Un réveil douloureux | |
Topic visité 668 fois Dernière réponse le 05/06/2006 à 14:20 |
![]() |
La nuit était tombée sur la forêt des Ombres, recouvrant les bois d'un épais voile noir. La deuxième saison venait de commencer et le ciel versait déjà ses larmes sur les arbres grisâtres. Les gouttes froides avaient fait plonger la forêt entière dans une vague de monotonie, leur rythme cadencé semblait être un refrain interminable dans cette obscurité. Un corps était étendu sans vie au pied d’un arbre. C’était une très jeune fille sauvage, entre l’enfance et l’adolescence. Dans l’écorce de l’arbre, au dessus d’elle, un pendentif en or était accroché et telle une sépulture, un mot était gravé : LYA. Sa longue chevelure blonde, aux reflets dorés, était tâchée du sang qui coulait d’une profonde blessure à la tempe. De nombreuses plaies couvraient sa poitrine et son ventre. Son corps, nu et meurtri, brillait sous la pluie et des petits ruisseaux d’eaux et de sangs mêlés s’étaient formés autours d’elle. Il n’y avait pas un bruit, seul le vent qui soufflait dans les branches semblait murmurer : « Lya, Lya… » Enfin, elle s’éveilla, avant même d’ouvrir les yeux, une douleur fulgurante lui traversa le crâne. Elle avait un goût amer dans la bouche, un goût de sang et de terre. Elle tremblait de froid dans la nuit glacée, allongée sur la terre, ruisselante de pluie. Elle ne bougeait plus parce qu'elle avait trop froid. Elle aurait voulu crier, appeler à l’aide, mais elle n’avait pas assez de force. Elle regarda le ciel qui déversait sa tristesse sur elle. Elle sentait le froid mordant, elle sentait la pluie ruisseler sur elle, elle entendait le vent dans les arbres qui murmurait à ses oreilles. Elle tenta de se relever mais elle était trop faible, ses yeux se voilèrent peu à peu, elle s’évanouit à nouveau. Lorsqu’elle reprit connaissance, la pluie avait cessé et le ciel s’était dégagé. La brume matinale s'effilochait délicatement, reculant devant l'astre radieux s'accrochant, comme avec regret, à une brindille, à une branche. L'odeur de terre mouillée, de feuilles et de sous bois, la végétation encore ruisselante et le ciel voilé de brume dégageaient une atmosphère mélancolique. Les feuilles laissaient tomber les dernières gouttes et le soleil jetait des regards coquets vers les arbres mouillés et transis. La chaleur, douce et caressante, des premiers rayons de soleil filtraient à travers le feuillage et venaient éclairer le visage de la jeune fille sauvage. |
![]() |
Bravo Lya ^^ j'ai hâte de voir la suite!! |
![]() |
Lorsqu’elle reprit connaissance, la pluie avait cessé et le ciel s’était dégagé. La brume matinale s'effilochait délicatement, reculant devant l'astre radieux s'accrochant, comme avec regret, à une brindille, à une branche. L'odeur de terre mouillée, de feuilles et de sous bois, la végétation encore ruisselante et le ciel voilé de brume dégageaient une atmosphère mélancolique. Les feuilles laissaient tomber les dernières gouttes et le soleil jetait des regards coquets vers les arbres mouillés et transis. La chaleur, douce et caressante, des premiers rayons de soleil filtraient à travers le feuillage et venaient éclairer le visage de la jeune fille sauvage.
