Vie et mort des Hîr-Minuial | |
Topic visité 293 fois Dernière réponse le 09/01/2006 à 18:11 |
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Au Nord-est de la Forêt des Cendres, à maintes lieues de Na’helli, la capitale elfique, se tenait un château imposant, dont les blancs pinacles des tours ornées de marbre immaculé pointaient vers les soleils, réfléchissant leur intense rayonnement.
Situé au beau milieu d’une clairière couverte d’herbe verte et tendre, le bâtiment de pierre taillée, d’un gris très clair, possédait de nombreuses et vastes fenêtres donnant vers le Sud, l’Ouest et l’Est, sur l’immensité forestière, et vers le Nord, sur un lac à l’eau pure et limpide, nourrissant une pléiade de petits ruisseaux qui abreuvaient et rafraîchissaient les nombreuses espèces végétales du sous-bois. Une cour centrale baignée de lumière servait de jardin intérieur où poussaient des dizaines d’essences de senteurs et de couleurs différentes, et comportait une fontaine décorative où nageaient des poissons multicolores. Les murs imposants étaient percés de deux entrées et sorties principales, une tournée vers le Nord, vers Zagnadar, et l’autre, vers le Sud et Na’helli.Chacune des portes comportait deux lourds battants de chêne poli et ouvragé, qui résistaient aux intempéries de manière tout à fait inhabituelle. Des douves alimentées avec l’eau du lac entouraient presque totalement la bâtisse, mais on pouvait douter de leur utilité, car leur profondeur était négligeable. De fait, elles servaient surtout à la culture de plantes aquatiques comme les lotus et nénuphars, dont les fleurs étaient nécessaires à la préparation de breuvages rares, Cette demeure était la résidence de la noble famille Hîr-Minuial, les Seigneurs de l’Aube, qui depuis des éons jouait le rôle de poste avancé elfique, et surveillait de très près les allées et venues des habitants de la capitale géante. Aujourd’hui, y demeuraient Ilthyn, épouse Hîr-Minuial, magicienne envoûtante et alchimiste connue pour ses mixtures aux vertus aussi bien curatives pour certaines que d’autres pouvaient être létales, et son mari Hilthor, habile politicien et négociateur patient mais néanmoins guerrier de renom, dont les sorts, véritables décharges de magie brute, tenaient la plupart du temps les rôdeurs géants à distance respectable. Ces deux elfes, au port altier et de stature noble descendaient tous deux en droite ligne des premiers elfes, et le sang de la multitude n’avait pas encore corrompu celui de leur descendance… En effet, en ce jour de joie, Ilthyn venait de mettre au monde les héritiers Hîr-Minuial. Des jumeaux. La servante se saisit doucement et fermement du premier enfant, et la présenta à sa mère, épuisée mais heureuse et souriante. Le nouveau-né possédait déjà une masse conséquente de cheveux blonds et fins, et criait de toute la force de sa voix. « Que voilà un enfant vigoureux, Ilthyn…Il fera honneur à notre lignée ! » S’exclama le père, ému. S’arrêtant de crier en entendant la voix grave de son géniteur, le tout jeune elfe ouvrit un œil, puis l’autre, très lentement…Il observa les personnes présentes, une à une, et elles, le regardaient d’un air surpris. La servante laissa tomber une carafe de verre, une lueur d’effroi dans le regard. « Par nos ancêtres…Ses yeux… -Ils sont oranges. » Hilthor reprit rapidement ses esprits, et prit le nouveau-né des mains de la servante, vérifiant que ses oreilles étaient bien pointues. « Aucun doute, il est des nôtres…Mon fils. Nous l’appelerons…Ilthyn, tu as une idée ? -El en Naur…L’Etoile du Feu. -Et son nom usuel sera…Necrid.Ca sonne bien, j’trouve. » L’elfe posa son fils dans un couffin, et observa son second enfant, dans les bras de la servante. Lui, respirait calmement, observant d’un air curieux ce qui se passait autour de lui.Ses grands yeux d’un bleu glacial se plissèrent. L’enfant souriait, émerveillant ses parents et la servante, déjà admirative devant la