Legends of Olympia : La Litanie du Passé - Un pas de plus
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Un pas de plus
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Dernière réponse le 12/06/2006 à 03:44

elfe Par Sylia Leïthael  le 10/05/2006 à 00:45

Chant du Renouveau. La nuit est tombée sur la Forêt des Cendres, douce et bleutée comme le plus paisible des songes. Les étoiles restent discrètes pour ne pas déchirer l’immense tableau pastel offert par la voûte céleste, mais leur lumière suffit à conférer quelques reflets d’argent aux fleurs naissantes qui ornent déjà la plupart des arbres alentour. Une petite brise, des feuilles qui chuchotent et, berçant le tout, un chœur de clapotis dont nul ne saurait déceler l’origine avec précision. Un grondement sourd. L’eau serpente sagement entre les troncs puis vient s’affaler au pied d’un grand rocher gris. Une cascade, grise elle aussi, et à ses pieds un lac miniature, insignifiante flaque d’eau d’Olympia.
L’elfe a retiré ses vêtements pour nager plus à son aise. Une fois n’est pas coutume, elle a dénoué ses cheveux blancs et les laisse flotter à leur guise en longues traînées laiteuses. Elle caresse la chute d’eau d’un regard insondable et s’approche un peu plus près. Soupir. Là-bas, une biche a bougé. L’animal s’éloigne, effarouché par l’odeur citadine que lui porte le vent. C’est le dernier, le seul a être resté si longtemps à portée de l’intruse. Maintenant l’endroit est désert ; elle sent monter en elle un terrible sentiment d’amertume : la forêt la fuit et elle sait pourquoi.

« Je ne pouvais pas rester… »

Jamais elle n’était revenue dans leur havre secret depuis la mort de sa sœur, son souvenir la hantant déjà bien assez. Résultat de tant de réserve, aujourd’hui la nature refusait de reconnaître l’une des deux enfants qui jadis avaient élu domicile en son sein.

« Je ne pouvais pas rester, mais je suis là… »

Envie de pleurer. Elle lutte de tout son être.
Ne jamais perdre la face, même au milieu de nulle part quand il n’y a personne.
C’est une devise de Luvia. Elle baisse la tête, serre les poings, ravale ses larmes.

« Je suis là… pour toi… »

Un serment. Une promesse faite à la défunte, relever un défi imaginaire pour rester à jamais digne de son estime.
Que vous le vouliez ou non je suis une Leïthael !
Elle s’était jurée de retrouver la noblesse qu’avaient voulu lui ôter ses parents. Une vengeance…
Mais cette noblesse, jamais je n’y prendrai goût ! Je les hais ! Tous ! C’est ce que tu aurais voulu. Luvia si tu m‘entends je te le jure, quoiqu’il advienne je ne cesserai jamais de les détester !

« Pour toi je touche au but… »

Nœud dans la gorge. Elle avait réussi, oui, et au-delà de ses espérances. A son retour à Na’helli, renouer des liens avec ses cousins n’avait pas été bien difficile : avec la plupart elle s’entendait à merveille depuis toujours même si, sans doute, ils n‘avaient plus aucune nouvelle d‘elle depuis des décennies. Et puis il avait fallu regagner du prestige. Pour cela, elle avait fait sa demande auprès du juge Kaeniel et était devenue Sentinelle au service de la cité. Ce statut lui avait ouvert de nombreuses portes, elle avait fait connaissance avec des elfes comptant parmi les plus nobles et les plus respectés, peu à peu son nom avait commencé à circuler dans les hautes sphères si bien qu’à présent…

« Je suis consule, Luvia. Il me reste à réunir une fortune digne de nos parents, et ma victoire sera totale… »

Nœud qui se resserre. Il y a quelque chose qu’elle ne dit pas.
Quoiqu’il advienne je ne cesserai jamais de les détester…
Elle pense à Kyra Lissesul, à Necrid Hîr-Minuial et son frère, aux Leïthael et à tous ces visages avenants et tellement confiants lorsqu‘ils sont tournés vers elle…

« J’y arriverai Luvia… Je… J’y arriverai… Ça n‘est plus qu‘une question de temps… »

L’elfe a fait volte face et sort progressivement de l’eau. Avec sa peau blanchâtre qui luit sous la lune et ses cheveux collés le long du cou et des épaules elle ressemble à un spectre, maigre silhouette translucide… Crissement de cuir, tintement de métal, un bruit de course puis plus rien. Volatilisée. Cinq biches s’avancent prudemment et vont laper au bord du lac tandis que s’élèvent ça et là des graves et profonds hululements de chouettes.

Pour toi, ma sœur…



elfe Par Necrid Hîr-Minuial  le 15/05/2006 à 20:49

HRP / Très jolie chro', ma foi...'pis les nobles ils sont gentils avec toi, tu devrais arrêter d'écouter c'que dit feu la soeur/HRP



[Sentinelle]
[Juge suppléant]

Faites ce que vous voulez, mais faites-le avec style. Car le style est la seule chose qui importe.

elfe Par Kyrion Hîr-Minuial  le 15/05/2006 à 20:50

HRP// Moi je commente pas. Elle est méchante Sylia. Elle ne mérite que des cailloux ^^.



Frère de Necrid.
Sentinelle.
Ambassadeur auprès des Olympiens.

elfe Par Polonëll Hal'Uechïr  le 20/05/2006 à 21:02

HRP//Ouais je suis d'accord elle mérite des cailloux, sauf si en punition elle nous fait une autre chros !