Elle ouvrit les yeux, lentement, d’abord éblouie par la lueur de l’astre, elle posa sa main devant ses yeux, pour se protéger de la lumière. Son mal de tête ne l’avait pas quitté et d’un geste lent, elle toucha l’endroit d’où provenait la douleur et se rendit compte qu’elle était sérieusement blessée. Elle se sentait lucide et pourtant elle était comme enveloppée dans un épais brouillard. Dans un effort considérable, elle s’adossa contre l’arbre. La brise matinale vint caresser sa peau nue, elle ferma les yeux. Une multitude de questions surgirent immédiatement dans son esprit. « Où suis-je ? Pourquoi suis-je blessée ? » Une question revenait, plus souvent que les autres, plus pesante, plus oppressante, plus angoissante : « Qui suis-je ? ». Des larmes se mirent à couler sur ses joues, Ce n’était pas des larmes de peine, mais des larmes de désespoir. Elle était terrifiée, elle avait mal, elle avait peur. Après avoir pleuré tout son saoul, elle s’efforça de se calmer et de détendre son corps, de détendre ce corps qui la faisait tellement souffrir. Après quelques instants, elle se rendit compte qu’elle n’avait perdu qu’une partie de sa mémoire. En effet, bien qu’elle ne possédât aucun souvenir personnel, elle avait conservé sa mémoire collective. Elle savait qu’elle était une fille sauvage, une enfant de Gaïa. Elle se souvenait parfaitement de son peuple, de ses coutumes et de ses fêtes, pourtant tout lui apparaissait avec une certaine distance. Elle se ressaisit et regarda autours d’elle. « Je connais cette forêt, c’est la Forêt des Ombres ». Soudain, des brides de souvenirs refirent surface : Elle se revoyait très nettement accompagnant son peuple dans le traditionnel Pèlerinage au fleuve de Gaïa. Elle regarda plus attentivement la forêt, la végétation était florissante, les feuilles étaient vertes et fraîches, les animaux s’activaient doucement autour d’elle et la nature était bruissante de vie. Il n’y avait aucun doute, la deuxième saison venait de commencer. « Est-il possible que mon peuple ait été attaqué alors qu’il se rendait au fleuve Gaïa pour rendre hommage à notre mère ? » Cela lui semblait inconcevable. |
![]() |
Il fallait qu’elle rentre à Luminae dans l’espoir de trouver des réponses à toutes ces questions. Elle ne savait pas à quoi, ni comment, mais elle avait survécu, ce n’était certainement pas pour se laisser abattre maintenant. Tel un feu qui se ranime, elle sentit monter en elle la volonté de vivre et surtout la volonté de comprendre.
Elle était très faible mais elle savait qu’elle pouvait compter sur ses impressions. Elle décida de suivre son instinct de conservation qui était à son paroxysme dans cette situation. Tous ses sens étaient en éveil, son corps était au garde-à-vous, les muscles de ses longues jambes tressaillaient et semblaient prêts à la faire bondir à la moindre alerte. Elle sentait au fond d’elle-même qu’elle saurait quoi faire si elle se retrouvait en situation périlleuse. Les quelques gouttes de sang qui vinrent s’écraser sur sa cuisse la sortirent de ses réflexions. Il fallait impérativement qu’elle arrête le saignement. Elle ignorait comment mais d’instinct, elle sut quelles plantes lui seraient nécessaires. Elle se redressa, un peu trop vite et la tête se mit à lui tourner. S’agrippant à l’arbre elle remarqua le collier et le mot gravé dans l’écorce. ![]() Elle prit le pendentif, le regarda longuement et d’un geste qui trahissait l’habitude, elle l’attacha autour de son cou. Elle lut l’inscription, ce mot, qu’elle répéta plusieurs fois à haute voix, sonna à ses oreilles avec une familiarité déconcertante. Spontanément elle décida que c’était son nom. D’une main adroite, elle écarta les hautes herbes et trouva rapidement la plante médicinale qu’elle cherchait. Elle n’eut guère besoin de réfléchir, ses mains préparèrent naturellement la potion de soin. Elle soigna la blessure de sa tête avec adresse et rapidité. Une fois sa plaie pansée, elle s’occupa de cacher sa nudité. De grandes feuilles liées entre elles formèrent une tunique et lui rendirent une allure décente. Elle savait que les soins qu’elle avait improvisés ne la maintiendraient pas en vie très longtemps, elle devait donc se rendre à Luminae et trouver un soigneur. Il ne lui fallut que quelques instants pour trouver un sentier familier. Pour les voyageurs perdus, les immenses arbres qui emplissaient la forêt des Ombres se ressemblaient tous, mais pour Lya et son peuple, chaque arbre était unique et possédait une signature qui lui était propre. Lya marchait depuis plusieurs heures lorsqu’elle arriva au bord du Fleuve de Gaïa qui serpentait dans la Forêt des Ombres. Exténuée, elle se laissa tomber sur le rivage. Elle approcha son visage de la surface de l’eau pour se désaltérer. Ce qu’elle vit dans son reflet lui était totalement inconnu. Du bout des doigts, elle suivi le contours de son visage, elle ne se reconnaissait pas. Un voile de tristesse passa devant ces yeux et des larmes se mirent à couler le long de ses joues. Comme pour chasser sa peine, elle s’aspergea un peu le visage. Elle nettoya sa blessure qui avait cessé de saigner et refit le pansement. L’eau fraîche lui avait fait du bien mais elle se sentait de plus en plus faible. Il fallait qu’elle rentre au plus vite à Luminae. |
![]() |
Cours, petite Lya, cours!!!!
