Chroniques du Point de Non-Retour | |
Topic visité 220 fois Dernière réponse le 02/02/2005 à 15:20 |
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Mon nom est Ender Darklighter, et j’étais autrefois membre de l’expédition Ambassade Mobile de l’Académie de Diplomatie de Lardanium. A présent, je ne suis plus qu’une flamme dont la destinée incertaine fait parcourir les terres d’Olympia à la poursuite d’une vengeance insensée. Mais comment, me demanderez-vous, comment un ambassadeur peut-il en arriver à de tels desseins? Ecoutez mon histoire. Ecoutez, et vous saurez…
Le jour du départ de l’expédition, toutes mes affaires étaient prêtes, je n’avais rien oublié. J’avis rangé, ressorti, puis re-rangé trois fois tout le contenu de mon sac, vérifiant à chaque fois si je n’avais pas oublié LE truc important, et à chaque fois m’apercevant qu’il était bien sagement rangé avec le reste de mes objets. Tout était là : ma toge de diplomate, mon canif king-size, ma brosse à dent, les préservatifs en quantité industrielle, les 70 tablettes de chocolat au riz, tout! Le jour était levé depuis une heure et demi quand je bouclais pour la énième fois ce sac que j’avais fouillé, observé, exploré toute la nuit, et dont la simple vue commençait à me donner la nausée. Je regardais mon visage dans mon miroir de poche : des cheveux blond en bataille, des yeux olympiens jaunes, un visage plutôt rond et un poing brandi au dessus de la tête. UN POING ???? Le temps de me frotter vigoureusement la bosse qui naissait à l’arrière de mon crâne, je me retournais et ouvrais les yeux pour apercevoir celle que j’aurais dû m’attendre à voir : Helena! Oui, mon amie depuis mon entrée à l’Académie de Diplomatie, Helena Dickens, qui mettait un point d’honneur à me rappeler que je n’étais pas insensible à sa présence et ce, la plupart du temps, dans la douleur. « Tu as vu l’heure qu’il est ? »me dit-elle, « Tu vas encore te mettre en retard, comme pendant les cours !» «Bonjour, moi aussi je suis content de te voir. »répondis-je « Mais au fait, si moi je suis en retard, qu’est-ce que tu fais là ? » Le coup suivant, je le vis venir, mais elle était très rapide, et une fois de plus ce fut douloureux… Suite au prochain épisode… |
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HRP : Bien joué! J'attend la suite! ![]() |
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Notre convoi s'arrêta à la bordure d'un hameau elfique, dans la périphérie éloignée d'Astoria. Epuisé par des heures de marche forcée en dehors des sentier battus et par les réparties cinglantes d'Helena, je m'affalais comme une masse sur mon sac, et me rendis compte avec horreur de la quantité faramineuse de chocolat au riz que j'avais ingurgité durant le voyage. Enfer et déjection canine! C'était censé durer assez pour terminer la mission!
