Lardanium... Cité blanche, et capitale d’Olympia où ses remparts blancs et ses rues animées faisaient le charme d’une ville accueillante.

C’est là que Dralnu se reposait encore, en compagnie de sa fille, Clilia, qui ne s’était pas totalement remise de la disparition de sa mère…
Pour tenter d’oublier leurs récents évènements, les deux elfes erraient dans la ville, passant de boutiques en boutiques, croisant toujours plus d’inconnus, sans jamais prendre réellement le temps d’engager une discussion. Clilia s’amusait quelque peu, et retrouvait déjà un maigre sourire, surtout lorsqu’elle croisait Yuya et Raziel, un ami que Dralnu connaissait si bien. L’elfe devait d’ailleurs énormément à ces deux personnes qui avaient pris soin de Clilia durant sa courte absence. Néanmoins, il ne parvenait pas à éclaircir ses pensées. Celles ci restaient obscurcies par de nombreuses questions, dont ce « pourquoi ? », auxquelles il ne parvenait pas à répondre, auxquelles il ne pouvait répondre…

Les deux elfes avaient encore beaucoup à faire dans Lardanium, et Dralnu se devait surtout d’équiper sa fille avant de quitter la cité. Malgré tout, ils décidèrent un matin, de passer la journée en dehors de la ville, d’y pique-niquer, et ensuite de rentrer préparer leur départ.

L’air était frais, et Dralnu n’avait pas ressenti depuis longtemps la caresse du vent sur son visage, ainsi que les rayons du soleil qui venaient affronter l’ombre de sa cape. Son regard embrassait les alentours, qui ne se constituaient que de forêts, plaines, arbres, et autres verdures en tout genre, alors qu’il tenait toujours sa fille par la main, quelque peu impatiente de se dégourdir les jambes.

- Dis papa, on va aller où pour notre journée ?? On pourrait aller dans une plaine ou sur une colline que je puisse jouer ?? dit ? dit ? dit ?

L’elfe esquissa un sourire et acquiesça à la requête de sa fille tant aimée.

Clilia et Dralnu marchèrent ainsi un petit moment, jusqu’à ce qu’ils débouchèrent sur une colline, guère haute, mais qui offrait tout de même une belle vue sur la cité blanche, dont ils étaient déjà largement éloignés. Les deux elfes décidèrent d’établir leur préparatifs en cet endroit, où ils espéraient passer une journée des plus calme, et sans embrouilles…



L’heure du midi était maintenant passée, et Clilia avait troqué sa joie, et son énergie débordante pour un sommeil léger, sur lequel veillait attentivement Dralnu, allongé dans l’herbe.

Son regard se perdait vers le ciel, bleu, sans nuage, et sans aucune imperfection, comme ce jour…Cette fois…cette première fois où il avait vu Freya de ses yeux émerveillés, et contemplatifs. Sa tête reposant sur une verdure fraîche, Dralnu se laissa aller à ses pensées, et se replongea dans des souvenirs, dans ses souvenirs, au commencement d’une histoire d’amour…

Sigdil était toujours aussi rayonnante de par son atmosphère de détente et de paix qui régnait à l’intérieur, comme aux abords de la ville. Dralnu y était une fois de plus, accompagné de son ami Ayoras, avec qui il se contentait de boire une chope de bière, avant d’entamer leur voyage vers la cité des elfes : Astoria. Ce jour là, les deux elfes avaient décidé de presser le pas, désireux d’atteindre au plus vite les terres elfiques, où certains projets nécessitaient leur présence.

Dralnu avait été le premier à sortir, et à quelques mètres des tours de Sigdil, il avait aperçu pour la première fois cette elfe si jeune, et si belle.
Elle avait une longue chevelure blonde, et des yeux bleu ciel, qui transformeraient n’importe quel homme en véritable esclave de sa beauté. La petite elfe n’était vêtue que d’une robe, verte, et portait accroché à sa poitrine un blason, celui de l’Ecole de Formation.

A première vue, elle était seule, son mentor n’étant pas là, mais était entourée de quatre géants aux regards haineux, emplis d’envies de tuer… Ayoras rejoint rapidement Dralnu, et après une très brève concertation, ils décidèrent d’intervenir auprès de la jeune fille.

