Le retour d’Altreus

La bataille battait son plein. La coalition des peuples d’Olympia avait décidé de mettre fin à l’Apocalypse et l’avait repoussé jusque dans sa cité, Zagnadar. Les assaillants avaient forcé les portes et étaient désormais en nombre dans la cité. Cependant, les spectres ne s’avouaient pas vaincus et continuaient le combat. La situation n’évoluait guerre, malgré leur infériorité numérique, les spectres revenaient inlassablement.

Rhadamanthe étaient l’un d’entre eux. Pas un instant il n’avait cessé de se battre mais ni la fatigue ni les blessures n’avaient d’effets sur lui. Il s’apprêtait à lancer un assaut quand il se sentit soudain faiblir. A cela il n’y avait qu’une seule explication : on s’en prenait à l’artefact. Tous les spectres le savaient et ils redoublèrent leurs attaques pour arrêter ceux qui menaçaient leur pouvoir. Mais il était déjà trop tard car plus le temps passait, plus les spectres devenaient faibles. Rhadamanthe avait de plus en plus de mal à contrôler le corps qui l’habitait. Il sentait venir la fin. Il utilisa ses dernières forces pour se mettre à découvert avant de hurler :
« VOUS AVEZ PEUT-ETRE GAGNE CETTE BATAILLE, MAIS L’APOCALYPSE EST ETERNELLE. NOUS REVIENDRONS D’UNE MANIERE OU D’UNE AUTRE SOUS N’IMPORTE QUELLE FORME. ET ALORS, OLYMPIA SERA A NOUS !! HAHAHAHAHA !! »
Les assaillants qui le maintenaient en joue reçurent l’ordre de ne pas tirer. Une explosion se fit alors entendre. Le spectre quitta alors le corps qui tomba au sol. Soudain, une âme apparut et se dirigea vers le corps. Les assaillants ne sentaient s’en dégager aucune force maléfique. L’âme s’installa alors dans le corps qui cependant resta inerte, mais qui semblait toutefois reprendre vie.

Altreus ouvrit alors les yeux. Il lui semblait avoir dormis des années durant et des douleurs lui parvenaient de tout le corps. Il ne put voir dans les premiers instants, mais sa vue revint quelques minutes plus tard. Il se trouvait sous une tente où se trouvaient de nombreux blessés. Une elfe s’approcha alors de lui et commença une incantation. Le géant pris peur mais ne pu éviter le sort. Il se sentit alors envahi par une étrange sensation de bien être.
« Vous m’avez soignez ? lui demanda-t-il.
-Effectivement mais ne soyez pas surpris. Il s’est passé énormément de chose sur Olympia depuis…
-Que nous avons trouvé l’artefact ? c’est mon dernier souvenir.
-Oui malheuresement. Mais laissez-moi tout vous racontez. »
Durant tout le récit, Altreus ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. Lui, le géant était innocent mais son corps, ses mains étaient baignées de sang. Lorsque l’elfe eut fini, il la remercia de ses bons soins et du temps qu’elle lui avait consacré. Il prit congé d’elle et enfila la cape qu’elle avait mise à sa disposition. Il jeta un coup d’œil dans la tente, apercevant les êtres qu’il considérait comme sa famille, avant de sortir de la tente puis de Zagnadar. Une fois dehors, il se retourna une dernière fois, puis jeta son capuchon en arrière et regarda la ville.
« Adieu ô ma cité bien aimée. J’aurais tellement aimé vivre ici mais je ne m’en sens plus digne. Mes frères et moi t’avons souillé. Je ne pourrais revenir ici que le jour où je me sentirai apaisé. D’ici là adieu, adieu mes frères, prenez soin de vous. »

Il sentit alors une main dans son dos. C’était l’elfe. Haletante, elle lui tendit un rouleau de papier. Il le déroula pour lire le message inscrit. Il reconnut immédiatement l’écriture.
« Mon cher ami, quelle déception j’ai connu, alors que je t’avais convaincu de partir à l’aventure avec moi, de ne te voir point arriver après de nombreuses journées. J’ai ensuite connu l’horreur en apprenant ce qui t’était arrivé. Aujourd’hui je connais la joie car je sais que tu es de retour si tu lis ce message. Sache que je t’ai toujours attendu et que je t’attends toujours. Je te présenterai à mes nouveaux amis. A mes côtés, tu trouveras protection et amitié. Rejoins-moi vite. Tu me trouveras en Lardanium. Au revoir donc et à bientôt j’espère. »
Altreus rangea soigneusement le précieux message. Il remercia l’elfe chaleureusement avant d’enfiler son capuchon et de se mettre en marche.