Je me lamentais sur mon stock entamé lorsque l'instructeur qui nous accompagnait depuis le départ de l'académieme tira de mon désarroi profond en me hurlant dessus comme il l'avait fait sur la majeure partie du trajet. "Aspirant Darklighter! beugla-t-il, Vous êtes désigné pour aller prendre contact avec les habitants de ce village! N'oubliez pas que vous représentez les intérêts de Lardanium, et il est donc absolument hors de question que vous commettiez une erreur, ou que vous fassiez mauvaise impression sur ces ploucs, n'oubliez pas le Coda et montrez leur toute la noblesse des Olympiens!" Oublier le Coda? Impossible, cet abruti nous avait récité notre code de conduite en boucle pendant tout le voyage, à croire qu'il avait son exemplaire sous les yeux! Je me relevais, las, arrangeant mes cheveux et enfilant ma toge officielle, et me demandant encore une fois ce que diable j'allais faire dans cette galère. Suite au prochain épisode... |
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Je partais donc peu de temps plus tard accompagné s’une équipe restreinte de diplomates débutants triés sur le volet, incluant bien sûr Helena. Le chef du village s’averra être un bon vivant, préférant de loin un festin arrosé à une réunion solennelle. Au cours de la soirée, j’abordais avec lui les termes d’un éventuel accord commercial, glissés furtivement entre deux chansons à boire. Il m’apparut alors étrangement lucide, au vu du volume de bière qu’il avait englouti, et me répondit calmement qu’un tel accord pouvait sûrement attendre le lendemain. Je tâchais donc pour la fin de la soirée de faire honneur à ma race en paraissant le plus sobre possible, bien que certaine bestioles roses tentèrent de m’en empêcher en me mettant un maximum d’obstacles entre la table de banquet et ma tente, à l’extérieur du village. Je ne me souvenais pourtant pas d’avoir vu autant de branches basses à l’aller…
Arrivé à la lisière du campement, je me laissai aller à tituber méchamment alors que, sur ma gauche, j’apercevais Helena, au moins aussi torchée que moi, qui avançait d’un pas plus ou moins assuré vers une souche que, apparemment, elle ne vit pas arriver. Je reprenais partiellement mes esprits alors que je me précipitais vers elle. Je la soulevai du sol, dans l’attitude classique du chevalier qui vient de tuer le troisième boss de fin et qui va remporter la mise. Je la ramenai jusqu’à sa propre tente, non loin de la mienne. Visiblement, son sens de l’orientation avait été gravement anesthésié durant le festin. Lorsque je l’allongeais sur sa couchette, je l’entendis vaguement prononcer ce qui ressemblait à un nom, mais je ne parvins pas à savoir lequel. A l’entendre, elle faisait un rêve assez agréable avec cette personne…arrête de rêver, Ender! Ca peut être n’importe qui sauf…AIE! Je venais de prendre un coup dans le tibia qui me fis douter de l’identité de ce personnage onirique. Au retour de la mission, j’aurai quelques mots à lui dire… Suite au prochain épisode… |
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Au final, l'accord fut signé et les ressources stockées pour le voyage de retour, mais le traité imposait à des membres de l'expédition de rester à poste dans le village pour veiller au bon déroulement des opérations, et devinez qui fut gratifié d'un tel honneur?
Enfin, j'aurai au moins eu la chance de choisir les membres de l'équipe qui allait rester sur place, mais je n'eu pas besoin de désigner Helena pour qu'elle fasse un pas en avant. Etrange...mais non, à la réflexion, sur qui passerait-elle ses nerf si je n'étais plus là? Chez les elfes, j'appris plus en un mois que pendant des années à l'académie où, force était de le constater, je chauffais les bancs. Dans cette forêt, on me montrait comment me battre avec un minimum d'efficacité, on m'apprenais à viser avec un arc, on tenta même de m'apprendre la magie, mais j'avais beau regarder plusieurs fois de suite les magnifiques décharges d'énergie couleur octarine (pour ceux qui ne le savent pas encore,c'est la couleur de toute magie, se situant entre le vert/jaune et le mauve/indigo), mais j'échoais à chaque tentative de reproduire ce que je voyais. Les elfes du village m'appréciaient bien et je me liais d'amitié avec eux sans aucun problème. Ma relation avec Helena commençait à prendre de l'ampleur, à tel point que je m'accordais tout au plus une semaine avant de la demander en mariage, et rien, à part un refus de sa part, peu probable tout de même, ne semblait pouvoir troubler la paix qui constituait mon quotidien Puis arriva le message qui fit basculer ma vie. Suite au prochain épisode... |
