Prologue


~ Chapitre Premier ~

De longues mèches châtain couraient sur les épaules d'Héra et venaient chatouiller la table sculptée de marbre blanc qu'elle observait sous toutes les coutures, se penchant puis se relevant, raide et furibonde, pour aller en inspecter un autre endroit.
Une table étrange que seul un Dieu avait pu façonner. Le dessus était une représentation en relief des terres connues d'Olympia. Mais il suffisait qu'on s'en approche et que l'on regarde plus attentivement, pour que des détails, des couleurs, des sons, des mouvements soient perceptibles et gagnent en netteté.
D'un battements de cils, Héra aimait à faire apparaître l'image de ce qu'elle venait de trouver, forme translucide qui monopolisait son attention. Qu'un murmure vienne à ses oreilles, qu'un nom soit prononcé trop vite, que le sourire d'une femme lui fasse penser à une provocation contre son règne, et déjà les griffes de la Déesse imprimaient sur les silhouettes illusoires des marques auxquelles elle pourrait un jour insuffler une douleur bien réelle.
Ainsi Héra occupait-elle de longues heures en une traque ininterrompue ponctuée d'une succession de figures aériennes aux allures souvent trop sublimes à son goût.

A quelques pas de la table, allongé sur une banquette recouverte de toisons d'agneaux aux bouclettes immaculées, Zeus n'accordait au manège de sa divine épouse qu'un intérêt des plus superficiels. La tête appuyée sur l'accoudoir moelleux, il s'amusait à happer des grains de raisin blond qu'il lançait à un rythme régulier, pour les croquer et en savourer le jus délicat et sucré. L'abondance de la grappe était à la mesure du temps que Zeus voudrait bien attribuer à ce jeu. Rien ne pressait que son bon plaisir. Ainsi en avait-il toujours été.

- Mmhhh ??

Héra perçut un bref éclat du coin de l'œil. Immédiatement son regard se vrilla au bosquet qui un instant à peine avait brillé d'une singulière lueur. Elle était déjà en train d'étudier l'endroit, pliée en deux sur la table telle un renard qui s'apprête à débusquer une perdrix cachée dans un fourré.
Un sous-bois caillouteux où s'écoulait un ru agité. Rien de plus ordinaire comme paysage pour la Forêt des Cendres. Néanmoins, celle qui avait tout l'air d'une paysanne olympienne dénotait sensiblement parmi les chênes et cette sorte de déchirure qui se refermait lentement dans l'air derrière elle…

- Etrange…

Héra tourna la tête vers Zeus et le considéra. La seconde suivante elle se mordait les lèvres tandis que son mari la regardait, interrogatif.

- Oui ma biquette ?

Héra leva les yeux au plafond. Elle regrettait déjà son étonnement, la question muette que Zeus n'avait pas manqué d'entendre. Avait-elle besoin de lui faire remarquer cet incident somme toute négligeable ?

- Non rien ô Zeus…

Mais trop tard, il était déjà là, les bras passés autour de sa taille, le menton posé sur son épaule à examiner la fine silhouette qui se frayait un passage parmi la végétation.

- Qu'est-ce là ?
- Une simple vagabonde.
- Olympienne ?
- On dirait…
- Hum….
- Peu importe.

Héra se dégagea pour contourner la table. Mais sa fuite ne suffit pas. C'était au tour de Zeus d'étudier ce curieux phénomène. La déesse lui lança un regard si noir qu'il aurait figé le sang d'Hadès lui-même. Mais cela était bien maigre pour remettre Zeus sur les sentiers de l'Olympe… Quant à le faire frémir, les moyens étaient tous autres, et elle en connaissait un nombre conséquent. Elle s'approcha de lui en minaudant, passa ses bras aussi doux que la soie autour du bassin de Zeus et lui chuchota quelques mots à l'oreille.
Le Dieu des Dieux lui répondit avec un sourire éblouissant, la souleva dans ses bras athlétiques et l'entraîna derechef sur la banquette.
Bien plus tard, il se sentit obligé à quelques ablutions et prit congé de son épouse, ou du moins ce fut ce qu'il lui dit.

