Legends of Olympia : La Litanie du Passé - Crocs Sanglants
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Crocs Sanglants
Topic visité 233 fois
Dernière réponse le 11/11/2006 à 14:58

olymp Par Bahel'  le 31/10/2006 à 16:18

Partie I

An 23 : Les longues pluies 35ème jours

Voilà de nombreux jours qu'une pluie torrentielle s'abat sur Ordenum. Si l'on écoute les sages tout cela devrait bientôt cesser pour laisser place au froid de l'Engourdissement. Et ils ont raison, si l'on fait attention au temps, on peut se rendre compte que les pluies sont de moins en moins fortes mais que le froid, lui, mord avec beaucoup plus d'ardeur votre corps.
La plus part des Olympiens ont cessé de travailler, le temps rend impraticable n'importe quel culture. Ils n'ont plus qu'à rester chez eux à s'occuper de leur famille et à travailler le bois pour passer ces longues saisons. Pourtant c'est sous ce temps là que je travaille.
Le corps entièrement protégé par une épaisse et longue tunique brune je m'avance dans les ruelles d'Ordenum pour faire mon métier. Mes pas quittent les ruelles pavées pour emprunter un chemin boueux qui me conduira dans les bas-fonds de ma cité. Comme toute les villes Ordenum à des endroits où il ne vaut mieux pas s'y aventurer. Repère de brigands et d'esclaves cet endroit est un vrai coupe gorge pour ceux qui ne prennent pas garde à leur vie.
Doucement la nuit est tombée, privant ainsi Olympia du peu de lumière que lui accordait la saison. Mais qu'importe, dans une cité il y a toujours de la lumière si celle-ci n'est pas naturelle, elle viendra des maisons et cela me suffit amplement. Une visibilité restreinte par la pluie, un éclairage des plus faibles c'était un soir révé pour commettre un meurtre.

Voilà pour quoi je suis payé. Mon métier ? Faire disparaitre la vie selon la demande du client.
Je suis un assassin et pour ça je suis traité de barbare et d'animal sauvage par les gens de mon peuple ainsi que par les autres peuplades d'Olympia. Dans la plus part des endroits où je me rends on m'insulte pour ce que je suis, rares sont les personnes qui acceptent de se montrer avec moi en public. Et pourtant ce sont ces personnes qui me repoussaient hier qui font appel à moi aujourd'hui.

Aux yeux de tous je ne suis qu'un monstre en réalité je ne suis qu'un objet. Je suis le bras armé de votre haine et de votre colère. Sans vous je n'existerais pas et pourtant c'est moi que l'on traite en parias. Vous dîtes vouloir me voir disparaître ? Commencez donc par faire disparaître votre désir d'éliminer vos semblables et ce jour là je disparaitrais.

Mais trêve de bavardage, mes pas m'ont finalement amené à ma destination finale, la taverne où réside ma victime. Je dois à présent doubler de vigilance pour ne pas échouer. La mission était claire : on ne devait pas savoir qui était le meurtrier.
Je rabats donc mon ample capuchon sur ma tête, dissimulant ainsi mon visage ainsi que mon identité aux yeux de tous. Cela fait je décide d'entrer du moins c'est ce que j'aurais fais si le bruit d'une éclaboussure ne se serait pas fait entendre derrière moi.

Beaucoup de monde me trouve paranoïaque, c'est un fait je ne le nie pas. Mais dans mon métier c'est ce qui fait la plus part du temps la différence entre un assassin mort et un assassin vivant.
Je ferme un instant les yeux, ma main quitte la poignée de la porte et je me retourne, lentement. Devant moi deux Olympiens. Plus exactement des esclaves vu leurs vulgaires pagnes déchirés ainsi que leurs gilets en laine tachés et déchirés d'un peu partout. Mon regard quitte rapidement cette visualisation globale de ces deux êtres pour observer ce qu'ils ont en mains. L'un tient une dague alors que l'autre est armé d'une matraque. Des armes rudimentaires pour des Olympiens en mauvaises santés. L'affaire ne prendra que peu de temps.

