Chapitre I – Départ

Les membres de la Guilde des Travailleurs Nains étaient épuisés. Cela faisait des jours qu’ils travaillaient à l’aménagement d’une succursale sur la principale route commerciale reliant Kazad A Gorog aux villages septentrionaux et à la colonie du Bosquet. Pour se faire, la guilde avait racheté à la ville une ancienne concession minière désaffectée. L’emplacement avait été choisi pour offrir un grand espace de stockage mais aussi pour sa proximité à la forteresse de la Garde de Pierre, Kazad Duraz, veillant à la sécurité de la vallée. La roche protectrice du Radar Bek et les aménagements des ingénieurs de la GTN permettaient aussi de transformer ce lieu en caverne fortifiée en un rien de temps, pouvant résister sans problème à un siège léger ou à un raid d’hommes sauvages. Une fois les travaux terminés, le lieu avait été baptisé du nom de Kazad Zerk.

Gorbad Kaskanferr et quelques autres travailleurs prenaient donc un repos bien mérité en dégustant quelques petites chopes. Le co-présentateur de la Beuverie des Rois avait reçu de nombreux fûts en remerciement de ses services et il n’hésitait pas à en faire profiter ses camarades. Tout était donc paisible quand soudain, un claquement sec déchira l’air et un cri puissant retentit dans les galeries.

SoumSoum : « Gorbaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaad ! »

Gorbad Kaskanferr, s’empressant d’aller voir de quoi il en retournait :« Oui, boss ! »

SoumsSoum, donnant un nouveau coup de fouet dans l’air, l’air menaçant : « Bordrim est arrivé. Sa commande est prête, j’espère ? »

Gorbad Kaskanferr, n’osant même pas imaginer ce qu’il adviendrait de lui s’il répondait par la négative : « Mais bien sûr, boss ! Elle est… euh… »

Avisant à gauche et à droite, le nain finit par désigner une pile de caisses.

Gorbad Kaskanferr, soulagé : « Voilà, tout est là »

SoumSoum, méfiant : « Ok, bah recompte bien tout et oublie pas, la maison fait pas crédit ! Et profites-en pour faire l’inventaire de nos stocks, sans lambiner si possible ! »

Gorbad Kaskanferr : « Oui, boss ! Alors…grenade machin… ok… grenade bidule… ok… »

C’est sur cette entrefaite qu’arriva Tagazog, d’humeur joyeuse, il tenait un parchemin à la main qu’essayait de lui voler Sirocco.

Tagazog, repoussant son perroquet du mieux qu’il pouvait : « Salut la compagnie, ça roule ? Ah boss, vous tombez bien… Vous n’avez pas encore signé la Charte des Trésoriers depuis que vous avez reçu une partie des fonds de Kaldhan »

SoumSoum, voulant noyé le poisson : « Oh, mais qu’est-ce que c’est que ce parchemin ? »

Tagazog : « Une lettre de mon cousin, Tyger Naonak, mais j’y venais… Apparemment, il a peut-être du taf pour nous ! »

Gorbad Kaskanferr, sortant le nez de ses caisses : « Ah ? », mais devant le regard noir que lui lança SoumSoum, il retourna vite à son inventaire, « Grenade truc… ok… grenade brol… ok »

Tagazog, amusé par la scène : « Alors, il me dit ceci :

Cher Cousin,

J'espère que tout va pour le mieux de ton coté et que toi et tes confrères n'êtes pas trop débordés par la demande de ressources en ville.

Pour ma part, Le Gardien des Anciens nous a donné une mission. Celle-ci est de retrouver Farfine, l’explorateur nain bien connu. Apparemment, Kardrim a besoin de lui parler, mais il n’en a pas dit plus ! C’est pourquoi ma section et moi même devons retourner à Kazad pour recruter des nains solides et qui peuvent parcourir d'assez longues distances, afin de nous accompagner en Héliké.

C'est pour cette raison que je te demande si tu peux en parler à tes confrères mineurs pour savoir si certains d’entre eux désireraient nous accompagner dans notre périple.

Préviens moi si certains sont partants et dit leur de me contacter directement, je leur donnerais de plus amples informations.

Essaies de faire cela le plus rapidement possible cher cousin ! Je te remercie d'avance pour ton aide précieuse.

Ton cousin Tyger. »

Enchanté par la proposition - en effet le dirigeant de la GTN avait bien envie de se changer les idées - SoumSoum battit le rappel des troupes et informa tout le monde de l’expédition de recherche qui allait démarrer sous peu. Malheureusement, son enthousiasme ne fut pas très communicatif…

Zerk, emplissant sa pipe d’un tabac dont lui seul à le secret : « Pour moi, c'est hors de question!!! Un nom comme ça, c'est une honte!!! J'vais pas me faire suer a aller chercher un nain qui s'est perdu pour faire plaisir à Kardrim...

Je fais mon boulot et ensuite on verra s’il mérite.

Je sais, c'est méchant mais Héliké, j'en ai pas que des bons souvenirs, et si c'est pour une fois de plus me retrouver tous seul face a 4 sirènes, je suis ptêt fou, mais pas con non plus... »

Hellthor appuya ces paroles, soulignant une fois encore la menace des gardiennes d’Héliké. Finalement, seuls Gorbad, Kaldhan, SoumSoum et Tagazog étaient désireux de rejoindre l’expédition. Les autres furent soit envoyés en exploration, soit en collecte de ressources, soit à la gestion des affaires courantes de la Guilde. Dans la soirée, une missive de réponse fut envoyée au nouveau capitaine du Marteau et les paquetages furent préparés.

Quelques jours plus tard, le groupe de mineurs rejoignit la division du Marteau aux alentours de Karak Duzak. Les frères Bugman semblaient être aussi de la partie, ainsi que quelques autres nains en manque d’aventures. Toute la petite troupe prit la direction de l’est…

Héliké et ses mystères, l’endroit idéal pour trouver un explorateur ?

Chapitre II – Détours

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Le chemin vers Héliké aurait pu être paisible, mais il n’en fut rien. Dès les premières heures, alors qu’ils parcouraient les plaines orientales du royaume nain, certains membres de la compagnie menée par Tyger Naonak furent frappés par une magie violente. Peu de temps après, l’un des plus dangereux éléments du peuple sauvage, Khelben fut repérer. Espérant en finir avec cette calamité, un véritable jeu du chat et de la souris s’engagea entre les nains et le sauvage. Ce dernier semblait insaisissable, échappant de peu aux coups de hache qui l’auraient envoyés au royaume d’Hadès. Cependant, l’épilogue fut amer pour les serviteurs du Roi Kyp. Ils durent rompre la poursuite pour ne pas trop s’éloigner de leur route.

A plusieurs lieues de là, ils firent une rencontre, amicale cette fois. Un groupe de géants composé, entre autre, de Zack et Morgoth, se rendait à Kazad A Gorog en vue de faire de juteuses affaires. Ils partagèrent un frugal repas avec les nains, partageant rumeurs de voyageurs et derniers potins de Zagnadar. La tension était encore présente entre Na’Helli et Zagnadar mais de tentatives de résolutions pacifiques du conflit étaient en cours. Gorbad leur demanda s’ils avaient vu un nain du nom de Farfine durant leur périple. Malheureusement, la réponse fut négative. Cela aurait été bien trop beau.

Deux lunes plus tard, Grimbar était parti en éclaireur repérer la route du lendemain. Cependant, il ne revint pas. Prenant leur courage et leur hache à deux mains, les guerriers du Marteau partirent immédiatement à sa recherche. Son corps fut retrouvé, criblé de carreaux d’arbalète. Son armure était aussi noircie en certains endroits, sans doute des impacts magiques. Tyger fit doublé les tours de garde pour la nuit, qu’ils s’agissent de brigands ou d’une menace plus sérieuse, mieux valait être préparé à toute éventualité.

Héliké se rapprochait quand la compagnie rencontra des voyageurs qui leur parlèrent d’escarmouches aux alentours de Sigdil. La forteresse des sables menacée ? Voila qui nécessitait bien un coup d’œil, les nains ayant tissés des liens d’amitié avec les rebelles de Dakon au fil des années. Avec un peu de chance, peut-être s’agissait-il des agresseurs de Grimbar ? Peut-être glaneraient-ils quelques informations sur la présence de Farfine dans la région ?

Avançant en formation militaire, les nains se préparèrent à la bataille… pour être accueilli par des éclats de rire. En effet, s’il y avait une rixe, elle était verbale et plutôt amicale. Devisant aux portes de la cité, les sigdilites se disputaient sur la destination d’une future mission d’exploration quand les nains arrivèrent. Ces derniers furent accueillis par Ash, le Vent Noir ainsi qu’ Illùman Leïthael. Un peu décontenancé d’avoir été induit en erreur, les nains se reprirent très vite et profitèrent de leur passage aux abords de Sigdil pour se réapprovisionner. Des nouvelles de Farfine ? Non… ici non plus, personne n’avait vu la légende naine. Néanmoins, ils réussirent à convaincre les rebelles de les accompagner dans leur périple et se furent de nouvelles réjouissances qui commencèrent. Quand tout à coup…

Deux détonations terribles retentirent. Pourtant le ciel était clair, et rien n’augurait que Zeus soit en colère. Titubant, le chef de la Guilde des Travailleurs Nains avait les cheveux hirsutes.

SoumSoum, reprenant ses esprits : « Des éclairs ? En plein jour… Ca sent la magie elfique ».

Aussitôt, tous furent sur le pied de guerre. Il s’agissait d’être prudent. Les nains étaient de bons combattants mais leur résistance à la magie était presque risible et nombreux étaient ceux qui avaient péri sous les sorts des races magiques d’Olympia. Gurdil Bugman proposa une riposte rapide et Tyger Naonak donna les ordres de bataille. Pourtant, leurs agresseurs, des elfes de Na’Helli gardaient leur distance pour éviter d’être engagé au corps à corps.

Tagazog, habitué aux missions d’exploration, se porta volontaire pour partir en éclaireur afin de mener enfin une contre-offensive efficace, mais malheureusement, il ne put trouver un abri suffisant et lui aussi dut subir une avalanche de sortilèges… Eclairs d’énergie, décharges glacée, empoisonnement, le nain ployait inexorablement face à la magie elfique et ses compagnons ne purent le sauver. Gorbad Kaskanferr se jeta sur le corps de son compagnon d’arme, une potion de santé à la main afin de soulager sa peine. La respiration du baroudeur était lente et difficile. Il n’arrivait déjà plus à parler et montra au bras droit de la GTN un petit parchemin sur lequel il avait griffonné les positions de leurs adversaires. Malheureusement, le papier était maculé de sang, rendant les annotations presque illisibles mais Gorbad fit semblant de rien, une rage de plus en plus grande s’emparant de lui. Il se redressa soudain, scrutant l’horizon à la recherche du ou des responsables des blessures de son ami. Il aperçut une silhouette fugitive sur le versant d’une colline voisine, hors de portée…

Enfin, c’est ce qu’elle devait penser mais Gorbad ne pouvait en rester là. Il saisit sa besace pour en ressortir plusieurs pierres taillées. Il les soupesa et en choisit quelques unes, légères et pointues. Il ne savait pas s’il pouvait y arriver, mais il se devait d’essayer. Il prit la première pierre dans sa prothèse d’acier, contracta le membre artificiel et envoya le projectile de toutes ses forces. Celui-ci prit une direction rectiligne et… Touché ! Fort de ce succès, il voulut retenter l’exploit… Touché à nouveau ! Encore une fois ? Il n’en eut pas le temps… Ayant compris ce qu’il se passait, l’elfe réagit promptement. Appelant à elle les pouvoirs des arcanes de Na’Helli, elle projeta une ultime décharge d’énergie qui acheva Tagazog. Arrachant son âme pour l’envoyer devant Hadès. Quant à Gorbad, il sentit un froid glacé pénétré son corps et il ne put que constater avec effroi qu’une partie de son torse venait d’être congelé, l’empêchant de poursuivre sa vengeance… Comme un ultime affront, l’elfe s’évanouit à l’horizon, définitivement hors d’atteinte.

Tyger découvrit avec effroi la mort de son cousin et se jura qu’elle ne resterait pas impunie. Cependant, il ne se laissa pas aller à la tristesse et au chagrin bien longtemps. Il était capitaine de la Garde de Pierre et responsable de l’expédition. Il se devait donc tenter de garder la situation sous contrôle afin de ne pas perdre de nains supplémentaires. Il réorganisa les troupes et entreprit de marcher vers le nord, vers Héliké, avec l’ordre d’achever tout ennemi croisant leur route. Ash et Valten vinrent les soutenir tandis que le reste des rebelles contourna les Grandes Fosses par l’est.

Premières victimes de cette ire, les jumeaux Nezro & Tzhaï ne purent contenir l’avancée des nains. Bien que s’étant complètement régénéré grâce aux pouvoirs de Gaia, Grimbar mit fin à ses jours. Dans la foulée, Akhs rejoignit son compagnon en Enfer tandis que les rebelles terminaient l’elfe Silan grâce à leur talent d’épéiste.

Et enfin, Héliké se dévoila…

Interlude

Découverte damnée, est la ruine Héliké.
Le Mal semble y régner, pesant et appliqué.
Le doux chant des oiseaux s’est tu et des vacarmes
Montent comme les eaux ; c’est l’affreux cri des armes.

Vers une île aux trésors, les cœurs ont convergé ;
Vers la Mort vont les corps, vers la ruine émergée.
Trop longtemps, les épées ont quitté le fourreau,
Et tranchent, acérées, les chairs, comme un bourreau.

Le rivage est rougi comme une douve hantée
Par l’odeur des Occis, de vase ensanglantée.
Ô Grands Dieux est-ce donc votre divin désir ?

Autrefois le berceau des peuples unifiés ;
Aujourd’hui le tombeau des coeurs noirs, pétrifiés.
Ô Grands Dieux est-ce donc votre divin plaisir ?

Herik Denoisel

(HRP: en relisant les posts sur Helike, j'ai retrouvé ce petit poème et je trouvais qu'il constituait une bonne intro pour la suite. J'espère que son auteur ne m'en voudra pas de réutiliser sa composition. Mais quand c'est beau, pourquoi s'en priver? ^^[/HRP])

Zerk,qui avait pris connaissance des rapports envoyés par ses compagnons de guilde et de peine, parût dépité de la tournure des choses...Bourrant sa pipe et s'appuyant nonchalament sur le manche de sa hache, il finit par s'exclamer :

" Baaaah!! Ca commence a être lourd d'avoir toujours raison!!! J'l'avais dit que ca puait c't'histoire!! C'quand même fou d'pas pouvoir faire 3 pas sans s'faire emmerder, d'nos jours!!
Et une fois d'plus, c'est les verdâtres qui sont en cause...
Ca va encore faire vieux grincheux si j'dis" j'vous l'avais dit"?