~ Chapitre II ~

Il n'y avait pas de chemin en vue pour traverser cette forêt dense et fraîche.
Minuit pensa une seconde à monter en haut d'un arbre pour essayer d'apercevoir une issue à ce labyrinthe vert mais son instinct lui disait que c'était inutile. Perchée sur ces cimes vacillantes, elle ne serait pas plus avancée, sans compter le risque non négligeable de se rompre le cou.
Elle prit donc sa besace en bandoulière et son mal en patience pour suivre le ru. Tout ruisseau rejoint une rivière, aussi espérait-elle que l'espace se dégagerait bientôt.
La marche s'avéra finalement moins difficile que prévu et passé le terrain rocailleux, l'humus meuble du sous-bois émettait à peine un léger bruissement sous ses pas. Minuit laissa alors son esprit vagabonder parmi les énergies magiques qu'elle devrait modeler en cas de besoin. Bien sûr tous les mondes étaient différents, la mana avait à chaque fois une particularité à laquelle la magicienne devait s'habituer. Mais rien n'était insurmontable et la plupart du temps l'adaptation ne prenait que quelques jours, quelques semaines tout au plus. Ici comme ailleurs, elle ne tarderait pas à maîtriser complètement son art.

Au gré de ses pensées, elle arriva aux abords d'un petit lac. Des berges à découvert qui s'enfonçaient progressivement dans l'eau, une petite clairière bien ensoleillée sur la gauche qui l'invitait à une pause. Elle bifurqua donc et… s'arrêta net.
A moins de vingt pas, un homme était en train de sortir de l'eau, entièrement nu.
Elle resta immobile alors qu'il la dévisageait en souriant à moitié, moqueur, et qu'il allait passer une courte tunique blanche.

Mes hommages, gente demoiselle…

Il inclina la tête pour la saluer.
Minuit lui retourna un petit sourire crispé et prit le temps de l'observer. L'être en face d'elle n'était que contraste. La barbe et les traits d'un sage, un regard à la malice presque paillarde, une voix grave d'homme mûr bizarrement assortie à un corps d'une jeunesse et d'une musculature impressionnante…
Mais une chose était certaine, cet "homme" n'en était pas un. L'aura qui émanait de lui et engloutissait la clairière ne pouvait prétendre le contraire.

- Ravie de vous renc…

Il était déjà là juste devant elle, lui saisissant la main. A ses côtés la détaillant de haut en bas, derrière elle faisant d'une pichenette tomber le manteau de ses épaules. Ses questions s'enchaînèrent à un rythme effréné.

- Ce joli minois aurait-il un nom ?
- Min…
- De quelle ville êtes-vous donc ?
- Je ne suis p…
- Pas Olympienne, n'est-ce pas ?
- No...

Sa tresse fut déliée en un tour de main pour cascader dans son dos.

- Votre chevelure embaume les huiles rares et une pointe d'iode…
- Mais… !!

Elle se retourna pour faire cesser l'inspection qui devenait plus qu'inconvenante mais Zeus n'en eut cure et l'enlaça avec un sourire.

- Lâchez-moi !
- Tant de fougue ! Ce serait sacrilège !
- Rhaaa…

Minuit lui jeta un regard meurtrier. A l'instant suivant un éclair s'abattait juste derrière elle, projetant quelques mottes de terre par-ci par-là. Elle sursauta et son émoi la jeta un peu plus dans les bras de Zeus.

- Est-ce à ce sort funeste que vous me destiniez ?
- Je n'en demandais pas t…
- Alors me voilà rassuré !
- J'en suis cert…
- Si vous me disiez ce qui vous amène ?
- Un ami à moi est…
- Est-ce important ?
- Ass…
- Diantre vous m'accorderez bien quelques instants en votre compagnie ?
- Pas si je peux l'év…
- Allons ne faites pas votre timide, je suis plutôt bel homme non ?

Minuit toussota dans l'espoir que le flot de questions s'interrompe. Il était vrai qu'un charisme hors du commun se dégageait lui. Et bien malgré elle, Minuit ne pouvait nier une attirance qui ne faisait que croître.

- Vous ne répondez plus ? Haha c'est que j'ai raison !

La femme resta les lèvres closes, attendant que l'individu prenne ses distances.

- Bien ! A votre convenance !

Il la lâcha et recula un peu.

