Legends of Olympia : La Litanie du Passé - Une histoire de nain
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Une histoire de nain
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Dernière réponse le 09/11/2006 à 11:06

nain Par Tagazog  le 02/01/2006 à 20:25

Une histoire de nain…



Cinq nains arrivèrent un matin devant notre concession. J’étais à l’entrée, j’y attendais mon père qui pour une fois était en retard.
Notre poney avait disparu, sans doute volé, ce qui me rendait de fort méchante humeur.
Et puis je voulais également lui parler de cet individu encapuchonné de noir, obscur et mystérieux que j’avais trouvé à l’entrée de la mine familiale de bon matin et qui m’avait interdit le passage m’intimant l’ordre de quitter sa propriété. J’allais l’engager en duel lorsque ma mère était arrivée, suivie de mon oncle et que nos voisins s’étaient mêlés à l’incident me soutenant.

Les cinq nouveaux arrivant approchèrent, deux d’entre eux étaient des émissaires du Tribunal des Terres et Propriétés de Kazad, le fameux TTP. Les trois autres se rapprochèrent de mon inconnu.

L’un des émissaires sortit une tablette d’argile de sa poche et la lue à haute voix :
« Les autorités foncières de Kazad a Gorod incluant dans leur juridiction le village de Weiswald, certifient que la présente concession est dorénavant la légitime propriété des sieurs ici présent venu la réclamer. Cette décision a été validée par les instances d’autorité royale et par ce fait est déclarée indiscutable et irrévocable.»

Je n’en croyais pas mes oreilles. Etait-ce un mauvais rêve. Mes oreilles bourdonnaient comme en ces instants ou une nouvelle qui vous semble être le pire des cauchemars vous fustige les tempes et semble vous prendre le crâne en tenaille y exerçant sa pression et vous apportant une soudaine fièvre. Je n’entendais plus rien d’autre que mon rythme cardiaque.
Ma mère éclatât en sanglot soutenu par mon oncle.

Les quatre nains se frayèrent un passage. J’allais m’interposer mais les émissaires royaux me firent comprendre qu’il y avait toujours de la place en prison si j’insistais.
Alors certains de nos voisins vinrent vers ma mère, mon oncle et moi-même et nous apprirent une nouvelle qui nous acheva sur place.

Je contemplais impuissant les nouveaux propriétaires de la mine de mon père jeter notre écriteau par terre.
« Concession n° 01637, par décret de sa majesté et suivant les codes 1.A & 2.C du code des Forages et Minages sous la juridiction de Kazad a Gorog délivrée à : M. Eldhart, deuxième du nom. ».
Je ne pouvais regarder ce spectacle plus longtemps. Mon père s’était bien gardé de se montrer en ce jour de honte. Après tous les efforts de notre famille pour garder cette propriété qui assurait notre survie, mon père avait jouer notre mine dans une beuverie à la taverne du Griffon Colérique la veille. Les gagnants avaient fait officialiser la chose auprès des instances les plus proches et le jour de l’inévitable était enfin arrivé. Heureusement qu’Eldhart l’ancien, mon grand-père n’était plus de ce monde, il en aurait arraché les tresses et la barbe de mon géniteur.

Ma mère et mon oncle essayèrent de me rassurer mais en vain.
« Je ferai en sorte de gagner assez d’argent pour que nous retrouvions notre situation » leur dis-je. « Je pars pour Kazad, on dit que le chantier de renouvellement des bâtiments publics et le commerce marchent plutôt bien là-bas.»
Je rassemblais un maigre baluchon et donnais de chaleureuses accolades à mes proches avant de commencer ma marche vers Kazad, soit environ 2 heures. « Bah » me dis-je « J’en profiterai pour écrire un chant de marche en montagne ». Et j’entamais le Chant de la Flèche pour me donner un peu de joie…. « un jour un elfe abandonné, Probablement un égaré …la la llalaaal la … »


Arrivé à Kazad je contemplais la magnifique cité, j’y allais de temps à autre avec mon père pour vendre la production de la mine.

Je passais plusieurs jours à chercher un travail mais les tâches proposées étaient ingrates et peu rémunératrices.
« Si seulement je pouvais être engagé dans une mine. » me dis-je.

Alors j’allais de concession en concession, mais sans succès, n’étant pas natif de Kazad on me regardait toujours avec suspicion, un comble pour un peuple fraternel comme celui auquel j’appartenait.

« Ahhhh…à quoi bon… » m’exclamais-je « il y a autant de travail pour moi ici que d’adamantium dans une forêt d’elfes » (Exclamation ancestrale naine pour exprimer sa déception)

Et puis finalement lassé et résigné à embrasser une « carrière » de barde à la kermesse annuelle de mon village et à jouer les écrivain publique, au grand dam de ma mère pour qui cela ne constituait absolument pas un métier d’avenir, je sortis de Kazad par le nord.

En passant par la grande place du marché du bourg se tenant aux portes de la citée souterraine je voyais les artisans s’afférer, deux soldats de la garde de pierre chargés de veiller à ce qu’aucun acte de brigandage ne se produise, des enfants nains courant après une pomme qui était tombée et criant : « A moi ….à moi !!! ».

« Quand même…quel dommage, j’ai toujours pensé qu’en venant ici un jour les portes d’une nouvelle vie s’ouvriraient…sur l’aventure, sur un avenir meilleur » me dis-je à voix haute alors qu’un nain mendiant surgissant de nulle part commençait à jouer avec un violon une mélodie mélancolique :
« Ne pleure pas frère nainnnnnnn, tra la la la la la la la la, ne pleure pas frère nainnnnnnn, un jour meilleur viendra, un jour meil ! » Il n’eut pas le temps de continuer, agacé je laissai un peu libre cours à ma frustration contenue tout au long de ces derniers jours et abattis mon poing sur son crâne dégarni.

Je regrettais déjà mon geste…ce n’étais pas de sa faute, aussi le réveillais-je à coup de baffes, il semblait bien aller bien que rouge de colère. Je lui fis de plates excuses et lui donnais l’une de mes dernières pièces en guise de compensation.

« Merci mon frère …merci…tapes, tapes encore s’il te plaît …merci ».
« Encore une victime du mal des plaines* » me dis-je.
(*Mal des Plaines du nain : voir traité des syndromes et pathologies constatées sur les sujets nains ayant quittés depuis trop longtemps leur environnement de montagnes et de galeries souterraines – à paraître prochainement dans toute bonne bibliothèque naine).

Je rajustais mon baluchon et repris ma marche. Je m’offris une dernière pinte à l’ultime taverne du bourg puis partis sur la route.

J’approchais de la route nord lorsque deux nains des « Ponts et Chaussées » m’interdirent le passage.

« Que se passe-t-il ? »M’enquéris-je.
« Interdiction de passer par ici pendant les cinq prochaines heures, des éboulements dangereux ont été constatés, nous attendons une équipe de mineurs et d’artificiers pour sécuriser le chemin. » me dit l’un des deux, un nain de deux pouces plus haut que la moyenne, et arborant une barbe d’une blondeur que je n’avais jamais vu auparavant. Il avait un bonnet de cuir avec l’insigne d’une toise et d’un compas. Son compagnon plus trapu portait un casque en fer bordé de clous d’aciers et tenait un bâton sculpté de chiffres et de marques dans une main.

« Je suis mineur si vous avez besoin de mes compétences je serai ravi de.. » dis-je.
« Nous avons nos propres équipes, circulez » me coupa sèchement les plus petit des deux, me regardant à peine de ses petits yeux d’obsidienne.
« T’es rude là quand même, il ne souhaite qu’aider ses frères » lui dit le blond.
« Nous avons nos propres équipes assermentées par le Roi lui-même, on ne peut pas laisser ce genre de tâche à des inconnus » repris le plus petit.
« Bah voilà tu pouvais pas donner cela comme raison plutôt que d’envoyer balader ce frère de la sorte » lui répondit le blond.
« Excusez moi » commençais-je à dire, mais apparemment les deux ouvriers semblaient seuls au monde.
« Dis donc monsieur je sais tout : …..Qui dirige l’équipe pour organiser la déviation…hein hein ?? toi ou moi ? » lança le petit.
« Ahh parce que MONNSSSSIIIIEEEEUUUURRRR dirige une EQUIPE maintenant ?? »
« Bah oui toi et moi quoi !! »
« Ridicule »

Moi : « bon je vais v. »

« Répètes un peu »
« Oui Ridicule …tu veux que je te l’épelle ?? » Le blond semblait maintenant prendre plaisir à taquiner ainsi son compère.
« On t’as jamais appris à porter un casque sur les chantiers Grand Blondinet »…le petit fier de sa réplique esquissa un léger sourire.
« On est pas sur le chantier, mais à côté », cette fois le blond devenait un peu rouge de colère et son pied droit commençait à battre la mesure sur le sol.
« Ahhh oui mais le danger peut-être partout…tiens … » d’une rapidité étonnante le petit tapa la tête de son acolyte avec son bâton « Tu vois je te l’avais dit »
« AIEE !!! » Aussitôt le blond envoya son poing sur le nez de l’autre.

« Messieurs, mes frères, s’il vous pl. » voulu-je à nouveau dire.

« Tu vas voir de quel charbon je me chauffe !!! » dit en courant le petit se jetant sur la barbe du blond.

Petit à petit une troupe de badauds s’était assemblée autour de nous.

« Ahhhh tu va lâcher ma barbe avant que je ne te fasse des oreilles d’elfe !!! »

L’attroupement commençait à rigoler doucement de ce spectacle burlesque.

Les deux nains s’empoignèrent jusqu’à ce que leurs forces les trahissent et ils finirent par tomber tout deux à terre. Il restèrent à se regarder l’un l’autre deux secondes, puis le plus grand des deux se leva et tendit la main à l’autre.
Tout deux se mirent alors à rigoler se congratulant de chacune des réparties de l’autre, et louant la force de chacun. Puis il réajustèrent leur ceinture, peignèrent un peu leur barbe et reprirent leur position devant la déviation.

Le nain trapu se tourna vers moi : « Désolé pour tout cela, tu disais frère ?? Tu voulais passer, non je suis désolé mais ce n’est pas possible pour l’instant, mais tu peux emprunter l’itinéraire bis qui se trouve sur la route de l’Est, cela te rallongera un petit peu, mais c’est le seul moyen. »
« Ce n’est rien dis-je, je comprends, merci et bonne journée frères, longue vie au roi »
« Longue vie au roi » me salua-t-il en retour.
« Voilà l’équipe des ouvriers qui arrive » dit le blond.

A suivre…



"L'esprit est la plus riche des mines, plus on y creuse et plus on y trouve de riches subtilités"

[GTN-Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs]
[Coconuts Baroudeur de 122 ans][avec Sirocco "Kroak!"]

nain Par Tagazog  le 03/01/2006 à 09:41

J’arrivais tranquillement vers la route Est, lorsque quelqu’un me rattrapa…

« Excuses moi frère …» me dit il.
« Que se passe-t-il ?» lui dis-je
« Dis moi tu recherche du travail ? »
« Absolument !! »
« Je travaille avec d’autres frères dans une guilde…la Guilde des Travailleurs Nains, et j’aimerai savoir si tu aimerais en faire partie ?».


Intéressant pensais-je en moi-même. Enfin une piste pour travailler à Kazad, peut-être le début du changement pour moi. Et je commençais à laisser mes pensées divaguer, me voyant en train de boire quelques chopes avec des frères mineurs, diriger un convoi de pierres vers Kazad, couper la jambe d’un Olympien en défendant un filon …et lentement, doucement quelque chose me tira de ma rêverie, une voix venant de très loin…

« Excuses moi….heyyy .. ???? Hé Ho !! Frère …… réponds moi….que t’arrive-t-il ? »
« HEIN ?? » m’écriais-je…. « Quoi …qu’est-ce qu’il se passe ??? Un Homme Sauvage nous attaque ???? »
« Cela fait deux minutes que tu ne dis plus rien… est-ce que cela veut dire que tu n’es pas intéressé ??? »
« Non non …pardon, c’est juste que je réfléchissais HA HA ! »riais-je, un peu honteux de mon absence.
« Bien, laisses moi me présenter, je m’appelle SoumSoum, et je suis mineur »
« Enchanté, Tagazog, mineur également. »
« Je dois aller vers le Nord maintenant pour répertorier des ressources, mais j’ai avec moi un formulaire d’inscription. Fais un bout de chemin avec moi et je te dirais exactement quel est notre politique, notre règlement…etc. Ensuite tu pourras faire ton choix » me dit SoumSoum.
« Très bien allons-y, c’est aussi ma route » dis-je.

Chemin faisant j’étudiais un peu mon nouveau compagnon. Pour la marche il avait laissé tomber le casque au profit d’un chapeau de paille. Il était vêtu très simplement pour le reste. Cependant quelque chose me frappa chez ce personnage peu singulier…sur le chemin de déviation très accidenté je manquais de me tordre plus d’une fois les chevilles et finalement y arrivait…mon compagnon de marche avait les mêmes difficultés que moi et il me sembla qu’il lui arrivait la même chose à plusieurs reprises, pour autant cela ne ralentissait pas sa marche, comme si ses chevilles étaient d’une souplesse inouïe. Il avait également deux grands yeux, comme s’il voulait découvrir et percer des mystères et secrets cachés partout autour de lui.
Nous discutâmes des desseins de sa guilde du travail dans les mines, nous échangeâmes quelques anecdotes et histoires de mineurs (certaines que je tenais de mon père), notamment la fameuse histoire de l’elfe Path Ta Tras qui voulut être mineur (Recueil et Contes par les frères Gramm Tagazog) qui nous fit rigoler pendant au moins quatre lieues.

Finalement je remplis le formulaire et le lui remis.

« Je l’emmènerai à ma guilde dans quelques jour, tiens voici un sauf conduit avec mon sceau qui prouve que tu es bien des nôtres, il n’est que temporaire, tu devras être reconnu officiellement par le fondateur de la Guilde des Travailleurs Nain, il se nomme Vassili Vodj Stakhanov. Retournes à Kazad le plus tôt possible et présentes toi à lui » me dit-il.
Je le laissais aux pieds des montagnes il continua son chemin. Je lui assurais que nous nous reverrions bientôt. Avant de revenir vers Kazad, je devais cependant repasser à mon village pour donner à ma mère le peu d’or que j’avais gagné.

A suivre...



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nain Par Tagazog  le 03/01/2006 à 09:57

Après une nuit de bivouac, je me réveillais à la lueur naissante des Titans. Les nuages avaient des teintes dorées, tel un immense filon courant sur le ciel. Je me fis griller un peu de lard sur le feu pour mon petit déjeuner, puis m’en fut vers le Sud. Chemin faisant je croisais quelques quidams qui quittaient les montagnes pour l’aventure ou le commerce. Je discutais avec l’un deux lorsque je fus bousculé par quelqu’un, je m’aperçu que celui-ci avait prit ma bourse aussi lui décochais-je une pierre qui l’atteignit mais visiblement ne lui fit pas mal du tout, mon voleur courait plus loin.

Soudain j’entendis un grand cri…

Puis plus rien, enfin un nain se dirigea vers moi…
Il avait un casque qui luisait à la lumière du matin, il avançait en contre jour. Puis passant à l’ombre de rochers je vis les détails de sa cotte de maille et de son marteau de guerre, et également le blason caractéristique de la Garde de Pierre.

« Hey mon cher Tagazog, attrape ! » me fit-il en me lançant ma bourse.
« Merci ! » Répondis-je.

« C’est normal mon cher cousin »
Un peu surpris je fronçais les sourcils et fini par mettre à jour le visage de mon interlocuteur.
« Tyger….c’est toi ? »
« En chair et en os cousin ».

Nous nous donnâmes une fraternelle accolade, avant que de prendre des nouvelles l’un de l’autre.
Tyger était le fils du frère de ma mère. Il venait de la lignée des Naonak.

« Tu es membre de la Garde de Pierre ? » fis-je
« Et oui comme tu peux le voir ». Puis il ajouta « Où vas-tu ? »
« Je retourne dans mon village voir ma mère et lui rapporter le peu d’argent que j’ai gagné ici, ensuite je reviendrai pour un poste dans la GTN ».
« Bien, alors tu passeras me voir en revenant ? »
« Avec grand plaisir » fis-je.

