Legends of Olympia : L'Ode Mythologique - L'Amant de la Faucheuse
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L'Amant de la Faucheuse
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Dernière réponse le 18/07/2004 à 07:12

elfe Par Menuki  le 01/01/1970 à 01:00

Ils campaient dans une petite clairière au Sud des Terres Naines. La nuit commençait à tomber et le petit groupe des Lames Noires était déjà couché. La sentinelle de garde, seule, gardait l'oeil ouvert pour ne pas laisser le feu s'éteindre et pouvoir donner l'alerte en cas d'attaque.

Tout le monde dormait donc à poing fermé. Tout le monde sauf Menuki. Depuis quelques jours, on sentait en lui comme une grande mélancolie mais ses compagnons ne s'en inquiétaient pas. Il était souvent comme cela.

Quand il fût sûr que tout le monde dormait, il se leva doucement, sans faire de bruit. Un à un, il regarda ses amis endormis. Il s'attarda peut-être un peu plus sur sa protégée. On eut dit qu'il aurait voulu lui dire quelque chose mais aucun son ne sortit de sa bouche.

Il se mit finalement en route vers le Nord, passant derrière la sentinelle sans faire le moindre effort pour cacher sa présence. Mais le garde ne se retourna pas. Peut-être dormait-il ou peut-être savait-il que Menuki devait ce soir là partir...

Contrairement à son habitude, il ne portait pas d'arme sur lui. Même pas sa petite lame qu'il cachait dans sa manche et qui lui avait sauvé la vie maintes fois. Il marcha ainsi pendant une heure semblant savoir précisement où se diriger dans la forêt épaisse. Il atteind finalement une petit clairière. La Lune était pleine et une petite brise soufflait. Il alluma un feu et s'assit sur un tronc d'arbre mort. Il observait le feu, s'amusant à dessiner de petites formes sur le sol avec une brindille. Aucune émotion ne se lisait sur son visage. Il était grave comme un homme qui se sait condamné et qui attend l'exécution de sa sentence. Aucun bruit ne s'échappait de la forêt. Comme si tous les animaux respectaient le silence du guerrier. Puis la brise s'arrêta de souffler.

Il ne l'entendit pas arriver mais quand le cheval s'arrêta à quelques pas de lui, Menuki ne réagit pas.

Toujours aussi ponctuel. dit la forme qui montait le cheval.

Menuki ne leva toujours pas les yeux. Il continuait à dessiner des formes sur le sol l'air pensif.

Je te parle! siffla alors le cavalier d'une voix stridante qui n'accepterait pas l'indifférence.

Il leva alors doucement les yeux vers le puissant animal. Il était plus noir qu'un corbeau. Ces yeux semblaient sans vie tant ils étaient sombres. Autour de ses sabots, à chaque pas, on pouvait voir la végétation brunir et faner instantanément. On pouvait ainsi suivre la route que l'animal avait tracée à travers la forêt jusqu'à la clairière.

Sur la selle noire du cheval, un cavalier pointait Menuki du regard. Il était vétu d'une grande cape noire qui recouvrait entièrement son corps et son capuchon noir lui cachait entièrement le visage.

Puis le cavalier quitta sa monture et s'approcha du guerrier.

Tu sais que chaque année, j'attends ce jour avec impatience? Chaque année depuis que ton père nous a quitté et que tu as pris sa place! D'ailleurs il te passe le bonjour.

La forme n'émettait aucun son mais Menuki l'entendait comme si elle lui parlait directement dans sa tête.

ASSEZ! hurla-t-il. Je suis venu vous dire que c'était fini. Que vous ne me tenez plus. Que je m'en vais et que je ne reviendrais jamais.

-Que t'arrive-t-il mon aimé?

-Je ne suis pas votre aimé!
hurla-t-il mais le cavalier ne sembla pas y faire attention

-Tu n'es pas heureux de revoir ta maîtresse? Pourquoi cela? Me cacherais-tu quelque chose?

La forme pointa un doigt squeletique en direction du coeur de Menuki. Il ne pouvait bouger, il était immobilisé. Il sentait que quelque chose pénétrait son esprit.

Oui, c'est ça! Je le sens! Il y a une flamme qui brûle en ton coeur. Un sentiment nouveau que je n'ai jamais ressenti en toi. Voyons voir pour qui brûle ce feu?

Sa voix sifflante envahissait l'esprit de Menuki. Il sentait qu'il ne contrôlait plus ses pensées. Petit à petit, il livra un à un ses secrets...

Ha, je vois. dit la forme en ricannant. Le grand guerrier sans coeur est amoureux! Il fait des rêves de vie tranquille et voudrait fonder une famille! Comme c'est touchant! Voudrais-tu avoir un aperçu de ce que sera ta vie?

Il n'eut pas le temps de répondre que déjà la forêt alentour devint floue et que se dessina face à lui les contours d'une maison. Sans commander ses gestes, il ouvrit la porte et entra. Deux jeunes enfants elfes se jetèrent sur lui en criant:

Papa! Regardes maman, papa est rentré! à une jeune et belle femme elfe aux yeux d'émeraudes et à la chevelure azure. Elle était enceinte et dans ces yeux, on pouvait lire la joie de voir le père de ces enfants.

Toujours sans controler ses gestes, le guerrier s'approcha de la jeune femme. Il ressentait en lui une telle joie qu'il en oubliait de quelle puissante magie cette famille était le fruit.

Puis ils entrèrent en trombe! Combien étaient-ils? Peut-être 5? Peut-être 10? Menuki ne put le dire mais ils s'emparèrent du guerrier, de la jeune femme et des enfants.

