Legends of Olympia : La Litanie du Passé - Absence
Choix des forums  |  Revenir au forum  |  Page d'accueil

Absence
Topic visité 288 fois
Dernière réponse le 26/11/2006 à 20:07

hs Par Tarlag  le 20/11/2006 à 10:07

J'ai redécouvert un sentiment auquel je n'avais pas goûté depuis fort longtemps, le doute. J'ai toujours vécu en me disant que demain sera mieux, j'ai toujours fait abstraction de mes problèmes et j'ai essayé d'oublier les choses qui n'allaient pas. Et pourtant les dieux savent à quel point cela a été difficile. Mais là, je doute que demain sera mieux.
Rien de bien ne s'annonce à l'horizon, seul une routine maladive qui me ronge depuis déjà quelques temps. Il est vrai que les belles choses de la vie arrivent toujours sans prévenir, mais j'émets des doutes quand à leurs venues prochaines.
On pourrait dire que e sont mes anciens démons qui reviennent me hanter mais il n'en est rien. L'énonciation du nom de Gaïa ne déclenche plus en moi le dégoût d'autrefois, comme si j'avais enfin tourné la page vis-à-vis de la malédiction. Je peux même me remémorer des passages de ma vie avec Lemia sans fondre en larme.
Je crois que c'est la fin. L'ennui me prend.
Celui-la même qui avait tué Vaniel il y a bien longtemps. Il en avait vu, trop vu disait-il les derniers jours. Il s'était d'abord convaincu que la vie ne pourrait plus rien lui offrir, puis s'était laissé mourir.
Je crois qu'il m'arrive la même chose.
L'immortalité ça n'a pas que du bon. Vous êtes toujours hors contexte, quoi que vous fassiez vous êtes décalé par rapport au reste du monde. Il n'existe plus personne qui a connu les mêmes choses que vous, tout ce que vous avez connu est perdu dans les méandres du temps. Lorsque vous vous faites des amis, de vrais amis, vous savez pertinemment que vous serez à leur enterrement.
Je peux vous le dire à vous, vous qui lisez ses lignes, sans doutes des années après ma mort, j'ai peur de demain. J'ai tellement peur de ré avoir la même journée que je n'en dors plus. Ces longues journées, plates, ternes qui s'enchaînent... Où est passée ma passion ?
Où sont passées mes envies ? Le vol et les cambriolages ne m'intéressent plus, les jeux politiques non plus, j'ai même peur d'aller voir mes amis. J'invente des histoires pour les éviter et, lors de la fête, j'ai même prétexté un bras cassé pour ne pas trop être avec eux. Je ne veux pas en enterrer une fois de plus, je ne pourrais pas...
Quand je repense ses lignes, je me demande comment la lassitude a-t-elle put me prendre ?
Je me souviens de ce jour, le 39e jour du temp du Reveil de l'année 196. Rien n'aurait put présager que j'aurais pu sombrer à ce point. Pourtant à l'époque j'avais toujours confiance en l'avenir. Une belle fête s'annonçait chez les géants, et en plus j'étai invité, les Bandeaux Sombres ne s'étaient jamais aussi bien portés et je m'étais même mis à apprendre l'orfèvrerie pour passer le temps.
Mais voila, sans préavis, il m'est venu le besoin d'aller sur la tombe de ma femme.
Ce besoin est très vite devenu une obsession, tant est si bien qu'au lieu de partir pour la fête je suis allé la voir. Rien n'avait changé là-bas, on aurait dit que le temps n'y avait aucune prise. Les arbres, les feuilles, la rivière et la pierre qui marquait l'emplacement de sa tombe, rien n'avait bougé malgré les années. Trois jours et trois nuits, c'est le temps que j'ai passé à demander pardon à la personne que j'aimais. Je pourrais vous dire que j'ai senti son pardon et que j'ai put repartir apaisé, mais il n'en n'est rien. Si Ly-ön n'était pas venu, guidé par mes corbeaux, je crois bien que je serais encore là-bas, sur la tombe de Lemia.
Vous vous demandez peut être pourquoi je demandais pardon à ma femme ?
Je l'ai tué.
Je me souviendrais toujours de cette journée, de la forme de ses nuages à l'odeur du vent. A mon réveils, la femme que j'aimai plus que tout m'avait annoncer qu'elle était enceinte, que c'était une fille et c'est là que j'ai paniqué. J'ai eu des mots affreux, j'étai terrorisé qu'un être vivant dépende entièrement de moi pour survivre dans cet horrible monde. Et je suis parti chasser, sans arriver à lire la détresse qui c'était affiché sur son visage. C'était la dernière fois que je lui parlais, mais je ne le savais pas encore. Il m'aura fallu quelques heures pour admettre que c'était une merveilleuse nouvelle. Sur le chemin du retour j'avais même récupéré ses fleures préférées pour lui les offrir en même temps que mes plus profondes excuses.
Je me souviendrais toujours de cette journée, du corps sans vie de ma femme emporté par le courant.