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HRP : Ouéééééé la suiiiiiite ![]() |
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C'est vraiment un très belle histoire que voilà, j'en ai presque les larmes aux yeux. Allez, bonne chance pour le suite Ender. ;-)
Bismarkk |
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HRP
Super, à peine arrivé parmis les loulous que déjà une belle chro. Chapeau... t'as vraiment un style, LE style la suite la suite... /HRP |
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HRP / Hyper classe tout ça ! Encore... Encore... /HRP |
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hrp: bravo ![]() |
Par Google   |
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HRP: c'est bien que des jeunes se lancent comme sa dans le RP franchement, bravo !!! /HRP
PS j'suis pas un jeune, regardez la case 248 ![]() |
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Aspirant Ender Darklighter~~
Notre équipe a été prise dans une embuscade sur le chemin de Lardanium. Vous devez quitter votre poste pour nous venir en aide au plus vite, car nos positions sont plus que précaires, et nous devons nous attendre à une attaque d’un moment à l’autre. Ces pillards ne semblent pas appartenir à un ordre spécial, et leur organisation est complètement décadente, mais ils peuvent nous infliger de lourdes pertes. Le messager qui vous a apporté cette missive vous conduira à nous, faites vite. Sergent-Instructeur LaRoque, de l’Académie de Diplomatie de Lardanium. PS : Suite à votre succès du le traité avec le village elfique, vous recevrez une promotion lors de votre retour à la cité. Désemparé, pris au dépourvu, je rassemblais tout ce qui pouvais me servir d’arme ou de protection et dépêchais mon équipe sur la même voie. Une fois prêts, ce qui miraculeusement ne prit pas plus de 4minutes35secondes, nous nous enfonçâmes dans les fourrés à la poursuite de notre guide. Suite au prochain épisode… |
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HRP/Petite parenthèse : il m'arrive de corriger mes phrases en cours d'écriture, ce qui me fait un peu perdre le fil. Et comme, la plupart du temps, j'oublie de me relire, il subsiste certaines erreurs, telles que des mots que j'ai oublié d'effacer, un espace manquant entre deux mots, etc...
J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur, et merci encore pour vos encouragements! Aujourd'hui et à jamais, Ender Darklighter/HRP |
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HRP/Vraiment très bien, j'ai hâte de connaitre la suite!!! ![]() |
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Nous arrivâmes enfin aux abords d'une clairière d'où retentissaient les bruits de métal heurtant du métal, des cris et des hurlements.
Après un briefing succint, j'étalais la stratégie que je m'étais cassé la tête à élaborer pendant le trajet alors que j'essayais au mieux de ne pas perdre le guide de vue. Chacun prit ensuite une direction différente pour aller se poster à des endroits bien précis. Sachant que les ennemis n'avaient pas d'organisation précise, il fallait faire en sorte qu'ils croient que nous les encerclions, afin de semer un maximum de panique dans leurs rangs pendant que nos archers et magiciens (je devais bien être le seul abruti à n'avoir pas appris de sorts) les maintiendraient dans cet état de peur et que nous leurs fondions dessus de toutes parts. Ce plan me semblait valable, mais c'était surtout le seul que j'avais. Je serrai dans ma main la lame elfique dont le chef du village m'avait fait cadeau, comme ça, un jour. "Si tu vois le regard de ton ennemi dedans, tu comprendras", m'avait-il dit à ce moment-là, et tout ce que j'avais vu dedans depuis, c'étaient mes propres yeux, jaunes/oranges, normaux quoi. Alors que la bataille faisait de nouveau rage après un temps de pause incertaine, je lançait mon signal, oubliant presque d'empoigner dans l'autre main mon fidèle canif. Et le plan s'appliqua... Je n'aurais jamais cru que cela pouvais se dérouler presque exactement de la manière dont je l'avais imaginée. Après la première volée de flèches, les rafales d'octarine déferlèrent sur les ennemis qui, tétanisés, eurent à peine le temps de se