Le crépuscule de la Justice en Lardanium | |
Topic visité 59 fois Dernière réponse le 01/02/2005 à 10:21 |
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La guerre… Toujours cette terrible spirale de violence qui nous entraînaient dans la destruction.. et pourtant, il devait bien exister un autre moyen… Une autre solution, moins meurtrière… Mais personne n’avait le temps ni l’envie de chercher cette solution, et nous restions esclaves des guerres…
L’aube se levai sur le temple… Je rentrai seulement car on m’avait impliqué dans une affaire judiciaire les jours précédents… J’entrai dans la vaste maison de Thémis… Je saluai les quatre chevaliers, puis demandai quelques nouvelle de la déesse que je savais absente… Les autres m’indiquèrent alors qu’elle était à Lardanium, mais aucun d’entre eux n’avait reçu d’elle des nouvelles ces derniers jours… Je décidai donc d’aller à sa rencontre, au risque de m’exposer au conflit qui se déroulait dans la ville… En fait, peu m’importais d’aller au milieu du sang, des agonisants et des morts, tout ce que je voulais, c’est retrouver ma déesse. Thémis devait sûrement être quelque part dans la cité… Je saluai donc mes compagnons et me hâtais vers la ville… Vers la guerre… Vers la mort peut-être ? J’entrai dans la belle cité sans qu’on ne s’oppose à mon passage. Au fil des rues, je découvrais de nombreuses barricades, et de nombreux être armés… Les défenseurs de Lardanium… Malgré mon admiration première envers ces courageux soldats, je savais que leurs ennemis étaient bien plus nombreux, et qu’il serait difficile pour eux de résister… Mer, toi qui sais tout sur les guerres stupides des êtres d’Olympia, dit moi pourquoi en sommes nous arrivés là ? Pourquoi faut-ils que tant de gens soient conduits jusqu’au royaumes d’Hadès ? Pourquoi ? Je demandai à un olympien s’il savait où je pouvais trouver Thémis. Il m’indiqua les rues à traverser mais me déconseilla d’y aller… C’était au sud… Là où les ennemis de Lardanium attaqueraient… Qu’importe… Je le remerciais… En marchant, je priai la mer de faire cesser ces combats… Je savais qu’elle ne pourrait rien faire, mais je lui demandais de tout mon cœur d’intervenir… Malgré le fait que Thétis et Océan étaient revenus de leur long exile et qu’ils aient repris le contrôle sur les flots d’Olympia, je persistai à m’adresser à « elle »… « Elle », la mer… Ma mère… Plus j’approchais du sud de la ville, plus la rumeur de combat s’intensifiait… Les échos des lames s’entrechoquant se répercutaient dans ma tête… Je souhaitais de toutes mes forces être ailleurs, mais je savais que ce vœu ne pourrait être exaucé… Au détour d’une rue, je la vis… Ma déesse… Elle observait le ciel, immobile… Je m’avançais, pour la rejoindre… Elle conservait son étrange immobilité… Elle était comme paralysée… J’accélérais le pas, craignant pour elle… Je courrais presque… « Que vous ont-ils fait ? » Cette phrase s’était imposée à mon esprit… Elle gardait sa position… On aurait dit une statue… Une statue si réaliste… À une dizaine de mètre d’elle, je me figeai à mon tour, observant plus attentivement Thémis… Son immobilité semblait étrange… À cet instant, je compris… Son apparente fixité n’était en fait pas feinte… C’était réellement une statue… « Non, pas vous… Non… » Je courus, ravalant les larmes qui me montaient aux yeux… Thémis… Pour quoi la déesse de la Justice devait-elle aussi me quitter… D’abord la mer… Puis celle que je considérais depuis qu’elle m’avait recueillit comme une deuxième mère… Pourquoi fallait-il que je reste seul dans ce vaste monde ? Les Chevaliers formaient bien sur une grande famille, mais sans quelqu’un pour nous guider, que deviendrions-nous ? Arrivant à la hauteur de la statue, je ne pus plus contenir ma tristesse… Elle me coupa de ce qui m’entourait, me plongeant dans une étrange brume, et elle déversa sur mes joues ses flots ardents… Les larmes s’écoulaient, lentement sur ma peau… Je m’agenouillais… J’étais embrouillé par cette étrange buée mélancolique qui s’insinuait en moi… Comment cela avait-il pu arriver ? Pourquoi personne n’avait-il pu l’empêcher ? Pourquoi n’avais-je pu être à ses côtés ? Je restais à genoux, devant elle… « Mer, ne peux-tu rien faire pour elle ? Ne peux-tu pas intervenir ? » Encore une fois, je m’en remettais à ma mère, bien qu’elle n’eut aucun pouvoirs assez puissants pour aider la déesse de la Justice… Je décidais de rester auprès d’elle jusqu’à ce qu’elle revive, ou que je meure… Le fracas des armes revint à mes oreilles… |
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Une dernière ovation pour Ëarfuin, très courageux d'écrire autant et si bien...
Merci ^^ |
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HRP : Rah... Z'ont décidé de me faire pleurer ce soir...
Paurt's Edit : fallait pas commencer ^^ |
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En enfer à présent, je remâchai ces mots qui tournoyaient sans cesse dans ma tête. Justice...Vengeance...Honneur...Trahison...
Apparemment, la justice des Dieux n'avait pas réussi à faire de ce monde l'exemple de perfection auquel on peut s'attendre de la part d'êtres divins... La vengeance de l'Homme, une fois étanchée comme la soif de l'ivrogne, consume tout son être en un brasier malsain et cruel... L'honneur du guerrier, qui fait tomber tant de valeureux chevaliers en son nom, mais dont le nom ne fait frémir que ces derniers... La trahison inhérente à chaque être, inscrite dans le sang, dans l'essence même de nos personnes, et qui reprend si facilement ses droits sur notre conscience.. Nous en sommes une fois de plus tous victimes, et ces quatre apprentis cavaliers dirigeront-ils la prochaine apocalypse? Et que dois-je dire, moi? Moi qui fus un des premiers à se jeter dans ce maelström de haine et de sang. Moi, j'ai un autre démon, en plus de ceux de la vengeance, de la justice, de l'honneur et de la trahison. Il s'agit de mon entêtement, qui me poussera toujours à aller jusqu'au bout de ce que j'entreprend, même s'il s'agit de me faire justice, d'accomplir ma vengeance, de rétablir l'honneur de mes amis et de trahir les miens. Quoi qu'il m'en coûte aujourd'hui, je marche sur Lardanium. La tristesse me gagne à nouveau, alors que les elfes expirent, que les hommes sauvages rendent leur âme à Gaïa, que les humains sont présentés devant les dieux de leur monde, que les nains boivent leur dernière bière, que les olympiens tombent devant les murs de la cité, que les géants font une gigantesque chute, que les Titans, exilés de ce monde, retournent à la Pierre originelle, et que les Dieux, enfin, réduits à devoir tuer leurs enfants, persistent dans un enfer pire que la mort. Et quelques mots s'envolent avec mes larmes, dans une prière adressée à tous comme à aucun. Pitié, que règne la paix, demain et à jamais... |