Bouarf!! Après tout...

Mais bon, j'l'avais dit!!"

HRP/ Très belle mise en situation, la larme a l'oeil pour mon Taga',et ca fait plaisir de revoir tes textes

Chapitre III – Héliké



La vision du marais de Tyrdras me ramena des mois plus tôt. J’étais alors Roi des Nains et j’étais arrivé tardivement sur le champ de bataille. Déjà beaucoup des miens étaient morts sous le coup des gardiennes des ruines d’Héliké, les ensorcelantes sirènes. Et pour les autres ? La fuite serait bientôt leur seul salut, comme il fut le mien… Des jours et des jours à fuir alors que mon corps était meurtri par les nombreux dards que me lançaient mes poursuivants sauvages. Il m’avait laissé pour mort, mon corps ensanglanté allongé dans le désert de Yaacov, divaguant entre réalité et mirage, ne pouvant bénéficier du soutien de mes runes dont je n’arrivais à tracer les contours dans ce sable fuyant… mais j’avais survécu. Aux portes du royaume d’Hadès, je l’avais vu, du moins le croyais-je et j’avais alors décidé de continuer à vivre…

Et j’étais de nouveau confronté à ces étendues maudites. La brume ne s’était pas encore tout à fait levée, mais j’avais l’impression qu’une étreinte glacée se saisissait de mon âme et me jaugeait. Les nuages couvrant le ciel en cette saison des vents n’arrangeaient à l’allure sinistre du décor. J’étais d’un naturel curieux mais en ce lieu, je comprenais que certains secrets ne valaient peut-être pas la peine de perdre la vie. Héphaïstos, peux-tu bien me dire ce que fait Farfine dans cet endroit ?

Notre formation s’était resserrée comme si tous, nous avions compris instinctivement qu’ici, nous pouvions perdre la vie par inadvertance. Je me souvenais des rumeurs qui disaient que les ruines de Tyrdras étaient devenues le plus grand repaire de bannis et de brigands qu’Olympia ait connu. J’agrippais ma hache avec plus de conviction, vérifiant d’un regard que la rune protectrice qui y était ciselée ne s’était pas éteinte.

Alors que nous arrivions par le sud-ouest des marais, Ash s’exclama soudain.

Ash : « Regardez ! On dirait que les ruines maudites ressurgissent lentement de ce bourbier de marais... »



Devant nous, transperçant la brume, se levaient deux étranges édifices, parties émergées des ruines. N’étant pas coutumier de l’endroit, je ne savais si leur présence était récente ou non, mais si c’était le cas, peut-être avions-nous trouvé là, la motivation de Farfine à venir ici. Tout en observant le sinistre spectacle, je ne pu m’empêcher de penser que je verrais bien l’inscription de la Porte des Enfers rédigée sur ces bâtiments, vous savez, celle qui dit « Vous qui entrez en ces lieux, abandonnez tout espoir », ou un truc du genre… Nous établîmes notre bivouac ici, tandis que Grimbar, fraîchement revenu du royaume d’Hadès, Clint et Valten partirent traquer quelques indésirables repérés quelques heures plus tôt.

Tyger nous réunit autour du feu de camp. Il tenait dans sa main un manuscrit portant le sceau du Gardien des Anciens.

Tyger Naonak : « Camarades,

J'ai demandé plus d'informations, au Gardien, en ce qui concerne notre recherche en Héliké et d’après ses ordres, nous devons rechercher tout indice de la présence de Farfine en ce lieu ou de son départ vers une autre destination. Nous allons donc commencer par investiguer les alentours immédiats, n'hésitez pas à fouiller le sol au cas ou il aurait laisser des traces de son passage.

Si vous voyez une entrée permettant de pénétrer à l’intérieur des ruines, ne vous y risquez pas immédiatement mais signalez-le. En dernier recours ou devant des indices probants, nous tenterons d’y rentrer.

Enfin, soyez prudent ! Les lieux ne sont pas réputés pour être des plus amicaux donc on garde la formation. Je ne veux pas voir de solitaire voulant jouer aux héros. ».

Tout le monde prit ensuite un repos bien mérité bien qu’il ne fut pas aussi réparateur que souhaité, tant la nuit, les ruines de Tyrdras abondent de bruits étranges et sinistres. Le lendemain matin, des équipes furent formées. J’accompagnais mon boss et Kaldhan. Nous restions proches de Grog et de Gurdil Bugman d’une part et de quelques vandaliers d’autre part. Si jamais un danger se présentait, nous serions capables d’y faire face en un rien de temps.

SoumSoum : « Bon, par quoi on commence ?

Gorbad Kaskanferr : « Moi, je dirais ce sentier là. Ca me semble bien… Je suppose qu’on cherche des traces de campement nain, le genre de trucs où y a bien une chopine abandonnée, ou des trucs louches à la Farfine, comme son épée qui permet de tirer des flèches… Je serais curieux de la voir tiens. »

SoumSoum : « Sinon, reste aussi une autre solution… mais je pense qu’elle va pas te plaire. »

Gorbad Kaskanferr : « Ah ? Laquelle ? »

SoumSoum inspira un bon coup.

SoumSoum, hurlant en nain : « FARFIIIIIIIIINNEEEEEEEEEE, OUUUUUU EEEEEEEES-TUUUUUUU ? »

Gorbad Kaskanferr, horrifié : « Non, mais boss, ça va pas du tout… vous avez envie d’appâter la moitié des marais ici ?

SoumSoum : « Bah quoi, on gagne du temps, non ? »

Alors que j’allais admettre la pertinence de son argument, j’entendis un craquement de brindilles. Le temps d’agripper ma hache, je vis un sauvage tenté de s’échapper discrètement. Néanmoins, pour une fois, je réussis à l’intercepter et lui flanqua un bon coup de poing dans le bide qui le renversa sur le sol. D’un mouvement sec, je lui plantai alors ma hache dans le crâne. Avec ces bêtes là, valaient mieux être expéditifs sinon on n’arrivait plus à s’en débarrasser… Nous trouvâmes dans la bourse du sauvage plusieurs feuilles et quelques fleurs de ciguë. Il est vrai que les herboristes de nombreux peuples bravent les dangers du marais pour bénéficier de sa richesse végétale.

En remontant la piste du sauvage, nous parvîmes au champ de ciguë. Il se trouvait dans le secteur nord des marais. Peut-être Farfine était-il venu jusqu’ici s’approvisionner ou étudier la flore de l’endroit. En effet, il n’était pas réputé pour sa passion pour le minerai, peut-être que les végétaux l’inspiraient plus ?



Nous fûmes rejoints par nos compagnons à la nuit tombée. Un nouveau bivouac fut créé et tous partagèrent les différentes informations qu’ils avaient pu découvrir. Certains étaient allés jusqu’aux ruines. D’autres avaient été interrogés la population vivant à l’ouest du marais. En effet, quelques villages, généralement assez pauvres, jouxtaient le marais. Ils en avaient profité pour acheter un peu de ravitaillement pour la compagnie. Enfin, quelques uns avaient commencé à investiguer les plaines inondées. Comme à l’habitude, des éclaireurs furent envoyés reconnaître le terrain pour prévenir toute menace.

Les jours suivants ressemblèrent aux précédents : division en groupe, chacun s’occupant d’une zone particulière qui était repassée au peigne fin le lendemain par une autre équipe. Une cartographie d’Héliké fut établie par les architectes de la GTN afin que rien ne soit oublié. Avec SoumSoum, nous nous rendîmes même au village des passeurs d’eau, seul moyen de se déplacer dans la partie est des marais d’Héliké, à moins d’aimer la natation…



Même avec le temps, Héliké ne perdait pas de son aura sinistre. Chaque mouvement aquatique faisait craindre l’apparition d’une sirène et nous angoissait. Il y avait cependant, je dois bien l’avouer, quelque chose d’envoûtant en ce lieu. Une attraction imperceptible qui faisait que vous auriez pu y rester toute votre vie, fasciner par une mystérieuse force, sans doute encore enfouie dans les ruines de Tyrdras. Mais la réalité nous rattrape toujours. Des salminarites ont été repéré près de notre campement. Ordre a été donné d’essayer d’éviter autant que possible les conflits, mais faut croire que les problèmes ont décidé de nous tomber dessus plus que de raisons…

La malédiction d’Héliké ?

Très agréable à lire ! Pis rha, c'est intéressant ! Ca donnerait presque envie de jouer un nain

. . . . .
C'est leur anim qui fait un boulot formidable et les stimules ^^
Anne Honyme édition.

Chapitre VI - Jusqu'au genoux

«NINNNEEE UUUEEEETUUUUUUUUUU »

Le crie informe se répercuta le long du tunnel poisseux et la sirène se tourna avec un regard mauvais vers le gros rocher qui en bouchait presque entièrement l’entrée.
Le nain qui se trouvait la lâcha un juron, un carreau d’arbalète et encore un juron quand son projectile passa d’un cheveux à côté de la tête de sa cible.
Le nain se retourna et dos au rocher rechargea du plus vite qu’il pouvait son arme en proférant une véritable litanie de juron. Des semaines qu’il échappait aux sirènes pour finir par se faire repérer à cause d’un stupide écho de la surface, si il ne réglait pas son compte à celle la et vite il serait dans de sales draps, à moins de remonter rapidement par son tunnel… il se souvint des pièges qu’il avait placé dans un sens et dans l’autre et exclue cette possibilité de finir estropié, il lui fallait régler son compte à celle la pour au moins gagner du temps.
Il tenta pour la 3eme fois de fixer un carreau sur l’arme rouillée qu’il avait récupéré parmi les ruines de Tyrdras quand son flot de jurons fut couvert par une douce mélopée. Instantanément ses mouvements se ralentirent, il tenta de rester concentré et parvins enfin à tendre la corde de l’arme et à mettre le carreau en place, il se retourna d’un bond et s’appuya contre le rocher pour viser. Mais sont doigts n’appuya pas sur la gâchette et l’arme tomba dans la boue.
Comment avait il put ne serais ce qu’envisager un instant de faire du mal à une si belle créature…
La sirène accentua son chant et le nain commença à marcher vers elle d’un pas lourd, levant à peine ses bottes et laissant derrière lui un véritable sillon, mais inexorablement il se rapprochait de la superbe créature qui lui tendait les bras avec un magnifique sourire.
Il n’était plus qu’à quelque mètre quand ses gestes se figèrent. Puis petit à petit sa main gauche descendit vers le manche de la hache qui pendait à sa ceinture… Avec un hurlement de rage qui découvris ses dents pointues la sirène bondie sur le nain encore désarmé et ils s’écrasèrent tout deux dans la vase...

(To suiving)

La terre trembla un bref instant et l'eau des marres croupies d'Héliké s'agita en infinités de chevauchements d'ondes. Une immense gerbe de boue s’éleva suivie de près par un nuage de poussière. Un nain dans un piteux état sorti du nuage de confusion une arbalète négligeament posé sur l’épaule en jetant des regards soupçonneux autours de lui.
Qui avait bien put le déranger ?

(Euh c'est tout, l'est trop tard la )

Ah bah ça, c'est sûr, ça stimule !

Tyger, Gorbad et Kaldan qui se trouvaient légèrement au Sud des autres, ont entendu des cris provenant des Ruine de Tydras. Ils décidèrent de s'enfoncer dans le marais afin de découvrir de qui provenaient ces cris . La vase du marais etait plus liquide qu'à leur arrivé à cause des pluies qui sont tombées ces derniers jours, nottament autour du petit étang qui c'était formé à l'Est des marais.

La plupart des autres nains avaient décidé de rejoindre Tydras en passant par le Nord du marais. Là bas la vase était plus consistante la pluie n'avait pas eu le temps de liquéfié la boue comme là ou passent les autre nains.

Les deux groupes avancaient normalement pour rejoindre les Ruine de Tydras quand soudain !

Grog: Par ici tout le monde !! Farfine est là à coté de moi je l'ai retrouvé !! Venez vite !!

Tyger et ces deux compagnons pressèrent le pas pour rejoindre Grog et Farfine qui était en piteux état ,recouvert de poussière. Tous les autres nains ont rejoint le groupe qui était présent autour de Farfine. Tous était impréssioné d'avoir sous leurs yeux l'une des légendes de l'histoire naine .

Tyger c'est présenté et a présenté son groupe à Farfine, puis il lui a parlé ensuite de la mission que le Gardien leurs avaient confiés, à savoir de le ramener en Kazad car le Gardien va avoir besoin de lui surement pour une affaire de la plus haute importance , sinon il n'aurait pas mobilisé autant de nains pour le retrouver et le ramener.

Farfine retorqua ainsi:

Farfine: Et vous comptez m'embarquer de force ou j'ai mon mot à dire?

Les nains se sont regardés etonnés par la réponse de celui-ci, la pluie commencait à tomber sur le marais , les nains ont décidé de s'abriter et donc d'installer leur bivouac , tous se dépéchaient pour ne pas que les affaires soient trempées.

Une fois le bivouac installé, Gorbad qui avait senti que les premiers echanges de parole entre Farfine et Tyger n'était pas très fameux et il a tenté à sont tour d'interroger la légende naine.

Gorbad: Veuillez excuser le Capitaine Tyger de son ton quelque peu directif mais on ne peut enlever la légère pointe d'autoritarisme à un militaire...

Nous nous apprêtions à pénétrer dans les ruines d'Héliké pour partir à votre recherche quand, vous nous avez trouvé... mais, excusez-moi à nouveau, je ne me suis pas présenté.

Je me nomme Gorbad Kaskanferr et j'officie comme bras droit à la Guilde des Travailleurs Nains. J'ai aussi l'immense honneur de servir auprès de mon Roi en tant que conseiller.

Comme vous pouvez le constater, notre expédition est pour le moins hétéroclite mais il fallait pallier au plus urgent. En effet, il semblerait que le Gardien des Anciens soit à votre recherche depuis les fêtes du huitième millénaire pour quelques affaires dont il a préféré garder le secret pour le moment. En tout cas, s'il a besoin de vos services ou de vos connaissances, nul doute que l'affaire est du plus haut niveau et concerne sans doute tout les nains, qu'ils soient de Kazad ou d'ailleurs. D'ailleurs, si vous avez une quelconque idée du sujet, libre à vous de nous éclairer de vos lumières.

