Je pars ...

Ces mots que Tarlag avait prononcé peut de temps avant flottaient encore dans l'air.

Il était là, perdu dans ses pensées, à regarder les flammes danser. Derrière lui sa fille était silencieuse. Seul le crépitement du feu brisait le calme de la nuit.

Demain Quatar sera loin, loin derrière. Une nouvelle vie s'offrait à lui, ni meilleure, ni pire, simplement différente.
Qui aurait put dire il y a quelques saisons qu'il partirait de Quatar ? C'était impressionnant de voir que seulement quelques événements avaient put avoir raison de son engagement au sein de Quatar, une longue période de doute, la dissolution des Bandeaux ... On aurait put croire que le coup des Fils d'Archeos était son grand retour mais il n'en était rien. Cet éclat n'avait été qu'un simple moyen de pression et de montrer son désaccord avec ce qui était en train de ce mettre en place.
La vie à Quatar était devenue fade, même la fuite de son opposant ne l'avait pas amusé...

Debout devant les flammes il souriait.

Tout c'était passé relativement vite. La première fois où il s'était imaginé rejoindre Luminae était lors de la lecture d'une lettre de Lya. L'idée lui avait tout de suite plu, vivre parmi les "siens" lui enlèverait peut être la sensation de vivre des journée insipides. Ly-ön elle aussi avait tout de suite adorée. Elle qui n'avait connue que les rues de Quatar rêvait de découverte.
Il avait eu beau lui dire que ce n'était pas sur, il n'arrivait à atténuer sa joie. Elle avait dépensée une partie de ses économies en livres et documents relatant de Luminae. Il ne l'avait jamais vue aussi radieuse et aussi pleine de vie. Plus le temps passait, plus sa fille débordait de joie à l'idée de gagner Luminae et plus Tarlag redoutait le plausible refus des autorités de Luminae. Il n'aurait pu lui annoncer la mauvaise nouvelle.

Mais il avait été accepté, et il allait devenir l'aubergiste de la cité. Une nuit avec Aphrodite ne lui aurait pas procurée autant de plaisir que lorsqu'il avait lu la lettre de Lya lui annonçant qu'après moult débats il avait été accepté à Luminae.

Il y avait des conditions, mais elles n'étaient pas incommodantes, de toutes façons les conseillères lui auraient demandées de tenir trois saisons sur une jambe qu'il s'y serait attelé avec joie.

Il avait longuement hésité pour savoir si il devait annoncer son départ ou partir discrètement. L'annonce pouvait mettre un terme brutal à sa vie mais il avait confiance en ses amis.
Il avait donc organisé un tout dernier repas à l'auberge des Trois Ruisseaux.

***

Le repas touchait à sa fin, les plats tout comme les desserts n'avaient pas fait un pli. Après le service des digestifs Tarlag demanda le silence puis pris la parole. Il avait l'habitude des discours, l'habitude de parler devant des gens. Il était même réputé pour ses coups de gueule mais là, pour une fois, sa gorge se noua.

Mes amis, vous imaginez facilement que si je vous ai invité ce soir c'est pour vous parler.
Pour une fois je ne parlerais pas politique, ni organisation d'ailleurs. Ce que j'ai à vous dire est uniquement personnel.


Il marqua une pause, sur qu'il avait l'attention des personnes présentes.

Je pars... Je quitte Quatar pour ne plus y revenir. Mes affaires sont déjà prêtes, je prendrais la route dès demain.

Il marqua une nouvelle pause pour leur laisser le temps de digérer l'information. Il est de notoriété public que je n'ai pas supporté la dissolution des Bandeaux Sombres. Il faut croire qu'une si belle reconnaissance du travail accompli a eu raison de ma foi. Mais je m'emporte et j'ai dis que je parlerais pas de politique...
Les raisons de mon départ ne regardent que moi. Si vraiment vous voulez savoir disons qu'il est des réponses que je ne peu trouver à Quatar. Des réponses à des questions que vous ne vous posez même pas, vous la bande de bras cassés que vous êtes.

L'homme sauvage les gratifia d'un magnifique sourire moqueur, puis il repris, visiblement plus triste.

Par contre, c'est avec un profond regret que je m'en vais, celui de ne pas avoir passé autant de temps que je l'aurais voulu avec chacun d'entre vous...

