Retour vers Radar Bek | |
Topic visité 324 fois Dernière réponse le 07/01/2007 à 00:21 |
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Retour de l’expédition aux Grottes des Sources. Plaines à l’Est de Radar Bek. De nombreuses ressources en possession des Nains. Aucune perte à déplorer.
La route vers Kazad a Gorog s’annonçait sans difficulté particulière. L’Engourdissement était maintenant bel et bien passé et c’est avec un ciel relativement clair que les Nains de l’expédition rentraient vers leurs montagnes. Le temps était encore très froid, mais il ne pleuvait pas souvent et le vent se faisait rare. Le Roi des Nains était pressé de retrouver Kazad. Il n’avait pas prévu de rester éloigné si longtemps de son peuple. Alema, à ses cotés, marchait d’un bon pas. Au début, elle avait eu du mal à suivre la cadence de Kyp, formé aux déplacements difficiles par son année dans la Garde, mais les miracles de la jeunesse et les perspectives du voyage lui avaient donné des ailes. Elle aussi était pressée de revoir Kazad a Gorog. Elle n’aurait jamais cru que cette ville puisse lui manquer, mais toutes ces agitations avaient fini par lui donner le mal du pays. En y repensant, le voyage avait été riche, malgré des petits détails agaçants (pas de toilettes, pas de lit, les installations des Géants trop grandes, la pluie, le vent, les soldats de la Garde qui avaient essayé de la mater quand elle se lavait…). Vraiment, ça avait valu le coup : les fêtes de Zagnadar et tous ces invités si différents, la Forêt des Cendres (enfin, l’orée en tout cas), l’Olympe et ses contreforts, la Grotte des Sources… A ce dernier souvenir, la jeune Naine ne put retenir un frisson… Voilà probablement pourquoi elle voulait tant rentrer. Le massacre de la grotte avait été de trop. Maintenant, elle n’aspirait plus qu’à un repos bien mérité et, pourquoi pas, à une petite visite chez ses parents. Bien entendu, après quelques jours, elle voudrait de nouveau visiter Olympia, mais pour l’instant, seul son lit l’attirait… Après plusieurs jours de marche, un message parvint de l’avant du convoi : des Hommes Sauvages attendaient le petit groupe en embuscade. Aussitôt, la Garde de Pierre se déploya, prête à répondre à l’attaque ; les Nains porteurs des cristaux de mana partirent vers le sud pour éviter l’embuscade. Kyp hésita un instant sur la décision à prendre puis son regard tomba sur Alema. Il y lut une angoisse profonde. Soupirant, il remit son chargement sur ses épaules et prit la même direction que les fuyards sans ajouter un mot. Reconnaissante, la jeune femme lui emboîta le pas. Très tôt, les premiers messages du front révélèrent de biens mauvaises nouvelles. Les Nains commençaient à tomber, les Hommes Sauvages étaient beaucoup plus nombreux que prévu. Kyp commençait à prendre une expression crispée qu’Alema ne lui avait jamais vue. Bien sûr, il lui avait déjà fait part de ses deux précédentes expériences avec la mort, mais bien que quand il en parla une étincelle d’inquiétude hantait son regard, il avait surtout tendance à rigoler allègrement pour cacher sa peur. Maintenant, il ne rigolait plus du tout et marmonnait fréquemment dans sa barbe (qu’il avait d’ailleurs oublié de tailler). Loin devant eux, Gorbad Kaskanferr prenait de l’avance. Kyp n’était déjà pas aussi rapide que lui d’ordinaire, mais Alema constatait bien qu’il ralentissait encore plus pour qu’elle puisse suivre. Bien qu’un peu coupable, elle ne dit rien à son compagnon de peur qu’il décide d’accélérer malgré tout. En plein après-midi d’une journée un peu plus ensoleillée, Alema entendit soudainement Kyp devant lui poser ses affaires et sortir son arbalète. Alors qu’elle se demandait encore ce qu’il se passait, elle entendit un cri perçant retentir loin au-dessus d’elle. Levant les yeux, la Naine aperçut un aigle de lumière qui descendait vers sa position à toute allure. Au dernier moment, le Roi des Nains plongea et l’aigle se planta dans le sol à moins d’un mètre devant Alema, avant de se transformer en fumée dorée. Alema n’avait pas bougé et elle réalisa alors que l’attaque ne lui avait pas été destinée. Toute tremblante, elle regarda vers son Roi. Couvert de boue, celui-ci cherchait sa couronne de fer qui lui était tombée de la tête au moment où il avait esquivé le coup. Non, pas esquivé ! Il l’avait dévié. La jeune femme n’en revenait