HRP/ La suite!!! vite!!! ![]() J'aime! ...Emmenez-moi, où coule la bière, emmenez-moi au pays des tonnelles...
Zerk, Grand Maître dans l'Art Délicat du Tabouret de Comptoir(De Zagnadar!!!)... [Alcoolique Migrateur] |
![]() |
Elle reprit donc sa route. S'enfonçant dans le sous-bois de plus en plus épais, au couvert des chênes et des châtaigniers, Lya aux aguets avançait péniblement en direction de Luminae. D'immenses fougères et des fleurs fabuleuses, aux pétales épais gorgés de nectar remplacèrent la bruyère. Les cris des oiseaux parés de myriades de couleurs résonnaient longuement dans les branches des magnolias. La terre était remplie de parfums naturels et les fragrances jusqu'alors suaves devenaient entêtantes, dans une moiteur pénible. La terre molle rendait le pas de Lya difficile et la flore agitée par son passage réagissait. Des mares glauques se formaient, des racines se soulevaient, des feuilles larges comme un drap se tendaient, avides… Un vent tiède chargé d’humidité avertit Lya, Luminae n'était plus très loin…
La cité encore cachée parmi la végétation commençait à apparaître. Elle apercevait les ponts de lianes tressées qui enjambaient les flaques de boue. Elle allait pouvoir se reposer. Cependant l’inquiétude refaisait surface. La paix qui régnait dans la Forêt des Ombres lui conférait un certain apaisement. Tels des gardiens, il lui semblait que le sous-bois épais, les chênes, les châtaigniers, et les magnolias l’avaient accompagnée depuis son réveil et avaient veillé sur son chemin. En même temps que l'air étouffant s'allégeait, que les roseaux peuplés d'échassiers remplaçaient la mangrove pour laisser place à Luminae, ses angoisses réapparaissaient. Luminae était là, devant elle, Luminae, et ses palétuviers d'une taille extraordinaire, son réseau complexe de chemins de branchages, comme autant de toiles d'araignées s'entrecoupant. Mais aussi Luminae et ses habitants. « Va t-on me reconnaître ? » Elle franchit les portes de Luminae légèrement sur ses gardes. Cet espace soudain dégagé diminua sensiblement les forces qui lui venaient de la luxuriante végétation. La fatigue et la douleur se faisaient de plus en plus sentir, pourtant elle redressa les épaules et avança, seule à travers la cité. Ses pieds nus sur les chemins de branchages faisaient un bruit mat. Malgré l’heure tardive, elle avait marché toute la journée, elle croisa quelques hommes sauvages. Elle sentit des regards s’attarder sur sa tenue très dénudée et des murmures parvinrent jusqu’à ses oreilles. Mais elle continua à avancer. En arrivant sur le liseré d'or qui borde la Mer d’Emeraude, elle sentit ses dernières forces l’abandonner. La plage de sable blanc et de coquillages d’or, la mer qui venait lécher ses pieds, tout vacillait devant ses yeux. Tout se brouillait, les cris des mouettes qui nichaient dans les arbres au bord de rochers et puis ce bruit, ce bruit si paisible, si particulier. Ce bruit de va et vient des vagues, ce bruit qui lui donnait envie de dormir, de ne plus penser à rien. Dans sa tête il n'y avait plus rien, juste le son des vagues qu'elle écoutait. Elle s’écroula sur le sable froid. |
![]() |
HRP : Merci pour les compliments.
