Quand l'âme des Flots s'éveille ... | |
Topic visité 4 fois Dernière réponse le 25/08/2004 à 01:17 |
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Des années, des siècles perdus dans les tréfonds l'oubli. Douze grandes puissances dorment d'un sommeil que Zeus aurait souhaité éternel. Les créateurs, les gardiens d'Olympia reviennent doucement à l'esprit de ceux, à qui ils ont donné la vie. Ils ne sont que songes étranges dans leurs rêves, parcelles infinitésimale dans le corps de leurs enfants elfes.
Des siècles à assister à cette lente décomposition de l’unité de ce monde. Mais Gaïa, n’a que trop souffert de ces souillures, de ces guerres sans fins, attisées en sous-mains pas les Dieux. Ces infâmes dieux se délectant de ce chaos, de cette mort omniprésente. Des siècles à se taire et à subir, emprisonnés dans chaque elfe d’Olympia, nous voyons la lente destruction de notre oeuvre, ressentir chaque jour une douleur de plus en plus forte. Cette Terre doit retrouver l’ordre originel, son équilibre. Je ne pourrais dire ce qu’il se passe, mais les murs invisibles de cette prison s’évaporent, je sens renaître mon pouvoir. Ce pouvoir évanoui dans les elfes; ce pouvoir, dispersé dans les flots, se concentre de nouveau. Je renais enfin, nous avons perdu une bataille contre Zeus, mais aujourd’hui je sais que nous pouvons récupérer notre dû. Nous lutterons encore une fois pour Gaïa, pour notre Terre. Des évènements étranges nous ont retiré nos chaînes, la volonté de Gaïa aura été plus forte. Je ressens déjà la présence de quelques-uns de mes frères et sœurs. Il me faut trouver une enveloppe de chair... Renaissance : La titanide des Flots était revenue, elle pouvait régner sur ses enfants, habitants des mers, fleuves et rivières. Mais son pouvoir était faible, elle ne pouvait retrouver son corps d’antan. Elle ne pouvait se résoudre à hanter éternellement les Flots comme une ombre, il lui fallait revenir sur Olympia pour pouvoir redonner à Gaïa, son image originelle. La question essentielle restait comment trouver une enveloppe à son esprit. Les océanides lui rapporta l’existence d’un elfe qui semblait être un hote idéal, un magicien doué, dévoué et lié à la Terre par un lien étrange. Téthys hésitait, elle ne voulait pas arracher un être à sa vie, l’obliger à être la main qui lutterait pour elle. Malheureusement, elle n’avait pas le choix, il fallait prendre ce corps ou retourner dans son emprisonnement. La nuit était douce, calme. Cela contrastait énormément avec l’agitation régnant en journée, les batailles font rage sur Olympia. Bien que ces évènements se tiennent assez loin des zones de combat, on pouvait entendre le vacarme continuel des armées s’affrontant. Les batailles étaient devenues le quotidien tragique de ces êtres. L’elfe était étendu auprès de sa compagne endormie. Pourtant, l’elfe ne parvenait pas à trouver le sommeil, des murmures incompréhensibles troublaient son esprit. Il n’avait pas conscience de cette triste complainte inaudible, le suppliant d’entendre les pleurs de sa propre chair. Il admirait les étoiles scintillant au travers des branchages de l’arbre qui l’abritait, écoutant le chant coordonné de quelques grillons, rythmé par le lent hululement d’une chouette. Il pensait à cette jeune femme, blottie dans ses bras protecteurs, paisiblement assoupie. Tout était calme, sauf son esprit, il ne comprenait pas ce qu’il se passait. Il devait croire être en proie à une simple migraine. Il ne pouvait imaginer, qu’une puissance oubliée essayait de communiquer avec lui. Les pouvoirs de Thétys étaient faibles, l’esprit de l’elfe était fort. La titanide ne parvenait pas lutter contre lui, elle abandonna provisoirement. Il lui fallait encore patienter, pour trouver le moment opportun. Celui-ci ne se fit pas attendre. Le jour allait se lever, la pénombre envahissait à peine le petit bosquet. L’elfe se dégagea délicatement de l’étreinte de la jeune femme, sans mouvement brusque, il se leva et replaça la petite couverture de laine sur elle sans la réveiller. Il partit en direction du petit lac attenant au bosquet. L’eau était claire et fraîche, les libellules, posées sur les roseaux, encore endormies par la fraîcheur nocturne, laissaient scintiller leurs frêles ailes au gré du moindre courant d’air. Quelques petits poissonnets glissaient gracieusement dans leur élément, lançant des éclats argentés à chacun de leur coup de nageoire. L’elfe s’agenouilla, plongea ses mains dans l’eau et s’éclaboussa le visage. Le lac se révélait être un concerto animalier, la douce symphonie de la vie s’offrait à ses oreilles, mais tout se tut. La vie animale semblait avoir quitter son milieu. Un lourd silence venait d’envahir le lieu si paisible. L’elfe regardait autour de lui, il ne voyait rien, ne ressentait aucune présence. Le temps était suspendu, tout était figé. Plus le moindre courant d’air pour agiter un brin d’herbe. L’elfe sentait un grand malaise s’installer en lui, il était perdu, complètement désorienté. L’eau s’était figée, sa surface lisse comme un miroir, plus aucune vague ne la ridait. Le lac s’illumina, une forme étrange émergea à sa surface à quelques mètre du bord où il se tenait. Cette lueur prenait forme, la forme d’une femme. Le spectre et l’elfe se faisait face. L’elfe était déboussolé par une force invisible, il se sentait irrépressiblement attiré par elle. Elle tendit son bras comme une invitation pour le jeune homme. Dans son esprit, il entendait sa voix lancinante lui disant de la rejoindre. Vieeeens, mon fiiils, nous avons besoiiiiin de toi L’elfe ne pouvait résister, il s’approcha vers cette curieuse apparition, d’une beauté, que l’on pourrait qualifier de divine. Il s’avançait sur l’eau, étrangement, il marchait sur l’eau qui était devenue un véritable chemin pour lui, un chemin dont il ne pouvait se détourner. Il prit la main tendue du spectre, et ils s’enfoncèrent lentement dans l’eau. Il ne pouvait se débattre, elle avait pris un contrôle total sur son esprit. L’eau emplissait lentement ses poumons, son corps tout entier, l’eau prenait possession de lui. Il s’endormit. La Maîtresse des Flots entraînait cet elfe dans une valse macabre vers les profondeurs infinies de l’eau, elle s’appropriait ce corps, son esprit ne faisait plus qu’un avec ce corps. Cette fusion prenait fin, la titanide avait trouvé un corps pour revenir sur Olympia. L’elfe se réveilla sur le bord du lac, le soleil avait déjà entamé sa course dans le ciel, plusieurs heures peut-être Il ouvrit lentement les yeux et aperçu, avec surprise le visage souriant de sa compagne, agenouillée à ses cotés. Il ne comprenait pas ce qu’il s’était passé ce matin, il n’avait pas conscience du rituel, dont il avait été l’objet Rien ne laissait transparaître la présence de l’esprit de la titanide dans ce corps. Désormais Thétys, la Maîtresse des Flots, était revenue accomplir sa quête, mais il lui fallait encore attendre ses frères et soeurs pour ne pas compromettre la vie de son hôte. Son esprit resterait endormi au fond de la conscience du jeune elfe, en attendant enfin l’heure de son combat contre Zeus. |
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