- Après tout nous pouvons parler affaire avant et fêter nos accords par la suite, cela ne me dérange… Aucunement !

Il croisa les bras sur son torse musculeux avec un grand sourire.
Minuit inspira profondément pour ne pas exploser de rage et lui faire payer son impudence sur le champ.

- …Quelles affaires ?

Elle sentit l'aura de Zeus se transformer légèrement. Sa silhouette aussi semblait acquérir plus de maturité et de force, si c'était possible. Laissant son humeur badine, il en venait à quelque chose de puissant et dangereux.

- Bien… J'attends votre proposition.

Elle leva sur lui un regard posé, une façon de lui signifier qu'elle avait compris que le petit jeu était fini. Elle sentait en lui ce qu'elle ne voudrait jamais posséder même pour tout l'or des univers. La faculté d'une intransigeance sans limite, l'inhumanité que la plupart des Dieux considéraient comme leur liberté d'action ultime. Une cruauté innocente qui pouvait lui permettre de broyer n'importe quoi ou n'importe qui par simple caprice. Un désir démesuré qui pouvait lui faire retourner ciel et terre d'un simple claquement de doigts.

- Mmmhh… Y aurait-il donc un soupçon d'intelligence derrière ces yeux dans lesquels bien des mortels ont dû vouloir se noyer ?

Il la contourna lentement, l'étudiant cette fois avec attention.

- Il y a des visites de courtoisie dont je me méfie… Vous comprenez, "chacun chez soi et les braves seront bien gardés", ce genre de choses…

Elle hocha la tête.

- D'un autre côté… Comment résister au plaisir de rendre service à une si ravissante… Humaine ?

Minuit ne répondit rien. Il était maintenant dans son dos, ses mains posées sur ses hanches, continuant à lui parler à l'oreille.

- Alors… Je vous laisse chercher votre ami. Cela m'amusera. Vous voir parcourir des lieues le cœur alarmé pour lui… Cet obscur mélange de crainte et d'espoir, c'est bien cela que vous éprouvez, vous qui avez été mortelle ?

Minuit ferma les yeux.

- Vous voyez ! J'aime apprendre, observer… Et rire.

Il resserra sa prise sur elle, un bras autour de sa taille et l'autre très près du cou.

- Et je ne veux pas vous voir utiliser vos petits tours personnels, ce serait trop facile. Vous vous débrouillerez autrement, n'est-ce pas ?
- S'il est en danger, je n'hésit…
- Ne me faites pas répéter, nous perdons du temps…

L'aura de Zeus se densifia et s'enroula autour d'eux. Un murmure agité s'éleva tout autour de la clairière. Minuit rouvrit les yeux et fixa la lisière de la forêt. Les nuages dans le ciel prirent de la vitesse et la luminosité changea rapidement.

- Qu'est-ce qu…
- Voulez-vous continuer à négocier ou un simple "Oui ô Grand Zeus" fera l'affaire ?

Elle aperçut soudain la course d'un astre qui disparut derrière les frondaisons avant qu'un autre apparaisse et soit dévoré par la forêt. Puis il fit sombre et tout recommença. L'alternance devient si rapide que le paysage fut noyé d'un clair-obscur griseâtre et dérangeant. Les buissons poussaient, le niveau du lac montait, le chant des oiseaux devint une unique note qui se prolongeait à l'infini… Seuls les deux êtres enlacés semblaient épargnés par le phénomène…

- Noooon !!

Elle agrippa les bras de Zeus et tenta de le faire lâcher prise, mais il résista facilement. Minuit se concentra alors et sa propre aura s'opposa à celle du Dieu des Dieux… Elle n'était pas de celles qui cèdent au chantage, elle n'était pas venue sur Olympia pour quémander et elle ne laisserait personne l'humilier. Elle jetait toutes ses forces pour contrer l'enchantement de Zeus et finit par regagner du terrain. Un instant sa colère lui fit perdre de vue ce pourquoi elle était vraiment là… Le couple avait presque rejoint le cours normal du temps.
Zeus raffermit son étreinte malgré les ongles de la femme qui lui égratignaient les bras.

- Es-tu sûre de vouloir t'opposer à moi ?

