Legends of Olympia : La Litanie du Passé - Petite enfance
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Petite enfance
Topic visité 243 fois
Dernière réponse le 30/05/2006 à 20:30

elfe Par Kyrah  le 21/05/2006 à 23:07

Chapitre 1 : Initiation.

[HRP]la musique qui va avec, via savefile[/HRP]

La voix rocailleuse de l'Adrakil se faisait entendre partout dans la plaine d'entraînement. Enfin, on la nommait la plaine mais ce n'était pas un grand espace, c'était un jardin d'une centaine de mètres carrés dans lequel devaient s'entraîner cinquante elfes de tous ages, globalement entre cent et cinq cents ans.
« N'oubliez pas que vous n'en êtes qu'au stade de Kitalië, alors vous avez intérêt à travailler ! »
Ses aboiements étaient insupportables... Enfin, à l'époque ils ne me posaient pas de problèmes, si on me faisait subir la même chose à présent, j'en perdrais peut être l'esprit.

J'avais rapidement atteint le troisième stade de l'apprentissage des elfes de Lunes... Trop d'ailleurs, mes parents me destinaient à de grandes choses, bien que celui qui fut mon père est mort durant une des parties suivantes de mon entraînement.
C'est au lendemain de celle-ci que j'ai compris que les plaines d'entraînement rapetissaient à chaque degré d'entraînement, les Bakanys n'étaient pas nombreux, il faut dire, il y en a qui restaient plusieurs années au stade d'Edoniel ou de Donoïs, mais les deux premiers degrés de l'entraînement ne m'avaient pris qu'une demi-année. On n'en demandait pas tant aux jeunes elfes, mais pour moi, cela n'avait posé aucun problème.
En ce qui concerne ma mère, j'en parlerai plus tard, je l'ai perdue, elle aussi, mais j'éprouve une certaine tristesse, pour son cas.

Mon père et moi parlions peu, quand il m'adressait la parole, c'était soit « Je ne reviendrai pas dans les jours à venir, alors tâche de me rendre fier et obtient un grade supplémentaire d'ici que nous nous retrouvions. », ou alors « Mais qu'est-ce que tu as fichu ? Espèce d'incapable. »
J'en suis parfois venue à me demander s'il avait été heureux d'avoir une fille. Il n'avait pas eu que moi, mais il me donnait parfois l'impression qu'il ne m'aimait pas. Et en y repensant, les autres n'étaient parfois pas mieux lotis. D'ailleurs, des survivants du clans du corbeaux, nous sommes les seuls à se souvenir du nom de notre père, et c'est bien la raison pour laquelle nous ne le portons plus.

Ma mère était quant à elle plus posée, plus calme, c'est elle qui nous nourrissait... De fruits et si nous étions chanceux de légumes, mais qu'avions nous à dire ? Nous qui coûtions plus que nous ne pourrions jamais leur rapporter. La vente au marché noir aurait pu servir les intérêts de nos parents, mais mon Saïka, qui était représenté par un tatouage sur mon sein droit m'enlevait un certain attrait. Une fois il y avait eu un groupe d'individus encapuchonnés louche qui s'était intéressé à moi, mais vu que je me suis mise à pleurer quand ils m'ont approché, je suis rentrée à la maison. Punie, mais au moins j'étais en vie, j'avais huit ans, à cette époque.

C'est à mes dix ans qu'ils se sont dis qu'ils allaient m'envoyer en formation, pour accomplir leur devoir de parent, bien entendu, mais surtout pour avoir une bouche de moins à nourrir...



Kyrah 1126
Elfe de lune
Le Corbeau

elfe Par Kyrah  le 23/05/2006 à 17:44

Chapitre 2 : Apprentissage

[HRP]Bande Son du chapitre 2 (toujours via savefile)[/HRP]

