[Arrivée] Nÿssdarâ, la râleuse | |
Topic visité 4 fois Dernière réponse le 21/07/2004 à 06:04 |
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Quel temps de chien !! Et puis l’autre abruti devant qui se traîne avec son chariot.
Une petite femme, haute de moins d’un mètre, montée sur un poney. La pluie tombe averse, la route s’est changée en torrent de boue et une file de chariot commence à se former au pied de la colline. Les plus grosses embarcations étant profondément embourbées, les chevaux commencent à s’énerver. Le petit bout de femme est emmitouflé dans un pardessus en toile cirée. Ses cheveux noirs et d’habitude raides dégoulinent d’eau et collent sur la peau. Sous la toile, ses vêtements vert foncé sont également détrempés. La pluie a traversé le tissu depuis longtemps déjà, trempée jusqu’aux os sous une pluie battante. « Quelle joie » se dit-elle en grognant. « Allez avance feignant !!! Tas de pus !! Tu vas la pousser ta chariote de merde !! » Enervée, elle s’écarte du chemin et commence à remonter les chariots embourbés. « Et cette pluie à la con !!! Quatre jours sans cesse ça commence à faire là ! Quel dieu de merde a encore décidé de nous gâcher la vie !! Si je le croise celui-là il va entendre parler de Nÿssdarâ Piedebiche !! Je vais lui chauffer les oreilles moi ! Et ce sale canasson à la noix !!! Tu vas avancer sale bête nom d’une pipe !!! Je t’ai pas payé avec tout ce qui me restait pour que tu joues les escargots !! J’ai du me priver de nourriture depuis qu’on est parti pour pouvoir monter sur ton fichu dos tout pointu !! Et non seulement j’ai mal aux fesses mais en plus j’irais deux fois plus vite à pied !! Même un tranchant de hache serait plus confortable !! » Remontant prêt des chariots, ses mains fouillent habilement les sacoches et musettes pendus aux côtés du chariot. Elle ramène un quignon de pain et quelques boutons. « Mais quelle bande d’abruti !! Même pas 2-3 pièces d’or qui traînent au fond de leurs sacs !! Ah c’est vraiment une sale journée aujourd’hui. » Arrivée enfin au sommet de la colline, elle aperçoit au loin une ville fortifiée, un poteau indicateur indique (c’est à ça que ça sert d’ailleurs comme par hasard) SIGDIL, Ville franche : Venez en paix ou rebroussez chemin !! Ah enfin une fichue ville dans ce pays de grenouilles !! Je vais finir par fondre sous cette pluie de chien !! SIGDIL… ça tombe bien tiens !! Je vais pouvoir m’abriter et me reposer !!! Enfin, elle arrive aux portes de la ville et entre peu avant la nuit. Le garde lui indique (comme le poteau) la meilleure auberge : Le donjon des quatre vents ! Le bâtiment est éclairé et semble en proie à une certaine agitation. Des éclats de rire et de voix perturbent le silence du crépuscule. La pluie a cessé de tomber, le vent souffle assez fort s’engouffrant entre les bâtiments dans les rues étroites et sombres. La voyageuse trempée est prise de frissons et se hâte d’abandonner son poney aux écuries et d’entrer au chaud dans la taverne. Nÿssdarâ pousse la porte et entre dans le lieu chauffé. Elle sourit (enfin) et regarde les personnes présentes. L’auberge est bien remplie de personne de toute race et de tous âges. Un géant costaud prend les commandes et sert les tables. Dans un coin, un géant et un nain font un bras de fer, à une autre table, une elfe et un homme sauvage se regardent amoureusement. Nÿssdarâ s’approche du comptoir et se hisse sur une chaise haute. Entre un nain aviné et un olympien qui dort face contre le zinc. « Mon brave ? » Interpelle t’elle l’aubergiste. « Je désirerais une chambre pour la nuit et aussi un repas chaud pour tout de suite. » « Vous avez de quoi payer ? » Lui demande le géant aubergiste. « Pas sur moi mais je vais à la banque demain. J’y ai quelque économie et ce soir je suis