L’honneur dans la voie du sang | |
Topic visité 395 fois Dernière réponse le 11/01/2007 à 23:45 |
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En un endroit reculé, guidé par la lumière des astres.
Un être abandonné avancé vers les terres dévastées des régions de la grande Zagnadar. Jouissant de la bénédiction de la belle Séléné, qui, de son grand œil révélait bien des lieux au loin, Dakon marchait à grand pas. Comment avait t’il pu s’égarer de toute une compagnie ? Bleu avait prit les devants avec les nains et l’ambassadeur Deathscythe, le laissant seul jusqu’à se retrouver au sein d’une rixe entre les Paladins de l’Empire face aux Gardiens des Cendres. Quelle ironie songea t’il, une idée qui n’amusa qu’un bref instant son expression… Quelques foulées à travers de hautes broussailles le menèrent vers un chemin dégagé, là un pont de pierre - immense en soit en réalité - enjambait une rivière scintillante de milles éclats. La passe des géants s’offrait enfin, la route vers les régions de Zagnadar n’avait plus le moindre doute, à défaut qu’il était étrange que nul garde n’en protége l’accès. Des forêts mortes naissaient autour de l’Olympien, laissant distinctivement apparaître quelques visions nauséabondes des lieux soufflés par les caprices du temps. Dans le creux d’une montagne, une partie en avait été tant bien que mal préservée, contraignant l’Olympien à stopper définitivement sa marche pour cette nuit. Après tout rien ne l’assurait qu’il trouve un autre endroit de ce genre, une fois définitivement engagé dans le Royaume gigantesque. Sous l’ombre des arbres et le murmure d’une ébullition. Des vapeurs humides se dégageaient d’un petit bassin d’eau, le geyser d’une source était née ici, profitant à l’épanouissement de la nature environnante. Une chose inespéré songea t’il. Des bêtes sauvages s’enfuirent à l’approche de l’agitateur qui s’assurer déjà l’endroit. Recroquevillé sur lui-même, sa cape en guise de couverture, Dakon ne songea que peu avant de céder à l’appel de Morphée. Lorsqu’il reprit conscience… Un sol parfaitement dallé de pavés d’une noirceur anormale l’intrigua avant d’observer le site entourant. Une rivière de feu suivait lentement son cours, laissant un râle déconcertant remontait vers les hauteurs : Dakon siégeait sur un pont titanesque lorsqu’il abaissa son regard pour y distinguer cette vision. Le souffle remontant des abysses de feu qu’il reçu de plein fouet manqua le faire basculer dans l’abyme. Troublé il recula, le visage perlant de sueur sous l’effet de l’oppressante chaleur. - Aldor ? Rizan ? Lurdal ? Ecrasé, il s’effondra à terre suffoquant à l’idée de ce retour. Une main faisant appuie contre l’attraction du sol, l’autre tenant la garde de sa lame figée dans le sol. - Où êtes-vous, vous tous…? Ses yeux s’écarquillèrent sur sa lame lorsqu’il releva le regard, un filet de sang s’écouler inlassablement, laissant ses genoux s’imprégnés lentement du liquide vital chaud. - Tu connais pourtant si bien leur destin, alors pourquoi demander? - Que-Que dis tu ? Un rire mauvais se dégagea de l’individu, laissant entendre ses pas s’approcher lentement, juste devant pour que se glisse un murmure à l’oreille. - Tu les a tous tués… Dakon releva fiévreusement le regard, distinguant une toge d’une couleur ébène absolue, couronnée d’une parfaite et épaisse longue barbe. Deux regards se croisèrent. Un œil oscilla pour l’un, une mâchoire se resserra pour l’autre… -Ha… D’un mouvement implacable le Seigneur des Enfers vint percuter sa main sur l’Olympien, lui écrasant le poitrail dans une douleur étranglée. Dakon reprit conscience, il était debout les bras flottant à l’air. Il s’affala sur lui-même comme vidée de toute vigueur. Devant lui lévitait d’étranges formes scintillantes, son cœur s’empressa de le ramener à la raison, c’est alors qu’il retrouva ses esprits. - Mes frères… - Mes fidèles, tu veux dire ? Hacha le Seigneur des lieux. - Aurez-tu déjà oublier leur serment pour que tu puisses continuer de vivre, Dakon ? Une aiguille