Une élection pas comme les autres | |
Topic visité 312 fois Dernière réponse le 14/11/2007 à 18:29 |
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Je me trouvais devant une situation bien difficile. Il était temps de voter pour élire le consul de Na’helli.
Sylia me répétais-je Sylia as tu perdu la tête ? Qu’est-ce qu’il te prends depuis que tu es rentré en ville ? Voila que tu t’égares, tu veux devenir ce que tu as toujours détesté… Notre rencontre avait été brève, à la sortie d’une banque, une étrange silhouette m’avait bousculé mais s’était arrêtée net lorsque mon bâton s’était posée sur son ombre. -personne ne vous a appris la politesse ? Un regard étrange rempli d’intrigue lui répondit -personne ! Surpris par se regard envoutant, je la regardais pleine de questions si bien qu’elle me lança dans un soupir : -reviens ici ce soir ! Et elle disparut. Intrigué par ce personnage je repensais à cette situation toute la soirée. Qui est cette elfe ? Quelques heures plus tard Sylia était la, assise près d’un arbre. -je me demandais si tu allais venir, suis moi. Après quelques longues minutes de marche à travers la ville, nous nous retrouvâmes sur les remparts de notre cité. Ici la forêt des cendres s’étendait à perte de vue. Elle m expliqua qu’elle étouffait dans cette ville. Qu’elle voulait partir, fuir ces lieux et vivre en dehors de toutes règles, comme bon lui semble. Je suis restée à l’écouter refaire le monde sur ces rempart entre deux mondes, près du monde des songes. Plusieurs nuits sont passées à contempler la forêt et à projeter des aventures imaginaires -si tu pars je viendrais avec toi Je me souviendrais toujours de ce sourire moqueur et de cette phrase : « tu fais parti de ce monde, que ferais-je de toi ? » Sylia m’intriguais de plus en plus, nous nous somme revus plusieurs fois, toujours sur notre balcon du ciel. Puis un jour plus de nouvelles. Sylia était partie vivre son rêve, et je l’imaginais, du haut des murailles, dans la forêt vivre sa vie, son aventure avec la nature. -Ewi … EWI Une voix me sortie de mes rêveries. -Ewi dépêche toi tu comptes dormirai ici ? -J’arrive Milit Dine … j’arrive. Glissant le nom de Sylia dans l’urne, je pensais « prends soin de toi Sylia, tu sais se que tu fais, nos chemins se séparent. A bientôt » J’ai passé les nuits qui suivirent les résultats sur les murailles, nostalgique. Sur la poussière des remparts, J’écrivis mon nom « Ewilan Lomé » et d’une caresse effaça mon nom de famille. « Je pars ». |
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Ewilan... Cela faisait maintenant plusieurs saisons que Sylia n'avait plus eu de nouvelles de son ancienne amie. La consule ne connaissait que trop bien les raisons de cette soudaine absence... Et ces raisons l'obsédaient.
C’était ces mêmes raisons qui faisaient fuir les animaux sauvages à son approche, ces mêmes raisons qui rendaient bien souvent sa pie d’un caractère exécrable, ces même raisons, encore et toujours, qui chassaient ses nuits de tout rêve chaleureux. L’elfe s’était réveillée en sursaut, suite à un de ses habituels cauchemars : elle nageait au milieu d’eaux noirâtres et était happée par un tourbillon. Non… pas happée… Elle y plongeait, sans qu’aucun courant ne l’y pousse. Sa bêtise. Juste sa propre bêtise. Et aussi un orgueil incommensurable. L’elfe s’était réveillée en sursaut, les yeux ternis de honte, les mains moites et le front luisant. Immédiatement, Luvia la Pie avait voltigé jusqu’à son épaule et s’était frottée tendrement contre sa joue. « Toi, je sais ce que tu essayes de me dire... » susurra-t-elle à l’oiseau. Ewilan l’avait quittée. Peut-être. En réalité, c’était surtout elle qui avait quitté Ewilan. Elle l’avait quittée peu à peu en oubliant qui elle était, en oubliant ce pour quoi elle était redevenue Sylia Leïthael, noble parmi les nobles, consule elfique attachée par-dessus tout au prestige de sa cité. « Mais toi, tu le sais n’est-ce pas ? Tu le sais que je n’ai pas perdu de vue mon objectif ! Je veux me venger… C’est tout. Et c’est pour toi aussi. C’est pour toi, Luvia ! » La pie émit un strident grincement de bec et battit des ailes, fouettant sans vergogne le visage de sa maîtresse. « Arrête ! C’est stupide ! Je n’aime pas cette vie, et c’était prévu ! » L’animal s’envola pour aller se percher sur une poutrelle en secouant la tête. Les serres lacéraient le bois. « Tu sous-entends peut-être que je leur ressemble ? Eh bien tu te trompes ! D’ailleurs je ne sais pas pourquoi je perds mon temps avec toi, tu n’es qu’une pie après tout, et moi je parle toute seule… Ca t’amuse ? Oh, Luvia… Si seulement tu pouvais… m’aider un peu… » Des images s’imposaient à l’elfe guerrière. Ses amis nobles défilaient devant ses yeux un à un. Pas ses amis, ses connaissances. Elle ne devait pas avoir d’amis, le piège se refermait, elle se sentait tomber… Soupirant, elle se laissa choir sous le drap tout de dentelle et de soie. « Un jour Ewi, un jour nous nous reverrons… » murmura-t-elle avant de se rendormir. |
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-Ewi, Ewi, nous devons partir pour Luminae, la ville de nos alliés est en danger devant les armées géante et naine, les elfes partent la défendre. Polo et moi partons devant, tu te joins à nous ?