Je n'ai même pas eu la force d'aller repêcher son corps.
Je l'aimai, et à cause de moi elle s'est jetée dans le fleuve et a préférée se noyer.
Je crois que la seule solution que j'avais trouvée à l'époque fut le suicide. Ici aussi je pourrais vous dire qu'en faite non, je me suis ressaisi et que je suis parti refaire ma vie ailleurs, mais ici aussi il n'en n'est rien.
J'ai pris le couteau le plus aiguisé que j'avais et je me lui enfoncé dans le cœur. Enfin, j'ai essayé de me l'enfoncer dans le cœur, mon coup a ricoché sur l'une de mes côtes et je n'ai pas réussis à me tuer. Et c'est le poumon percé que j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps pendant les deux plus longs jours de toute ma vie.
J'ai eu la chance, ou le malheur, d'être trouvé par une troupe d'un cirque qui c'état perdu en se rendant à leur destination.
Ils m'ont recueillis et soignés. Et c'est en essayant de comprendre le sens des tatouages qui parcouraient mon corps qu'ils me donnèrent le nom de "Tarlag".
Il m'aura fallu pas mal de temps pour trouver le mot qui m'avait baptisé, la langue utilisée pour mes tatouages étant uniquement une langue écrite. Ce mot, dont le sens veut dire avenir, future ou destin, a été comme un signe pour moi. L'homme sauvage que j'étai n'étais plus, remplacé par Tarlag.
À Quatar, la ville où la troupe se rendait, je devins leur acrobate. D'acrobate je passa voleur, puis propriétaire de "maisons de joueuses de bassin" pour finir Bandeaux Sombre et Général de Quatar.

Mais voila, j'ai perdu toute envie.


Tarlag déposa sa plume dans un petit pot en bois. Porté par ses pensés il venait de noircir un parchemin. Il n'osa même pas se relire, plia le parchemin et le rangea dans un des tiroirs de son bureau. Un sentiment de chute lui trottait dans la tête.
- Bha, la marche est une succession de chutes, dit-il à haute voie comme pour se convaincre.
Il se leva et aperçu Ly-ön qui s'était endormie dans un fauteuil. Il l'a roula dans une couverture et sortie.

Il lui fallait trouver une solution.




olymp Par Shadowmonk  le 20/11/2006 à 12:49

Tres tres belle chro Tarlag.



hs Par Lya  le 20/11/2006 à 17:33

Ouip c'est vrai, Shadowmonk a raison, c'est une très joilie chro, très bien écrite, mais elle me fait peur, j'espère qu'elle n'est pas annonciatrice de la mort de Tarlag...
Lya a besoin de lui... Pas le droit de partir hein...



olymp Par Shadowmonk  le 20/11/2006 à 20:54

Ba ... vus ses recente declaration a l'esplannade de la Disgrace , tout laisse le presagés.
J'espere que tu ne compte pas nous laissez Tarlag.



