Quand Rebelle rime avec Appel.. | |
Topic visité 934 fois Dernière réponse le 30/03/2007 à 11:54 |
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(HRP: les actions menées dans cette chro. sont purement fictives...pour l’instant! ![]() Prelude: Le songe Le vent soufflait fort sur la dune gazonnée. Les herbes hautes passaient incessamment devant la vision d’une silhouette tapie là, balayées de gauche à droite par de violentes bourrasques. D’un geste de la main, le Paladin écarta la verdure en caressant doucement les tiges mais cela ne suffisait plus. Il rampa alors en allant de l’avant. Prudemment et aussi silencieusement qu’il lui était possible malgré son armure de plates. Heureusement pour lui, le bruit du vent masquait les agencements et les tintements des plaques de métal qui lui recouvraient le corps. Soudain, le chevalier de Salminar s’arrêta, le corps tendu et les mains plaquées au sol. Vu d’assez haut, on l’aurait pris pour un reptile géant en considérant la position dans laquelle il se trouvait à présent. |
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En tendant le cou en avant, l’Olympien put enfin voir à nouveau.
En contrebas, quelques sacs de peau étaient sommairement disposés sur le sol alors que plusieurs autres étaient entassés çà-et-là. Au centre, un feu de camp brûlait de ses dernières braises et le rougeoiement du feu s’éteignit en même temps que l’aurore. Mais il faisait frisquet dans la steppe et la matinée qui venait à poindre annonçait un temps froid et maussade que le ciel uniformément blanc et le vent hurlant ne cessaient de confirmer. Un peu plus bas encore, à quelques toises des cendres du feu central, se trouvaient plusieurs silhouettes tenant dans leurs mains jointes de petits récipients qu’ils portaient parfois à leurs bouches. De là où il se trouvait, DLOG ne put précisément distinguer ce qui se passait mais il en voyait déjà beaucoup. Il pouvait même voir la fumée légère, presque délétère, s’échapper des récipients. La troupe devait probablement prendre une collation, la première de la journée, avant de reprendre à nouveau leur longue marche jusqu’à la tombée de la nuit. Ainsi ils venaient de se réveiller...il était donc arrivé trop tard! -Avons-nous l’ordre d’attaquer, messire? Le Paladin tourna vivement la tête, le doigt posé sur sa bouche, imposant à l’homme de se taire. Celui-ci se mit en retrait et attendit, la tête baissée en se dandinant sur place pour ne pas que le froid l'engourdisse. C’était là un sergent de l’Alliance qui dirigeait une petite troupe de soldats de Lardanium. DLOG soupira, frissonna un peu alors que son camail glacé lui enserrait la gorge puis son regard se reporta en contrebas. L’ attroupement était des plus hétéroclites: il y avait là des Olympiens, des Elfes... Plissant les yeux afin de mieux percevoir les visages, reconnaissant certains d’entre eux, il cherchait Dakon du regard; Dakon ainsi que deux de ses anciens compagnons Paladins. Ils étaient forcément là, avec les autres. Et puis il était rare que Dakon n’accompagne pas ses hommes lors de leurs excursions. On disait même qu’il les menait personnellement au combat...à chaque combat. Mais on disait tant de choses sur lui! Soudain, il se rappela! Ce devait bien faire deux jours qu’ils suivaient la trace des rebelles, depuis les Grandes Fosses (où ils n’avaient trouvés personne) jusqu’aux steppes désertes annonçant la proximité des tours de la Cité des Sables. En raison de ses talents de pisteur, le Paladin avait été chargé par Ackron de mener une troupe de soldats sur les traces des rebelles, là où les officiers titulaires auraient ensuite la possibilité de passer à l’offensive et d’engager l’ennemi selon une procédure bien étudiée à l’avance... DLOG avait obéi sans discuter mais maintenant qu’il se trouvait si proche de ces rebelles, maintenant qu’il les voyait évoluer devant lui, avec leurs tasses fumantes dans leurs mains, le Paladin avait de plus en plus envie d’en savoir plus sur ces dissidents à l’empire. |
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Pour lui comme pour beaucoup de Lardaniens, il était impensable de vivre en dehors des lois de Lardanium. Cependant, la curiosité qu’il éprouvait envers ces gens ne devait pas l’éloigner des faits accomplis et de ce qu’ils étaient réellement.
Et puis...il avait vu tant d’autres choses dans ses années passées en exil hors de l’empire! Toujours est-il qu’il lui était impossible de détourner le regard. Si ce n’était cette satanée mission, le Lardanien se serait volontiers approché davantage afin de pouvoir saisir quelques bribes de conversation; il se serait même senti capable de se ruer vers un ancien ami pour le saluer! Seulement...il y avait ces hommes, derrière lui. Et tous attendaient son signal, non sans quelque impatience. -Messire! Dois-je ordonner l’attaque? -Attends... -Mais il nous faut lancer l’assaut, maintenant que nous les tenons à portée de nos lames! Ils seront complètement désorganisés et nous leur tomberons dessus comme la foudre, par Zeus! -Regarde... L’ Olympien eut beau regarder là où étaient posés les yeux du Paladin mais il ne vit rien. -Quoi? ,lança-t-il d’un ton rauque, presque bêta. -Ils prennent leur petit-déjeuner. ,dit simplement le guerrier à l’armure d’or. -Justement! C’est là qu’il faut frapper!!! -Chut! Voilà leur chef! Les deux Olympiens eurent le même mouvement de tassement, comme leurs silhouettes s'enfonçaient à nouveau dans les profondeurs de la verdure. Puis DLOG se releva un peu plus pour tenter de distinguer la silhouette imposante qui se détachait du reste de la troupe. L’apparence du guerrier, presque noble, et cette étrange impression de calme qui émanait de lui... Aux côtés de Dakon se tenait un ancien compagnon de DLOG. Kheldan lui aussi avait adopté cette sérénité et ce calme dans son attitude... -Je lance l’assaut! ,murmura le soldat de Lardanium en soufflant son haleine pestilentielle au visage du Paladin. -Vous n’en ferez rien, sergent. -Je suis désolé messire mais votre travail s’arrête là: les instances militaires ainsi que le seigneur Ackron m’ont donnés toutes les autorisations concernant notre stratégie d’attaque. Libre à moi de prendre cette décision. ,fit-il observer au Paladin. -Ils sont moins nombreux, voyons! Vous n’avez donc aucun honneur? ,s’insurgea le guerrier de l’Ordre. -C’est quoi l’honneur de nos jours? Hein messire? Et qui en a encore? Trouvez m’en à part....à part vous autres là..et encore! J’suis ben désolé moi, mais ça relève plus de vous cette chose là! -Je crois cependant qu’il serait plus prudent que vous attendiez et... -Sans vouloir vous vexer messire, vous n’avez plus d’ordres à me donner. Nous ne sommes plus en Lardanium et je vous le redis, votre travail s’arrête ici. Et le mien commence là! JE prends les commandes! -Et après? ,lui répondit DLOG. -Après nous les écraserons comme des punaises, par Arès! -C’est vous qui vous ferez écraser comme des insectes, soldat! ,rétorqua le Paladin le sourire aux lèvres devant tant de bêtise. -Si vous ne voulez pas participer à la gloire de l’impératrice, faites retraite et écartez-vous afin de laisser opérer Son courroux! ,aboya le sergent d’armes. -Bien! Allons-y alors! ,lâcha le commandant à l’armure d’or. |
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Précautionneusement, le guerrier rebroussa chemin, toujours en rampant, et il glissa le long de la pente herbeuse, là où se tenaient une dizaine de soldats, pressés les uns contre les autres en grelottant de froid.
-Les rebelles sont là, à quelques coudées en contrebas! Soldats, il va vous falloir être braves! Je n’ai rien d’autre à dire...puisque ma responsabilité s’arrête là! ,lança-t-il avec un regard insistant vers le sergent d’armes, qui se frottait déjà les mains à l’idée de commander une troupe armée. -Soldats! ,reprit celui-ci en brandissant le poing. Vous avez été choisis parmi les meilleurs! Ce sont vos armes qui dans quelques instants pourfendront ces traîtres de rebelles à notre empire! Pour chaque corps que vous passerez au fil de l’épée, il vous sera versé le double de votre paye habituelle de retour dans notre bonne ville de Lardanium. Et toutes les ribaudes que vous voudrez vous payer avec, et ben vous les aurez par Dyonisos! Pour l’empire!!! Et c’est dans un viva ahurissant que la troupe se mit en branle afin de grimper la colline herbeuse à toute vitesse d’où elle se déversa dans le camp telle une marée d’insectes. |
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Chapitre I: Réveil bienheureux
...Hein! Quoi! Non!... C’est le brouhaha de la rue qui réveilla le Paladin en sursaut. Encore à moitié-endormi, l’esprit retenu dans l’embuscade de la plaine, DLOG mit plusieurs minutes à réaliser que tout n’était que chimères issues de son imagination tumultueuse. En promenant son regard tout autour de lui, l’Olympien s’en rendit compte petit à petit en découvrant avec satisfaction le décor familier de sa petite chambre située au cœur de Lardanium, en plein milieu du quartier marchand. Poussant un grand cri victorieux marquant l’éveil et le dégagement de ses poumons pour la journée à venir, le Paladin se leva puis s’étendit à s’en décrocher les membres. Il enfila alors ses braies et se dirigea vers la petite fenêtre (la seule de la chambre, du reste) qui donnait sur la rue piétonne. Un rai de lumière chaleureux filtrait à-travers le carreau et ce fut une illumination solaire qui vint baigner la silhouette de l’Olympien lorsque celui-ci ouvrit les battants. Les rayons de ce soleil matinal étaient vraiment plaisants à recevoir, surtout après une nuit de ténèbres agités, et Lardanium luisait de tous ses feux. Sous les puissants rayons de l’astre salvateur, les fins minarets d’ivoires et les hautes tours rehaussés de tuiles d’or de la cité impériale étaient semblables à un joyau de pierres étincelantes. On aurait cru de la cité qu’elle générait elle-même toute cette lumière, ce qui n’était pas totalement faux en-soi. Un peu ébloui, DLOG se pencha au-rebord de la fenêtre et baissa les yeux sur la rue en contrebas. A cette heure, alors que la matinée était à peine entamée pour les citoyens de la ville, le pavement était déjà jonché de tapis aux couleurs vives constituant les étals des commerçants. Vaste déballage offert aux yeux des badauds qui en venait vite à se transformer en véritable champ de bataille durant les heures d’affluence, lorsque chaque commerçant se mettait à vanter à en perdre la voix les mérites de son commerce. Cela commençait souvent par l’annonce timide d’un boutiquier suivie un peu plus fortement de celle du voisin et amplifiée par l’écho d’un troisième. Et ainsi de suite, on en venait bientôt à une véritable cacophonie qui finissait par rythmer la cité en agissant sur l’humeur de tous, calmant les échauffements et radoucissant les coeurs. |
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Pffff, ces Paladins, même dans leur someil, ils rèvent qu'ils tappent sur des rebelles ^^.
Nan, sans rigoler, c'est super bien écrit! Peut être un peu dur à lire à cause de l'italique. La liberté n'est pas un comportement, c'est une façon de penser. |
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N'est-ce pas? (merci à toi, Nygaël! ^^) |
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La bonne humeur finissait ainsi par gagner tous les Lardaniens...voire même tous les Olympiens car les gens d’Ordenum, peu habitués à pareilles liesses et autres bonhomies populaires, se laissaient en fin de compte bercer par cette ambiance bon enfant et en faisaient finalement partie intégrante.