rendre compte qu'une dizaine de lames effilées leurs perçaient les flancs. Le sang giclait de toutes parts alors que mon épée dansait dans une symphonie de hurlements, tailladant les chairs de part et d'autre, s'enfonçant dans les corps... En quelques minutes, la bataille fut achevée, comme la plupart des ennemis restants, d'ailleurs. Je n'avais, pour ma part, qu'une vilaine estafilade qui me parcourait l'avant-bras gauche. Si je n'avais pas attaché mon canif, il serait perdu dans un crâne à l'heure qu'il est. Il pendait à présent, dégouttant de sang au bout de ma main. Mon groupe n'avait pas de blessés sérieux à déplorer, et nous nous précipitâmes vers ceux que nous devions secourir. Je m'assurait qu'aucun d'entre eux n'était à l'article de la mort, puis me mis à chercher le sergent-instructeur LaRoque. Lorsque je le trouvais, un bras en écharpe et la moitié des doigts restants, je poussais presque un soupir de soulagement. Il ne commanderait probablement plus jamais une autre expédition de ce genre, on devait au moins ça à ces bandits. J'allais m'enquuérir de son état général, lorsqu'il pointa un doigt tremblant vers mon visage. "Vos YEUX!? Qu...qu...que vous est-il arrivé???" balbutia-t-il. "Mais absolument rien, la seule blessure que j'ai se trouve au bras gauche, un peu comme vous d'ailleurs, à ce que je v...", je n'eus pas le temps de terminer ma phrase qu'il avait sorti avec sa main valide un miroir de poche, comme quoi un narcissique, même estropié, reste un narcissique, et me le brandis devant les yeux. Mes yeux, que j'avais vu jaune olympien pendant tout ce temps, étaient à présent bleus turquoise, comme un azur limpide... Suite au prochain épisode... |
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Je fis venir Helena et lui demandais de me frapper bien fort. Malgré certaines réticences de sa part, l’être sadique qui l’habitait reprit le dessus et, ô douleurs des douleurs, j’eus droit à une épilation de la jambe…
Visiblement, je ne rêvais pas. Mes yeux jaunes étaient bel et bien devenus bleus!!! Et le clou du spectacle fut l’instant où je me rendis compte que tous les membres de mon équipe avaient les mêmes yeux bleus que moi. Je me tournais vers Helena, l’air de dire « C’est quoi ce bordel ? Tiens t’es pas mal avec les yeux bleus, toi… », et après m’avoir , sous un prétexte esthétique soi-disant évident, ramené à nouveau à la réalité, elle m’annonça que cela faisait plusieurs jours que nos yeux avaient fini de virer du jaune au bleu. Selon elle, le changement était dû à la proximité durable de magie elfique. Nous étions restés si longtemps à côtoyer les elfes, à apprendre leurs coutumes, leurs sorts et leur art de combat que nous étions imprégnés de leurs vies, à tel point que nos yeux s’étaient adaptés pour voir comme les leurs. Bons Dieux ! J’aurais dû m’en rendre compte lorsque j’ai vu mes compagnons jeter leurs lunettes… Cela dit, elle me fit remarquer en enlevant la dernière bande de crème dépilatoire avec une lenteur calculée que j’étais le seul à ne pas avoir remarqué ce changement, notamment chez elle **Aïïe**. J’avais dû passer trop de temps à contempler l’octarine jaillir des mains des magiciens elfiques et à apprendre les différentes passes d’armes. Ô, Dieux ! Qu’est-ce que j’aurais donné pour avoir ne serait-ce qu’une barre de chocolat au riz à ce moment-là… Suite au prochain épisode… |
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Je me présentais de nouveau au Sergent LaRoque, avec l’idée bien fixe de lui expliquer l’état de faits dont nous faisions l’objet, histoire de calmer les crises de tremblement que lui provoquait la vue d’une escouade d’olympiens aux yeux bleus. Ce type était vraiment un cas de xénophobie aggravée, et le fait qu’il ait choisi quelqu’un d’autre que lui pour aller parlementer avec les elfes du village m’apparaissait alors plus clairement. Après avoir avalé d’une traite le verre de gnôle naine qu’un assistant lui avait présenté, il me répondit d’une voix tremblante : « Aspir…non, Diplomate Ender Darklighter, vous et votre équipe allez escorter les blessés inaptes jusqu’à Lardanium, afin qu’ils y reçoivent les soins que réclame leur état. Vous et tous ceux qui sont atteints de ce…de cette…maladie (il prononça ce mot avec une nuance d’hésitation et de crainte, qui ne passa pas inaperçue aux oreilles de ceux qui étaient présents), y recevrez également le traitement approprié ».