Nous nous séparâmes là.

Plusieurs jours plus tard je revins à Kazad.

Je décidais alors d’aller à la Guilde des Travailleurs Nains pour confirmer mon inscription.
Il me fallu presque une heure pour trouver le bâtiment logé dans une galerie non loin du centre ville. Le bâtiment était de bonne taille.

Il était fait d’une façade simple de trois étages y compris le rez-de-chaussée.
L’entrée principale était fermée par une large porte en bois à doubles battants, sur chacun d’eux un lourd anneau de fer du rayon d’un poing était fixé. Le blason de la guilde figurait gravé sur des tablettes de pierre incrustées dans chacun des battants. Leurs contours étaient finement sculptés et l’on pouvait y voir l’histoire des premiers mineurs mise en image, de l’excavation d’un puit jusqu’à la remontée d’un wagonnet plein de minerais vers la surface.
Sur la droite du bâtiment un escalier descendait vers la taverne de la Guilde, on y entendait quelques éclats de voix et des rires bien graves.
Je m’approchait de la lourde porte, pris un anneau en main et l’abattit fortement sur la porte par deux fois.
« Boum ! Boum ! »
…Aucune réponse, je réitérais donc mon action
« Boum ! Boum ! »
Toujours rien, je reculais légèrement sur le perron et constatais qu’il y avait de la lumière par la fenêtre du rez-de-chaussée.
Je décidais donc d’insister
« BOUM ! BOUM ! BOUM ! »
« OOOOOUUUUIIIIIII ça va on est pas sourd !!!! » entendis-je venir de l’intérieur.
J’entendis un levier qui se poussait, deux verrous qui tournaient et un grincement lorsque la porte s’entrouvrit légèrement.
Je pouvais apercevoir alors un nain de ma taille. Il avait de petits yeux pleins de sommeil, mais était encore en tenue de travail.
« GNNNMMMFFFF fit-il en se grattant la barbe….qu’est-ce que c’est.. ??? »
« Je me présente, Tagazog, j’ai rencontré un frère de votre guilde, qui se nomme SoumSoum, il m’a fait remplir une formulaire d’inscription provisoire et je viens maintenant pour valider cela définitivement. »
Il me regarda avec de gros yeux !!
Nous restâmes quelques secondes sans nous dire un mot, puis soudain il prit la parole.
« NANNN mais z’avez pas vu l’heure !!!!!!!!!!!! »
« Euh pardon je pensais que, enfin il y avait de la lumière…et puis SoumSoum m’avait dit que »
« AH vous pensiez….AHHH VOUS PENSIEZ HEIN ??? »
« Pardon… »
« Ah c’est facile ça hein ? on réveille les gens en pleine nuit comme ça, pour s’inscrire…et si on a envie de pain à deux heures du matin on va réveiller le boulanger….mais c’est pas grave HEIN ????!!!! »
« Pardon mais il est à peine huit heure » dis-je.
« Comment ? »me fit-il « Mince je me suis levé si tard que cela….mais ça fait combien de jours que je dors ?? »marmonnait-il dans sa barbe.
« Et oui et il est écris ici que la Guilde est ouverte jusqu’à vingt-deux heure en ce qui concerne le bureau de recrutement » entamais-je pour couper court.
« Ah oui ? et bien il va falloir que je revois tout cela ».
« Mais pour ce soir ? »
« D’accord ça ira, en plus nous avons besoin de nouvelles recrues alors entrez », il ouvrit plus largement la porte et je pu pénétrer dans un intérieur chaleureux, où l’âtre à gauche de l’entrée diffusait une lueur orangée et dansante qui faisait chatoyer le bois des murs et les artefacts métalliques accrochés aux poutres, tels des pioches, des marteaux, des lampes à huile et encore bien d’autres. Il y avait là trois banquettes de bois sculptées dans du chêne centenaire, quelques tabourets à trois pieds et une énorme table de chêne sans aucun noeud au milieu de la pièce, plusieurs tonnelets de bière étaient empilés à flan de murs, certains étaient vides et servaient d’étagères où étaient entassés pelle mêle des rouleaux de parchemins ou des tablettes de pierre.
Mon hôte se dirigea vers la table, ramassa quelques papiers pour les remettre dans un semblant d’ordre, prit également une chope vide qui traînait là, se dirigea vers le fond de la pièce et ouvrit une porte à droite se mettant à crier :
« Qui est-ce qui tient la taverne aujourd’hui ??? »
« C’est moi ONeill » fit une voix en contre bas
« Ca m’étonne pas » fit mon hôte, « avec un tel nom Ah !, bien remontes moi un tonnelet à l’occasion, ambré, merci ! »
« Je t’envois ça tout de suite ! » fit la voix en contre bas.
« Merci !»

En avançant un peu je distinguait ce que je n’avais pu apercevoir en restant dans l’entrée. Au fond en face il y avait une porte, enfin un escalier droit en bois montait vers les étages entre deux rambardes de cuivres et d’argent sises sur des colonnettes de granit rose, ses marches étaient en fait du chêne encastré dans de la pierre, de fin espaces laissais au bois qui pouvait prendre un peu d’humidité suffisamment d’espace pour gonfler et une canalisation provenant du foyer débouchait sous les marches pour permettre de sécher plus efficacement le matériau le cas échéant.

« Installez vous à ma table » me dit-il

Je m’exécutais, mon hôte passa dans une autre pièce empruntant la porte du fond et revint avec deux chopes propres. Il se dirigea vers un tonnelet et les remplit. Puis il m’apporta une des deux et alla s’asseoir en face de moi.

« Tout d’abord buvons, à la guilde et à notre future collaboration, et tutoyons nous ».
« Santé » fis-je.
« Je suis Vassili Vodj Stakhanov, fondateur de la Guilde des Travailleurs Nains, comment t’appelles-tu jeune recrue »
« Tagazog »
« D’accord, montres moi le sauf conduit qu’a dû te donner SoumSoum »
Je luis tendis le document qu’il examina avec minutie, puis il se leva, alla chercher une bougie qui avait presque entièrement fondu dans un bougeoir de pierre sculpté en forme de wagonnet à charbon monté sur des roulettes métalliques, il posa celui-ci sur la table et le fit rouler. Puis il s’assis de nouveau, et approcha le document de la flamme, suffisamment près et en quelques secondes, de l’encre sympathique commençait à tracer des glyphes mystérieux. Il replia le document une fois sa lecture terminée et me regarda avec un sourire de satisfaction.
« Bien nous pouvons commencer l’entretien » son timbre était devenu plus grave et plus calme, emprunt de sérénité et de mesure. Puis il reprit « As-tu apporté avec toi le formulaire vert H984C ? »
« Pardon ?? »dis-je
« Je plaisantais, parles moi de ton expérience et de tes motivations »
Ainsi je commençais à lui raconter ma vie, la concession familiale, mon expérience d’artificier, ma volonté de préserver l’identité de notre nation et pour ce faire de travailler à tout ce qui lui permettra d’atteindre cet objectif. Nous discutâmes ainsi pendant une heure et quatre pintes.
« Bien, tu es engagé » fit-il finalement. « Reviens demain, nous nous rassemblons pour mettre au point les ordres du jours et les objectifs en cours et à venir, en plus tu pourras prêter le serment de la guilde et présenter ton chef d’œuvre pour devenir l’un des nôtres, comme dans tout grand corps de métier »
« Réaliser un chef d’œuvre, d’ici demain ? »
« Oui » me fit Vassili le regard brillant de malice
« Mais la facilité c’est que le thème est libre, mais doit être en rapport avec la nature de la guilde. Pour cette nuit si tu le souhaites tu peux dormir ici, chaque membre le peut. »
« Merci, j’accepte ».

Et alors que la nuit plongeait doucement Kazad dans la torpeur, que les dernières pintes se vidaient et que les ronflement venaient lentement bercer la montagne impassible, au cœur des nouvelles galeries on pouvait distinguer par une fenêtre du premier étage d’un bâtiment la flamme vacillante d’une chandelle éclairant une barbe rousse et un regard concentré sur un acte de création.

A suivre…



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nain Par Tagazog  le 03/01/2006 à 10:12

Un grondement bref et brusque me réveilla de bon matin. L’air humide et frais réussissait à apposer son sceau matinal au cœur des plus profonds puits et excavations par le moyen de puits d’aération savamment construits et creusés, orientés de telle façon que l’air était constamment renouvelé par les vents extérieurs. Les ingénieurs nains étaient connus dans tout Olympia pour avoir acquis au cours des siècles un savoir et une maîtrise extraordinaire des ouvrages minéraux.
Je frottais mes yeux, m’étirais, baillais et finalement enfilais mes vêtements. J’ouvris la porte du dortoir et entendis une voix, que je reconnus comme étant celle de Vassili, proférer jurons et malédictions.
« Ce n’est pas possible, vraiment …tu ne peux pas faire attention, un vrai géant dans un magasin de porcelaine…voilà …voilàààà bravo t’es bien un gnome toi …tout mes beaux livres à même le sol et tout est déclassé….mais bon sang »
Une petite voix répondait « Mais c’est toi qui voulait déplacer la bibliothèque ».
« Oui mais pas comme cela… »
Je descendis l’escalier d’un étage, les chambres et le dortoir étant au dernier. Arrivé sur le pallier, je vis une des deux portes entrouverte, c’est d’ailleurs de là que s’échappaient les voix.
Je m’approchais, prenant la précaution de ne pas faire de bruit sur le plancher. J’étais enfin arrivé à la hauteur de la porte lorsque Vassili sortit, manquant de me rentrer dedans.
« Hey !! Bonjour frère Tagazog…As-tu passé une bonne nuit ? »
« Oui merci beaucoup » répondis-je. « Que se passe-t-il j’ai cru entendre du bruit »
« Juste un de mes assistants qui a fait n’importe quoi avec la bibliothèque » et il ajouta se retournant vers la porte et à l’attention de celui qui était resté dans la pièce « Et qui ferait bien de se dépêcher de tout remettre en ordre avant l’heure du déjeuner. »
« oui …ouiiiii, d’accord j’y travaille » fit la petite voix.
« C’est un frère de la guilde qui est votre assistant ? » demandais-je.
« Euhhh et bien…pas vraiment » fit Vassili un peu embarrassé « mais il est trop tôt pour en parler… prépares toi pour cet après-midi, ton chef d’œuvre est-il près ? »

« Euhhh oui je pense » fis-je.

En début d’après-midi on me convia dans une grande salle de réception à l’étage.

Vassili présidait à sa table. Avec lui il y avait SoumSoum et un certain Kaldhan Mahelmoth encapuchonné et dont on voyait briller les yeux pleins d’intelligence et de joie. D’autres membres étaient présents mais je ne les connaissais pas encore.

« Nous attendons de voir ce que tu as fait frère Tagazog »me demanda le fondateur, me tirant hors des raisonnements de mon observation.
Je dépliais alors un parchemin et entamait un chant.

« La pioche et le marteau s’abattent dans les galeries
De filon en filon nous creusons de toute part
A la recherche de pierres et de métaux très rares
Nous sommes les seigneurs des mines et des puits.

Nous cherchons les diamants cachés par la suie
Leurs clins d’oeils à la torche ne nous échappent jamais
En les voyant bientôt vous saurez que c’est vrai :
Nous sommes les seigneurs des mines et des puits.

Si la montagne tremble n’ayez peur de ce bruit,
C’est notre artificier qui creuse plus avant
Dans ces nouveaux couloirs où nous irons chantant,
Nous serons les seigneurs des mines et des puits.

Et si un filon d’or vient à luire dans la nuit
Nous posons un instant notre attirail par terre
Car ces veines du soleil nous rendent tellement fier
De rester les seigneurs des mines et des puits,
Nous sommes les seigneurs des mines et des puits

Nous sommes les seigneurs des mines et des puits…

Alors que la dernière note se perdait, le silence régna pendant une bonne minute. Mon regard allait du visage de Vassili aux autres et vice versa, j’attendais une réaction…quelque chose. Alors Vassili s’approcha de moi, l’air grave. Il posa sa main sur mon épaule et me dit :
« Vous chantez….j’en suis fort aise… » je n’arrivais plus à déglutir.
« Et bien bravo cher frère…j’avoue que vous nous avez coupé le sifflet, hein messieurs ? » dit-il aux autres « …qu’en pensez-vous ? ».

Tous tombèrent d’accord.

« Je vais faire part de ce magnifique chant aux autres membre et soumettre une demande pour qu’il soit employé comme hymne officiel de notre guilde. Bravo frère Tagazog, bienvenue chez toi. » déclara fièrement Vassili.
« En ce qui concerne l’ordre du jour, il nous faudra attendre le retour d’autres membres, d’ici quelques jours » ajouta-t-il.
Nous passâmes la nuit dans la taverne à chanter et fêter cet évènement… et allâmes nous coucher au petit matin.


Plusieurs mois s’écoulèrent, je participais à des missions d’exploration à la recherche de ressources.
Lors de l’une d’entre elle nous fûmes confrontés un frère et mois à des voleurs de qui faillirent avoir notre tête.
Mais l’arrivée inopinée d’une cohorte de la Garde de Pierre nous aida fortement.
En retournant vers Kazad je discutais avec celui qui l’emmenait, un certain Himura Lanraaz, issu d’une lignée de nombreux guerriers tous fidèles à la Garde de Pierre.

Nous approchions de Kazad fiers et heureux de revenir vers cette magnifique cité, lorsque le sol se mit à trembler. Doucement puis de plus en plus fort, nous vîmes alors des pans entiers de roches se détacher et des montagnes s’ouvrirent en deux.
Horrifiés nous pressâmes le pas et arrivâmes devant Kazad, les portes étaient obstruées par d’énormes blocs de pierres. Même les issues secrètes étaient inaccessibles.

Nous nous mîmes alors à essayer de dégager le mieux possible un accès vers la cité.
Himura coordonna ses hommes et empoigna lui-même la pioche.
Nous travaillâmes côte à côte.

Après deux jours une issue fut aménagée.

Nous entrâmes dans la cité de pierre. Une quantité incroyable de bâtiments étaient endommagés. Quel coup au cœur que de voir tant de magnifiques ouvrages en ruines.

A suivre…



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ldf Par Zoglotin - Lutin Bavard  le 03/01/2006 à 20:26

Hrp: J'aime beaucoup . Vivement la suite !



geant Par Deflagrator  le 03/01/2006 à 20:50

Ouai moi aussi

Mais dit donc, tu t'es laché la Tagazog avec toutes ses chros!!

On est pas des machines a lecture!

Si tu veut un conseil, vas-y molo quand tu postes des chros parce qu'ont a pas forcément le temps de tout lire, et ce serait dommages!



[On t'♥ Boss]
[Maître du Feu]
Chef des Armées de Zagnadar

Tout ce que tu vois doit tomber pour se relever. Même si c’est toi qui dois le pousser pour qu’il voie qu'il est à terre
Lorsqu’on doit tuer un homme, sa ne coûte rien d'être poli

nain Par Tagazog  le 09/01/2006 à 14:24

Mêmes si le cœur de la cité avait été relativement épargné, les faubourgs quant à eux étaient dans un sale état.
Apparemment aucune victime n’était à déplorer.

Je laissai Himura rejoindre sa caserne, et me rendait à la guilde.

Vassili était devant plusieurs parchemins à la fois. Des cartes, des plans…etc.

« Je viens tout juste de rentrer, il m’a fallu dégager la porte est pour pouvoir passer. »
« Tu ne pouvais pas prendre la porte nord ou sud ou ouest ?? » me dit-il imperturbable.
« Euhhh pourquoi ? Elles étaient accessibles ? »
« bien sûr que oui » me répondit le fondateur.

« Mais en revenant nous avons vu certaines montagnes s’ouvrirent en deux, nous pensions que le tremblement était au moins de magnitude sept sur l’échelle de Shaker »

« Non, en fait seul l’endroit où tu te trouvais a vraiment souffert. Néanmoins, les dégâts nous obligent maintenant à œuvrer au mieux pour tout réparer, aussi la Guilde a-t-elle comme directive de procurer le plus de ressources possibles à la ville. Nous allons préparer plusieurs missions. Les ordres seront données dans deux jours. »

« Bien en attendant je vais aider nos frères au chantier » répondis-je.

