Pendant des années Nezro-Tzhaï avait arpenté Olympia à la recherche de son passé. Il ne se souvenait plus de son enfance, il sentait en permanence ce malaise en lui… Il savait qu’il avait quelque chose en lui à découvrir mais il ne se souvenait plus de quoi…

Alors que sa quête semblait désespéré, un jour sans le savoir il venait de faire le premier pas vers la vérité…Il pénétrait dans la mine de mana sur la petite île au milieu de la Mer d’Emeraude.

Tout sur cette île lui semblait familié: l’odeur, la végétation et il s’y sentait comme chez lui.
Cela le surprit beaucoup, et il soupçonna rapidement d’être déjà venu en ces lieux avant le jour ùu sa mémoire s’était effacée.
Une fois entré dans la mine, une sensation étrange le prit au cœur, il ne savait pas lui même comment la décrire.

La mine était petite, on lui avait compté tellement d’histoire fabuleuse sur ce lieu qu’il savait très bien que tout serait moindre que ce qu’il avait entendu dire. Mais tout de même c’était assez grandiose. Une cavité rocheuse où avait été foré brutalement un passage. Un lieu si magique violé par des créatures imbéciles, il était persuadé qu’au moment où ces sauvages avaient pénétré pour la première fois en ces lieux qu’il n’avait pas vu la beauté qui s’offrait à lui en ce moment. Une telle magie, une telle puissance… Un don des Dieux.

Il apperçu rapidement le gisement de cristal.
« Voilà donc cette ressource si précieuse que mes frères peinent tant à extraire… »

Il ramassa morceau de cristal, certainement brisé par l’indélicatesse dont font preuve les races bestiales de ces terres. Il le contemplait émerveillé par sa beauté, son aura colorée et puissante lui brûlait presque les mains.
Subitement, il fut interpellé par son reflet dans la pierre, il lâcha la pierre horrifié par ce qu’il venait de voir et recula rapidement, son cœur battant à toute allure.

Interpellé par cette découverte il se rapprocha lentement de la pierre, la contemplant de loin, il y voyait son image, mais ce n’était pas son reflet elle bougeait toute seule… elle semblait vouloir lui parler.

Il se rapprocha peu a peu, ramassa la pierre et regarda de plus prêt cet étrange phénomène, son image essayait de l’interpeller d’un geste de bras, elle semblait crier mais il n’entendait rien. En regardant de plus prêt il constata que cette image n’était pas la sienne, elle avait une grosse différence. En fait son double n’avait qu’un bras… Il semblait avoir été amputé du bras droit bien au dessus du coude.

L’homme sauvage aurais aimé entendre ce qu’avait à dire cette étrange pierre, mais il avait beau rapprocher son oreille, rien n’y fit.

Soudain un mal de crâne, comme à son habitude, rien de bien surprenant pour lui, des voix confuses et troublantes. Il continua à fixer la pierre, les yeux plissés par la douleur qui le traversait. Il tentait d’écouter ces voix qui raisonnaient dans sa tête, il semblait chercher quelque chose. Après être resté un long moment ainsi figé, ses yeux s’écarquillèrent subitement… Il venait de trouver la voix qui correspondait aux mouvements de lèvres de son reflet dans la pierre…

Il l’écouta quelques instants, et la lâcha finalement comme sidéré par ce qu’il venait d’apprendre.

Il quitta la mine sans dire un mot, regarda la montagne qui dominait l’île, il fixait le sommet les yeux pleins de larmes…

Il commença son ascension, montant lentement mais déterminé, l’esprit ailleurs comme s’il était déjà à destination. Arrivé au sommet, son regard ne chercha pas une seconde pour trouver la vielle cabane abandonnée qui s’y trouvait…
Il avait cherché pendant des années une personne pour lui rappeler son enfance, et cette vielle cabane venait de le faire en un instant. Il s’assit voilement sur une pierre, comme abandonné par ses forces.