J'espère que vous aurez autant de plaisir à me lire que j'en ai eu pour écrire cette histoire. |
![]() |
^_^ Qu'elle suspence! |
![]() |
...Lya, la douceur hypnotique, le souffle fragile du récit et la délicate poésie.
Merci ! "L'esprit est la plus riche des mines, plus on y creuse et plus on y trouve de riches subtilités"
[GTN-Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs] [Coconuts Baroudeur de 122 ans][avec Sirocco "Kroak!"] |
![]() |
HRP: Merci pour ses louanges, je me demandais si je postais la suite aujourd'hui ou si j'attendais demain... ![]() A votre avis? |
Par Google   |
![]() |
hrp : bah là à l'heure qu'il est en france je dirais aujourd'hui, donc le demain du jours où tu as posté la question ^^ |
![]() |
Deux jeunes hommes sauvages, qui rentraient chez eux, découvrirent son corps glacé. Ils essayèrent de la réveiller, mais sans succès. Ne pouvant la laisser seule dans cet état, ils furent contraints de la ramener chez eux.
Pendant deux jours et deux nuits, à tours de rôle, ils veillèrent sur Lya et lui apportèrent tous les soins nécessaires. Le second jour, une forte fièvre leur fit craindre le pire, le sommeil de leur protégée, paisible jusque là, fut violement perturbé. Le visage moite, Lya marmonnait des sons incompréhensibles puis se redressait brutalement en poussant des hurlements de terreur à glacer le sang, avant de sombrer à nouveau dans un sommeil agité. A l’aube du troisième jour, les potions des deux hommes sauvages vinrent enfin à bout du mal qui rongeait Lya. Le soleil commençait à poindre à l’horizon, le visage serein de la jeune fille faisait presque oublier la nuit tourmentée qu’elle venait de passer. La lumière qui pénétrait les hauts arbres, venait éclairer le hamac de Lya. Le morceau d’étoffe qui la couvrait, épousait parfaitement les courbes naissantes et déjà sensuelles de son corps. Elle ouvrit les yeux et son regard affolé se posa sur le visage endormi d’un des jeunes hommes qui la veillait. Pendant un moment, Lya se sentit apaisée, c’était comme si la présence du jeune sauvage effaçait un court instant toute l’angoisse qui l’étreignait. Elle se redressa et regarda autour d’elle. Elle se trouvait dans une petite pièce à mi-hauteur entre ciel et terre. La vue offrait un tableau de toute beauté, le temps semblait s’être arrêté, la rosée du matin perlait sur les branches du magnifique magnolia qu’elle pouvait apercevoir à travers la cavité qui servait de fenêtre. La clarté qui filtrait à travers les branchages, lui indiqua qu’il était encore tôt. Son regard revint sur l’homme sauvage qui venait d’ouvrir les yeux. |
![]() |
continue Lya ^^ |
![]() |
- B’jour, moi c’est Ishalawanda, Ish pour faire plus court.