Sa voix était un souffle brûlant sur sa nuque. La confrontation avait fait monter d'un cran l'attirance qu'elle éprouvait déjà. Cela devenait presque douloureux de rester concentrée alors qu'il aurait été si simple de…

- Mid…

Elle devait ravaler sa fierté. Pour le retrouver. Perdre cette bataille… Peu importait après tout… Elle lâcha prise. Le temps se remit à filer alors que des larmes montaient à ses yeux et leur donnaient l'éclat d'une émeraude.

- Pas de petits tours… Je resterai… insignifiante, si vous le voulez ainsi, Zeus…

L'enchantement cessa. Combien de jours avaient déjà été gaspillés ? Des mois peut-être… L'accablement se peignit sur le visage de la femme tandis que Zeus s'écartait d'elle.

- Bien ! Alors voilà une bonne chose de faite ! Si nous passions aux divertissements ? Et sortons-nous de cet endroit humide !

Au battement de cœur suivant ils étaient dans une oasis perdue au milieu d'un désert.

- Ca suffit… Vous avez eu ce que vous vouliez…
- Ah ? Pas tout à fait il me semble !

Elle leva sur lui un regard amer et prit une longue inspiration.

- Ne faites pas de moi votre ennemie, Dieu des Dieux… d'Olympia.

Zeus la toisa un moment puis sourit.

Alors je vous laisse ! Profitez bien de cet endroit sublime !

Il disparut tandis que sa voix résonnait encore dans la chaleur toride.

- Et si vous vous sentez trop seule… !!

Excellent! très bon très bon, ca se lit tout seul et ca ressemble bien au Zeus que j'avais en tête... et et par la même à Minuit aussi! ^^ merci, je ne sais pas si il y aura une suite, sans doute que oui, je vais surveiller ca avec attention. Ca montre bien à tout le monde que nul besoin de sang pour faire quelque chose de bien!



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By Minuit : Mici
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~ Chapitre III ~

Ainsi donc l'endroit sublime se résumait-il à quelques mares d'eau verdâtre bordées de palmiers serrés et de quelques arbres agrumes. Heureusement l'étendue totale était suffisante pour couper la chaleur du désert qui arrivait malgré tout par vagues capricieuses, au gré des vents.

Minuit serra les poings de dépit. Que Zeus l'ait abandonnée là après qu'elle l'avait repoussé ne la surprenait pas. Mais elle était furieuse tout de même. Il avait dû faire en sorte de l'emmener le plus loin possible de Midnight, dans un coin perdu où nul ne passerait jamais !
Que croyait-il ? Qu'elle allait le supplier de revenir ? Lui demander son aide ? Qu'elle ne pourrait pas parvenir à ses fins sans lui ?
Elle chassa d'un coup de pied une sorte de petit crabe qui s'aventurait un peu trop près d'elle et entreprit de faire le tour de l'oasis.
Elle remarqua vite des vestiges de campements. Des couches surélevées avaient été aménagées, des rondins en guise de pieds à une surface couverte de larges palmes, sans doute pour éviter les agressions nocturnes de toutes les bestioles qui pouvaient bien rôder dès la fraîcheur revenue... Un cercle de pierres à moitié noyé sous le sable et des reliquats de bois coupé. Minuit soupira.

Parfait…

Elle chercha des palmes en meilleur état et remplaça une paillasse. Après avoir dégager le foyer, elle y entassa des feuilles sèches et des petites bûches en prévision de la nuit qui ne tarderait pas à venir. Profitant d'une eau plus claire au coin d'une des mares, elle en remplit deux écuelles qu'elle laisserait décanter jusqu'au matin, ce serait plus prudent…

Ces menues activités lui avaient fait oublier sa situation. Mais quand elle s'assit sur la couche pour en tester la résistance et qu'elle regarda autour d'elle d'un œil morne, un sentiment de frustration en profita pour se nicher durablement sur son estomac.
Elle prit une fine couverture pliée dans sa besace et la laissa en oreiller pour s'allonger. De longues minutes passèrent avant qu'elle ne se détende et qu'elle ne puisse voir plus loin que les palmes qui s'agitaient doucement au dessus d'elle. Leur mouvement hypnotique et le murmure des feuilles étaient pourtant une agréable berceuse.
Remonter les courants de l'Onde et isoler dans un écheveau complexe et nouveau pour elle la seule identité qu'elle cherchait lui prit un temps infini et toute son énergie.
Midnight était toujours là et en bonne santé pour le peu qu'elle avait perçu…
Alors qu'elle restait hébétée de lassitude, une question unique vint cependant la tarauder.
Elle avait vu le temps filer sous ses yeux, la végétation se modifier sensiblement. Des semaines au moins avaient passé en un clin d'œil alors que Zeus les retenaient dans cette gangue hors du temps… Midnight aurait eu le temps de rentrer chez eux pour la retrouver, la rassurer... Alors... Pourquoi était-il resté ici ?...

