plutôt une fin. Isolé, le second, plus réfléchi, proposa un marché au Nain. Plus qu’un marché, il s’agissait de remettre en question son but. D’évoluer. Oui, c’était ça, il venait de mettre le doigt sur le plus important. La leçon la plus importante qu’il apprendrait jamais. Apprendre à se questionner. Au quotidien. Le but était clair à présent, comme l’était ce ciel à demi-mort, simplement gris. « Demain le ciel pleurera. Je le sens. Cela ne nous facilitera pas la tâche. J’arrive mon frère, j’arrive… » Le Nain et son ancien adversaire se mirent en route pour retrouver l’Exilé mais déjà les ennuis s’annonçaient… |
Par L'enfant perdu  le 01/01/1970 à 01:00 |
Plus de maître.
Plus de chaîne. Mais un but. En compagnie du Nain, il voyageait vers l’ouest semant la mort comme on sème des graines, fauchant vivants et espoirs d’un même geste. Un étrange rapport s’était installé entre ces deux-là. A puissance égale, il ne pouvait y avoir que des rapports de force mais l’expérience des deux combattants leur rappelait que le but passe avant tout. Leur chemin croisa celui d’un ermite. Lié aux arcanes, il sentit la présence des voyageurs et su se préparer à l’affrontement inévitable. Le combat ne dura que le temps de mettre la main sur ce mage. Lança des sorts en pagaille, il essouffla le Nain et le blessa assez gravement le contraignant à un repos forcé. Que de temps perdu ! Plus longtemps ils attendaient, plus l’échéance de sang s’éloignait. …son but… Les traces de sang n’avaient pu être camouflées totalement et le mage n’avait trouvé qu’une grotte comme refuge de fortune. Ses poursuivants ne semblaient pas connaître la fatigue ni le sommeil. Malgré la couverture de la nuit, l’extraordinaire odorat de l’associé du nain ne put être trompé. Alors qu’il mémorisait ses sorts les plus mortels pour renvoyer au loin le Nain, le mage sentit une odeur forte et âcre lui piquer le nez. Trop tard, il le savait. Il ne vit de la lame de pierre que l’extrémité qui dépassait de son thorax. A sa surprise, le coup ne le tua pas. Il ne crachait pas de sang, n’avait pas de convulsions… Son esprit restait clair et il y trouva un certain réconfort. Jusqu’à ce qu’il comprenne pourquoi… L’homme qui tenait l’épée lui parla dans une langue étrange. L’ermite, incapable de bouger hurla de douleur. Sans connaître la langue, il la reconnu. Une partie de son être la reconnue. Chaque mot était un poignard de glace, un douloureux rappel d’une malédiction longtemps oubliée… La torture du vieil Homme sauvage dura tout le nuit. Chaque mot prononcé se transformait en brûlure, en plaie béante ou en fracture. A mesure que les heures passaient, les muscles s’atrophiaient, les os se faisaient aussi cassant que du petit bois. « Pourquoi tant de haine ? Pourquoi cette torture ? Qu’ai-je fais ? Quand cela va-t-il finir ? POURQUOI EST-CE QUE JE NE MEURS PAS ?! » Autant de questions que le mage se posait. La folie le gagna peu après l’aurore et des centaines d’heures de maîtrise de l’esprit ne purent le sauver de cette spirale. Mais il restait désespérément vivant et lucide. Aucune échappatoire, aucune issue. Une mort de l’âme… L’aube se pointant, la fin se révéla d’elle-même. Le mage appris de la bouche de son instrument de torture que dès les premiers rayons de Soleil : il mourrait. Enfin une bonne nouvelle. Ecorché, exsangue, il n’en vivait pas moins. Lentement son sang s’écoulait le long de la lame. Faite de pierre elle n’en était pas moins tranchante, et… oui, il avait déjà vu pareille lame ! Mais comment était-ce possible ? Malgré la douleur insoutenable que représente chaque mot, il osa poser la question et tant pis si cela devait le tuer. « Qui es-tu ? » du sang teinta ses lèvres, son crâne se vrilla L’homme, ou plutôt la créature, ricana. Le Soleil se levait. Désormais incapable de parler après tant d’heures de torture, il semblait que l’ermite voulait encore être maltraité pour avoir cette seule réponse. Son bourreau avait gagné. Des rayons dorés touchaient les lourdes bottes de cuir. La lame fut vivement retirée du corps de l’homme sauvage, lui arrachant un ultime cri étouffé par le sang coagulé qui stagnait dans sa gorge… Il roula sur le côté et son visage fut éblouit par le Soleil, lui cachant l’identité de cet homme. La lame fut levée haut, à bout de bras. La deuxième main vint affermir la prise. La lame pivota légèrement… Le crâne du mage explosa sous l’impact du plat de la lame, maculant la grotte et le bourreau d’une multitude de gouttelettes de sang. S’en était fini. Il avait démontré à tous que nul ne pouvait l’éloigner de son but. Il lui avait fallu neuf heures pour se donner la force d’aller jusqu’au bout. Rentrant au camp improvisé, il découvrit le cadavre du Nain. La violence de l’attaque ne faisait aucun doute. Sa tête tronait sur une pique, un bras gisait là-bas… L’armure était percée en plusieurs endroits. Les attaquants n’usaient pas de discrétion. L’Enfant les entendit crier la charge sur un nouvel opposant. Seul l’un d’entre eux était resté au camp. Il mangeait un gros morceau de viande. « Nous voilà réuni à nouveau, mon frère… » |
Par L'enfant perdu  le 01/01/1970 à 01:00 |
Enfin, les retrouvailles.
L’Exilé était donc sorti victorieux de son combat contre le désepoir. Sa lutte, bien que différente en apparance de celle de l’Enfant avait pourtant porté les même fruits. Ils étaient à nouveaux libres. Le sujet de la mort de l’Aîné ne fut pas abordé car il n’en était nul besoin. Des éons de vie commune avaient tissé des liens puissants entre les quatre maudits. Ils se regardèrent longuement, sans bouger. L’Enfant allait pouvoir demander à son frère de l’accompagner ou de mourir. L’ultime finalité, la seule bataille jouée d’avance : la mort. Mais les puissants alliés qui l’avaient aidé à massacrer le Nain ne tarderaient pas à revenir au moindre bruit de combat. La prudence fut de rigueur ; bien que marchant des chemins différents, ils suivaient la même voie, le même but. L’Exilé continua à mâcher sa viande, épluchant des bouts d’armure à l’occasion. Il semblait regarder au-delà de son interlocuteur, quelque part vers l’est… L’Enfant se posait des questions et essayait d’y répondre vite car son esprit était moins affuté que celui de son frère. Ils savaient tous deux qu’un faux pas les ferait s’entre-déchirer et c’était bien la dernière chose qu’ils souhaitaient, l’un comme l’autre. La tension retomba de manière significative lorsque ils se retrouvèrent assis près du feu. Il accepta le morceau de viande tendu. Ils parlèrent longtemps et à voix basse. A la fin du palabre, ils étaient fins prêts. L’Enfant Perdu écrasa les dernières braises rougeoyantes et pris le pas de course pour aller rejoindre le Dernier. L’Exilé recracha une bague et alla rejoindre sa troupe pour commencer cette belle journée par le meutre d’un innocent… S’ils restaient des innocents sur ce monde… Les puissances se mettaient en branle et le chaos tonnerait jusqu’en Olympe s’ils parvenaient à unifier leurs différents groupes… …ce qu’ils allaient faire. Pour ceux qui sont tombés. Pour la cause. Ichamel savait ce qu'il lui restait à faire. |