Malheureusement, les quelques rares voyageurs de races étrangères, simplement désireux de découvrir la beauté de l’architecture et les joies de Lardanium, avaient du mal à se faire respecter et plus encore à imposer leurs droits. Il s’agissait généralement de quelques rares familles géantes ou de rares marchands nains, mais on pouvait aussi bien trouver un petit groupe de voyageurs elfes au sein des remparts de la ville. Tous ne manquaient pas de réserver un jour ou deux dans leurs tâches afin de se rendre dans la cité des dieux pour une visite touristique. Mais peu en vérité en ressortaient heureux ou satisfaits. Peu en ressortaient tout court. |
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Chapitre II: Arrivé trop tard!
Le Paladin, gagné par l’abrutissement du sommeil récent, aimait à laisser vaquer son regard sur l’animation incessante et les harangues montantes des marchands lui tapaient déjà sur le crâne. Soudain, son regard se posa sur une silhouette, potelée, trapue, ronde comme une barrique et au moins aussi large que haute. C’était un guerrier Nain qui se laissait entraîner dans une ruelle subsidiaire par un olympien à l’apparence étrange et aux manières facétieuses. Le sang de DLOG ne fit qu’un tour lorsqu’il remarqua qu’il n’y avait aucune présence de gardes alentour. Aussi s’empressa-t-il de se vêtir. Ce qui l’inquiétait, plus encore que le fait qu’il n’y ait personne pour surveiller la rue, c’était l’allure de l’olympien, paré de bijoux d’or largement exposés aux yeux de tous. Une allure sinueuse, suspicieuse à en crever les yeux. Prestement, le Paladin enfila bas et chemise de lin puis vêtements matelassés, avant d’endosser son haubert de mailles ainsi que son plastron et ses plates de métal dorées. Rapidement, il attrapa ses gantelets puis enfila ses grèves et laça fermement le tout avant de finir en nouant le baudrier autour de la taille. La porte claquait à peine que le Paladin était déjà dans la rue en ayant dégringolé les escaliers plutôt que les avoir descendus. Immédiatement, il se mit à courir dans la rue bondée en essayant de se glisser entre la foule, bousculé par les trois quarts des passants qui n’avaient pas même la place de circuler. Puis il tourna dans la ruelle et sortit du flot de la populace pour tomber tout juste sur le Nain. Le guerrier se trouvait adossé au mur et il se saisit de sa hache lorsqu’il aperçut le Paladin. DLOG lui-aussi tira l’épée afin de se prémunir d’une éventuelle attaque de coupe-jarrets quelconques. Mais rien ne vint. Tout juste un léger vagissement alors que le Nain s’affaissait en laissant une trace sanguinolente le long du mur de pierres. L’Olympien se retourna vivement et se précipita vers la silhouette à terre. Sortant un tissu de lin blanc, il tenta de bander le front du nain, duquel perlaient de grosses gouttes de sueur mais le guerrier barbu l’arrêta d’un geste en lui saisissant fermement la main. -C’est inutile! ,lâcha-t-il avec colère, de sa voix rocailleuse. C’est ce que vous vouliez tous, n’est-ce pas? Moi je ne voulais rien! Là-dessus, sa tête se renversa et on n’entendit plus qu’un léger soupir qui pouvait passer pour un râle comme son esprit rejoignait déjà le royaume d’Hadès. |
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Brillament écrit...Comme d'habitude^^ [Ambassadeur Pour Kazad][7° compagnie]
Ne vous Battez pas pour vos vie!Ni pour votre famille!Ni pour votre Seigneur! Non!Battez vous pour un Idéal... Moi j'ai trouvé cet idéal |
Par Google   |
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Lentement, DLOG se releva, la gorge nouée.
Les paroles du nain n’étaient pas les premières de la sorte que le Paladin recevait en pleine face. Comme s’il était responsable de tous ces crimes! Bien sûr qu’il en était responsable...son devoir était justement de veiller à ce que ces crimes ne surviennent pas!!! Mais bon nombres survenaient tout de même. Combien de fois était-il arrivé trop tard comme aujourd’hui alors que les victimes poussaient leur dernier souffle. Et que pouvait-il y faire, tout seul parmi tant de sentiments contraires? Une fois, il était même intervenu à la tête d’un contingent de la milice afin de calmer une émeute qui avait éclatée en ville. Arrivé sur les lieux et une fois après être parvenu à se frayer à coups de poings un chemin au centre de l’attroupement, le Paladin eut la surprise de remarquer un corps prostré, meurtri d’ecchymoses, baignant dans son sang, déjà mort à cause de la pluie de coups qu’il avait reçus. La silhouette était difficilement reconnaissable mais le Paladin put tout de même remarquer aux pavillons effilés de ses oreilles que c’était un elfe. Le pauvre avait certainement dû être pris à partie par un mécréand de passage ou autre raciste de la pire espèce et la foule s’était mise contre lui. Une larme perla des paupières mouillées et coula le long de la joue de l'Olympien à l’évocation de ces pensées. Qu’il en avait assez d’être Paladin, par moments! Rien que pour ces choses insoutenables, son blason le dégoûtait réellement; mais ce n’est pas seulement son peuple qui contribuait à cette répulsion, même si les olympiens y étaient étroitement liés. Il aurait tant aimé tenir au bout de la lame de son épée les lâches qui osaient commettre de tels actes...!!! |
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Chassant cette pensée de son esprit, DLOG entreprit de ne pas s’arrêter sur ce premier échec.
Sortant de la ruelle la tête basse, il se mit à réfléchir à la manière de prévoir ces prochains crimes et ce faisant, il se dirigea vers la poterne est de la ville, où il devait rencontrer le pisteur de l’expédition qu’il avait pour ordre d’organiser. En effet, le rêve (ou plutôt le cauchemar) qu’il avait fait la nuit dernière n’était pas que pure invention. Ackron avait bel et bien ordonné qu’une expédition soit montée afin de partir sur les éventuelles traces de rebelles qui auraient été aperçus aux abords de la cité, traînant près des murailles. DLOG devait prendre la tête d’une petite troupe de l’Alliance, la milice Lardanienne, et exercer le commandement jusqu’à ce que tous soient parvenus à destination. Il devait y avoir avec eux deux pisteurs. Et cela suffisait amplement. |
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Chapitre III: Le pisteur Géant Voilà près de deux jours que Groktan Kelt marchait à grandes enjambées sans rien croiser d’autre que trois ou quatre animaux sauvages çà-et-là, lesquels lui fournissaient tout juste de quoi manger pour le prochain repas. Le Géant avait quitté Zagnadar il y a maintenant une semaine. Zagnadar, la légendaire et terrible cité des géants, perchée dans les nuages et inaccessible excepté pour ceux qui savent déjà comment y accéder. Au début, tout lui parut simple: c’est un ambassadeur de Lardanium qui se trouvait là de passage qui lui avait appris que les olympiens de la cité impériale recherchaient un pisteur compétent pour exercer un travail au service de l’empire moyennant une jolie rémunération pour services rendus. Evidemment, Groktan avait sauté sur l’occasion, prétextant qu’il avait à faire à Lardanium à des fins commerciales, afin que son départ n’intrigue aucun de ses confrères. Au fond, peu lui importait de travailler pour cette impératrice qu’il n’avait du reste jamais vue ainsi que pour les olympiens qui la suivent, du moment que l’emploi était bien payé. Groktan avait passé toute son existence aux environs des monts bordant Zagnadar mais cela ne l’avait pas empêché de pousser ses excursions parfois jusqu’au désert sigdilite annonçant la proximité de la mystérieuse cité des sables, sur laquelle on disait tant de choses. Ces excursions poussées avaient ainsi fait de lui un piseur très compétent. -Morf! Glurp! Si j’avais su..! ,lâcha-t-il en s’essuyant la bouche d’un revers de la main, après avoir mordu à pleines dents dans le gibier rôti qu’il tenait fermement dans son énorme pogne. Assis au coin d’un feu sur un siège un peu imprévu, vestige d’un arbre qu’il avait à peine touché, le Géant réfléchissait à cet étrange marché qui l’attendait dans la cité des olympiens. Tout cela ne sentait pas la rose: pourquoi les olympiens auraient-ils besoin de pisteurs étrangers? Leurs éclaireurs étaient-ils si mauvais? Haussant les épaules, Groktan termina son rôti et jeta négligemment la carcasse à-moitié dévorée dans les flammes crépitantes du feu avant de se coucher sur le côté pour dormir. Demain, la journée serait ardue. Il lui fallait terminer le bout de chemin qui le séparait encore de la cité, entrer en Lardanium et trouver l’endroit où les olympiens rassemblent leurs groupes pour les excursions extérieures. Voilà qui n’était certes pas de tout repos, on ne sait jamais avec les olympiens! --------------- |
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Très sympa très tes chroniques, elles se lisent toutes seules. |
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(Merci Arya, du fond du coeur, mais celle-ci est un peu spéciale car elle concerne tout Olympia..et elle est loin d'être terminée, la preuve: ) |
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Chapitre IV: Apparition elfique...presque malgré lui! Malgré la chaleur du soleil matinal, Quelneth Swelaanë se mit à frissonner en contemplant ce qui l’entourait. Non pas qu’il ait froid mais la rue, le pavement, les constructions et surtout l’odeur des passants qui l’environnaient le changeaient beaucoup de son cadre de vie habituel. Quelneth était un elfe qui avait choisi de vivre en ermite, profondémment enfoncé dans un bois situé tout au sud de Lardanium, bien après les blanches murailles de la ville. Pour lui, tout cet environnement était nouveau et constituait à la fois une épreuve autant qu’un test qu’il s’était fixé afin de savoir si oui ou non il aurait le courage nécessaire de renouer avec la civilisation. En effet, depuis qu’il avait quitté Na’Helli (c’est-à-dire il y a très longtemps), Quelneth n’avait que rarement quitté sa forêt, à part deux fois, et de nuit uniquement. Toujours vêtu à la manière des elfes, ses vêtements étaient difficilement identifiables, confectionnés à partir d’un tissu mystérieux aux couleurs miroitantes. Ses longs cheveux bruns lui descendaient dans le dos et, comme tous ceux de ses semblables, ils étaient si fins qu’on ne voyait nulle différence entre le crin du cheval et les cheveux elfiques. Cela faisait de lui un être majestueux, avec son arc long de près de trente-cinq pouces passé en bandoulière et son carquois de flèches aux pointes ocres et acérées. Le plus majestueux dans l’apparence de Quelneth était son allure. A chaque pas qu’il faisait, toute sa silhouette s’animait de saisissants reflets moirés aux couleurs changeantes et il arrivait de le perdre du regard alors même qu’il n’avait fait que deux pas! Cependant, ce matin-là, Quelneth n’était pas rassuré. Si cela ne tenait qu’à lui, il aurait volontiers encoché l’une de ses flèches et se serait immédiatement baissé au ras du sol, allant même jusqu’à ramper s’il le fallait afin de sortir de cette ville immonde. Mais il ne le pouvait pas. Du moins, plus maintenant car le garde de la poterne, sitôt qu’il l’avait vu approcher, lui avait empoigné le bras et le tenait désormais fermement, tout en restant à son poste. -Restez à mes côtés! ,avait-il dit d’un ton sec, presque rauque à cause d’une quinte de toux montante. Un Paladin va venir ci-bas prestement. Je l’attendions depuis matines. Paroles ignorantes que l’elfe avait reçu de plein fouet avec grande indigation. -Pourquoi donc me retenez-vous de force? ,siffla-t-il en levant vers le garde des yeux noirs. L’Olympien se rendit certainement compte de l’échauffement de l’elfe car sa main se porta immédiatement sur l’épaule de celui-ci comme il se forçait à le tourner en dérision. -Hélà l’elfe! Tu ne voudrais pas que la populace t’aperçoive en train de dérober je ne sais quoi parmi elle, non? Alors je te conseille de te calmer un peu et de rester avec moi. Parce que si tu t’en vas, je ne donne pas cher de ta peau! -Il n’empêche! Vous n’avez-pas à me retenir de la sorte! -Allons! Ne fais pas tant d’histoires!!! Là-dessus, le garde éclata d’un gros rire qui se voulait confiant, mais qui en réalité l’était beaucoup moins: un coup de ces longues dagues effilées que ces satanés elfes parvenaient toujours à dissimuler sur eux était si vite arrivé...! De tout point de vue, les olympiens n’étaient que des brutes aux yeux de Quelneth et peu lui importait qu’ils le détiennent ou non. Tout ce qu’il voulait, c’était qu’on lui explique pourquoi il était retenu là. Après tout, quel peuple possédait encore une certaine notion de dignité ainsi que la grâce qu’elle requiert sur tout Olympia, hormis le peuple des elfes? Ils n’étaient tous que des barbares! Voilà tout. Ce n’est pas aujourd’hui qu’un elfe et plus encore lui, Quelneth Swelaanë, se soumettrait à ces brutes d’olympiens! ---------- |
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Chapitre V: Discution et rencontre fortuite
Enfin parvenu en vue de la poterne est, DLOG releva la tête, sortant de ses pensées. Devant lui se trouvait enfin l’une de ces lourdes portes de bois que comptait la ville et qui fermaient ses issues lorsque l’extérieur n’était plus sûr. L’Olympien se surpris à vibrer lorsque sa main effleura délicatement les épais madriers d’acier de la porte. Tant de guerriers étaient passés par là à-travers les âges... -Monsieur! Le Paladin se retourna vivement au son de cette interpellation et vit qu’un garde portant une lourde hallebarde et arborant les armes de l'impératrice se tenait devant lui en se dandinant sur ses deux pieds d’un air gêné. A ses côtés se tenait un elfe qui, dès que le garde eut diminué son attention, jeta vivement son épaule en avant afin de se libérer de l’étreinte de celui-ci. -Quoi donc? C’est à moi que tu t’adresses, soldat? -Oui, monsieur! Nous vous attendions depuis longtemps déjà! -Et alors? -Voici le pisteur, monsieur. ,dit-il en désignant l’elfe qui se tenait à ses côtés Quand à moi, je fais partie de l’expédition. J’ai là des missives qu’il me faut vous remettre. Elles sont de toute importance... -C’est bon! ,trancha le Paladin N’en dis pas trop, veux-tu?! Accompagne-moi à la caserne! |
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Ils se mirent alors en route et au cours de cette petite marche, DLOG ne cessa de contempler le pisteur.