Les étoiles commençaient leur course et elle les devinait à travers les branchages. Il faisait froid maintenant. Se redressant, elle défit la couverture et la passa sur ses épaules.
Elle fit quelques tentatives pour allumer le feu en canalisant le peu de mana qu'elle avait réussi à capter et ce n'est que lorsqu'elle allait renoncer, une migraine lancinante lui vrillant les tempes, qu'une flammèche minuscule vint lécher les feuilles mortes. Elle se recoucha alors, roulée en boule, les yeux fixés sur les flammes qui ne parviendraient pas à lui réchauffer le cœur.

Il y eut au matin ce murmure parmi les branches, alors que les premiers rayons d'un soleil affadissaient le rougeoiement des braises et la tiraient d'un mauvais sommeil.

Ne m'oublie pas…

Elle se frotta les yeux et cherchait d'où venait cette voix au timbre grave et chaud.

Mid ?...

Elle se redressa tandis que la voix reprit un peu plus haut.
Je suis prêt à vous apporter tout le réconfort dont vous aurez besoin si loin de chez vous, belle humaine...

Elle fronça les sourcils en reconnaissant la voix. Le nœud d'anxiété dans son ventre se resserra un peu plus tandis que le murmure s'éteignait.

Ainsi filèrent plusieurs jours. Minuit avait nourri l'espoir que des voyageurs passeraient bientôt comme en attestaient les restes des campements qui étaient plutôt nombreux et pas si anciens que cela.
Elle profita des nuits pour dresser une carte sommaire des constellations et de leurs mouvements, de quoi s'orienter quand elle devrait reprendre la route.
A chaque aurore, un nouveau murmure l'enveloppait alors qu'elle errait aux limites de la conscience. Elle finit malgré ses craintes par l'attendre comme une caresse rassurante, un chuchotement qui rompait sa solitude et lui faisait rejoindre en douceur le monde des vivants.

Pourtant un matin tout resta silencieux. Rien ne fut perceptible que le craquement habituel des palmes dans la brise tiède, le frottement de quelque carapace sur le sable, des "flop" dans les mares aux allures putrides, comme si l'on pouvait croire un seul instant qu'elles contiennent des poissons… Minuit attendit de longues minutes, allongée sur sa couche…
Elle finit par enrager d'être là à guetter cette voix. Un subtil mélange de colère contre sa propre bêtise, de déception d'être délaissée, d'inquiétude pour sa quête à venir… En quelles proportions tout cela tournait-il dans sa tête ? Minuit préférait encore l'ignorer.

Je suis jaloux je veux faire des chros aussi bien ^^
Bravo

( Merci à Zeus pour sa participation )


~ Chapitre IV ~

Minuit avait fait quelques réserves de nourriture en fin de journée, en particulier de ces petits crabes qu'elle avait cuits en les arrosant du jus d'une sorte d'énorme citron, surtout pour en retirer cet arrière-goût de vase peu fameux.
Elle empaquetait la chair décortiquée dans de larges feuilles propres avant de les ranger dans sa besace. Ces provisions lui épargneraient deux ou trois jours de viande fumée et de fruits séchés qu'elle avait emmenés. Elle espérait seulement que cela suffise jusqu'à ce qu'elle trouve une nouvelle pitance, mais dans tous les cas, elle se mettrait en route pour le nord, la direction qui lui semblait la plus logique, avant le lever des soleils.