couleur brune-bleutée des cheveux du nourrisson. « El en Helen, l’Etoile de Glace… -…Ou Kyrion. -Deux nouvelles étoiles, une nouvelle Aube pour nous, seigneurs… » Il était d’usage, dans cette famille, de nommer les enfants par deux noms différents, un elfique ancien, et un plus neutre, par lequel il seraient le plus souvent appelés. Peu de personnes connaîtraient leur véritable identité, le plus souvent limitée à un usage cérémonieux et intra-familial. La famille vécut des années dans le bonheur et la quiétude, et les deux elfes grandirent et mûrirent, jusqu’à devenir deux adolescents bien bâtis, malgré des différences qui pouvaient mettre en doute leur gémellité. Kyrion, soigneux, studieux et raffiné, possédait une chevelure brune aux reflets bleutés qu’il entretenait soigneusement. Il aimait s’habiller de couleurs froides, du blanc au bleu, turquoise ou ciel. Excellent élève, il ravissait ses précepteurs par ses capacités d’apprentissage et d’application théorique exceptionnelles, et passait les trois quarts de son temps libre dans des volumes traitant de magie élémentaire de glace, domaine dans lequel il présentait des prédispositions naturelles.Ces manipulations incessantes de sorts réfrigérants influait sur la résistance physique de Kyrion, qui ne supportait que peu une température au-dessus d’une vingtaine de degrés. Le jeune elfe était très calme et diplomate, et s’intéressait de près à la vie politique de la capitale. Son frère Necrid lui semblait totalement opposé. Cruel, brutal, fainéant, il se destinait à devenir pyromancien après avoir tenté un entraînement de ranger et d’être réorienté par son entourage vers les domaines magiques familiaux.Se vêtant de couleurs sombres ou sanguines qui, selon lui, sublimaient sa crinière de cheveux blonds, il ne portait aucune attention aux enseignements de ses professeurs, qui selon lui ne présentaient aucun intérêt. D’ailleurs, nombre d’entre eux se découragèrent.Adepte des décisions rapides, il aimait aider son père à élaborer des stratégies de bataille. De plus, il était un bon orateur et un excellent écrivain. Il était aussi plus imposant que son frère Kyrion, bien que de même taille, c’est-à-dire plus ou moins six pieds. Kyrion et Necrid avaient pour habitude de s’entraîner au combat dans le domaine familial. Les nombreux oiseaux survolant celui-ci pouvaient entendre des invocations prononcées d’une voix forte, suivies de violentes décharges flamboyantes, puis des murmures apaisants , et les flammes disparaissaient dans des nuages de vapeur d’eau. Le plus souvent, les duels finissaient par un match nul, si Necrid n’utilisait pas une ruse pour l’emporter (vous savez, style jet de chaussure dans la figure, tout ça). La vie des deux elfes encore adolescents aurait pu continuer ainsi, dans la quiétude, mais certaines personnes en décidèrent autrement. Un soir, alors qu’ils revenaient d’un entraînement particulièrement épuisant, vidés de toute leur énergie, ils virent au loin une lueur rouge, semblant vaciller et onduler. Alors qu’il se ruaient vers la lumière, un doute vint serrer leurs cœurs : et si leur famille avait failli ? Si la prestigieuse avant-garde elfique avait vacillé, soufflée comme la flamme d’une bougie ? Ils débouchèrent dans la clairière.Des hautes flammes se reflétaient dans le lac, et le château des Seigneurs de l’Aube flambait maintenant dans le soleil couchant. Une bande de géants belliqueux venait d’attaquer en nombre.Certains étaient occupés à sortir de la demeure flambante toutes les richesses qu’ils avaient pu piller. Les deux elfes regardèrent autour d’eux. Nulle personne connue n’était visible. Leurs parents devaient brûler avec le château… Soudain, une fine silhouette arriva vers eux en courant. C’était leur mère. Son visage était en sang, ses habits déchirés. « Fuyez, mes enfants… Je vais les retenir…Ils ne vous trouveront pas…Fuyez, vite…Réfugiez-vous à Na’helli…Et perpétuez le nom