C’était un elfe à l’allure majestueuse mais quelque chose intriguait malgré tout le guerrier de Salminar: cet elfe avait dans le regard une lueur...étrange. Sur son visage se lisaient d’ailleurs la peur, l’effroi mais aussi la haine ainsi qu’une certaine mauvaise volonté. Comme si les olympiens l’avaient forçés à faire cette tâche. Il fallait savoir. -Stop! ,lâcha-t-il à haute voix, ce qui eut pour effet de les arrêter net. -Qu’y a-t-il, monsieur? ,demanda le garde d’un air innocent. Feignant d’avoir entendu la question du soldat, DLOG se tourna vers le pisteur aux oreilles pointues et lui demanda d’une voix douce: -Comment te nommes-tu, pisteur? L’elfe ne répondit pas. Il détourna même le regard, cherchant à éviter des yeux le Paladin. -Allons! Tu as bien un nom tout de même! J’aimerais juste savoir une chose. -Et laquelle? ,lâcha-t-il soudainement en plantant son regard foudroyant dans celui du chevalier de Salminar. -Est-ce que tu es ici parce que tu le souhaites, ou t’as-t-on forçé à rester? -Et bien en fait, il... ,commença le garde, resté en arrière. -Ce n’est pas à toi que je parles, soldat! Fais silence lorsque personne ne t’adresse la parole! ,clama DLOG par-dessus son épaule. Le garde bredouilla de vagues excuses et resta en retrait mais l’elfe posa son regard tour à tour sur les deux olympiens avant de finalement répondre. -Je suis là de mon plein gré ,murmura-t-il au Paladin. Et je suis là pour vous aider dans votre recherche quel que soit l’objet de votre ambitieuse convoitise! -Très bien! ,reprit DLOG à son tour. Alors en route! Tout en marchant, il ne pouvait s’empêcher de remarquer que la journée commençait bien: un Nain mort dans ses bras au détour d’une ruelle, un Elfe aussi arroguant qu’un rat et un pisteur en retard! L’expédition promettait d’être un franc succès! |
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Chapitre VI: une bien chaleureuse embuscade! Lorsque Groktan s’éveilla, aux premières lueurs de l’aube, il ne put s’empêcher de remarquer qu’il était encore bien fatigué. Se redressant sur son séant, le Géant se mit à baîller puis il s’étira jusqu’à ce que ses os craquent. Impossible qu’il se sente déjà tant abattu. Que lui arrivait-il donc? La nuit avait été bien courte! Soudain, il se rendit compte que la faible lumière qui rendait le ciel plus clair n’était certes pas la lumière de l’aube naissante mais bel et bien autre chose. C’était comme si...la forêt brûlait! Les sens en éveil, Groktan se mit à humer l’air mais l’évidente odeur de charbon qu’il respira eut tôt fait de le convaincre. A peine avait-il fini de boucler ses maigres bagages qu’il commença à percevoir un lointain crépitement à l’orée des arbres les plus proches. L’incendie était là! Il n’était pas question de traîner ici plus longtemps. Mais soudain, alors que le Géant se mettait en route pour trouver un passage vers ce qu’il estimait être le point le plus sûr, des sifflements retentirent çà-et-là tout autour de lui dans la forêt. Des sifflements qui ressemblaient étrangement aux cris de nombreux oiseaux nocturnes. Immédiatement, d’autres sifflements leur répondirent; mais ces derniers étaient bien plus familiers aux oreilles de Groktan et il eut le reflexe de se couvrir la tête avec le bras juste avant qu’une dizaine de flèches ne s’abatte à ses pieds. -Des elfes! ,pesta-t-il. En faisant d’énormes bonds, le pisteur géant parvint sans problèmes à trouver un point moins sombre que les autres. Apparemment, l’incendie n’y avait pas encore ravagé les arbres...mais cela ne saurait tarder. Aussi ne s’attarda-t-il pas. -i’fo absolument que j’rejoigne la cité des Salminarites! Mais Groktan ne put finir de raisonner car déjà le feu l’encerclait à nouveau tandis qu’au loin, des bruits de cavalcade se faisaient entendre. Ils revenaient! Le grand pisteur prit une profonde inspiration, rajusta sa besace, et entreprit de faire la démonstration de ses talents de Géants, que personne n’avait la folie de lui contester d’ailleurs! Il entama donc un sprint ponctué de bonds pour éviter les quelques flammes disséminées de gauche à droite, défonçant arbres, végétation et tout ce qui pouvait se trouver sur son chemin avec la puissance d’un buffle. Derrière lui, alors qu’il traçait, il lui sembla que plusieurs jurons furent lâchés, à plus ou moins grande distance. Si la forêt ne comportait pas de voie-express vers Lardanium en accès direct, Groktan Kelt se chargeait d’en aménager une! Tout en ravageant et en progressant, le Zagnadarien réfléchissait à ce qui venait de se passer. Cela était pour lui très étrange, trop même pour le laisser en paix: pourquoi est-ce que des elfes lui auraient tirés dessus dans leur forêt alors que celle-ci prenait feu? La supercherie était bien trop grosse pour qu’il la gobe: c’était une mise en scène!!! Un sourire se dessina sur le visage de Groktan alors que les pièces de l’énigme se dévoilaient à lui. Primo, n’importe quel elfe se trouvant dans une forêt en feu tentera d’abord d’éliminer les éventuels agresseurs tout en prenant soin des arbres et en limitant l’incendie. Ici, personne n’avait daigné s’occuper de la végétation, bien au contraire. C’était comme si l’incendie n’avait servi qu’à le piéger lui. Secundo, les elfes ne montent pas de chevaux domestiqués; comment se faisait-il alors que les traces de sabots qu’il put relever avant de reprendre sa course soient des traces de sabots ferrés? Tertio, les jurons qu’il avait cru entendre en passant au-travers des flammes. Bien étranges pour des elfes... -Qu’est-ce que c’est encore que cette estambouillerie!?! ,murmura-t-il en accélérant l’allure. M’en fout pour c’que j’reste à m’faire comme bout de chemin!!! Un lieu sûr pour finir la nuit dans leur ville-joyau là et pis zou, à la commandanture! Rassuré, Groktan pouvait l’être: Il serait à Lardanium dans moins d’une heure et il venait, sans le savoir, d’échapper à un incendie dévastateur qui ravaga en une nuit les bois au sud de Lardanium. ---------- |
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Chapitre VII: incident à la Garnison
C’est une bouffée de chaleur qui vint frapper les visages du petit groupe lorsque DLOG poussa la porte de la Garnison, bâtiment de Lardanium dans lequel se trouvait cantonnée en permanence la milice citoyenne. A l’intérieur, les soldats se livraient à toutes les activités possibles sauf peut-être à celle pour laquelle ils étaient payés. Certains, plus prévoyants que les autres, avaient trouvés un coin où jouer aux cartes mais la plupart se trouvaient renversés sur de grandes tables de chêne à se remplir le gosier de liqueurs alcoolisées de diverses nature. Ainsi, il ne fait aucun doute que si une alerte devait être donnée à ce moment précis, aucun des membres de la milice ne parviendrait à la faire taire. Avec toute cette confusion paillarde qu’affectionnerait pour sûr n’importe quel géant, la salle principale, située au rez-de-chaussée, affichait plus des airs de taverne; si ce n’est la pancarte affichée sur la porte stipulant que l’endroit n’en était pas une. C’est ce que pensa DLOG à ce moment-là. Mais il n’en fit rien paraître et franchit le seuil de la porte afin peut-être de trouver un endroit plus calme à l’étage du dessus. L’elfe ainsi que le garde suivirent ses pas et soudain, le bruit se fit un ton plus diffus, comme ils avancaient vers l’escalier. Quelques soldats qui possédaient encore un semblant de raison s’inclinèrent en abaissant la tête dès qu’ils aperçurent le Paladin mais soudain, alors que sa main gantée de cuir se posait sur la rampe, quelques interpellations fusèrent dans son dos à son encontre: -Hey-là, messire Paladin! Bien le bonjour parmi nous! Qu’est-ce donc que vous nous ramenez là?!! Hé, hé!! Là-dessus, le garde qui avait parlé, et qui affichait un sourire jusqu’aux oreilles replongea son nez dans sa pinte de bière et n’émit plus que des gargouillements incompréhensibles de buveur. -Un elfe. ,répondit en baissant la tête le garde rencontré à la poterne. Celui-ci restait averti de ce que lui avait dit le soldat d’élite tout à l’heure et il en éprouvait apparemment un grand remord, plus encore au vu de l’attitude de ses confrères des gardes, lesquels semblaient tout à fait aussi irrespectueux envers le Paladin qu’il l’avait été lui aussi il y a encore un instant. -Hé, hé, hahaha, hiiii! ,exprima un autre garde complètement saoûl, en se renversant en arrière. -Comment se fait-il qu’elle soit sortie dehors à un heure pareille? ,lança un troisième. Et toute seule en plus, faudrait-il qu’elle soit folle! Là-dessus, les yeux de Quelneth brillèrent d’une lueur intense, exprimant une haine formidable envers ces imbéciles qu’il lui démangeait de pouvoir larder de flèches. Mais hélas cela lui était impossible: il était entouré d’olympiens et agresser un seul d’entre eux serait se condamner lui-même à une mort certaine. D’autant plus qu’il pouvait sentir derrière lui la présence impérieuse du Paladin qui, lui, n’avait pas bu! L’elfe crispa donc les poings et commença à remonter les escaliers menant au-dessus. -Attendez! Elle s’en va! Toute la salle éclata de rire. -Attends petite! Hé, hé! Le doux Hérik a quelque chose pour toi! Celui qui se faisait appeler “Le doux Hérik” était en fait un garde assez corpulent qui semblait à vue d’oeil être âgé d’une cinquantaine d’années. Avec vivacité, il s’avança près de l’elfe après avoir reposé sa pinte, en arborant un sourire à la fois sadique et insane. Soudain, un voile noir passa devant ses yeux et il s’effondra à quelques pas du pisteur. DLOG tenait encore en mains l’anse de la cruche de bière qu’il avait fracassée sur la tête du garde et c’est avec dégoût qu’il lâcha le morceau de céramique en nettoyant son gant éclaboussé de breuvage. Evidemment, la salle éclata de rire mais le Paladin, lui, ne riait pas du tout. L’armure étincelante à la lumière des lustres, il s’avança au-devant des gardes et en attrapa deux au collet afin de les frapper l’un contre l’autre. Prèsque tout de suite, les deux olympiens s’évanouirent avant même d’avoir fini de rire. Avançant toujours vers celui qui avait entamé la conversation, le Paladin semblait alors bien effrayant. Aussi le garde exprima-t-il un bref regard d’incompréhension ainsi qu’un sourire un peu gêné lorsque DLOG le saisit par le col. -Si tu veux, je peux très bien te laisser dehors toute la nuit avec ELLE, tête de noeud! Je serais vraiment étonné de voir si tu es encore en vie au lever du jour, après que ce maître pisteur elfe t’ai retiré tous tes organes afin d’en faire une corde pour t’attacher! Plusieurs gardes quittèrent la salle à ce moment-là, en longeant les murs, espérant ne pas être vus du Paladin. Ce dernier s’en rendit d’ailleurs compte et il se dirigea vers la sortie en traînant derrière lui le garde terrifié. Soudain, arrivé près de la porte, il l’ouvrit en grand et balança le garde au-dehors avec une force telle que celui-ci alla s’écraser sur le froid pavement de la rue. -Dehors tous, bande d’ivrognes! Dehors ceux qui veulent le rejoindre et qui pensent comme lui! Dehors! Les deux tiers de la salle détalèrent penauds et craintifs sous les injonctions du garde de Salminar et ceux qui restèrent, des joueurs de cartes pour la plupart, firent profil bas. Lorsque le Paladin revint vers l’escalier, l’un des gardes de tout à l’heure l’interpella à nouveau: -Pardonnez-moi messire, je n’étais pas à ma place. -Tu ne devais pas être l’un des gardes retenus pour l’expédition, toi? ,lui lança le Paladin. -Si messire! ,répondit le garde avec une joie non contenue devant cette reconnaissance. -Alors ne t’emballe pas, tu n’en fais plus partie. ,trancha DLOG d’un ton sec. Les autres, suivez moi au-dessus. Nous serons plus à même de réfléchir. |