Mais bon je ne pars que demain et ce soir fêtons notre amitié. A Quatar et à ma nouvelle patrie, Luminae.
Tarlag leva son verre et le vida d'une traite.

Crocfendu qui n’avait pas perdu une miette du discours de Tarlag, manqua de s’étrangler avec son digestif. Il paraissait à la fois triste, surpris et en colère. Il se leva d’un bond en tapant du poing sur la table ; ses yeux lançaient des éclairs vers l’homme sauvage.
Comment un être qui avait été l’un des plus fervents adorateurs d’Archéos osait à présent tourner le dos à Quatar ? Crocfendu était alors torturé entre sa foi qui lui disait d’éliminer cet ennemi naissant et son amitié pour l’ancien bandeau sombre.

L’elfe baissa la tête, les poings serrés il prit une inspiration avant de prononcer péniblement ces quelques mots :

Par cette décision, tu marques la fin de notre amitié… Je n’en discuterai pas avec toi, ceci ne servirait à rien !

L’elfe leva son verre :

Je bois à Archéos et ceux qui l’honorent… Et au souvenir de celui qui fut l’un des plus grands généraux de Quatar !

Crocfendu fixa Tarlag d’un regard sombre le temps d’une seconde. L’Homme sauvage y avait compris que malgré son dévouement pour son dieu et son poste de guide, l’elfe le laisserait quitter Quatar sans rencontrer les assassins de la sombre citée.

« C’est le moins que je puisse faire… »

L’elfe vida son verre d’un trait avant de se laisser tomber sur sa chaise. Reprenant un visage plus décontracté se resservit de l’alcool ; il avait beaucoup de tristesse à noyer.

On raconte qu’avant de partir de cette soirée d’adieu Crocfendu aurait indiqué à Tarlag un chemin sans surveillance pour quitter la ville ; on raconte aussi qu’à peine deux heures après le départ de l’homme sauvage,"le Nid aux Succubes", la maison close apppartenant à Tarlag aurait été brûlée et des chasseurs de primes se seraient mis à ses trousses…
Aucuns ne revint jamais…

Gurdil Lanraaz porta le regard sur les personnes attablées autour de lui. Tous étaient de Quatar et il commençait à en connaître certains.
La plupart d’entre eux avaient fait partie des Bandeaux Sombres et avaient servis dans le passé sous les ordres de Tarlag.
Gurdil était heureux d’avoir été invité par Tarlag parmi ceux qui semblaient être ses proches. Il se leva et prit la parole.

Sieur Tarlag.
Je tiens tout d’abord à vous dire que je suis honoré d’être parmi vous ce soir.
Je tiens à vous remercier de l’invitation qui m’a été faite à me joindre à vous, autour de cette table, parmi ceux qui vous sont chers.

Nous avons peu eu le temps d’apprendre à nous connaître et je le regrette car je suis sûr que j’aurais beaucoup appris à votre contact.
J’aurais aimé que vous restiez pour vous connaître d’avantage mais vous avez vos raisons à ce départ tout comme ma famille eu les siennes lorsque, comme vous, nous prîmes la route il y a encore peu de temps.
Vous partez ce soir mais je suis convaincu que nous nous reverrons et que nous pourrons poursuivre cette discussion.

Gurdil marqua un temps d’arrêt, semblant perdu dans ses pensées, puis reprit.

J’ai peu de choses à ajouter à ce qui a déjà été dit si ce n’est que j’espère que Luminaë n’arrivera pas à vous changer mais que vous arriverez à changer Luminaë.

Gurdil s’assit alors laissant aux autres invités la possibilité de prendre la parole à leur tour et attendant secrètement l’heure des digestifs.

Lorsque Tarlag exprima sont intention de partir de Quatar, Allanon ne fut pas surpris, mais cella lui fit quand même froid au coeur.
Il voyait de moins en moins sont ancien Général a L'esplanade mais gardait toujours une lueur d'espoir de le revoir sur le devant de la scène comme quelque temps au paravant, ou même de le voir rouvrir son auberge. Mais maintenant, tout ceci était le passé.

Il but la fin du verre qui se présentait sous ses yeux, se leva, s’adressa a l'homme sauvage et au reste de la table.

Tarlag, je comprend et accepte tes choix, et sache que tu serra toujours le bienvenu a Quatar et tu restera dans le coeur de beaucoup.