Tout jeune elfe non formé au combat est nommé Naos. J'ai quitté ce stade de l'innocence bien avant que ne débute mon apprentissage. C'est toujours ce que m'a dit l'Adrakil, enfin bon, je n'en ai pas été fière longtemps, dès la première interruption de l'apprentissage, qui aurait lieu durant deux semaines tous les deux mois. Quand je suis rentrée à la maison pour retrouver mes parents, mon frère et ma soeur, mes aînés ont dit que c'était grâce à eux, qu'ils m'avaient forgé le caractère. Et que le statut d'Edoniel, il était normal que je l'aie atteint en quelques semaines seulement.
Enfin, ils avaient raison, de ce que j'avais subit avec eux, mon cerveau avait sans doute appris à gérer des situations difficiles, et donc, j'ai eu plus de facilités que d'autres à l'entraînement. Maîtriser ma Finye avait sans doute été l'étape la plus difficile. Car avant de la contrôler, il faut arriver à se la représenter. Et j'ai éprouvé quelques difficultés pour le faire, jusqu'à ce que je découvre enfin ce petit quelque chose qui fait toute la différence. Je ne vais pas dire que c'était facile, ensuite, mais une fois que le départ est donné, on a bien plus l'impression que les choses avancent que quand on est bloqué au départ, et c'était mon unique raison pour continuer.

Avant mon second retour chez moi, après le quatrième mois d'entraînement, j'ai atteint le statut de Donoïs, les effectifs de la classe étaient de moitié moins nombreux que celle des Edoniels, et encore moins en comparaison des Naos. A présent, la « théorie » n'était plus suffisante, et il fallait se hâter, les clans s'agitaient, une requête pour venir en aide au clan du faucon nous était parvenue alors que le clan du loup se montrait hostile. Seuls les Ashkas et quelques Bakanys y furent envoyés, peu en revinrent, d'après ce que je m'en souviens. Mais à l'époque, je pensais que ce n'était pas important, qu'ils avaient simplement décidés de vivre ailleurs. Vu que leur nom et même leur visage m'était inconnu, je n'ai jamais pensé à eux, il aurait sans doute été plus difficile si j'avais eu un frère ou une soeur qui était parti mourir dans ces affrontements.

Je suis restée quatre mois à ce stade de ma formation. J'y ai appris à manier l'arc, à viser convenablement, viser aux endroits qui font mal : un tir dans la poitrine ne fera pas le même effet si il touche le coeur que s'il le touche à coté de l'estomac, si on veut ralentir son adversaire, il suffit de lui tirer dans les jambes. C'est à cet instant que pour la première fois de ma vie j'ai vu quelqu'un mourir : une créature, je ne sais plus ce qu'elle était, aurait la vie sauve si elle arrivait à toucher un elfe, il s'agissait d'un Bakany qui passait un test. Si la créature le tuait, elle serait libre, si le Bakany réussissait, il passerait Ashka. Dès que la créature perçu un signal, elle fonça en direction de l'elfe, dix mètres seulement les séparaient, elle n'en fit que trois... une flèche se planta rapidement dans sa cuisse gauche, elle tomba en heurtant violemment le sol. Sa tête fut tranchée, le Bakany avait réussit son épreuve.

Quant à nous, nous savions ce qui nous attendrais un jour, et nous savions surtout ce que représentait une mise à mort en règle. Cela nous avait choqué, bien sûr, mais le fait de voir une telle mise à mort était une étape obligatoire au passage à l'étape suivante, être capable d'affronter cette épreuve sans broncher montrait que nous pouvions supporter une guerre. Rien que la guerre des clans pouvait montrer à quel point c'était nécessaire.

Et en quelques semaines, je reçu le titre de Kitalië.



Kyrah 1126
Elfe de lune
Le Corbeau

elfe Par Aislinn  le 24/05/2006 à 01:44




elfe Par Kyrah  le 25/05/2006 à 18:12

Chapitre 3 : Épreuves.

[hrp]bande son (toujours pareil, bonne lecture)[/hrp]

En plus des cours que nous avions pour nous apprendre à maîtriser notre Finye, le temps était maintenant venu de nous apprendre aussi l'histoire du peuple elfique, le nom No'irin Kai'tlin marqua inévitablement mon esprit, la reine des elfes, mais en temps qu'elfe de Lune, je ne pourrais jamais atteindre son statut, ni même celui de lui adresser la parole, seuls les elfes de rang nobles auraient pu, peut être un chaman dans ces circonstances tout à fait exceptionnelles. Mais j'appris aussi qu'elle était enfermée dans un cocon aux propriétés magiques. Peut être était elle tombée malade et que ce cocon était son traitement ? Peut être que quand elle en sortirait, elle serait comme une chenille qui sort sous la forme d'un papillon... En tout cas, il était dit beaucoup de chose à son propos, et je suppose qu'elle est d'une beauté inégalable... J'aurais aimé la rencontrer, ou du moins, rien que l'apercevoir.