Par Google   |
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[HRP: c'est plus lisible sans l'écriture en italique? /HRP] |
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Tu devrais adapter l'italique ou le gras à ce qui apparait le moins, que ce soit les dialogues ou les descriptions. Mais je pense qu'une distinction est préférable. [Famille Falk]
La Liberté est enfin à portée ! |
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[HRP : rassure-moi, je n'ai rien à voir avec "le doux Hérik" ?!? ![]() [Ambassadeur d'Ordenum] |
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Non non du tout! Je n'avais même pas tilté!!mdr ![]() pourquoi? tu te reconnais? ![]() |
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Lorsque Groktan Kelt poussa la porte de la Garnison, quelle ne fut pas sa surprise de constater que la grande salle commune du rez-de-chaussée était vide! En effet, le géant avait croisé en ville quelques soldats de la garde qui, après s’être enquis des motifs de sa venue ici, lui avaient conseillés cet endroit où il aurait pu trouver un délicieux vin de ganache pour se réchauffer et se détendre après son long voyage. Mais c’était sans compter la venue d’un Paladin qui, paraît-il, avait tout de suite cassé l’ambiance et remis les choses en ordre! Pendant un instant, Groktan se mit à haïr les Paladins et c’est avec hargne qu’il entra à l’intérieur du bâtiment qui, fort heureusement pour lui, était assez haut pour que le géant ne baisse pas la tête. D’un geste las, il se saisit d’une choppe de bière encore pleine qui trainaît là à l’abandon et la but d’un trait. Ce fut ensuite le contenu d’un tonnelet de vin qui passa dans l’estomac du zagnadarien. Celui-ci lança la barrique contre le mur de pierre de la salle avant de s’essuyer la bouche d’un revers de manche. Soudain, il tendit l’oreille: on entendait des sons! Au bout de plusieurs minutes, le géant put remarquer un escalier qui devait sans doute mener à l’étage supérieur, là d’où provenaient ces murmures. D’un bond, il avait gravi les marches et c’est avec la joie d’un enfant découvrant la cachette de son compagnon qu’il défonça la porte de chêne avec un rire bêta. Mais son rire se figea sur son visage lorsqu’il distingua les personnes qui se tenaient dans la pièce. Tous se trouvaient assis autour d’une table et un guerrier en armure dorée avec une cape de couleur pourpre se tenait les deux bras tendus, appuyé sur la table devant eux, comme s’il était en train de les brieffer pour une mission d’envergure. Une autre silhouette se trouvait certainement dans un coin sombre de la pièce, adossée à un pilier, mais le géant ne put correctement distinguer ce qu’il en était réellement. |
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Tous s’étaient arrêtés et le dévisageaient de ce même air à la fois indigné et curieux, parfois interrogateur notamment pour le guerrier en armure.
Ce fut d’ailleurs ce dernier qui prit la parole: - Qui êtes-vous et que venez-vous faire en ce lieu? -Et bien...commença à bredouiller le géant j’mappelle Groktan, ouaip, Groktan Kelt et j’suis pisteur! C’est moi qui devais guider vôt'expédition d’olympiens à travers les terres du désert. - Vous êtes en retard! ,trancha le Paladin d’une voix sèche. -J’sais bien mais c’est que j’ai eu plusieurs ennuis sur la route et donc voilà quoi! Le principal c’est que j’y sois pas passé! ,répondit-il d’un ton enjoué. -De toute façon le résultat est le même. Allez, prenez place et écoutez bien. Je reprends. Messieurs, il s’agit donc de partir sur la trace de plusieurs Rebelles que l’on aurait soi-disant aperçus près de nos murs il y a deux jours. Trop près de nos murs, même. S’il s’avèrait que l’information n’était que fausseté de la part des informateurs, nous en serions vite prévenus grâce à l’aide de nos deux pisteurs et... -Deux pisteurs? ,intervint Groktan. -C’est exact. Voici Quelneth Swelaanë, le pisteur elfe qui nous guidera pendant la première partie du voyage. Le Paladin désigna d’une main le pilier d’ombres auquel s’appuyait la silhouette difficilement identifiable, laquelle s’inclina devant le géant. -Un elfe! Pfeuu! Je comprends pourquoi il vous fallait un géant! Nous autres sommes bien plus avantagés pour ce genre de boulot! -Il suffit! ,coupa le Paladin. Je disais donc que si notre piste s’avérait n’être qu’une fausse piste, nos deux pisteurs auront tôt fait de nous en avertir afin que nous ne nous fatiguions pas inutilement. Est-ce que tout est clair? Plusieurs questions furent posés de la part des soldats mais DLOG les arrêta net en déclarant: -Je suis désolé mais je ne peux répondre à toutes vos questions. D’autant plus qu’elles n’ont aucune utilité pour le moment. Attendez au moins que nous soyons sur place et je répondrais à tout cela. A noter que si vous désirez vous référer à un supérieur au cours de la mission, ou si vous avez des informations à transmettre, je suis le responsable d’expédition et le sergent d’Alkoark ici présent est le chef de groupe. Voilà messieurs; et maintenant, que ceux qui souhaitent repartir fassent un pas en arrière. Les soldats restèrent tous de marbre et comme aucun ne recula, le groupe effectua les derniers préparatifs afin de s’apprêter à partir. ---------- |
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Chapitre VIII: Le départ
La brume matinale n’était pas encore levée sur les hautes murailles de Lardanium que les pas d’un petit groupe marchant silentieusement résonnaient déjà sur le pavement de la rue principale. Chacun des membres de la coterie marchait la tête basse, produisant à chaque expiration autant de fumée qu’un dragon par ce froid hivernal de la saison des grandes pluies. Il y avait là de bien étranges formes qui, aux yeux des quelques olympiens sortis tout juste de leur sommeil, pouvaient passer pour une fantasmagorie de leurs propres esprits. Mais il n’en était rien. Le fait est que parmi les silhouettes anodines, il s’en trouvait une qui dépassait les autres de haut. Sa démarche semblait d’ailleurs bien plus cadencée et bien plus bringuebalante. A l’opposé, l’une des silhouettes, qui se trouvait tout devant, avançait bien plus rapidement à tel point qu’elle semblait glisser sur les pavés comme...un elfe! Peut-être en était-ce un? Que pouvaient-ils savoir, ces citoyens jamais informés de ce que les autorités projettaient de faire! A l’approche de la colonne encapuchonnée et silentieuse, les gardes de la poterne s’ébrouèrent afin de procéder à l’ouverture des portes. Le soleil n’était pas encore entièrement levé et ce fut un grincement sourd qui retentit et qui se prolongea alors que les gonds d’acier s’activaient lentement sur eux-mêmes. La plaine brumeuse apparut soudain devant eux comme par enchantement, recouverte de brouillard, de rosée et parsemée de rayons de soleil précoces. Et le groupe se mit en marche, quittant la Cité endormie pour n’y revenir que dans un mois tout au plus. Laissant le groupe le dépasser, Dlog farfouilla dans sa sacoche afin d’y rechercher une carte et ce faisant, il tourna son regard presque instinctivement vers le palais impérial, et plus précisément vers la tour d’ivoire décorant le centre de la capitale de son allure majestueuse. L’impératrice n’était sûrement pas postée à l’une des fenêtres, perdant un temps qui lui était précieux à les voir disparaître et il en était certainement de même pour Ackron! L’idée même d’une telle pensée parut absurde au Paladin et il détourna aussitôt le regard. Et pourtant il y avait ce pressentiment...étrange pressentiment... -Vous venez?! ,souffla un garde resté en retrait. Dlog s’arracha à ses pensées et reprit la route vers ce qui les attendait...toujours avec cette désagréable impression de non-retour. |
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...comment fais tu pour tant écrire...Dlog...Tu resteras un mystère [Ambassadeur Pour Kazad][7° compagnie]
Ne vous Battez pas pour vos vie!Ni pour votre famille!Ni pour votre Seigneur! Non!Battez vous pour un Idéal... Moi j'ai trouvé cet idéal |
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Chapitre IX: Une auberge fort bien étrange
Après avoir marchés durant plusieurs jours à-travers les plaines olympiennes, la petite troupe parvint à une auberge située au coin d’un carrefour fréquemment emprunté par les voyageurs désirant traverser l’Empire. Certains se dirigeaient vers la capitale, d’autres désiraient traverser le territoire en l’évitant mais tous étaient de passage en ce lieu. Le paladin fit signe aux hommes de s’arrêter et vint s’entretenir avec les pisteurs et les chefs de groupe: -Nous ferons une halte ici, le temps que les soldats repartent un peu plus vigoureux. Tous acquiessèrent de la tête en signe d’assentiment; tous sauf Quelneth Swelaanë: -Je n’entrerais pas là-dedans. Permettez-moi de rester dehors, avec les bêtes. ,dit-il de sa voix voix calme et douce qui ne laissait jamais rien transparaître de ses sentiments. Dlog fut étonné de cette prise de parole. Certes Quelneth était un elfe, et lui plus que tout autre parmi ces olympiens savait bien que les elfes préféraient de loin la nature la tranquilité et la compagnie des bêtes plutôt que les tavernes surbondées peuplées de ces autres bêtes... cependant, il ne pouvait l’admettre. -Vous viendrez avec nous comme tout le monde, messire elfe. Me suis-je bien fait comprendre? Le ton du paladin était soutenu et les derniers mots appuyés; aussi le pisteur reprit-il doucement: -Comme vous voudrez. Mais je ne suis pas responsable de mon attitude en ce lieu. -Bien! Puisque tout est clair, entrons! Dlog ne sembla même pas prêter une quelconque attention aux paroles de l’elfe et ce fut d’une voix tonitruante qu’il donna ses instructions aux différents chefs de groupe. Certains devraient amener les cheveaux de bât aux écuries et d’autres seraient assignés à la patrouille. Ceci fait, Dlog, Groktan Kelt, le sergent-chef, les sergents auxiliaires ainsi que Quelneth pénétrèrent dans la baraque de bois écumante et fumante. A peine eurent-ils poussés la porte que les relents du tabac et des plats