hs Par Tarlag  le 23/11/2006 à 09:59

Libre, c'est le premier mot qui m'est venu à l'esprit en sortant de l'esplanade aujourd'hui.
Moi, simple citoyen quatarite je n'aurais plus à suer sang et eau pour une bande d'ingrats. Et j'admet à mon grand étonnement que le fait de n'être plus qu'un simple citoyen me rempli de joie.
Vous qui lisez ses lignes devez vous demander ce qu'il a put m'arriver pour que je perde mon grade de Général de Quatar. Sachez que je ne l'ai nullement perdu, je l'ai rendu.
Quatar se perd, des traîtres prennent du pouvoir alors que les serviteurs d'Archeos sont évincés. Je ne veux pas être complice de ça.
Aujourd'hui j'ai assisté à la perte d'un peuple. Ils ont reniés leur culture, leurs particularités, leurs croyances pour le besoin matériel. Pour eux tout n'est plus qu'optimisation, ultra hiérarchisation et interdiction de sortir des rangs. Je rentrerais jamais dans le moule bureaucratique su'ils sont en train de mettre en place. Où sont passés les Hors la loi qui font cette cité ?
À cela s'ajoute l'apostasie générale de la cité. Comment osent-ils laisser parler un suivant d'Héphaïstos et, au lieu de pendre un traître qui vénère Hadès lui donnent des pouvoirs ?
J'ai même appris que pendant mon absence Archeos était devenu un dieu qui prônait le pardon et la rédemption.

Archeos, ton peuple a sombré dans la folie...

... Et je ne peux rien y faire, mis à part me tenir prêt lorsque mon maître fera appelle à moi.
Où sont passés les citoyens qui recherchaient la gloire au nom d'Archeos, et non au nom du pouvoir ?
Non, je vous le dis, je n'ai rien perdu. Même ceux que je considérais comme des fidèles serviteurs d'Archeos se sont jetés à quatre pattes tels les chiens qu'ils sont pour suivre le mouvement.
Je suis peut être le dernier Hors la loi de Quatar, un vrai hors la loi, pas les imitations que l'on peut trouver de nos jours : ma dévotion ne va qu'a mon dieu Archeos, lorsque je rentre dans bâtiment je cherche les issus pour partir en cas de problème, je connais par cœur le chemin des patrouilles, j'évalue une fortune au temps en heure avec laquelle que je pourrais tenir en vadrouillant de tavernes en tavernes et non en pouvoir qu'elle pourrait m'apporter, je m'assoit toujours dos au mur, il en faut beaucoup pour que je ne sois plus en accord avec ma conscience et il suffit de m'imposer quelque chose pour que je fasse l'inverse...

L'homme sauvage s'arrêta d'écrire lorsque Ly-ön s'appuya sur son dos.
Sans même se retourner un sourire illumina le visage de l'homme sauvage.
- Une ou deux saisons, le temps de régler mes affaires et je t'amène vadrouiller à travers Olympia. Tu y apprendra, très jeune elfe, que le "vieux croûton tout rouillé" que tu refuses obstinément de quitter a encore quelques capacités.
Il se retourna pour lire la joie sur le visage de celle qui était soit disante sa servante, puis voyant qu'elle allait répliquer il enchaîna :
- Et avant que tu ne me lance une réplique cinglante qui me prouverait une fois de plus que tu passes trop de temps avec moi, va fermer l'auberge, je n'ai pas trop la tête à servir en ce moment.
Il la regarda lui tirer la langue avant de partir d'un pas boudeur, mais le sourire aux lèvres fermer les portes de l'auberge.
Il alla ensuite sur sa terrasse et fut amusé de voir Eben et Ivoir rivaliser d'ingéniosité dans la création de figures aériennes.
- Tout comptes fait, ça a du bon la marche...



olymp Par Hemsilk  le 26/11/2006 à 20:07

Lire ses chroniques c'est une chose mais les vivre je peux vous dire que c'est bien autre chose!! On reconnait parfaitement l'etat d'esprit de ton personnage..^^

Franchement, Bravo..



L'Ombre ne survit que par la Lumière..
Archéos est donc la flamme de mon existence..
Profitons-en et brûlons nos ennemis avec!