Mais rêvasser ne devait pas faire partie de mes activités journalières, alors je m'en contentais le soir, avant de m'endormir, en espérant passer la nuit à faire de doux rêves.

Les entraînements se sont suivis les uns après les autres, il m'a fallu deux années pour atteindre le statut de Bakany, c'est dans l'année qui a suivi que mon père a disparu.

Il est mort, en fait, je n'en sais pas grand chose sur sa mort, on m'a dit qu'il était mort, et j'ai dit que j'avais autre chose à faire, parfois j'ai quelques regrets de ne pas savoir comment, mais il en va ainsi, certains meurent pour que d'autres survivent.

Les rapports avec ma famille étaient très étroits, ma mère ne put faire semblant comme mon frère et ma soeur qui n'avaient pas vraiment de regrets. Moi, j'étais distante par rapport à eux, quand je rentrais je leur fournissait à manger. Deux fois sur les deux semaines qui ont suivit le décès, ils ont mangés de la viande. Ils ont trouvés cela délicieux, et m'ont remercié toute une nuit d'être là pour eux. En dehors de cela, nos contacts étaient très maigres, je préférais qu'ils évitent de trop me fréquenter, et je passais de toute façon mes journées à m'entraîner. Ma mère quant à elle disait que je tenais ça des capacités de mon père.

Forte de mes capacités, j'ai demandé à passer le test de l'Ashka après une année en temps que Bakany. Je n'apprenais plus rien aux différents cours, et l'Adrakil devenait de plus en plus difficile à suivre avec ses cours sur l'équilibre entre l'âme et le corps. A l'époque, je me disais que l'âme était impalpable, elle n'existait donc pas.

Mes résultats furent de rentrer chez moi et d'annoncer mon échec à ma famille. Je ne pourrais plus suivre de cours pendant une demi-année.

En rentrant, pour me consoler, je me disais que cela aurait été bien pire son mon père était là...

J'aurais du éviter de penser une telle chose...

Dès que ma mère vit mon visage, elle avait compris, d'ailleurs, j'avais passé le test sans demander sa permission, mais après tout, je savais bien qu'elle aurait accepté, en vantant les compétences de mon père.

Quand elle eut compris que j'avais échoué...
Je n'ai entendu qu'une seule phrase... Mes larmes ont coulées... J'ai fuit... J'ai crié de tout mes poumons... Cette phrase me résonnant dans la tête « Tu es une honte pour nous tous. ».

L'Adrakil m'a retrouvée le lendemain au camp d'entraînement, allongée sur le sol à scruter le ciel. Il a cru que j'étais consciente, mais cela faisait des heures que je ne l'étais plus, et quelques heures de plus allongée là m'auraient coûtées cher.

J'ai fait plus de progrès les 6 mois qui ont suivis que jamais je n'en avait fait, j'étais interdite d'entraînement, je ne pouvais tout simplement plus rentrer chez moi. Je pouvais toujours vivre seule, l'Adrakil m'avait autorisée à rentrer chez lui le soir pour y dormir, j'avais accepté, même si à mon niveau j'aurais pu vivre seule dans la nature, mieux valait ne plus présumer de mes capacités.

Dès que je pus reprendre l'entraînement, j'ai demandé le délai que je devrais supporter pour passer à nouveau l'épreuve, et il n'y en avait pas, par contre la pénalité serait de deux ans si j'échouais.
Ils m'ont demandés d'y réfléchir pendant une journée et une nuit, mais ma décision était prise, et le lendemain, c'est avec brio que j'ai accompli l'épreuve.

Entrer en transe après six mois sans s'être entraîné auprès de l'Adrakil relevait d'une capacité remarquable, et Ekimus, chaman du corbeau m'a attribué le titre d'Ashka.
Il m'a béni de ses griffes, les plantant en ma Saïka.
Je n'ai pas bougé d'un cil, et cela a eu l'air de l'inquiéter, plus encore que le fait qu'il aie à faire à une élève trop jeune, une elfe de quatorze an atteignait le statut d'Ashka.

« Tu devrais laisser à ton coeur la possibilité de s'exprimer, Kyrah, la voie que tu prends pour l'instant est sombre et tortueuse. »

Je n'avais pas bien saisi, j'avoue, à l'époque...



