Heldria se promenait paisiblement, le sourire aux lèvres comme à son habitude, dans la splendide cité d’Ordenum. Mais cette fois-ci, elle avait une bonne raison d’afficher publiquement ce visage enjoué. En effet, elle venait à l’instant d’acquérir la citoyenneté de cette ville ; pour la première fois depuis des années, elle avait enfin un chez-elle !

Sur la route, un panneau retenu son attention : « Le chantier est de nouveau ouvert ! Rendez service à votre cité ! »

Après un moment de réflexion, pleine de bonnes volontés, elle pensa :

« … De toute les façon j’ai rien de mieux à faire pour l’instant ! Alors pourquoi ne pas aider cette cité qui m’a accueillie si chaleureusement ! »

Puis plongée dans ses pensées…

« Et puis avec un peu de chance, c’est bien payé … héhéhé…
Alors si je gagne tant, ça va me faire tant… hum... c’est pas assez pour…
Mais avec ça, j’aurais ceci… et alors…
Je pourrais enfin m’acheter une nouvelle arme !!!
Hiii ! Bon alors c’est par où ce chantier ? »

Ne connaissant pas encore très bien la ville, la jeune olympienne sorti sa carte…

« Alors voyons voir… Ha ! Ça y est ! »

D’un air satisfait…

« Décidemment je sens que je vais me plaire ici ! »

Et c’est sur cette pensée qu’elle entama le pas.

Après quelques minutes, la jeune championne, se trouvant devant le chantier, fut prit d’un doute…

« Euh… Qu’est ce que je dois faire là ? »

En effet, aussi loin qu’elle s’en souvenait, son existence pouvait se résumer à une succession de combats et de vagabondages. C’est pourquoi, préférant perfectionner sa maîtrise des armes, elle n’avait encore jamais été confrontée à ce genre d’activité.

« Allez travailler ! Allez travailler !… Ils sont mignons eux !…
Bon il doit bien y avoir quelqu’un dans le coin qui sait quoi faire ! »

C’est alors que scrutant les alentours, la jeune olympienne aperçut deux filles d’une grande beauté qui avaient approximativement le même âge qu’elle. A cette vue, son visage s’illumina et emportée par son élan s'écria :

« Salut les filles !!! »

… pas de réponse … juste un air gêné de la part d’une des deux olympiennes, visiblement assez timide…
Devant ce silence pesant, tout l’enthousiasme d’Heldria disparu. Frustrée, elle lança alors à voix basse tout en se retournant :

« … Z’ont pas l’air très sociables celles-là ! … % # * & ~ @ [...] »

Ce n’est qu’après quelques instants (et quelques injures) que la jeune olympienne reprit son calme et son objectif premier…

« Raaah… j’ai besoin de fric moi ! Si elles ne veulent pas me parler, tant pis ! Je vais m’approcher discrètement pour voir ce qu’elles font !»

Sur cette pensée la jeune femme au tempérament de feu se mit immédiatement à l’œuvre, avançant vers les deux olympiennes en sifflotant, l’air de rien…

« Hé les filles, qu’est ce que vous faites, vous creusez ? Fallait le dire !!! »

Elle prit alors son épée et envoya un violent coup dans le sol qui retentit dans tout le chantier et souleva un énorme nuage de poussière…

« Aoutch ! Aoutch ! …
Oups… c’est peut être pas comme ça qu’il faut faire ! ^^ »

Acharnées à creuser les fondations du nouvel édifice pour le compte de la cité d’Ordenum, Aelia et Siria ne se préoccupaient guère de ce qui se passait dans les alentours, elles avaient déjà assez à faire.
Presque machinalement elles enfonçaient tant bien que mal leurs pelles dans la terre rendue sèche par un soleil éclatant et ne discutaient que très peu. Pourquoi un tel acharnement ?
Elles avaient besoin d’or, et gagner de l’argent tout en participant à la bonne marche d’Ordenum les satisfaisait pleinement.

La journée passait et la fatigue se faisait ressentir. Beaucoup avaient déjà cessé de travailler, lorsqu’une jeune femme aux airs trépidants apparut sur le site de la construction.