L'esclave de droite s'apprète à entamer la conversation, quel perte de temps ses intentions sont pourtant claires, comme la suite des évènements. Mais qu'importe je reste silencieux et le laisse s'exprimer, qui sait peut être veut-il tout simplement m'inviter à prendre un verre.

- Donne ton or ! Ou sinon on te saigne comme un porc !

Raté, c'est pas encore aujourd'hui que je boirais gratuitement. Aucune réponses de ma part, je ne bouge pas et les fixe. Situation apparement génante pour ces hommes car déjà ils perdent patience et s'énervent. Ils m'insultent à présent, j'entends sans pour autant comprendre. Normal, mon intention reste braquée sur leurs mouvements ainsi que sur la dague de jet qui glisse le long de ma manche pour finalement se retrouver dans ma main droite.

Rapidement ils se rendent compte que les menaces ne servent à rien. L'esclave à la dague s'avance donc. Un pas c'est ce qu'il aura eu le temps de faire avant que je n'agisse. D'un bref et rapide mouvement du bras et je lance mon projectile. Il fait mouche, l'esclave resté en retrait s'écroule en hurlant, ma lame enfoncée dans sa cuisse droite, non loin de l'aine. Le pauvre homme sert les dents, la douleur est surmontable. Le premier réflexe qu'il aura, sera celui de retirer la dague de jet. Première et dernière erreur de sa part, le pauvre homme ne savait pas que son artère fémorale était sectionnée.
En agissant ainsi il vient de mettre un terme à sa vie. Pataugeant dans la boue il tente vainement d'arrêter l'hémorragie, il crie alors que son sang se mêle à l'eau et la boue. Son visage palit et bientôt il sombre dans l'inconscience pour ne jamais se réveiller.

Le second esclave et moi même restons simples spectateurs de cette mise à mort. L'Olympien se retourne vers moi, dans son regard on peut lire la peur et la haine. Sentiment tout à fait normal je viens de tuer son ami. Malgrè tout il ne bouge pas, il hésite entre venger son ami ou sauver sa vie. Je brise alors le silence pour lui adresser la parole.

- Pars, fuis si tu tiens à la vie...

Je lui laisse une chance, à lui de la saisir bien que nous sachions tous les deux qu'il ne partira pas. C'est un esclave, il n'a rien à perdre et maintenant il est seul. Lentement son regard se durcit, il redevient maître de son corps et se jette sur moi. Dague en avant il tente une estocade au niveau du ventre. Je n'ai qu'à pivoter pour laisser sa lame fendre le vide et se planter dans la porte en bois de la taverne. A ce moment là tout est fini.
Mon bras droit vient enlacer sa gorge dans une mortelle étreinte. Etrangement l'homme ne se débat pas mais je sens son corps tout entier trembler. Cet homme est terrorisé.

- Désolé...

Une excuse murmurée au creux de son oreille avant que je ne lui brise la nuque. Son corps glisse contre le mien pour tomber contre le sol, face contre terre il a rejoint son ami. Sans un regard pour ces deux hommes je pousse finalement la porte de la taverne pour entrer dans un autre monde. La porte se referme lentement derrière moi, au fur et à mesure qu'elle se ferme les visages des deux hommes disparaissent de mon esprit.

Après tout peut être avez vous raison... Peut être ne suis-je rien d'autre qu'un monstre né par votre faute.



(¯`·. Dévot de la Liberté
"Celui qui n'ose pas regarder le soleil en face ne sera jamais une étoile."

[Sigdil]

olymp Par Shadowmonk  le 01/11/2006 à 17:47

Pas mal ta chronique Bahel', mais la fin suppose une suite, je l'attend.



olymp Par Bahel'  le 01/11/2006 à 20:52

Ca va venir ne t'inquiète pas, le temps de remédier à certaine remarque faites sur celle là. D'ailleurs si vous avez des remarques, n'hésitez pas.