Ainsi, nous nous proposons donc de vous servir d'escorte jusqu'à Kazad ou du moins ses alentours pour une entrevue avec le Gardien des Anciens. Je gage que le capitaine Tyger l'informera de votre présence à nos côté au plus vite. Néanmoins, si vous aviez au préalable, quelque entreprise à terminer en ce lieu, nous sommes tout prêts à vous aider bien entendu.

Mais malheureusement Farfine ne semblait toujours pas vouloir suivre ces congénères nains pour rentrer en Kazad avec eux et ils le fit comprendre .

(HRP: désolé plantage sa a poster sans que je veuille ,je reprend la suite ici/HRP)

Farfine: Et j'y gagne quoi moi dans cette affaire?
Et quand vous dites le Gardien des Anciens, c'est toujours le Tête d'Acier ou il s'est résolu à rendre l'âme ?
Enfin c'est gentil d'être venu me chercher, mais il aurait peut être fallut s'arranger pour être sur que j'ai envie de venir.

Gorbad qui semblait reussir à parler normalement avec lui continua de discuter avec en lui apportant les réponses aux questions qu'ils avaient posées.

Gorbad: En effet, il s'agit bien de Kardrim Gromthi Tête d'Acier. Notre Gardien des Anciens semblent aussi "persistant" que sa mauvaise humeur. Enfin, je ne sais pas qu'elles sont vos relations avec lui mais il semble qu'elles ne soient pas au beau fixe. Ce qui me fait dire que s'il a besoin de vous et a mobilisé autant de moyens pour vous retrouver, l'affaire est d'importance... Cela n'aiguise-t-il pas un peu votre curiosité?

Quant à ce que vous pouvez y gagner, je vous dirais... beaucoup de chose:

- Une aide immédiate de notre expédition dans votre entreprise actuelle,
- En tant que bras droit de la GTN, on pourrait imaginer quelques facilités de réapprovisionnement... Je suppose que ce n'est pas toujours facile de trouver du matériel de qualité.

Alors que vous-semble t-il?


Farfine ne semblait toujours pas vouloir accepter de suivre les nains bien qu'il n'avait pas grand choses à faire il regardait autour de lui en essayant de trouver un endroit à aller voir . Tout le monde au bivouac se demandait pourquoi il réagissait ainsi, certains étaient même déçus de voir le comportement que Farfine pouvait envers ces congenères nains .

Soumsoum: Alors c'est ça le grand Farfine dont mon père me parlait...
Il avait beaucoup de respect envers vous. Et moi j'en avait aussi à travers ce qu'il m'avait raconté.

Si je fais ce métier c'est en partie grace à vous et ce qu'on m'a raconté. Je suis on ne peu plus déçut par votre attitude.
Quand je pense que j'ai depuis toujours espéré vous rencontrer au détour d'un chemin...

Si Kardrim nous a envoyé vous chercher c'est qu'il devait avoir une bonne raison. Toute fois je me demande de plus en plus en quoi Kazad peut bien avoir besoin de vous...

Vous dites n'avoir pas grand chose à faire mais malgré ça vous refuseriez de faire un détour par Kazad. Kazad est elle pour vous une ville qui n'a aucun intéret ? Il y a eut beaucoup de changements depuis votre départ. Je ne sais pas ce qui vous a poussé à partir mais cela a peut être changé depuis. A moins que depuis le temps ou vous êtes parti la civilisation vous fasse peur...


Que va répondre Farfine ?
Les nains vont-ils reussir à le convaincre de rentrer avec eux?

Deuxième partie - La seconde expédition



Chapitre Premier - Départ

Gorbad se reposait dans ses appartements du siège de la Guilde des Travailleurs Nains. Les blessures reçues lors de la création du Marteau d’Héphaïstos, artefact d’adamantium forgé à l’occasion de l’inauguration du nouveau sanctuaire construit dans la cité souterraine, n’étaient pas encore tout à fait rétablies mais la guérison suivait son cours. Sa vue était de nouveau satisfaisante pour un borgne mais son bras droit, atrophié, n’était pas encore en état de manipuler la prothèse d’acier réparée. Tagazog, le baroudeur de la guilde, vint lui rendre visite, accompagné de Sirocco, son perroquet.

Tagazog : « Salut, vieux frère… Alors comment va la santé ? »

Gorbad : « Ca peut aller, j’espère pouvoir reprendre le travail actif prochainement. Encore heureux qu’il y a Aphrodite, sinon je crois que je mourrais d’ennui à mener les tâches administratives de la guilde »

Tagazog : « Ah, ça me fait penser qu’on avait parler d’une nouvelle nomenclature pour la comptabilité qui doit mieux intégrer les achats de matière première et la taxation, bien sûr cela aura aussi une incidence sur le compte de résultat »

Gorbad : « Tagazog ! »

Tagazog : « Oui ? »

Gorbad : « T’es venu me ruiner ma journée ou quoi ? »

Tagazog : « Ah non, en fait, j’ai reçu une missive de mon cousin, Tyger Naonak. En fait, sa section de la Garde de Pierre a été convoquée pour escorter Farfine quelque part. Ils ne savent pas encore grand chose sur les détails de l’expédition mais ils nous demandaient de l’aide. »

Gorbad : « J’en suis… »

Tagazog : « Mais… et tes blessures ? On pensait y aller avec SoumSoum et te laisser les responsabilités de la guilde sur Kazad. En plus, Hellthor est prêt à nous accompagner. »

Gorbad : « Rien du tout, c’est ça ou la compta… alors je préfère périr de la main de je ne sais quel monstre plutôt que de continuer à manipuler ces chiffres. Et puis, je suis sûr que le vieux Vassili sera ravi de tenir les comptes avec Aphrodite sur les genoux. »

Tagazog : « Mmm… c’est toi qui voit… »

Ainsi, Gorbad, Hellthor, SoumSoum et Tagazog se préparèrent à partir en expédition. Ils prirent des provisions de viande séchée, ainsi que quelques gourdes de bière pour la marche, du matériel d’excavation au cas où les nains auraient besoin des compétences des mineurs au cours de leur périple, ainsi qu’une longue-vue pour l’exploration. L’ancien roi des nains avait une petite idée sur les motivations du vieux Kardrim mais il devait en parler à Farfine. Le rendez-vous était pour le lendemain, au sud du Radar Bek…

Chapitre Deuxième – Imprévu

Tous les nains étaient présents. Tyger et ses soldats du Marteau étaient lourdement armés pour escorter Farfine. Les représentants de la Guilde des Travailleurs Nains étaient prêts à entamer le périple. De la précédente expédition, seuls manquaient les frères Bugman et le nain Bordrin. Voulant saluer la légende et tenter de confirmer son intuition, Gorbad s’approcha de Farfine.

Gorbad : « Bien le bonjour Sieur Farfine… Ravi de vous retrouver. Il semblerait que vous ayez encore besoin d’un petit coup de main, enfin plutôt notre Gardien des Anciens… Justement, je pense qu’il serait temps de nous donner un peu plus de précisions sur notre mission. Est-ce qu’elle aurait un lien avec la disparition des apprentis de Kardrim ? Le Gardien semble inquiet depuis qu’on ne les a plus vu aux fêtes du millénaire. »

Farfine : « Bien, je comptais parler de tout ça une fois un peu de distance mise entre cette expédition et Kazad, mais je vais avoir l'air idiot à révéler un secret visiblement évident.
En effet cela a à voir avec la disparition des apprentis du Gardien, et nous partons plutôt pour le désert...

Mais éviter d'aller crier tout ça dans toutes les cavernes. Parce que si le vieux venait à passer l'arme à gauche et qu'Hadès le retenait pour dîner, étant donné qu'on ne peut pas exclure que tout ses successeurs potentiels soit mort -ce que je n'espère pas, je préfère ramener des vivants-, il risquerait d'y avoir un joyeux bordel à Kazad. Moi je m'en fous un peu remarque, mais tant qu'à faire, je préfère vous voir cogner sur nos ennemis que de batailler entre vous sur des problèmes d'institution. »

Gorbad acquiesça. Il est vrai que les nains n’avaient jamais connu un tel cas de figure. Tout au long de leur huit mille ans d’histoire, ou plutôt depuis l’apparition du premier Gardien des Anciens au cinquième siècle, jamais ce dernier n’était parti sans laisser de successeurs potentiels. Bien qu’il soit difficile d’imaginer d’éventuels troubles dans Kazad, tant le peuple faisait bloc derrière son souverain face au problème des sauvages, les nains n’étaient pas à l’abri d’un coup du sort.

Avisé du but de cette expédition, la colonne se mit en branle vers le sud dans une discipline toute naine. Il leur faudrait environ deux semaines pour atteindre le désert de Yaacov. De Là, il faudrait investiguer en ouvrant l’œil.

Cependant, au soir du deuxième jour, un coursier nain rattrapa l’expédition. Il portait les armoiries de la Garde de Pierre et voulut s’entretenir directement avec Tyger. Ce dernier se gratta la barbe, perplexe avant de donner ses ordres.

Tyger Naonak : « Gardes de Pierre, rassemblement ! Grimbar, prépares nos soldats, nous rentrons sur Kazad immédiatement et à marche forcée »

Le guerrier vint ensuite expliquer à Farfine, qui devisait autour d’une bonne chope avec les membres de la guilde des travailleurs nains, la raison de cette agitation.

Tyger Naonak : « Messieurs, je suis au regret de vous annoncer que les membres du Marteau et moi-même sommes rappelés à Kazad.

Le Commandant Sköldrak a démissionné de ses fonctions il y a trois jours et après concertation et réflexion entre lui-même et notre Gardien des Anciens il a été décidé que c'est moi qui aurais l'honneur de reprendre le flambeau à la tête de la Garde de Pierre. Cette promotion m'oblige à rentrer immédiatement dans notre capitale et, à la demande du Gardien, de revenir avec les membres du Marteau.

Sieur Farfine je suis navré de devoir vous laisser ainsi mais les ordres sont les ordres. Je vais voir avec le Gardien s’il n’y a pas moyen de vous déléguer quelques soldats tout de même. Je vous tiens informer de la situation.

Messieurs je vous souhaite à tous une bonne route et que les divinité vous protègent durant toute l'expédition. »

Le nouveau commandant de la Garde de Pierre rejoignit ses soldats et tous disparurent dans l’obscurité, remontant vers le nord et les terres montagneuses des nains. Les cinq aventuriers restant observèrent la scène avant de s’interroger sur les évènements à venir.

Gorbad, crachant au sol : « Si vous voulez mon avis, tout cela ne présage rien de bon. Si le Gardien rappelle ses troupes à lui, c’est pas juste pour féliciter Tyger de sa promotion… oh non, ça pue la guerre à plein nez »

Tagazog : « C’est vrai que la situation est devenue préoccupante… »

SoumSoum : « Et vu l’amour de notre souverain pour le peuple de Luminae, rien d’étonnant, surtout… après la mort d’Alema… »

Tagazog : « Mais pourquoi Durin aurait-il démissionné alors ? »

Gorbad, plutôt à l’aise dans les discussions politiques : « j’ai cru comprendre que le clan Sköldrak était favorable à une solution négociée et pacifique aux problèmes. La venue du conseiller de Luminae, Raven, allait en ce sens. La prise de position du roi est une sorte de désaveu de leur politique… »

SoumSoum : « Hé bein, on a intérêt à les retrouver vite fait ses apprentis, parce que connaissant le Kardrim, il va pas attendre sagement derrière les lignes que ses guerriers se fassent massacrer… mais bon, nous ne sommes plus très nombreux… Est-ce que notre nombre suffira si Tyger n’arrive pas à nous avoir quelques renforts ? »

Farfine : « Bein, prenons plutôt ça comme une bonne nouvelle, le Gardien des Anciens doit penser que même avec une aide réduite je peux accomplir cette mission.

Et bien, messieurs de la Guilde des Travailleurs... car je crois qu'il ne reste plus que des vôtres, continuons au sud, nous camperons en bordure du désert le temps de se préparer à la suite mais pour l’heure, je vais aller me piquer un petit somme. Je prendrais le dernier tour de garde. »

Et la légende se leva pour se rendre sous sa tente.

Deux jours plus tard, un nouveau coursier de la Garde de Pierre arriva. Il possédait une missive à l’intention des membres de l’expédition qui disait ceci :

« Sieur Farfine ,

Durin Sköldrak m'a fait part de son désir de vous rejoindre avec sa jeune soeur Krunia pour vous apporter leur aide dans la mission que notre Gardien vous a confié. Il semblerait que Gurdil Bugman veuille les suivre.

Cela ferait trois paires de bras supplémentaires pour vous aider dans votre quête, ce qui je pense est une bonne chose.

Ils devraient, selon moi, vous rejoindre à l'orée du désert quand vous devrez faire halte.

Cordialement,

Commandant Naonak. »

Sur cette nouvelle, l’expédition continua sa route…

Chapitre Troisième – Le désert de Yaacov

Le sable s'échappait entre les doigts mécaniques de Gorbad Kaskanferr... Le désert, voila qu'elle avait été leur destination depuis qu'ils étaient partis de Kazad. Les nains avaient troqués leurs armures pour des habits de voyage plus adaptés à la traversée des terres arides.

Le mineur scrutait l'horizon, se remémorant ces quelques semaines...

Il y avait eu sa mort de la main d'un sauvage, sa première étreinte et donc sa première expérience du Royaume d'Hadès... Il avait vu les âmes de ses frères se résigner à ne plus rejoindre le portail d'une nouvelle existence sur Olympia, las et fatigué d'un conflit qui se voulait long et douloureux pour le peuple des montagnes. Lui-même avait hésité... et était revenu.

Il y avait eu cette nouvelle expédition, qui succédait à celle pour retrouver Farfine dans les marais d'Héliké. Aucun but n'était clairement avoué mais Gorbad se doutait de ce que le Gardien des Anciens tramait. Farfine le lui confirma quelques jours plus tard... Les apprentis du Gardien des Anciens avaient disparu, peu avant les festivités du nouveau millénaire probablement. Cela n'était pas de bon augure en ces temps troublés et il fallait les retrouver, s'ils étaient encore en vie. Mais pourquoi Kardrim avait-il besoin de Farfine pour cela? Son sens de la survie? Sa connaissance d'Olympia? Ou une autre raison mystérieuse?

A mi-parcours, avant de rejoindre les portes du désert, Tyger et sa section avait du rebrousser chemin. Une attaque d'une grande envergure se préparait... Luminae devait tomber. Cette bataille serait difficile voire impossible à gagner mais les nains étaient prêts à sacrifier leur vie pour un peu d'espoir. La confusion s'étendit cependant alors que le commandant Durin abandonna ses fonctions...

Mauvais présage ?