Kyrah 1126
Elfe de lune
Le Corbeau

elfe Par Kyrah  le 27/05/2006 à 11:58

Chapitre 4 : Une formation ne finit jamais.

[hrp]bande son (je ne le dis plus)

« En ce jour où tu reçois ma bénédiction, j'aimerais cependant une chose, jeune Kyrah. Tu as atteint le stade d'Ashka, tu as démontré que tu en avais largement les capacités physiques et psychiques. »
« Je... »
« Cependant, j'ai remarqué une chose en toi qui me porte en effroi. »
« Qu... »
« Je sais que tout n'a pas été facile pour toi et que tu t'es entièrement consacrée à tout ceci. »
« Veuillez... »
« Malgré tout, je vais te demander si tu veux bien être mon élève. »
« Mais... »
« Je ne remets pas en cause la finalité de ton entraînement mais il me semble qu'il te manque quelque chose. »

Là, enfin, je pus en placer une, j'avais essayé à quatre reprises de me défendre, mais il avait à chaque fois empêché que cela ne se produise. En fait, j'aurais abandonné, si seulement cela n'avait pas produit un blanc dans notre conversation.

« Je ne sais pas ce qui vous fait dire cela, mais je ne crois pas que vous portez le titre de chaman parce que vous êtes un fou... J'aimerais quand même savoir pourquoi. »

Malgré toutes les marques d'insolence dont je venais de faire preuve, il ne me réprimanda pas. Pour la première fois de ma vie alors que j'agissais comme une petite fille, je ne subissais pas la colère de mes aînés.

« Je vois en ton Saïka et en ta manipulation du Finye que tu as manqué certaines choses durant ton apprentissage, tu t'es tellement démenée à devenir meilleure que tout le monde que tu n'as sans doute jamais remarqué le regard que les autres te portaient, ceux de ton âge sont rarement au-delà du stade d'Edoniel, il y a actuellement un Kitalië de ton âge, mais son Adrakil pense le soumettre à des épreuves qui pourraient le rétrograder. Tu as appris à te servir d'une arme, tu as appris à te servir de la magie, mais tu n'as pas appris à te servir toi-même. »

Je ne répondis absolument rien... Son charabia n'avait aucun sens pour moi, j'avais réussi ses épreuves, j'avais atteint le stade final, il était donc de mon plein droit de refuser. Mais puisque les adultes décident toujours pour les plus jeunes, j'ai répondu ceci.

« Alors je vous en prie, apprenez-moi ce qu'il me faut savoir. »

Je l'ai entendu murmurer quelques mots, à présent, je suppose que c'était « c'est mal parti. » qu'il avait chuchoté en voyant ma réaction.
Cet enseignement a duré un siècle, et il n'était pas terminé, mais sans doute Ekimus s'était-il lassé, en tout cas il avait déjà eu une influence énorme sur mon esprit, et surtout, m'avait appris à rire, de par d'innombrables jeux et activités...
Je vivais dans le même logement que lui, il me montra la coquetterie, la joie, et l'amour d'un père.



Kyrah 1126
Elfe de lune
Le Corbeau

elfe Par Polonëll Hal'Uechïr  le 27/05/2006 à 13:12

C'est très bien tout ça !
Bonne continuation !



[Sentinelle]
Elfe Noble

elfe Par Kyrah  le 30/05/2006 à 20:30

Chapitre 5 : l'avenir

Des années plus tard, dans une pièce sombre où semblait se discuter l'avenir du monde, deux personnes conversaient, énervées par une décision qui ne tombait pas.

« Voyons, qui voudriez vous prendre d'autre ? »
« Comment décider ? ...N'importe qui mais pas elle ? »
« Mais pourquoi ? »
« Voyons, elle est mentalement instable, et ce n'est pas moi qui l'ai dit le premier. »
« Elle est la seule à avoir été entraînée par notre chaman Ekimus. »
« Parce qu'elle était perturbée. »
« Elle a vécu un siècle avec lui ! »
« Et alors ? »
« Elle sait sans doute mieux que quiconque ses habitudes et ses ouvrages. »
« Voyons, elle avait quatorze an quand elle est devenue Ashka ! »
« Raison de plus pour dire qu'elle a des compétences tout à fait adaptées. »
...