Soudain un mal de crâne, comme à son habitude, des images, les images de son enfance, sa vie défilait devant ses yeux, il se souvenait de tout à présent…

Leurs parents vivaient dans cette cabane, lui et son frère Tzhai était nés siamois, fixé par le bras.
Leur mère n’avait pas survécu à une telle naissance. Et leur père assombri par cette perte les avait élevé tant bien que mal. Il savait que ses enfants ne pourraient pas grandir ainsi, et il décida de les « détacher », coupant en deux leur bras commun. Nezro se retrouvais dépourvu de bras gauche, et Tzhaï de bras droit. Ils vécurent un temps comme ca, passant leur enfance ensemble comme les meilleurs amis du monde, toujours ensemble pour se soutenir et se protéger des colères de leur père. Il leur assignait les taches les plus dures. Plus le temps passait, plus le cœur de leur père semblait s’assombrir. Il mangeait de la viande que ses enfant devaient chasser, et manger à leur plus grand dégout.

Le temps avait passé les enfant avaient 21 ans, les deux frères étaient partit chasser, comme à leur habitude. Cela ne les dérangeaient plus à présent, ils ne mangeaient pratiquement plus que de la viande, le goût de la végétation les écœurants quasiment. Leur père leur avait enseigné à maîtriser les arcanes ainsi que le bâton, il leur avait appris à traquer, à se cacher et à mettre à mort. Ils cuisinaient les viandes animales à merveilles.

Malgré cette rancœur qui le rongeait toujours, le père était fier de ses enfants. Il voulait que tous connaissent leurs noms, qu’ils les craignent et que personne jamais n’ose les défier, c’était le rêve de son enfance mais à présent il savait que seul ses enfants pourraient le réaliser. Alors il ferait tout pour que cette chance leur arrive, peu importe ce qu’il fallait qu’ils endurent ils seraient les meilleurs. C’était sa façon de les aimer…

Le père attendait avec impatience leur retour de la chasse, mais ils tardaient, et l’impatience commençait à le ronger presque autant que la faim. Il prit son bâton et partit dans les bois à la recherche de ses enfants. Après une longue marche, il sentit une odeur de sang… de sang chaud…
Une frayeur lui déchira le cœur, il ne fallait pas que ses enfant meurent sinon son rêve ne se réaliserait jamais…
Il courut, courut et arriva enfin à la source de cette odeur, il trouva son fils Tzhaï allongé sur le sol dans une marre de sang. Il chercha le deuxième d’un regard rapide, il était gravement blessé aux prises avec un grand reptile, retenant la mâchoire de l’animal de son unique main…

Un flash lumineux fit sursauter l’animal juste avant qu’il se désintègre dans un cri de douleur horrible.

Nezro regardait son père les yeux pleins de honte et de tristesse, il courut au secour de son frère agonisant. Prenant sa main, essayant de lui rendre conscience.

Le père porta le blessé jusqu’à la cabane, Nezro le suivait dans le silence.
Il installa Tzhaï sur un lit le soignât avec soin, il semblait qu’il reprenait rapidement des couleurs.

Quand il se réveilla enfin, la première chose qu’il vit, ce fut son frère enchaîné et à ses cotés. Il voulu bondir mais il se rendit rapidement compte qu’il avait été victime du même sort. Son père pénétra dans la pièce, en tenue de cérémonie, un grimoire sous le bras et deux épaulières de fer marquées de runes étranges dans les mains.

Il plaça les épaulières sur les bras amputés et les bloqua ainsi, comme quand ils virent au monde. Il leur tatoua d’étrange glyphes sur les corps partant de l’un se poursuivant sur l’autre. Un bol rempli de plante séparait leurs regards. Leur père enflamma la mixture, la fumée qui s’en dégageait brouillaient leurs esprits. Peu à peu ils sombraient dans l’inconscient avec pour unique berceuse une étrange incantation déformée par leurs délires…



…………………………………………………………………………………………………...