L’expédition tenait un bivouac à l’orée du désert en un lieu où la rivière de vapeur était néanmoins fort proche. Cela faisait quelques temps que les nains étaient arrivés et ils s’inquiétaient de ne pas voir arrivé les Sköldrak accompagné du Seigneur des Fûts, Gurdil Bugman. S’étaient-ils perdus ?

Tagazog envoyait Sirocco en reconnaissance chaque jour dans les environs. Les nains pourraient ainsi reconnaître le volatile bien connu à Kazad pour se diriger vers le campement. Mais le retard des « renforts » n’était pas la seule préoccupation de l’expédition. En effet, alors qu’il était parti en reconnaissance, Hellthor disparut dans le flou de la rivière de vapeur. Ils avaient essayé de le rappeler mais sans doute était-il prisonnier d'un mirage qui le conduisait dans ce sinistre piège naturel.

Un de moins...

Mauvais présage, encore ?

Puisse les Ancêtres veiller sur son âme…

L'ambiance était tendue, surtout après que Tagazog se fit emporter lui aussi dans les tourments de la rivière de vapeur lorsqu’une dune se déroba sous ses pieds. Le sable rendu glissant et insaisissable n’avait offert aucune chance de salut au mineur. Poséidon voulait-il que la quête des nains échoue ?

Il fallut encore prier,

Mauvais présage, toujours…

Finalement, les Sköldrak arrivèrent. Enfin un peu de réconfort… Chacun se demandait à présent ce qu'il convenait de faire pour la suite. Farfine jeta un coup d'oeil aux derniers nains qui l'accompagnaient maintenant. Il commençait à se demander si il avait bien fait d'accepter cette mission. On avait commencé par engager des moyens considérables pour le retrouver et maintenant, on le lâchait dans le désert presque seul avec des gens qui essayait de se baigner dans la rivière de vapeur… il espérait au moins que ceux qui avaient survécu à la terrible épreuve de ne pas trébucher dans l’eau bouillante seraient les plus doués. Crachant pour évacuer la poussière de sa bouche, il s’adressa à ses derniers soutiens.

Farfine : « Bien Messieurs ! Maintenant que sieur Sköldrak est arrivé et que sa parente n’est plus loin nous allons commencer notre route. J’espère que les quelques jours que nous avons passé dans le désert auront été instructif et que vous avez retenu la principale leçon de la dure vie en ces lieux : ALLEZ PAS VOUS FOUTRE DANS CETTE PUTAIN DE RIVIERE !

Mais passons aux choses sérieuses. Comme l’a très justement deviné Kaskanferr Ier nous cherchons les apprentis du Gardien des Anciens, qui eux même cherchais les traces ou les restes d’une plus ancienne expédition. En somme on m’a cherché pour que je cherche les chercheurs qui cherchaient les traces de gens qui Zeus seul sait cherchait quoi à leur époque.

D’après ce que m’a dit le Gardien, l’expédition de ses petits protégés devait remonter la rivière en ouvrant l’œil et le bon, nous allons faire pareil en évitant de nous … perdre comme eux.

Allez en route, et ne glissez pas. »

Une expédition perdue dont les Dieux semblent vouloir empêcher la découverte…

Mauvais présage, encore et toujours…

Chapitre Quatrième – Le Campement

SoumSoum longeait maintenant la rivière de vapeur depuis plusieurs jours... La chaleur du soleil sur le sable, les vapeurs qui sortaient du sol, ce voyage devenait de plus en plus pénible... De plus il avait oublié son chapeau a Kazad ce qui était pour lui un véritable problème...

Soudain il aperçut au travers des volutes de vapeur ce qui semblait être un vieux campement. Croyant avoir une hallucination, il se frotta les yeux, bu un peu d'eau puis observa de nouveau le « campement ».



Il semblait bien réel...

Enfin…

Le nain avait sous les yeux ce qu'ils étaient vraisemblablement venu chercher... Rapidement il avertit ses compagnons.

SoumSoum : « Un campement ! Je vois un campement ! La regardez ! De l'autre cote de la rivière ! »

A l'appel de SoumSoum, Gorbad s'approcha de la rivière de vapeur, tentant de discerner le camp décrit par son camarade. Malheureusement, la vapeur empêchait de bien distinguer les contours des formes de l'autre côté du fleuve mortel. Il monta sur une proéminence toute proche et sortit sa longue vue. En effet, il y avait bien un campement ou alors, ils partageaient tout deux le même mirage. Cependant, la toile déchirée et les tentes à moitié ensablées n'auguraient rien de bon... Après de longues minutes d'observation, le pressentiment se faisait angoisse... Il n'y avait plus rien de vivant aux alentours... ni même de corps visibles, ce qui était une "bonne" nouvelle, à moins qu'ils aient déjà été ensablé eux aussi.

Gorbad, complétant la phrase de Soumsoum : « Rivière de vapeur... »

SoumSoum : « Oui... Ca pourrait, en effet, être un léger problème... »

Maintenant, les nains devaient réfléchir et faire des choix car ils devraient certainement trouver un moyen de traverser ce satané obstacle mortel.

Gorbad Kaskanferr: « Hé bein, on est pas gâté... Une idée de comment traverser cette saloperie? Parce que bon, le campement contient peut-être des informations sur ce qu'il s'est passé... Je me souviens que quand Mzu racontait ses voyages dans le désert, il parlait d'un sentier difficile à travers les monts de la désolation pour passer de l'autre côté, ce serait peut-être une solution, même si la piste n'existe plus, on pourra toujours se frayer un chemin de manière plus... minière, parce que c'est pas dans ce sable qu'on va creuser un quelconque tunnel.

Le gros problème, c'est que tout sera sans doute ensablé d'ici à ce qu'on revienne, et ça, c'est loin d'être une bonne nouvelle. Messire Farfine, compagnons, vous n'avez pas entendu parler d'un quelconque moyen de passer à travers cet obstacle naturel quelque peu particulier: gué peu connu, runes de protection à la vapeur, bénédiction de Poséidon, bien que ce dernier ne semble pas nous porter dans son cœur, ou que sais-je ? »

Chacun réfléchissait à une solution mais peu semblait vouloir présenter son idée. Devant ce silence pesant, Farfine prit l’initiative.

Farfine : « Alors, personne n'a d'avis ? Personnellement, je retiens deux options, tenter de construire quelque chose pour passer par dessus ou par dessous, ou faire le tour... Je me demande bien d'ailleurs comment eux sont passés de l'autre côté...

Même si je ne suis pas expert je doute qu'une rune puisse absorber toute la puissance de la rivière, quand à Posséidon ça me parait une solution bien aléatoire. Tenter de construire un pont assez résistant ou un tunnel me semble bien hasardeux et risque d'être long, "faire le tour" peut être tout aussi périlleux et tout aussi long.

Par contre je ne crois pas qu'il y ait un réel risque que les lieux soient ensablés. Le désert est en mouvement, et le sable a presque autant de chance d'être chassé de l'endroit que de s'y accumuler, malgré l'obstacle des tentes. Pour autant il vaut mieux ne pas traîner si nous voulons avoir une chance de trouver des pistes.

Ce sont nos vies à tous qui pourraient être en danger avec l'une ou l'autre des solutions, j’attends donc que vous donniez votre opinion sur le sujet. »

Gorbad, reprenant la parole : « Pour ma part, je pense qu'il serait plus prudent de chercher ou de créer un passage à partir des Monts de la Désolation. Ici, nous n'avons rien qui nous permettent de développer notre art minier... Le sable ne plie pas sous la pioche et nous ne pourrons développer aucune structure sans fondation solide.

De plus, si nous tenons compte de la densité de la vapeur, je crains que nous puissions construire un pont sans en ressortir avec de graves blessures, de même que le tunnel, dans l'éventualité où il serait possible d'en faire un, ce que j'en doute, buterait sur l'"origine" de cette vapeur... enfin, j'avoue que je ne m'y connais que peu en rivière de vapeur, je l'avoue...

Il reste aussi la possibilité que nous ne nous soyons pas enfoncé suffisamment dans le désert pour trouver un passage naturel dans cette rivière, mais j'avoue que cela revête de la bonne ou mauvaise fortune qui pèse sur notre groupe...

Bref, pour ma part, je suis partisan de passer par les Monts de la Désolation, je ne doute pas que l'entreprise soit périlleuse mais c'est ce qui me semble le plus viable. De plus, nous bénéficierons de la proximité de notre sérail du désert pour nous réapprovisionner au besoin. »

Le chef de la GTN acquiesça.

SoumSoum : « Je suis du même avis que Gorbad. Ca me parait la solution la moins périlleuse, même si c'est aussi la plus longue. Par contre il faudrait peut-être marquer l'endroit afin de le retrouver facilement au cas il serait enseveli, ou au moins l'endroit où nous sommes, histoire de savoir à peu près où chercher...

Nous devons faire vite. Etant, je pense, la personne la plus rapide de ce groupe, je peux partir en exploration le long de la rivière pour voir s'il ne reste pas des traces de ce qui leur a permis de traverser. Car ça m’étonnerait qu'ils soient arrivés là en volant...

D'après ma carte, il ne reste plus beaucoup de route à faire avant que la rivière de vapeur ne se jette dans le désert profond. Reste a voir si ça sert a quelque chose d'aller par là-bas tous ensemble... »

Krunia Sköldrak : « Bien, quant à moi, je pense partir vers la chaîne montagneuse à l'est pour l'inspecter et trouver un possible passage. Si nous devons nous séparer, il faut penser à un moyen de garder le contact entre nous. »

Peu de temps après, SoumSoum disparut à l'ouest, accompagné à quelques distances derrière lui d'Hellthor. Les deux explorateurs de la GTN voulaient en avoir le coeur net en continuant un peu à suivre le lit de la rivière de vapeur, peut-être trouveraient-ils un indice ou des objets ayant appartenus aux apprentis du Gardien des Anciens. De leur côté, les autres nains ayant accompagnés Farfine replièrent le bivouac et se préparèrent à partir vers l'Est et les Monts de la Désolation.

Avant de quitter les lieux, Gorbad s'approcha de l'une des roches qui protégeait leur campement de fortune contre les vents du désert. Il jugea sa taille et sa position par rapport à la rivière de vapeur.

Gorbad Kaskanferr: « Cela fera l'affaire »

Il sortit un marteau et un burin et commença à tailler la roche pour y creuser une niche. Il sortit alors de sa besace quelques pierres blanches, de la craie et la broya pour recouvrir tout l'intérieur de la niche de blanc. Il prit ensuite 4 pierres polies, des galets noirs et les plaça dans la niche en forme pyramidale. Il inscrit ensuite sous la niche la rune « Gazan » qui signifie « désert ». Il souffla là encore de la craie dans l'interstice rocheux pour blanchir l'inscription.

Gorbad Kaskanferr: « Voila, c’est parfait... Quand nous serons de l'autre côté, nous devrions pouvoir visualiser cette marque grâce à une longue-vue. Nous serons ainsi que nous approchons du campement. Bon, maintenant que c'est fait, je pense me diriger vers l'Est pour rejoindre aux plus vite les Monts de la Désolation. Je devrais pouvoir demander un peu de l'aide à quelques travailleurs de Strol A Tagazog, notre sérail en lisière du désert, afin que nous disposions du matériel nécessaire pour la traversée des Monts de la Désolation. »

Il repartit ainsi aux côtés de Farfine, Krunia et Durin vers l'orient.

Merci pour la narration

Chapitre Cinquième - La Traversée des Monts de la Désolation

Cela faisait plusieurs jours que Gorbad était parti en éclaireur, sous un soleil brûlant, parmi les dunes composant le Désert de Yacoov. Le mineur devait informer Strol A Tagazog, le sérail du désert de la Guilde des Travailleurs Nains, de la situation de l’expédition menée par Farfine. Leur périple devait maintenant passer par les Monts de la Désolation, frontière sud du monde connu avec la rivière de vapeur et cela nécessitait une bonne dose de matériel ainsi que les archives de Mzu. Ce nain avait, durant de nombreuses années, parcouru le désert de long en large et avait écrit beaucoup à ce sujet. Il avait aussi imaginé un moyen de partir à la recherche de l’expédition disparue ayant traversée ces terres il y a des siècles en recherchant des pistes exploitables dans les Monts de la Désolation. Si l’ancien roi arrivait à retrouver l’information dans les mémoires de ce nain, l’expédition gagnerait un temps précieux.

Une fois arrivé au refuge de la guilde, il prit contact avec son responsable et tout de suite, les deux nains s’affairèrent à la préparation de tout ce qui pourrait être utile lors de leur périple. Du ravitaillement sous forme de ration de champignons et de viande séchée fut soigneusement emballé, tandis que du thé froid au houblon fut mis en tonneau. Des madriers et du matériel de prospection fut aussi préparé tandis qu’une copie des carnets de voyage de Mzu fut transmise à Gorbad. Le convoi était composé d’une dizaine de nains. Ils établiraient un campement au pied des Monts de la Désolation, servant de base arrière à l’expédition et leur fournissant un minimum de confort.

Après plus d’une semaine de transport, ils arrivèrent enfin à destination…

Les Monts de la Désolation…

Désignés dans la langue naine par le mot « Karag », montagnes arides, ces terres furent convoitées lors du cinquième millénaire par un groupe de nain qui cherchait à s’établir ailleurs que dans les montagnes du Radar Bek. Attiré par les terres inconnues, jamais plus personne n’entendit parler d’eux. Que pouvait bien chercher les apprentis de Kardrim en suivant leur trace ?

Des escarpements rocheux tranchants, des geysers de vapeur, hé bien tout cela s’annonçait comme une partie de plaisir…

Gorbad, avisé par ses lectures, commença la reconnaissance des lieux par la source de la rivière de vapeur, une cuvette naturelle d’où s’échappait une brume mortelle, de temps à autre un grondement sourd de la terre annonça de petites secousses…

Une partie de plaisir, vraiment ?

