Legends of Olympia : L'Ode Mythologique - Triangle...
Choix des forums  |  Revenir au forum  |  Page d'accueil

Triangle...
Topic visité 15 fois
Dernière réponse le 19/10/2004 à 16:42

dieu Par Une étoile naissante...  le 01/01/1970 à 01:00

Luminae... J’étais venue féliciter Luna et Orphée... Après tout, lorsque que j’avais rencontré la descendante de Zeus et de Salminar, celle-ci m’avait cordialement invitée à son mariage... Je ne pensais pas que ce dernier aurait finalement lieu ici...

Arrivant aux portes de la ville, je sentais qu’un couple s’était invité à la fête, et pestais intérieurement... Je stoppais ma marche, et interpellait les conseillers de la ville...

Je me heurtais alors lors de nos échanges à des absurdités, telles que « nous sommes liés aux Titans, nous avons une aversion pour les Dieux » alors que c’était bien en tant que fille de Gaïa que je me présentais... Sachant que je n’étais pas la seule à être cordialement invitée à partir, et apercevant du coin de l’œil les jeunes mariés sortir en direction de Lardanium, je laissais les conseillers à leurs inepties, et m’approchait doucement de Luna...


- Félicitations, Luna.

Cette dernière s’inclina alors à ma vue...

- Déesse Thémis...
- Relève-toi... Et que Gaia protège votre union...
- Merci.


Je sentais soudain un autre couple approcher, sortant de Luminae... Fermant les yeux, je murmurais...

- Voici donc arrivé le jour de la confrontation...

Je me tournais, interpellant Rhéa...

- Il te suit de nouveau comme un petit chien, bravo...

Je me retournais vers Crios, qui s’éloignait déjà...

- Ne pourrais-tu pas lui donner un peu de ta mémoire ?

Je regardais le couple... Zeus, qui n’avait d’yeux que pour Rhéa, ne m’avait même pas vue... Cette dernière s’arrangea pour qu’il me tourne le dos, me lança un regard de défi, et l’embrassa suggestivement sous mes yeux…

Observant son manège quelques instants, sans intervenir, je pris un poignard, restait immobile quelques instants, et m’avançais soudain, me plaçant aux côtés de Zeus...

Quelques instants auparavant, Rhéa, réalisant soudainement la portée de son acte et le risque que posait ma présence, le suppliait de l’emmener au lac, prétextant une envie soudaine...

Trop tard...

Je lançais un regard aussi froid que les neiges éternelles...

- Je vous dérange ?

Un regard qui se voulait aussi froid que le mien me répondit...
- Oui tu nous déranges.

Elle s’interposa entre Zeus et moi...
- Il faut bien plus que ça pour nous couper notre envie...
- Ton envie de me faire mal est intarissable... Tu as le mal en toi, chère sœur... Le mal que tu infliges à tous...


Zeus tenait Rhéa par la taille, muet, bouleversé... Elle se tourna vers lui...
- J’ai l’amour en moi... Partons, maintenant.
- Oui l’amour de toi-même, qui te pousse à fuir de peur... que je ne révèle tout.


Je posais mon regard sur Zeus... Il semblait incapable de prendre une décision... Aveuglé... Totalement... Ma main s’ouvrit, laissant tomber le poignard dans un « clong » sonore... Je regardais Rhéa, une grimace de dégoût sur mon visage...
- Tu ne mérites pas que je me sacrifie.
- Non en effet.


Zeus interdit, fronça des sourcils... Rhéa ramassa la dague, me la tendant...
- Si tu estimes que je t’ai fait trop de mal, vas-y, n’hésites pas... Donne-moi ce coup qui te vengera...

Une rage folle montait en moi... Pensait-elle m’avoir comme ça... Tuer Zeus sous ses yeux ?! Me prenait-elle pour une idiote ? D’un revers de main, je fis voler la dague au loin...

- Je ne te tuerais pas, ne penses pas m’avoir avec autant de facilité et de mélodrame...
- Pourtant ma vie est ce que j’ai de plus précieux...
- Non. Tu te trompes, ce n’est pas ce que tu as de plus précieux...


Je regardais Zeus... Il avait lâché Rhéa, s’était reculé d’un pas, et nous observait, muet... Rhéa tentait toujours de me prendre par les sentiments...