cuisinés leur sautèrent au nez. La mélodie jouée par un orchestre se chargea d’apporter le reste dans ses effluves et c’est l’odeur douceâtre de la sueur qui vint les emmitoufler tel un manteau. L’effet de toute cette atmosphère survoltée ne se fit pas attendre. Groktan Kelt, qui au départ rechignait à passer la porte en raison de la trop petite taille de cette dernière (selon lui) se précipita vers le comptoir et, frappant de sa large paume sur le meuble, commanda sa première pinte. Les soldats impériaux se firent plus discrets et s’assirent autour d’une table en jetant de-ci de-là quelques regards attentifs. Quand à Quelneth Swelaanë, il s’adossa contre le pas de la porte,les bras croisés, affichant clairement un air dégoûté. L’arrivée de la petite troupe fit bien son effet et quelques têtes se tournèrent furtivement. Mais l’ambiance générale quand à elle, ne diminua pas: les catins sautaient toujours sur les tables, l’étage du dessus balancait toujours ses bières sur l’étage du dessous, l’orchestre se faisait toujours huer et les bagarres éclataient de pareille...bref, une taverne quoi! Dlog s’approcha du comptoir. Il n’avait encore rien dit que l’aubergiste se précipita soudain vers lui en opérant une petite révérence: -Vous désirez monseigneur? -Une vodka...ta meilleure “spéciale”. -Bien messire, je vous apporte cela tout de suite. Suite à ce bref échange, les clients qui attendaient leur boisson depuis un bon moment déjà se mirent à râler mais un simple regard du paladin les firent se taire et quelques uns baissèrent même les yeux... -Voilà messire paladin. -Merci. Dlog se saisit de son verre et se retourna au comptoir pour s’y accouder. Maintenant il pouvait enfin embrasser du regard toute cette animation qui avait lieu devant ses yeux. Comme il portait le breuvage hautement alcoolisé à ses lèvres, l’olympien posa son regard sur Quelneth. Le pisteur était d’une telle noblesse d’âme...c’en était déconcertant! “Si tous les elfes étaient pareils!”, se murmura Dlog à lui-même. Soudain, une clameur s’élèva dans la taverne et plusieurs tables furent dégagées afin de faire un peu de place. Une petite foule complètement surexcitée se forma et Dlog sourcilla en voyant le pisteur. Celui-ci avait lentement décroisé les bras et semblait fixer quelque chose les yeux écarquillés, blêmissant à vue d’oeil... |
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Le paladin suivit le regard de l’elfe et vit tout de suite de quoi il retournait.
Une petite troupe d’olympiens ainsi que quelques guerriers nains, une quinzaine tout au plus, passaient à tabac un petit groupe de quatre ou cinq elfes. Ces derniers semblaient complètement désorientés, comme s’ils venaient d’être jetés là au milieu de ce cercle de brutes dans le seul but de répandre leur sang sur le parquet de la taverne. L’un des elfes notamment, semblait en bien mauvaise posture: coincé entre les jambes d’un guerrier nain aussi musclé que rancunier, il était en train de se faire cogner tellement fort que sa tête émettait des bruits spongieux à chaque coup alors que son sang coulait à flot sur le sol. Un autre elfe se trouvait pris au milieu d’un attroupement d’ivrognes qui lui balançaient tout ce qui passait à leur portée: chaises, tabourets, tables, pintes...l’elfe commençait lui aussi à rougir et il ne pouvait déjà plus se déplacer. Un troisième était au sol et la foule le piétinait comme l’on écrase une fourmilière. Le paladin, aussi distant de la scène soit-il, eut tout de même un mouvement de recul en apercevant le sang gicler de l’oeil de l’elfe comme celui-ci recevait un coup de pied en pleine tête... Tournant la tête vers le pisteur, qui tremblait de rage à présent, puis vers la scène de violence gratuite qui se déroulait sous ses yeux, le sang du paladin ne fit qu’un tour: il fallait stopper ce massacre, à tout prix! Ce choix s’imposa à plus forte raison lorsque l’olympien aperçut Quelneth tout tremblant, dont la main se rapprochait doucement, presque inconsciemment, du fourreau de sa dague... A la suite d’un ordre bref, trois gardes impériaux se saisirent du pisteur et le plaquèrent contre le mur comme Dlog s’immiscait dans la foule. Il y avait là bon nombre de nains, des voyageurs ou autres négociants pour la plupart. Ces derniers se trouvaient attablés et fumaient leurs pipes avec délectation en regardant la scène, applaudissant parfois selon qu’un elfe “volait” un peu plus haut que les autres ou qu’il retombait plus lourdement au sol. L’un des guerrier nain qui, fraîchement arrivé, venait tout juste de finir de s’équiper, voulut à son tour se lancer dans la mêlée mais le paladin lui mit la main sur lépaule, ce qui eut pour effet de le stopper net. -Hey quoi! ,lança le nain d’un ton bourru. Mais qu’est-ce que c’est? Qu’est-ce que j’ai fait? -Pourquoi voulez-vous y aller? ,lui demanda Dlog. -Pourquoi? , répondit le nain Mais ce sont des elfes!!! Rien que ça, ça justifie mon droit de défourailler quelques noreilles! Gniark! Un sourire sadique aux lèvres, le nain s’apprêta mais Dlog le ramena en arrière: -Et les accords ANE? Vous les avez oubliés? -Je les emmerde moi, les accords! Ce ne seront jamais que des prétextes diplomatiques pour donner bonne conscience à certains! Que ceux qui veulent les respecter les respectent, ce n’est pas pour ça que les nains cesseront de pratiquer leur sport favori, ‘faut pas vous voiler la face monsieur l’justicier! Sur ce... -Aujourd’hui tu restes là. , ordonna le paladin d’un ton sec. Ce faisant, il souleva le nain au-dessus du sol et le rejeta en arrière par le col, faisant signe à deux sergents d’armes de le maintenir. Puis il prit une profonde inspiration, rentra dans la mêlée et ce fut l’horreur... ‘coups de pieds, de poings, résonances de métal, cris, larmes, pleurs... vous approchez de cet elfe, je vous tranche le bras...sourire incrédule... soudain, une lame, un éclair, puis un râle violent, plus violent que les autres... la foule s’arrête puis elle s’écarte... un guerrier de l’empire, tout de métal vêtu, la lame au clair dans une taverne, transpirant, les cheveux en bataille, la bouche en sang... un bras tranché dégoulinant sur le sol à ses pieds, du sang sur l’armure...’ Mais ce n’était pas tout. Alors que Dlog pensait être parvenu à arrêter ce massacre, un cri inhumain, langoureux, presque un ululement retenti. Quelneth se précipita sur le devant de la scène, comme deux des trois gardes qui étaient chargés de le maintenir en place glissaient doucement le long du mur en laissant une traînée de sang. Bondissant au-devant de tous, l’elfe était terrible à voir: les yeux flamboyants ciblant chaque mouvement, les crocs sortis, canines allongées, crachant tel un chat. Il était courbé en posture d’attaque, sur la défensive, et tenait dans ses mains aux ongles soudainement démesurés deux fines dagues d’argent aussi pointues que des aiguilles géantes. A lui seul, c’était autre chose que les trois elfes pacifiques de l’instant précédent. Tous les vétérans de guerre le confirmeront: il n’y a rien de plus effrayant qu’un elfe versé depuis des millénaires dans l’art du combat, que ce soit à l’arc ou à la dague. Et ça, le moment présent le montrait à merveille. Les bambins olympiens qui, auparavant, assistaient au massacre commis par leurs pères en riant, devinrent soudain blancs comme des linges à la vue de l’une de ces créatures qui peuplent les histoires qu’on leur raconte pour leur faire peur. D’un même cri, ils se jetèrent dans les jupes de leur mère. Quand aux guerriers nains, auparavant tranquillement installés, ils se renversèrent en arrière et s’armèrent de leurs haches. C’est du côté des olympiens qu’apparut la faiblesse, ce à quoi Quelneth s’attendait. -Un vampire!! ,s’écrièrent quelques voyageurs en essayant soudain de fuir. La tentative fut vaine puisque les premiers à quitter les rangs furent les premiers à tomber, la gorge tranchée. Le pisteur métamorphosé en véritable furie profita de la brèche ainsi créée afin de s’enfoncer dans les rangs avec une vivacité extrême. Tranchant de gauche à droite avec une précision à en faire pâlir un chevalier noir, l’elfe se déplaçait de manière à faire le vide autour de lui. Soudain, Dlog ne put se maîtriser et ce fut plus fort que lui: -Symbellmïne eldarië faotan! Gwirec’h wolstramën!! Quelneth se retourna subitement suite à ces propos lancés par le paladin. Puis, d’un même mouvement, il rengaina ses deux lames et exécuta un saut phénoménal jusqu’à l’étage du dessus, duquel il disparut. |
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Chapitre X: Nouveau départ après le tumulte
Une nuit agitée vint poursuivre le cours de la soirée. Beaucoup de pensionnaires de l’auberge de la Marche s’en retrouvaient tracassés, ne pouvant pas dormir, et ils s’occupaient à fouiller tous les recoins avec le vain espoir de débusquer leurs peurs; ou du moins, celui qui l’avait causée. Mais fort heureusement, les préoccupations des uns n’étaient pas forcémment celles des autres. Ainsi, un grand nombre de voyageurs remarquèrent avec stupéfaction que seul le groupe d’impériaux qui était arrivé le jour même, mené par un paladin, reposait en toute quiétude. Nombreux furent ceux qui s’insurgèrent de cette différence, alors qu’ils cherchaient leur “vampire” en bougonnant et en enrageant. Petit à petit, la nuit s'avança et finit pas étirer paisiblement ses bras sur tout ce petit monde. Au petit matin, on réveilla les soldats puis ce furent les premiers ordres: certains furent chargés d’atteler les bêtes et les autres devaient tous descendre à la ration manger un morceau de pain ainsi que leur quota de soupe fumante. D’ailleurs, que pouvait-il y avoir de plus gratifiant qu’un bouillon lorsque la journée promettait d’être longue et que la saison froide était déjà bien avancée? Après les louanges de mâtines à la gloire de l'impératrice, les mains caleuses des soldats vinrent entourer les bols fumants et les visages se penchèrent d'un même élan vers cette fumée du réveil qui les réchauffa un peu. Le regard de Dlog se détacha alors des olympiens et vint se poser sur la porte, qu’il franchit résolumment. Aïe! Car le froid ambiant et le vent soufflant pénétrèrent le paladin de mille flèches, entrant et ressortant en hurlant par toutes les ouvertures laissées par l’armure de métal. Dlog frissonna, le nez déjà rouge, comme le métal venait au contact de la peau par certains endroits et ce faisant, il tourna la tête. Quelneth Swelaanë se trouvait là, les bras croisés, adossé au mur de pierre extérieure, à côté de la porte d’entrée de l’auberge. Le paladin sursauta quelque peu et frissonna de plus belle en aperçevant la silhouette silentieuse, immobile et recouverte de givre du pisteur elfe. Passant lentement la main devant deux grands yeux bleus elfiques perdus dans le vide, Dlog ne s’attendait pas à une réaction quelconque; du moins pas aussi rapidement: l’elfe tourna la tête et