Je me mis donc à rassembler une fois de plus mes affaires, cherchant parmi mes camarades une éventuelle tablette de chocolat au riz abandonnée et réclamant d’urgence un estomac d’accueil… Déçu par des recherches infructueuses, je donnais le signal du départ à mon escouade, à laquelle venait s’ajouter les caravanes de blessés. Je cherchais distraitement Helena des yeux, et me rendis compte qu’elle était juste derrière moi, marchant presque dans mes pas. Lorsqu’elle vit que je l’avais remarquée, elle accéléra un peu pour arriver à ma hauteur, puis déballa un sac de ses affaires d’où elle sortit un petit paquet qu’elle me tendit sans un mot. Intrigué, je l’ouvrais et découvris la nouvelle la plus réjouissante de ces derniers jours… Alors que j’étais parti du village elfique en y laissant la moitié de mes affaires, elle avait pensé à retourner dans ma tente pour y prendre une petite, une toute petite mais si belle tablette de mon chocolat au riz… Rien n’aurait pu me préparer à cela, et je fis pour la première fois de ma vie quelque chose que les Olympiens n’ont coutume de faire qu’à la mort de leurs parents. Mes nouveaux yeux bleus se remplirent de larmes, et je me mis à pleurer… Suite au prochain épisode… |
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Alors que nous nous rapprochions de la cité, le sentiment d’avoir oublié quelque chose grandissait en moi, inexplicablement. Peut-être étais-je réellement en train de passer à côté de quelque chose d’important, mais un bref regard autour de moi me rappelais qu’il n’y avait rien d’autre que des arbres, un chemin, des arbres et encore quelques arbres. Rien d’important, en somme.
La route jusqu’à la mère patrie me sembla interminable, tant les discussions de nos « grands blessés » étaient ennuyeuses. En y repensant, je parlais à peu près pareil avant le départ de l’expédition. J’étais donc à ce point rasoir ??? Cette simple idée me fit frémir, rien que de voir à quel point on peut changer… Lorsque nous arrivâmes aux portes de la ville, les gardes en poste refusèrent de nous ouvrir. Il faisait nuit et il fallu que nous montrions nos blessés aux yeux jaunes pour pouvoir finalement entrer dans Lardanium. Ces derniers furent conduits à l’auberge, et nous restâmes seuls, un instant, sur la place. Un de mes hommes murmura : « C’est trop calme…j’aime pas trop beaucoup ça… ». Je n’eus pas le temps de réprimander ses lacunes en grammaire car des dizaines de gardes lourdement armés venaient de surgir des tours, ajustant leurs arbalètes à la vue de notre groupe. Et le carnage commença. Les carreaux pleuvaient, les gardes partaient dans notre direction, l’épée à la main. Et aucun des miens ne songea un instant à courir…Trois déjà étaient tombés, criblés de carreaux, lorsque je hurlai: « FUYEEEEEZ !!!!!! ». J’attrapais Helena par le bras et l’entraînait dans ma course en direction de la porte. Un des gardes en poste me fit face. Je dégainais ma lame, et lui assénais un coup mortel. Alors que je tournais la tête pour voir où en étaient mes compagnons, mon regard s’arrêta sur le reflet de ma lame. Je me tournais vers Helena et lui demandais: « De quelle couleur sont mes yeux ? » Intriguée par ma question, mais n’ayant pas l’esprit aux remarques cinglantes, elle me répondit simplement : « Bleus ». Je venais enfin de comprendre ces mots qui m’avaient tourné la tête pendant des semaines. « Lorsque tu y verras le regard de ton ennemi, tu comprendras ». Lorsque je l’avais regardée, la lame reflétais toujours des yeux olympiens jaunes, et à présent, ces mêmes yeux jaunes me renvoyaient un regard féroce… Suite au prochain épisode… |
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Je n’étais plus un olympien.