Heureusement, le travail était moins pénible qu’il ne le pensait comme si un récent passage avait eu lieu à travers ces montagnes arides. Une fois une première piste balisée, Gorbad rentra au campement, attendant ses compagnons de route…

De son côté, SoumSoum marchait vite, aussi vite que possible... Sa petite excursion vers l'ouest lui avait fait perdre beaucoup de temps, tout comme à Hellthor. Ils avaient tout deux essayer de trouver un chemin plus rapide pour rejoindre le campement mystérieux, sur l’autre rive de la rivière de vapeur mais en vain. Sur la route du retour, il avait rapidement aperçu Durin et s'était hâté de le rejoindre. Malheureusement, Hellthor peinait à les rejoindre, ses lourds harnachements de guerriers le fatiguant plus facilement que la tunique de voyage de SoumSoum. A cause des tempêtes de sable, l’expédition ne ressemblait plus à un groupe évoluant en commun, mais plutôt en une longue file où chacun des membres avait du mal à tenir à l’œil les suivants. Il allait falloir se regrouper avant d'aller plus loin en espérant que Gorbad eut le temps de terminer sa mission. Les voyageurs furent soulagés en apercevant les nombreuses toiles des tentes du campement de fortune des nains de Strol A Tagazog. Ce fut Gorbad qui vint les accueillir en personne. Ayant pu goûté pendant quelques temps à un certain confort, l’ancien roi était pleinement ragaillardi par cette halte. Malheureusement pour les autres, ils ne pourraient patienter longuement, ainsi que le présenta Farfine…

Farfine : « Nous ne pouvons nous permettre de nous reposer. Je suis désolé de le présenter comme cela mais si nous n’arrivons pas au bout de ce voyage pour une raison quelconque alors il faudra considérer les apprentis du Gardien comme perdus à jamais. Ralentir notre avance ne servira à rien. S’il y a un danger trop grand pour nous, il aura été certainement trop grand pour eux aussi. Si ce n’est pas le cas, la rapidité est notre meilleure alliée. Les Dieux seuls savent ce qui a pu arriver là-bas mais à défaut de retrouver les apprentis, nous pourrons peut-être retrouver leurs traces. Il n’est pas impossible qu’ils aient simplement changé de campement, même si ce n’est pas normal qu’ils n’aient plus donné de nouvelles depuis si longtemps. En tout cas, à chaque seconde qui s’écoule, ce sont sans doute des indices précieux qui se perdent… »

Hellthor et Tagazog approuvèrent le réquisitoire de la légende. Malheureusement, la fatigue du voyage les avait terrassé. Après leur expérience malheureuse dans la rivière de vapeur et la clémence d’Hadès, ils avaient du tout deux redoubler d’effort pour rejoindre leurs compagnons.

Tagazog : « J’approuve la décision de Farfine, continuez votre route en balisant le passage. Je vous retrouverais plus tard car là, j’ai besoin d’un peu de repos… »

Hellthor : « Je vais rester ici avec Tagazog mais ne vous inquiétez pas, nous serons sur vos talons. »

Krunia, dubitative : « Loin de moi l'idée de vouloir contredire ce que vous avez dit Farfine, mais j'avoue ne pas vraiment voir pourquoi une progression rapide nous serait bénéfique. »

Elle hésita un moment, avant de sa raviser…

Krunia : « Enfin, vous êtes celui dont a eu besoin le Gardien pour cette expédition, et vous avez voyagé pendant de longues périodes, donc j'ai confiance en votre choix. »

Le groupe finit par se disperser à la tombée de la nuit. Ceux qui étaient aptes prirent la route des Monts de la Désolation tandis que les autres rejoignirent leur tente afin de se reposer quelques temps. Le chemin balisé par Gorbad, grâce à l’aide des notes de Mzu, aida grandement l’expédition dans sa traversée des Monts de la Désolation… Passé l’émerveillement du paysage à l’endroit où l’eau bouillante jaillissait de la roche, le désert se profila déjà à l’horizon…



Tout cela avait un goût un peu trop facile…

Chapitre Sixième – Les Arpenteurs d’Olympia

Avisant la mine de Farfine dans le lointain, Gorbad sortit sa longue-vue et scruta l’horizon. Des ombres mouvantes, des silhouettes élancées... des elfes! Il n'arrivait pas à les distinguer clairement mais leur silhouette les trahissait. Le mineur se demandait ce que pouvait faire des elfes dans cette région du monde. Il n’y avait ici rien d’amical, ni végétation luxuriante… Est-ce que cela laissait présager du pire ?

Il se tourna vers ses compagnons et prévient l’ensemble du groupe de la présence du peuple sylvestre. Tous s’arrêtèrent pour se concerter. Profitant de l’occasion, Gorbad sortit de sa besace une robe en tissu qu’il avait acheter à prix d’or à un couturier de Kazad. Elle avait le pouvoir, d’après l’artisan, de repousser la puissance magique. Ayant apprivoisé le Radar Bek, champ de bataille entre Dieux et Titans au temps mythologique, le peuple des montagnes était particulièrement sensible aux énergies magiques. Ce genre de protection était donc la bienvenue. Une bonne affaire s’était même dit le nain, ayant rencontré l’étreinte glacée de la mort lors d’une altercation magique avec le peuple sauvage. Cependant, la robe drainait aussi les capacités ésotériques du porteur, rendant la concentration nécessaire à la pratique des runes moins aisées. Gorbad remit sa tunique de voyage au-dessus du tissé. L’ancien roi vérifia aussi qu’il disposa de cailloux polis en suffisance. Il n’était pas un bretteur d’exception, préférant compter sur sa force pour lancer de puissants projectiles sur ses adversaires.

Gorbad: « Euh... dites, c'est quoi notre position face à eux: on rentre dans le lard direct avec le risque qu'ils reviennent en force sur le chemin du retour ou on se la joue diplomatique en essayant de savoir ce qu'ils font par ici et surtout s'ils ont remarqué quelque chose? »

Farfine: « On passe comme si de rien n’était ou presque… »

La légende pointa une forme massive qui venait d’apparaître à l’horizon.

Farfine: « Interrogeons plutôt le géant là-bas… Enfin, faites le… Moi, c’est pas mon truc »

Les deux groupes finirent donc par se croiser. La méfiance était grande et les armes à portée de main. Le géant aperçu plus tôt fit toutefois un geste amical en direction de l’un des nains, le chef de la GTN, SoumSoum qu’il avait du rencontrer à l’occasion des fêtes de Zagnadar.

Géant: « Salut SoumSoum »

SoumSoum: « Hé bein tiens, si ce n’est Morgoth que j’aperçois là, des poils pourraient presque m’en pousser sur la peau »

Morgoth, voulant visiblement éviter tout problème: « Ouaip… Enfin, comme tu le vois là, j’accompagne Here’al Tanuil et ses amis dans un voyage imaginé il y a de nombreuses saisons. En fait, je suis le fondateur d’un groupe d’explorateur, les Arpenteurs d’Olympia. En ce moment, notre groupe est assez étiré mais nous avons atteint le bout des terres connues car au sud, une immense tempête de sable nous bloque la route et à l’ouest, nous avons été stoppés par la rivière de vapeur. Je précise que nous sommes pacifistes et j'espère qu'il n'y aura pas de problème même si l'un de nos compagnons est un homme sauvage. »

SoumSoum, tentant d’en savoir plus: « Ouah, vous me semblez être dans le coin depuis pas mal de temps, vous n’avez rien trouvé d’intéressant dans le coin, hormis ces obstacles naturels ? »

Morgoth, pensif: « Pour tout te dire, il y a une petite semaine, nous avons quitté une tente à moitié ensevelie plus à l'ouest. Nous l'avons même désensablée sans pour autant trouver quelque chose d'intéressant, seulement une petite gourde, qui a permis de nous rafraîchir un peu. Enfin, bonne route à vous, nous rentrons de notre côté. Faites attention aux hallucinations, le soleil tape très fort et la chaleur de la rivière de vapeur se fait plus ressentir à l'ouest »

SoumSoum: « Bonne route à vous, géant et le bonjour à Mormus »

Visiblement le géant ne cherchait pas à connaître la raison de la venue de tant de nains, peut-être avait-il pressenti que le peuple des montagnes, hostile à la présence des elfes et de l’homme sauvage, ne se confierait pas facilement. Pourtant, brisant la colonne des Arpenteurs d’Olympia, un elfe arborant le blason des sentinelles, les protecteurs de Na’Helli tenta d’en savoir plus, rompant le silence qui s’était installé depuis que Morgoth avait terminé sa discussion.

Elfe : « Nous sommes venus en exploration, mais il semblerait que ni nous ni vous ne soyons les premiers. Il y a un campement plus loin, a demi enterré dans le sable. Je n'ai pu relever aucune trace malgré mon talent dans ce domaine : le vent et la chaleur à tout effacé mais par deux fois nous avons trouvé du bois flottant, rejeté sur la rive et vu la densité de la végétation dans cette région, il a bien fallu que quelqu'un les transportent ici.

Nous n'avons rien trouvé d'autres qui soit remarquable, il fait tellement chaud qu'il n'y a même plus de serpents ou de scorpions. La tempête qui fait rage et la chaleur nous empêche de poursuivre plus loin au sud, de plus nos réserves d'eau diminuent...

Si vous voulez voir ce campement, je peux vous guidez, mes talents de pisteur et ma capacité à créer des geysers d'eau pourront vous êtres très utiles.

Et vous ? Que cherchez vous par ici ? Savez vous qui a érigé ce campement ? »

Seul un tressaillement de son oreille indiquait qu'il attendait une réponse. Ce fut Gorbad qui était en queue de convoi qui s’approcha de ce dernier pour entamer la discussion. L’ancien roi était habile lors des discussions et savait montrer un grand sens diplomatique quand il le fallait.

Gorbad: « Bien le bonjour messire elfe,

Ah ça, si on s'attendait à croiser des gens ici, si loin de tout... Je dois vous avouer que quand on m'a dit qu'y avait des elfes devant, j'ai vite sorti cette magnifique robe censé repoussé la magie et vérifié que j'avais encore un pur stock de cailloux polis... mais bon, tout se passe au poil dirait-on...

Ah mais j'oublie de me présenter... Gorbad Kaskanferr... Ouais, ce nom doit pas sonner positif dans votre tête, vu que je suis l'inventeur de certains explosifs qu'en ont grillé plus d'un par chez vous mais bon, dans le fond, je pense être quelqu'un d'assez plaisant... Enfin, ma vie vous intéresse peut-être pas, bien qu'elle soit relativement intéressante.

Bref, puisque vous voulez savoir, à la base, on faisait de l'exploration dans le désert quand SoumSoum... Ah oui, SoumSoum, c'est le nain là-bas qui cache un fouet dans sa manche, c'est aussi mon boss parce que vous voyez, on est tout les deux de la GTN...

Enfin... donc, on avait réussi à convaincre un petit groupe de partir de Kazad pour faire de l'exploration au lieu d'aller taper du sauvage. On comptait profiter de l'occasion qu'on avait retrouvé Farfine... Ouais, le nain en tête de convoi là-bas, c'est une célébrité chez nous, très populaire chez les jeunes révolutionnaires et excellent explorateur bien que certains disent qu'il serait le fils caché de Kardrim, notre Gardien des Anciens... Vous saviez qu'il était descendu seul dans Héliké? Donc, on se disait qu'on pourrait jouir de sa présence pour partir à la recherche de nouveaux filons et faut dire, on pensait que le sud n’avait pas trop été exploré... »

Prenant une pose pour englober du regard la longue procession des arpenteurs, il poursuivit…

Gorbad: « Bon, visiblement c'est pas trop le cas...

Donc on longeait la rivière de vapeur quand SoumSoum a aperçu sur l'autre rive, le campement dont tout le monde parle ici. Curieux comme nous sommes... quoi? Vous ne saviez pas que les nains étaient curieux? Bon, d'accord, appelons cela de l'érudition maladive si vous voulez. Bah, on s'est dit qu'on allait venir voir un peu de quoi il s'agit, avec un peu de chance, on est tombé sur les derniers vestiges de l'expédition perdue... mais bon, ça m'a l'air un peu récent comme construction pour être la mythique expédition perdue...

D’ailleurs, z'êtes sûr que vous avez rien trouvé? Montrez voir vos poches un peu pour voir. »

Gorbad fait mine d'inspecter un peu le paquetage de l'elfe pour voir s'il n'y a rien de volumineux ou brillant, avant de reprendre...

Gorbad: « Bref, vu que ça nous semblait une mauvaise idée de vouloir traverser la rivière de vapeur en radeau, on a décidé de faire le tour par les Monts de la Désolation en se servant du travail d'archivage d'un de nos anciens membres, Mzu...

D'ailleurs, me semblait bien que la piste était plus facile d'accès que je ne le pensais...

Ah, au fait, sur le retour, vous pourrez peut-être distinguer aux pieds des monts de la désolation, un autre campement, bien vivant celui-ci, c'est notre relais d'approvisionnement. Si jamais dites que vous venez de ma part et buvez une petite mousse.

Et merci pour votre offre mais je crois que ça ira. On a fait un repère sur l'autre rive pour repérer l'endroit et si le temps a été clément, il devrait encore être visible... et puis, vous savez, on est plutôt endurant alors le désert, hormis quelques soucis pour la pratique des runes, c'est encore assez supportable, surtout quand vous avez été forgeron... Encore dernièrement, j'ai forgé un marteau en adamantium pour le temple d'Héphaïstos à Kazad... Une belle oeuvre, qui a failli me coûter la vie, mais belle pièce tout de même, j'en suis fier. Si à l'occasion, vous passez par là, faites le détour »

Gorbad, pensif quelques instants: « Mmm... Excusez-moi, les nains ont pas du souvent être aussi prolixe en paroles avec vous, être des bois, mais bon, ça fait des semaines qu'on marche et c'est pas tout les jours qu'on peut taper la causette dans le désert. A circonstances exceptionnelles, dialogues exceptionnels... Bon, je pense que j'ai assez abusé de votre temps. J'ai cru comprendre que Morgoth attendait que vous vous rassembliez à l'est. Espérons que notre prochaine altercation soit tout aussi... pacifiste! »

Derrière les paroles bienveillantes du nain se cachait un avertissement: l’elfe ne serait pas le bienvenue parmi eux. Et pourtant, ce dernier ne le comprit pas…

Chapitre Septième – L’Incident

Cela faisait plusieurs jours que les nains avaient croisé le groupe des Arpenteurs des Ombres. L'échange avait été courtois en dépit de la présence d'elfes, mais la réputation de Morgoth suffit à garantir leur sécurité. De plus, les Arpenteurs semblaient quitter la zone, après avoir découvert un campement, ce qui arrangeaient bien les nains qui préféraient avoir les mains libres dans la zone. Cependant, un elfe se ravisa et décida de suivre le groupe d'explorateurs de Kazad, au grand dam de ses derniers. Tentant de la jouer en finesse, les nains tentèrent de faire comprendre qu'ils appréciaient peu sa présence mais devant l'obstination de ce dernier, un certain malaise s'installa. Et ce qui devait arriver arriva...