Dralnu ne voulait pas paraître brutal, ni même engager les hostilités envers ces quatre êtres que quelques sorts auraient réduits en poussières rapidement. L’elfe décida alors d’employer la parole, au profit des armes, et se plaça directement devant la jeune elfe, Ayoras se tenant toujours à ses côtés.

- Que lui voulez vous ? demanda-t-il sans aucune forme d’agressivité, ni un ton menaçant.
- Ce ne sont pas tes affaires elfe, je te conseille d’aller voir ailleurs, si tu tiens à ta vie, rétorqua le géant qui n’avait que faire de la question, ni même de la présence des deux nouveaux elfes arrivés.

Dralnu baissa la tête, et face à une telle motivation, et à une telle assurance, il se contenta de murmurer à voix basse : « Mauvaise réponse … ».

L’elfe ne laissa pas au géant le temps de réagir, alors que celui ci s’apprêtait à décrocher ses flèches en direction de la jeune fille que Dralnu protégeait. Dans un mouvement rapide et précis, deux éclairs jaillirent de Dralnu, pour faire tomber la première tête de géant. Ayoras suivi les gestes de son ami, et expédia à son tour un géant dans les lymbes.
Des quatre assaillants, il n’en restait plus que deux, alors que Siguire Graad arrivait également à la rescousse, la bataille était déjà gagnée.

Les combats achevés, Dralnu rangea son arc, et tenta de se rhabiller convenablement pour s’adresser à celle à qui il venait de sauver la vie, alors qu’Ayoras s’éclipsait discrètement, désireux de rejoindre Astoria.

- Hum, bien… Je crois que ces géants ne vous embêteront plus avant un moment, finit par articuler Dralnu. Et…à qui ais-je l’honneur ?

L’elfe était toute intimidée, mais parvint néanmoins à balbutier son nom :

- Je m’appelle… Fre…Freya, oui Freya ! Et vous ?
- Dralnu, répondit l’elfe en souriant.

Un grand silence se fit. Les deux elfes se fixaient, sans articuler une parole, sans bouger, se contentant de se dévisager mutuellement, y prenant un plaisir partagé, comme à l’aube d’une nuit passionnée.
Siguire, arrivant au pas de course, vint troubler cet instant magique, questionnant son élève quelque peu confus.

- Freya, te voilà enfin ! Ca va ? Tu n’as rien ? Tu vas bien ?

L’elfe quitta alors ses pensées et se détourna du regard de Dralnu pour répondre à son mentor, un large sourire ornant son visage.

- Oui oui, ça va. Ca va très bien même. D’ailleurs, je te présente Dralnu, l’elfe qui m’a sauvé.

Siguire et Dralnu échangèrent un regard approbateur, le mentor remerciant le vagabond d’un premier signe de tête.

- Merci Dralnu, je comptais faire visiter Sigdil à Freya, tu veux nous accompagner ? On pourrait boire un verre ensemble, et discuter un peu ?
- Hélas non, ma route m’emmène ailleurs pour l’instant, peut être une autre fois, répondit Dralnu, souriant.
- Très bien, je t’attend plus loin Freya, reprit Siguire.

Dralnu se tourna à nouveau vers Freya, qui regardait déjà ailleurs.

- Alors…vous ne restez donc pas…dommage…

La jeune elfe tourna alors la tête, et fit quelques pas de recul, donnant alors son dos à Dralnu. Sa voix se noyait dans des sanglots qu’elle se forçait de retenir.

- De toutes façons, c’est absurde que vous restiez…vous êtes un vagabond…vous avez sûrement maintes et maintes quêtes à accomplir, et encore d’autres aventures à braver…

Puis baissant le son de sa voix :

- Qu’auriez vous à faire d’une petite elfe comme moi…

Dralnu avait perçu ce son à peine audible provenant des cordes de Freya. Il en était tout ému, et tout perturbé. Sa voix en était éteinte, et il ne savait plus quoi répondre aux douces paroles de Freya. Sans un mot, et sans un bruit, il s’approcha alors d’elle.
Le coucher de soleil qui leur faisait face était merveilleux, transformant cette banale discussion en un moment magique, et apprécié des deux elfes.
Arrivé à proximité de Freya, il posa délicatement ses mains sur ses hanches d’un geste hésitant pour lui murmurer :

- Je pense que vous valez largement la peine que je reste damoiselle Freya. Je vais faire une entrave à mon voyage pour vous.