Et ça, je n’étais pas le seul à le savoir. Apparemment, tous ceux qui nous poursuivaient armés jusqu’aux dents étaient au courant. Je continuais à courir en direction de la porte principale, sans me préoccuper de ce qui se dressait sur mon chemin. Rien ne pouvait m’arrêter. Rien ne devait m’arrêter. La Grande Porte me faisait face à présent, fermée, bloquée par cette poutre massive qui se posait comme un arrêt sur nos lignes de vie. Trop tard! Ces fumiers nous avaient pris au piège. Je me retournais vers Helena, pensant qu’à présent, le moment était somme toute bien choisi pour une demande en mariage, et aperçus ses yeux qui émettaient une lueur étrange. De l’octarine ! Ma future future épouse était en train d’incanter un sort, et au vu de la quantité d’aura, couleur octarine toujours, qui s’échappait de ses mains, ce devait être un sort des plus puissants. Là encore, je ne fus pas le seul à m’apercevoir de la chose : un garde se dirigeait à présent vers nous. Il n’eut pas plus de chance que le précédent, mais ça, il ne s’en rendit compte que lorsque ma lame, après avoir transpercé son ventre, ressortit en faisant gicler le sang autour d’elle. Je revenais vers Helena qui commençait à chanceler sous le poids des puissances qu’elle invoquait. Elle semblait prête à s’effondrer lorsqu’elle relâcha le flux magique qui gravitait autour d’elle, délivrant une énergie phénoménale contre la Grande Porte qui vola en éclats, nous laissant le champ libre pour un repli stratégique… Suite au prochain épisode… |
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La voie était ouverte et je m’y élançais sans perdre une seconde, tenant dans mes bras une magicienne de génie, trop faible à présent pour pouvoir à peine marcher. Dans cet état-là, courir était donc hors de question pour elle. Le plus impressionnant fut lorsqu’elle leva une fois de plus ses mains dans l’attitude classique du sort à lancer, et qu’elle incanta un sort de revigoration sur elle-même. Je m’arrêtais et la déposais délicatement sur le sol, de peur qu’elle ne se brise après tant d’efforts psychiques. C’était, bien sûr, sans compter sa bonne humeur habituelle, et ma mâchoire prit un nouveau coup avant que nous reprenions notre course. Etait-ce moi ou sa puissance de frappe avait diminué? Je n’avais presque rien senti!
Notre fuite me sembla interminable, mais je ne pouvais m’empêcher de continuer à courir comme un dératé. Lorsque je me vis à bout de force, je m’écroulais sur le sol, incapable d’accomplir une foulée de plus. La tête dans la boue, je regardais Helena tomber à son tour, ses yeux clos, la fatigue marquant profondément son doux visage. J’avais failli ne pas remarquer la flèche qui lui traversais le sein depuis son dos. A cet instant, ce fut comme si toute ma vitalité était revenue en moi. Je me relevai d’un bond et pris Helena dans mes bras en la secouant dans l’espoir insensé de la réveiller, m’imaginant que tout ce qui s’était passé ces derniers jours ne pouvait être qu’un affreux cauchemar. Elle ouvrit péniblement les yeux, regarda mon visage noyé sous un torrent de larmes, et m’adressa un sourire derrière ses lèvres teintées de sang. Puis, elle me murmura ces mots, de sa douce voix des jours heureux que nous avions passés auprès des elfes, de sa voix si belle et sucrée, de sa voix que je ne voulais pas entendre, sachant que je ne l’entendrais plus jamais : « S’il te plait, ne pleure pas. Je veux te voir comme je t’ai toujours vu, à rire, à faire l’idiot, à chanter et à vivre. Je veux te voir comme je t’aime, comme je t’ai toujours aimé… » Torturé par la douleur, je séchai péniblement mes larmes et fis un effort surhumain pour réussir à lui rendre son sourire. « Helena, je t’en prie, vis et épouse-moi. Ne meurs pas, pas ici, pas comme ça ». Elle me répondit par un nouveau sourire, puis approcha ses lèvres des miennes et me donna le baiser le plus douloureux que j’aie jamais eu à recevoir… Elle retomba ensuite sans vie dans mes bras, dans une pâleur mortelle. Je l’ai serrée contre moi, et j’ai hurlé, hurlé à la mort, qui venait de s’emparer de l’âme de ma bien aimée. J’ai hurlé. Fin du cycle premier. |
Par Google   |
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HRP : C'est beau... C'est très triste, et ça rend très bien ! Bien joué, la recette est bonne ! |