Menuki ne pouvait bouger. Dans sa tête, il ne ressentait que peur pour ceux qu'il considérait déjà comme les siens mais il était incapable de résister.

Les brigands les lièrent et les firent sortir de la maison. Ils battirent d'abord le guerrier puis ils prirent de force la jeune femme devant lui puis l'egorgèrent avec les enfants quand ils eurent fini leur crime.

ASSEZ! hurla le guerrier en se tenant la tête dans les mains. Il ouvrit les yeux. Il était revenu dans le clairière.

Pourquoi me torturez-vous?

La voix sifflante de la forme se fit de nouveau entendre dans sa tête.

Je voulais te montrer que où que tu ailles, je te retrouverai! Personne ne m'echappe!

Elle ajouta:

Ton père avait passé un pacte avec moi et il l'a rompu. Et pour cela, j'ai détruit ton village et tes proches. Alors c'est à toi de payer la dette de ton père! Et puis tu avoueras qu'il y a pire comme dette à rembourser. Ne me trouves tu pas... belle?

Et tout en finissant sa phrase, la forme abaissa son capuchon laissant apparaître son visage. Un visage sans chair, sans peau, le visage de la Mort. Menuki ne put s'empêcher de détourner le regard devant cette vision de cauchemard.

Hahaha! Tu ne t'es toujours pas fait à mon apparence? Peut-être préfères-tu celle-ci?

Et tout en disant ses paroles, le crane à nu prit peu à peu la forme du visage de la jeune femme de l'apparition. Ca voix se fit plus douce et l'espace d'un instant, Menuki se prit à croire que sa maîtresse était une femme.

Viens à moi grand guerrier. dit elle d'une voix sensuelle. Viens payer ta dette à la malédiction de ta famille.

Menuki comme hypnotisé, s'approcha lentement de la jeune fille qui ouvrit sa cape et laissa découvrir sa nudité. Mais quand il fût proche d'elle, il reprit ses esprits et se jetta sur elle. Il saisit son cou fragile dans ses mains et serra du plus fort qu'il pouvait.

Tu ne m'auras plus! Je vais tuer la malédiction! hurla-t-il en serrant de plus en plus fort, cherchant à briser le cou de la créature.

Une violente douleur se fit sentir dans sa tête. La forme cherchait à le tuer en usant de ses pouvoirs psychiques. Menuki sentant sa fin proche et malgré la douleur, trouva la force de soulever son adversaire et se jetta avec lui dans le feu. La cape noire de la créature s'embrasa instantanément et la peau qui recouvrait le squelette se consumma, brulant par la même le corps de Menuki. Mais à ce moment, la douleur ne lui importait pas! Il savait qu'il allait mourrir mais dans sa rage, il croyait qu'il pourrait emmener avec lui la créature immortelle.

Ils n'étaient plus que flamme. La créature émis un cri stridant puis explosa dans un eclat de lumière bleu qui projeta le corps inanimé du guerrier à plusieurs mètres.

...

Petit à petit, Menuki reprit ses esprits. Il ouvrit péniblement les yeux et oberva alentours. Il reconnut immédiatement le campement et pu voir ses camarades s'afférer à préparer le petit déjeuner. Il regarda ses mains et sa peau mais aucune trace de brulures.

Tu n'es pas bien matinal aujourd'hui! Tu as du faire un beau rêve! Qui occupait tes pensées cette nuit? lui dit malicieusement sa protégée en lui faisant un clin d'oeil.

Il ne put répondre. Avait-il réellement rêvé? La grande Faucheuse lui avait-elle rendu la liberté? La malédiction était-elle levée? Il en le savait pas. La seule chose dont il était sûr c'est qu'il était en vie et l'odeur du petit déjeuner lui rappela que cela faisait 3 jours qu'il ne faisait que picorer. Il se leva et mangea goulument l'assiette qu'on lui servit.


Epilogue.

Dans une autre dimension, dans la plus haute salle de la plus haute tour de son chateau, une créature squelettique habillée d'une cape noire, plonge son regard vide dans une boule de cristal. Elle y observe un jeune guerrier en train de faire ses bagages au milieu d'un campement. Et elle répéte inlassablement d'une voix sifflante:

J'ai tout mon temps. L'heure viendra un jour de payer ta dette, guerrier. Et si ce n'est pas toi, ce sera ton fils! Car toi et ta famille, vous m'appartenez. Vous êtes à moi! Tu es à moi!



Pour cette jeune elfe au regard d'émeraude qui hante mes rêves.

Menuki



olymp Par Airik - disciple d’Athéna  le 01/01/1970 à 01:00

C'était bien sympa, heureusement que j'ai d'autres soucis avant d'en arriver à de telles relations

Le début fait allusion à un semblant de déja vu, mais où...

Bonne chance pour la suite, peut être pas pour tout de suite



nain Par KardanAmath, l'Anarchitecte  le 01/01/1970 à 01:00

Humm mon cher ami encore une fois tu me prouve que ta plume est capable de confondre bien des saveurs. J'en rafolerai presque

à l'envie de revoir les créations de cette plume, je te salut



elfe Par Menuki  le 01/01/1970 à 01:00

Ravi que cela vous plaise, ma douce et belle Kardan.

Je n'oublie pas que vous me devez un baiser... mais faudra vous raser!

**Soupir**




olymp Par Raziel le Vampire  le 01/01/1970 à 01:00

Et bien, certaines vies s'allient avec la non-vie, se tordent et se fissurent dans un destin déjà scellé. Il est dommage de voir à qui tu es lié, Menuki l'amant.