pas : jamais elle n’aurait cru qu’on puisse dévier ce genre d’attaque par la force de l’esprit. Se retournant, elle découvrit un Homme et une Femme Sauvage aux prises avec un autre Nain. La Femme semblait quelconque, bien qu’extraordinairement belle, mais l’Homme était couvert de plumes rouges et des éclairs le parcouraient. C’était lui qui avait lancé le sort. Ses yeux de la même couleur que ses plumes passaient d’Alema au Nain qu’il était en train de combattre. Sortant de la flaque de boue dans laquelle il s’était jeté, Kyp leva son arbalète et appela Alema : - Alema ! La poudre ! Encore tremblante, Alema tendit le sac à son Roi, alors que celui-ci décochait flèche sur flèche dans la direction (approximative) de la Femme Sauvage. - Kyp, ce n’est pas elle qui nous a attaqués. - M’en fiche ! La poudre ! Jetant son arme, le Nain s’empara du sac et commença à vouloir confectionner un dispositif explosif. Entre cette menace et celle des Hommes Sauvages, Alema ne sut plus où se mettre, mais finalement, au grand soulagement de la jeune femme, Kyp rejeta le sac de poudre d’un geste rageur : - Et merde ! J’ai foutu plein de boue dedans, elle est inutilisable ! Bon tant pis, on fout le camp ! - Tu es sûr qu’on pouvait laisser tout le sac ? - Oui, on ira plus vite sans. Et les impôts du mois qui vient serviront à m’en racheter. - Pourquoi tu t’es acharné sur cette femme ? L’autre semblait beaucoup plus dangereux. - Semblait Alema, semblait ! Lui, je ne le connaissais pas, mais elle, c’était un chef, Elisenda. - Quoi ? C’était Elisenda ? - Je l’ai déjà rencontrée sur un front. Je lui dois plusieurs dards dans le derrière à celle-là ! Semblant hors de porté, et les deux ennemis concentrés sur leur proie, Kyp et Alema avaient légèrement ralenti l’allure et s’étaient lancé dans une grande discussion sur les Hommes Sauvages. - Tout ça pour dire que c’est des saletés ! Plus jamais ils ne m’auront, plus jamais ! Cinq jours après, le voyage continuait. Toute l’escorte royale était restée à l’arrière et on voyait parfois des traînées lumineuses au loin. Ca n’allait pas fort : les provisions diminuaient et le stock de carreaux d’arbalètes aussi. Bientôt, il faudrait se contenter de racines. Par chance (ou par malchance, ça dépend), ils n’eurent pas en arriver là. En pleine nuit, les quelques baies qui poussaient de façon isolée dans les plaines prirent soudainement une taille disproportionnée en l’espace de quelques secondes. Le problème étant qu’elles avaient poussé autour des chevilles de Kyp. Avant même que lui ou Alema aient pu comprendre ce qui se passait, une pluie d’aiguillons tomba sur la zone. Alema n’eut que le temps de faire un pas en arrière, sans quoi elle aurait été embrochée. Alors que la poussière retombait, elle commencea à apercevoir le centre de la zone touchée. Kyp était transpercé de part en part par une dizaine de ces aiguillons. Il fixait les deux Hommes Sauvages qui venaient de les rattraper. Le premier était plus concentré sur un ami blessé hors de vue. L’autre était Elisenda elle-même, un sourire ironique aux lèvres : - Alors Roi des Nains, après avoir assisté à la mort de vos sujets, c’est à votre tour maintenant… Kyp n’avait plus assez de force pour dégainer sa rapière. A la place, il se tourna vers Alema : - Barre-toi, reste pas là… - Mais.. - Cours, je te dis ! Ne te retourne même pas ! Sous les regards des Hommes Sauvages, la Naine reprit ses esprits et commença à courir vers l’étendue des plaines, ne regardant pas derrière, comme son Roi lui avait demandé. Lorsqu’elle fut suffisamment loin, Alema s’arrêta et se courba en deux, mains sur les genoux pour reprendre son souffle. C’est alors qu’elle entendit un ultime aiguillon être lancé et atteindre sa cible dans un bruit écœurant… - ALEMA ! Reprenant ses esprits, le roi des Nains regarda autour de lui. Il ne connaissait que trop bien ces ténèbres avec un vague éclairage rougeâtre. Ainsi donc, Hadès avait une fois de plus eu pitié de lui… Nul trace d’Alema à perte de vue. Peut-être s’en était-elle tiré ? - Et merde ! Sur Olympia, devant le cadavre méconnaissable d’un Nain immobilisé par des racines géantes et transpercé par des dizaines de traits, Elisenda porta son regard dans la direction où venait de disparaître la jeune Naine... A suivre très bientôt (on ne va tout de même pas faire attendre Alema.) Kyp.