« Entendu, mais passe me voir ce soir, je t’attendrai avec SoumSoum ».

Le soir venu, je rentrais à la mine, me lavais et me changeais. Puis je toquais à la porte du bureau de Vassili.
« Entrez ! » entendis-je

je poussais la porte et à ma surprise je vis une naine qui sortait au même moment en criant :
« C’est l’heure, j’ai fini ma journée M. Vassili, je rentre chez moi ! »

Une réponse provenant de derrière le vestibule se fit entendre
« Très bien Aphrodite, merci, à demain, au fait la commande de pioches est-elle en route ? »

« Oui oui j’ai reçu la missive de Brik Abrak, nous serons livrés dans deux jours » répondit elle, puis à mon attention « allez-y, ils vous attendent ».

Je pénétrais dans le bureau à peine éclairé par quelques chandelles. Là se tenaient Vassili et SoumSoum en tenue d’apparat.

Ce dernier prit la parole :
« Cher Tagazog, nous t’avons convoqué ce soir car nous t’estimons digne de confiance et fiable. »

« Approche cher frère » me demanda Vassili, puis poursuivant « nous allons par la présente cérémonie te décerner le titre de Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs. »

SoumSoum s’approcha, il tenait un coussin sur lequel étaient posés un règle d’architecte en ébène et une pioche au manche frappé du sceau de la guilde.

Vassili dit alors d’une voix solennelle :
« Accepte ces attributs de ton statut dans notre guilde, et prononce ton serment de respect de nos règles fondamentales. »

Je commençais alors « En tant que membre de la Chambre des Maîtres Mineurs, j’accepte de mettre tout en œuvre pour défendre les intérêts de la guilde et du peuple nain. J’obéirais au précepte qui veut que l’on privilégie l’échange et n’aurait recours à la force qu’en cas de légitime défense pour ma personne où celle d’un frère, membre ou non de la guilde. Je m’engage à ne jamais perpétrer d’acte, ni tenir de propos qui entacheraient le nom et la crédibilité de notre groupe... »

J’étais très fier que l’on m’accorde une telle confiance et une telle responsabilité. Je dînais en compagnie de mes deux acolytes.

« Au fait nous travaillons à l’élaboration d’un « codex des travailleurs » de la GTN, une nouvelle recrue très prometteuse en est l’instigatrice, il se nomme Gorbad Kaskanferr, tu le verras demain »


Le lendemain matin, j’allais dans la bibliothèque et aperçu la nouvelle recru dont on m’avait parlé la veille.

« Enchanté, je me présente : Tagazog »

« Enchanté frère » fit-il tournant son visage vers moi laissant apparaître son bandeau cachant son œil meurtri. Puis il posa la plume avec laquelle il parcourait l’ouvrage sur lequel il était attelé à écrire, et me tendit une main métallique, ce qui m’arracha un hoquet de surprise.
Visiblement une prothèse, sans doute mon camarade avait-il mené quelques batailles mémorables.

« Souvenir de guerre? » demandais-je tout en serrant vigoureusement la main de métal.

« bahhh la fougue de la jeunesse » dit-il en restant évasif. «Excuse moi mais je dois avancer le plus vitre possible sur ce codex ».

« D’accord je te laisse à tes studieuses occupations, on se verra plus tard, au revoir »lui dis-je.

« A plus tard !»


Le soir presque toute la guilde était rassemblée dans la grande salle de réception. Vassili et SoumSoum présidaient, j’avais la chance d’être à leur côté.


« Messieurs » commença Vassili « nous allons nous mettre en route d’ici deux jours vers le nord. Notre mission : trouver le plus possible de bois, indispensable pour nos bâtiments. »

C’était l’ordre du jour. Pendant trois heures eurent lieu débats et détails de l’expédition. Enfin lorsque les groupes furent formés, l’assemblée fut dissoute à l’exception de Kaldhan et de moi-même.

SoumSoum nous parla alors :
« Après avoir beaucoup discutés et réfléchis, Vassili et moi voulons organiser une mission d’exploration, cela vous intéresserait-il ? Je vous préviens que cette mission n’est pas sans risque. »

Nous nous regardâmes Kaldhan et moi

« Il est vrai que ces derniers moi j’ai appris à apprécier le travail en compagnie de ce cher Tagazog »

« Oui moi aussi, mis à part les entraînements réels au bâton, ca peut aller » fis-je me grattant la tête à l’emplacement de ma dernière bosse.
Kaldhan eut un éclat de rire.

Cette nuit là nous restâmes deux heures de plus que les autres dans le bureau de Vassili afin de prendre toutes les informations nécessaires.

Le lendemain matin alors que tout le monde dormait Kaldhan et moi partîmes dans les brumes matinales des contreforts de Radar Bek, vers les soleils levants.

A suivre…



"L'esprit est la plus riche des mines, plus on y creuse et plus on y trouve de riches subtilités"

[GTN-Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs]
[Coconuts Baroudeur de 122 ans][avec Sirocco "Kroak!"]

nain Par Tagazog  le 17/01/2006 à 11:45

Après une bonne journée de marche nous étions dans les plaines et décidâmes de dresser notre campement avant que la nuit ne tombe.

Le temps était plus doux et mon compagnon Kaldhan me fit remarquer.

« La saison des Fruits ne va plus tarder »

J’acquiesçais tout en triturant dans mon sac à la recherche de mon attirail de cuisine.

« Mince….c’est pas vrai » fis-je

« Quoi donc ? » se demanda Kaldhan.

« J’ai rien pris pour faire à manger »

« T’inquiète pas j’ai une gamelle ! »répondit-il.

« Ouf, je suis rassuré on va pouvoir se manger un peu de lard aux haricots...Gnam ! »

Après ce « petit » repas nous décidâmes de nous coucher.

Je rêvais cette nuit là.
Je voyais une tour bleue nuit toute entourée d’ombre même à midi, je voyais des brigands m’attaquer. Je semblais voler au dessus d’une rivière vers une montagne de glace.
Là je me retrouvais à l’intérieur. J’apercevais le visage de mon père apeuré, puis un rire, tonitruant. Ce visage, à la chevelure rouge, aux veines saillantes sur les tempes et aux yeux plus cristallins qu’une eau de source. Ce rire, encore ce rire et ce sourire si familier. Soudain cet individu prenait une hache et se jetait sur moi…
« AAAHHHH !! » criais-je.

« Hein ?? Quoi …qui va là » cria Kaldhan, se levant d’un bon sa cuillère à la main, le casque sur les yeux.

« Rien rassure toi, j’ai seulement fait un mauvais rêve » dis-je l’apaisant.


Le voyage dura encore neuf jours.
Les trois derniers, nous étions entrés dans le désert.

La terrible chaleur était fort heureusement rendue plus supportable grâce aux chapeaux de paille que SoumSoum nous avait donné à notre départ.


Au huitième jour de marche forcée dans le sable :

« Heyyy mesdemoiselles….ATTENDEZ MOIIII !! » cria Kaldhan qui laissa tomber son barda et s’en alla en courant.

Interloqué je mis quelques secondes à réagir.
« Mais qu’est-ce qu’il fait ??? HEY KALDHAN ! REVIENS !?? » Criais-je à mon tour.

Alors malgré la chaleur et la fatigue je couru rattraper mon camarade qui avait déjà une dizaine de mètres d’avance. Je le voyais ensuite se jeter dans le sable et s’y rouler en criant

« Ahhh oui merci … vous êtes si tendres…aaaaahhhhhh ! »

Je pris un peu de mon eau et lui aspergeais le visage.

« Kaldhan…reprends toi !! »

« Hein…quoi ??? TAGAZOG ??? « fit-il comme émergeant d’un rêve. « Où sont elles ?….qu’en as-tu fait ? Tu les veux pour toi tout seul c’est ça ? » Alors il empoigna son bâton et entreprit de me rosser.

Nous luttâmes et roulâmes dans le sable.

« Arrêtes …de quoi parles-tu…je ne veux rien pour moi tout seul…aurais-tu perdu la raison ? » criais-je

« Mais les naines dénudées…. Où sont elles alors ? » me demanda-t-il
« Mais il n’y en a jamais eu » répondis-je abattu « Frère, tu as eu une hallucination, ou vu un mirage »

« Si c’est un mirage cela veut dire qu’elles sont quelque part dans ce désert et je veux les trouver » poursuivit Kaldhan

« Bon alors c’était juste une illusion, à peine une sensation qui s’approche de toi qui te touche du doigt » commençais-je à chanter

« Mais qu’est-ce que tu racontes ? » me fit Kaldhan

« rien….c’est la chaleur. » répondis-je fatigué.

Après une courte pause nous reprîmes la route exténuante sous la chaleur accablante des Titans.


Le lendemain nous marchions laborieusement, du sable dans nos bottes, lorsque soudain je l’aperçu…
A cinquante mètres de moi se dressait un fût de quinze pieds de haut…un fût de bière.

Il s’adressa à moi.
« Tagazog, viens mon ami…viens te rafraîchir…je suis plein de bière…juste pour toi…viens mon ami…suis moi »

Alors sans hésiter j’accélérais ma marche vers le sud

« Où vas-tu Tagazog, on doit aller à l’est, par là c’est trop dangereux. Hey !! Tu m’écoutes ? » Disait Kaldhan à mon intention.

Mais je marchais, sourd à ses mots.

Puis n’arrivant pas à rattraper mon but je laissais choir mon barda et couru.

« Viens mon ami…suis moi » continuait le fût de chêne géant. »

J’étais presque à portée…j’allais le saisir lorsque qu’on me plaqua fortement au sol. Heureusement un peu de bière était tombée par terre et je me mis à la laper.

« Arrête ça Tagazog….arrêtes !!! » criait Kaldhan qui me maintenait à terre et ne comprenait pas pourquoi à présent je léchais le sol sablonneux et brûlant.

Trois bonnes baffes plus tard je repris mes esprits.
Je bu un peu et crachait le sable qui me restait dans la bouche tel une pâte granuleuse imprégnée dans mes gencives.

Assis l’un en face de l’autre, protégés par nos chapeaux nous nous regardâmes longuement.

« Nous n’avons plus beaucoup d’eau » me fit Kaldhan.

« Oui et ces conditions de voyages vont nous rendre fous. » répondis-je.

« On a pas mal dévié de notre route initiale, on s’est peut-être perdu ».Continua mon compagnon.
Je ne savais quoi trouver pour le réconforter, je n’avais pas le cœur à chanter.

Soudain un reflet m’éblouit une seconde.

« Regarde là-bas » fis-je à mon frère de guilde. « encore un mirage ? »
« Ca n’as pas l’air très loin, je le vois aussi. Allons jeter un œil » me répondit-il.

Nous avançâmes un peu, méfiants. Mais ce n’était pas un mirage. Dans le sable les restes d’un rêne attachés à un disque d’argent scintillait au soleil.
Je m’approchais et le ramassais découvrant l’os du crâne de la bête à laquelle il avait appartenu.

« Un poney ! » fit Kaldhan.

Je fis tourner le disque de métal précieux dans ma main et y lu avec tristesse :
« 7982 a. T.I 32/S. Engourdissement – Hellespont »
Je tombais à genou dans le sable.

« Que se passe-t-il ? » s’enquit mon compagnon.
« C’était le poney de ma famille…celui avec lequel mon père à disparu il y a quelques mois de cela ».

Nous inspectâmes les environs et visiblement il n’y avait pas de trace d’un autre corps. Les deux sacoches d’équipement furent retrouvées à quelques mètres dépassant à peine du sable, leur contenu inutile avait été éparpillé pour le peu que l’on pouvait en retrouver.

« Etrange, pourquoi tout semble en désordre comme cela, mon père adorait ce poney, il aurait veillé à ce qu’il repose dans un endroit au moins bien ordonné, sans tout répandre comme cela autour. » pensais-je à voix haute.

« Tu pense à des voleurs ? » me demanda Kaldhan

« Je ne sais pas. Bon allons nous en…il n’y a plus rien d’utile ici ce toute façon ».
Je récupérais les rênes et la boussole de mon père qui traînait là.

Nous reprîmes silencieusement la route.

A suivre…



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[GTN-Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs]
[Coconuts Baroudeur de 122 ans][avec Sirocco "Kroak!"]

nain Par Tagazog  le 31/01/2006 à 15:39

Le soir tombait sur l’étendue jaune au-dessus de laquelle l’air ondulait toujours à cause de la chaleur.

Alors Kaldhan qui marchait devant moi commença à parler, paraissant surexcité.
« Terre !! Terre !! » Commença-t-il

« Euhh Kaldhan, nous ne sommes pas sur un navire pourquoi cries-tu …? »
Mais soudain je découvris ce qui était devant nous et alors à mon tour je me mis à prononcer :
« Terre Terre oui !! enfin…Qu’elle soit bénie ! »

Et nous nous mimes à courir vers la terre promise, la terre salvatrice et rafraîchissante qu’était l’oasis qui nous attendait maintenant et que nos yeux pouvaient enfin contempler.

Il y avait un petit campement de quelques nomades enturbannés qui virent stupéfaits deux nains rouler dans les dunes, barbes au vent, et courir tels d’inarrêtable blocs de roches roulant sur la pente vers la vallée.
Puis leurs yeux s’agrandirent de stupeur en les voyant plonger tout habillés dans l’étendue d’eau, nageant sur le dos et crachant l’eau en l’air comme d’improbables cétacés en ce monde olympien.

« Il est interdit de plonger dans l’eau, habillé ou non !! » cria l’un des nomades avec un fort accent aux sonorités gutturales, écorchant les « r » comme s’il coupait du fer avec une scie à bois.

Nous reprîmes nos esprits et regagnâmes la rive. En effet dans le sol de la berge était fiché un écriteau : « Défense de nager, nu ou habillé !– Swimming forbidden, naked or not ! – Vietato nuotare bastardi di nuotatori !-Nhä Heuu Vil luang Ni, Rhô Rhô Pong ! »

« Drôles de dialectes » fis-je à l’attention de mon camarade.
« Peut-être que de nombreux marchands ou caravaniers étrangers passent par ici ? » répondit Kaldhan.
« L’essentiel c’est que cela soit expliqué en langage commun. » dis-je.

Alors nous installâmes notre campement et passâmes la plus douce des nuits contemplant les étoiles.

« Tu vois Kaldhan, là les quatre grosses étoiles formant un carré, c’est la constellation de Pégase, et si tu poursuit le chemin des astres les plus brillants sur son coin à gauche tu as la constellation d’Andromède »

Kaldhan : « ahhhh bon !?? »

Moi : « Et là regarde on voit les constellations du cygne et de l’aigle qui semblent se poursuivre dans l’espace, c’est drôle.

Kaldhan : « Mphff ?? Ahh …AHAHOUUUU !!! »fit-il baillant.

Moi : « et là…regardes moi cela on peut voir une planète rouge, on sait que c’est une planète car un ingénieur de je ne sait plus quelle nationalité avait observé le mouvement de cette lumière et s’est aperçu qu’elle tournait comme les lunes, il en a déduit qu’il s’agissait d’une autre planète qu’Olympia… tu te rends compte des perspectives que cela ouvre pour l’avenir ? Pourquoi pas envisager un jour d’aller installer un avant poste sur Séléné, et pourquoi pas aussi envoyer des messages vers l’espace. Oui oui on pourrait créer un programme de recherche le …Sondage de l’Espace pour Trouver des Individus, le SETI Ouahh cela me laisse rêveur.
Qu’en penses-tu Kaldhan ? Hein ? Kaldhan ?? hey.. »

Kaldhan : « Ronf ron…Gromph ! ZZZZZZZzzzzzzz ! »

Moi : « Quand même si on était seuls dans cet univers, cela ferait un beau gâchis d’espace. »

Je décidais moi aussi de rejoindre les bras de Morphée.

Le lendemain matin nous nous réveillâmes tôt. Mais pas aussi tôt que nos voisins nomades qui avaient déjà quitté les lieux.