C'est alors que, sans un bruit, les arbres plièrent, se couchèrent dangereusement. Minuit relevait à peine la tête lorsqu'un souffle cataclysmique et cette fois tonitruant la projeta comme un fétu de paille. Par réflexe, elle opposa ses forces mentales. Sans protection aucune, la violence du souffle l'aurait désarticulée contre le premier arbre venu. Mais ce vent n'était que ce qui accompagnait plus formidable encore. Un faisceau d'éclairs balaya une dizaine de palmiers, ne laissant que des troncs fumants et la silhouette d'un homme qui avançait vers le feu de camp, un large sourire fendant une barbe soigneusement brossée.

Je vous ai manqué !

Minuit se relevait péniblement, une épaule meurtrie et ses genoux écorchés. Zeus la regarda s'épousseter, goguenard, les mains cachées derrière son dos.

C'est bien de rester sur ses gardes ! Sait-on ce qui peut rôder dans les environs !?

Minuit maugréa.

Je ne vous le fais pas dire…

Il s'approcha d'une allure souple tout en la fixant d'un regard innocent.

Je vous ai amené du bois !

Il jeta une bûchette, résultat de l'hécatombe précédente, sur les braises qui reprirent instantanément. Minuit lui adressa un regard torve.

Vous auriez préféré des fleurs ?

Son autre main exhiba… Du vide.

Alors nous verrons cela plus tard.

Il haussa rapidement les sourcils, pour signifier un avenir qui lui semblait des plus… conviviaux.
Ses deux mains étaient enfin libres, donc disponibles et déjà attirées vers la taille délicate de l'humaine.
La partie promettait d'être intéressante, et Zeus avait pris soin, en bon joueur mais mauvais perdant qu'il était, de choisir les meilleures cartes.


Le Roi.

Puissant, charismatique. On doit le craindre autant que désirer approcher son rayonnement.
Un air suffisant, un port assuré, quelque humour qui le rende accessible.
Une main qui prend sans hésitation, mais qui sait aussi se montrer généreuse et tendre... Parfois.
Une courte toge blanche ouverte sur un torse à la plastique parfaite. Bientôt des doigts délicats brûleront de le parcourir et d'en disposer à leur guise.


La Dame.

Celle que l'on doit rendre unique. Celle qui doit penser même un court instant que le monde tourne désormais autour d'elle.
Raffinée avec quelques fragilités mais pas trop, que le jeu reste vif et surprenant.
Un caractère déterminé qu'il sera si satisfaisant d'amener à épouser ses idées. Et s'il faut pour cela tricher un peu, qu'importe ! Elle ferait sans doute la même chose.


Le Cavalier.

Que diriez-vous que je vous fasse découvrir d'autres endroits ?
Ce n'est pas dans mes priorités.
Connaître ce monde n'est pas une perte de temps, vous allez y passer peut-être plusieurs saisons, non?
Aussi peu que possible, je crois que nous sommes tous les deux d'accord sur ce point…
Cela ne me poserait aucun problème que vous restiez un peu, tant que vous n'avez pas d'intentions belliqueuses.
Je ne souhaite que retrouver mon...
Oui oui. C'est bien ce qui me fait conclure que vous n'avez pas l'intention de me nuire, alors pourquoi pas découvrir un peu ce monde? Et ramener des souvenirs?
Parce que... Je ne vais pas avoir le temps de me balader et de le chercher...
Allons, vous êtes au milieu de nulle part et vous vous apprêtiez à dormir, vous n'êtes pas à quelques heures près je crois.
C'est... Un fait.

Une longue cape passée sur ses épaules pour qu'elle n'ait pas froid, un nuage consistant formé sous leurs pieds mais curieusement juste trop étroit pour qu'ils puissent garder leur distance. Un bras protecteur qui l'enlace et un murmure apaisant pour s'envoler vers ce que nul mortel n'a jamais vu…

Il la laissa admirer tout son saoul la rivière pourpre qui serpentait loin en bas dans la nuit tombante, tandis que d'une main lui massant la nuque, il dissipa une énergie bienfaitrice dans le corps de l'humaine. Les écorchures disparurent sans même qu'elle y pense, toute à cette soudaine sérénité qui l'envahit.
Il attira son attention d'un baiser sur la main.

Il… Il vaudrait mieux que je rentre me reposer.
Des Nains vont arriver, ne voulez-vous pas meilleure compagnie ?
C'est que nos conversations prennent un tour trop…


Le Valet.