"Finies les journées du bonheur..." |
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Fantastique... ![]() Prenez garde à ceux que le Monde dota de conscience ; ce sont les plus versatiles des êtres, et leur coeur peut cacher beaucoup de bien comme le mal le plus absolu. |
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J'aime beaucoup. [Ambassadeur d'Ordenum] |
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Y'en a une autre qu'est saoul ![]() ![]() Sinon super comme d'hab Kyp ![]() -- C'était l'heure qui a fait ça ! et puis ce matin, vu que j'étais pas bien réveillée... J'ai appuyé sur le bouton supprimé au lieu de modérer... ça s'arrange pas ^^. Moi qui pensait faire ça discrètement, c'est raté ^^. From Kyp (à Here'al qui a posté 6 minutes après la chro sa réponse) : Déjà ? -- modo Eli> tiens j'ai oublié de dire aussi : Elisenda n'a jamais été à Zagnadar... il était encore saoul le Kyp, tu m'étonnes qu'Alema la reconait pas... :] Edit de Kyp : Merci pour cette info. Par chance, ça change pas grand chose. Corrigé ^^ [on t'♥ Boss]
Nous ne devons jamais verser de larmes. Les Larmes ne sont que la défaite du corps contre le coeur. Elles constituent la preuve que garder un coeur ne sert à rien d'autre qu'à s'affaiblir. |
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Ben vi mon Kypounet, je lis vite ![]() Prenez garde à ceux que le Monde dota de conscience ; ce sont les plus versatiles des êtres, et leur coeur peut cacher beaucoup de bien comme le mal le plus absolu. |
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Bien entendu, le but premier de l’embuscade sur les Nains avait été de récupérer le maximum de ressources, notamment des cristaux de mana, vitaux pour la prospérité de Luminae. Mais une fois lancé, il fallait bien dire que l’extermination complète du convoi semblait un objectif secondaire bien tentant. Avec la majorité du convoi déjà mort, Alema faisait une proie très appétissante, surtout que si on la laissait s’en tirer, cela gâcherait les statistiques…
La jeune Naine avait de l’avance, mais sa faible constitution et ses courtes jambes la donnaient perdante à 50 contre 1. Ce fut donc d’un pas assuré qu’Elisenda repartit dans la direction directement opposée à Alema, bien décidée à compléter son chargement de ressources diverses et à calmer les derniers Nains belliqueux avant de traquer cette faible proie. Ce fut un Nain roux à forte carrure bien plus au Nord qui attira son attention. Son sac à dos plein à craquer firent sur Elisenda les meilleures impressions du monde. Il n’en faudrait pas beaucoup pour l’achever et s’emparer de tout ça. Elle s’approcha en lançant enchevêtrement sur enchevêtrement, prête à cueillir sa proie et surtout son chargement. Beregroth (c’est son nom) fuyait des Hommes Sauvages continuant d’arriver depuis le Nord, aussi ne vit-il rien venir et se prit toutes les attaques de plein fouet. Encouragée par ce début prometteur, Elisenda força