Nous inspectâmes les arbres présents, et décidâmes de couper ceux d’age moyen pour les débiter en poutres à ramener vers Kazad. Nous n’abattîmes pas les arbres de la périphérie de l’oasis pour ne pas favoriser la désertification.

Au bout du quatrième jour de travail, un étrange individu nous apparu, ou plutôt nous interpella de la sorte :

« Salut salut,
les nains poilus !

Vous avez la gorge sèche et la peau rêche ?
Vous êtes assoiffés ? Roh ! Par ma barbe et mon nez!
Je suis imberbe ? Pfu ! Quel humour acerbe ...
Je peux jurer, même si barbe point je n'ai,
Allons, cessez d'opprimer, et vive la liberté !

HIiiiiiiihihihihi, hihihi »

Le petit Lutin se mit à courir autour de moi, agitant son sceptre comme un dément.
Soudain, il s'arrêta et reprit la parole.

« Mais dites moi, nain, pourquoi ?
Pourquoi êtes vous ici, en ce lieu sec et sans vie ?
Que cherchez vous, si loin de vos trous ?
Peut-être puis-je vous aider, si vous le permettez ... ».

Il se frottait les mains, un sourire espiègle sur le visage. Visiblement, il attendait une réponse.

Je regardais Kaldhan, puis mon nouvel interlocuteur.

Il avait une allure de bouffon, affriolé d'un costume inspiré du même personnage, avec pour seule différence les teintes du tissu qui étaient limitées au noir et blanc. Il était coiffé d’un chapeau à pointes au bout desquelles pendaient de multiples et misérables petites clochettes. Enfin il tenait dans sa main gauche un sceptre dont l’embout représentait une tête de Joker.

Je pris alors la parole.

« Qui es-tu donc cher Lutin, et que fais-tu en ces contrées inhospitalières ? »

Ce à quoi il répondit sèchement.

« Ce que je fais la, moi ? Ca ne te regarde pas !
Mais saches déjà, que je suis loin de chez moi!
Toutefois, je connais ces lieux mieux que toi,

On m'appel Läm, non, je ne suis pas une femme,
mauvais jeu de mot me direz vous, c'est vrai, il ne vaut pas un sous ...

Je peux vous guider, à travers vents et marées,
Mais que faire, car tout travail mérite salaire,
et vos bourses m'ont l'air bien vides, pour des nains si avides !
Vous cherchez du bois ? Mais de l'or ne vous contenterait-il pas ?
Si c'est cela, passez votre chemin, car ici, or il n'y a point !
Enfin, si tels ne sont pas vos desseins,
Peut-être qu'un petit Lutin pourrait étayer votre journée de ses verbes mal placés,
et vos pas guider, vers de meilleurs sentiers...

Hé hé hé hé ... »

Il se tut affichant un large sourire.

« Tu connais d’autres oasis, d’autres ressources de bois ?» lui demandais-je

D'autres oasis ? Pour cela, le désert est un endroit peux propice ...
Le lutin malin,
pourtant pas bien grand,
sait toutefois ou l'on peut trouver cela ...
Si se cotisent nains, je leur tendrais la main,
et les guiderais jusqu'a une forêt,
Aucun nain n'y est encore allé, c'est un endroit jalousement gardé.
Cinquante pièces d'or et nous serons d'accord,
Tel est mon prix, pour des amis ... »

Kaldhan et moi nous concertâmes. Mon compagnon était d’accord pour payer au lutin ce qu’il demandait. Cependant je ne voyais pas cela d’un très bon œil.
« Une forêt bien gardée… Accordons nous comme suit Lutin. Pour l’heure mon frère de guilde et moi devons rapporter du bois de toute urgence à Kazad, par conséquent cette oasis fera parfaitement l’affaire. Par contre je m’engage à parler de ta proposition aux miens. Car plus tard cela pourrait peut-être nous intéresser. »

Kaldhan essaya de discuter avec le lutin. Puis ce dernier revint vers moi.

« Tiens cher Lutin, prends cela afin de faciliter nos échanges à venir. »

Je lui tendis un pigeon voyageur.


Le lutin fit une mine déçue lorsque le nain déclina son offre.
Puis il prit un drôle d’air lorsqu'il reçu le pigeon voyageur, il le prit fermement dans une main et se mit à le tourner dans tous les sens. Il le renifla, puis resta un instant à regarder fixement l'oiseau avant de croquer dans son cou pour goûter à sa chaire, décapitant l'animal. Il recracha violemment la tête en faisant une mine de dégoût.

« Pouah ! » s’exclama-t-il
« Qu'est ce que c'est que ça ?
Ca ne se mange pas ?
Peut-être auriez vous voulu que je ne sois plus ?!
Tenter de m'empoisonner ? Oui, c'est ce que vous faisiez !
Avouez, nain mal léché !!!
Vous vouliez, m'EM-POI-SON-NER !!!

Läm fit un bond en arrière, brandit sa dague et son sceptre d'un air menaçant, se tenant à la manière d'un animal sauvage, grognant à moitié, pestant, crachant.

Puis d’un sourire malin il s’adressa à nous.

«Läm aurait voulu, dans un futur très attendu,
Devenir un grand magicien, oh oui, ce serait tellement bien ...
Mais il lui faut pour cela, pouvoir passer au delà,
Des portes bien gardées, des différentes cités.
Il te pardonnerait, si tu lui obtenais,
Un droit de passage, pour qu'à tout âge,
Laissent passer les nains, le petit lutin ...
Ainsi il pourrait, avec plaisir et intérêt,
Apprendre les Runes magiques, enseignées sous cols et piques. »

Je sentis alors la colère empourprer mes joues.

« Ce n'est pas à nous de lui procurer un visa pour Kazad. Il n'a qu'à contacter le responsable du poste frontière.
Pour l'heure s'il ne sait pas qu'on ne mange pas un pigeon voyageur je doute qu'il puisse devenir un jour magicien.
Nous avons mieux à faire mon cher Kaldhan, nous n'avons rien à nous faire pardonner, alors taillons la route, si tu veux réponds lui mais moi je ne perdrais pas plus de temps avec ce mauvais plaisantin, qui désormais me semble très bien porter son nom. »

Sur ce je retournai couper du bois.

Kaldhan me rejoignit.

Nous passâmes ainsi près de treize jours à l’oasis, de temps à autre le lutin revenait nous voir. Puis un matin, il ne se représenta plus.

A l’aube du quatorzième jour nous terminâmes la construction d’une carriole en bois sur laquelle nous chargeâmes les poutres.
Nous négociâmes deux chameaux à des nomades qui faisaient halte non loin et nous en tirâmes pour quatre vingt pièces d’or et quelques poutres de bois de très bonne qualité.

Ainsi nous décidâmes de reprendre la route de Kazad, je jetais un œil à la boussole de mon père pour l’orientation. Et nous partîmes, ne voyant pas que nos pas nous menaient vers le sud.

A suivre…



"L'esprit est la plus riche des mines, plus on y creuse et plus on y trouve de riches subtilités"

[GTN-Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs]
[Coconuts Baroudeur de 122 ans][avec Sirocco "Kroak!"]

nain Par Tagazog  le 15/02/2006 à 14:27

« Attendez ….ATTENDEZZZZ » fit une voix criarde derrière nous.

Nous stoppâmes, cherchant des yeux d’où pouvait bien provenir ce cri. Personne à l’horizon ne semblait se faire voir.
Alors nous reprîmes notre marche et …

« Attendezzz Bougre de SOTS de NAINSSSS AttendeZZZZZ »

« Mais qui est-ce ? » s’énerva Kaldhan portant ses yeux partout alentours.

Soudain une forme cacha le soleil quelques secondes.

« Attention !!Dans le ciel ! » Criais-je à mon compagnon.

Nous sortîmes nos bâtons.

Enfin nous vîmes qui nous adressait la parole, un perroquet de 40 centimètres d’envergure tournait autour de nous.

« Pas PAR LLAAA CRROAAAAKKK !! PAS PAR LAAAA !! » cria-t-il encore.

« AHhh un oiseau, juste ça » fit Kaldhan, « continuons notre route ».

« Attends une seconde » fis-je.

Je cherchais dans mes poches et trouvais un morceau de noix de coco encore fraîche et emballée dans une feuille de cocotier.
Je déposais le met frugal dans mon chapeau de paille et le tendis à l’oiseau.

Il tourna au-dessus de moi, hésitant. Puis finalement se posa sur mon bras. Pendant qu’il mangeait je contemplais son plumage jaune sur le ventre, bleu sur le dos et vert sur la tête. L’animal très beau resta sur mon épaule une fois son repas fini et fit :

« EN ROUTTEEE MAUVAISE TROUPE ! »

Kaldhan me dévisagea « Euhh tu vas le garder ? »

« Bah il a l’air de bien m’apprécier pour l’instant, pourquoi pas ? » dis-je.

« Dans ce cas il faut lui trouver un nom. » continua mon frère de guilde.

« Tu as raison….voyons voir…il est venu vers nous comme le vent chaud du sud…je vais donc l’appeler Sirocco. »

« Sirocco COCOOO !! » fit le perroquet.

« On dirait bien qu’il l’a déjà adopté » fit Kaldhan.

Nous marchâmes pendant deux jours. La chaleur était de plus en plus étouffante.

« ON VA TOUS CREVER ! KROAAK ! » faisait Sirocco.
La résistance du volatile m’impressionna.

Puis nous finîmes par arriver devant une manifestation naturelle étrange.
Devant nous coulait en tourbillonnant la rivière de vapeur.

« Je crois que ta boussole est morte » me dit Kaldhan.
« Oui nous sommes encore plus au sud ! »
« On va tous crev… » mais le perroquet n’eut pas le loisir de terminer sa phrase, je lui avait cloué le bec avec ma main.

« Que fait-on ? » demandais-je
« On n’a qu’à traverser, après tout, autant aller voir s’il y a quelque chose qui vaut le coup derrière, peu de gens s’y sont rendus. » répondit le mineur.
« Oui et peu en sont revenus. » ajoutais-je gravement.
« Ils l’ont tous eut dans le c… » commença Sirocco qui s’était dégagé de ma main, mais je réussis à nouveau à le faire taire.

Nous nous approchâmes des bords de la rivière de vapeur. Sur ses rives à quelques endroits éparses poussaient des chardons bleus de près de soixante dix centimètres de haut.

« N’approchez PAS !! HROAAKK ! » fit Sirocco quittant mon épaule pour s’envoler.

Nous avançâmes encore.
Soudain l’un des chardons bougea sa fleur vers moi, alors je vis qu’elle ressemblait à une bouche sertie de petites dents aiguisées.

Le perroquet tournoyait dans les airs : « Chardon Spinosaure !! ATTENTION ! »

« Quoi » fis-je désorienté.
Et alors que des racines sortirent du sol pour m’entourer la cheville droite Kaldhan fut conscient du danger et se rua bâton en main, l’abattant sur la plante, l’étêtant.

« Dépêchons nous » lui fis-je « je ne tiens pas à rester là trop longtemps.

Nous trouvâmes un gué et franchîmes la rivière, d’une chaleur étouffante assez rapidement.
Une fois de l’autre côté Sirocco revint se poser sur mon épaule.

Nous errâmes trois jours ainsi dans le profond désert du sud. Puis nous décidâmes de rentrer vers Kazad.

« On trouvera rien ici » me fit Kaldhan.
« Tu as raison, rentrons. » répondis-je.

Nous traversâmes à nouveau la fameuse rivière, sans encombre cette fois et après six jours nous étions enfin en vue de nos bonnes vieilles montagnes.

A suivre…



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Par Google  

nain Par Tagazog  le 28/02/2006 à 12:14

Les montagnes étaient de plus en plus proches.
Nous croisâmes alors un messager envoyé à notre rencontre par la Guilde des Travailleurs Nains.

« Ouf ! J’en ai mis du temps à vous trouver moi…z’étiez passés où ? » fit le messager du poney express.
Il nous remit un parchemin.
Kaldhan l’ouvrit, c’était son jour de lecture. Car nous avions décidé lors du renommage de notre binôme en « Coconuts Baroudeurs » pour la GTN de nous répartir les tâches liées à la gestion. En bref, aujourd’hui il était de corvée de courrier.

Les yeux de Kaldhan s’agrandirent
« Le roi est mort…. »

« Cela fait déjà plusieurs jours ! » fit le messager.

« Les candidatures commenceront à la fin du deuil, c'est-à-dire dans trois jours à compter d’aujourd’hui. »

« Très bien observons d’abord quelques minutes de silence en mémoire de notre cher Thror Ier, paix à son âme.» fis-je.

Nous restâmes là les yeux baissés. Puis le cœur gros nous reprîmes la route.

En chemin nous restâmes muets contemplant, ça et là, un troupeau d’élans qui nous regardaient curieusement, des grives blanches à queue dorée sur un étang.

Soudain une exclamation força le portail de mes lèvres.
« Regarde Kaldhan, des buses royales à pattes bleues! »

En effet un groupe d’une douzaine d’animaux volait dans le ciel.

« Nous nous rapprochons de la saisons des vents et alors elles repartiront pour leur migration. D’ici une quarantaine de jour. »commençais-je.

« Ahhh ?! » fit Kaldhan.

« Ouais j’ai compris, ça t’intéresse pas plus que mes histoires de constellations en fait ? » fis-je dépité.

Kaldhan rougit légèrement

« C’est dommage » continuais-je « Tu vois ces animaux sont caractéristiques. Ils ont des poils raz sur le corps et leurs plumes sont en forme de trèfles, ce qui laisse passer beaucoup d’air. Voler avec une telle voilure relève du tour de force. »

« Trippllee Buse !! Kroakk ! » fit mon perroquet

Un peu vexé je décidais alors de reprendre la route.

« Te fâches pas » me fit Kaldhan

« Oui fais pas ta tête de Cochon Tagazog! Kroakk ! »
Je fustigeais alors Sirocco de mon regard, il s’en alla alors voler un peu, le temps que je me calme et j’entendis dans le vent au loin :
« Bande de buses ! »

Deux jours plus tard, nous arrivâmes dans Kazad, nous allâmes immédiatement devant la chapelle ardente mise en place sur la place de Kazad en l’hommage de Thror Ier, nous nous agenouillâmes respectueusement, et restâmes là silencieux de longues minutes à la mémoire de ce roi si fraternel.

Puis, nous fûmes affectés à la carrière de pierre et essayâmes tant bien que mal d’extraire un peu de matière brute. Mais nous ruinâmes nombre de burins et de marteaux pour y parvenir.


Le lendemain matin, le roi défunt placé dans son suaire fut enfin conduit dans sa demeure d’éternité.

L’aube à Kazad est unique au monde, L’air frais apporté par les aérations se mêle à l’humidité ambiante créant une brume légère qui serpente aux plafonds des galeries et fait scintiller les torches comme des étoiles.
Ce matin là partant de la grande place de Kazad a Gorod un chemin de petits falots dessinait une haie d’honneur diffuse dans la nappe de condensation. Cette haie passait par les lieux les plus symboliques et les plus forts de la cité. Ainsi le souverain parcourait-il une dernière fois ces endroits construits par ses ancêtres ou lui-même, marquant sa droiture et son respect de la tradition instaurée par ses pairs.

Sur la grand place, le Gardien des Anciens prononça un discours élogieux et millénaire, remettant l’âme du roi aux soins de la montagne.
Puis les prêtres royaux bénirent le suaire et quatre membres de la Garde de Pierre vinrent sceller le couvercle du sarcophage de granit, sur lequel le roi avait été gravé dans une attitude d’un sommeil calme et solennel.

Puis comme la tradition l’exige, Kardrim ouvrit la marche, la clef du couloir mortuaire royal était posée sur son torse enserrée dans les mailles d’une chaîne d’argent. Il était escorté de la Garde de Pierre dont six membres portaient le lourd sarcophage. Leurs armures brillaient de mille éclats et leur toilette était impeccable. Les barbes étaient bien tenues, les tresses ornées de fourreaux d’or ou d’argent.