La disparition d'Ekimus avait été douloureuse, le clan du corbeau se retrouvant sans maître, nous n'avions aucun autre choix que de nous cacher, et beaucoup refusaient, quand ils ne s'alliaient pas à l'armée du Dément, ils mourraient, notre groupe s'était tellement amoindri, nous devions être une cinquantaine quand tout revint à la normale.
Ce fut Marcus, chaman du clan du cheval qui vint nous annoncer qu'Ekimus était porté disparu, après avoir défait le Dément. Je n'étais pas loin quand il a annoncé la nouvelle, j'attendais chaque jour de le voir revenir, et voir cet homme à la stature imposante m'avait effrayée, comme si j'avais deviné qu'il n'était pas là pour nous annoncer une bonne nouvelle.
Seconde déchirure dans ma vie.
« Clan du corbeau, je suis ici pour vous annoncer la fin du règne du Dément, ainsi que la disparition de votre chaman. Ekimus est venu à bout d'Acrim du serpent. (Il attendit un peu avant de continuer) Si vous le désirez, le clan du cheval peut vous accueillir. »
Personne ne jugeait utile de répondre à cette proposition, nous étions né du corbeau, nous ne nous mêlerions jamais à un autre clan. Cependant, il nous fallait alors un guide, et ce serait aux Adrakil de décider qui pourrait assumer cette tâche, ils prirent plusieurs semaines à se décider, ils n'avaient pas énormément de choix, mais ils ne savaient tout de même pas qui pourrait assumer une telle position.

« Kyrah ? »

Celui qui avait eu en charge ma formation jusqu'à mes quatorze ans m'appelait, je descendis donc de mon arbre pour l'écouter, malgré que j'avais atteint le stade d'Ashka, en quelques sortes, il était toujours d'un certain côté mon maître.

« Les Adrakils ont pris une décision, et nous voudrions que tu sois là quand elle sera annoncée. »
« Je vous suit. »

En chemin, nous discutâmes un peu, principalement de mon apprentissage durant ces années où j'avais vécu avec Ekimus. Depuis la fin de mon apprentissage nous ne nous étions plus vus, il avait envie de savoir ce que j'étais devenue.

« Qu'est-ce que tu as appris à faire avec Ekimus ? »
« Hum, c'est une question piège ? »

Je lui souris. Il fut visiblement surpris, et je continuai, mon regard partant doucement pour le ciel qui s'était habillé de son plus beau bleu pour l'occasion.

« En fait, je crois que j'ai appris énormément de choses, même si je n'ai jamais combattu, ni jamais vraiment usé de ma Finye, sous ses ordres en tout cas. Il ne m'a pas appris à me battre, il m'a appris à vivre... Avec mes parents, j'ai appris à me forger le caractère et les rudiments de la survie, mais je n'ai pas appris à manger avec les doigts, à me mêler aux oiseaux, à chanter, à danser, ... C'est cela qu'il m'a fait découvrir. »
« Je vois... »

Songeur, il ne me posa plus de questions, il me demanda si j'allais bien, si je tenais le coup maintenant que j'étais seule chez lui, et plusieurs autres questions d'une banalité à mourir jusqu'à ce qu'on arrive à l'endroit de rendez-vous. Tout le monde était déjà présent, et mon sourire s'estompa quelque peu quand je vis que tous me regardaient. Ils me jaugeaient d'un oeil tantôt sympathique, tantôt mauvais.

« Viens par ici, Kyrah... »

Il me fit aller aux côtés des autres Adrakil, sans m'en dire plus.

« Clan du corbeau, voici celle que nous avons choisi pour être l'intendante chamane du corbeau. »

Le discours se termina ainsi, j'étais rouge de honte, qu'est-ce qu'il venait de dire ? Que je prenais la place d'Ekimus ? Qu'est-ce que ça voulait dire ? Il ne reviendrait donc plus jamais ? Enfin, le mot intendante signifiait bien ce qu'il voulait dire, j'avais ce poste jusqu'à son retour...
Tenter de paraître naturelle, tenter de faire comme si je m'y attendais, tenter de ne pas vaciller, tenter de montrer aux autres que j'aurai la force d'assurer cette tâche, tenter de leur montrer qu'ils peuvent avoir confiance en moi...
Mais pourquoi moi ?



Kyrah 1126
Elfe de lune
Le Corbeau