Freya, enchantée à cette idée, se retourna brusquement et sauta dans les bras de Dralnu, dans un élan qu’elle ne pu contrôler. Soudain, Dralnu la trouva radieuse et d'une beauté éclatante, comme si elle était apparue d’un coup de sa vraie nature à ses yeux. Il en fut des plus ébloui.
La jeune elfe recula brusquement, comme gênée par son élan.

- Euuuh, excusez moi, je…je n’aurai peut être pas dû…

Dralnu posa délicatement son index sur ses lèvres, et prit sa main, souriant, l’emmenant vers Siguire. Freya, qui n’avait plus d’yeux que pour Dralnu avait remarqué le regard, et l’esprit pensif de son mentor, sans trop y prêter attention.

- Finalement, je pense vous accompagner un moment, messire Graad. Freya m’a…convaincu.

Le mentor acquiesça d’un signe passif, il paraissait absent, ailleurs…Dralnu s'approcha lentement de Siguire et passa sa main devant ses yeux. Voyant qu'il ne réagissait pas, il se tourna alors vers Freya et reculèrent un peu.
Dralnu l’emmenait à l’écart, et Freya pressentit ce qui allait se passer. Elle lui donnait le dos en marchant, et lorsqu'elle se retourna, Dralnu passa, dans un geste rapide mais très doux, ses bras autour de Freya, et s'approcha délicatement pour lui déposer un baiser sur ses lèvres légèrement humides…Elle n’eut qu’une brève pensée, juste avant que leurs lèvres ne se rejoignent, une pensée que Dralnu partageait visiblement…

Interdite, elle se laissa pourtant faire, puis resta un long moment muette, entre stupeur et joie... Portant sa main à ses lèvres, elle regardait Dralnu et ne bougeait plus...

- Oh …

Elle s'avança alors, posa sa tête sur l'épaule de l'elfe et passa ses bras autour de sa taille, fermant les yeux et poussant un long soupir d’aise.

- Dralnu…

Les deux elfes étaient enlacés depuis un certain temps déjà, mais cette position les satisfaisaient tous deux. Il y trouvaient repos et détente, bonheur et soulagement, alors que leurs corps se touchaient de tout leur long.

La nuit était alors tombée, et Freya, toujours aussi radieuse, repensa à son mentor seul. Elle emmena alors Dralnu par la main vers Siguire. Elle s’adressa à son mentor d’un ton détendu et heureux, ses pommettes rougeâtres, et ses mains encore un peu tremblantes.

Se retournant une dernière fois vers Dralnu, elle susurra :

- Me…Merci Dralnu…

Ce fut ses dernières paroles alors qu’ils s’engouffraient tous trois dans les rues éclairées de Sigdil…

L'elfe fut sorti de son songe remémoratif par Clilia qui lui tirait sur la manche...

- Papa ! Papa ! Il est déjà tard, on devrait peut etre songer à rentrer, tu ne crois pas ?

Un peu désorienté, Dralnu sourit à sa fille et acquiesça à sa proposition en se relevant.

- Oui, tu as raison, nous retournons à Lardanium.

Néanmoins, Dralnu se sentait différent. Il avait une sorte de...baume au coeur, comme s'il savait que quelque chose de bien était, ou s'était produit. Quelque chose...qu'il attendait...quelque chose...qu'il aimait...quelque chose que Lardanium allait sûrement lui faire découvrir d'ici peu de temps, alors que les remparts leur faisaient déjà face, à Clilia et lui...



[La suite bientot...]

hrp: très jolie chronique, bravo

/me connaissait pas cette histoire...

hrp : normal, à l'origine, cette histoire a été faite par bal. Le RP a commencé par bal, que j'ai retranscrit en chronique maintenant (moment bien choisi )
Merci au fait ^^