Le convoi était composé ensuite de la famille royale, des prêtres, des conseillers et des hauts fonctionnaires et dignitaires de Kazad. La guilde des Travailleurs nains suivait de près. En cette occasion d’ailleurs Vassili avait revêtu la plus belle de ses tenues de mineurs, il portait dans une main une magnifique pioche au manche d’ébène et à l’acier savamment poli et dans l’autre un marteau de taille aux runes argentées symbolisant le travail et l’abnégation, à son côté SoumSoum quant à lui arborait une boussole incrustée dans une gemme de la taille d’un poing, il tenait des pinceaux en poils de sanglier et un rouleau de parchemin précieux serti d’un ruban de velours, symboles de l’exploration et de l’instruction, puis suivait Hrothgar qui tenait le compas et le pendule, je marchais à ses côtés portant la toise faites de fils d’or et le cordeau d’argent.

Le convoi traversa de multiples artères kazadiennes, puis il se dirigea vers le couloir mortuaire.

Dans l’une des galeries les plus profondes avait été aménagée il y a des siècles de cela une salle à la voûte culminant à près de trente mètres et soutenues par de nombreux piliers aux formes doriques, c'est-à-dire cannelés et sans base, témoignant de l’ancienneté du lieu.

Ca et là quelques uns gisaient d’ailleurs à terres, brisés par le monumentale tremblement de terre datant de plusieurs siècles maintenant, et que le peuple avait voulu laissé là en dépit de leur in-esthétisme afin de toujours se souvenir que la montagne reste maîtresse de leur destin.

Au fond de cette immense pièce avait été engoncées dans la pierre deux immenses portes de marbre noir sur lesquelles avaient été cloutées des poignées en forme d’anneaux, faits d’or et d’électrum. Sur l’un des battant on pouvait distinguer une serrure.

Seuls, le Gardien et Anciens, les prêtres et les six membres de la Garde de Pierre étaient autorisés à s’approcher de la double porte.

Kardrim Gromthi Tête d’Acier ôta la clef de son cou et l’inséra lentement dans le mécanisme d’ouverture. Lorsqu’il la tourna on entendit se mettre en marche les roues d’aciers qui autorisèrent l’ouverture de l’accès.

Kardrim lança une prière à destination des âmes des défunts rois qui précédèrent Thror Ier afin de lui octroyer une place auprès d’eux. Il énuméra les actes du règne du souverain, ses qualités, ses accomplissements. Il annonça que Thror Ier avait toujours été aimé de son peuple et avait tout fait pour le rendre heureux.

Alors les prêtres passèrent en premiers dans le couloirs allumant les torches pour certaines tandis que les autres portaient les offrandes pour les anciens défunts ainsi que celles destinées à accompagner Thror Ier dans son voyage dans l’au-delà.


A suivre…



"L'esprit est la plus riche des mines, plus on y creuse et plus on y trouve de riches subtilités"

[GTN-Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs]
[Coconuts Baroudeur de 122 ans][avec Sirocco "Kroak!"]

nain Par Tyger Naonak  le 01/03/2006 à 00:35

comme d'habitude Tagazog ton histoire est merveilleusement raconté et c'est avec un plaisir immense que je lis cette chronique.



Tyger Naonak
Commandant de la Garde de Pierre
Cousin de Tagazog Gramm

nain Par Tagazog  le 10/03/2006 à 11:01

Ce qu’il se passa après je ne pourrais le dire. Je n’étais pas autorisé à suivre la procession dans le fameux couloir des anciens.

Ainsi tout ceux qui ne pouvaient franchir la porte déposèrent leurs offrandes à même le sol de la grande salle, les prêtres s’occuperaient de les ramasser plus tard.
Puis nous nous dirigeâmes vers la grande place de Kazad où un gargantuesque banquet avait été organisé afin de festoyer en l’honneur du souverain défunt.

Des sangliers rôtis, des haricots en sauce, de la bière à foison. La joie résonna dans les galeries souterraines apportant en écho à la montagne le bonheur d’un peuple heureux témoignant qu’il aimait son roi et que celui-ci était digne de reposer parmi ses prédécesseurs.

La fin de la journée fut très silencieuse, en effet la sieste sacrée était obligatoire après un tel festin.

Je me réveillais le lendemain matin. La tête me faisait un peu mal et jamais aucun étranger n’aurait eu meilleur crédit à dire que les nains sont des saoulards que cette fois-ci.

Je descendis les marches de la bâtisse de la GTN, des ronflements me parvinrent aux oreilles provenant du bureau de Vassili.

« Toc toc ! » fit mon poing en frappant la porte.
« Vassili !....hey Vassili ! » dis-je doucement mais le fondateur de la guilde dormait d’un sommeil de plomb. Il avait la tête affalée sur un parchemin qui s’était enroulé sur lui-même enserrant ainsi le visage du nain. Sur la table une bougie avait répandue sa cire partout en achevant de se consumer. Et sur l’épaule de Vassili je vis un tatouage en forme de coeur, un étrange et nouveau dessin apparemment.
« Aphrodite for ever » était inscrit.

Alors il revint à ma mémoire que SoumSoum, la veille au soir, avait entreprit de dessiner ce faux tatouage au fusain pour embarrasser Vassili, profitant de la cuite de ce dernier.

Un sourire immense se fit sur mon visage relançant le douloureux mal de crâne.
Je sortis sur la pointe des pieds, tant et si bien que tout juste réveillé je perdit l’équilibre et me rattrapais de justesse au bord de la nappe d’un buffet, qui ne put supporter mon poids et qui, lorsque je chu lourdement sur le plancher du bureau, propulsa en l’air ce qui était posé dessus, à savoir une variété de pierres précieuses et semi-précieuses qui devait être examinées par mon supérieur.

En entendant mon « Ouch ! » sonore, Vassili ouvrit difficilement un œil et voyant le miroitement rare d’une pierre, qui avait apparemment la soudaine faculté de se déplacer dans les airs, ses deux yeux s’ouvrirent tels ceux d’un écureuil qui aurait fissuré le lac de givre en deux, en y ayant enfoui son gland.
Il se jeta en sautant de la table faisant voler parchemins, plumes et bougie et se retrouva allonger à mes côtés, sur le dos, il avait récupéré ses pierres de justesse avant que certaines ne se brisent au sol, et avait sauvé in extremis un morceau de quartz rare en l’attrapant entre ses dents.

« Pftn Tggzggg mrrddd ffmm nntttntdd lff prnnffn fss* » fit-il tout rouge à mon intention.
(*Mon cher Tagazog, voit donc comment ta chute a au combien réveillé les réflexes innés qui sommeillaient en moi et qui m’ont permis de réussir ce formidable coup de jeu d’osselets avec mes pierres. – traduction approximative).

Je compris que ses mots à ce moment là n’étaient pas des plus courtois et m’en fut au rez-de-chaussée en entendant derrière moi.

« Gmppff prtttnn Tggzgg !!Tmnn vff rrrr *»
(*cher frère Tagazog, tu me quittes déjà ? Nous aurons l’immense joie de nous retrouver très prochainement – traduction très approximative).

Arrivé au salon, je passais par la petite porte donnant sur une volée d’une demi-douzaine de marches menant à la taverne de la guilde située à l’entre-sol.

En passant l’embrasure une odeur de lard fumé et de pommes de terres à la poêle vinrent me titiller les narines, ainsi qu’un autre fumet très appréciable mais que je ne reconnu pas de suite.

J’entendait le bruit des produits que l’on fait frire et des volutes de vapeur chaude sortaient de temps à autre de la petite cuisine.

« Hummmm lard braisé, pommes de terres aux herbes et …mince et ….. »commençais-je.

« Et tourte aux oignons » fit la voix derrière les fourneaux.

De qui pouvait-il bien s’agir ?

A suivre…



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nain Par Tagazog  le 31/03/2006 à 13:33

Je me posais encore cette question lorsque Vassili me rejoint.

« Dites donc compagnon Tagazog !! » fit-il d’une voix impérieuse. « Ca vous aurait défrisé les moustaches de m’aider toute à l’heure ? »

« Mais…euhh, c'est-à-dire…enfin, je pensais que vous…que tu t’en sortais très bien tout seul » fis-je un peu honteux.

« Tu sais que tu aurais pu casser de rares pierres ? Allé hop hop hop !! Corvée de pommes de terres pour aujourd’hui, ce sera ton travail d’intérêt général pour la guilde » fit le fondateur.

« Mais enfin, il faut que j’aille à la carrière de pierre, je pense que mon expérience y sera fort utile ! »

« DEMAIN ! » fit sèchement Vassili « Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs ou pas, c’est ton jour pour les patates » puis il s’en retourna par où il était venu, un petit sourire malicieux au coin des lèvres.

Nonchalamment je me dirigeais vers la cuisine.

En poussant la porte battante j’entendis
« Ahh enfin quelqu’un qui est levé dans cette baraque ! C’est pas tout de fêter dignement notre défunt roi, Kazad ne va pas tourner toute seule si vous passez le reste de la journée à roupiller et cuver. »

« SoumSoum ?? » fis-je stupéfait par son langage au combien cru « mais quel est ce ton ? »

« Et bien quoi ?? tu t’attendais quand même pas à ce que je fasse un dithyrambe ? » fit mon frère mineur.

« Mais c’est toi qui fait la cuisine aujourd’hui ? » demandais-je

« Ouais ! j’ai beau être le bras droit de Vassili, il n’a pas apprécié mon tatouage ! Surtout que cela l’a un peu embarrassé lorsqu’ Aphrodite est venu le voir tôt ce matin et lui a gentiment reproché de lui faire une cour un peu trop cavalière en exhibant ainsi son nom sur son corps. Alors il est venu me tirer du lit à coup de carafes d’eau froide. Il m’a ordonné de préparer le repas de la guilde de ce midi. Et puis il est reparti s’endormir.» continua SoumSoum.

« Bon toi d’accord, mais moi….pourquoi moi ? j’ai pas fait exprès de tomber dans son bureau, et être maladroit… » fis-je.

« Comment ? Pourquoi tu es de corvée de patates ?… tu ne te souviens pas ? »

Je fis mine de ne pas comprendre, ce qui était le cas.

SoumSoum reprit : « Et bien le tatouage….si c’est moi qui l’ai fait…c’était ton idée ».

Alors un tumulte d’images et de bruits assourdissants fit surface dans mon esprit.
« Ahhhh je me disais aussi… bon, elle est où la corbeille de tubercules ? »


Plusieurs heures plus tard après la fin du repas, la vaisselle, le rangement, et le nettoyage des tables, je partis faire une petite sieste.

Je me réveillais à la fin de la journée et partis pour la bibliothèque où je fis quelques recherches historiques et sémantiques afin de parfaire certains de mes écrits.

La bibliothèque de Kazad est un bâtiment au combien important dans la culture du peuple souterrain.
Au cours de son exil, ses ancêtres n’ont pas voulu laisser le temps détruire les enseignements et les origines de leur nation naissante.
Parmi les olympiens bannis figuraient des bardes, des escrocs et des fraudeurs, qui étaient habitués à déjouer les administrations les plus réfractaires. Familiers avec les procédures et érudits ils s’improvisèrent scribes et écrivains publics.
Peu à peu naquit un engouement commun à consigner, classer et conserver les textes.

Ainsi, et paradoxalement, alors que la survie de ces voyageurs apatrides aurait dû mettre de côté l’aspect culturel de leurs vies, il le transcenda.
C’est pourquoi lors des premiers aménagements des cités souterraines, on y construisit des petites bibliothèques.

Avec la volonté du roi Mîm, cinq mille huit cent ans environ avant notre ère, de donner à son peuple une véritable envergure : la construction de la capitale Kazad a Gorod et le développement des infrastructures administratives allèrent de paire avec l’édification d’une bibliothèque monumentale.

Bien que le terrible tremblement de terre qui se produisit mille sept cent ans plus tard eut pratiquement anéantit l’édifice, tous les ouvrages avaient été soigneusement archivés en double. Ainsi l’histoire naine était sauve.

Aujourd’hui cet endroit est un véritable puit de science, une manne pour tout esprit avide d’apprendre et de se cultiver. On peut même dire que seule la grande bibliothèque de Lardanium et sa très secrète homologue elfe peuvent rivaliser avec elle.

Après pas mal de corrections et d’heures d’écritures, je décidais de contempler un peu les vieilles salles de cet endroit historiquement émouvant, l’architecture n’avait rien laissée au hasard, comme toujours dans les travaux nains. La température et l’humidité étaient optimales, empêchant les livres de se décomposer.

Enfin la fatigue me poussa vers la sortie et me força à aller me coucher.


A suivre…



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nain Par Tagazog  le 07/04/2006 à 12:07

Le lendemain matin arriva.

Je pris mon bâton de marche, mon casque de mineur et enfilais ma combinaison de protection en cuir, renforcée au niveau du ventre et des genoux. Je passais aussi l’épaulette en acier à mon épaule gauche. Puis je me mis en marche vers la porte Ouest de Kazad.

Sur ma route les convois de transport de pierre étaient légion. Les ouvriers tiraient à plusieurs des charrettes où des blocs de pierre bruts s’entassaient. Les plus chanceux ou fortunés avaient un équipage de poneys pour véhiculer leur fardeau.

Non loin de la carrière je retrouvais des compagnons de la Guilde. Vassili était là, au devant de tout le monde, à ses côtés se tenait SoumSoum. Les deux nains étaient en grande discussion.

J’attendais tranquillement en arrière avec Kaldhan et Gorbad. Nous discutâmes de la mort du roi et des futures élections.

Ce jour là fut fort prolifique et nous ramenâmes près de huit cent kilos de pierres, taillées et prêtes à être utilisées dans la construction.


Le soir nous nous rassemblâmes extraordinairement à la guilde des travailleurs nains. Une certaine agitation régnait dans l’air. Apparemment une grande nouvelle devait être annoncée.

Vassili apparu et monta sur une petite estrade improvisée.

« Mes chers compagnons ! » commença-t-il d’une voix forte.

« Je tiens tout d’abord à vous féliciter pour votre labeur et votre dévouement. Soyez certains que tous nos semblables apprécient le travail que nous fournissons, et les ressources que nous ramenons à notre belle cité pour panser ses blessures.
Remercions aussi tous les habitants qui ont travaillés côte à côte pour aider à la reconstruction. Jamais travailleurs de tous bords n’ont été aussi unis. »

L’assemblée leva ses chopes bien haut.

Puis le fondateur reprit la parole :
« Ces derniers jours ont été difficiles. La maladie a emporté notre souverain vers ses ancêtres. Mais en son nom et pour celui qui lui succèdera, nous continuerons de respecter les valeurs qui nous caractérisent. Vaerzamg Aerbäta Zwärk Geämnis ! »

L’assemblée reprit en chœur : « Vaerzamg Aerbäta Zwärk Geämnis ! »

« Je dois également vous faire part d’une nouvelle, et pour ce faire j’appelle à mes côtés Gorbad Kaskanferr »

Le nain borgne à la prothèse d’acier au bras monta à l’estrade.

Vassili continua.
« Vous n’êtes pas sans savoir que prochainement les candidats à la succession de notre bien aimé Thror Ier vont se présenter. C’est pourquoi je vais laisser parler votre frère ici présent. »

Gorbad s’éclaircit la gorge. Il avait beaucoup voyagé et roulé sa bosse dans le monde, mais s’adresser à la foule restait toujours un exercice à la fois excitant et un peu impressionnant. Tout cela était mis en hyperbole par ce qu’il s’apprêtait à dire.

« Mes chers frères de la guilde. Cela fait pas mal de mois maintenant que nous travaillons côtes à côtes, avec les mêmes desseins. Je tenais à vous remercier de l’accueil que vous m’avez fait, j’ai beaucoup appris avec vous. Mais je sens maintenant que mon âme est prête à accomplir autre chose. J’ai beaucoup d’expérience des peuples de ce monde, de la guerre, de la politique, et je pense que le temps est venu pour moi d’essayer de mettre au profit du plus grand nombre de ce que je pense être capable d’apporter à tout un chacun, et donc à notre nation, c’est à dire la prospérité et l’unité.
C’est après une longue discussion avec Vassili et SoumSoum que j’ai donc décidé de démissionner de mes fonctions de membre de la Guilde des Travailleurs Nains et de me présenter comme candidat à la fonction de souverain de Kazad a Gorod. »

Nous restâmes tous muets face à cette nouvelle.

