- Crios !!! Que fais-tu ?

Ce fut les premiers mots que Thémis entendit en sortant d’Astoria...

D’un regard rapide, elle jaugea aussitôt la situation...

Yuya, blessée, qui s’était reculée... Thémis l’observa un instant... Le si doux visage de l’olympienne, descendante de Salminar et de Zeus, reflétait la douleur...

Sam révolté, criant qu’ils passaient en paix, et que Crios ne devait pas toucher Yuya de nouveau... Il avait lancé une contre attaque, mais Crios avait de nouveau frappé Yuya, comme omnubilé par l’Olympienne, les yeux exorbités...

- Partez d’Astoria, Olympiens !

Thémis s’approcha de Chronos... Celui-ci priait Crios de les laisser faire ce qu’ils voulaient et aller où bon leur semblait... Japet non loin en faisait de même...

Quel maléfice s’était emparé du Titan de la Mémoire... Japet s’approcha à son tour, abasourdi...

- La colère... La haine, pure... Je la sens en lui...
- Il faut que nous l’arrêtions... Imaginez ce que pensent tous ceux qui le voient... Il attaque la plus charmante Olympienne qu’il m’ait été donné de connaître !
- Thémis... Il veut que les Olympiens partent d’ici...
- Mais par Gaia, s’ils sont ici c’est qu’ils en ont le droit, non ? Pourquoi vient-il interférer ?

Leur discussion fut stoppée par un cri de douleur... Luna venait d’attaquer Crios...

La double lame de Salminar s’était abattue avec force sur le Titan, avant que la magicienne ne draine sa vie... Mais chaque coup ne semblait qu’attiser son courroux...

Thémis secoua la tête... Chronos soupira.

- Il faut agir. Ils vont le tuer.
- Que veux-tu faire ? demanda Japet.

Thémis planta ses yeux bleutés dans ceux de Japet... Ce dernier comprit aussitôt, en voyant le regard de sa sœur, et fit un pas de côté.

Thémis hocha la tête, se concentra, et tendit les mains vers Crios...

- Par la magie de Gaia... Par le pouvoir de l’eau... Geyser !

Chronos en fit de même... Japet banda son arc, prêt à tirer, alors que la voix puissante de Thémis résonna dans l’espace...

- Crios ? As-tu perdu la raison ? Cesse de les attaquer !
- Traîtres ! Vous êtes alliés à Zeus ! Astoria est mené par des mous ! Des lèches bottes ! Au service des Olympiens ! Ils n’ont pas le droit de venir sur mes terres !

Chronos répliqua...
- Ce ne sont pas tes terres, mais celles de nos descendants !

Rien à faire, Crios n’en démordait pas...

Japet finit par lancer flèches et sorts... Thémis secoua la tête, observant Chronos...

- Je n’aurais jamais cru que nous pouvions sombrer dans la folie...
- Bande de traîtres, elfes n'écoutez pas ces démons, ils vous manipulent ! Qu’ont fait les olympiens pour vous, ont-il fait quoi que se soit ? Ils se moquent de vous, ils profitent de vous, mais les dirigeants d’Astoria leurs sont soumis ça c’est un fait !!!

Chronos regarda Thémis après cette tirade de Crios...
- Un trop long sommeil peut-être...

Thémis soupira...
- Possible... Mais nous ne pouvons pas le laisser ainsi...

Japet intervint...
- Tu as une idée ?

Ils restèrent comme cela, à trois, à réfléchir à ce qu’ils pourraient faire, puis au bout d’un moment Thémis et Japet sentirent que Chronos se faisait plus présent... Quand soudain une flamme rouge sortit du corps d’Idril.

Ses cheveux redevenant bruns, ses yeux s’éteignant puis se fermant, le corps de l’elfe tomba, rattrapé de justesse par une petite elfe. Chronos se tourna vers son hôte, puis vers Crios, toujours aussi menaçant et répétant sans cesse les mêmes choses.

- Crios ! Pour la dernière fois arrête !

Le titan ne sembla même pas avoir entendu la remarque de Chronos, le regard halluciné, il continuait de débiter des choses sur la soumission d’Astoria envers les Olympiens.

Chronos se tourna alors vers son frère et sa sœur, les regarda et vit qu’ils leur faisaient un signe de tête. Ils n’avaient plus le choix...

Une lumière embrasa les abords de la cité elfique, une lumière qui semblait absorbée dans un endroit invisible pour disparaître complètement.

Cela fait, Chronos regagna le corps de son hôte, toujours dans les bras de la jeune elfe, qui lâcha le corps devenant de plus en plus chaud... Les cheveux redevant telles des flammèches et ayant la couleur du feu, les yeux s’ouvrant et s’embrasant, l’hôte se releva et Chronos se tourna vers la petite elfe.

- Comment t'appelles tu ?
- Clilia...
- Merci Clilia.

Chronos se tourna et vit les regards étonnés de son frère et de sa sœur.

- Quel est ce monde... Où tu l’as envoyé...
- Un monde où le temps n’existe pas. C’est tout ce que je peux faire pour l’instant...
- Oui... Et ainsi il n’est plus dans le corps de cet elfe...
- Seulement un jour où l’autre il nous faudra nous occuper de lui, même si malheureusement, je crois qu’il a transmit sa folie à son hôte.

Leurs regards se tournèrent dans un mouvement commun vers l’elfe... Le pauvre avait perdu la raison...