(¯`·. Dévot de la Liberté
"Celui qui n'ose pas regarder le soleil en face ne sera jamais une étoile."

[Sigdil]

olymp Par Dlog  le 01/11/2006 à 23:33

Aucune remarques, la syntaxe est parfaite hormis quelques petites fautes! Bravo c'est cynique à souhait et ça respire le sang-froid ce petit bout de chro. ;quelle maîtrise!



elfe Par Arya Tanuil  le 03/11/2006 à 10:42

Sympa Bahel', je répéterais pas l'avis général disant que j'attends la suite avec une certaine impatience.



olymp Par Bahel'  le 11/11/2006 à 14:58

Partie II

An 23 : Les longues pluies 35ème jours

En entrant dans la taverne je laisse au seuil de la porte toute humanité pour ne pas hésiter face à quelconque problèmes. J'en oublis ma personnalité pour me plonger coprs et âme dans cette mission pour éliminer ma cible, tel est mon rôle.
En fonction du milieu où je me trouve je me crée une nouvell identité, ce soir je choisis d'être un ivrogne. Voilà ce que je serais pour les personnes de cette taverne, un alcoolique comme tant d'autre voir même le pire. D'un pas incertain je m'avance au milieu des tables, mon dos se voute alors que je titube, bouscule table et catin pour richocher sur des piliers et repartir de plus belle. Certain regards se portent sur moi, des regards moqueurs alors qu'on oublit bien vite que je suis ici après avoir été rit ma prestation.

En m'avançant vers le comptoir je croise la route d'un mercenaine. Celui-ci esquisse un sourir alors qu'il me bouscule. Je me laisse tomber sur le sol laissant paraître une fausse faiblesse aux yeux de ceux qui auraient pu encore douter de mon état. Des hommes se rient une nouvelle fois de moi alors que je me traine sur le plancher crasseux de la taverne. Ma main se pose sur une table recouverte de bière et de divers déchets, je m'en sers d'appui pour me redresser avec une lenteur et une difficulté exagérées. Pour ensuite reprendre le chemin du comptoir.

En avançant je remarque un lustre de chandelle au milieu de la taverne. Voilà un objet qui me sera fort utile dans ma mission. Dans la confusion régnante, je chaparde une bouteille d'alcool. Bien trop occuper à se battre ou à taquiner la catin, personne ne s'en rend compte. Rapidement la bouteille se vide laissant son contenu se répendre sur le plancher pendant que j'avance vers le comptoir. Laissant la bouteille tomber sur le sol je m'affale sur l'un des tabourets du bar et laisse mon regard balayer la salle.
Au bout d'un instant je me rend compte que, parmis ce tas de mercenaire avide de femme et d'alcool, ma cible ne se trouve pas dans le lot. Je soupir un instant, si elle n'est pas là je vais devoir rester ici jusqu'à ce qu'elle arrive et c'est loin de me faire plaisir. Vautré sur mon siège je m'effondre un peu plus sur le comptoir tout en interpellant le tavernier.
Poussant la porte de " l'arrière-boutique " un barbu d'une corpulence impressionante s'avance vers moi. Un tablier taché de gras comme protection pour les loques qui lui servent d'habits et voilà qu'il m'offre un magnifique sourir édentelé avant de m'adresser la parole.

- Qu'est-ce que j'te sers l'ami ?

- Euh... J'quoi pour deux... pièces d'ôr...?


