Ce que vous ne saviez pas | |
Topic visité 208 fois Dernière réponse le 11/12/2006 à 09:03 |
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Ordenum était sombre ce soir. Je marchais tranquillement dans les ruelles de la cité que je connaissais parfaitement pour y avoir vécu de longues années. Une rue étroite me menait vers un bâtiment sinistre, fort connu de la population et pourtant, peu de gens ne s’y aventuraient. La « Forteresse », j’aimais l’appeler ainsi, car seul de petites fenêtres donnaient un brève aperçu de l’atmosphère qui y régnait, et une lourde porte de bronze protégeait l’antre des Chevaliers Noirs. Je donna quelque coup énergétiques sur la porte, provoquant un bruit sec qui se répandait dans les entrailles du repère. Après une courte attente, la porte s’ouvrit sur mon ancien élève, Xenos. Le Loup me laissa entrer en silence, sans vraiment m’accorder un intérêt quelconque. L’olympien me regardait étrangement de ses yeux noirs, tandis que sa bouche fermée menaçait de mordre derrière sa barbe broussailleuse. Derrière lui s’étalait un long couloir plongé dans la pénombre, tout comme la pièce dans laquelle je me trouvais. Je connaissais parfaitement les lieux puisque j’en avais fais les plans autrefois, sur ordre de Slash. « Bonsoir Xenos, à ce que je vois tu es toujours aussi peu amicale. » Aucune réponse ne vint, son humeur troublante vrillait comme la lumière vacillante des torches accrochées aux murs, tandis que je commençais à détacher ma cape de mon col. « Peut être pourrai-je voir Althéa ? C’est pour elle que je viens. » - « Je suis là Constantin. » Le manque d’hospitalité m’avait perturber au point que je n’avais pas remarquer la venue de l’olympienne, qui se tenait à quelques pas de moi, sur la gauche. Etrangement, sa voix avait perdu toute la sympathie qui l’animait d’habitude, je ne ressentis plus aucune amitié, plus aucun lien. « Apparemment tu es en bonne santé, finalement je ne me suis pas donné tout se mal pour rien. » Althéa ne dit rien, toujours aussi silencieuse et attentive, presque à l’affût. Je sentais vraiment une tension qui pesait depuis peu, sans en connaître la raison. « Il semblerai qu’il y ai un problème ce soir… » - « En effet. » - « Je te sauve la vie, ce qui me vaut un passage dans le royaume d’Hadès, et c’est tout ce que tu trouves à me dire ? » - « Constantin, pars, pars loin d’ici, ne reviens plus. » Le ton froid qui rythmait la voix de l’olympienne m’intriguait réellement, cela commençait même à m’agacer. « Permets moi de demander des explications Althéa, c’est la moindre des choses non ? » - « Ne m’oblige pas à te haïr pour te faire partir. » Ma tension artérielle s’accélérait dangereusement, mes veines gonflaient son mes tempes alors que des frissons me parcouraient le dos. Mes nerfs prenaient le dessus, je sentais mes bras se raidire sous mon armure, mes poils s’hérissaient sur ma peau blanche. « Je te sauve la vie et c’est ainsi que tu me remercies ? Je fais tout ce que je peux pour toi ! Tout ! Et tu me parles ainsi alors que je m’inquiète pour toi Althéa. Serai-je un sacrifice ? » - « Oui. » - « Ou… un sacrifice, un sacrifice. » Une haine incommensurable m’habitait alors, cette personne qui représentait tant pour moi me jetait comme un malpropre, une proie sans valeur, MOI ! Je rattacha difficilement ma cape et ouvrit la porte avant de poser une dernière fois le regard sur son visage. « Un sacrifice. » Je ne pris même pas la peine de fermer la porte tandis que je quittais déjà la cité, en route vers Quatar, ma prochaine et dernière destination.