le dévisagea. Etait-ce possible que ce regard si clair qui respirait la pureté soit le même que celui qu’il avait aperçu la veille lors de l’altercation, avec les traits déformés, les yeux luisants et les crocs tirés? Le guerrier le savait: les elfes avaient la connaissance de la psychologie et leur apparence en combat évoluait à cet effet du tout au tout en fonction de leurs victimes. -Cela fait longtemps que vous êtes là? ,demanda-t-il au pisteur. Ce dernier hocha doucement la tête et le paladin jugea bon d’en rester là, histoire de ne pas avoir à frissonner de plus belle en sachant le nombre d’heures exact. -Pas froid? Quelneth opina de la tête en faisant comprendre qu’il pouvait très bien rester là encore de nombreuses heures et Dlog afficha une mine dégrossie. Puis son regard se porta vers l’horizon et, fronçant les sourcils: -Je trouve cela très étrange: nous devons approcher du désert de Yacov et voilà qu’il se met à neiger et que l’on se croirait dans le grand Nord!!! C’est du jamais vu!!! -Merci... Le ton sonore de la voix elfique arracha le paladin à ses pensées et, l’air totalement surpris: -Quoi? L’elfe reprit alors: -Je voulais vous remercier pour hier soir. J’ai vu que vous aviez tout de même tenté quelque chose et, même si l’effet fut quelconque, le geste eut le mérite d’exister. -Mais pourquoi avez-vous fait cela?! ,reprit Dlog. Pourquoi être intervenu?! Le ton de Quelneth se fit soudain plus ferme, comme il continuait: -Parce que j’en ai assez que les olympiens se croient tout permis!!! De même que les nains...quoique dans leur cas, je crois malheureusement que leur petite taille est proportionnelle à celle de leur masse cérébrale et cela, nous autres elfes ne pouvont rien y faire! Mais les olympiens, c’est autre chose...j’aurais même tué leurs femmes et leurs enfants si vous ne m’en aviez pas empêché!!! -Mais pourquoi, par les dieux? -Pour qu’ils comprennent que nous ne sommes pas des animaux, au même titre que les hommes sauvages, et que les elfes sont un peuple qui les surpasse grandement en toutes choses, par la déesse!!! Dlog fit alors la moue suite aux dernières paroles de Quelneth Swelaanë: -Mmmh...n’allons pas trop loin non plus, ok? Les sauvages sont bel et bien des primates! Quand aux elfes, ils sont loin de nous surpasser en toutes choses, comme vous le dites si bien! Chacun possède ses spécificités qui font de sa race qu’elle se différencie; mais ce n’est pas une raison pour mettre ces singes de Luminae dans le même panier que celui où nous nous trouvons; et je ne parle même pas de ton peuple, à la foix perfide et fourbe!!! -ALORS CA!!!!!!!!!! Les dieux sourirent au paladin car, au moment où l’elfe entrait en fureur, la porte s’ouvrit sur un sergent-chef emmitouflé de tissu; ce qui eut pour effet de stopper net la conversaton: -La troupe est prête messire! Nous attendons vos ordres. -Et le géant? -Il est avec les soldats, messire. -Bien! Alors en route! La journée débutait et la marche serait ardue. |
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Chapitre XI: Une piste
Il arrive que les mirages formés par l’horizon ne se dissipent pas. Parfois même ils se font persistants. En ce cas, il est inutile d’insister: la chose perçue est bien réelle. Là, c’est une colonne entière d’hommes en armes qui se profilait dans le lointain. Marchant à allure régulière, les soldats portaient l’essentiel de leur barda de voyage avec eux et les reflets métalliques lancés par les armes et les armures étaient visibles à des milles à la ronde. En tête de colonne marchaient les responsables et, bien devant, les pisteurs ainsi que le paladin s’affairaient à scruter le sol tout en marchant. Soudain, le guerrier d’elite leva la main droite et la colonne fit halte. Rejoignant le reste de la troupe, Dlog s’expliqua auprès des chefs de groupes: -Nous faisons halte un moment pour laisser aux hommes le temps de se reposer. Par ailleurs, nous avons découvert quelque chose ci-devant. Le temps de déterminer la nature de ces...traces..et nous repartons. -Et vous croyez vraiment que nous rattraperons ces chiens de rebelles en faisant des pauses toutes les heures? , lui lança l’un des sergents. Le paladin ne répondit pas mais il lui lança un regard noir avant de finalement se détourner pour rejoindre les pisteurs. - ...il se prend vraiment pour l’un d’entre-eux, çui-là! C’est pas croyab’ d’être aussi gradé pour être aussi débile! ,lancèrent deux autres lorsque Dlog s’en fut retourné. En approchant des pisteurs, Dlog remarqua que l’elfe était penché au ras du sol, flairant les sables tel un chien. Puis il se releva légèrement et, le visage au niveau des herbes folles, il passa la main sur ces dernières. Le géant, lui, se tenait bien droit et, la tête légèrement penchée en arrière, il semblait flairer l’air ou humer les odeurs apportées par le vent. Nul doute qu’à eux deux, ces deux êtres faisaient vraiment peine à voir! A son arrivée, ils tournèrent la tête d’un même ensemble: le paladin était beaucoup trop bruyant, avec son armure de plates et son épée battante au côté. En voyant leur mine décontenancée, Dlog leva les mains en l’air et s’exclama ironiquement: -Veuillez m’excuser, je n’ai pas pris la meilleure tenue pour l’infiltration, je sais bien! Cependant, je pourrais toujours me faire moins bruyant si j’en avais envie...alors? Qu’avons-nous là? -Et bien... ,reprit l’elfe, il me semble très probable que ceux que vous poursuivez se soient arrêtés en cet endroit pour y faire une halte; après quoi, ils auront profités de l’aube naissante pour plier bagage. -Ne pouvez-vous pas m’en dire plus? ,l’interrompit le paladin. -On peut toujours en dire plus! ,lança Quelneth, le pisteur elfe. Je dirais qu’ils étaient approximativement une vingtaine tout au plus. Des elfes, des olympiens... à mon sens, ils se dirigeront vers la forêt qui se trouve au nord-ouest d’ici.. Là-dessus, le géant sembla revenir dans la conversation et il émit un petit ricanement: -Jusque là, cher ami aux oreilles pointues, j’étais plutôt d’accord avec toi. Sauf qu’ils ne se dirigent pas vers la forêt, pour la simple et bonne raison que les traces ne vont pas au nord-ouest d’ici; de plus, j’vois vraiment pas comment tu peux savoir qu’il y a une forêt près d’ici...et au nord-ouest en plus..?! J'sais bien que t'es un elfe mais quand même! Comme t’en sais des choses! -Oui c’est vrai ça; comment savez-vous tout cela? ,reprit Dlog à son tour. -Et puis faites ce que vous voulez...vous l’avez toujours fait de toute manière. ,lança le pisteur d'un regard mauvais, en se détournant de la conversation. -Que préconises-tu? ,demanda alors le paladin au pisteur géant. -Ben ma foi... ,répondit Groktan en se grattant la tête, Ché pas trop, ils ont à peu près un jour d’avance sur nous..le mieux se srè quand mèm de pas perd’ de temps! -Tu as raison, je vais faire rassembler les hommes; nous repartons. Dlog revint vers la troupe et se dirigea vers le cercle des sergents: -Ecoutez, voilà, ce que nous av...ce que les pisteurs ont trouvés, ce sont des traces laissées par les Rebelles. Selon eux, nous sommes à un jour de marche de leur groupe et le fait qu’ils laissent des traces indique qu’ils ne pensent pas être suivis. La balle est donc dans notre camp messieurs; nous repartons sur-le-champ; faites donner le signal. Là-dessus; il y eut bien quelques maugrééments mais dans l'ensemble, tous s’activèrent afin de se préparer à repartir. |
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Chapitre XII: Disparitions
Après quelques jours de marche, les olympiens n’avaient rencontrés nulle âme qui vive. Pour beaucoup, c’était la preuve que les pisteurs s’étaient quelque peu trompés dans leurs estimations et tous commencaient à penser que Quelneth Swellanë avait eu raison. Mais au-delà de cela, le malaise qui s’emparait petit à petit des soldats était vécu comme une erreur du paladin qui les menait. Pour eux, c’était lui le seul responsable. Lui qui avait fait confiance à ces êtres inférieurs. Malgré tout, Groktan Kelt persévérait à dire que son estimation était juste et que la route à suivre était la bonne. Il avait d’ailleurs mis en garde le paladin contre les récents changements de comportements du pisteur elfe, en lui indiquant au passage que s’il le fallait, il était toujours disposé à... -C’est inutile! ,lui avait répondu Dlog, J’ai confiance en lui. -Vous devriez pas! Rares sont les personnes vraiment dignes de confiance, et pis encore chez les elfes!! Quoiqu’il en soit, j’suis avec vous! ,lui avait-il assuré. Au terme de la marche, la troupe était parvenue à un amas de dunes parsemées d’herbes hautes jaunies par la sècheresse. Le vent soufflait toujours fort et les rebelles avaient été localisés en-deçà des hauteurs de sables. Le paladin était en train de contempler les soldats lorsqu’il s’aperçut de la soudaine disparition de Quelneth Swellanë. -Sergent! ,cria-t-il à l’encontre de l’impérial qui se trouvait à quelque distance. -Oui, monseigneur? -Où est-donc passé le pisteur elfe? -Je n’en sais rien, monsieur, je n’avais même pas vu qu’il n’était plus avec nous! Peut-être est-il dans les encore dans les environs..? -Mmmh...non je ne crois pas. Combien d’hommes ont été portés disparus au cours de nos trois dernières nuits, déjà? -Quatre monseigneur! -Quatre...le fourbe! J’aurais dû m’en doûter!! Ces pestes d’elfes sont vraiment tous les mêmes!!! -J’vous l’avais dit! ,ajouta Groktan Kelt en saisissant la conversation au vol. Le géant s’était armé d’un grand jambonneau dans lequel il croqua à pleines dents. Chez nous à Zagnadar, on dit souvent qu’un elfe sûr est un elfe qu’on aura baîlloné et attaché avant qu’il entr’ dans la ville!!! arf! -Mouais...tout cela est de ma faute! ,reprit le paladin. J’avais pourtant confiance en lui. -Confiance? Dans un elfe? Ca c’est un beau rêve!! ,lança Groktan entre deux bouchées. -Et maintenant que va-t-il faire, ce scélérat?! Leur donner l’alerte? -Non, je ne crois pas monseigneur; ce serait déjà fait. -C’est vrai, tu as raison. ,s’excusa Dlog. Bien! Raison de plus pour ne pas attendre une minute; allons-y! |
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Chapitre XIII: Assaut sur les Grandes Fosses
