Heinrich parcourrait la forêt à grandes enjambées. Etant venu en ce lieu pour remplir un contrat sous le couvert de simples voyageurs, les Sombres Exécuteurs avaient tendu un piège à leur cible et l’avaient rapidement éliminée. Le temps passé chez les Chevaliers Noirs avait fait que le résultat était à la hauteur de la réputation que Constantin et lui voulaient donner à la guilde de mercenaires. Toutefois, un peu trop tête brûlée, Heinrich avait commit une erreur qui allait sans doute lui coûter cher : il s’était approché un peu trop près de Nahelli.

Apercevant un elfe solitaire dans les fourrés, il sortit sa lame et approcha à pas feutrés. L’elfe était assise là dans les bois et semblait en pleine admiration devant la beauté de la majestueuse forêt. Lorsqu’elle se retourna pour lui faire face, l’olympien courrait déjà vers elle avec la ferme intention de mettre un terme à sa vie. La malheureuse se défendit comme elle put bien que le combat fut inégal et l’olympien prit rapidement le dessus. Mais la forêt des elfes a des yeux et la présence d’un étranger en son sein avait énervé ses défenseurs. Des elfes sortirent des fourrés et se mirent à attaquer Heinrich. Les flèches et les fléchettes empoisonnées volèrent entre les troncs et criblant le corps meurtri de l’olympien. Mais même un esprit malade sait quand le nombre est contre lui, aussi, se promettant de revenir, il courut vers la rivière qui ne devait pas être si loin. La traque le faisait courir à en perdre haleine et pourtant chaque fois qu’il gagnait du terrain, il avait l’impression de sentir quelques instants plus tard le souffle de ses poursuivants.

Voyant la rivière s’approcher, il eut pourtant l’impression de les avoir semer. Une fois à celle-ci il se crut hors de danger mais c’était sans compter sur la sagacité de ses poursuivants. Après une petite heure de repos, une flèche venant se ficher à quelques centimètres de son oreille le ramena à la réalité des choses et il reprit sa course effrénée.

Les elfes poursuivaient leur ennemi, tirant flèches sur flèches, le lardant de blessures. Parfois Heinrich tendait une petite embuscade du mieux qu’il pouvait mais rarement avec beaucoup de succès tant la fatigue le gagnait du fait des nombreux coups qu’il avait reçus.

- Arg… la poisse, souffla t il alors qu’il était adossé à un arbre, une main serrée sur son abdomen dans un geste désespéré de retenir en lui tout ce sang qu’il répandait.

Les elfes non loin lui lançaient des promesses de mort et il commençait à se dire qu’il était fort possible que ce qu’ils disaient pouvait ne pas être totalement faux. A l’approche de ses poursuivants il se remit en route en boitant plus qu’en courant. Au détour d’un bosquet plus épais que les autres il tomba nez à nez avec un elfe aux vêtements trempés. Apparemment celui-ci venait de couper par le lac pour le rattraper. Pour toute discussion entre les deux antagonistes, l’elfe tira son épée de son fourreau et l’olympien se mit en garde. Les coups plurent sur lui et il tomba bientôt dans un profond fossé.

C’est alors que le fait le plus étrange qui ait eu lieu depuis longtemps arriva. Personne ne sait ce qui se passa pendant les minutes durant lesquelles l’olympien resta seul au fond du trou, toujours est-il que lorsque les elfes encerclèrent le fossé et le fouillèrent, ils ne trouvèrent nul trace d’Heinrich : il avait disparu.

hrp : joli récit de la situation, l'elfe mouillé te salue