perça le cœur de l’Olympien à présent démuni de toute enveloppe, écraser par le joug d’une puissance allant au-delà de toute espérance. - Mais rassures toi. L’occasion est enfin venue pour toi, toi qui a gravé ton nom comme parmi tant d’autres... Hadès laissa glisser sous les yeux de son invité le manuscrit maudit. - Je répondrai de mes actes, tout comme j’exaucerai vôtre volonté, Seigneur... - Je le veux oui, et ne me fais attendre plus. Régale moi de tes prouesses et peut être te libèrerai-je, ou plutôt, les libérerai-je… Sur l’ordre d’une main, Hadès fit relever l’Olympien en proie aux plaintes des visions spectrales. Il apposa une main sur son torse dépouillé, une sensation glaciale l’envahit subitement. Dans un ciel de brume épaisse retentit une mélodie d’effroi. Courbé sur lui-même Dakon s’arracher de son cauchemar, le regard brisé accompagné d’une impossible et singulière douleur à son buste. Sa main plaquée au ventre laissait apparaître le prolongement d’une chaîne, rouvrant la paume de sa main il y distingua une étrange pièce de métal sombre. Le sceau gravé sur la facette qu’il reconnu lui déchira l’esprit, le souvenir d’un rire dément lui revint, il était plus qu’un songe. Incapable de résister à l’attraction il s’effondra au sol en toute inconscience… Le jour s’était levé, les rayons du soleil étaient suffisamment élevés pour inonder la clairière de brume. Un envol d’oiseau s’échappa lorsque l’Olympien se redresser de son ensemble. Le regard rivé dans le creux de sa main, machinalement il passa l’amulette divine au cou et reprit silencieusement la route. Lorsqu’il finit de remonter l’endroit escarpé, de grands résonnements de cors retentirent. Il ne s’en doutait pas mais beaucoup de prétendants à sa quête divine étaient plus proche qu’il ne le pensait. Revenant sur la passe des géants, le pont reflétait une certaine similitude. Il pesta intérieurement. Depuis le début il savait que venir en ces terres était une mauvaise idée… En un homme repose le sacrifice d’innombrables vies, en un homme surgira la volonté d’une nation.
Pour Sigdil, vivre libre ou mourir ! |
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Hmmm sympa cette chro... en saura t on plus avec le temps ? Mystère. "L'esprit est la plus riche des mines, plus on y creuse et plus on y trouve de riches subtilités"
[GTN-Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs] [Coconuts Baroudeur de 122 ans][avec Sirocco "Kroak!"] |
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Silence, écoutez les murmures de la brise.
Le peuple Sigdilite retrouvait sa confiance. L’étreinte de l’angoisse qui s’était figée sur les esprits finit enfin de miner le moral de bons nombres citoyens. Combien de temps avaient t’ils perdu la trace de leur Seigneur ? Son retour inespéré à Sigdil était une bénédiction, mais, son état prédisait malheureusement de biens sombres visions... Alors sous l’œil attentif de tous des révélations éclatèrent, et, malgré toutes les bonnes consciences les Dictas divins n’empêchaient de semer la discorde. Des guerriers avaient accordés leur ferveur, bonne ou mauvaise, pour assouvir les pleines volontés d’Hadès. Pourquoi ? Une supplique qui n’échappa même au régent qui avait lui aussi fait vœu d’une telle volonté. L’école des Arts s’était lentement édifiée au sein de la cité. Magnifique architecture en soit et brillant étaient les maîtres inculquant leur savoir. Ce jour là, Ash était lui aussi présent. Le regard fiévreux, il revêtait une épée presque aussi maniable qu’une dague, accompagné d’une rondache de bois liée à son autre bras. Son pas s’accentua pour qu’un nuage de sable ne vienne se mêler à son mouvement. D’un trait il pivota sur son adversaire, le bouclier brandit en avant pour parer le pieu mortel lui étant adressé. Courbé et adroit de son geste, la pointe de sa lame s’avança, prête à transpercer le flanc ennemi. A sa grande stupeur un choc puissant de l’avant d’un bouclier lui interrompit tout élan, impuissant il mordit une nouvelle fois et de pleine face