- Pense à une chose... Es-tu prête à me faire souffrir autant que ton époux... Regarde-le... son esprit s’entre déchire en nous voyant ainsi...
- Mon époux est influençable, sous la couette. Ce n’est pas moi qui me suis posée en second choix que je sache. Mais tu sais que cette mascarade ne durera pas.
- C’est lui qui a choisi. Respecte son choix si tu l’aimes.
- Je ne saurai respecter un choix qui le fera souffrir
- Il ne souffrira pas... Il ne souffrira plus jamais...
- Mensonges que cela, tu oses me mentir, à moi ! Comment peux-tu m’appeler « chère sœur » après de telles paroles !


Je la laissais parler dans le vide, préférant me taire en haussant les épaules... Je sentis le regard de Zeus sur moi, et le regardais en retour...
- Où sont passés tes doutes... Ont-ils fondu au petit matin ? Mes conseils... Tu ne les suis même plus...
- Je...
- Zeus sait où il va.


Je fis un geste autoritaire vers Rhéa...
- Laisse-moi parler à mon mari, tu en profites déjà bien assez. Tu auras tout loisir de lui laver le cerveau ensuite.

La suite... des questions sans réponses... Allait-il falloir que je me crève les yeux avec ce maudit poignard... Mon don d’omniscience ne pourrait pas me protéger de mes émotions... de ce que je ressentais... Et malgré tous mes efforts, il restait toujours aussi aveugle...
- Je vous aime bien trop toutes les deux pour pouvoir accepter de tels déchirements...

Je haussais un sourcil...
- Ce jour devait arriver...
- De quel jour parles-tu ?
- De cette rencontre. De ce genre de jour où mon comportement est important. Où mes paroles le sont.


Je baissais la tête...
- Déesse de la destruction, rappelles-toi.
- Tu n’as rien détruit voyons.
- Parce que j’ai trop de scrupules à le faire. Et parce que chacune de mes paroles est tellement oubliée vite que je ne sais même pas si c’est utile.
- Thémis...
- Parce que je ne sais même pas si tu me croirais...


Plusieurs heures avaient passé depuis que nous avions commencé notre discussion... La déception était immense en moi... Je joignais les mains, les larmes aux yeux...
- Si seulement... Tu pouvais comprendre... Mais avec elle à tes côtés, ton jugement ne sera jamais clair, elle arrivera toujours à mettre en doute mes paroles... J’aurai beau révéler...

Je marquais une pause devant l’horreur que m’inspirait la situation...
- Tu ne seras jamais prêt. J’aurai tellement voulu...

Je reculais d’un pas, cachant mon visage dans mes mains... Zeus tentait de me calmer...
- Thémis, comprends-moi s’il te plait...

D’une voix brisée, je murmurais...
- Je comprends que tu as peur de voir ton monde s’écrouler... et j’aurai tout fait pour t’aider... Mais tu ne seras que le spectateur impuissant de ta chute.

Il s’approcha de moi, dans son regard je lisais « parle-moi ... » Après que j’eut dit tout ce qui me restait à dire, il en fit de même avec Rhéa...

Je décidais que cette discussion avait assez duré... Je ne pourrais pas lui ouvrir les yeux... Elle le tenait, et de grands événements se préparaient...

Je posais mon regard sur Zeus, me reculant peu à peu...

- Que penses-tu de notre entrevue... Où se posent tes espoirs ?

Semblant incapable de répondre clairement à la question, comme, hélas, je l’imaginais, je lâchais d’un air désabusé...
- Je laisse ta mère t’ôter des doutes alors...
- ...
- Adieu, ma sœur... Au revoir, mon amour...


Je disparaissais au loin, alors que Zeus retenait son souffle...
- Au revoir, ma sœur...
- A bientôt, Thémis...




dieu Par Une étoile naissante...  le 01/01/1970 à 01:00

D'où je viens ? Très loin
Où je vais ? Personne le sait...
En attendant je vous dis où je suis


Zeus n’ouvrira pas les yeux... Mon silence a joué contre moi... Elle le tient en son pouvoir...

Il va... lui donner un nouveau corps... Elle va devenir Déesse... Elle a réussi...


On dit souvent que j'ai l'air d'avoir tout pour moi mais c'est sans savoir
Les fantômes qui me hantent et les requiems que je me chante...


Je me laissais tomber en arrière, rencontrant avec douceur le sol...

