La fin de toute chose..... | |
Topic visité 62 fois Dernière réponse le 12/01/2005 à 22:26 |
![]() |
Je gisais à même le sol et tenais fermement d’une main la dague qui était plantée dans mon cœur. Une immense marre de sang se formait déjà autour de mon corps et ne cessait de grandir. Je souffrais énormément, mais ma grande détermination me permettait de ne pas montrer à mon garde du corps combien cette blessure mortelle me faisait mal.
Le contact glacé de la lame me donnait des frissons qui se propagèrent dans tout mon corps remplaçant peu à peu chaque parcelle de chaleur qui subsistait dans tout mon être. A mesure que je me vidais de mon sang, je sentais mon âme partir et rejoindre les limbes. Les derniers verrous de ma volonté ne demandaient qu’à céder, sous la pression du froid et du mal qui m’envahissait. Je regardais le ciel, qui semblait vouloir me juger. Il n’avait jamais été aussi sombre et aussi bas. Il va bientôt pleuvoir, pensais-je, ce qui n’arrangeait en rien ma triste condition. Lentement, je tournais ma tête vers ma gardienne. Archess, encore hébétée par ce qui s’était passé, ne cessait de contempler ses mains ensanglantées. Ca faisait à peine quelques minutes que l’ancienne dirigeante d’Astoria m’avait frappée à mort. Ces minutes s’était égrenées aussi rapidement que des heures, semblait-il. A aucun moment, je n’ai su user du temps à mon avantage. Ce temps qui ne s’est jamais écoulé comme je le souhaitais depuis mon retour sur Olympia. N’est-ce pas ironique pour celle que l’on nomme la maîtresse du temps ? On dit que les personnes qui errent entre le monde des morts et celui des vivants revoient brièvement leur passé avant de succomber. Rien n’est plus faux. Enfin pas tout à fait….. Les derniers instants de ma triste existence refirent soudainement surface : La dernière journée de la maîtresse du temps avant que son funeste destin ne la rattrape. ---------------------------- Flashback............ ---------------------------- Archess était assise en face de moi, stupéfaite parce que je venais de lui dire. -Tu as perdu l’esprit !!! Finit-elle par dire. -Au contraire. Je n’ai jamais été aussi lucide. Lui répondis-je calmement. -C’est trop dangereux. Même toi, tu pourrais perdre la vie. -Ma vie ne vaut plus rien. Je n’ai fait que semer souffrance, douleur et haine dans le cœur de ceux qui me sont proche. J’ai trahi mon époux, et mon fils, et blessé Thémis à cause de mon comportement égoïste. Je suis prête à tout pour soutenir mon mari… Je sais que si nous le faisons pas, mon cœur sera condamné à souffrir pour l’éternité, déchiré entre les sentiments que j’ai pour Zeus et pour Chronos. -Il doit y avoir un autre moyen….Balbutia-t-elle. -Tant que j’aurais des sentiments pour mon fils, je ne pourrais oser lever la main sur lui. Je te rappelle que je l’ai déjà sauvé jadis, par amour pour lui. Je risque de gâcher une nouvelle fois les plans de Chronos en commettant les mêmes erreurs que par le passé. -Maintenant que les Elfes semblent avoir retrouvé des personnes pour les guider, tu ne peut pas te permettre de prendre un tel risque. Ta vie est beaucoup plus précieuse que tu ne le penses. -C’est ce que tout le monde pense. Mais rien n’est plus faux. Si je meure, c’est que Gaia l’aura voulu ainsi. Ce ne serait que justice après tous les crimes que j’ai commis… Je t’en pris Archess. Il s’agit de la dernière chose que je te demande. Tu es la seule personne qui puisse manipuler la dague des glaces. Archess fronça les sourcils. Elle semblait peser longuement le pour et le contre. Elle savait que trop à quel point le cœur de Rhéa était mis au supplice. Elle reprit la parole : -Tu sais ce que ça implique si j’accepte. Il n’y a pas que l’amour que tu as envers ton fils qui disparaîtra. Les sentiments que tu as envers tous les gens que tu aimes s’évanouiront aussi, y compris ton amour pour…... -……Il ne m’aime plus depuis que j’ai couché avec le dieu du ciel. Ca ne fait rien. Coupai-je aussitôt. -Dans ce cas….. Laisse-moi quelques heures pour préparer le rituel. Il faut également que trouve quelques Elfes pour te protéger pendant que la dague fera effet. Pendant plusieurs semaines, tu seras extrêmement vulnérable, car tu n’auras plus tes pouvoirs, plus de forces, sans parler du fait que tu te retrouveras aux portes de l’enfer. -Je te remercie Archess. Je savais que tu ne me décevrais pas. -Je ne sais pas pourquoi je cède encore une fois. Me répondit-elle -Parce que tu es la seule personne qui m’a comprise… ---------------------------- Une première goutte de pluie tomba sur mon visage. Elle fut rapidement suivie par beaucoup d’autres. J’ai toujours aimé les jours de pluie. Mère me disait souvent que la pluie avait été créée pour laver la terre de tous les pêchers que les gens avaient commis. Toute la pluie du ciel ne suffira pas à faire oublier mes fautes. Mais elle avait le mérite de cacher les nombreuses larmes qui coulaient le long de mes joues. Ce mauvais temps dura quelques jours, ou quelques heures. J’avais perdu toute notion du temps. L’obscurité me gagnait peu à peu. Ainsi, moi Rhéa, Maitresse du temps ai-je vécu. Et ainsi périrai-je, sans personne à qui je pourrai dire au revoir, sans personne pour me regretter, et sans personne pour me pleurer.... |
![]() |
HRP/ C'est beau, bravo...mais je suis sûr qu'elle n'en resteras pas là...