Aelia n’avait jamais vu une telle joie de vivre. La jeune femme, vêtue de manière extravagante débordait d’énergie et parlait à tout ceux qu’elle croisait. Arrivée à la hauteur des deux femmes, Aelia crû entendre la nouvelle arrivante s’exclamer :

« …sont vraiment pas chaleureux ceux là …A peine arrivée et on vous renvoi déjà balader…Quelle misère… »

A la grande surprise d’Aelia et désormais de Siria qui avait relevé la tête, l’inconnue se retourna brusquement et lança des jurons à ceux qui l’avaient précédemment si mal accueillie

« Comment ? Bien vous aussi z’êtes pas mal !! Vous savez qui je suis ? Non ? Ben vous devriez !! Je m’appelle Heldria, retenez bien ce nom, idiots, raclures, ivrognes, protozoaires à la graisse d’ours !! »

Abasourdies, Aelia et Siria reprirent le travail avant que la jeune arrivante ne les fasse participer à cette querelle. Manque de chance, lorsque la jeune fille se fût calmée, elle se retourna et dit :

« Bon à la base je suis venu pour travailler, j’ai besoin d’or alors même si on ne s’amuse pas par ici je vais tenter d’en gagner… »

« Hé les filles qu’est ce que vous faites, vous creusez ? «

C’est avec une légère grimace qu’Aelia et Siria relevèrent la tête…Avant qu’elles ne puissent répliquer, Heldria avait tenté de les imiter en plantant sa lame dans la terre ce qui n’eu pour seul effet que de soulever un nuage de poussière…

« atchou…atchou…chou »

Heldria avait fait ça avec tellement de naturel que Siria et sa compagne se surprirent à pouffer de rire.

…

Quelques temps après cette insolite journée Aelia devait partir en compagnie de Cormag, Chevalier Noir rencontré fortuitement, afin de collecter des ressources pour le compte d’Ordenum et sur Ordre du maître des lieux, Slash.

Perdue dans ses pensées, elle suivait de près Cormag qui devait l’emmener au point de rencontre à l’est d’Ordenum, afin de rallier d’autres personnes qui les aideraient certainement dans leur tâche.

Aelia repensait à Heldria, son arrivée soudaine, sa colère face à des habitants peu accueillants…Sa propre arrivée dans la ville d’Ordenum fût ponctuée d’évènements similaires.

Exilée de Lardanium, à cause de cette obsession de la « grandeur » qu’on sans arrêts ses résidants, Aelia ne se sentait pas chez elle.
C’est avec une grande appréhension que la jeune femme décida quelques années auparavant de quitter la cité mère et de se diriger vers la cité plus modeste d’Ordenum. Cette appréhension était probablement due aux rumeurs circulant à Lardanium à propos des Chevaliers Noirs. Ceux-ci étaient parfois considérés comme des barbares qui n’avaient aucune conscience.

Aelia sourit dans le dos de Cormag
Celui là n’a pas l’air d’un barbare se dit elle en regardant le jeune Chevalier…

Bientôt arrivés à destination, Aelia était toujours songeuse. En se retournant, elle pouvait voir les murailles, baignées par les rayons du soleil, qui faisaient office d’enceinte à la cité d’Ordenum.

Ces imposantes murailles elle les avait déjà vue quelques années plus tôt, impressionnantes, ne sachant pas ce qu’elle allait trouver derrière…

A l’instar d’Heldria elle s’était dirigée vers le chantier. Elle avait besoin d’or et elle espérait trouver quelqu’un là bas pour l’aider. Cependant son caractère n’était pas aussi trempé que celui d’Heldria et elle quitta le site avec juste de quoi s’offrir un repas pour le soir. Désespérée elle trouva un coin de rue et s’allongea sur les pavés inconfortables avec l’intention de réussir à dormir ne serait-ce qu’une partie de la nuit…
Ses paupières commençaient à se fermer lorsqu’une voix de femme retentit…

« Hé pssst dépêche toi un peu, tu veux te faire prendre ou quoi ? »

A moitié endormie Aelia se redressa

« Hein… quoi…On nous attaque ? »

La femme s’avança soudain vers Aelia lui pris le bras et l’entraîna dans ce qui ressemblait à une maison. Comme si ce qu’elle venait de faire était tout à fait normal, la femme repris aussitôt ses activités…

« Les vagabonds et les mendiants ne sont pas les bienvenue ici tu sais…Si la patrouille t’avait trouvée tu aurais eu de sérieux ennuis » dit-elle d’un air maternel

« Demain je te présenterai ma fille, Siria. Elle est un peu timide mais elle aime bien la compagnie… »

Aelia ouvrait la bouche mais les mots ne venaient pas…
Comme si la femme avait tout compris, elle proposa à Aelia de séjourner quelques temps dans ce foyer en échange de ses services dans des tâches diverses et variées…

…

« Aelia... Aelia !! »

L’olympienne sursauta et se rendit compte qu’elle avait continué à marcher une cinquantaine de mètres alors que Cormag s’était arrêté.
Comme pour se ressaisir la jeune femme balbutia

« Euh…Tu es déjà fatigué ? »

Cormag esquissa un sourire et annonça :

« Non non…Tu te souviens ? Il faut patienter quelques instants, les autres ne vont pas tarder à se montrer ! »

« Ah oui c’est vrai » répliqua t’elle le visage rougissant un peu.