- Où suis-je ? - En sécurité, t’inquiètes. Y’a un cours d’eau en bas, t’as qu’à y descendre te rafraîchir. Tiens, pour t’habiller, c’est tout c’qu’on a. Il lui remit une longue chemise d’homme. Lya était intimidée par les manières un peu brusques du jeune homme, mais cependant elle ne se sentait pas en danger. Lorsqu’elle voulu se lever, elle se rendit compte qu’elle était complètement nue. D’un geste qui trahissait sa gêne, elle s’enroula dans l’étoffe, pris la chemise et suivi Ishalawanda. Elle découvrit leur résidence. Quatre gigantesques palétuviers étaient reliés entre eux par de solides passerelles de bois. Dans chacun de ces arbres, les trous naturellement formés avaient été aménagés en petites chambres sur différents niveaux. Au centre de ces quatre arbres, une plate-forme était suspendue à une trentaine de mètres du sol. Sur ce palier une hutte en bois, en chaume et en boue séchée avait été construite pour accueillir la salle qui servait de lieu de vie. De longues lianes permettaient également de se balancer d’une chambre à l’autre ou de se laisser glisser jusqu'à la terre ferme. ![]() Du haut de la plate-forme, Ishalawanda lui montra le petit cours d’eau qui sinuait derrière leur arbre puis il pénétra dans la hutte. Elle se saisit d’une liane et se laissa descendre doucement jusqu’au sol. Elle ne connaissait pas ce coté de la ville. Les arbres étaient immenses, les feuilles paraissaient être en or ou en argent, des oiseaux chantaient et volaient de branche en branche, l’herbe était d’une infime douceur et de petites fleurs violettes formaient un grand tapis coloré, c'était un endroit envoûtant. Le ruissellement de l’eau enchantait ses oreilles, une cascade sortait de la pierre et s’écoulait dans un trou d’eau qui paraissait d’une profondeur infinie. Au bord du ruisseau, elle laissa tomber le morceau d’étoffe sur le sol, elle secoua sa chevelure et pénétra lentement dans le ruisseau. Elle s’enfonça dans l’eau froide et cristalline jusqu’au nombril. Elle s’arrêta et respira profondément pour profiter du doux parfum de la rivière. Elle s’aspergea un peu le visage et les épaules, puis plongea gracieusement sous la surface. Elle se baigna pendant un long moment, ses longs cheveux blonds s'étalant à la surface, bercée par la mélodie du vent et des oiseaux. ![]() Elle nagea jusqu’à une petite cascade et se plaça sous l’eau tombante. Sa tête partit un peu en arrière sous la caresse de la cascade. Elle se sentait revivre, la pureté de cet endroit la ressourça, elle sortit du cours d’eau, l’eau qui coulait le long de ses son corps, dessinaient des petits chemins sur sa peau dorée. Elle s’allongea un moment dans l’herbe, au soleil pour se faire sécher. Pendant qu’elle écoutait le bruit prenant et incessant de la cascade, une légère brise, typique du Chant du Renouveau, vint entourer son corps nu d’une agréable douceur et fit voleter ses cheveux encore humides. |
![]() |
HRP/
C'est super reposant et dépaysant...et en plus c'est poêtique... Bah ...Moi j'ailme pas les poêtes!!! ![]() Signé: le Schtroumph Grognon ![]() ...Emmenez-moi, où coule la bière, emmenez-moi au pays des tonnelles...
Zerk, Grand Maître dans l'Art Délicat du Tabouret de Comptoir(De Zagnadar!!!)... [Alcoolique Migrateur] |
![]() |
Je dois le prendre comment? ![]() Non mais c'est bon j'ai compris la plaisanterie, enfin j'espère que c'en est une ![]() Signé : la Schtroumphette qu'a pas d'humour ![]() |
![]() |
^^c'est cool j'aime beaucoup lya, t'as vraiment une jolie plume ^^ continue !! |
![]() |
J'ai beau être nain, et donc rustre aux yeux des autres races,
je ne peux m'empêcher d'imaginer flâner à l'ombre de ces palétuviers géants et admirer le coucher de soleil et ses relets rouges dorés et argentés sur les feuilles, bercé par le chant de l'eau... Gnmpff!!! comment ça j'suis une chochotte ![]() ![]() "L'esprit est la plus riche des mines, plus on y creuse et plus on y trouve de riches subtilités"
[GTN-Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs] [Coconuts Baroudeur de 122 ans][avec Sirocco "Kroak!"] |
![]() |
Elle se releva, acheva de se sécher avec le morceau d’étoffe et enfila la chemise. Elle remonta dans l’arbre et se dirigea vers la hutte centrale. Ishalawanda s’y trouvait en compagnie d’un autre homme sauvage. Une odeur sucrée vint chatouiller ses narines, elle se rendit compte qu’elle était affamée. Ishalawanda lui dit d’entrer et lui présenta Shub. Sur la table, des fruits plus beaux les uns que les autres étaient éparpillés.