le bois tressé de fer avant de disparaître sous un nuage de cendre. Quelques étouffements parvinrent aux oreilles de son opposant. - "Bien, tu as compris l’intérêt de cette attaque. Il ne te reste plus qu’à parfaire tes gestes lors de tes futurs voyages." Suffoquant sous tant d’efforts Ash se releva non sans peine, accompagnée de quelques rigolades taquines. Une marque rougeoyante de son apprentissage achevé était le dernier présent de son maître d’armes. L’idée que de telles personnes existaient aux quatre coins de ce monde le refroidit un instant, au moins cela restait un excellent moyen de garder la tête sur les épaules… - "Merci de vôtre aide Seigneur Kashue, je tacherai de revenir vous montrer l’évolution de mes talents…" - "Dans ce cas, tu seras où me trouver. Se sera avec plaisir, la prochaine fois il te faudra plus que de la volonté pour parvenir à tes fins… " L’Olympien termina de jauger son disciple en s’accordant un sourire mystérieux. D’un geste il l’invita à prendre un repos sous un gobelet d’eau fraîche. - "Ainsi le départ est proche. " - "Oui, nous partirons lorsque la prochaine lune viendra. " - "Hadès vous réserve bien des efforts, nul doute que vous ferez face à des forces impressionnantes. Seras-tu à la hauteur ? " Ash s’interrompit, médisant sur ses pensées. - "Je ne participe pas à ce tournoi mais Dakon nous a prouvé ce qui le menait à suivre ce chemin chaotique. Nous le comprenons tout comme nous lui apporterons toute notre aide pour mener à bien ses desseins… Connaissiez-vous sa mésaventure ? " Kashue fit vœu de silence d’une mine grave, laissant ressurgir de profonds souvenirs. - "J’étais moi aussi présent ce jour là, nos destins étaient comme déjà tracés... " Un souffle las s’échappa de Kashue avant qu’il ne pose son regard sur le jeune Olympien. - "Dakon s’attachera au peu qu’il lui reste, puisse t’il retrouver… " - "Retrouver ? " - "Protéger-le, comme il nous a tous longtemps protégé Ash. Profites de tes derniers moments sur Sigdil pour effacer tes fatigues, vôtre voyage ira peut être même au-delà de tes pensées…" À ces mots Kashue se redressa et fit ses dernières salutations avant de s’en retourner. Quelques paroles s’en allèrent au gré du vent. - "Puissiez-vous nous revenir, bonne chance le vent noir… " Sigdil, une nuit sous l’éclat des astres céleste. Comme convenu, ce soir là les portes de Sigdil protégeaient du monde extérieur quelques voyageurs en alerte. Sous le crépitement des flammes un groupe de guerrier se réunit promptement. Revêtu d’un ensemble de noir, le régent Sigdilite était là, rendant ses hommages aux braves qui l’accompagneraient dans son périple. Sur un ordre, un gardien de la cité fit ouvrir les portes. Les vents rugirent de leur chant alors que le groupe s’enlisait lentement à travers des chemins sournois. Ash se retourna pour contempler d’un dernier regard la cité, seule une silhouette ambrée se distingua sous la lueur des flambeaux. Le vétéran Kashue accompagnait la troupe d’un dernier regard, lentement les portes se refermèrent définitivement devant lui. - "En avant vers notre destin… " Les paroles de Dolf ramenèrent l’Olympien à lui. A ses côtés Diego était enveloppé d’une épaisse toge, on aurait pu croire un marchand ambulant mais son regard scrutant mystérieusement l’horizon témoignait un tout autre sentiment... Clint resserra la distance pour parvenir à ses côtés, Ash sourit à l’idée de revivre quelques bonnes aventures à ses côtés. Devant, Shana et Bleu les devançaient de peu tout en suivant les traces de Dakon. D’une profonde noirceur s’imbibait les cheveux flamboyants de l’Olympienne, tel un hommage rendu à cette nuit étrange…. Dakon stoppa alors sa marche pour que ses hommes le rejoignent. D’une main il pointa l’inconnu, le chemin était tracé… En avant pour le salut des Sigdilites et celui de votre âme Père… |
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Brisé les frontières à travers ce paysage si différent où l’indomptable Zagnadar se faisait lourdement ressentir dans les coeurs.