Le vent hurlait sur la dune ensablée. Les herbes hautes passaient incessamment devant la vision d’une silhouette tapie là, balayées de gauche à droite par de violentes bourrasques. D’un geste de la main, le paladin écarta la verdure en caressant doucement les tiges mais cela ne suffisait plus. Il rampa alors en allant de l’avant. Prudemment et aussi silencieusement qu’il lui était possible malgré son armure de plates. Heureusement pour lui, le bruit du vent masquait les agencements et les tintements des plaques de métal qui lui recouvraient le corps. Soudain, le chevalier de Salminar s’arrêta, le corps tendu et les mains plaquées au sol. En tendant le cou en avant, l’Olympien put enfin voir à nouveau. En contrebas, quelques sacs de peau étaient sommairement disposés sur le sol alors que plusieurs autres étaient entassés çà-et-là. Au centre, un feu de camp brûlait de ses dernières braises et le rougeoiement du feu s’éteignit en même temps que l’aurore. Mais il faisait frisquet dans la steppe et la matinée qui venait à poindre annonçait un temps froid et maussade que le ciel uniformément blanc et le vent hurlant ne cessaient de confirmer. Un peu plus bas encore, à quelques toises des cendres du feu central, se trouvaient plusieurs silhouettes tenant dans leurs mains jointes des petits récipients qu’ils portaient parfois à leurs bouches. De là où il se trouvait, Dlog ne put précisément distinguer ce qui se passait mais il en voyait déjà beaucoup. Il pouvait même voir la fumée légère, presque délétère, s’échapper des récipients. La troupe devait probablement prendre une collation, la première de la journée, avant de reprendre à nouveau leur longue marche jusqu’à la tombée de la nuit. Ainsi ils venaient de se réveiller...ils étaient donc arrivés trop tard! Dlog soupira puis son regard se reporta en contrebas. Rêveusement, il détailla les silhouettes des rebelles, tout en songeant que ce moment lui semblait déjà avoir été vécu...ce seul souvenir était un vrai cauchemar! -Et ben...un bien solide campement pour un machin installé en une nuit! Le paladin sursauta et, tournant vivement la tête, il se rendit compte de la présence du géant, un peu en retrait à ses côtés. L’ attroupement, en bas, était des plus hétéroclites: il y avait là des Olympiens, des Elfes... Plissant les yeux afin de mieux percevoir les visages, reconnaissant certains d’entre eux, il cherchait Dakon du regard; Dakon ainsi que deux de ses anciens compagnons. Ils étaient forcément là, avec les autres. Et puis il était rare que Dakon n’accompagne pas ses hommes lors de leurs excursions. On disait même qu’il les menait personnellement au combat...à chaque combat. Mais on disait tant de choses sur lui! Le paladin se rappela alors qu’il avait été chargé par Ackron de mener une troupe de soldats sur les traces des rebelles jusqu’aux Grandes Fosses, là où les officiers titulaires auraient ensuite la possibilité de passer à l’offensive et d’engager l’ennemi de leurs propres chefs, selon une procédure bien étudiée à l’avance... Dlog avait obéi sans discuter mais maintenant qu’il se trouvait si proche de ces fameux rebelles, maintenant qu’il les voyait évoluer devant lui, avec leurs tasses fumantes dans leurs mains, le Paladin avait de plus en plus envie d’en savoir plus sur ces dissidents à l’empire. Pour lui comme pour beaucoup de Lardaniens, il était impensable de vivre en dehors des lois de Lardanium. Cependant, la curiosité qu’il éprouvait envers ces gens ne devait pas l’éloigner des faits accomplis et de ce qu’ils étaient réellement. Et puis...il avait vu tant d’autres choses... Toujours est-il qu’il lui était impossible de détourner le regard. Si ce n’était cette satanée mission, le Lardanien se serait volontiers approché davantage afin de pouvoir saisir quelques bribes de conversation; il se serait même senti capable de se ruer vers le frère de son compagon d’armes de jadis pour le saluer! Seulement...il y avait ces hommes, derrière lui. Et tous attendaient son signal, non sans quelque impatience. -Messire! Dois-je ordonner l’attaque? -Attends... Ces mots étaient sortis presque malgré lui de la bouche du paladin. Enfin ils étaient parvenus à ce qui s’appelait les Grandes Fosses! D’où il se trouvait, au sommet de la haute dune, Dlog pouvait distinguer un passage étroit, qui constituait plus une sorte de crevasse dans le roc du désert qu’une entrée à proprement parler. La fissure, ou plutôt la faille, laissait apparaître les ténèbres qui la composait et l’olympien ne manqua pas de remarquer que les rebelles effectuaient d’incessants allers-retours entre leur camp et cette grotte. -Si vous ne voulez pas participer à la gloire de l’impératrice, faites retraite et écartez-vous afin de laisser opérer Son courroux! ,aboya le sergent d’armes. -Bien! Allons-y alors! ,lâcha le commandant à l’armure d’or. Peut-être qu’une approche planifiée..? -Nous n’en avons ni le temps ni l’opportunité! Il nous faut les écraser maintenant! Après un soupir de désolation, le paladin acquiessa de la tête, avant de repartir en arrière. Précautionneusement, il rebroussa chemin, toujours en rampant, et il glissa le long de la pente herbeuse, là où se tenaient une dizaine de soldats, pressés les uns contre les autres. -Les rebelles sont là, à quelques coudées en contrebas! Soldats, il va vous falloir être braves! Je n’ai rien d’autre à dire...puisque vos sergents ne souhaitent pas élaborer de tactique d’approche! ,lança-t-il avec un regard insistant vers le sergent d’armes, qui se frottait déjà les mains à l’idée de commander une troupe armée. -Soldats! ,reprit celui-ci en brandissant le poing. Vous avez été choisis parmi les meilleurs! Ce sont vos armes qui dans quelques instants pourfendront ces traîtres de rebelles à notre empire! Pour chaque corps que vous passerez au fil de l’épée, il vous sera versé le double de votre paye habituelle de retour dans notre bonne ville de Lardanium. Et toutes les ribaudes que vous voudrez vous payer avec, et ben vous les aurez par Dyonisos! Pour l’empire!!! Et c’est dans un viva ahurissant que toute la troupe se mit en branle afin de grimper la colline sablonnée à toute vitesse d’où elle se déversa dans le camp telle une coulée de lave. |
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Chapitre XIV: Rencontre inattendue
Dlog, du haut de la dune, observait les impériaux se déverser dans le camp des rebelles, abattant déjà ceux qui tentaient de fuir désespérémment. Son regard flamboyant embrassa l’ensemble de la mêlée qui se forma rapidement à quelques toises: les rebelles étaient apparemment parvenus à se reformer et voilà qu’ils encerclaient à présent les impériaux en faisant usage, notammant, des techniques de harcèlement elfiques. Ainsi, dès qu’un soldat rebelle était touché au combat, il était immédiatement retiré des lignes et un autre venait le remplacer. De même, le cercle d’enserrement formé par les sigdilites se détendait puis se resserrait à outrance, déstabilisant par là même toutes les troupes impériales. Plongée au coeur de l'action! Au moment où Dlog allait lui aussi rejoindre le groupe, un défilement étincelant passa à quelques distances sous ses yeux, et ce qu’il vit l’étonna au plus haut point: les paladins chargaient la mêlée, provoquant plusieurs hourras qui s’élevèrent des rangs olympiens. Complètement déstabilisé, il n’entendit pas la flèche siffler, sur ses arrières. Fort heureusement, le projectile ripa sur l’armure et, lorsque le paladin fit volte-face, il n’eut que le temps de percevoir une silhouette noire qui le percuta de plein fouet. Sous l’effet de la charge, Dlog dévala la dune en roulant et il se retrouva bien vite au coeur du conflit en se demandant ce qu’il pouvait bien y faire. ![]() Frappant aveuglémment de gauche à droite, il parvint bientôt à se frayer un chemin vers l’un de ses frères d’armes et lui hurla d’une voix forte, afin de couvrir le bruit des entrechocs de métal: -Qu’est-ce que c’est que cette affaire? Qu’est-ce que vous faites là, par Hermès? -Nous avons suivi votre groupe depuis quatre jours. Je crois que le seigneur Ackron considère votre mission comme terminée! -Mais de quoi ais-je donc servi, moi? De bouffon, d’appât??? -Nous comptions beaucoup sur les pisteurs étrangers afin de nous mener jusqu’aux Grandes Fosses rebelles; la troupe devait servir à nous appuyer pour cette bataille...oups!...atttention!!... ’clash’ ...quand à vous, je crois que votre rôle était surtout d’assurer la médiation pour que le tout se foute pas sur la gueule; enfin, c’est ce que j’ai cru comprendre, ambassadeur! Dlog resta pantois après les révélations du paladin. Il avait beau se trouver au beau milieu d’un conflit épique, les pièces de cet infâme puzzle se mettaient petit à petit en place dans son esprit. D’appât..il n’avait servi que d’appât dans cette affaire! Et toute cette prétendue expédition? N’était-ce donc que du vent? C’était donc cela! Absurde! Totalement absurde! Pourquoi s’être servi de lui ainsi, en lui cachant le but de cette expédition? Pourquoi l’avoir mis à lécart, lui spécialement? Pour ses soi-disants talents de pacifiste, de diplomate? Oui...ce devait être sûrement pour ça! Si les gens d’Ordenum l’avaient su, ils s’y seraient sûrement opposés et Dlog aurait au moins pu espérer qu’un autre soit choisi à sa place... |
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Chapitre XV: Le combat
argh!! L'olympien se ressaisit et fit volte-face. Lorsqu’il se retourna, il vit son frère paladin traversé par un fer de lame qui s’insinuait entre les côtes. La lame, désormais sanguinolente, fut prestement retirée et s’ensuivit un coup de pied qui précipita le soldat d’élite agonisant dans les ténèbres des Grandes Fosses. Le meurtrier était un olympien de haute stature portant une armure de plates semblable à celle des paladins d’autrefois. Dlog le reconnut aussitôt et il se mit à blêmir légèrement devant cette avancée majestueuse. Non pas de peur mais d’émotion. Cela faisait tellement longtemps! Tout autour d’eux ce n’était que chaos. Les êtres luttaient, s’entretuaient, déchiquetaient, les membres se détachaient, le sang coulait à flots; et Dakon s’avançait toujours, droit sur lui... Brusquement, le régent sigdilite leva son épée à bout de bras et l’abattit fortement sur le paladin. Dlog, encore sous le choc, ne s’y attendait pas du tout et c’est maladroitement qu’il para le coup. Au contact de la lame d’acier bénie par Salminar, l’épée de Dakon dévia de sa trajectoire et vint percuter le gantelet du soldat d’élite. Dlog accusa le coup et s’affaissa, genou à terre. Comment Dakon pouvait-il être aussi insensible envers quelqu’un d’aussi perdu? Ce que l’on raconte sur lui serait donc vrai? Quel idiot! pensa Dlog, comme il réalisait qu’il portait son heaume, et que Dakon ne pouvait voir l’expression de son visage, ni cette lueur d’incompréhension dans ses yeux. Brusquement, le paladin prit conscience de la situation: ça ne pouvait pas finir comme ça! Il devait absolument parvenir à se faire entendre du régent sigdilite; ne serait-ce qu’une fois! D’un élan inespéré, il se releva et avança lui aussi sur l’ancien champion de Salminar. Effectuant un rapide moulinet de son épée, il vint s’abattre sur Dakon mais celui-ci dévia le coup avec maestria et abattit son poing gantelé sur le heaume du paladin. Dlog plaça alors un coup de pied dans la cuirasse de son adversaire avant d’effectuer deux rapides passes d’armes qui tranchèrent de gauche à droite. Dakon reçut le coup de pied mais cela ne lui fit guère de dommages. Quand aux moulinets d’épée, il para aisémment le premier et évita le