Nezro-Tzhai se réveilla, il ne savait pas ou il était,
Au milieu de nul part, il ramassa un morceau de parchemin de la main droite sur lequel était inscrit Nezro-Tzhaï.
Il ramassa un bâton runique de la main gauche et se mit en route pour découvrir qui il était et comment il était arrivé ici …



…………………………………………………………………………………………………...



Voilà donc ce qu’il s’était passé.
Une seule question le travaillait encore qu’avait donc il put faire de son frère ?

Il se releva et se dirigea vers la cabane…
Il défonça la porte d’un coup de pied « PAPA ! ! ! » Cria-t- il avec rage
« Où es tu passé vieux fou ? », « Qu’as tu fait de mon frère ? ».

Son père était assis sur un fauteuil en ruine, maigre comme un squelette, le regard dépourvu d’expression.

Il semblait si faible…

« Veux tu bien me parler avec le respect que tu me dois… » déclarat il lentement.
« Tu es mon seul enfant à présent »…

A ces mots le regard du jeune Homme sauvage sembla s’injecter de sang, il avança rapidement vers le vieillard, il le saisit par le cou, et le leva de son fauteuil

« Où est mon frère ? ! ? »

Le vieillard sourit d’un air moqueur. Nezro l’envoya à l’autre bout de la pièce avec rage et renouvela son interrogation avec encore plus de rage.

« Il est en toi stupide enfant, vous étiez trop faible tout les deux séparés, vous n’auriez jamais pu avoir la renommée que vous méritez, il n’y avait qu’en vous réunifiant que vous pouviez être de taille ».

« Tu penses vraiment qu’un bras est plus important pour moi que mon seul frère, la seule personne qui n’ai jamais été attentionné avec moi… Celui qui m’a aidé à surmonter les épreuves que tu NOUS à fais subir… Tu l’as fait partir alors fait le revenir… MAINTENANT ! ! ! »

« Jamais ! Moi vivant je ne laisserais une telle absurdité se produire, ton frère n’est pas mort Nezro… Il est en toi… Il est heureux »

« Tu mens vieux fou, je l’ai vu dans un cristal de mana, j’ai entendu sa voix raisonner dans ma tête, il est emprisonné ! ! ! Tu vas lui rendre la liberté immédiatement »

« Jamais… Tu m’entends bien? JAMAIS ! ! ! »

Le jeune homme ramassa une poutre que son père avait brisé lors de sa chute, acérée telle une lance. Il la souleva au dessus du vieillard.

« Ne fait pas ca Nezro… Tu as toujours été le meilleur, comprend le ton frère ne fera que te ralentir… Si tu me tues il ne reviendra jamais… »

« Je n’ai jamais put te faire confiance, alors pour une fois je préfère suivre mon instinct… Si toi vivant tu ne me ramènes pas mon frère, alors tu ne m’es d’aucune utilité ! »

« NOOOOoon » La poutre de bois transperça le torse du vieil homme, qui cracha une salve de sang au visage de son enfant.

La vie l’abandonnait peu à peu, et plus Nezro sentait son père mourir, plus il avait l’impression de mourir lui aussi… Et quand son père rendit son dernier soupir il s’effondra au sol…

Ce fut le plus beau réveil de sa vie, il était au coté de son frère, tout deux ouvrirent les yeux en même temps, leurs sourires s’illuminèrent simultanément, on aurait put croire que Nezro était face à un miroir. Nezro avait rompu le sort, tué son père, perdu son bras… Mais il avait sauvé son frère.

Depuis ce jours les deux frères ne se quittèrent plus, et malgré leur handicap ils étaient prêt à tout affronter car ils savaient qu’ils seraient ensemble pour toujours, et qu’ils pourraient compter l’un sur l’autre.

Ils se relevèrent, se prirent dans leurs bras et pleurèrent ensemble longuement…

Ils reprirent finalement la route de Luminae ensemble, pour recommencer sans avoir peur d’oublier quoi que ce soit.

Alors qu’ils marchaient vers la ville de leurs ancêtres, on pouvait voir s’échapper de la montagne une fumée noire et épaisse… Et les visages illuminés de deux frères qui marchaient enfin cote à cote.