La petite troupe mener l’expédition d’un pas rapide et aussi discret qu’ils pouvaient se le permettre. Ils arrivèrent vers le dernier lieu parcouru par leur régent lors de la précédente saison. La même clairière s’offrait à eux mais l’once d’un doute envahi les visiteurs. La silhouette anormale d’un individu se dérobant à travers quelques arbres dériva son regard en direction du Sud. La vision d’un être revêtu d’un ensemble ébène, le regard noirci par d’étranges pensées, les mauvais pressentiment devinrent alors pour lui une triste réalité… Le régent Sigdilite avança seul, dégainant sa lame sans la moindre visible explication. Le premier combat au nom d’Hadès naissait…Sans le moindre doute le malheureux géant préféra échapper aux griffes de la mort, oubliant ses préceptes inculqués. Une idée qui échappa à l’Olympien tant il fut prit de cours dans l’excellence de sa course. Devraient t’ils agir avec plus de couardise pour parvenir à leurs fins ? Un principe qu’il n’avait encore songé à mettre en jeux et un détail qu’ils ne devraient plus se permettre d’omettre… D’un geste interdit, Dakon brisa l’élan de ses hommes prêt à poursuivre une chasse à l’aveuglette. - Inutile, nous ne le rattraperons pas. Nul doute que son emprise reste meilleure et ce territoire n’est pas notre. Nous perdons une première occasion, ne restons plus longtemps en ces lieux si nous souhaitons qu’une nouvelle chance nous sourie. Inexorablement ils quittèrent les terres géantes, traversant alors une nouvelle contrée moins sauvage pour son environnement mais qui demeurait tout aussi dangereuse dans son sommeil. Les Rebelles se retrouvaient en présence de cette mystérieuse communauté, les Hors la Loi. Des êtres sans plus la moindre commodité avec le monde extérieur à la vue des carnages commis sur leur passage. Tels des brigands de grands chemins leur œuvre se vouait à la mort des autres, pour le plus grand salut de leur gloire déchue. Des préceptes trop dangereux pour se permettre le moindre faux pas, le plus sage serait de garder ses distances… Et c’est à force d’errance que le destin nous rattrape… Un petit campement s’était établi, quelques sentinelles en guise de surveillance s’étaient relayaient la nuit durant. Au petit jour une brise souffla, menant les pas d’un Olympien peut être trop curieux. Dakon s’était glissé parmi une foule de citadins déjà affalés sur le dur labeur de la terre. Il s’arrêta subitement, redécouvrant une vision qu’il avait semble t’il oublié. Devant lui sous les premiers rayons d’Hélios, l’image d’une cité encore endormie se dessinait. Rien n’avait changé si ce n’est que l’on redécouvrait un joyau toujours plus magnifique à chaque nouvelle rencontre. Lardanium était un prestige oublié, pourquoi à cette simple vision perdait t’il le fil de ses pensées… La main d’un individu harnacha alors son épaule, l’obligeant à faire face dans une crainte effroyable. Les traits du régent se resserrèrent à la simple vue du soldat, un Paladin encore peu soucieux de son geste mais qui restait en compagnie d’un contingent endormi de ses semblables, encore stationnés sur la rive d’un champ en jachère. - Dites moi voyageur, que faîtes vous si tôt par ici ? Vous ne… Son expression s’effaça alors qu’une poignée vint s’écraser sur sa figure. Le Paladin s’effondra de son ensemble alors que le traître fuyait déjà à pleine jambe, maudissant sa stupide faiblesse. - Alerte ! Aleeeerte ! A quelques foulées de là se dressait le campement des Rebelles, quelle étrange surprise de voir surgir des broussailles le régent Sigdilite hurlant à tous de quitter les lieux immédiatement. Mais peut être était t’il déjà trop tard pour y penser… A son effroi des garnisons Impériales se tenait déjà prête et les premiers assaillants surgissaient déjà tels des fauves de toutes