second d’un balancement de tête. Tout d’un coup, la paladine Siria arma son arme et ce fut le sifflement d’un carreau d’arbalète puis un bruit mat: Dakon s’était protégé le visage et le carreau vint se ficher dans son bras, levé en guise de protection, perforant les plates. S’ensuivit alors une fabuleuse joute à l’épée au rythme endiablé dans laquelle chacun feintait pour réattaquer ensuite. Soudain, il y eut une faille d’un côté, que l’autre côté ne manqua pas d’exploiter. Au final, Dlog se retrouva pantelant, à genoux devant Dakon, du sang ruisselant de dessous ses plaques de métal. La chair devait avoir reçu quelques éclats en plusieurs endroits... Le rebelle abaissa alors son arme, leva la tête et, d’une voix suffisamment claire, il déclara ces mots: -Un instant Paladin. Ton combat ici est vain. Si tu te prétends Paladin, alors ton devoir n’en n’est plus à combattre pour assouvir ton désir personnel. Les hommes qui vous accompagnent se meurent par la force de nos mains… Décline ce défi et retourne sur tes pas. Je ne le fais que pour le bien de ton âme, et tu connais sûrement les raisons qui me poussent à les révéler. Le régent Sigdilite agita alors un pli cacheté d’un étrange sceau et les yeux du Paladin s’écarquillèrent à sa simple vue. -Je reconnais là l’âme d’un Olympien qui mérite mieux que risquer de mourir dans un défi..de plus, mon compagnon Bleu que tu désires faire périr n’est peut être plus lui aussi dans l’état de répondre à ta demande… Il lança un regard peut être « inutile » vers son compagnon. -Paladin Dlog, tu es peut être le seul à mériter la vie sauve. A mes yeux ton combat ne doit se terminer sur le fil de la lame mais sur ta volonté de juste Paladin. Ta vision va bien plus loin que certains de tes frères. Nous autres, comme l’ensemble de tes suivants sommes par le temps devenus arrogants, obstinément obligé d’en venir aux armes à votre simple vue. Sache que je le déplore mais quoiqu'il en soit, les Sigdilites protègeront leur terres et ne vous laisseront pas arracher ses richesses, c’est certain et j'en veux pour preuve ces regards… Ces regards que je vois ici ne sont plus les mêmes; alors que nous faisions face à un bataillon complet de Paladins, accompagné de Chevaliers Noirs et même des éclaireurs de Salminar… Vous nous avez mésestimé et aujourd’hui ce qui vous arrive n’est qu’approprié. J’espère que cela ramènera à la réalité certains qui croyaient se dresser au-dessus de tous, pour vos propres consciences… Vous êtes libre de vos vies, fuir pour retournez à Lardanium et expiez de vos fautes, rester ici où seule la mort vous attend, à moins que l’envie de vous faire prisonnier soit plus intéressante... |
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jolie recit
et belle chimere fait attention tu glorifie trop par tes propos les rebelle |
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Merci Sand!^^
Je glorifie trop les rebelles? Et alors? N'est-il pas possible de reconnaître le courage là où il apparaît aux yeux de tous? Franchement, je trouve extrèmement osé et honorable la voie qu'ont suivi ces hommes et ces femmes d'adhérer à la cause d'un seul homme tout en sachant que cela impliquera leur rejet par leur propre race. Ne trouvez-vous pas, tous? |
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Chapitre XVI: Un choix difficile
Suite à cet étrange mais bref conflit, Dlog s’était isolé afin de nettoyer ses plaies dans une oasis derrière les dunes. Même s’il n’avait pas pu lui parler, le comportement de Dakon avait été autant révélateur aux yeux du paladin. Et cela le faisait réfléchir intensémment, à en perdre la tête. Assurémment, les notions de clémence et de justice habitaient toujours l’esprit de ce guerrier des sables et, chose bien plus étonnante, ses hommes semblaient eux aussi cultiver cet esprit de liberté et de justice! En remontant la dune battue par le vent, de fines particules revinrent fouetter le visage du lardanien tandis que son regard se posait tour à tour sur les Rebelles, immobiles, victorieux, puis sur les Paladins qui rentraient librement vers Lardanium, défaits, la tête basse et l’air dépenaillés. Les deux partis formaient deux voies. L’une s’en allait vers le retour à la capitale et l’autre restait dans les sables du désert. Dlog restait partagé. D’un côté il aurait aimé s’entretenir avec Dakon et les Rebelles et de l’autre, il était lié aux Paladins par un serment fait à l’impératrice de bien longues années auparavant. Bref, il ne savait vraiment plus que faire... Depuis toujours il avait essayé d’imposer la justice et l’équité chez les peuples d’Olympia, y compris le sien, et cela lui avait créé beaucoup plus d’ennemis que d’amis. Rien qu’à Ordenum...les désagréments avec les autorités compétentes (ou incompétentes, c’est selon) ne se comptaient plus. En repensant à toutes ces tentatives, à tous ses échecs, le paladin secoua la tête et, désespéré, il fit son choix le coeur brisé. Il avait décidé de rentrer: Lardanium était une ville si belle, elle saurait lui redonner la foi! Du moins, le pensait-il. Et puis, il ne pouvait aller s’adresser directement aux Rebelles après une telle défaite; la honte qu’il éprouvait était encore bien trop présente. De même, il ne désirait pas rentrer en compagnie des autres paladins car il avait besoin de réfléchir, seul, dans le désert et au calme. Ce faisant, il remarqua soudain qu’il avait beaucoup marché tout en réfléchissant et que, inconsciemment, il s’était bien trop éloigné de l’oasis. Au loin, il pouvait cependant toujours distinguer les Rebelles, qui observaient un silence évocateur. Dlog remarqua également, de par les reflets dorés d’une armure, qu’Almeria se trouvait toujours aux côtés de Dakon, sûrement en guise de garantie. |
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Chapitre XVII: Une triste réalité
Le paladin, immobile, n’avait pas bougé. Les yeux perdus dans le gazon vert, il ne revivait que par écho les cris et les tintements métalliques des armes qui s’entrechoquaient. Pour lui, seul importait la nature désormais. Le souffle régulier du vent lui parvenait tel un avertissement. Séparé du temps, l’esprit engourdi par les chocs corporels, le paladin était bien. Seul, au calme, sans aucun autre bruit que celui de la nature. Perdu dans ses pensées, contemplant les hautes herbes qui gisaient là, piétinées par toutes ces brutes, il ne vit pas venir son ennemi. Agile comme un chat, un être vêtu de noir escaladait une petite colline qui surplombait la dune en se dandidant comme un lézard, trouvant des prises à chaque pose et progressant sans à-coups sur la paroi. Brusquement, l’elfe se décrocha du roc et sauta sur le guerrier en armure. Ils roulèrent tous deux au sol puis l’elfe se retrouva sur le paladin. Alors il coinça la tête de l’olympien entre ses cuisses et dégaina une longue dague effilée qu’il brandit à bouts de bras. Mais le guerrier d’élite eut tout de même la présence d’esprit de lui flanquer un coup de genou dans le dos, juste avant de le saisir à la gorge en se relevant, permettant de le projeter à terre. ![]() Il dégaina presque aussitôt et ce fut vainement que l’elfe tenta une percée à l’aide de sa lame effilée: Dlog se feinta puis lui entailla le poignet avant de s'en rapprocher au point de lui flanquer un coup à la mâchoire du pommeau de son épée, ce qui fit cracher à l’être pâle un flot de sang lorsqu’il s’effondra à terre, désarmé. C’est à ce moment qu’il reconnut le pisteur elfe, Quelneth Swellanë. L’olympien aurait dû l’achever mais il ne put appuyer son arme contre la chair du rebelle et ainsi porter le coup fatal. Peut-être qu’il n’en avait pas envie, peut-être que toute cette existence lui paraissait des plus stupides... Il fallait lui parler! Elfe ou pas, cet être était peut-être un rebelle et il ne devait pas être impossible de converser avec ces gens. Dlog en était convaincu. Il fallait au moins essayer! -Quelles sont tes aspirations, rebelle? ,entama-t-il alors que l’autre lui lançait un regard haineux en se tenant le poignet, au sol. Es-tu franchement heureux du rythme de vie que tu mènes? Ne préfères-tu pas à tout ce désert les superbes rues pavées de notre légendaire Lardanium? Je t’assure qu’il n’y règne aucune tyrannie ou quoi que ce soit de ce genre...si c’est ce que l’on t’a dit, sache que ce n’était rien que pour te bourrer le chou! Allons! Tu ne me crois pas? Le regard soudain perdu au loin, le paladin murmura comme pour lui même: ...Non...il ne règne rien d’autre que la paix en Lardanium... je m’y ennuie même parfois, vois-tu! -Pourquoi me prends-tu pour un rebelle, imbécile? ,cracha l'elfe, coupant court aux pensées de l'olympien. -Qui es-tu si tu n’es pas un rebelle? ,répliqua Dlog. -Peu importe! Sache juste que je hais les olympiens, plus encore les olympiens tels que toi, qui ne changent jamais et dont le comportement inamovible n'arrange en rien l'amélioration des rapports! -Qu’est-ce que j’ai fait encore?! ,s'insurgea le paladin d'un ton plein d'innocence. -Tais-toi si tu ne souhaites pas mourir sur le champ! Connaîs-tu seulement l’un des tiens dénommé Kilius? -Pourquoi? Il désire ma mort lui aussi? -Réponds ou c'est de suite que tu rejoindras Hadès! Je ne suis pas seul, olympien!! Mes compagnons sont là, tout autour de nous. Tu ne les voie pas mais eux ils te voient; et je peux t'assurer qu'ils n'attendent qu'une chose... -Oui je le connais, c’est un... -C’est un membre des Chevaliers Noirs d’Ordenum en effet! ,lâcha-t-il dans un ricanement. Avant que nous t’achevions, j’aimerais que tu saches que c’est lui qui nous a demandés de t’abattre. -Comment est-ce possible??? -Ce sont les tiens qui souhaitent le plus ta mort, paladin. J'ai l'impression que ton statut t'expose à de nombreux dangers...internes comme externes! Je te plains, oui, je te plains.. -Quoi??? Tu mens, elfe!! L’elfe haussa les épaules et reprit: -En tout cas, sache également que nous n’avons rien contre toi, et méfie-toi tout de même de ce Kilius...vouloir la mort d’un compatriote est louche...malsain, même. Sur ce, -Compatriote, lui??? Ce n’est qu’un sc... Le paladin ne termina pas sa phrase. Un autre guerrier venant de derrière, ainsi qu’un homme-sauvage à l’allure menaçante l’avaient rejoint. Soudain, ce fut un petit groupe de cinq guerriers qui apparut et s'empressa de former un cercle autour du paladin. Il y avait là des elfes, des sauvages, mais aussi des olympiens. Dlog s'empressa de dégainer puis ajouta, d'un ton qui se voulait bretteur: -Et bien, et bien..! Que de candidats pour les limbes! Lequel d'entre vous désire la première danse? A la vérité, le ton employé par le paladin avait été trop mal assuré et trop lâchement prononcé pour que l'effet désiré se fasse ressentir. Malgré tout, il n'en restait pas moins évoquateur. -Mais l'ennemi voyons! ,lui répondit l'un des olympiens d'un ton enjoué. |
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