« Allez haut les cœurs !! » Fit SoumSoum. « C’est un tournant dans la vie de notre frère Gorbad, alors allons fêter cela dignement à la taverne ».

Nous descendîmes dans la taverne et une soirée de chansons et de fête se dessina lentement.

Tous approuvèrent la décision de maître Kaskanferr.
Les gratins de pommes de terres et les sangliers en sauce abondèrent ce soir là, ainsi que tous les types de bières.
Et j’en retiendrai toujours l’inspiration du milieu de la nuit de notre frère Zerk qui se mit debout sur une table et entonna un chant de sa composition :

" Vers la mine où le poids et l'ennui
Me courbent le dos,
Ils arrivent le dos alourdis
De merveilles les chevaux

Ils viennent du bout du monde
Apportant avec eux
Des idées vagabondes
Aux reflets de ciel Bleus
De mirages

Traînant un parfum cuivré
De tavernes inconnues
A l'atmosphère chargée
Où l'on botte le cul
D'tout les mages

Moi qui n'ait connu toute ma vie
Qu'un ciel de roche
J'aimerais m'débarasser cette suie
En m'disant "je raccroche!"

Emmenez-moi où coule la bière
Emmenez moi au pays des tonnelles
Il me semble que la cervoise
Est bien meilleur que l'hydromel

Dans les bars a la tombée du jour
Avec tous les pèl'rins
Quand on parle de filles et d'amour
En buvant comme des nains

Je perds la notion des choses
Et soudain ma pensée
M'enlève et me dépose
Un événements sacré
C'est la grêve

Où je vois tendant les bras
Une choppe qui comme un'folle
Court au devant de moi
Et j'veux pas qu'on m'la vole
C'est un rêve

Qu'les saoulârds la ferme et qu'les pèl'rins
Retournent faire les morts
Moi je bois encore jusqu'au matin
Debout sur leurs corps

Emmenez-moi où coule la bière
Emmenez-moi au pays des tonnelles
Il me semble que la cervoise
Est bien meilleure que l'hydromel »

A suivre…

NB : Un grand merci à Zerk pour son chant.



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nain Par Tagazog  le 09/04/2006 à 20:59

Plusieurs jours s’écoulèrent, la campagne des candidats pour la place de roi des nains, qui étaient trois, battait son plein.

En même temps à la Guilde nous travaillions sur un chef d’œuvre pour rendre hommage au défunt roi.

Les élections se profilèrent enfin à l’horizon et Gordab Ier devint le nouveau roi des nains avec une confortable majorité des votes.

Quelques semaines plus tard notre travail était enfin terminé et Vassili avait obtenu une audience auprès du Gardien des Anciens et du nouveau roi.


Vassili entra dans le Palais Royal de Kazad, suivi par SoumSoum. Les autres membres de la GTN suivaient porteur d'une charge imposante.

Comme convenu, le conseiller du roi fit pénétrer le fondateur de la guilde et son bras droit dans le vestibule dédié aux personnes ayant le privilège d'êtres reçus dans le bureau royal.

Le bureau royal était une pièce destinée aux audiences exceptionnelles entre le Roi, le Gardien des Anciens et les hauts dignitaires de Kazad ou encore les délégations étrangères. Quatre gardes de la Garde de Pierre faisaient le pied de grue dans le vestibule.

Puis les deux mineurs passèrent les épaisses portes d'obsidienne, noires et bleues.

La salle comportait des étagères de chaque côté et des pièces d'armures comme ornements.

A une extrémité de la table recouverte pour l'occasion de précieuses chopes de cristal serties d'enluminures en argent représentant les armes de Kazad, se tenait Gorbad Ier. A ses côtés était assis Kardrim.

"Asseyez vous honorables mineurs, et exposez moi où en est le projet dont vous avez pris l'initiative" fit le roi.

Alors Vassili exposa au roi sa volonté et celle de ses frères d'ériger un monument en l'hommage du défunt roi. Quelque fut la richesse et l'immortalité de son règne il méritait comme ses prédécesseurs une place ou chacun pourrait lui rendre hommage et penser à lui.

Aussi, un chef d'oeuvre comme toute guilde doit être capable d'en faire avait été mis en projet. Tous les membres de la GTN avaient mis leur savoir faire dans l'accomplissement de ce que Vassili pouvait aujourd'hui présenté aux deux premiers nains de la nation.

Alors le gardien prit la parole. "Et bien sortons donc voir ce "chef d'oeuvre", comme vous l'appelez".

Dehors sur le perron du Palais, les membres de la GTN attendaient autour d'une grande bâche de toile de jute qui dissimulait encore aux yeux des badauds ce qui pouvait bien s'y cacher.

Les quatre nains restèrent sur les marches supérieures et SoumSoum fit signe à ses frères d'ôter la bâche.

Alors tous purent contempler une statue au combien réaliste du roi, dans son armure. Elle était en marbre pur, rare et précieux.
Les parties d'armures avaient été plaquées d'argent, et les clous de son plastron d'or. La hache qu'il tenait avait été spécialement forgée pour être savamment enserrée dans la statue sans que l'on puisse l'en retirer. Son manche était en granit finement ciselé, et la lame luisait des runes qui y étaient coulées en or rouge. Le personnage se tenait droit et fixait l'horizon. Il portait sur la tête un casque de guerre orné d’électrum de facture fort humble.
Le socle sur lequel il se dressait représentait une miniature des monts Radar Bek et de Kazad et à ses pieds avait été sculpté une vasque dans laquelle semblait se déverser le lit d'une rivière. Le symbole des sources des montagnes alimentant la ville des nains. Cette petite fontaine achevait l'oeuvre.

Vassili se tourna vers le roi et le gardien des anciens.

"Voici notre témoignage. Nous aimerions installer cette statue sur une petite place de la ville, à l'arrière du socle un circuit d'alimentation permet de le relier à une source ou d'y insérer un fut à bière, ainsi pour honorer son anniversaire nous pourrons changer l'eau qui s'écoulera de cette petite fontaine en bière."

L’assistance sembla apprécier l’attention, et la réalisation. Finalement une place fut aménagée pour accueillir la statue.


A suivre…



"L'esprit est la plus riche des mines, plus on y creuse et plus on y trouve de riches subtilités"

[GTN-Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs]
[Coconuts Baroudeur de 122 ans][avec Sirocco "Kroak!"]

nain Par Zerk  le 10/04/2006 à 17:42

HRP/ Bah y a pas de quoi, je pensais pas l'utiliser autrement de toute manière^^



...Emmenez-moi, où coule la bière, emmenez-moi au pays des tonnelles...
Zerk, Grand Maître dans l'Art Délicat du Tabouret de Comptoir(De Zagnadar!!!)...
[Alcoolique Migrateur]

nain Par Tagazog  le 24/04/2006 à 19:30

Quelques semaines plus tard, un matin, je consultais des livres de la bibliothèque de Kazad, recherchant des cartes sur les territoires de l’est dans le but de prendre la route afin de retrouver mon père dont j’avais retrouvé la trace dans le désert au cours de ma première exploration GTN.

J’errai dans les hauts et étroits rayons de livres lorsque soudain j’entendis un.
« Psst !! Psst ! »

Je regardais dans la pénombre dissipée par la douce lumière des lampes à lucioles qui éclairaient le lieu sans porter préjudice aux précieux parchemins.

Sur ma gauche une forme dissimulée dans l’ombre semblait être celle qui m’interpellait.

« Psst ! » recommença-t-elle.

Cette fois j’en étais sûr c’était bien cet individu.

Je me rapprochais un peu plus de lui.

« Tagazog, venez par ici ! »

Inconsciemment j’emboîtais le pas de l’inconnu vers une salle de lecture particulière et réservée normalement aux fonctionnaires d’état chargés de copier les ouvrages sur de nouveaux supports pour les préserver.

Entrant en dernier je vis l’autre nain me faire signe de fermer la porte, ce que je fis dans une inconcevable naïveté.

A la lumière des deux torches de cette pièce, qui brûlaient derrière des réceptacles en vitrail éconduisant la fumée noire dans des canalisation externes, je pu détailler celui qui se tenait devant moi.
Un vieux fonctionnaire, aux habits forts simples. Il s’éclipsa d’ailleurs aussitôt, refermant la porte sur moi. Je restais seul dans cette salle.

Puis soudain un pan de mur se mit à pivoter et un nain imposant fit son entrée. Il se dirigea lentement vers moi et sa cape ne pouvait dissimuler les cliquetis de son armure de guerre dont certains morceaux que l’habit ne pouvait cacher luisaient d’éclats d’or et d’ocre sous le feu des lampes.

Un seul personnage dans tout Kazad correspondait à cette description, c’était bien sûr le commandant de la section de l’Enclume, de la Garde de Pierre : Gurdil Bugman.

Impressionné je fis un salut respectueux.

Le nain s’immobilisa et me toisa du regard. Il m’étudia sous toutes les coutures. Il restait silencieux.

Une minute s’écoula, puis deux.

« Pardonnez moi… » commençais-je. Mais le commandant m’interrompit.

« Tagazog Gramm! » fit-il d’une voix semblant sortir du ventre de la terre.
« Je viens uniquement vous mettre en garde. Votre famille semble avoir attirer l’attention d’un ordre peu recommandable.»

« De quoi parlez vous ? » fis-je surpris.

« Nous avons retrouvé ceci il y a plusieurs semaines de ça. »

Le guerrier déposa dans ma main une chaîne avec une plaque de fer gravée des insignes de ma famille.
C’était de Tag des Mineurs de mon père. En cas de catastrophe il servait à identifier les victimes.

« Où avez vous trouvez cela ?» demandais-je

« Ne m’interrompez pas !» Il fronça les sourcils et son allure devint plus sévère que jamais.

« Vous êtes sous la surveillance d’une secte. Ceci est une mise en garde. Même si cette elle semble diluée dans notre monde, ses méfaits son connus. Mes hommes ont retrouvé cet objet non loin des Grandes Fosses. Si cette organisation obscure s’intéresse à vous je ne sais pas pourquoi. Je suis venu vous aviser de vous tenir sur vos gardes. »

« Mais …pourquoi vous ? » fis-je stupéfait.
« Nous nous sommes déjà parlé une fois pour un sujet très …humm littéraire et sémantique dirais-je, sur notre langue naine et ses origines. De plus votre cousin est un membre de notre institution militaire. A mes yeux ces simples raisons suffisent à avertir un frère. »

« Je vous remercie commandant Bugman, merci Gurdil !Maintenant je saurai où rechercher les traces de mon paternel ».

Je re-saluais cet étrange messager. Il s’en alla pesamment d’où il était venu.


A suivre…



"L'esprit est la plus riche des mines, plus on y creuse et plus on y trouve de riches subtilités"

[GTN-Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs]
[Coconuts Baroudeur de 122 ans][avec Sirocco "Kroak!"]

nain Par Tagazog  le 04/05/2006 à 10:53

Quelques jours plus tard...

L’effervescence était indescriptible dans Kazad a Gorod en ces jours de la saison de l’Engourdissement de l’an 7997 ap T. Ier

Les nouvelles d’une cité perdue, pleine de richesse serpentaient dans les rues tels autant de filet d’eau parcourent une ville les jours de pluie.
De nombreux convois se préparaient à rejoindre leurs frères déjà partis près des Grandes Fosses pour prêter mains fortes aux Sigdilites dans la reconquête de leurs exploitations minières.

De là ils iraient vers les ruines de cet endroit nommé autrefois Tyrdras.

Je n’avais jamais entendu le nom d’une cité ayant été foudroyée par le courroux des dieux dans le monde antique.
D’après les maigres écrits s’y référant, on y dépeignait une ville dont la flamme vacilla, corrompue dans ses plus grandes valeurs, gagnée par l’orgueil et la suffisance.
Les indices étaient très discrets dans les ouvrages. La peur des scribes, ne voulant attirer l’opprobre divin sur celui qui s’intéresserait de trop près à ce que le jugement suprême avait condamné, expliquait cela.

Les Grandes Fosses dernière étape connue où passa mon père, Héliké, la cité aux milles secrets et richesses. Tout semblait vouloir me pousser vers l’est.

Mais…

« Hey ! Tagazog, alors tu arrives ? » fit la voix de Thraïn me tirant de mes songes.

« Oui une seconde » répondis-je.

Je devais partir en exploration avec mon compagnon, nous avions attendu notre frère de guilde Kaldhan, étrangement celui-ci semblait s’être volatilisé depuis trois jours.

SoumSoum et Vassili nous avaient alors conseillé de partir sans lui pour ne pas retarder plus encore la mission.

Ainsi nous nous dirigeâmes vers le nord.

Nous éloignant de Kazad nous contemplâmes les dégradés d’ocre, rouge et or des rayons des soleils qui baignaient de leur lueur rasante du soir les montagnes imposantes.

Nous nous installâmes en plaine pour la nuit et chantâmes devant un grand feu.

Après deux jours de marche, je commençais à me sentir bizarre. Je n’étais pas vraiment dans mon état normal.

L’avertissement du commandant de l’Enclume, l’éloignement, la disparition de mon père.
Je devenais de plus en plus nerveux, me retournant parfois brusquement, scrutant les environs à la recherche de quelque chose, de quelqu’un.

Mais seuls les courses et sauts de quelques lièvres semblaient répondre à mes interrogations.

Marchant à mes côtés Thraïn passait son temps à feuilleter mon ouvrage du TSPVN. Parfois il lançait une exclamation comme pour dire qu’il comprenait mieux maintenant certains comportements qu’il avait pu observer dans le passé. Parfois il désapprouvait certains « phénomènes ».

Le lendemain je sentais comme une chape de plomb sur ma tête. Alors que nous marchions :

« T’as pas vu quelqu’un dans les buissons à gauche ? » demandais-je

« Non, y’a rien, enfin je crois pas ! » répondit Thraïn.

« Moi je suis sûr qu’il y a quelqu’un, dans l’arbre là-bas, tiens tu vois ça bouge, c’est pas normal que cela bouge comme ça ! » repris-je de plus belle.

« C’est le vent voyons ! Tagazog, arrêtes un peu et concentres toi sur la marche, bientôt nous arriverons près de la mer d’Emeraude. » me rassura celui qui avait été nommé chef de l’expédition.

Après une nouvelle heure d’avancée, je m’arrêtais brusquement et fit volte face.

« Je sais que vous êtes là ! Arrêtez de vous cacher… » criais-je

« Hey Tagazog, mais qu’est-ce qu’il te prend ? » fit mon frère de guilde.

« Comment ? Euhh je ne sais pas, j’ai vraiment l’impression d’être suivi. »

Au milieu de la nuit suivante. Je fus réveillé en sursaut, la sueur perlant au front.
J’entendis comme des herbes écrasées sous le poids d’un pas lent. Une braise claqua sèchement dans le feu de camp.
Je me levais discrètement et scrutais les alentours. Un hululement se fit entendre. Je cru voir une forme dans la nuit.
Je pris rapidement mon bâton et couru dans la pénombre
« A L’ASSAUT !!! » fit mon cri tonitruant.

Thraïn s’éveilla dans un rictus d’effroi sous la surprise, et sa barbe s’hérissa. Il ne réalisa pas tout de suite ce qui venait de se passer.


A suivre…



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nain Par Tagazog  le 14/06/2006 à 15:12

La journée suivant nous allâmes à pas lents dans la neige fraîchement tombée.

« Ca va la tête ? » me demanda Thraïn.

« Mfff , mouaip ! » fis-je râleur.

« Peut-être que maintenant tu feras attention avant de t’en aller courir dans la nuit en croyant avoir vu un danger » souri mon compagnon.

Le soir du quatrième bivouac Thraïn et moi chantâmes devant un petit feu de brindilles.
Il fallait profiter de ce moment car à partir de ce jour nous étions dangereusement proches des frontières avec les terres des hommes sauvages d’un côté, et celles des olympiens de l’autre.

Le froid se fit plus rude cette nuit là.

Les jours suivant furent difficiles, le froid s’intensifiait. Sirocco résistait étonnement bien au climat.