parts. Une fuite pour un combat désespéré, une solution restait à la limite du possible. Misérable, Dakon réalisa qu’il venait de mettre l’ensemble de ses hommes en proie à un danger mortel, combien d’entre eux en ressortiraient vivant ? Peu, bien trop peu face à autant… Alors ma destiné ne mérite plus vos faveurs… Le pas lourd Dakon stoppa sa course et fit face. Payer de sa vie un tel acte serait son dernier recours, peut être cela laisserai le temps à ses hommes de quitter ces terres indignes. Lame dégainée, le fer s’entrecroisa avec le premier soldat volontaire, un second, un autre... Et lorsque les derniers hurlements et larmes versés à son nom s’achevèrent, l’étreinte des ténèbres enivrèrent un corps abattu. Soit la bienvenue… Découvrir le Royaume de l’au delà sous une autre existence pour partager dans le silence la complainte des défunts héros, le goût de l’amertume était parfois plaisant à ressentir. Mais pas cette fois-ci... L’espoir ne demeurait plus qu’entre les mains de la nouvelle génération. En un homme repose le sacrifice d’innombrables vies, en un homme surgira la volonté d’une nation.
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Très intéressant ce dernier passage des chroniques du régent de Sigdil!
Enfin l'on peut voir Dakon évoquer les Hors-la-Loi! Qui plus est, découvrir cette "mystérieuse communauté" du point de vue d'un sigdilite est plus qu'enrichissant pour qui veut se faire un point de vue. Et que dire de cette relation qui unit tant Dakon à Hadès?! Serait-ce un tel tourment maudit qui ronge le coeur de l'ancien Champion de Salminar? ![]() Bravo en tout cas! A toi aussi Ash! ![]() |
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- Non…
Une pensée tellement contradictoire à ses gestes vint agrémenter les rires du maître des Enfers. - Eh pourtant ! Te revoilà une nouvelle fois sans le mérite que je te demande. Il est dommage qu’une autre éternité ne passe encore dans ce même tourment, Olympien. Des résonances envahirent l’esprit de Dakon effrayé par cette première sensation. Le pire qu’il puisse redouter approchait, et de cela, rien de sa volonté ne pourrait l’aider. Des visions prenaient forme et tel un châtiment que l’on inflige, le chant de la mort retrouve son chemin à travers les méandres d’un esprit à l’abandon. Des années en arrière où l’on pouvait encore être entouré de valeureux frères. Ils avaient fait l’exploit de traverser une première immense partie du désert de Yacoov, s’inclinant sous la grandeur infini de ce Royaume abandonné aux milles dangers. Sans le moindre vivre, sans plus la moindre force ils avaient ainsi à contre cœur rebroussés chemin. Disparaître dans l’oubli n’était pas la réponse, et, lorsque la dernière dune de sable fut bravée et que la mer de Yacoov lâcha prise sur les renégats anéantis, le portrait de la mort apparu sous la lueur des torches. Les armées Impériales étaient là, regroupées sous une unique bannière. Grondante des tambours, le symbole d’une puissance que Salminar elle seule avait donné vie, les accueillis… Avec la patience du monde ils se préparaient à infliger un juste courroux aux misérables entravant l’ordre. Et lorsque la folie l’emporte sur l’esprit… Une forme colossale se dresse entre deux camps. Du doute naît l’inquiétude, De l’inquiétude surgit la rage, Et de la rage s’élève la folie. - Aldor, Rizan, Lurdal, Meïdril, Kashue… Ils ne vont pas, ils ne vont pas… Le golem titanesque s’arrêta, murmurant d’étranges plaintes d’agonie aux soldats sourds se tenant le plus à proximité. Des torches enflammèrent la partie inférieure du monticule, léchant avec avidité la structure faîtes de bois. Des pleurs et des cris naquirent le chaos, voilà ce qu’il en coûtait de tourner le dos à sa destiné. - Non… Non ! Noon ! Un élan immergea Dakon, entraînant dans sa