|
![]() |
J’étais arrivée à l’heure convenue, sur une morne plaine à l’est du Lardanium. Cet endroit avait déjà été le témoin de nombreuse batailles entre Elfes et Olympiens. Rhéa elle-même avait choisi cet endroit pour ce qu’il représentait à ses yeux : le théâtre de nombreux massacres où jamais une race n’a pris le dessus sur l’autre. Beaucoup de gens avaient périt en ces lieux. Une autre personne allait peut-être bientôt tomber aussi en ces lieux...
Rhéa était en avance. Contrairement à moi, elle était beaucoup plus enthousiaste à l’idée de finir avec ce triangle amoureux. Je tenais fermement l’objet qui allait probablement lui ôter la vie. Malgré tout mon savoir-faire, il y avait peu de chances que ça aboutisse. Les probabilités de succès étaient très minces, mais Rhéa m’avait clairement fait comprendre que quelque soit l’issue de l’opération, la situation ne pouvait que s’améliorer pour elle. En cas de succès, selon ses dires, Chronos retrouverait à ses côtés une femme dévouée et déterminée à tuer leur ennemi. En cas d’échec, le monde serait une bonne fois pour toute débarrassée d’une femme qui n’a eu de cesse de mentir et de trahir ses proches. La mort ne serait alors qu’une juste punition, rien de plus… -Où sont les autres ? Me dit-elle. -De qui parles-tu ? Lui répondit-je. -De ceux qui doivent veiller à ce que personne ne vienne me déranger pendant que la magie de la dague opérera. -Je n’ai prévenu personne. Je te protégerai moi-même. -Tu plaisantes ? Sans vouloir t’offenser, tu n’es pas Raak Dvorak !!!! Tu n’as aucune chance de tenir face à…… -……Je tiendrais le temps qu’il faudra face à n’importe qui. Je suis moins faible que tu ne le penses. De plus il vaut mieux que personne n’apprenne ce que je vais faire. On pourrait être tenté de me convaincre que je commet une grave erreur et en ce moment un rien suffirait à me faire changer d’avis. Rhéa m’avait vexée. Elle savait que rien ne m’énervait plus que quand on critiquait mes compétences en matière de combat. Néanmoins, cette énième provocation de sa part eu le don de me faire oublier mes derniers doutes quant au bien fondé de cette action. Je reprit donc la parole, pressée d’en finir. -Avant de commencer, laisse-moi te rappeler ce qui va se passer. Une fois que la lame sera plantée dans ta poitrine, tu sentiras comme un froid t’envahir. Ca signifiera que le processus commencera. Ton cœur se gèlera peu à peu, et la dague absorbera tes sentiments. Cela prendra plusieurs semaines. Pendant tout ce temps, tu souffriras comme jamais…… -……ça ne peut pas être pire que maintenant. Coupa-t-elle. Ce qu’elle dit ne me perturba pas outre mesure. J’avais pris l’habitude d’entendre les complaintes de Rhéa… Je continuais donc mon discourt, sans sourciller. -Fatalement, ton esprit sera déchiré entre ce monde et celui d’Hadès. Pendant ton agonie, ton âme sera torturée par une énorme envie de quitter ton corps et d’aller résider en enfer pour que cesse cette douleur qui te semblera durer une éternité. Rhéa me coupa la parole à nouveau en posant son index sur ma bouche. -A quoi tu joues ? J’espère que tu n’espères pas saper ma volonté en me rappelant ce qui va se passer ? Je suis née bien avant que cette dague ne fut créée. J’ai déjà vu ce qu’elle est capable de faire. Je sais donc très bien à quoi m’attendre. Une fois de plus, Rhéa avait su me percer à jour. Il fallait néanmoins que je lui repose la question. L’enjeu était trop grand pour que je laisse quoi que ce soit au hasard. -Il est encore tant de revenir en arrière, Rhéa. Es-tu sur de ce que tu fais ? -Oui je le suis. Plus que jamais même. Je suis prête… A ces mots, je sortis l’arme de son fourreau. Une lame étincelante en sorti, qui laissait penser que seules des mains expertes pouvaient avoir accompli un tel travail. Cet objet antique était dans ma famille depuis plusieurs générations. Je l’avais déjà utilisée une