Mon manoir m’attendait au centre de Quatar, la cité des rebelles. Je confis mon cheval avant d’entrer dans le hall partiellement éclairé par un bougeoir. Les murs recouvert de nombreuses teintures vermillons ou noires m’accueillaient chaleureusement tandis que le parquet me réchauffait. Je m’avançais sans faire de bruit, remarquant à ma droite Arxalis plongé dans des bouquins, assit sur une lourde chaise rembourrée de coton. Je grimpa les escaliers au fond d’un couloir sans adresser la moindre parole à mon fils qui ne semblait pas avoir remarqué ma présence. Sûrement ne voulais-je pas le déranger, mais le problème était tout autre : je n’osais pas lui parler sérieusement, ni même montrer une marque d’affection, aussi insignifiante soit-elle, pourtant très importante. Mais ma nature me guidait jusqu’à ma chambre située en haut de la tour du manoir. Je tournais le loquet avant de pénétrer dans la pièce. Au fond un grand lit coiffé d’une épaisse couverture me tendait les bras, mais j’avais autre chose à faire. Mon regard se dirigea vers la droite, ou une table en chêne vêtue d’un encrier et d’une bougie m’attendait. Je me décida à m’asseoir devant, las et éreinter. Je pris la plume qui trempait dans l’encre et commença à écrire sur le parchemin qui s’offrait à moi. Dans la vie, seul les plus forts survivent. Je vois ma vie comme un long chemin, tortueux et incertains. Avec le temps, je franchis des virages qui me mènent à des lignes droites avant de me retrouver de nouveaux en face d’un virage. Dans ce long périple qu’est la vie, des personnes marchent avec moi sur mon chemin, bons ou mauvais, compagnons ou assassins. Au fur et à mesure que j’avance, certaines personnes tombent sur le bord à jamais, frappées par la mort, la lassitude ou bien même la lâcheté. Il arrive aussi que des personnes me rejoignent sur ce chemin, pour faire quelques pas avec moi. Quand tout semble sûr, il faut courir, sans hésitation, vers le destin ou la fatalité. Alors des formes menaçantes apparaissent, parfois je les élimine, parfois elles partent d’elles même. Plus rarement encore, des ombres blanches m’attirent avant de m’absorber. Dans ce flou rassurant je me sens bien, à tel point que je ne veux plus partir, plus avancer. Mais cette même ombre autrefois blanche devient grise, menaçante à son tour, et si je ne veux pas m’arrêter si abruptement ici, à ce bout de chemin, je dois quitter cette ombre devenue dangereuse, avant qu’elle ne devienne noire. Voici la vie de chacun, le chemin n’est jamais le même, mais les risques sont universels. Seul ceux qui sont capable d’éviter les formes menaçante, seul ceux qui sont capables de quitter à temps ce qui semble bon, ceux là uniquement arriverons au bout de leur chemin, indemne. Alors à ce moment ils verront le précipice qui s’étend à leurs pieds, fond de néant sans temps ni espoir. En se retournant ils verront tout leur chemin parcouru, plus ou moins fière, plus ou moins gonflé d’orgueil, avant de pouvoir plonger vers la mort, car c’est ce qui nous attend nous. Constantin ne prit même pas la peine de se relire, et un sourire aux lèvres, comme amuser, il se mit à écrire un poème. Rencontre Je descendais les escaliers des remparts Quand mes yeux croisèrent son regard Mes pas cessèrent le temps d’une émotion Flottement d’esprit intemporel sans fond Son regard emprisonnant tel une toile Etait gris comme la lumière des étoiles Elégamment vêtue de ses habits Noirs comme les ombres de la nuit Son doux visage comme une rosée de printemps Dans le flou, m’illuminait silencieusement Mes esprits enfin libérés Revenaient de sa beauté Un sourire fila sur ses lèvres Astre de mes rêves Marchand vers ma destinée Tracée devant mes pieds ( HRP// Ah j'étais chaud ce soir ^^ //HRP ) |
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Super chro, bien écrite et j'espère qu'il y aura une suite, mais il y a un petit truc qui me choque : Quatar, la cité des rebelles.
A moins que j'ai été déménagé récemment sans m'en rendre compte, c'est Sigdil, la citée des rebelles. La liberté n'est pas un comportement, c'est une façon de penser. |
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Je disais rebelle en voulant qualifier les habitants comme des "non sociables" dirons nous, mais tu as raison. Sinon tu peux venir à Quatar ![]() |
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![]() Althéa laissa partir Constantin et le suivit des yeux un instant avant de se retourner et de frapper violemment la pierre de la forteresse de sa dextre. Elle n'arrêta pas son mouvement et disparu dans l'obscurité des couloirs qui la menaient aux remparts. Un mince filet de sang s'écoula de sa main et laissa quelque traces sur son chemin. |