arrivée trop tard en ville pour faire un retrait !! » « Pas d’or pas de soupe et pas de lit ! La maison ne fait pas crédit ! » Derrière elle soudain de grands éclats de rire retentissent. Elle se retourne et aperçoit sur une table, un lutin vêtu d’un complet vert, des boutons de manchette dorée, un visage jeune et rondouillard décoré d’une petite barbichette. Il se tient face à l’assemblée. A sa table, sont attablés un nain et un géant qui rigolent en se tenant les côtes. Il s’adresse à haute voix à tous les clients. « Mesdemoiselles, mesdames, messieurs !! Mes amis Hagen et Paurtnawak ici présents me demandent de vous divertir. Ce soir ici même, je vais vous raconter comment j’ai trompé l’horrible dragon bicéphale du Mandchourie et lui ai dérobé son trésor ». Ayant captivé tout le monde, Nÿssdarâ le regarde et fouille discrètement les poches de ses voisins. Quelques pièces d’or dans la bourse de l’olympien endormi qui vont lui permettre de dormir au sec et au chaud. Son regard posé sur le lutin, elle le détaille et lui trouve un air familier. « Nous retournons donc il y a 30 ans, par une longue soirée d’hiver dans les montagnes du Mandchourie. J’explorais cette région d’Olympia à la recherche du trésor du dragon. Je faisais donc escale….escale euh …. Oui alors escale dans un petit village…. » Le lutin a le regard droit dans les yeux de Nÿssdarâ. Il se reprend et dit : « Je suis désolé de ne pas vous satisfaire mais ce soir je n’ai pas l’âme à vous raconter une de mes nombreuses péripéties dangereuses !! Je vais aller me rafraîchir au bar. Demain peut être les amis et excusez-moi encore…. » D’une pirouette artistique, il descend de table et rapidement vient s’asseoir à côté de Nÿssdarâ. Je peux ?, demande-t’il une fois assis. - Du moment que tu laisses tes mains dans tes poches et que tu me payes mon repas, je t’autorise à rester … - Nous n’avons pas le plaisir d’être présenté, je suis Ghran Fouille Sacoche, lutin de son état, illusionniste et commerçant de métier. Pour vous servir, alors à qui ai-je l’honneur ? - Tu as pas encore commandé ma soupe. Laisse moi manger avant de commencer à essayer ton charme sur moi. Et je te précise qu’on se connaît si tu es bien Ghran Fouille Sacoche de Smallville (c’est une ville de petite gens comme son nom l’indique, une légende parle d’un homme super y ayant vécu mais personne ne sait si c’est vrai). J’y ai vécu jusqu’alors et ton nom n’y est pas inconnu. - … Tu… tu viens de Smallville ? Oui je suis né là-bas mais ça fait des lustres que je n’y ai pas mis les pieds. Tu me connais dis tu ? Personnellement je ne t’ai jamais vue avant ce soir. Mais ma célébrité dépasse mon entendement souvent et va au-delà du monde connu. Je t’ai raconté la fois ou j’ai traversé la chaîne des dieux pour aller dans l’Outland affronter le gorille géant à 6 bras et 3 têtes ? - Tu me saoules, laisse moi bouffer ma soupe tranquille et ferme-la mon petit Ghran !! - Oui, désolé…, Le lutin se tait, chose qui est rare pour lui. Derrière eux les conversations ont repris de plus belle, toujours aussi passionnées et bruyantes. Devant le silence de sa voisine ; Ghran descend de sa chaise et repart vers la table de ses compagnons. Il s’assied sur l’épaule d’Hagen et tous deux se parlent discrètement. Nÿssdarâ finit sa soupe chaude en songeant au drap sec et à la chambre bien chauffée qui l’attend. Ses vêtements trempés commencent à lui peser. Elle laisse 2 pièces d’or sur le comptoir et se dirige vers l’étage. L’aubergiste la conduit à sa chambre et lui souhaite une bonne nuit. Elle se déshabille rapidement, se sèche et se glisse dans les draps. Elle ne tarde pas à s’endormir. Dehors la pluie a repris, martelant le toit, quelques clameurs dans la nuit, un hurlement de loup. Une nuit calme en prévision. |