fois auparavant et ça avait marché mais j’avais toujours pensé que la chance m’avait grandement aidé…. Lentement, j’enfonçais la dague des glaces dans la poitrine de Rhéa qui pénétra facilement ses chairs. La peau laiteuse de la Titanide, percée d’abord par la pointe commença rapidement à saigner, ce qui m’arrêta net dans mon élan. Je ne pouvais aller plus loin. Voyant cela, Rhéa posa doucement sa main sur mon menton, puis d’une simple pression vers le haut, elle souleva ma tête afin que je puisse détacher mon regard de son cœur pour qu’elle puisse me fixer des yeux. C’est alors que je vis le plus magnifique des sourires. L’effet en fut immédiat et mes dernières angoisses partirent en fumée. -Je sais que tu y arriveras Archess. J’ai confiance en toi. Le ton de sa voix était clair comme du cristal. Elle semblait presque apaisée. La fin était proche. La fin de toute chose…Elle allait entrevoir enfin le bout du long tunnel qu’elle avait arpenté depuis plusieurs mois déjà, et ce grâce à moi. Mes mains étaient certes fermement agrippées à l’artefact, mais elles tremblaient encore. C’est pourquoi Rhéa, tout en continuant à me regarder droit dans les yeux, joignit ses mains au miennes afin de m’aider. Cet instant était à la fois magique et dramatique. Le sang, qui coulait maintenant à flot, éclaboussait nos mains, tachait nos vêtements, mais grâce au soutient de ma « victime », il en aurait fallu bien plus pour m’arrêter désormais. La lame à moitié enfoncée, Rhéa ferma soudainement les yeux, puis se laissa tomber doucement dans mes bras. Je l’allongeais alors dans une herbe tendre, qui semblait avoir été faite pour l’accueillir. Elle dut faire un effort considérable pour m’adresser à nouveau la parole, d’une voix très faible : -Tu peux partir maintenant… -Je dois veiller à ce que tout se passe bien. -Tu as des obligations. Les Astoriens t’attendent. -J’ai laissé une lettre de démission sur mon bureau. Freya fera une bien meilleure Consule à ma place. -Tu n’aurais pas du tout laisser tomber pour moi. Tu as fais une grave… Une violente crise de toux l’interrompit. Un mince filet de sang coula au coin de sa bouche. Je l’essuyai aussitôt avec un mouchoir. -Ne dis rien. Economise tes forces. Le plus dur commence pour toi. Le ciel, qui semblait vouloir montrer sa tristesse devant un tel spectacle s’assombrit. Il allait bientôt pleuvoir… ---------------------------- Vingt jours. Ça faisait vingt jours que je montais la garde, tandis que la Titanide luttait, à demi-morte, le souffle court et le visage tourné vers le ciel. J’avais eu beaucoup de chance jusqu’à maintenant, peu de personne ne s’étaient risquées à s’aventurer ici. Trois jours auparavant, j’avais réussi à arrêter une patrouille d’Olympiens curieux de savoir ce qu’une Elfe pouvait faire en ces lieux avant même qu’ils ne découvrent le corps de Rhéa. Je ne sais plus quel quantité de potions j’avait du consommer pour rester éveillée tout ce temps. J’avais mis tout en œuvre pour tenir, sans avoir à me restaurer, ni dormir. Rien ne pouvait me faire bouger de cet endroit. On m’a souvent reproché ma faiblesse de caractère. Je sais afficher la détermination du plus grand des guerriers quand il faut veiller sur une amie, en particulier quand il s’agit d’une personne avec qui j’ai partagé le même corps pendant si longtemps. Malheureusement même le plus féroce des guerrier finit tôt ou tard par succomber. La fatigue eu donc raison de ma volonté et je m’assoupis. Combien de temps avais-je dormi ? A vrai dire, à mon réveil, je m’en contrefichais totalement. Quelqu’un m’avait ramené chez moi, dans mon lit, pendant mon sommeil, ce qui ne manqua pas de me surprendre. Ma tête tournait, il me fallut quelques instants avant de reprendre mes esprits…Sur la table de chevet, une simple lettre y avait été mise. La personne qui m’avait transportée y avait simplement écrit un mot : « merci ». |