Hadès lui faisait face, elle sentait qu’il voulait s’amuser, elle le sentait dans sa tête. Ses barrières mentales avaient été passées avec la plus grande facilité, elle ne s’en était même pas rendue compte que déjà des ordres auxquels elle ne pouvait qu’obéir lui encombraient la tête.
Sa conscience avait disparu, elle survolait les événements, sans les comprendre, rien d’autre n’avait d’intérêt que son maître.

Il est des fois où l’on dit que toute chose a une cause. Que le destin ne peut être contourné, que l’on ne peut que suivre ce qui est écrit.
Peut-être est-ce vrai. Serait-ce la destinée qui m’a amenée dans ce lieu reculé des Enfers, à la limite des Tartares ?
Une puissance hors du comment m’attaqua, brisant en partie l’emprise qu’avait Hadès sur moi. Prise d’une peur panique et incompréhensible je me mis à courir loin de cette porte et de cette chose… Le maître du temps.

Peut-être que la destinée n’est rien et tout arrive par hasard, sur les milliards d’individus il y en a forcément qui suivent un chemin compliqué et incroyable par tant de coïncidences. Je terminai enfin ma course, me réfugiant dans ces ténèbres si accueillantes qui s’étendaient devant moi. Elles dissipaient ma peur, m’enveloppant, me cachant de mes ennemis si nombreux. Les dieux et leurs serviteurs, quelle mascarade, une bande d’assassins sans respect pour leurs pères. Les ombres caressaient ma peau si délicate, la pénétrant régulièrement me donnant un frisson de plaisir à chaque fois, comme si je goûtais à nouveau à la vie après des millénaires d’absence.

Je finis par sortir des Enfers, en fait rien n’était plus facile. Je regardais ce monde qui m’avait tant manqué, ma chère planète. Je venais de la Terre, mais pourtant… La belle bleue me semblait bien étrangère, Olympia tellement plus accueillante… J’y avais passé ma vie entière… Non je dois arrêter ce délire ! Je suis Terrienne en mission sur Olympia !
La fatigue me gagnait à mesure que je cherchais quelles étaient mes origines, mes buts et tant de questions futiles. Aussi la nuit m’apporta sages conseils.

Une femme d’une grande beauté m’apparut, son visage réconfortant, sa voix si douce bien qu’incapable de comprendre ce qu’elle me disait. C’est comme si elle parlait directement à ma conscience, mon âme, des mots agréables, me rendant plus heureuse à chacun d’eux.
Puis une de mes réponses la mit en colère, son visage changea aussitôt, ma raison put capter de quoi il s’agissait en partie, mes origines terriennes.
Je ne pus soutenir son regard, une tristesse insoutenable s’empara de moi durant ces quelques instants avant que je ne sois conciliante, lui offrant ce qu’elle voulait. Je la vis alors s’approcher, son sourire si rassurant de nouveau peint sur ses lèvres, elle me déposa un baiser sur le front et me prit dans ses bras, me transportant de joie.

Le réveil était difficile. Mes membres ne m’obéissaient pas, pas plus que le reste de mon corps, d’ailleurs.
Je la sentais en moi, elle était distraite, elle semblait ne pas être satisfaite de moi et cherchait quelqu’un, une personne avec plus d’affinités, elle semblait d’ailleurs l’avoir trouvée.
Elle allait me laisser, me ramener dans cette réalité si dure de laquelle elle me protégeait depuis maintenant si longtemps.
Ma raison finit par reprendre le dessus face à de telles aberrations.
Je ne suis pas une marionnette ! Pourtant c’est tellement agréable de la laisser vivre en moi. Elle est si… STOP !

Je cherchais mes forces, elle s’en rendit compte, mais impossible pour la titanide de resserrer son emprise sur moi sans se trahir avec sa nouvelle protégée.
Je revoyais mes amis, mon enfance sur Terre, le début de ma mission et ses buts. Je devais faire le tri, des visages d’humains, d’elfes, de divinités... Lesquels étaient mes frères ? Les météorites, Olympia, tout se mélangeait, puis une puissance sur laquelle se focaliser, l’Aménous Libert, Mid, je n’étais plus seule, les CdF sont ici, des souvenirs, Midnight apparaissant et moi… Ou plutôt, elle le fuyant de peur que cela ne me reveille.

Je sentais mes forces, diluées dans ce pouvoir immense, mes barrières mentales complètement submergées. Il fallait agir vite avant qu’elle ne puisse me contrer.

Quelques voix bien lointaines :
« Tu as une puissance exceptionnelle Emmy, si tu te motivais un peu tu pourrais abattre n’importe quel ennemi rien qu’en le regardant, c’est vraiment dommage. »
« Maréchale Emmy, vous êtes promue à la tête de notre organisation. Félicitations ! Te voila enfin à la place que tu méritais tant Emmeline, bonne chance, même si je pense que tu n’en auras pas besoin »

Mes lèvres se mirent à bouger, tous mes muscles se contractèrent. Tout mon corps cria de toutes ses forces :
« JE NE SERAI PAS L’AVATAR D’UN TITAN !!! »
Mes cheveux se mirent à flotter autour de moi, l’énergie de mon âme enfouie depuis si longtemps éclata d’une force encore jamais égalée, repoussant hors des limites de mon enveloppe toutes ces énergies étrangères.
L’épuisement. Il fallait tenir encore un peu, suffisamment pour dresser mes défenses mentales, suffisamment pour me soustraire à son influence.

Le noir.

Dommage qu'une si belle femme ait subit tout ces supplices...