Elle revint sur ses pas et s’installa au pied d’un arbre aux cotés du chevalier et tout deux commencèrent une longue attente…

Cela faisait maintenant 2 jours qu’Heldria travaillait sans relâche au chantier…

« Haaaa !!! Je comprends pourquoi il y a si peu de monde ici ! Qu’est ce qu’on s’ennui ! »

En effet, à part elle, seules les deux jeunes olympiennes qu’elle avait saluait à son arrivé donnaient vie à ce lieu. Afin de ne pas succomber à la monotonie, elle écoutait, d’un air curieux voir envieux, les conversations entre ces deux dernières. Elle connaissait maintenant leur nom respectif : La plus timide s’appelait Siria tandis que la seconde se prénommait Aelia. A plusieurs reprises, la jeune olympienne voulut nouer contact avec elles mais le souvenir de sa première tentative l’en dissuadait. C’est pourquoi elle restait un peu à l’écart en se disant…

« De toute façon, je finirai bien par trouver des personnes qui m’apprécient tel que je suis ! »

C’est alors, qu’au milieu de l’après midi, elle reçut la visite d’un dénommé Cormag, membre des Chevaliers Noirs, qui proposait à tous les Olympiens des environs de rendre service à la cité en allant chercher du bois à l’extérieur de la ville ! Elle se dit alors…

« Et bien, se sera toujours mieux que de rester ici … Mais d’un autre coté, j’ai aussi besoin d’argent…»

C’est partagé entre ces deux idées qu’Heldria décida de rester encore un peu sur place et de rejoindre le groupe de Cormag plus tard. Au même moment, à quelques mètres d’ici, elle pouvait apercevoir la silhouette d’Aelia s’éloignant du chantier en compagnie de Cormag, laissant ainsi seule son amie Siria qui visiblement se faisait du souci pour elle…
La Championne s’étonna alors…

« Tien ! Elles se séparent ? »

Mais très vite, elle reprit son travail !

Deux jours plus tard…

« Haaaaaaaaaaaaaa !!! J’en peux plus ! J’ai des courbatures partout ! Quel travail pénible !!! Tant pis pour l’argent, je reviendrais une autre fois ! »

C’est sur cette pensée qu’elle reprit son épée et quitta le chantier.

« Bon, c’est par où maintenant ? »

Essayant de se souvenir des paroles du Chevalier Noir…

« Hum…. Ha oui, à l’est ! Enfin… je crois…. »

Après être sorti de la ville, Heldria aperçu au loin une silhouette qui lui était peu familière…

« Qu’est ce que c’est que ce bonhomme à l’air louche ? Et que fait-il si près des murailles d’Ordenum ?»

Tout à coup, une flèche en provenance d’une des tours de la ville traversa les airs pour finir sa course dans le corps de l’intrus. Un sourire malicieux fit alors son apparition sur le visage de la guerrière…

« On dirait que c’est le signal d’attaque. ^^ »

Sans plus attendre, elle dégaina son épée et partie comme une furie en direction de cet ennemi ! Malgré l’agilité de ce dernier, celui-ci ne réussit pas à esquiver les deux puissants coups de l’olympienne. Cependant, bien que blessé, il préparait maintenant sa riposte en récitant des incantations.

« Oups…j’aurais peut être pas du foncer comme çà… »

Heldria, ayant épuisée une grande quantité d’énergie dans cet assaut se trouvait désormais à la merci de ce mage…

Alors qu'Heldria défaillait sous l'effet de sa hâte et de son inexpérience, elle entendit siffler des cailloux venant de derière elle.
Un des projectiles atterit dans un oeil de la créature répugnante qui poussa un cri bestial et se tordit de douleur.

Heldria se retourna et qu'elle ne fût pas sa surprise de découvrir Siria à 2 pas derrière elle, en train de ranger tranquillement son lance pierre.

- Ca alors t'es gonflée toi ! C'était mon homme sauvage et j'aurai pu m'en tirer sans ton aide ! invectiva Heldria.

- Hum vraiment ? Comptais tu vraiment tuer un homme sauvage au corps à corps en te déplaçant si lentement ? Tu n'aurais jamais pu l'atteindre, mais lui c'était un mage ! repliqua froidement Siria.

- Eh mais attends je plaisantais ! Je disais ça pour te taquiner c'est tout et..

-... Tu parles trop, coupa séchement Siria. Tu vas attirer d'autres ennemis. Nous sommes des proies faciles. Range ton épee et suit moi, je t'accompagne rejoindre Cormag pour collecter des ressources.

La glace se brisa lentement entre les 2 olympiennes alors qu'elles marchaient.
"Aelia va être folle de rage si elle apprends que je traînasse ainsi" pensa Siria.

Quelques heure plus tard, ells aperçurent enfin Aelia et Cormag qui les attendaient.

-C'est pas trop tôt, marmona Aelia, on vous attendait.

Siria aperçu alors de plus près Cormag. Il lui fit grande impression et la timidité de Siria n'en fût que redoublée.