course le dernier rempart d’un rêve devenu mythique. Un dernier cri comme la proie se jette dans la gueule du loup. Mourir au combat la haine au cœur n’était plus une gloire à leurs yeux. Et le sang des hommes guidés par les larmes des innocents s’écoula pour la dernière fois. Aller jusqu’à braver les limites dans un ultime effort, lentement les vies s’amoncelaient à travers la marée humaine. Sous la furie des coups, la danse écarlate naissait, grandissait et s’éteignaient à jamais. Une arme d’Hast manqua de peu d’empaler le destitué, lui arrachant une complainte infernale. De sa chute se dressaient à son secours les compagnons hissant un ultime rempart. Titubant sur lui-même l’Olympien jetait un regard fou sur ses environs, ne discernant plus clairement l’étendue de ce carnage. Une chose était certaine, ses hommes ne contiendraient bientôt plus les forces Impériales en surnombres. Un pan du golem de feu s’effondra sous ses yeux dans un fracas sourd, répandant à même le sol les innombrables corps encore en état d’immolation. Combien de malheureux s’étaient vu soufflé la vie à sa simple chute ? Ce combat n’était plus une bataille… Une rixe éclata sur le flanc de Dakon, ses hommes plièrent sous le poids, mutilés par des lances et des coups d’estoc à présent insurmontable. Les vies s’effaçaient à jamais pour qu’un soldat vienne à la rencontre du régent maudit. Levant une lame en offrande aux cieux pour que cet enfer s’éteigne enfin, les lames crièrent leur dernière hargne. Dakon abandonnait ses forces, s’inclinant sous l’étreinte des forces, exténuée, abattue, son corps gisait dans le peu d’herbe aux couleurs ardentes. Les soldats fiers de leur exploit portèrent alors haut leur voix, pour que tous entendent, pour que tout s’achève… Mais… Une flèche se figea dans la gorge du pauvre fou. Un essaim de dards s’effondra, mutilant tout indésirable. Des formes traversaient ce sentier de morts sous la protection d’une pluie d’acier. Un regard gracieux croise la dépouille de l’Olympien, murmurant des paroles incompréhensibles à son suivant. D’une colère il réprima le fond de sa pensée, l’obligeant à prendre une marge de recul sous la fièvre de la situation. - Il n’est pas mort, il n’est pas mort ! Retrouvez les survivants et fuyez ces lieux ! Preste de son geste l’individu souleva de ses propres forces le corps inerte de l’Olympien, quittant l’endroit maudit avec le désespoir comme seul compagnon de route. Le peuple déchu avait suffisamment versé de tribu. Et la dernière nuit en compagnie des valeureux s’achevait. Impuissant sous le courroux, Dakon payait de sa folie le prix de l’échec. - Arrêtez Seigneur, je vous en prie, arrêtez… - Voilà ce qu’il en coute de me dévecoir Olympien ! Ne regrettes rien de tes actes si tu prétends être un valeureux, d’autres épreuves t’attendent ! A ces mots Hadès prononça ses dernières paroles comme l’on psalmodier une malédiction. - Que cette blessure te marque éternellement, pour te rappeler ta chétive existence sur ce monde. Montres toi digne de ce qui t’accable si tu souhaites prouver ton existence ou Sigdil sombrera à nouveau dans la poussière. La fin est proche Dakon… La poigne d’Hadès s’enflamma, emportant sur son passage toute présence indésirable. L’Olympien se retrouva gisant sur une pierre glaciale d’un autel, une personne hurlant continuellement son nom, le chemin de la lumière s’ouvrit enfin. - Dakon ! Seigneur Dakon ! Reprennez-vous ! - Kashue, tu es là… Encore faible Dakon se laissa happer par l’épaule qu’offrait son brave compagnon, écoutant d’un esprit amorphe le fil de ses paroles. - Ils sont là ! Ils sont de retour ! L’Empire est à nos portes ! En un homme repose le sacrifice d’innombrables vies, en un homme surgira la volonté d’une nation.
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