SoumSoum: « V'la le campement ! Enfin... Je crois que c'est le même... Celui que j'avais vu de l'autre cote de la rivière était beaucoup plus ensable... Peut être que ces elfes l'ont désensablé... J'espère qu'en le faisant ils n'ont pas efface les traces de ceux que nous recherchons... »

Les mots étaient lâchés. Tout de suite, les regards des nains se tournèrent le plus discrètement possible pour voir si l'elfe avait entendu les mots fatidiques mais rien dans son expression ne le trahissait. Les regards se portèrent ensuite sur SoumSoum, noirs ceux-là....

SoumSoum: « Quoi? Bon, ok, j'ai merdé... »

Soudain, des pics de sable durci sortirent du sol et empalèrent le pisteur au niveau des jambes. A quelques distances de l’elfe, l’ancien commandant de la Garde de Pierre s’était accroupi afin de dessiner plusieurs motifs dans le sable et invoquer ainsi la puissance des runes naines.

Durin : « ah ces jeunes, faut tout faire à leur place »

Farfine : « Bon ben tant qu'on y est..»

Avec une rapidité déconcertante, le nain pénétra la garde de Dace qui ne comprenait toujours pas ce qu’il lui arrivait. D’un mouvement circulaire, la légende agrippa sa hache runique et frappa avec le plat de la lame la main directrice du noble, la rendant provisoirement inutilisable au combat. Pivotant à nouveau, il passa de l’autre côté de la garde de l’elfe et entailla d’un coup précis le bras de ce dernier. L’elfe fut finalement mit au sol par une pierre qui lui lança SoumSoum. Un filet de sang voila le regard de Dace qui porta une main douloureuse sur son front pour arrêter l’hémorragie.

SoumSoum : « Oups... Cette pierre m'a échappée pendant mon numéro de jonglage... Je pensais détendre l’atmosphère… Une chance que je ne jonglais pas avec des grenades... Comme quoi un accident est vite arrive... »

Hébété, il portait un regard nouveau sur ses nains a priori amicaux. Gorbad s'avança ensuite vers lui, cherchant un objet dans sa besace... sans doute de quoi l'achever avec un bon coup de pierre, mais l'ancien roi des nains sortit une fiole étiquetée « Tord-boyaux des profondeurs »

Gorbad : « Tiens, ça devrait te permettre de désinfecter tes blessures. Le désert n’est pas tendre avec les plaies ».

C’était à n’y rien comprendre, pour une parole, les nains soufflaient le froid et le chaud.

Gorbad, poursuivant : « Désolé petit, on aurait préféré que ça se passe autrement tu sais mais là, on va pas pouvoir continuer notre coopération. J’espère que le message aura été assez clair cette fois. C’est pas qu’on a pas confiance en toi… mmm… en fait, si, c’est exactement parce qu’on a pas confiance en toi. Morgoth tu vois, ça aurait encore pu passer, mais un membre des Sentinelles qu’on ne connaît pas, c’est un peu trop demandé à notre patience légendaire. Alors maintenant, ce qui se passe ici ne regarde que les nains et uniquement eux. Comme je te l’ai dit par le passé, je crois que tes amis t’attendent… »

Chapitre Huitième – Fouille

Maintenant que les nains avaient les mains libres dans la zone, ils allaient pouvoir fouiller les lieux, en espérant avoir plus de succès que les arpenteurs d’Olympia. A première vue, la tâche serait ardue. Effectivement, l’endroit avait piteuse allure et aucun signe de vie n’était visible. S’avançant le premier, Farfine pénétra dans les restes du campement.

Farfine : « Bon, nous y voila et sans elfe pour regarder par dessus nos épaule... ce qui est pas bien dur. Fouillez moi le désert, je m'occupe du campement pour le moment, il a déjà l'air plein de sale traces et je veux pas que vous rajoutiez les vôtres. Vous pourrez y faire un tour plus tard si vous voulez. »

N’ayant aucune raison de douter des bonnes intentions de la légende, le groupe se dispersa pour couvrir un maximum les environs. Le campement, lui, était battu par le vent du désert. Les cinq tentes basses et allongés étaient disposées en cercle et au milieu quelque pierre a moitié sous le sable témoignait probablement d’un feu. Farfine se retourna pour vérifier que les autres nains étaient bien partis inspecter le désert et c’était bien le cas, pas une barbe à l’horizon, que des dunes et des affleurements rocheux. Il pénétra ensuite dans le campement à pas mesurés, même les traces du récents passage des Arpenteurs d’Olympia furent rapidement nettoyées par le souffle du désert. L’explorateur se retrouva au milieu du camp, les pieds entre les quelques pierres surnageant du sable. Il se mit à tourner sur lui-même les yeux plissés, passant son regard sur chaque tente.

Farfine : « Où es tu petit petit… »

Il s’arrêta enfin à son deuxième passage sur la quatrième tente, légèrement avancée, dos à la direction générale des vents, les cordes vaguement mieux tendues que celle des autres. D’un pas décidé le nain s’engouffra dans la tente après avoir rapidement ouvert les battant.
Elle était vide, à l’exception d’une vague couchette qui pouvait s’interposer entre le sable et le dormeur. Sûr que les elfes et leurs amis n’avaient pas put trouver grand-chose… et puis, il n’avait pas la même mentalité… Farfine poussa la couchette dans un coin avec le pied, et s’empara de la petite pelle pliante qui était accrochée à son paquetage.

Farfine : « Allez, on creuse ! »

En quelques minutes il finit par obtenir un bruit de choc métallique. Un effort supplémentaire plus tard, il extrayait du sable un coffre de taille modeste entièrement métallique mais d’une légèreté inattendu. Il semblait avoir été fait d’une seule pièce et sa surface était entièrement lisse à l’exception d’une rune gardienne légèrement gravée. La fermeture était assurée par un simple cadenas de la même facture que le coffre, le motif de la rune gardienne répété sur sa face dans un cercle.

Farfine : « Qu’est ce qu’il m’a dit déjà le vieux… »

La légende posa un pouce sur le cercle du cadenas, fermant les yeux quelques instants pour se concentrer puis prononça d’une voix forte la formule durement apprise.

Farfine : « Je t’ouvre de juste droit, ami. Gardien qui jamais ne s’endort. Fils des Anciens, je suis. Montre moi ton trésor.»

Avec un banal cliquètement, le cadenas se déverrouilla. L’explorateur l’ôta délicatement et ouvrit le coffre. Il jeta un rapide coup d’œil à son contenu avec la faible lumière régnant dans la tente puis le referma et remettant soigneusement le cadenas qui cliqueta fébrilement annonçant son verrouillage.

Farfine : « Si ça vous vaut pas une belle place aux côtés de vos ancêtres ça… »

Il ne restait plus qu’à reboucher…

…

Gorbad, criant à l'extérieur du campement: « Sieur Farfine, nous revenons de l'ouest. Comme les Arpenteurs l'ont décrit, il n'y a rien et la rivière de vapeur bloque le passage. Au nord, il semble qu'il n'y ait pas grand chose et les runes n'ont pas l'air de parler. Le sud semble peu accueillant... Ca va de votre côté? »

Farfine bailla largement puis se releva de la couchette, ce petit repos lui avait fait du bien. Il prit son sac à dos, où trônait le coffre solidement attaché et sorti du campement à la rencontre de Gorbad, visiblement les autres n’allait pas non plus tarder à revenir.

Farfine : « Oui ça va… vous pouvez vous reposer ou fouiller le camp si le cœur vous en dit. Je vais inspecter les environs puis nous commencerons le périple du retour, sauf indice inespéré ou information de dernière minute. »

D’un air peur convaincu, Farfine mis son sac sur le dos et partie d’un pas traînant dans les dunes. Gorbad, quant à lui, était dubitatif... Rentrer? Maintenant? Si vite? Krunia semblait d'accord et préparait déjà son paquetage de retour tandis que Farfine s'éloigna vers l'ouest, rejoignant SoumSoum qui revenait de son exploration de l'occident.

Gorbad: « Ola ola compagnons,

Tout ça me semble bien soudain... Le soleil serait-il si brûlant que vous le craigniez? Je sais que cela fait des mois que nous sommes partis mais est-ce là une manière digne et naine de conclure une affaire? Avons-nous plus de réponses qu'au moment où nous avons découvert le campement de l'autre côté de la rivière de vapeur? Avons-nous fait tout ce que nous pouvions faire ici? Je ne pense pas...

Si nous sommes venus ici à plusieurs, c'est parce que nous formons une équipe. Tout nos talents peuvent être utiles et je pense que, bien que sieur Farfine soit sans doute très compétent en ce domaine, il n'ait pu tout rechercher ou à tout le moins, qu'il nous explique qu'elle a été sa méthode pour qu'il soit si catégorique.

Nous avons avec nous deux des meilleurs maîtres de runes de Kazad A Gorog. Ne peuvent-ils pas en invoquer aux ancêtres et tirer les runes divinatoires à la recherche d'un indice? Et puis, Farfine l'a dit quand nous avons quitté les Arpenteurs d'Olympia, ils n'ont sans doute pas rechercher correctement, parce qu'ils ne savaient pas que le campement était celui de nains... Quelles sont les particularités de notre peuple? Nous sommes un peuple qui aimons les sous-sols. »

Gorbad, avisant Farfine: « A quelques exceptions prêts...

Et nous sommes un peuple qui aimons consigné les choses... pour nous souvenir et que l'ont ne nous oublie pas... Avons-nous trouvé un journal? Non, il ne me semble pas... et je doute que Kardrim se soit entouré d'apprentis à ce point incompétents pour ne pas cacher leur mémoire, même en présence du danger. Si les réponses ne sont pas sur terre, les réponses le sont sous terre! »

Gorbad repartit chercher ses compagnons pour les ramener tous au campement et il fit bien car Krunia était déjà partie, prête à passer complètement à la trappe cette expédition dans le désert. Elle n'y avait aucun réel intérêt personnel et faisait partie de cette expédition plus comme une voyageuse qu'un membre capital. Elle était tout de même passée dans le campement, en coup de vent et ne trouva rien à vue d'oeil. Comme pas mal était déjà passé par là, elle ne chercha pas à pousser les recherches plus loin. Le sable aura fait le travail ... A l’appel du mineur, Krunia pressa le pas, il devait avoir quelque chose d'important à dire, ou à montrer ... Et si Gorbad avait trouvé quelque chose ? Oui, il fallait décidemment se hâter. Et dire qu'elle avait failli partir dès maintenant ... De son côté, SoumSoum était tout aussi dubitatif que l’ancien roi.

SoumSoum : « Mouais... Rentrer...Bah, bien sûr... »

Le chef de la GTN était parti explorer un peu l'ouest du campement afin de vérifier si les elfes n'avaient pas oublié quelque chose en route. Revenant à peine de son exploration, il constata que Farfine semblait avoir terminé ses recherches. Non seulement il avait terminé ses recherches mais il semblait mettre en doute la capacité des autres personnes de l'expédition a bien avoir exploré les environs. Le voila avec son air innocent a faire mine d'explorer les environs. Si le Gardien des Anciens avait parfois tendance à énerver certaines personnes, il semblerait que ça soit la même chose pour Farfine. SoumSoum sourit. Peut-être que Gorbad avait raison lorsqu'il disait que la légende était le fils caché de Kardrim... Quoi qu'il en soit cette attitude ne pouvait qu'irriter le jeune nain. En effet, ce dernier avait laisse de côté bon nombre de ces affaires pour participer a cette expédition qui commençait a traîner en longueur. Tant de jours de marche pour finalement repartir comme cela... A la suite du discours de son bras droit, Soumsoum approuva les paroles de Gorbad qui avait décidément un certain talent pour les longs discours et le "parler" diplomatique.

SoumSoum : « Gorbad a raison. A moins que vous nous donniez une bonne raison de repartir maintenant, je crois qu'il va nous falloir chercher un peu plus... Comment pouvez vous en quelques heures dire sans hésiter qu'il n'y a rien ici ? »

Farfine exposa ses arguments et il fallait avouer qu'ils étaient emprunts de bon sens mais les autres membres de l'expédition avaient du mal à se résoudre au fatalisme.

Durin: « Grumf... Vous mériteriez un bon lynchage Farfine. S'ils sont morts, où sont leurs dépouilles ? Ils ont du partir quelque part, et sont peut être toujours vivant dans ce cas ! »

Farfine: « Durin, il faut être réaliste, nous sommes arrivés bien tard et le désert n'est pas si vide qu'il en a l'air. Croyez vous qu'ils auraient abandonnés leur campement ainsi juste pour aller ailleurs ? »

Pendant ce temps là, SoumSoum se tenait aux abords du campement en compagnie de Krunia qui se demandait comment ils pourraient procéder à une nouvelle inspection. Le jeune chef de la guilde tenta une approche auprès de la gente maître(sse) des runes.

SoumSoum, sur un ton assuré: « A mon avis on sera plus efficace si on enlevait nos vêtements et qu'on dansait nu autour du campement. Ca marche à ce qu'on m'a dit... T'en penses quoi krunia ? »

Krunia, lucide: « Mm, on va dire que je n'ai rien entendu. Et que ce n'était pas une tentative de voyeurisme de ta part ... Mais j'en prends note quand même. Enfin ... Comme Farfine a déjà fouillé "normalement" ... Je ne sais pas. »

De son côté, Gorbad méditait, observant d'un oeil vide le campement. L'ancien roi avait prévu de passer le campement à la craie pour rechercher des empreintes, de sonder le sol à la recherche d'une écuelle ou d'un journal d'expédition... qui sait? Peut-être cela lèverait une partie du voile de mystères recouvrant cette expédition...

Un an, cela faisait un an que ce campement devait être là, balayé au rythme du vent... Tout était-il perdu? Un sentiment d'impuissance profond pénétra son âme...

Gorbad, à demi-voix: « Je pense que nous devrions brûler tout avant de partir... », se raississant un peu, « Je veux dire... Nous leur devons bien ça, non? Faute de sépulture, une cérémonie décente pour que les Anciens veillent sur eux dans leur repos éternel, je ne sais pas ce que vous en pensez... mais j'ai l'impression que sinon, tout cela aura été vide de sens... »

Avisant du regard chacun de ses compagnons, il remarqua seulement le coffre qui trônait sur le paquetage de Farfine. Il paraissait si évident à présent. L'ancien roi ne put réfréner sa surprise.

Gorbad: « Mais... Farfine... C’est quoi ce coffre? »

Les autres membres de l’expédition réagirent tous très différemment. Durin se montra agressif envers la légende tandis que les autres restaient dans leur stupéfaction, jetant un œil nouveau sur la légende.