- Allez, manges, faut reprendre des forces. Lya, telle la petite fille qu’elle était encore peu de temps auparavant, obéît sans discuter. Elle s’assit et mangea sans dire un mot. Les deux jeunes hommes respectèrent son silence et la regardèrent manger sans poser de question. Lya reprenait des couleurs et des forces, et une étincelle de vie refit surface dans ses grands yeux. Une fois rassasiée, elle se tourna vers les deux hommes. Son regard passait de l’un à l’autre, comme si elle voulait lire en eux. Elle sentit qu’ils ne lui voulaient aucun mal et qu’elle pouvait leur faire confiance. Elle leur dit qu’elle pensait que son nom était Lya et elle se mit à leur raconter son réveil douloureux dans la Forêt des Ombres. A la fin de son récit, Ishalawanda lui expliqua en deux mots comment ils l’avaient trouvée au bord de la Mer d’Emeraude, alors qu’ils rentraient chez eux. Lya les questionna alors sur le pèlerinage au fleuve de Gaïa : « Y avait-il eu des incidents quelconques ? » Les jeunes hommes sauvages, surpris par ses propos, répondirent par la négative d’un mouvement de la tête, le pèlerinage s’était déroulé sans encombre. Lya fut secrètement déçue par cette réponse, elle pensait avoir trouvait la clé de son amnésie, elle s’était trompée. Elle était à nouveau confrontée au néant qui régnait dans sa tête. Au bout de quelques jours, Lya avait repris des forces et s’apprêtait à s’en aller. Ishalawanda vint la trouver dans sa chambre - Tu peux rester s’tu veux, la maison est grande et tu nous déranges pas. Lya, un peu surprise, accepta avec beaucoup de gratitude. Elle se sentait bien dans ce foyer, les deux jeunes hommes bien qu’assez renfrognés, étaient vraiment gentils avec elle, et de plus, elle n’avait nulle part où aller. |
![]() |
Ce fut quelques jours plus tard que Lya découvrit la véritable raison de cette hospitalité. Elle avait découvert un dessin représentant une petite fille et avait questionné Ishalawanda. Il lui raconta très brièvement que leur soeur avait disparu lors de la sanglante guerre avec les Olympiens. Avant que les ennemis quittent les terres des hommes sauvages, un groupe d’Olympiens avait enlevé la petite. Depuis lors ils n’avaient aucune nouvelle. Shub avait été profondément atteint par cette disparition car il était très proche de la benjamine. Or Ish avait remarqué que depuis que Lya était chez eux Shub avait l’air moins triste, peut-être que sa présence comblait un peu l’absence de leur petite sœur. Lya comprenait à présent qu’elle avait été accueillie comme une petite sœur dans cette maison. Elle sentait qu’elle avait peut-être trouvé avec Shub et Ish une seconde chance de se créer une nouvelle famille. Sous leur aspect solitaire et bougon ces deux hommes sauvages cachaient bien profondément un cœur en or. Même si le reste du monde ne le découvrirait jamais, elle sentait que Ish et Shub étaient des être bons.