Le nuage reprit sa course vers les Cieux. Tout avait été préparé avec goût et minutie. Les meubles de brume denses aussi doux que la soie, le sol cotonneux dont s'échappait des volutes pâles à chaque pas. Un assortiment de petits gâteaux aux saveurs épicées, des liqueurs dont quelques nectars devaient n'être réservés qu'aux seuls Dieux. Il n'était rien qui puisse heurter l'œil ou évoquer une sensation désagréable. Zeus tendit une coupe à Minuit.


La partie pouvait commencer.


A la plus fascinante humaine que j'ai pu rencontrer.
Peut-être suis-je la seule ?
Peut-être pas.

Il lui adressa un clin d'œil et l'invita à croiser leurs verres.

A notre rencontre alors.

Elle en sentit les arômes envoûtants avant d'en boire une gorgée.

Vous devez profiter de manière éhontée de la gourmandise des femmes…
C'est peut être ce qui me plait tant chez elles.
Leur gourmandise ou leur reconnaissance ?
Beaucoup des deux.

A peine finissaient-ils de picorer quelques mets que la main de Zeus était déjà sur la nuque de l'humaine et l'attirait doucement vers son visage.

Restez cette nuit et j'aurais pour vous demain une proposition qui devrait vous arranger sur bien des points.
Je ne peux pas.
Où serait le mal ? Le temps passe vite en bonne compagnie.
J'ai d'autres engagements…

Il la serra de plus près de longues secondes, son souffle chaud caressant son cou et venant de façon sensible vers ses lèvres. Il s'imposait à elle, à la conquête de ses joues, de ses épaules… Elle posa une main contre le torse de Zeus pour le repousser, mais il était trop tard. Le désir ardent qui était né en elle ne pouvait donner de force à son geste. Il la souleva pour l'entraîner sur la couche. Ses rares paroles s'élevaient en un murmure captivant.

Laisse aller ce feu qui te dévore…

Leurs vêtements ne furent plus qu'un souvenir. L'esprit de Minuit errait dans un état proche d'une ivresse intense, tout son corps réclamant les caresses dont il avait été privé durant trop longtemps. Une infime partie de sa conscience restait néanmoins en alerte, à l'instar d'une décharge d'adrénaline qui combat la peur ou la douleur. Une pensée récurrente que le danger était bien là, qu'elle pouvait passer sur les faiblesses de son corps, mais qu'elle ne devrait y laisser ni son âme ni son coeur.

Cela peut durer toute l'éternité si tu le souhaites.
Je n'ai pas l'éternité…
Donne libre cours à notre amour !
Non ce n'est pas…

Zeus avait profité des ébats qui devenaient de plus en plus intimes pour s'infiltrer dans l'esprit de Minuit et défaire une à une ses barrières mentales. Pudeur, inquiétudes, tensions, tout cela se perdit dans un brouillard lointain qui ne gênerait plus personne. La voix de la femme s'éteignit en un soupir. Les caresses reprirent en un jeu de tentation où ne pas céder ne faisait qu'accroître leurs envies.

Qu'est-ce que ce n'est pas ?
De l'amour...
Comment peux-tu en être si sure ?
C'est...
Délicieux ?

Zeus la fixa avec un sourire coquin. Minuit se mordit les lèvres.

On voudrait que ça ne s'arrête jamais n'est-ce pas. Tu n'as pas à avoir honte de tes sentiments, ils sont si purs et magnifiques ...
Purs ?
As-tu le moindre doute ? Si ce n'est pas le cas, viens chercher ce que tu veux.
Il n'y a pas d'anges sur votre monde... Rien ne peut être pur... Et je ne suis pas votre Amour.

Elle céda la première en s'emparant de Zeus et lui laissa le loisir de l'admirer qui s'abandonnait enfin à lui.

Hrp : Quand on lit le début, on se dit "ça ne peut pas être mieux"... pis la suite prouve que si

Ouhaou ! J'adore! Je trouve que ces chroniques se lisent très facilement, l'écriture est fluide et le suspens est là pour nous donner envie de lire la suite.

Félicitations Minuit! Enfin si les félicitations d'une chroniqueuse bien loin de t'égaler représentent quelque chose pour toi...

La suite !

Une suite??