Farfine : « Mmm… rien de bien exceptionnel. En plus il est fermé et je ne sais pas comment l’ouvrir… »

Finalement, après quelques jours passés sur place, l’expédition se résolut à partir, laissant le campement en l’état. Après tout, si Gorbad croyait en Héphaïstos et voulait donc les retourner à Hadès en pratiquant le rite du feu, peut-être que les apprentis avaient d’autres croyances… Le campement permettrait de se souvenir que le désert cache de nombreux mystères irrésolus. Moroses à l’exception de Farfine, ils repartirent vers Kazad, un sentiment amer dans la bouche…

[Fin de la Deuxième Partie]

CREDITS

Narration : Gorbad Kaskanferr

D’après l’imagination débordante de :

- Chapitre I : Gorbad Kaskanferr
- Chapitre II : Farfine, Gorbad Kaskanferr, Tyger Naonak
- Chapitre III : Durin Sköldrak, Farfine, Gorbad Kaskanferr, Hellthor, Krunia Sköldrak, Tagazog
- Chapitre IV : Farfine, Gorbad Kaskanferr, Krunia Sköldrak, Soumsoum
- Chapitre V : Farfine, Gorbad Kaskanferr, Hellthor, Krunia Sköldrak, Tagazog
- Chapitre VI : Dace Tanuil, Farfine, Gorbad Kaskanferr, Morgoth, Soumsoum
- Chapitre VII : Dace Tanuil, Durin Sköldrak , Farfine, Gorbad Kaskanferr, SoumSoum
- Chapitre VIII : Farfine, Gorbad Kaskanferr, Krunia Sköldrak, SoumSoum

Troisième Partie - Une nuit chez les nains

Disponible: ici

Quatrième Partie - La Fuite

Chapitre I – Explosion de violence

Par Durin Sköldrak

Durin Sköldrak, regardant sa sœur poursuivre SoumSoum : « Humf... Elle s'est améliorée la petite, il faudra que je pense à ramener deux trois imbéciles comme ça pour ses entraînements à Kazad, ça marche beaucoup mieux. »

L’ancien commandant de la garde de pierre resta là un moment, observant sa soeur invoqué les projectiles enflammés de sa vengeance quand il estima que le moment était opportun pour agir. Il se dirigea nonchalamment vers Farfine, qui était seul.

*Musique glauque et inquiétante*

Durin : « Belle journée pour mourir, hein Farfine ? »

Durin arborait un air sombre.

Farfine, d’un air indifférent : « Si vous voulez Durin... »

Durin : « Je ne sais pas ce qui me retiens de vous faire la peau maintenant que vous ne nous êtes plus utile, un accident est si vite arrivé ici bas... »

Farfine : « Ce sont des menaces Durin ? »

Durin : « C'est juste que le désert peut révéler de nombreuses surprises, comme ces pauvres apprentis, disparus sans laisser de traces. »

Farfine : « Faites attention à ce que vous pourriez faire, le gardien ne serait sûrement pas ravi. »

Durin : « Nous avons déployé tant d'effort pour vous trouver, des vies naines ont été sacrifiées pour vous, et qu'avons nous au final ? Un coffre, et votre mépris total de la vie des apprentis de Kardrim et de tout ceux qui vous entourent, vous n'écoutez personne à part vous mêmes, et je dois avouer que je n'éprouve pas tellement de sympathie pour vous. »

En un éclair, Durin dégaina son bourdon et l'abattit avec force sur la tête de Farfine. Un voile noir obscurcit le champ de vision de la légende.

Chapitre II – Divergence

Par Durin Sköldrak, Farfine, Gorbad Kaskanferr et Tagazog

Gorbad était stupéfait du spectacle qui se déroulait devant ses yeux. Certes, cela faisait depuis bien longtemps que l'ancien commandant avait commencé à voir Farfine d'un autre oeil, un personnage peu désireux d'élucider les mystères laissés par les apprentis ou du moins peu enclin à partager ses idées et même la veille encore, la légende les avait empêché d'examiner le coffre plus en détail, mais est-ce que tout cela valait la peine d'en arriver jusque là?

L'ancien roi analysait les évènements très rapidement. L'altercation avec Krunia avait-elle été l'occasion qu'attendait Durin pour agir alors que les autres membres de l'expédition étaient occupés par d'autres affaires? Toute cette affaire prenait une tournure désagréable, il fallait empêcher cela... avant que la communauté soit déchirée.

Gorbad: « Durin! Tu pourrais un peu nous expliquer ce que tu fais là? C'est quoi cette histoire... Tu comptes tuer des nains toi maintenant? Et devant témoin en plus? Farfine est soumis aux mêmes lois que nous, je te rappelle, et le fratricide est interdit! Alors, même si je n'aime pas moi non plus tout ces mystères, j'aimerais comprendre tes motivations là... »

Durin, prenant un air innocent : « Allons Messire Kaskenferr, tuer est un bien grand mot, je l'aurai juste laisser dans le creux d'une dune, là bas, ou bien par ici », montre du doigt divers endroits autour de lui, « le soleil tape plus dans ce coin là je trouve... Enfin bref il s'en serait sorti vivant, il a l'habitude de voyager et de se débrouiller seul, de plus il aurait pu être allégé, vous voyez ce que je veux dire... »

Durin, constatant que le regard pesant de l’ancien roi ne faiblissait pas : « Puis les mêmes lois que nous, Farfine s'est retiré volontairement de la communauté naine depuis des lustres... »

Durin, face au regard noir toujours aussi insistant de Gorbad : « Allons, comme si vous en aviez pas eu envie... »

C’est à ce moment-là qu’un Tagazog affolé émergea de sa tente. Il venait d’échapper à la vengeance conjuguée de Krunia et SoumSoum mais le spectacle qui s’offrait à lui le stupéfia.

Tagazog : « Bon sang mais vous êtes devenu fous !! »

Le ton d'habitude enjoué et plaisantin du mineur était étonnamment grave et sérieux. Le baroudeur accouru et s'agenouilla auprès de Farfine, soulevant doucement les épaules de ce dernier.

Tagazog : « Le syndrome du désert doit vous avoir complètement ôté votre raison, Durin... Ressaisissez vous, ne voyez vous pas que ce voyage et ses difficultés vous ont faits perdre la tête. »

La légende, sonnée, secoua la tête avant de poser un regard mauvais sur le maître des runes. Repoussant brusquement Tagazog il se releva et cracha par terre sa salive teintée de sang.

Farfine, sur un ton neutre dans lequel perçait une pointe de mépris : « Vous faites une grossière erreur, mais vous avez de la chance, vous ne la payerez pas tout de suite »

Tournant le dos à son agresseur, la légende ramassa d’un geste rapide son paquetage auquel était encore fermement accroché le coffre et courra d’un pas résolu vers le désert.

Durin : « Bon, maintenant que l’autre a filé, on peut rentrer ? »

Gorbad, toujours aussi irrité: « Nan, on ne peut pas rentrer là... Ce qui aurait pu m'aider par contre, c'est que vous attendiez qu'on soit rentré à Kazad et que notre mission soit FINIE pour que vous régliez vos comptes avec la légende. Après tout, cela aurait-il demandé beaucoup à notre prétendue patience LEGENDAIRE? Bon, on se regroupe et on part retrouver Farfine, pas envie d'avoir fait toute cette route pour terminer de cette façon »

Durin, d'un ton sec: « Plutôt crever que de le revoir un jour ! Moi, je rentre à Kazad »

Le maître des runes reprit le chemin vers le nord ouest, sans se soucier de qui le suivait ou non, alors que Farfine était parti vers l'est. Tagazog, de son côté, n'en revenait pas.

Tagazog: « Euh... on fait quoi maintenant? »

Gorbad: « Humf... il est où le boss? »

Tagazog: « Dans la tente... avec Krunia... à chercher avec quelles épices, ils vont nous assaisonner au menu du soir. »

Le nain au bras d'acier regarda dans la direction indiquée par le baroudeur. Au moins, toute cette histoire avait des conséquences positives pour quelqu'un. C'était si rare de voir le boss prendre un peu de plaisir vu toutes les obligations qui lui revenaient, autant le laisser profiter un peu.

Gorbad, esquissant un bref sourire: « Bon, toi tu restes ici et tu le préviens de la situation une fois qu'ils ont... fini... de décider... Moi, j'y vais, si je laisse le désert effacé les traces, on aura l'air fin. »

La légende n’avait que peu d’avance. L'ancien roi commença à suivre la piste laissée par Farfine. Dans cette partie du désert, aucun moyen de rester discret pour un nain et pourtant... après quelques lieues, elles se faisaient plus rares, plus discrètes moins précises comme si les lieux eux-mêmes masquaient la fuite de la légende. Bientôt, Gorbad ne put se servir que de ses déductions et de sa longue-vue pour tenter de repérer Farfine.

Gorbad, ruminant: « Tu parles d'une histoire, j'étais pas loin quand je disais qu'on ramènerait que du sable de cette histoire »

Soudain, une forme noire apparue dans le lointain, Farfine? En tout cas, l'ancien roi commença à sprinter pour la rattraper, engageant ses dernières forces runiques dans la course.

Gorbad: « Farfine! Farfiiiiiiiiiiiiiine! Attendez-moiiiiii... Vous me devez toujours une histoiiiiiiiiiire... »

La légende entendit cet appel et s'immobilisa un instant avisant le mineur, visiblement seul.

Chapitre III – Vers la Forteresse des Sables

Par Dakon, Farfine, Gorbad Kaskanferr, Grimbar, Hordak Grhöm, Tagazog

Farfine resta ainsi un moment, semblant réfléchir. Alors que Gorbad allait le rejoindre, il reprit sa route sans un mot, à foulée allongée. L'explorateur n'avait pas l'air de vouloir perdre le mineur mais ne ferait visiblement aucun effort pour lui faciliter la tâche.

L’ancien roi continuait à remonter la piste de Farfine qui parvenait néanmoins toujours à s'échapper, laissant son poursuivant à l'arrière. Les traces remontaient vers le nord-est et les terres sigdilites. Le désert de Yacoov quitté, la légende semblait avoir croisé la route de deux sauvages réputés chez les nains, Ishalawanda et Shub, deux meurtriers aguerris, en témoigne des carreaux d’arbalète planté non loin d’eux. Dolf, l’un des plus grands maîtres d’arme de Sigdil, se tenait là, l’épée à la main. Voulant aider ses alliés, Gorbad plongea sa main dans son sac à caillou et envoya plusieurs projectiles pour chasser les sauvages.

Gorbad, après avoir lancé quelques caillasses (pensées) : « Hé merde… J’ai cru comprendre que depuis notre départ, on avait un traité avec les poilus… Il vaut ici ? Faudrait peut-être que je corrige ça »

Il chercha dans sa besace quelques fioles de soin qu’il comptait offrir aux deux sauvages, en compensation de son attaque instinctive. Néanmoins, le temps de relever la tête, les deux poilus avaient disparu.

Gorbad : « Bon bein, tant pis »

Il continua sa route et les premiers rebelles apparurent à leur tour. Le nain les salua, retrouvant des visages familiers, ainsi que de nouvelles têtes. Apparemment, ils n'étaient pas surpris de voir des nains dans la région et pour cause, loin vers l'ouest des membres de la Garde de Pierre apparaissaient.

Gorbad songea: « Kardrim... »

Ce qui lui rappela le pourquoi de sa venue et l'urgence de rattraper Farfine. Apparemment, ce dernier avait été aperçu plus tôt et Gorbad eut juste le temps de le voir pénétrer dans la forteresse des sables. Cherchant du regard une autre personne, il la trouva finalement toute proche... Dakon, le chef des rebelles, un ami qui lui avait offert de nombreux plans de l'architecture de la ville, se trouvait non loin. Ce dernier le repéra à son tour et le salua...

Dakon: « Salutations messire nain, qu'est-ce qui vous amène ? »

Gorbad: « Excusez-moi de pénétrer sur vos terres comme ça, sir Dakon, je vois que la guerre est à vos portes mais c'est pour une toute autre raison que je suis présent. Farfine et moi, ainsi que d'autres nains étions en expédition pour le compte du Gardien des Anciens mais au retour, il y a eu une... malheureuse altercation et notre groupe a du se scinder. Je cherche donc le nain dénommé Farfine, une légende de notre peuple, et je pense qu'il a trouvé refuge dans votre cité. J'aimerai que nous puissions terminer notre mission paisiblement afin que je puisse m'occuper de choses plus sérieuses. »

Le nain caressa de sa main sa hache runique, pointant du doigt les incrustations de cristaux de mana d'un air explicite.

Gorbad, poursuivant: « Est-ce que vous pouvez me confirmer la présence de Farfine dans votre cité? Et si oui, puis-je y pénétrer? »

Sigdil n'avait jamais attirée autant de monde ces derniers temps et cela faisait longtemps que les rebelles n'avaient pas eu la visite de leur alliés. Cette visite n'avait pourtant pas l'air d'être spontanée mais plutôt un enchaînement de péripéties... Dakon entendit bien la demande de Gorbad mais restait perplexe.

Dakon : « Je vous confirme effectivement la présence de ce nain en nos murs mais il ne semble pas disposé à vous voir… »

Le régent sigdilite croisa les bras.

Dakon, reprenant : « Pourrais-je connaître la raison exacte de cette altercation avant de vous voir offert l’accès à nos ruelles ? Vous comprendrez que je ne peux pas prendre le risque que vos retrouvailles ne se transforment en pugilat… »

L’ancien roi écouta les paroles de Dakon sans perdre sa contenance.

Gorbad: « Bien, je suppose que je peux vous parler de l'affaire un peu plus longuement, après tout nous nous connaissons depuis longtemps à présent...

En fait, notre mission devait parcourir le désert de Yacoov à la recherche d'informations d'ordre privée pour les nains dont je n'entrerais pas plus dans les détails. Au cours de cette aventure, un différent s'est créé dans notre groupe. En effet, les méthodes de Farfine, peu coopératif et solitaire, ont déplu fortement à l'ancien commandant de la Garde de Pierre, Durin Sköldrak, que vous avez sans doute rencontré par le passé. Lors du voyage de retour, exaspéré contre cette attitude et agissant de sa propre initiative, Durin a tenté de mettre les choses au clair avec Farfine en utilisant la manière forte. La légende, malgré le soutien de la majorité de notre expédition, a préféré s'enfuir dans le désert tandis que Durin est reparti vers nos terres. Bien que je désapprouve aussi la réaction de fuite de Farfine que je qualifierais d'irresponsable, mon sens du devoir ne peut m'empêcher d'aller au bout de ma mission, ce qui signifie retrouver ensemble le Gardien des Anciens pour lui faire notre rapport. Les nains n'abandonnent pas les leur, c'est du moins ce que j'aime à penser.