Déesse de la Justice, ton avenir est bien incertain... L’injustice et le mensonge règnent en maître sur ce monde...


Je joue à la dure chaque jour qui passe
Et les pierres de chaque mur, un jour se cassent
Je suis peut-être la roche qu'on croit, mais je suis plus fragile que je veux qu'on voie


Mère... Je t’en supplie, montre-moi le chemin...

Maman m'a dit avant de partir
Montre jamais tes faiblesses et dans le pire, reste forte ravale tes larmes...
Car ta fierté restera ta plus belle arme...


Roulant sur le ventre, j’étendais les bras, comme pour vouloir prendre la terre dans mes bras...

Mère... Aide-moi...


Donc je sais rire quand il le faut, mais faut pas croire je craque dès qu'on me tourne le dos
Je marche droit pour ne pas plier, d'ailleurs je chante souvent pour ne pas crier...


Une larme roula sur ma joue... Petite goutte brillante sous les rayons du soleil, qui s’écrasa sans un bruit sur la terre, bientôt suivie par des dizaines de ses sœurs...

Quand je pense à la vie, j'fais face à mes nuits
Chaque jour qui se lève me dit que


Je pressais ma joue contre le sol... Il me semblait que l’herbe caressait mes cheveux, comme l’aurait fait la main d’une mère... Ou peut-être n’était-ce là que l’imagination d’une personne meurtrie...

Je suis seule au monde
Y'a rien à faire, j'suis seule au monde
Je veux plus le taire, j'suis seule au monde
Je me sens seule au monde...


Des images défilaient dans ma tête... Toute la fratrie des titans éveillés... Ils trouveront un jour le moyen d’obtenir un corps, Rhéa aura bientôt la possibilité de leur donner... Et ce jour là... Qui sait ce qui se passera...

Je fermais les yeux, serrant une pierre tranchante, à m’en ouvrir la paume, qui se mit à saigner...


J'haïs Noël et toutes ses bêtes fêtes de famille
Et tout ce qui rappelle ma plus belle vie
Je suis jalouse de vous les chanceux qui prenez votre chair et votre sang pour acquis
J'ai horreur de votre pitié, je prends très mal votre générosité


Mon sang tombant ainsi sur la terre se mêla en profondeur à mes larmes... Mère, sens-tu la douleur de ta fille...

Ca fait déjà un bout que je me suffis
C'est pas vrai mais pour être forte c'est ça que je me dis


La pierre éclata dans ma main, sous la pression exercée... Mère, sens-tu la douleur désormais ?!

Je me relevais, désabusée... Prendre soin de moi... Pour qui... Personne n’a besoin de moi désormais...


Quoiqu'il arrive il faut que je reste dans mon rôle
Quoiqu'il arrive il faut pas que je perde mon contrôle
Je pense à moi avant le reste du monde
Car avec les années je me suis rendue compte
Que si c'est pas moi ce sera personne
Pas moi ni toi ni personne


Mon regard se perdait à l’endroit où mon sang avait coulé... Mère, tu n’es pas là pour soutenir ta fille... Ai-je fait le mauvais choix... Me le fais-tu payer... ?

Montre-moi le chemin, je t’en supplie... Je suis perdue... Même ton peuple me renie...


Ici-bas c'est chacun pour soi
Pour les pauvres et fières solitaires comme moi
Quand je pense à ma vie, seule face à mes nuits
Chaque jour qui se lève me dit que


Le soleil déclinait à l’horizon...

Un ruban de soie blanche, portée par la brise du soir, se colla à ma jambe, s’y enroulant... Je l’attrapais, l’observant attentivement...


Je suis seule au monde
Y'a rien à faire, j'suis seule au monde
Je veux plus le taire, j'suis seule au monde


Le soleil avait disparu... Je nouais le bandeau autour de mes yeux presque mécaniquement, comme si ce geste était naturel, et me mit en marche, me laissant porter par mon instinct...

A l’endroit où mes larmes et mon sang avaient coulé, avait poussé une unique rose, aux pétales noirs, immuable, que rien ne viendrait souiller... Jamais.


Je me sens seule au monde...

Mais une voix , claire et douce, résonna dans ma tête...

- Tu n'es plus seule désormais.



(HRP : C'est la chanson "Seul au monde" de Corneille avec les paroles légèrement retouchées )