Elle se sentait bien dans ce foyer, pourtant, elle refusait de sortir et de rencontrer des gens. Elle avait déniché dans une des pièces de la maison un véritable trésor. La pièce assez petite et sans ouverture sur l’extérieur contenait un vieux coffre qui renfermait des parchemins et de grandes étagères qui ployaient sous le poids des nombreux livres entreposés. Cette bibliothèque s’était constituée depuis plusieurs générations dans les familles de Shub et Ish. Elle était impressionnante de part sa diversité et sa quantité. Il y avait de très vieux grimoires qui recueillaient toutes sortes de sortilèges, de rituels, d’incantations et des préparations de potions et d’élixirs. Tout un pan de la bibliothèque était consacré à la botanique, l’herbologie et l’alchimie ( l'Alchimie est un art occulte qui se transmet par tradition écrite ou orale et qui a pour but de retrouver les secrets perdus de la Nature ). Quant aux ouvrages qui traitaient de l’histoire d’Olympia, de ses mythes et ses légendes ils étaient entassés dans un coin de la pièce. L’épaisse couche de poussière qui recouvrait les livres et les étagères témoignait de l’absence de passage dans cette pièce. Cela faisait bien longtemps que personne n’avait pénétré ces lieux. Lya aménagea cette pièce de manière confortable. La bibliothèque devint très rapidement son sanctuaire. Elle passait ses journées, à plat ventre, à dévorer ces livres qui la passionnaient. De temps en temps elle sortait de son repère pour grignoter une pomme ou pour travailler sur la robe qu’elle se confectionnait avec les bouts de tissus qu’Ish et Shub lui avaient ramenés. Depuis combien de temps était-elle hébergée ici ? Des semaines, des mois, des années, elle ne le savait plus, mais cela n’avait pas d’importance. Depuis quelques temps son sommeil était perturbé par des cauchemars dont elle n’avait aucun souvenir. Alors elle dormait peu, et passait une grande partie de la nuit assise à observer les étoiles au-dessus de ses terres natales. Elle avait parfois l'impression, la nuit, après s'être réveillée d'un nouveau cauchemar, qu'elle avait manqué quelque chose, que si elle avait gardé les yeux fermés quelques secondes de plus, elle aurait enfin trouvé un sens à ses cauchemars. |
Par Google   |
![]() |
Bah moi je connais déjà toute l'histoire ![]() C'est toujours un plaisir de te lire Lya ![]() T'as un style magnifique et tellement reposant... Mais je vais arreter la, tu as déjà eu trop de compliment sur cette chronique ^^ |
![]() |
Une nuit, comme beaucoup d’autres nuits, Lya se réveilla en sueur dans sa chambre. Assise sur sa couche, elle resta un instant la bouche grande ouverte à respirer autant qu’elle le pouvait l’air frais de sa chambrée en cette froide nuit printanière. Ce n’était qu’un cauchemar, rien qu’un cauchemar, encore un cauchemar. Essuyant les gouttes de sueur qui perlaient à son front, elle soupira et sortit les jambes du hamac. Elle se redressa, et se servit une coupe d’eau qu’elle porta à ses lèvres. Puis, elle sortit dehors. L’air était froid et un léger vent traversait Luminae. On pouvait apercevoir les étoiles, paillettes scintillantes dans le voile nocturne, et la lune, qui en cette nuit, ne formait qu’un croissant lumineux.