L'elfe marqua une courte pause

J'espère que tu vas réussir à intégrer la ville de Luminae facilement, je ne sais pas ce qu’ils vont penser qu'un ancien hors la loi aille là bas, tu as beau être de leur race... Enfin bon Dit-il. Je pense que tu va nous manqué a tous beaucoup plus...

Allanon regrettait le temps où il y avait ce général strict mais sympathique. Les soirées passées a l'Auberge des Trois Ruisseaux... Un temps prospère à Quatar et à ses citoyens, les Bandeaux Sombres, mais ce temps reviendra, avec une nouvelle organisation qui ressemblait a celle imaginé par Tarlag. L'elfe se Rassit, muet et laissa la parole au autre. Tout ses bon souvenir qui lui étaient revenu le démoralisa. Mais il se contenta de sourire car la soirée ne faisait que commencer.

ShadoWMonk etait assis loin derriere la salle. Son visage etait illuminé par la bougie qui lui servait d’eclairage dans les quelques lignes qu’il redigait. Son travail d’Ambassadeur lui prenait beaucoup de temps. Sa redaction fut interrompue par le discours de Tarlag. Tous les deux n’avait pas eu beaucoup de temps pour discuter apres les recents evenements qui avait secoué la Cité Obsidienne.
ShadoWMonk ecouta tristement le discours de l’Homme sauvage avant de prendre la parole.

- Tarlag .... .... je regrette ta desicion. Je sais que tu penses faire le bon choix, mais ....

Le demi-elfe avait du mal a trouver ses mots.

- Tarlag, j’ai eu l’honneur, bien que peu d’etre ton Nïoran. J’aurais voulu parfaire mon apprentissage a tes coté, mais les evenements qui nous connaissons tous y ont mit un terme. Tu as etais l’un des premiers a m’acceuillir parmis les votre et je ne l’oublirai pas. Tu resteras mon premier et unique mentor.

Le Catwë marqua une pose puis reprit dans un ton plus solennel.

Je ne sais pas ce que tu va chercher a Luminae, mais peut-etre pouvons nous t’aider a le trouver ici ................................ ......................... Hmmmm, mais .... je doute que l’un d’entre nous te fasse changer d’avis.
Quoiqu’il en soit mon ami, nous serons ammenés a nous revoir, j’ai recement parlé a la conseillere de Luminae, Elisenda et apparement les discussions sont en bonne voie.

Shadowmonk leva son verre qui etait encore plein.

- Je leve mon verre en ton honneur General. Qu’Archeos te garde et te guide ou tu que tu aille.

Lars-vanciental assis non loin de Tarlag ne pensait en aucun cas avoir été réunis pour cette terrible annonce. Cette dernière avait été bève mais efficaces et lui avait fait l'effet d'un coup de poing et il lui fallut plusieurs minutes pour s'en remettre, temps qu'il mit à profit pour écouter les autres parler
Quand Shadowmonk e finit il attendit quelques secondes et se leva accompagné de son verre, un sourire triste aux lèvres:

Tarlag tu me connais mieux que personne ici, c'est toi qui m'a indiqué le chemin à suivre quand j'étais perdu, pire qu'une bête, tu m'as aidée. Ce chemin m'a mené jusqu'à Quatar ou j'y ai découvert Archéos, cette ville m'a accueillit et j'y suis maintenant chez moi.
Ainsi je vais longtemps regretter ton départ mais je ne pourrais te contredire nous avons tous nos à faire nos choix dans notre vie.
L'Olympien pris sa respiration et continua
Néanmoins je souhaite bien me faire comprendre, après ce que tu a fait pour moi sache qu'en cas de besoins tu pourra toujours compter sur moi, je ne t'oublierais pas, ce qui il se permit un franc sourire pour toi, dans trois cents ans va être pus dur.

L'olympien marque une pause, ferma une pause, plongé dans d'intense et vieux souvenirs puis repris

Voila je pense t'avoir exposé ma pensé et je sais aussi pertinemment que pas grand chose ne pourrais te faire revenir sur ta décision, il sourit franchement à moins que Ly-on le souhaite.

Inspirant profondément il se rassit

Anmor ne fut pas surpris même s'il ne put cacher sa déception. Il savait que Tarlag comme lui n'avait guère accepter la dissolution des Bandeaux Sombres mais de là à partir...et pour Luminae en plus.
Anmor se leva et s'approcha de Tarlag.