des Seigneurs de l’Aube ! -Non, nous pouvons nous battre !! S’exclama Necrid, les yeux brûlant de colère et de haine envers ceux qui osaient s’en prendre à ses pairs. -Attention !! » Un géant venait de surgir derrière la dame Hîr-Minuial, son fléau ensanglanté tournoyant dans les airs dans un sinistre sifflement. L’elfe se retourna, et esquiva agilement le coup. Un sort fusa, un météore atteignit le flanc du géant, l’envoyant rouler à plusieurs mètres. Une invocation de foudre l’acheva. Un second géant, recherchant son compagnon, apparut soudainement. Cette fois-ci, Ilthyn n’esquiva pas l’énorme main qui l’éjecta contre un arbre. Kyrion et son frère, cédant à une sourde rage, invoquèrent et…Rien. Ils n’avaient plus une goutte de mana circulant en eux. Au moment où leur assaillant s’élançait, il fut gelé sur place. La mère des deux jeunes elfes s’était redressée et se tenait droite, chancelant néanmoins, la main pointée sur l’énorme masse. « Courez, mes enfants.Je vais couvrir votre fuite…Il n’en reste plus beaucoup. L’avant-garde elfique aura joué son rôle jusqu’au bout. -Mais…Notre père… -… » Necrid tira Kyrion par le bras, vers le couvert du sous-bois. Au même moment, une puissante déflagration retentit, près de l’entrée de la propriété. Le porche s’écroula, et plusieurs râles d’agonie s’élevèrent… « Père !! -Allez-vous en, il en reste certains qui rôdent…Je les vois, ils terminent le pillage…Ils se dirigeront ensuite par ici, suivant nos traces. Partez, vite… » Les jeunes elfes partirent sans demander leur reste. Kyrion, pleurant, se retourna et vit, au loin, sa mère aux prises avec un groupe de pillards. Les sorts jaillissaient, mais s’affaiblissaient à chaque nouvelle salve. Un cri. Puis, plus rien. Réfugiés dans la forêt, désespérés, les deux elfes ne savaient plus que faire. Le blond Necrid jeta un coup d’œil à son frère, qui pleurait à chaudes larmes. Lui ne pleurait jamais. Il gardait les yeux secs, quelles que soient les circonstances. Le regard dur de Necrid rassura son frère, et celui-ci se releva, vacillant. Mais, épuisé par sa course et par ses émotions, il tomba en syncope. Son frère le porta alors, peinant de longues heures. Au bout de plusieurs jours de marche, les deux adolescents atteignirent enfin la capitale, Na’helli, où ils poursuivirent tant bien que mal leurs études, malgré le manque d’argent occasionné par la perte de tout ce qu’ils avaient de plus cher. Les Seigneurs de l’Aube étaient morts, dans un crépuscule rouge, il y a de cela maintenant 15 ans, laissant derrière eux deux étoiles éteintes. [Sentinelle]
[Juge suppléant] Faites ce que vous voulez, mais faites-le avec style. Car le style est la seule chose qui importe. |
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P.S. HRP : Dites moi si certains passages font trop orgueilleux, pas assez modeste, ou si vous avez d'autres reproches à faire, faites-les, je retravaillerai les passages en question pour les rendre plus acceptables. [Sentinelle]
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HRP// Sachant que c'est toi et toi seul qui joues ton perso, décides toi même s'il est orgueilleux, modeste, complètement stupide ou juste normal. (mais bon, faudras pas que tu te plaignes des conséquences de ton rp quand même ![]() Tout ce que nous avons, nous l'avons reçu de notre mère, Gaïa.
Mes soeurs et mes frères, oeuvrons pour elle, pour nous, pour tous. |
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HRP/ Je parlais plus des descriptions des bâtiments, etc, que du caractère des persos, en fait (qui lui me satisfait pleinement^^). Par exemple, j'ai longtemps hésité entre une demeure elfique de style manoir et une autre style château, pensant que ce dernier ferait trop prétentieux (mais j'l'ai quand même retenu, ça faisait plus épique). Enfin, si ça ne rend pas l'histoire moins digeste, j'en suis heureux./HRP [Sentinelle]
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