Cette mission de défense est une aubaine pour les Gardiens des Cendres, cela pourrait permettre de laisser les troubles et les menaces de dissolution de notre groupe. L’armée elfe, les HS et un nain nomade étaient au pied des murailles de la ville des hommes sauvages, trop tard, trop tard devant la barbarie Géante, la ville était déja tombée. Ce jour là, ce ne fut pas la seule défaite. Killiana était en train de récupérer un à un les blasons GDC que nous portions fièrement depuis si longtemps, en quelque sorte une partie de nous. Un souffle de liberté qui s’envolait dans les souvenirs lointains. « bon bin les gars on a plus qu’à rentrer à la maison, nous n’avons plus rien a faire ici, on se rattrapera sur les Rebelles, faut bien qu’ils servent un peu … » Ewilan qui avait depuis bien longtemps abandonné la vie en ville au profit de l’air frais de la campagne et la liberté de la foret de cendre, tourna doucement la clé dans la serrure, il serait idiot de soulever toute la poussière d’un seul coup et de ne plus rien voir pendant une semaine, tout le monde s’apercevrait alors de son retour en ville qu’elle voulait discret. Une lettre l’attendait, bien posée sur la commode. « qui peut bien avoir cette adresse ? Il n’y a même pas de poussière sur l’enveloppe » Dans ce pli, un petit mot « Bienvenue chez toi, bon retour en ville Sentinelle Ewilan Lomé» « Lomé » cela sonnait comme un coup de tonnerre, personne ne l’avait appelé par ce nom depuis si longtemps, depuis le jour ou elle avait rejoint les GDC pour fuir la ville sans laisser de traces. Et une plume, une plume de pie… cette signature était nette : Luvia... Sylia était passée par la mais quand ? Quand avait-elle su pour son retour ? Sentinelle ?, un nouveau blason ? si rapidement ? Trop de questions pour ce soir. Ewi passa sa main sur les armoiries de sa famille, « Lomé ». Dans ce cocon de douceurs, elle sortie et enfila une longue robe élégante empreint de nostalgie, se laissa porter par les souvenirs. « Merci Sylia, nous allons pouvoir nous retrouver, enfin » |
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[Hrp: Répondre en retard à ce point, c'est mal...]
Sylia n’avait pas revêtu de tenue particulièrement seyante. Surtout pas ce jour-là, ce jour où enfin elles allaient se revoir. Ewilan aurait devant elle la même Sylia qu’autrefois. Sylia la fière, l’insoumise, l’insaisissable Sylia en armure noire. Tant d’années… Bientôt elle atteindrait la clairière, mais ses pas ralentissaient sans qu’elle n’y puisse rien, son ventre se contractait, sa gorge se nouait, tout son corps semblait vouloir éviter les inéluctables retrouvailles. Cette constatation lui arracha un sourire. Evidemment qu’elle ne voulait pas y aller ! La situation était si risible ! Elle se revoyait avec son ancienne amie, en haut des murailles, rêvant de liberté et de bohème… Et tout ça pour quoi ? Qu’étaient-elles devenues ? L’une s’était faite élire Consule, responsable parmi les responsables, prisonnière du devoir, au service de tout un peuple et manipulée par tous les autres ! La seconde, après avoir renié son sang, quitté sa cité et maudit ses attaches, avait peu à peu refait le chemin inverse pour s’engager à présent sur les traces de la première ! Merveilleuses retrouvailles que celles qui s’annonçaient, vraiment ! Entre deux traîtresses à leurs idéaux… Sentinelle… Ewilan était sur le point de devenir Sentinelle… Sylia l’avait appris de la bouche du Juge Kaeniel, bien avant que la chose ne soit officialisée. Cela lui avait valu plusieurs nuits blanches, qu’elle avait passées à tourner et retourner dans sa tête toute une farandole de questions. Ces questions, au début, concernaient Ewilan bien entendu. Pourquoi l’elfe avait-elle finalement choisi cette voie, dès lors pourquoi ne pas avoir repris contact avec son ancienne amie, comment vivait-elle ce brusque tournant… Sylia n’avait pas de réponse, et doutait de pouvoir un jour en obtenir une seule. Mais très vite les questions avaient changé de nature, pour devenir bien plus inquiétantes : et elle, Sylia, quel était son but exactement ? Pourquoi mettre tant de cœur à accomplir son rôle ? N’était-elle pas devenue Consule uniquement par vengeance ? Alors pourquoi se soucier de Na’helli ? Pourquoi gaspiller son pouvoir ? Là non plus aucune réponse ne s’était présentée… Elle redoutait bien trop d’en trouver… L’heure était venue. La Consule, pâle, déboucha à pas lents dans la clairière et alla se placer aux côtés de son homologue Kyrion et du Juge. Ce dernier avait déjà sorti les insignes de Sentinelles, flambant neuves. Il les distribua aux ex Gardiens des Cendres tout en félicitant chacun d’eux. Kyrion renchérit, sans grand entrain, tandis que Sylia demeurait muette et immobile. Son regard croisa celui d’Ewilan. Elles se sourirent. Ce fut tout. Quelques saisons plus tard, Sylia démissionnait de son poste de Consule… … Mais restait Sentinelle, malgré tout. |