Tarlag comme tu le sais tu as juré fidélité à Archeos Prim'Erath. En quittant Quatar tu deviens un traitre auprès de lui et aussi auprès de nous...
Je suis celui qui est chargé de la défense de Quatar et pour tes actes je devrais te faire empaler sur les murs de notre cité.

Anmor regarda Tarlag dans les yeux. Soudain il afficha un sourire et étreignit son viel ami.

Mais l'alcool m'a fait oublier toutes ces considérations. Je te souhaite de trouver des réponses à tes questions et même si ça me chagrine je souhaite que nos routes ne se croisent plus avant longtemps...Cela vaudra mieux pour nous deux.

Anmor se retourna vers les autres invités.

Vive le général Tarlag des Bandeaux Sombres.

Comment pouvait on en arriver la?? Comment un homme aussi valeureux pouvait abandonner tout ce qu'il possedait??
En recevant la carte d'invitation de son ancien général, il devina de suite, de quoi il etait question.. Depuis quelques temps deja, l'homme sauvage paraissait distant, comme s'il etait constamment "ailleurs".. Il est bien vrai que la fin des Bandeaux Sombres avait terriblement touché son ami mais l'olympien esperait tout de meme qu'il pourrait oublier ceci.. Enfin, on pouvait quand meme y rever!!

Alors qu'il achevait son discours, Hemsilk qui jusque la regardait son compagnon avec attention, se retourna discretement et observa les reactions des autres Catwes, qui paraissait depités.. Il se rememora les nombreuses escarmouches ou tous ensemble ils combattaient l'Empire la rage au coeur..

Il lacha un soupir, comme si le temps semblait avoir raison d'eux.. Il se tourna a nouveau vers l'ex général, puis une fois que la majeur parti des personnes presentes eurent fait part de leurs reactions, il se dirigea vers ce personnage, le regard vide..

Arrivé sur la petite estrade, il tenta de trouver un quelconque moyen de le raisonner.. N'en trouvant aucun, il brandit une poignée de main..

Tarlag.. Tu es bien le plus tetu sur cette fichu planete!! Qu'Archeos te garde en vie encore longtemps!!

***


Il était là, perdu dans ses pensées, à regarder les flammes danser.

Il n'aurait put espérer meilleure réaction des personnes invitées à la soirée d'adieu. Si il avait réussi une chose à Quatar, c'était celle de s'être entouré de personnes de qualités...

Lars avait raison sur un point, personne hormis Ly-ön n'aurait put le faire changer d'avis. Tarlag était déjà parti depuis longtemps, seul ses dernières affaires à régler l'avaient retenu physiquement à Quatar.

L'heure du bilan avait sonné. Toutes ses erreurs et ses réussites lui revinrent à l'esprit. Beaucoup de ses projets n'étaient pas arrivés à terme, beaucoup trop. Jamais il ne pourrait savoir si son modèle d'organisation était viable ou non. Jamais il ne pourrait former des Niorans avides de savoirs et de pouvoirs. Jamais plus il ne verrait la bannière des Bandeaux Sombres voler au vent...

- Au moins j'aurai fait tout ce qui m'était possible... lança-t-il aux flammes.

Quelques pas derrière, Ly-ön sorti de sa rêverie au son de la voie de l'homme sauvage.

Son auberge allait lui manquer, bien qu'on lui en avait promis une à Luminaë. Il l'avait construite de ses mains et il y avait passé les quarante dernières années. Sa forme particulière, le petit lac à ses pieds alimenté par les trois ruisseaux dont elle tirait son nom, les appartements privés aménagés à l'étages, les chambres en formes de cocons, sa cuisine, toutes ses choses qui avaient fait son quotidien pendant quarante an allait disparaître de sa vie.
Qui aurait put reprendre l'auberge ? Personne. Ce n'était pas qu'il ne jugeait personne capable de reprendre le commerce, loin de là, parmi les catwë certains auraient été honorés d'hériter des Trois Ruisseaux. La vraie raison était qu'il n'aurait put supporter de voir quelqu'un derrière son bar...

Avait-il fait le bon choix ? Oui, et il en était certain il n'y avait de toute façon aucune alternative...


Il était là, perdu dans ses pensées, à regarder son auberge brûler.

Ly-ön vint poser sa main sur l'épaule du vieil homme sauvage, il était temps de partir...