Kardrim ne devrait sans doute pas tarder à arriver et j'aimerais que cette histoire se termine pour le mieux. Je suis prêt, si vous m'y autoriser à rentrer dans votre cité sous vos conditions, escorté ou non. Je gage sur mon honneur qu'aucun mal ne sera fait à Farfine de mon fait. Je veux pour preuve de ma sincérité ma présentation immédiate devant vous alors que j'aurais pu profiter des préparatifs de guerre pour m'introduire discrètement dans votre forteresse. Maintenant, la décision vous revient... »

Dakon mena sa main droite sur son menton et se mis à tapoter ses lèvres avec son index. Il prit enfin la parole.

Dakon : « Sachez mon cher Gorbad que l’on ne se faufile nullement dans l’enceinte de Sigdil en toute discrétion et qu’il m’aurait été regrettable d’entendre de mes archers qu’ils ont du ouvrir le feu sur un intrus bien qu’allié…

Enfin bref, quoiqu’il en soit, je vous laisse l’accès à Sigdil mais à vous seul tout du moins le temps que vous tiriez cette affaire au clair. J’espère simplement que vous saurez vous entendre, nous avons un rassemblement d’elfes non loin de nos frontières et devons nous préparer au pire…

J’espère donc que vous serez aptes à nous prêter main forte le cas échéant… »

Gorbad remercia Dakon pour sa décision. Entretemps, les premiers guerriers de la Garde de Pierre était arrivé dans les environs et le mineur fut empli de joie. Même s'il avait marché durant des semaines et des mois en compagnie de nains, cela lui réchauffait le coeur de voir des visages familiers, comme si cela était le signe que tout allait bientôt se finir et qu'il reverrait Kazad prochainement.

Grimbar, surpris: « Gorbad ? Que fais-tu là ? »

Gorbad: « Bonjour l'ami, il est bon de revoir des nains. Au fait, Kardrim est-il dans les environs? »

Ce fut un autre membre de la Garde de Pierre qui répondit.

Hordak Grhöm: « Kardrim est juste un poil au nord-ouest, Gorbad »

Gorbad: « Parfait, pouvez-vous le prévenir que nous sommes dans les environs avec Farfine et qu'il est temps que nous discutions, je vous prie »

Le nain acquiesça et partit relayer l'information. Le mineur avait encore quelques formalités à régler. Ainsi, Gorbad fit route pour la forteresse des sables...

Le dénouement était proche.

. . . . .
Quelque part entre Kazad A Gorog et Sigdil

Kardrim froissa la lettre et la jeta dans le feu. Sigdil, tout finirait donc la bas. Si ce n’étais déjà finit. Le message signé de la main de Farfine était court et ne lui apportait aucune information importante. Farfine lui signalait tout juste qu'il venait d'arriver à Sigdil et lui demandait de le rejoindre ou de lui donner un autre point de rendez vous.
Une chose était évidente, aucun apprenti n’avait été retrouvé…

HRP : Il nous abat un boulot colossal quand même ce cher Gorbad ! Encore merci à toi pour tout ça ! /HRP

Chapitre IV - Dispute

Gorbad et Farfine s’était retrouvé sur la place centrale de Sigdil. L’arrivée de la Garde de Pierre les laissait tout deux dans l’expectative d’une rencontre future avec le Gardien des anciens et le dénouement de cette longue expédition.

Gorbad : « Kardrim ne devrait plus tarder. »

Farfine : « Je comptais l'attendre ici. »

En effet, les deux nains n’eurent pas à attendre longtemps avant de voir paraître la silhouette reconnaissable du maître des runes. Ce dernier ralentit le pas en les apercevant pour se laisser le temps d’observer les deux expéditionnaires. Il avait reçu un message de l’ancien roi des nains deux jours plus tôt, l’invitant à rejoindre la cité rebelle mais n’apportait pas beaucoup plus de précisions que la missive de Farfine reçue peu avant. Le Gardien des Anciens était resté dubitatif en comparant les deux courriers, avant de se faire une idée de la situation. Visiblement, l’expédition n’était pas restée soudée jusqu’à son terme. Certes, il s’était douté que la légende risquait de ne pas supporter le contact forcé avec ses compagnons de voyage mais que s’était-il réellement passé ?

Un sentiment de méfiance semblait régner dans l’air. Kardrim esquissa un semblant de sourire en se plantant devant les deux nains avant de les saluer plus par convenance que par envie. Sans, d’ailleurs, leur laisser le temps de répondre, il s’adressa à la jeune légende…

Kardrim : « Ah Farfine, nous avons des choses à nous dire »

Gorbad, enjoué à l’idée d’enfin apporter un épilogue moins terne à cette histoire : « Oui, nous allons pouvoir commencer »

Cependant, le Gardien des Anciens eut un léger geste de mise à l’écart envers le mineur, tout en amenant Farfine près de soi. Visiblement, Gorbad ne représentait aucun intérêt pour lui à l’heure actuelle.

Kardrim : « Hum, plus tard Gorbad, je dois d'abord m'entretenir avec Farfine. »

L’ancien roi fut outré de cette manœuvre qu’il ne comprenait que trop bien. Le mettre de côté maintenant signifiait recevoir de vagues réponses plus tard et cela, il ne pouvait le permettre…

Gorbad, sur un ton sec : « Je crois que ce qui est dit à Farfine peut être dit devant ma personne. »

Kardrim, vague : « Ce qui est dit à Farfine peut-être mais pas forcément ce que lui a à dire », prenant une moue désapprobatrice, « Et ne m'agacez pas ce n'est pas le moment. »

Gorbad, sentant le feu d’Héphaïstos monté en lui : « Je reformule... Je serais présent que cela vous plaise ou non...Je n'ai pas fait ce chemin pour être écarté maintenant. Allons, Farfine nous attend... »

La légende observait d’ailleurs les deux nains, sans mots dire. Un léger tapotement du pied trahissait cependant sa nervosité. La Gardien des Anciens, les sourcils froncés, visiblement lui aussi courroucé, s’apprêtait à répondre quand Farfine le coupa, désavouant Gorbad.

Farfine : « Farfine ne vous attend pas, Gorbad, et n'a rien à vous dire de plus que ce qu'il vous a déjà expliqué. Vous tenez tous à que cette histoire finisse encore plus mal ? »

Gorbad, ferme : « Si je suis ici, c'est justement parce que vous m'avez attendu et je ne vois pas en quoi ma présence changera le cours des choses. Il ne faut pas demander de l'aide si on veut ne pas avoir à rendre des comptes »

Farfine ne sut quoi répondre, avant que le Gardien des Anciens ne viennent à son secours.

Kardrim : « Si l'on doit rendre des comptes alors ce n'est plus de l'aide. Je n'ais pas l'habitude de tout monnayer comme vous autres des guildes. »

Gorbad, n'en démordant pas : « Quand des nains vous apportent leur soutien pendant plusieurs saisons et que vous voulez les écarter à la fin... Cela n'est qu'une question de respect au final!»

Kardrim : « Vous n'êtes écarté de rien qui vous concerne. J'ai demandé du soutien pour tenter de ramener mes apprentis. Sur ce point, si vous avez des question à poser à Farfine, faites le, après je le verrais seul à seul pour son rapport »

Gorbad, crachant au sol: « Pouah, comme si c'était lui qui avait les réponses que nous nous posons, je vous en prie Gardien, ne me prenez pas pour un elfe! »

Kardrim : « Et bien s'il n'a aucune réponse supplémentaire à vous apporter, je ne vois pas où est votre problème. Pourquoi ne pourrait-il pas me faire son rapport seul ? »

Gorbad : « Et pourquoi ne pourrais-je pas y assister? »

Kardrim : « Parce que je n'en ais pas envie et que je ne veux aucune interférence avec ce que Farfine me dira. Ca ne nous empêchera pas d'en discuter ultérieurement si vous le voulez, mais je suis libre de vivre sans vous non ? »

Gorbad : « J'ai demandé à assister, pas à participer... Je ne demande qu'à être présent Si vous ne voulez pas d'interférence, je serais telle la roche, silencieuse »

Kardrim, soupirant : « Vous vous conduisez stupidement Gorbad. De toute façon vous n'allez pas nous suivre indéfiniment et je m'entretiendrais avec Farfine seul sur les sujets qui ne concernent que moi tôt ou tard. Votre présence ne donnera de lui qu'un banal récit d’aventure »

Gorbad : « Je suis peiné d'apprendre qu'il y a des choses à cacher et que nous ne sommes pas dignes de vos secrets »

Kardrim : « Versez vous une larme quand la GTN agit en secret ? Je ne crois pas. Nous avons chacun nos domaines et une partie du mieux ne regarde que moi, et éventuellement le Roi. »

Gorbad : « Quand on veut agir en secret, on évite de demander le soutien de nains, surtout parmi les plus influents de notre société »

Kardrim : « Simple point de vue… Mais comme cela n'a plus rien à voir avec le fait ou non que vous jouiez les chaperons, je suppose que cette histoire et close et que je peux vous dire à plus tard dans la taverne. »

Gorbad : « Je ne pense pas que vous ayez répondu à mes exigences »

Kardrim : « Seul les Ancêtres et le Roi peuvent exiger quelque chose de moi. Avez-vous fini de m'entraver, oui ou non ? »

Gorbad : « Et bien c'est en la mémoire de vos apprentis que je réclame des réponses »

Farfine, las : « Vous me ferez chercher quand vous en aurez finit... »

Kardrim : « Des réponses à quoi ? Vous n'avez aucune question ! Et votre manière de traiter ma fonction et votre manque de respect ne serves sûrement pas leur mémoire. »

Gorbad : « Pas plus que vous qui ne vous êtes même pas souciés de nous demander de leur nouvelle. Vous voulez des questions, très bien... que renferme le coffre que nous avons trouvé? »

Kardrim : « S’ils ne sont pas avec Farfine, c'est qu'ils sont morts. Nul besoin qu’on me l'annonce et Farfine m'a contacté brièvement en arrivant en ville. Quand au coffre, je le saurais peut-être quand j'aurais pu parler avec Farfine… »

Gorbad : « Hé bein, je ne vois toujours pas pourquoi ma présence, si vous avez une once de respect pour notre travail, dérangerait »

Kardrim : « Mes affaires ne vous regarde pas et tout ce qu'il peut y avoir dans ce coffre, ce sont mes affaires. Si cela éclaire sur la disparition des gamins, je vous en ferais part. En attendant, s’ils y ont mis quelque chose, c'est bien pour que cela reste secret et sûrement pas pour que je le déballe sous votre nez. »

Gorbad, avec un geste de dépit : « Je vous remercie donc du respect que vous nous témoigniez! Vous avancez votre intérêt personnel au détriment de la résolution d'une affaire qui nous concerne tous... hé bien soit, puisque les valeurs communautaires de notre peuple ne semblent pas vous contraindre... »

Kardrim : « Mon intérêt personnel ? Je ne parle pas de mon intérêt, je parle des affaires du Gardien des Anciens. Vous savez cette personne qui, après l'apprentissage le plus difficile et le plus sélectif qui existe au sein de notre peuple, dévoue son existence à la cause commune et au maintien de notre civilisation et cette affaire concerne le Gardien des Anciens avant tout autre. Je vous ais demandé de l'aide pour sauver des vies et peut-être éviter un drame plus grand mais cela ne vous donne pas un droit de regard sur mes activités. Quant à savoir si quoi que ce soit qui ne vous concerne pas permettrait de "résoudre" cette affaire, ce n'est qu'une spéculation et tant que vous me retiendrez, nous n'en saurons sûrement pas plus. »

Gorbad : « Non, cette affaire concerne le peuple nain dans son ensemble… Rappelez vous que nous étions là pour éviter qu’une crise interne ne secoue notre communauté et vous êtes effectivement entrain de la succiter en vous attirant la méfiance de certains de vos plus fervents partisans. Mais allez, je vous en prie, jouer au Gardien des Secrets avec votre filston et sonner la cloche quand vous aurez besoin d’aide… »

Gorbad tourna le dos pour partir à grande enjambée vers l’auberge du dragon vert où il avait déposé son paquetage. Les sigdilites présents n’avaient pas très bien compris ce qu’il se passait, les nains ayant parlé dans leur dialecte des montagnes mais ils savaient qu’en cet instant, il ne valait mieux pas se trouver sur la route du mineur.

Kardrim, en regardant s’éloigner Gorbad : « Mes vrais partisans sont à même de comprendre que pour autant il n'en devienne pas mes égaux sur certain point. »

Le Gardien des Anciens, l'air las, tourna lui aussi les talons.

Le soir même

Farfine entra dans la petite chambre et posa son barda contre le mur. En face assis derrière un bureau trop grand pour lui, le Gardien des Anciens l’attendait. L’explorateur pris une chaise, et lorsqu’il fut assis l’autre leva les yeux de ses papiers pour le fixer.

-« Cela faisait bien longtemps Farfine. »
L’intéressé sourit :
-« C’est ce que la plupart des gens disent.
- Sûrement oui… n’avez-vous donc trouvé aucune trace d’eux ?
- D’eux même non, je serais bien incapable de vous dire comment ils ont disparu, il y a bien des manières de finir sa vie dans ce désert, et sûrement encore plus quand l’on y est envoyé par vous. »
Kardrim jeta un regard noir.
-« Je ne les ais pas envoyé mourir.
-« Ce n’est pas ce que je voulais dire… bref, j’ai toutefois trouver ce dont vous m’aviez parlé… »
Le Gardien jeta un coup d’œil sur le paquetage de l’explorateur, au dessus du sac à dos se dessinait la forme d’un coffre qui avait été recouvert d’une toile cirée et fermement attaché.
Sans rien ajouter Farfine se leva et défit les attaches, avant d’apporter le coffre toujours couvert et de le poser sur la table.
-« L’avez-vous ouvert ?
-Oui …… il y avait une sorte de bâton… métallique. »
Tandis que Farfine grimaçais en prononçant se mot un léger sourire joua sur les lèvres de Kardrim.
-« Votre peine est elle déjà passée Gardien ? »
-« Ne fait pas le malin avec moi Farfine. J’ai eu bien du temps pour regretter, m’attrister et m’en vouloir. Je suis content qu’ils soient aller aussi loin, c’était peut être trop, mais aucun d’entre nous ne peux inverser le cours du temps, alors laisse moi me réjouir du peu que tout cela nous aura apporté. Maintenant allons trouver l’autre grincheux de la Guilde des Travailleur. En le faisant boire un bon coup je devrais pouvoir vous écouter raconter votre voyage sans qu’il ne me casse les pieds.



(Note: mini ajout au chapitre III plus haut au passage)