Bon retour sur ces terres en proie à la dévastation, alors.

hrp j'attends la suite. C'est très bien. Continue. /hrp

Phoebe hésitait, ses forces lui manquaient, elle ne pouvait garder le contrôle de l'elfe. Avec ses pleins pouvoirs elle aurait dominé sans peine cette créature, mais là ...

Tout avait trop bien commencé, Coéos et elle étaient revenus, comme Chronos, comme Océan. Les titans se réveillaient. Un par un, ils prennaient le contrôle des créatures issues de leur mort. Sa douceur accompagnait à merveille le corps qu'elle avait trouvé. Elle savoura avec entrain le liquide ambré que l'elfe venait d'avaler. Hydromel. Ce mot s'inscrivit dans leurs esprits mélés. Phoebe ne savait plus si les sentations étaient les siennes, ou si simplement elles étaient transmises par le corps qu'elle habitait.
A ses côtés, elle ressentait la présence de Coeos son frère chéri. Lui aussi venait d'arriver et prenait peu à peu conscience. Ils se retrouvaient ensemble, comme à la naissance de leurs deux filles, Sélénné et Adaman. Zeus n'avait qu'à bien se tenir, maintenant, son frère, si puissant, si fort, serait à leur côté dès le début.
Zeus ... Elle sentit la colère monter en elle, comme une lame de fond, puissante dévastatrice. Zeus ...

Soudain, sans comprendre pourquoi, elle se retrouva éjecter.


QUOI? L'elfe était assez forte pour ne pas supporter ses colères. Elle l'avait rejetée! Elle, la titanide. Sa colère s'amplifia, mais elle comprit rapidement qu'une telle force serait un atout. Elle devait se calmer, trouver un autre corps. Devant elle apparut un être étrange, mais fatigué, de sexe féminin apparemment. Elle s'insinua en douceur et fut submergée de pensées étranges.
Incroyable! Cette femme venait d'une planète lointaine.


Sans autre possibilité, Phoebe se recroquevilla dans un coin de la conscience de cette ... terrienne??? Elle commença par retrouver son calme et glissa de douces pensées dans l'esprit de son hôtesse.
-Je ne te veux aucun mal, je peux même t'aider si tu m'aides en retour. Tu dois me ramener à l'elfe qui m'abrites et tu seras débarassée de moi.

Des lumières, de la neige, des structures métalliques. Je me relevais aux abords du QG sans trop comprendre, puis en fouillant un peu dans ma mémoire tout me revint. Mes forces étaient bien insuffisantes pour me libérer complètement, j’ai alors pris la décision de me téléporter juste avant de sombrer, me téléporter au milieu de mes amis.

Ici son influence serait moindre, me laissant une chance de redevenir moi-même. Mes vêtements légers ne me protégeaient pas du froid qui m’engourdissait les membres. Je finis par entrer sous les yeux ébahis des soldats de garde me dirigeant droit vers les quartiers habitables, j’avais juste à réquisitionner le premier libre que je verrai.

Une fois à l’abri je pus tomber sur un calendrier terrien. Tout ceci avait duré plus d’un an et je savais que ce n’était pas fini.Une colère intérieure me rongeait, colère envers les Dieux, Zeus et ses frères...
Tout est leur faute.
J’ouvris un placard contenant des uniformes, leur vue me répugnait au plus haut point, pourquoi mettrai-je ces choses horribles ?Je comprenais nombre de choses, pourquoi Phoebe me parlait ainsi, l’elfe n’était pas aussi réceptive qu’elle le voudrait, je lui servais de refuge en attendant qu’elle se lie plus avec elle. J’aurais voulu tout raconter au premier venu, dire tous ces noms, mais une force invisible m’en empêchait, brouillant ma vue et me plongeant presque dans un agréable coma de colère quand la folie de trop insister me prenait. Agréable, oui cela était le mot, partager ses sensations étaient tellement agréables, même quand il s’agissait de haine ou de colère, si ma raison n’était pas encore présente sûrement me serais-je déjà consumée depuis bien longtemps en elle.

Que s’est-il passé ? Je la sens en moi, et loin de l’avoir chassée, c’est comme si elle avait trouvé écho à ma colère, à moins que cela ne soit moi qui fasse écho à la sienne. Nous sommes semblables, victimes des Dieux. Elle ne m’est pas hostile, presque bienveillante

La fatigue me prenait de nouveau, un lit m’accueillerait cette fois pour protéger mon corps, pas le temps de me déshabiller.Elle m’apparut de nouveau, comme à chaque fois que je m’assoupis d’ailleurs.Elle me dit des mots agréables, que je la fascine et qu’elle a besoin de moi, que je ne peux la laisser ainsi. Elle propose de m’aider en échange, une fois terminé, elle est même prête à me laisser, elle veut mon bonheur. Je refuse de l’écouter, je ne veux pas lui appartenir, même momentanément, elle s’approche, m’effleurant le ventre du bout de son index, provoquant l’émoi, des bouffées de chaleur, mes tripes se nouent. Non, comment mon corps peut-il me trahir ainsi, fuir encore ! Mais ma course s’arrête bien vite, ses bras m’enserrant et me laissant contre elle, la douceur de sa peau, quelle sensation divine. Je vous aiderai, je vous le promets. Je la sens alors se rependre en moi avec la plus grande douceur, je me fondais à elle peu à peu, c’était exquis. Mon âme hurlait, pas de colère, mais d’un désir brulant, celui de rester dans cet état, celui de lui appartenir, envie de lui dire.

« Je suis toute à vous maîtresse Phoebe »

Réveil en sursaut. Elle accepte de me rendre la liberté, pourquoi vouloir la servitude ? Une partie de moi veut se fondre en elle, j’espère qu’elle ne l’a pas ressenti.Pour le moment je devais l’aider pour qu’elle parte, je devais retrouver l’elfe.