sa chance. Si elle ne voulait pas laisser trop d’avance à la jeune Naine, il fallait en finir vite. Cette considération lui fit prendre un risque de trop. Saignant abondamment de multiples blessures, Beregroth commença à voir trouble. Les racines magiques s’agrippaient à lui, rentrant dans la chair et grimpant toujours plus haut. Sa volonté était mise à rude épreuve, mais un Nain est têtu par nature et celui-là n’échappait pas à la règle. Entre les différentes racines d’enchevêtrement qui commençaient maintenant à s’accrocher à son visage, l’image d’une jeune femme en robes blanches moulant ses formes s’imprima sur ses rétines. Elle s’approchait de plus en plus. A environ 50 mètres, elle sembla soudain s’arrêter et se pencha en avant. Posant se mains à terre, son corps trembla à la suite de modifications dans l’agencement des os. Puis poussant un rugissement à glacer le sang, elle reprit sa course au galop, toujours à quatre pattes. D’autres auraient pu croire qu’une nymphe de la mort arrivait pour les emporter au royaume d’Hades, mais Beregoth avait déjà aperçu cette incarnation de la beauté mortelle et l’identifia aussitôt comme l’icône d’un des pires ennemis de son peuple. Rassemblant toutes ses forces restantes et tout son courage, le Nain s’arracha aux racines, déchirant ses vêtement et ouvrant d’avantages ses plaies. Celui lui permit d’entamer un sprint dans un ultime effort de volonté, piquant droit vers Elisenda en hurlant, épée au clair. Le sang lui coulant dans les yeux, il se contenta d’une large attaque du tranchant de la lame. Surprise par l’énergie de ce Nain aux portes de la mort, la conseillère de Luminae ne put qu’amoindrir les dégâts causés en tentant une vague esquive qui la fit tomber. Blessée, elle ne réussit pas à parer la succession d’attaques sauvages qui suivirent et finit bientôt empalée sur l’épée, le regard fixant le visage haineux du Nain, toute pensée d’Alema quittant son esprit. Alors que le corps sans vie d’Elisenda glissait de l’épée et s’effondrait dans la boue, Beregroth se redressa et poussa un long rugissement de victoire vers le ciel. Ce cri n’était pas encore terminé qu’un aiguillon lui perfora la gorge. Il fut suivi de nombreux autres… Eh oui, on n'est pas plus avancé sur l'avenir d'Alema... Encore un peu de patience ! On sait au moins qu'elle ne risque plus rien de la part d'Elisenda. ![]() Kyp.
"Finies les journées du bonheur..." |
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Bien plus loin au sud-est et quelques jours plus tard, une jeune Naine avançait seule au milieu des plaines gigantesques. Les montagnes de Radar Bek apparaissaient bien à l’horizon, mais leur apparence minuscule effrayait beaucoup plus Alema qu’elles ne la rassuraient. Dans toutes les autres directions, il n’y avait que du vide à perte de vue. Parfois, on croisait des zones un peu plus boisées, mais la végétation était alors tellement dense qu’on ne pouvait presque plus avancer.