A mesure que les jours passaient j’avais l’impression plus pesante que nous étions vraiment espionné et suivis.

Au sixième jour nous longeâmes la côte de la Mer Emeraude et ses plages de sable fin. Nous fîmes halte près de quelques arbres.

Je contemplais l’horizon marin, les embruns humides me chatouillaient le nez désagréablement. J’avais l’impression que mes vêtements étaient poisseux, tout imbibés qu’ils étaient de l’humidité et du sel de mer. Je dégustais un pied de port confit lorsque je vis Thraïn voler en avant et rouler en bas de la dune après un son sourd.

Je fis volte face….seules les branche de l’arbre grinçaient sous la douceur des brises marines.

« Ca va Thraïn ? »

« Quelqu’un ma poussé !! » répondit il grimpant la dune furibond.

« Nous sommes seuls ici » affirmais-je.

Nous avançâmes prudemment sous l’arbre lorsque soudain une branche poussée par le vent vint faire frapper ses feuilles sur le tronc dans un
« FRAK » retentissant.

Un peu d’écorce morte tomba sous le choc.

Intrigué je saisis une feuille et l’inspectais.
L’arbre était un aulne, mais jamais je n’avais vu ce genre de frondaison pour pareil arbre.

« Tu as vu ces feuilles, elles sont incroyablement résistante, je pense que le vent à violemment asséné une de celles-ci sur ton dos ce qui t’as projeté en avant » fis-je.

« Jamais vu cela de ma vie » répondit mon compagnon.

Je pris rapidement un bout de parchemin et entreprit de croquer cet arbre et une rapide description.
Je l’intitulais Aulne cendré à feuilles pattes d’ours.

Puis nous reprîmes la route.

Après douze jour de marche nous avions dépassé la longitude d’Ordenum.
Lors de notre campement du soir je fis part de mes dernières impressions à mon frère de la GTN.

« Je crois bien que des nains aux mauvaises intentions nous suivent. J’en ai déjà eu la preuve dans Kazad ces derniers temps.
Et je pense les avoir aperçu non loin en marchant aujourd’hui.
Cela aurait un rapport avec mon père. Mais ne sachant pas exactement leurs intentions je préfère te prévenir. Ils appartiennent à L’ODC »

Les yeux de mon confrère s’agrandirent.

« Dans ce cas nous ne pouvons continuer sereinement l’exploration avec ces fouineurs mécréants sur les talons. »

« Tu penses que nous devrions leur tendre une embuscade ? » demandais-je

« Absolument et essayer de leur tirer les vers du nez. Je ne te laisserais pas tomber frère Tagazog. »

« Merci à toi cher Thraïn. »


Les premières heures du jour commençaient à poindre, emplissant le ciel nocturne d’une lumière plus claire sur laquelle se découpait la végétation en ombres chinoises.

Deux silhouettes avancèrent doucement dans notre bivouac, vers nos couches.

Thraïn et moi-même étions tapis à l’écart et les voyions clairement.

Les lames s’abattirent sur des vêtements et des affaires mises en boule pour simuler des corps dormant.

Deux hoquets de surprise se firent entendre et nous leur tombâmes dessus.


Dans le même laps de temps :

Un pinson du nord leva sa tête doucement et descendit de son nid il attendit le tout premier rayon du jour pour commencer à chanter en cherchant quelques graines sous la couche verglacée. En attendant il lissa les plumes rougeâtres de sa poitrine.
C’était l’heure, il inspira pour lancer ses notes rauques et monotones lorsqu’un « J’vais m’les faire !!! » tonitruant déchira le silence et les lourds pas de deux humanoïdes barbares de petite taille firent s’envoler le pauvre oiseau mort de peur. Tellement mort de peur qu’il cru voir un perroquet, oiseau du sud, lui foncer dessus et l’éviter de justesse.

Thraïn était en devant moi et porta un coup chargé sur le premier adversaire, l’envoyant à terre ou il heurta le sol de la tête.

Le deuxième était sur ma route et para mon bâton du manche de son arme.
Mon compagnon constata que son adversaire était assommé et vint m’aider dans la lutte.

Le nain que dont nous ne pouvions voir le visage, encore tapit dans la noirceur de la nuit qui s’enfuyait, manqua de me couper la barbe de son épée courte.

« Que me voulez vous ? » Criais-je

La seule réponse fut un coup d’épée que je déviai et qui m’entailla la cuisse.
Thraïn porta un coup de bâton sur la nuque de l’ennemi, lui brisant les vertèbres d’un seul coup.
Le nain s’affala sur le sol et sa lame alla se briser sur un rocher sous l’effet de la chute.

« Mince on ne pourra pas interroger celui-là »fit il.

Nous nous retournâmes et constatâmes que l’autre nain avait disparu. Nous fîmes un rapide tour d’horizon et le vîmes s’avancer vers les rives de la Mer Emeraude.

Nous le rattrapâmes mais déjà il rentrait dans l’eau glaciale, avançant toujours plus loin.

« Reviens ! » fis-je

Mais l’inconnu ne se retourna même pas et fini par gesticuler avant de disparaître sous la surface.

Thraïn et moi attendîmes deux minutes. Puis nous décidâmes de reprendre notre route.

A suivre…



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Par Google  

nain Par Tagazog  le 18/07/2006 à 14:41

Au cours du jour suivant, nous inspectâmes en marchant le maigre contenu des effets personnels du nain que nous avions abattu.

Quelques pièces de cuivre, un petit couteau au manche d’albâtre, et un ostracon. Sur celui-ci était gravé la rune des mineurs et mon nom de famille. De même une rune que je connaissais bien puisqu’elle était tatouée à l’intérieur de mon poignet droit, la rune en forme de feu, qui sur cet éclat de poterie était ceinte d’un pentacle destiné à, suivant les dires des illuminés, contenir, voire anéantir ses pouvoirs.

Nous trouvâmes également une bourse minuscule contenant deux magnifiques saphirs.

La journée était déjà bien avancée, nous avions pris notre collation lorsque après quelques minutes de marches Sirocco quitta mon épaule pour voler vers la mer.
Je couru pour lui dire de revenir mais il disparu rapidement à l’horizon.

« T’inquiète pas, il va revenir » me dit Thraïn.

Nous ne revîmes le volatile que le lendemain, il tenait dans son bec une brindille avec un peu de terre.

« On dirait une terre argileuse » fit mon compagnon.

« Où as-tu trouvé cela Sirocco ? » demandais-je

« Terre, Terre, TERRRRREEEE » se mit à crier l’oiseau voletant au dessus de nos têtes.

Nous descendîmes sur la rive, et pûmes contempler effectivement à quelques lieues au loin une fine bande de terre.

« une île ! » fis-je.

« Oui mais impossible d’y aller à moins de voler comme ton perroquet ! » fit Thraïn songeur.

Nous continuâmes notre route et dépassâmes cette bande de terre.
Nous empruntâmes alors un chemin pavé à la façon olympienne. Sûrement un axe de communication important s’il avait été aménagé de la sorte.

Deux jours plus tard nous arrivâmes devant un campement olympien.

« Halte là ! » fit un garde s’approchant. « Messieurs les nains, que venez vous faire en ce lieu, nous ne sommes pas intéressés par vos talents de buveurs. »

Visiblement une jeune recrue, sans poil au menton, qui devait chercher un exutoire à ses journées de bizutage par ses pairs dans les deux nouveaux venus qui se présentaient maintenant à lui.

« Déguerpissez avant que nous ne vous rossions ! »

Je rigolais intérieurement et vit Thraïn en faire tout autant. C’est d’ailleurs mon compagnon et chef de l’expédition qui s’exprima en premier.

« Sachez jeune soldat que mon compagnon et moi avons plus de 10 fois votre âge et que si votre éducation était à la hauteur de ce qui se fait de mieux dans les universités de son Impératrice, vous sauriez accorder le respect dû à quelques aînés, tels que nous, qui croisent votre route.
Veuillez prendre note également que vos cousins du peuple souterrain ne sont pas venus si loin de leur contrée pour rouler dans un fut mais pour des raisons plus professionnelles que seul un homme de plus d’expérience serait en mesure d’apprécier. »

Le soldat serra convulsivement sa lance, visiblement dépassé par le discours éloquent et inattendu que lui avait tenu le petit être. Les nains pour lui étaient insignifiants, des sous êtres ne méritant pas la mansuétude de Zeus. La jeunesse et l’inexpérience lui conféraient une grande intolérance, aussi importante que la montagne de préjugés dont l’avait nourri des parents aux idéaux extrémistes plus proche de ceux d’Arès que de la sagesse d’Athéna.

« Ne vous moquez pas d’un olympien ou bien vous verrez ce qu’il en coûte » lança le jeune plus par appréhension que par conviction profonde.

Deux soldats plus expérimentés étaient maintenant témoins de la scène et riaient discrètement, pariant sur lequel de moi ou Thraïn allait fendre en deux le crâne de la jeune recrue.

Je pris alors la parole.
« Soldat de Salminar, ne vous méprenez pas, nous ne vous manquons en aucun cas de respect. Nous sommes de nobles voyageurs et mineurs. Nous aimerions nous entretenir avec votre supérieur si possible afin de négocier un droit de passage. Votre Impératrice doit être fière d’avoir des serviteurs aussi zélés que vous l’êtes. »

Thraïn se retint de rire.

Visiblement satisfait le jeune garçon partit chercher son chef alors que les deux autres gardes prenaient déçus sa place à la garde.

A suivre…



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nain Par Tagazog  le 25/07/2006 à 15:02

Peu de temps après, nous vîmes le soldat revenir en trottinant derrière un jeune olympien svelte qui se déplaçait rapidement et avec élégance. Habillé d’un pantalon aux teintes turquoises, le haut de son corps était couvert d’un gilet de la même couleur, sans manches et non boutonné laissant voir un corps musclé. Mais ce qui tranchait le plus était ses longs cheveux roux et ses yeux orange, perçants.

L’olympien nous fit une légère et courtoise révérence à laquelle Thraïn et moi-même répondîmes d’un hochement solennel de la tête (la révérence s’avérant un exercice périlleux pour nous).
« Maîtres nains, je me nomme Alexvodka, éclaireur de son Impératrice, que nous vaut l’honneur de vous voir ici ? » fit le nouvel arrivant.

« Râvi d’être aussi bien accueilli, je vous présente Tagazog, et me nomme moi-même Thraïn, nous sommes tout deux représentants de la Guilde des Travailleurs Nains, je dirige notre expédition car nous sommes en quête de matériaux de construction, à savoir le granit grémisseun dont les gisements se situent bien au nord de notre territoire. »

« Je leur ai dit qu’ils n’avaient rien à faire ici ces voleurs…ces… » Recommença le jeune garde dans sa barbe (bien qu’il fut imberbe).

Alexvodka sourit humblement aux nains puis s’adressa au jeune soldat : « merci à toi de m’avoir fait venir ici, je vais m’entretenir avec ses voyageurs ».

Aussitôt dit, et le jeune olympien s’en alla.

« Je vous prierai de bien vouloir me suivre s’il vous plaît » fit l’éclaireur.

Nous lui emboîtâmes le pas.
« T’es sûr que c’est prudent, c’est un campement olympien tout de même » fis-je chuchotant à Thraïn.

Après une cinquantaine de pas nous pûmes enfin distinguer pourquoi un tel campement se trouvait là. Sur la rive de la Mer d’Emeraude, un petit embarcadère avait été édifié. Il permettait à des barges légères de traverser le bras de mer jusqu’à une grande île que nous n’avions pas encore remarqué.
Un petit ponton de bois était arrimé à des bittes d’amarrage improvisées au moyen d’énormes blocs de pierre. Des poutres maintenaient la stabilité en plongeant comme des pilotis dans le sol vaseux.

« Par ici messieurs » nous rappela Alexvodka souriant.

Nous étions devant une grande tente aux étendards de Lardanium dansant dans le vent à près de trente pieds du sol fixés sur des mâts de bois. Cet édifice était de toile blanche et écrue. De fines broderies d’or ceignaient les pans de l’entrée de symboles olympiens et antiques. Deux effigies de la déesse Athéna étaient cousues en fils d’argent.

Assise sur une grosse pierre devant cette tente une olympienne très jeune, à peine plus haute que nous, portait une armure très légère. Elle s’essayait avec son lance pierre sur des cibles improvisées un peu plus loin, testant son habileté (sur la tête d’un soldat assoupi, sur un râtelier ou des lances étaient agencées à la limite de la rupture d’équilibre…).
Elle s’arrêta à notre approche, sa chevelure cachait son regard dardé vers nous, dissimulé sous des reflets auburn.

« Ragounia l’Orpheline, alors tu progresses toujours aussi vite dans ton art du tir à distance ? » demanda l’éclaireur avec affection.

Elle ne répondit pas, on l’entendit renifler…

« snif snif ! » puis fort surprise elle sauta et se cacha derrière un autre olympien présent, le sieur Herik Denoisel. La petite nous regarda avec méfiance.

« Snif…snif !! » continuait-elle tout en inspectant l’air.

Thraïn et moi-même commençâmes à remuer des pieds quelque peu. Nous échangeâmes des regards chargés d’interrogations.

Puis à nouveau la petite olympienne fit « snif…snif….aahh …AHHH ….ATCCHEEEE !! »

Thraïn vu mon tic des sourcils, telle une incompréhension magistrale et approcha son nez de moi. : « Snif… » il se mit à me sentir.

« Dis donc Tagazog, …hmmm ! »

« Qu’y a-t-il ? » fis-je surpris et un peu vexé

« Bahh je crois comprendre pourquoi la petite est incommodée ! » continua sans retenue mon camarade.

Un peu gêné je dirigeais mon nez vers mon aisselle droite le plus discrètement du monde, sachant que tous les regards étaient posés sur moi.

« Mais non, j’ai mis de l’eau parfumé avant d’arrivé.. ce n’est pas moi » fis-je avec l’air le plus innocent du monde.
Puis dirigeant mes compétences olfactives vers mon frère de guilde :

« snif…snif… , par contre toi Thraïn… » lui dis-je.

Celui-ci sembla offusqué de la remarque….

Nous commençâmes à nous chamailler pour savoir qui de nous deux sentait le plus mauvais lorsqu’un petit rire enfantin et discret nous stoppa net.

« hihihi hihihi…ils sont drôles ces bonhommes, mais pourquoi ils sont si petits avec de si grandes barbes ?? »

Alors Alexvodka s’agenouilla : « Tu vois Ragounia, ce sont des nains, c’est la première fois que tu en vois n’est-ce pas ? »

J’avançais une main vers la petite : « je m’appelle Tagazog ma petite, ravi de te rencontrer ».

Mais elle se cacha derrière Herik.

« Ah a hah…une grande timide, cette petite soldate » fis-je dans un grand rire.

Alors un pan de la tente s’écarta et un garde apparu.
« Suivez moi, il vous attend ! » et il pénétra à l’intérieur.

Il faisait relativement chaud dans la tente, comparé au climat de la saison. Deux petites fenêtres étaient aménagées dans la toile afin d’y dispenser une grande clarté.

Assis sur un siège de bois et de velours un personnage en vêtements amples et aux cnémides étincelantes finissait de s’entretenir à voix basse avec ce qui semblait être un messager.

Il le congédia.

C’est alors que nous vîmes se lever vers nous deux yeux sombres, semblant d’une grande honnêteté. Une balafre venait rompre l’esthétisme de ce visage qui dégageait une grande noblesse.

« Messieurs, au nom de l’Impératrice je me présente : Riyaréos, Conseiller de Lardanum. On m’a dit que vous étiez mineurs n’est-ce pas ? »

Thraïn répondit par l’affirmative.

Puis le conseiller qui je le remarquais alors avait deux bracelets en argents sertis de turquoises et de lapiz lazuli, avec une représentation d’Athéna, reprit la parole.

« Nos peuples ne sont pas dans une entente cordiale. Et je veux bien croire que mis à part la folie suicidaire, des desseins civils vous amènent réellement en ces lieux. Néanmoins exposez moi votre requête. »

« Conseiller » commença Thraïn. « Nous sommes venus rapporter un peu de pierre du granit de cette région. Nous savons qu’il y a des mines non loin de là et qu’elles sont sous votre autorité. Aussi espérions nous négocier un traité d’extraction. »

De nombreux échanges commencèrent alors entre le Conseiller et ses soldats rapprochés.

