Overdose | |
Topic visité 181 fois Dernière réponse le 11/01/2007 à 19:20 |
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Une voix, douce et poétique résonnait dans les oreilles de Tarlag.
Il n'aurait put dire à qui elle appartenait. Les choses semblaient si loin, si floues, si futiles. En même temps qui se souciait de savoir qui parlait ? Il déposa délicatement sa tête sur l'oreiller de plume devant lui. Il n'arrivait plus à tenir les yeux ouverts. Une main vint lui caresser le dos, des lèvres rencontrèrent sa joue, un parfum sucré lui envahit les narines. Dans un éclair de lucidité il se rappela qu'il était à l'auberge ... Il connaissait ce parfum, il ne l'avait pas senti depuis des années mais il le reconnaissait parfaitement. Ce mélange fruité et sucré était celui de Lemia, sa femme. Il ne lui vint même pas à l'esprit que sa femme était morte. Il la voyait là, allongée en face de lui, son visage fendu d'un sourire amoureux. Il aurait put passer l'éternité à contempler ce visage. Même les yeux fermés il pouvait voir ses lèvres, ses yeux, le petit creux qui se formait dans sa joue lorsqu'elle souriait... Il plongea ses yeux dans ceux de Lemia. Il avait toujours aimé sombrer dans ses yeux, voir le monde dans les reflets des yeux de sa femme était l'une des expériences les plus plaisantes qu'il avait put vivre. Si un paradis existait il se trouvait là, dans le reflet de ses pupilles. Depuis combien de temps il n'avait pas goûté au plaisir de ses lèvres ? Comme si les pensées de Tarlag lui étaient accessibles Lemia l'embrassa. Il se sentait décoller, il volait dans les aires. La douce voix continuait de résonner, toujours aussi inaccessible. Quelque chose n'allait pas. Une étrange sensation venait d'envahir l'homme sauvage. Lemia avait disparue. Avant même de ressentir une quelconque tristesse il ressenti une chose anormale. Un épais liquide lui coulait le long des côtes. Il n'avait pas besoin de vérifier, c'était du sang. Il venait de rater son suicide, le poignard avait transpercé son poumon gauche au lieu de transpercer son cœur. Etrangement il ne ressentait aucune douleur. Ses forces le quittaient, il ne pourrait jamais retirer le poignard et frapper un autre coup. Allongé dans l'herbe il essayait vainement de garder les yeux ouverts. Avec une telle blessure son sang allait lentement, très lentement remplir ses poumons. La mort allait venir mais elle n'était pas pressée. La lente agonie commençait. L'aire commençait à manquer pour le vieil homme sauvage. Il allait mourir noyé dans son sang. La voix avait changé l'espace d'un instant, elle était devenue grave et rocailleuse. Ly-ön. La seule personne qui occupait son esprit était sa fille adoptive. Sans doute la seule personne qui serait réellement bouleversée en apprenant sa mort. Il aurait tant voulu enfin la faire sortir de Quatar, lui faire découvrir autre chose que les arbres torturés de la forêt oubliée. La petite allait se retrouver seule. Elle survivrait, Tarlag en était certain, elle était débrouillarde. Tarlag espérait qu'elle aurait l'idée de quitter Quatar avant que la ville ne ruine tout ce qui était bon en elle. Et cette voix qui continuait de résonner, toujours aussi douce quoique emplie de tristesse. Tarlag reprenait peu à peu conscience de ce qu'il advenait autour de lui. Qu'est-ce qu'il venait de ce passer ? Sa vision était trop floue pour qu'il puisse voir où il était. A en juger par l'impression que l'homme sauvage avait, il devait toujours se trouver dans l'auberge de Bouli. Il devait être assis sur un des sofas. Il sentait une présence, comme si quelqu'un plaquait sa tête contre son torse. - ... Il sera directement au niveau moyen de réflexion... Il connaissait cette voix, c'était celle de Deathscythe et la personne qui était appuyée contre Tarlag n'était autre que Lya. - Bonsoir vous, parvint très difficilement à articuler l'homme sauvage. Il avait un goût immonde dans la bouche - Salut Tarlag, Tu te sens bien? En face de Tarlag Deathscythe fut le premier à réagir. Lya ne mis pas beaucoup plus de temps à réagir se redressant embarrassée le visage marqué par quelques larmes essuyées rapidement. - Tarlag... Tu.. Tu nous as fichu la trouille ! Espèce de vieil imbécile!! Tarlag n'aurait pas été aussi incertain de ce qui se passait qu'il aurait éclaté de rire. Il savait ce qui venait de ce passer, il venait de passer à deux doigts de l'overdose mortelle. Ce n'était pas la première fois, et ce ne serait certainement pas la dernière fois que cela arrivait. Et comme à chaque fois, ce n'était pas suffisant pour lui faire arrêter de fumer son opium. |
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Toujours aussi bien tes chros Tarlag. Par contre pourquoi dit tu que Quatar risque de corrompre Ly-ön ? ![]() ![]() |