A ce moment là son sourire disparait ainsi que tout respect envers moi. Sans prendre la peine de me répondre le tavernier me sert un tord boyau dans un verre à la propreté douteuse. D'un geste de la tête je le remercie tout en déposant son argent sur la table. Sans un regard pour moi il s'empare dece celui-ci pour ensuite nettoyer quelques verres tout en vérifiant si ses habitués ne manquent de rien.
Invisible à leur yeux je soupir de soulagement, au moins je serais tranquil ce soir. Si la cible vient comme prévue tout se passera pour le mieux. Elle périra sans se rendre compte de quoi que ce soit et je pourrais m'en aller l'esprit serein.

Tout en buvant de brève gorgée de cette alcool qui me brule le palais, je regarde un peu plus attentivement la taverne jusqu'à ce que mon regard se porte vers l'escalier ou plutôt l'homme qui en descend. Son orbite droit vide et sa lèvre inférieure en partie manquante, cet homme est sans nul doute ma cible. Je regarde un peu plus attentivement son visage et vu les marques sur celui-ci je crois pouvoir affirmer que ce gueux dormait. Je l'aurai su plutôt ça m'aurait facilité le travail mais qu'importe, il souffrira juste un peu plus.

Reposant mon verre sur la table j'observe une nouvelle fois la salle, à l'étage on peut voir quelques poivreaux accoudés aux rembardes observant d'un regard vitreux les aures qui continuent à boire. Accroché à l'une des rembardes j'aperçois la corde qui retient le lustre, voilà ce qui permettra de faire une petite diversion.
Pendant que ma cible s'installe pour boire et manger je me lève pour commencer mon travail. Au moins je n'aurais pas besoin de me cacher, entre les bagarres qui éclatent et les catins qui dansent qui ferait attention à un homme seul ? Tout en continuant d'avancer de ma démarche pataude je monte l'escalier, jusqu'à ce que ma route soit barrée par un homme ivre mort qui commençait sa nuit dans l'escalier. Prenant soin de l'enjamber me voici à présent à l'étage. Tout en me dirigeant vers la corde je ne cesse d'observer ma cible un peu plus bas, au cas ou elle irai se ballader. Me voici maintenant à coté de cette corde, jettant un dernier regard à la salle je sors une lame pour sectionner la corde. Une fois le lustre tombé la confusion sera totale et je pourrais frapper en toute impunité.

Mais lentement ma main se stope, alors que je redresse la tête pour observer un coin de la taverne. Une chose vient de me troubler, asise à coté d'un homme une jeune fille au long cheveux blond se tient immobile à coté de l'énergumène qui l'accompagne. Vêtue d'une robe en lin assez simple son regard est étrangement vide. Cela m'intrigue car c'est la première fois que je vois un tel regard, vidé de tout gaieté.
Je la regarde sans comprendre jusqu'au moment ou l'Olympien, à ses cotés, pose sa main sur la cuisse de l'enfant de la même façon que le font la plus part des hommes de ses lieux avec les putains.

Plus besoin de réfléchir au pourquoi de ce regard, ma question est résolue. Mon regard se détourne de nouveau sur la corde alors que je commence à sectionner cet épais lien. Mais je m'arrète à nouveau, je n'arrive pas à oublier cet enfant.
Mon rôle d'assassin m'interdit tout autre sentiment que celui de vouloir tuer ma cible. Je n'ai le droit de rien faire d'autre tant que celle-ci est en vie. Depuis toujours j'applique cette règle mais à ce moment précis cette règle devient inaplicable.

Ma lame retourne dans les plis de ma tunique alors que je redescends. Cette fois-ci ma démarche est sûre, d'un coup de botte je pousse le poivreau qui bloque le passage, il roule dans les escaliers pour tomber lourdement sur le sol. Pas même un mouvement de sa part il continue à dormir. En tant normal je n'aurais pu m'empécher de sourir face à cela mais cette fois-ci le temps n'est plus à la rigolade.

Ce soir je dois sauver une enfant et tuer un homme sans que personne ne s'en rende compte.



(¯`·. Dévot de la Liberté
"Celui qui n'ose pas regarder le soleil en face ne sera jamais une étoile."

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