Cela faisait trois jours qu’Alema se maudissait intérieurement. Elle avait voulu voir le monde, partir à l’aventure ; elle était servie ! Voilà ce que c’était les voyages, des jours et des jours de marche interminable dans des conditions épouvantables. La jeune femme était méconnaissable : ses habits étaient en charpie, ses joues étaient lacérées de griffures de ronce et maculées de traînés de boue, ses cheveux étaient sales et dans un désordre que ses parents n’auraient jamais toléré. Les journées étaient horribles : il faisait froid, tous les muscles d’Alema la faisaient souffrir, la faim et la soif la tiraillaient… Mais les nuits étaient encore pires : transie de froid, sans couvertures, la pauvre Naine avait l’impression de ne pas fermer l’œil de la nuit. Les hurlements lointains des bêtes sauvages et les mille et un bruits nocturnes l’empêchaient de trouver le repos dont elle avait tant besoin. Ce fut pendant ces nuits qu’elle se souvenu des nombreuses histoires de sa mère au sujet des cyclopes qui infestaient les plaines. Elle avait bien ri de ces histoires autrefois, mais depuis qu’elle s’était rendu compte que celle qui concernait la mystérieuse clairière aux explosions était vraie, elle rigolait nettement moins. Par chance, l’une des toutes premières choses qu’on apprenait à la Garde de Pierre était d’allumer un feu. Le briquet de Kyp se révéla d’ailleurs fort utile et Alema se félicita maintes fois de soigneusement lui avoir confisqué. Au moins, le feu lui fournissait-il un minimum de chaleur et éloignait-il les différents prédateurs. Autre sujet d’inquiétude, les Hommes Sauvages… Alema était incapable de se défaire de l’image d’Elisenda la regardant dans les yeux. Les bruits de la bataille s’étaient tu, mais cela signifiait peut-être qu’il ne restait pas de Nains en vie et que l’armée d’Hommes Sauvages était maintenant à ses trousses. (Bien sûr, il était parfaitement illogique que toute une armée se déplace pour elle. Si les Hommes Sauvages avaient réellement voulu la tuer, elle serait déjà morte depuis longtemps. Mais ce n’est pas la peine de vous moquer, on verra si vous faites les malins le jour où vous vous retrouverez dans la même situation.) Pour se nourrir, Alema avait du se rabattre sur les gros insectes qui parsemaient les plaines. Même si au début, l’expérience avait été très déplaisante, il fallait bien dire qu’avec l’habitude, ce n’était pas aussi dégoûtant que ça. L’eau était un problème beaucoup plus grave. Les dernières neiges avaient fondu et la Naine ignorait tout de la région, passant de peu à coté de rivières, lacs et autres puits. Sa gourde était bien insuffisante et les quelques pluies lui furent très utiles pour la remplir partiellement. Au crépuscule du cinquième jour depuis la mort de Kyp, Radar Bek ne semblant toujours pas s’approcher, Alema se laissa une fois de plus tomber à terre, complètement épuisée après une nouvelle journée de marche. Elle s’installa à l’orée d’un petit bois et après avoir mangé quelques baies et allumé un feu, elle s’endormit. Elle rêva de sa maison et du palais de Kazad a Gorog, de serviteurs qui amenaient des plats tous plus succulents les uns que les autres (J’insiste : ceci est un rêve ! Les repas au palais sont très frugaux !). Ses parents étaient là et la félicitaient sur sa réussite. Même Kyp s’était fait beau et ne parlait pas de ses expériences douteuses. Dans ses habits de cérémonies et avec la couronne royale (et aussi parce qu’on est dans un rêve !), il avait l’air d’un beau jeune homme et il n’avait d’yeux que pour elle. On arrivait au dessert quand Alema se réveilla… …pour se retrouver face à deux yeux jaunâtres, une truffe humide et une haleine à vous réveiller un mort. En jappant, le loup fit un bon en arrière et Alema manqua faire une crise cardiaque. Le feu s’était éteint et une meute de loup regardait avidement pendant que le moins lâche d’entre eux était aller vérifier si la proie était comestible. Il n’avait eu que le temps de renifler, mais apparemment, ça lui avait plu, car à peine remis de sa surprise, il s’avança à nouveau en grognant. Pleinement réveillée, la jeune femme constata à la lumière de la lune gibbeuse qu’elle avait affaire à environ 4 loups maigrelets, ce dernier point n’étant guère réconfortant (tout le monde sait qu’un loup replet n’aura pas à s’attaquer à un être humain). Apparemment, une petite Naine sans défense semblait présenter suffisamment peu de risques pour qu’on s’y attarde, voir qu’on s’y attaque… Toute colérique d’avoir été tirée de son rêve par ces clébards, Alema tira de sa poche le briquet de Kyp et l’alluma après deux ou trois essais infructueux. L’effet fut immédiat. La meute recula de deux bons mètres et détourna les yeux ; Malheureusement, l’Engourdissement avait été dur et ils ne semblaient pas vouloir renoncer pour autant à leur proie. Le briquet ne pouvant rester allumé très longtemps, Alema du se résoudre à trouver une autre solution. Mais pourquoi avait-elle abandonné le sac de poudre ? Une bonne grosse détonation, voilà qui l’aurait débarrassé de ces emmerdeurs. Alors que les loups commençaient à l’encercler, elle déposa son sac et passa une main dedans. Une gourde, une lime (pour les ongles), quelques insectes morts pour le petit déjeuner, un recueil de poésie dédicacé par Tagazog (il y a certaines choses dont on ne se débarrasse pas !), quelques outils et… C’est quoi ça ? Retirant la main du sac, Alema constata avec stupeur qu’il lui restait une fusée confisquée à Kyp. Un sourire sadique aux lèvres, la Naine pointa le museau du bidule vers le loup qui semblait être le chef de meute (et qui risquait de le regretter) et approcha la flamme du briquet de la mèche. Puis tout lui revint soudainement… La Grotte des Sources, les explosions, les hurlements, les membres arrachés, l’odeur de chair grillée… Non, elle ne pouvait pas utiliser cette chose contre des êtres vivants. Pointant la fusée vers le ciel, Alema espéra que la détonation et l’explosion seraient assez fortes pour effrayer définitivement les loups. Mais une fois de plus, une pensée soudaine retint sa main… Il s’agissait d’une fusée créée par Kyp. Ce qui signifiait qu’au moment où la mèche serait consumée, et même peut-être avant, tout pourrait se produire… Utiliser cette chose causerait peut-être plus de problèmes que ça n’en résoudrait. Hélas (pour eux aussi), les loups l’avaient maintenant complètement encerclée et s’enhardissaient de plus en plus. Cette petite lueur était certes étonnante au début, mais après observation, on voyait nettement moins le danger. Devant ce comportement hautement inquiétant, Alema n’eut plus d’autres recours que d’allumer la mèche. - Je t’en pris Kyp, c’est pas le moment de me laisser tomber… Il n’en fallut pas plus pour que l’engin décolle avec un sifflement persistant et moult étincelles. La fusée atteint son apogée et… Roulement de tambour …retomba. Les loups, vaguement inquiets au début, se seraient esclaffé s’ils avaient compris ce qui se passait. Un vague pof s’entendit plus loin dans la jungle, là où la « chose » retomba. Dépitée et commençant à ressentir une certaine panique, Alema jeta le briquet sur les loups. Briquet qu’ils esquivèrent sans problème. Quelques touffes d’herbe prirent feu mais s’éteignirent aussitôt, la dernière pluie ne remontant pas à assez longtemps. La jeune Naine regarda terrifiée la meute de loups se rassembler pour une dernière attaque… A ce point de l’histoire, j’hésite à faire encore un « à suivre », mais j’estime que vous avez déjà assez attendu comme ça, alors continuons… Si vous êtes fatigués de lire, le moment est néanmoins bien choisi pour aller se chercher un yaourt. Au moment précis où les loups sautaient vers Alema, 100 mètres plus loin, dans les entrailles d’une conception d’origine Naine plantée dans une souche d’arbre, un très léger courant d’air mit en contact les deux types de poudre qui auraient du se rencontrer après l’allumage de la seconde mèche (allumage qui n’avait pu avoir lieu car la mèche en question n’avait pas encore été installée au moment où Alema avait surpris Kyp fabriquant cette fusée et l’avait confisquée). L’effet ne se fit pas attendre et les quatre loups furent happés par le souffle de l’explosion et projetés hors de vue d’Alema. Celle-ci se releva comme elle put et constata très vite que pour le coup, la dernière pluie n’était finalement pas assez récente : tout autour d’elle, et plus particulièrement dans la direction où était tombée la fusée, le bois était la proie des flammes (Cette fusée était