Nous négociâmes rudement et finalement obtinrent un sauf conduit pour aider les olympiens à extraire leurs pierres tout en nous en laissant suffisamment pour que le marché soit équitable.

Nous empruntâmes l’embarcadère et sa petite barge, accompagné de Ragounia et d’Alexvodka et de Herik Denoisel.
Ce dernier partagea avec nous un tabac olympien et nous devisâmes souvent de philosophie et d’art de vivre. Cet homme était animé de grandes pensées pacifistes et avait le cœur sur la main.

Nous fûmes conduits à une mine et y descendîmes croisant sur notre route des travailleurs de toutes les contrées d’Olympia, tous réunis ici dans un seul but, le travail des filons.

A suivre …



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nain Par Tagazog  le 28/08/2006 à 11:50

Au cours des presque trois saisons que nous restâmes à travailler nous eûmes l’occasion de faire beaucoup de rencontre diverses et variées.

Et puis le Conseiller Riyaréos reçu un jour une missive qui assombrit son visage, il quitta la région avec bon nombre de ses hommes. Une guerre entendit-on dans les rumeurs, dans une cité perdue. Mais nous étions bien trop occupé pour partir ainsi.

Nous continuâmes notre labeur, jusqu’au jour ou le Seigneur Slash fit son arrivée avec deux hommes nous sommant de quitter séances tenante la mine.
Nous tentâmes de négocier un arrangement mais rien n’y fit.

Avec bon nombre d’autres travailleurs nous sortîmes des mines de pierre, nous avions pu voir qu’un filon de cristaux de mana était exploitable dans une galerie excentrée, mais nous n’eûmes pas le temps de tenter plus.

Nous campions sur la rive de l’île, la tente sombre du seigneur Slash se dressait à l’entrée des grottes englouties comme une sentinelle chaotique oscillante sous les vents marins. Le lendemain nous devrions partir.
Mais soudain nous entendîmes un : « Psst ! ».

Nous nous regardâmes et à nouveau : « Psstt ! »

Thraïn se leva et se rapprocha de la source du bruit.

C’est alors que nos cœurs s’emplirent de joie….SoumSoum était là, mouillé car il avait dû franchir le gué directement dans l’eau pour échapper à la vigilance des patrouilles des soldats de l’Ordre des Chevaliers Noirs. Il était chargé comme une mule, et c’était un sacré miracle qu’il ne se fut pas noyé.


A suivre….



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olymp Par Kröh  le 28/08/2006 à 13:17

Vraiment sublime !



nain Par Tagazog  le 20/09/2006 à 17:30

Nous contemplâmes de longues minutes le reflet du métal des pioches que notre frère avait acheminé tant bien que mal jusqu’à nous.

Nous racontâmes notre périple à notre frère tout juste arrivé qui pris son rôle à cœur en tant que membre éminent de la GTN. Il contempla les quelques feux de camps et annonça :

« Demain nous rentrerons dans les grottes englouties et y retirerons quelques cristauxx, peut être en nous infiltrant en douce la nuit tombée. »

Nous sourîmes à cette initiative.

Le lendemain matin SoumSoum nous réveilla plein d’énergie.

« J’ai une nouvelle idée » nous dit-il »nous sommes en nombres suffisant pour organiser une révolte et garder les mines sous notre contrôle. »

Il alla d’un campement à l’autre, réveillant l’intérêt des mineurs elfes et sauvages, leur annonçant qu’ils ne pouvaient quitter ainsi les lieux. C’est alors que nous marchâmes sur les grottes englouties.

Le Seigneur Slash et ses hommes ne purent empêcher la coalition de travailleurs de passer. Ils commencèrent à en engager quelques un mais le plus gros passa et entra dans la mine.

Il sortit sa noire épée de son fourreau et brisa une roche de rage « Quel honneur avez-vous donc maîtres nains ! » il siffla ses deux soldats qui le suivirent dans les mines et c’est alors qu’un bataillon d’elfes se forma à l’entrée des grottes pour leur fermer le passage.

Nous restâmes quelques jours dans les mines à travailler jusqu'à ce qu’un éclaireur elfe nous annonce l’arrivée des renforts olympiens par des troupes de l’ordre des chevaliers noirs.

Alors les trois nains que nous étions décidèrent de partir avec notre chargement.

Dehors tout était calme. Du moins c’est ce que nous croyons. Mais quelqu’un nous attendait.

SoumSoum sortit en premier, apparemment sans encombre, lorsque soudain une douleur lui déchira l’épaule. Le seigneur Slash lança un rire noire : « Vous vous êtes moqués de moi nains ! Vous n’espérez pas vous en sortir aussi facilement. »

Mais alors qu’il allait frapper une deuxième fois il du faire un écart pour éviter ma lame qui cherchait à percer son flanc.
Et Thraïn en profita pour lui porter un ou deux coups bien placés.

J’empoignais SoumSoum et nous avançâmes vers le nord.

Nous entendîmes les elfes s’engager également dans la bataille tandis que nous continuions notre route suivit de loin par Thraïn.

A suivre…



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nain Par Zerk  le 20/09/2006 à 18:40

HRP/Ouuuuuuuuuaaaaaiiiiiiiisss!!! La suite des aventuriers de la Guilde perdue!!!
je connais déjà toute l'histoire mais j'aime quand tu nous la raconte encore!!!
Tagazog, t'es notre Père Castor a nous, un mot de toi et on s'assoit et on écoute !!




...Emmenez-moi, où coule la bière, emmenez-moi au pays des tonnelles...
Zerk, Grand Maître dans l'Art Délicat du Tabouret de Comptoir(De Zagnadar!!!)...
[Alcoolique Migrateur]

nain Par Tagazog  le 27/09/2006 à 15:49

c'est gentil... désolé pour le retard pas trop le temps pour les chros en ce moment. (comme beaucoup)



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nain Par Thraïn  le 01/10/2006 à 22:05




[explorateur]

nain Par Thraïn  le 01/10/2006 à 22:06

HRP: Moi aussi j'adore quand il raconte cette histoire là, ça me rappel de bon souvenir. Ce fut un coup de maître cette idée SoumSoum. Faut pas rouler la GTN, vous serez perdant au final (certains se reconnaitrons, n'oubliez jamais car les nains eux ne vous oublieront pas).

Merci Tagazog pour toutes ces chroniques.



[explorateur]

nain Par Tagazog  le 10/10/2006 à 16:24

C’est presque à la fin de la saison de la Grande Cuvée que le petit groupe franchit les portes nord ouest de Kazad. Les vêtements usés, et la fatigue visibles, mais tous avaient survécus.

Après quelques jours de repos nous fûmes tous convoqués dans la grande salle de la guilde.

Vassili monta à l’estrade et prit la parole.

« Mes chers frères, l’heure pour moi est venue de redevenir un simple mineur comme vous tous. Non pas que la responsabilité d’une guilde telle que la notre me fasse peur. Mais c’est seulement que dans la vie d’un nain, il arrive parfois que les pérégrinations de l’esprit demandent à un être de quitter ce qu’il à pour s’absorber dans des travaux plus en accord avec son dessein brut et originel. »

« J’ai rien compris… » fit une voix dans l’assistance rompant la solennité du discours.

Le chef de la GTN reprit alors :
« Mais ne vous inquiétez pas chers amis » son visage à la longue barbe blanche s’illumina d’un sourire fraternel et paternel à la fois. Ce même sourire et cette malice dans ses yeux qui le rendaient tellement proche de nous tous. Ces traits qui définissaient si bien le caractère enjoué et sérieux à la fois de notre chef Vassili Vodj Stakhanov.

Il continua
« SoumSoum ! » lança-t-il à son bras droit. « Vient me rejoindre ».

Ce dernier gravi lentement l’estrade, je cru d’ailleurs discerner le reflet d’une bougie sur une larme naissante au coin de l’œil gauche du jeune nain. L’émotion tenaillait les entrailles de notre ami.

« Mon cher SoumSoum, tu as tant accompli déjà et il te reste tant à faire. Je suis rassuré car je sais que tu mèneras nos intérêts d’une main droite et respectueuse. Depuis ces années où tu me soutiens et me seconde dans toutes mes tâches je n’ai eu de cesse de voir grandir ta valeur. ».

Alors Vassili passa ses mains dans son cou et enleva une grande chaîne d’or et d’argent finement sculptée, au bout de laquelle pendait une clef étincelante.

« SoumSoum, je te nomme nouveau chef de la GTN, soit en fier et ne change pas car tu le mérite et est le meilleur avenir pour notre guilde. »

SoumSoum tomba dans les bras de Vassili, leur accolade sembla durer une éternité.

Je regardais bêtement mes pieds, l’émotion m’envahissait également et étrangement ce fut l’un des seuls moments où Sirocco ne pipa mot.

Zerk, Thraïn, Gorbad que j’aperçu dans un coin, Kaldhan, Hrothgar, Helltor, Bastorak, Kahinir, et tant d’autre, tous avaient leur bouche cousue par l’émotion. Je senti une main sur mon épaule, c’était Kaldhan, qui fit un chaud sourire, et alors je me laissai prendre par les tremblements et les larmes. Je sanglotais.

Une fois remis de ces émotions nous criâmes tous nos remerciement à Vassili, lui assurant que même redevenu simple mineur il serait toujours aussi présent dans notre estime et dans nos cœurs.

Nous félicitâmes SoumSoum qui eut le droit à baptiser ses nouvelles fonctions. Après un copieux bain de foule nous le fîmes voler au-dessus de nous le propulsant en l’air et le rattrapant à sa chute.

La nuit qui s’en suivi fut l’une des plus longues et mémorables de la Grande Cuvée, et de nombreuses bouteilles du cru de cette année 7998 furent scellés dans les caves de la GTN pour les hommages des ans à venir.


- A Vassili -

A Suivre…



"L'esprit est la plus riche des mines, plus on y creuse et plus on y trouve de riches subtilités"

[GTN-Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs]
[Coconuts Baroudeur de 122 ans][avec Sirocco "Kroak!"]

Par Google  

nain Par Tagazog  le 25/10/2006 à 10:45

C’est l’esprit chargé d’émotion que je suivis la houleuse politique naine des jours suivants.

Les trois candidats à la succession de Gorbad Ier n’avaient convaincus personnes, tant et si bien qu’une nouvelle période de candidature fut mise en place afin de faire avancer les opinions au cours de débats tout autant mouvementés qu’interminables.

Un soir je me retrouvais dans une taverne de Kazad, en face du Palais de justice, les discussions allaient bon train.

« Mais qu’est-ce qu’elle y connait Krunia à la politique.. » disait l’un.
Ce à quoi une barmaid répondit « Une femme pour changer cela ferai pas de mal bande de saoulards ! »

« Heureusement que le Gardien des Anciens est là pour surveiller l’intérim, faut bien quelqu’un pour garder la baraque » faisait un nain accoudé au zinc.
« Il est bien loin de le temps de Telchar Ier, je vous le dis on est proche de la chianlie »

« Il n’empêche qu’avec Thorin, on aurait remis un peu d’ordre… une bonne guerre et l’économie serait repartie de plus belle » disait un autre buveur.
« Parce que tu crois vraiment que casser de l’olympien aurait fait grimper le cours du fer toi ? Mais non c’est magouille et compagnie, nous sommes spoliés, entre l’impôt sur l’argent en banque, les taxes sur les retraits, manquerait plus qu’une taxe d’habitation j’vous l’dit moi. Fallais voter Thorvald en masse. »répondit son voisin.
« Mais arrête de dire n’importe quoi, il nous traitait de nation décadente, j’t’en foutrai du décadent moi. Si on se fait balader comme des fillettes par des escouades de sauvages en maraudes qui savent rien faire d’autre que balancer des aiguilles magiques excusez moi mais faudrait développer nos talents de couturiers, voilà pourquoi il fallait soutenir Krunia. »
« Mais c’est une guerrière…… pas une femme au foyer ! Imbécile »
« Quoi ? Qu’est-ce’tu dis, tu veux ma hache dans la gueule ! »
« C’est une question ? »
« Hey bande d’handicapés de l’esprit si on parlait des programmes de Kyp et Beregroth, ce sont les candidats actuels ».

Et ainsi continua une nuit de débâts et de bastonnades.

La Saison des Vents battait son plein et il n’était point temps pour moi de mettre ma moustache et ma barbe en dehors de Kazad.
Dans les bureaux de la GTN on préparait de futures missions.

Dans le même temps des garnisons de la Garde de Pierre étaient partis loin vers l’est aider le clan des Rebelles à lutter contre une intrusion olympienne. En effet l’autorité Lardanienne voulait annexer divers gisements de ressources rares.

Enfin la Saison des Pluies arriva et avec elle l’annonce de la fin de la bataille près de Sigdil.
Il semblait que les olympiens aient malgré tout réussi à repartir avec suffisamment de fer, en conséquence des soldats frais étaient partis plusieurs jours auparavant afin d’essayer de les intercepter.

Les soldats de Kazad partis les premiers étaient alors rentrés, leurs belles les attendaient de pied ferme.
Certaines pleurèrent la mort de leur compagnon.
Les jeunes couples fermèrent immédiatement portes et fenêtres.

Que Kazad semblait resplendissante en cette journée de retour des troupes. Une gaieté s’emparait des ruelles, et les falots semblaient danser de joie.

L’annonce royale de l’arrivée prochaine d’une délégation de Rebelles fut faite. Le seigneur Dakon viendrait visiter la capitale naine. Tous devaient participer à la rendre accueillante et plus majestueuse que jamais pour l’arriver de cet invité de marque.


A suivre….



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elfe Par Eldrahyl  le 25/10/2006 à 11:24

tu devaris les relier pour en faire un bouquin !!!

C'est long à lire mais c'est interressant



nain Par Tagazog  le 09/11/2006 à 11:03

« Toc ! Toc ! » fit quelqu’un à la porte de ma chambre.
« Entrez ! » répondis-je.
C’était SoumSoum, un sac sur l’épaule, et son légendaire chapeau de paille attaché à la ceinture. Il portait une très belle chemise rouge et des braies d’un bleu sombre se fondant dans le noir profond de ses bottes de marches récemment nettoyées et graissées.
« Prépare tes affaires Tagazog, on part tout les deux dans dix minutes ».

A ce moment se déclencha dans mon cerveau un afflue d’adrénaline. Les images du matériel nécessaire défilèrent devant mes yeux.
« Mais où part on ? » demandais-je

« A Nah’elli ! » répondit le chef de la guilde.
« Quoi, tout seuls ? Chez les Elfes ? » fis-je surpris
« Bah ? On part pas en guerre, c’est purement commercial. Depuis notre retour des cavernes englouties nous avons une commande à honorer. » Poursuivi mon compagnon.

Après avoir fait le tour de ma commode, mis quelques linges de rechanges, empaqueté un nécessaire d’écriture et de comptabilité (dont le fameux boulier nain), je descendis aux cuisines afin de prendre des rations pour la longue route.

Pendant ce temps SoumSoum parlait avec d’autres mineurs pour leur faire part de notre absence temporaire.

Ainsi la pioche attaché dans le dos je suivi mon chef à travers les rues de Kazad vers la porte nord-est.
Au même instant les soldats de la Garde de Pierre se mirent sur deux rangs face à face, faisant une haie d’honneur.

Je commençais à sourire.
SoumSoum le vit et parla immédiatement : « arrête de rêver Taga. C’est pour le Seigneur Dakon et sa délégation qui vont bientôt arriver ! »
« AAhh je me disais aussi… » dis-je rigolant.

« Hep toi….rentre dans le rang » fit une voix tonitruante d’un commandant de la faction militaire de Kazad et l’on vit aussitôt un jeune nain s’aligner avec ses pairs.

Ainsi quittais-je Kazad pour un voyage qui allait s’éterniser bien plus que prévu.



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nain Par Tagazog  le 09/11/2006 à 11:06

Fin de ce premier volume

Vous trouverez la suite des aventures de Tagazog et des siens dans :

La marche sabbatique



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