[Sentinelle]
Elfe Noble

elfe Par Sylia Leïthael  le 11/06/2006 à 21:51

HRP: Vos désirs sont des ordres


Héliké, trente-deuxième jour du Souffle Infernal.

Nous sommes dans les ruines de la cité oubliée, là où la mêlée est sans nul doute la plus impressionnante. Nains, elfes, rebelles, tous sont venus piller les richesses enfouies, défiant les créatures gardiennes sans le plus petit scrupule. Tous s’enlisent, se ressaisissent, courent, résistent, vocifèrent et encouragent… Malgré un semblant d’organisation il faut se rendre à l’évidence : rien n’est prévisible dans le chaos ambiant. Un elfe se traîne péniblement vers l’unique sortie, chargé de l’un des précieux bâts, objets de toutes les convoitises. Les sirènes sont à ses trousses, il saigne abondamment et s’affaiblit au fil des pas. Chute. Cette fois-ci il est mort, et le trésor s’enfonce lentement dans le sol vaseux.
Sylia Leïthael est là, elle aussi. A peine son compagnon tombé elle se précipite. Le fardeau est désormais sien. Elle le balance sur son épaule et s’apprête à quitter l’endroit maudit. Bloquée. Le passage est obstrué par les divers combattants. Un coup de griffes dans l’avant bras. Elle hurle. Un coup de griffes en travers du ventre. Ca fait de plus en plus mal… Elle laisse échapper le sac de richesses et se retrouve à genoux…


***


Les mains froides de la mort étreignent leur victime pour un funeste adieu avant de la presser de toutes leurs forces jusqu’à la réduire à néant.
A peine le temps d’un soupir, vous n’existez déjà plus. Mais la douleur, elle, persiste. Vous la sentez monter en vous comme la marée submerge le sable. Un à un, les grains sont engloutis et bientôt l’océan règne en maître, pourtant les vagues glacées avancent toujours plus loin, toujours plus vite, ressassant sans répit leurs éternels chants de désespoir.
L’idée obsède, les souvenirs s’envolent et vos pensées se rétrécissent, se tassent si bien qu’elles se résument à présent en un seul et unique mot qui vous martèle le crâne à n’en plus finir.

Douleur, douleur, douleur…

Bienvenue au royaume d’Hadès.

Où allait-elle ? Elle ne savait pas. Elle avait beau essayer d’ouvrir les yeux elle ne voyait que des ombres qui glissaient sur son visage avant de se fondre dans le noir environnant. Pourtant il fallait sortir. Sortir avant de devenir folle. Déjà elle n’était plus capable de déterminer si sa tête tournait à cause de la chaleur ou du froid, ni si son souffle était coupé ou haletant. Une seule certitude : elle avait mal, très mal.

Soudain un bruit transperce le silence. Un battement régulier qui se rapproche…
L’elfe sourit paisiblement et tend son bras pour que l’oiseau puisse s’y poser. C’est une magnifique pie au plumage sombre, teinté de quelques reflets étincelants qui lui donnent un air à la fois sobre et majestueux.

« Je te retrouve enfin Luvia… »

A ces mots, l’oiseau claque du bec et quitte son perchoir improvisé. Il file comme une flèche, entraînant l’elfe dans son sillage.
Arrêt.
La pie a disparu, laissant la coureuse face à un étrange tourbillon lumineux. Cette dernière avance, recule, hésite, puis finalement s’y jette et s’y consume sans un regard en arrière.


***


Sylia se releva d’un bond en position défensive, furieuse d’avoir lâché le bât. Les ennemies, qui s’étaient reculées de plusieurs mètres, revenaient vers elle à grands pas. Cette fois hors de question de se laisser faire aussi facilement, l’erreur commise quelques instants plus tôt ne se reproduirait plus. L’elfe serra ses poings, prête à agir, grimaçant en pensant aux visages qui n’allaient pas tarder à apparaître sous ses yeux. Ses assaillantes avaient beau se tenir dans la pénombre elle finirait inévitablement par les revoir de manière plus nette…

« Marre de ces satanés visages d’anges ! C’est mauvais pour la concentration… »

Soudain un cri retentit derrière elle :

« Je vais à la banque ! Laissez une petite place s’il vous plait ! »

Sylia se retourna, stupéfaite. La banque ? Son regard sauta d’arbres en arbres puis retomba sur un sol pavé qu’elle ne connaissait que trop bien. Na’helli… Elle avait failli attaquer les siens !

« Mais… mais j’étais… Y a pas 30 secondes… Qu’est-ce que je fous ici ? »

Des images revenaient petit à petit. Une sorte de cauchemar avec un tourbillon… Et cet oiseau qu’elle avait stupidement confondu avec sa sœur…

« Alors je suis vraiment morte ? Mais les enfers, cette traversée… Il y a une part de rêve dans mes souvenirs, il y a forcément une part de rêve ! »

En guise de réponse, l’air frémit aux sons d’un battement régulier… ELLE était là, et vint se percher sur son épaule en gonflant les plumes.

« Adoptée, Luvia... »



elfe Par Aislinn  le 12/06/2006 à 03:44

Sans fayottage, je trouve ta dernière chro "chez Hades" trop concise mais néanmoins fameuse.