censée faire une brève explosion colorée, mais Kyp avait en réalité fabriqué une superbe bombe incendiaire. Quel dommage qu’il n’ait put être là…). Une heure plus tard, Alema regardait une dernière fois ce qui restait du bois terminer de se consumer dans un enfer de flammes. La course avait été difficile. Couverte de suie, la Naine se laissa tomber dans l’herbe, à bout de souffle. Elle commençait à se rendre compte qu’elle en avait trop fait. Ses poumons étaient en feu et la tête lui tournait méchamment. C’est en essayant de focaliser sa vision sur un point un peu trop fuyant qu’elle constata qu’il s’agissait en fait d’un loup… Le pelage à moitié brûlé, les yeux rendus fous par l’expérience traumatisante de se faire projeter dans un arbre et de devoir fuir son habitat de toujours en étant poursuivi par des flammes, la bête fixait Alema comme si elle la prenait pour la responsable de tout ça (ce en quoi, elle n’avait pas tout à fait tord). La pauvre Naine ne réagit presque pas. Tout au plus se dit-elle : -Tiens, on dirait que je vais mourir… Et sans plus attendre, elle tourna de l’œil. Plus tard, elle se souvint vaguement avoir entendu la bête bondir vers elle en rugissant. Elle se souvient aussi d’une violente explosion projetant le loup particulièrement haut (Avant de heurter le sol, la pauvre bête jura, mais beaucoup trop tard, qu’on ne l’y prendrait plus). Elle cru même discerner la silhouette d’un Nain, barbe courte, un explosif à la main se rapprocher d’elle. - Je deviens bon avec ces machins ! - Kyp ? Sa toute dernière réflexion fut de se demander depuis quand Kyp était devenu borgne, avec les cheveux blancs et un bras en fer… Trois semaines plus tard, Kyp, enfin sorti des enfers, faisait différents achats pour la confection de pièges, sa nouvelle marotte. La concentration requise à cette activité lui changeait les idées, mais on voyait bien, en le croisant en ville qu’il était inquiet. Aux dernières nouvelles, on racontait que Gorbad Kaskanferr avait réussi à rentrer en ville indemne. Il semblait être le seul survivant de l’embuscade des Hommes Sauvages. Le Roi devrait passer au siège de la GTN pour le féliciter. Cette pensée ne l’enchantait guère, mais ce ne fut finalement pas la peine. En dépassant l’étal d’un marchand de saucisses de yack, il tomba nez à nez avec Gorbad. Evitant soigneusement de lui serrer la main (le dernier ayant serré la main du Nain au bras en métal y avait laissé trois doigts), Kyp le salua poliment. Tout sourire, le GTN lui renvoya son salut. - Salutations, majesté ! - Salut Gorbad. Alors, ce voyage ? Bien passé ? - Très bien majesté, mais je crois qu’il y a quelqu’un au siège de la GTN à qui vous souhaiteriez rendre visite… - Quelqu’un à qui… Ce n’est quand même pas… Elle est vivante ? - Hé hé, je vous laisse la surprise… Laissant là l’ancien roi, le jeune sortit des halles en bousculant plus d’un Nain innocent. Toujours alitée, Alema vit débouler Kyp dans la pièce. - Alema ! Avant qu’elle n’ait le temps de répondre, il la serra dans ses bras. D’abord étonnée, elle lui rendit son accolade. C’est là que Gorbad rentra dans la pièce. Toute rougissante, Alema repoussa Kyp et bégaya un vague : - Euh, oui oui, moi aussi je suis contente de vous revoir majesté. Toujours souriant, Gorbad expliqua comment il avait été attiré par la lueur d’un incendie, pensant retrouver son Roi aux prises avec des Hommes Sauvages et comment il avait sauvé Alema de l’attaque d’un loup. - Je l’ai portée sur mon dos jusqu’ici. Apparemment, elle a attrapé une saloperie : elle avait une de ces fièvres quand je l’ai déposée ici. Je crois qu’elle va devoir se reposer encore un bon moment. Dans ses délires, elle a parlé de votre mort. C’est comme ça que j’ai compris pourquoi elle était seule. - Alema, je suis si content de te revoir ! Tu as bien gardé mon briquet, hein ? Si tu savais comme il m’a manqué ! silence gêné ... On entendit la triple gifle dans tout le siège de la GTN. - PAUVRE CON ! Kyp.
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HRP: Génial. (et le conteur s'adressant aux lecteurs ne manque pas d'humour... héhéhé). [Ambassadeur d'Ordenum] |
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J'adore Balgor Dargoath
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