L’espace d’un instant, elle se perdit dans l’immensité de la voûte céleste. Elle aurait voulu voir au delà des étoiles, contempler le vide infini. Elle baissa la tête et laissa s’échapper de grosses larmes. D’un geste de la main, elle essuya les larmes qui coulaient sur son visage, elle venait de prendre une décision. Il fallait recommencer à vivre comme avant, avant ce trou noir dans sa tête. Le temps où elle s’était renfermée sur elle-même devait être révolu. Elle prit une profonde inspiration puis, elle regagna sa couche, pour terminer sa nuit… L'aube naissante miroitait dans milles gouttes de rosée, scintillantes dans la lumière d'un jour nouveau. Le lendemain matin, Lya annonça à Ish et Shub qu’elle désirait s’inscrire à l’école de magie : Chant de Gaïa. Les deux jeunes hommes sauvages qui la poussaient depuis quelques temps à sortir, accueillirent cette nouvelle avec plaisir car ils commençaient à se faire du souci. Sa robe était enfin terminée. Elle la revêtit. Ses formes féminines étaient agréablement mises en valeur, sans être provocantes pour autant. Deux anneaux d’or fin ornaient sa tenue. Le premier la ceignait juste en dessous d’un sage décolleté et le second épousait les courbes de ses hanches. Le bas de la robe qui venait frôler la pointe de ses pieds possédait de longues fentes qui laissaient entrevoir le galbe de ses cuisses. Elle retira le pendentif de son cou et l’attacha au niveau de la ceinture, elle était prête, prête pour affronter Luminae. ![]() Lorsqu’elle sortit de sa chambre, Ish et Shub en eurent le souffle coupé. La jeune fille aux courbes harmonieuses qu’ils avaient devant les yeux n’avait plus rien avoir avec celle qu’ils avaient trouvée et qui traînait en chemise d’homme et se terrait dans la bibliothèque. C’était comme si, ils voyaient Lya pour la première fois. Ils n’eurent point besoin de la complimenter, leur regard en disait long. Aussitôt touchée, le feu lui monta aux joues. Elle leur sourit, se retourna, attrapa une liane et disparut vers le sol en un clin d’œil. |
![]() |
Les premiers jours de Lya, hors de la maison, furent difficiles, car elle ne connaissait personne. Très vite elle fut surnommée « celle qui ne parle pas ». Mais, au fils des jours, elle apprit à se faire respecter. Elle faisait preuve de talents très prometteurs. Ces dons lui permirent de retrouver une certaine confiance en elle. La barrière qu’elle avait dressée, toute seule, entre elle et le reste du monde finit par céder. Elle laissa les autres venir à elle et sa nature calme et réservée plut, et elle se sentit enfin acceptée au sein de l’école.
Pendant plusieurs années, elle étudia sérieusement à l’école de Gaïa. Il s’avéra que son potentiel magique était assez développé, mais il lui faudrait encore beaucoup d’années d’études et d’expériences pour maîtriser la totalité des sorts disponibles à Luminae. Pourtant elle sentait sa puissance magique croître au fond d’elle-même. Le lien ténu qu’elle entretenait avec Gaïa semblait prendre en force et en solidité, elle savait désormais entendre le murmure de la Terre Nourricière. Elle avait très vite trouvé sa voie, elle voulait devenir une Fille de Gaïa. Elle avait appris à cultiver le lien avec la Terre d'une manière quasi viscérale. Au plus profond des forêts ou entourés d'eau, elle baignait dorénavant en symbiose des forces de Gaïa et retrouvait en quelques heures de repos toute sa vigueur. A défaut de retrouver son passé, Lya s’était lancée à corps perdu dans la construction d'un avenir et elle était prête à affronter le monde. Peut-être qu’un jour quelqu’un la croiserait et la reconnaîtrait, mais elle ne voulait plus y penser, elle avait fini par tourner la page. « Demain est un autre jour » devint sa nouvelle philosophie. |
![]() |
Quel belle chronique! je la découvre seulement maintenant caché sous toutes les autres et je suis pas déçue! J'hésite entre l'admiration et la jalousie tellement c'est bien écrit! ^^
A priori et d'après de source sûr une suite serait envisagée... Pressons pressons ! Encore bravo. "La féminité est un art de vivre !"
Elfe des Lunes/Adoptée des Loups/fille de Kowü/soeur de Labyala [Membre des Rôdeurs des Lunes avec Nippalur, Labyala, Khelefkin, Takila et Elwë] |
![]() |
Merchi, Nävis, pour ton pitit message bien sympatoche, mais surtout MERCI pour ton joli dessin. Je crois qu'on peut te féliciter, car tu as réussi, à mettre en image ce que j'avais dans la tête.. et c'était pas évident ![]() |
![]() |
Voilà, je cloture cette chronique, qui est suffisament longue... Vous trouverez la suite ici.
Merci de m'avoir lue, je sais qu'il fallait du courage pour arriver tout en bas! |