Hrp// *a enfin fini*

Ce qui est bien, c'est qu'on trouve ça très long et quand on a fini, on en veut encore .

Je trouve le prologue très interessant d'un point de vue histoire antérieure de Minuit. ça me comble bien des lacunes... (J'ai pu en savoir plus sur ce fameux Venom ^^).

Minuit te laisse pas faire par ce missant dieu !!

*se reprend*

Vivement la suite.


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On s'en fout de Venom il est moche !

By Minuit :
Alca, t'as le droit de critiquer mon PaBô que si tu signes tes édits
Kyrion > Le prologue c'était fait pour et mici

Ba le fait que je critique est une signature en lui même nan ?

hrp// Ah oui c'est excellent ! Mais je dis pas parfait car si la suite est encore mieux je saurais plus quoi dire ! Bravo ! On en redemande !

HRP/ Au risque de paraître redondant, j'dirai que c'est vachement joli. Seul problème, le mot "Zeus". 'l'est méchant le monsieur, il embête les 'moiselles ./HRP


Edit by Zeus : Et ça pose problème?

~ Epilogue ~

Le jeu s'était prolongé longtemps, Zeus en amant possessif et généreux, Minuit en prisonnière consentante.
Il aurait voulu l'entendre l'appeler "mon amour", que son âme soit à l'image de son corps, qu'elle devienne sienne. Mais l'humaine, alors même qu'elle savourait chaque instant de leur étreinte en un plaisir intense, lui refusait cet ultime contentement.
Une obstination qu'il finit par lui laisser avec une touche de galanterie, une impasse sur ses propres attentes, mais qui esquissait un nouveau défi. Combien de temps une femme, même têtue, lui refuserait-elle son cœur alors que son corps lui appartenait déjà ?

Une aube crue dans la blancheur éthérée vint tirer Minuit d'un court sommeil. A l'instar des doigts de Zeus, les rayons du premier soleil jouaient doucement avec sa chevelure pour y accrocher des éclats embrasés.
Elle balbutia quelque chose à propos de vêtements mais Zeus éluda la question et lui offrit une coupe de jus de fruits. Elle l'accepta après avoir rabattu pudiquement quelques volutes de brume autour d'elle, ses longs cheveux dissimulant le reste. Zeus la regardait faire, un petit sourire amusé accroché aux lèvres.

Tout serait plus simple avec un peu de magie…

La femme, les lèvres pincées, se retint de répliquer.

Je peux vous faciliter la tâche en échange d'un petit service.
A quel propos ?
A propos de magie de vêtements et d'une facilité pour voyager sur Olympia, mais je préfère attendre un peu pour en parler, nous avons le temps.
J'aimerais que mon ami ne soit pas un vieillard avant que je le rejoigne... Ou autant que je parte sur le champ, ma quête ici est vaine.
Allons ! Ce n'est pas une ou deux journées passées avec moi qui joueront contre vous, mais plutôt l'acceptation ou le refus de ce que je vous proposerai ensuite…
Si vous remettez déjà en cause notre accord d'il y a quelques jours, qui me dit que vous ne changerez pas encore d'avis dans deux aubes ?
Hum… Vous avez raison.

Zeus approcha ses lèvres de celles de Minuit tout en s'apprêtant à se relever. Mais la femme resta de marbre, ou du moins en fit-elle mine.

Vous semblez m'en vouloir, je ne suis pas sûr que vous soyez prête pour ma proposition... Je vais vous ramener dans votre désert, vous demanderez de l'aide aux nains...
J'aime que des ententes soient tenues. C'est un reliquat de faiblesse humaine je suppose. Je ne vous tiens pas rigueur pour ce que nous avons fait, c'était un choix, un peu forcé au départ certes mais auquel j'ai finalement consenti avec beaucoup de... plaisir.

Ses joues prirent quelques couleurs alors que Zeus profitait de son émoi pour lui voler un baiser avant de se lever. Il fit quelques pas, ajusta sur lui une toge blanche et rapprocha du lit un buste de bois planté sur une tige métallique, portoir fort simple qui contrastait avec la magnifique tunique qu'il présentait.
Il répondit à l'interrogation muette de la femme qui effleurait le tissu délicat.

Je l'ai faite apprêter pendant que vous dormiez. Est-elle à votre goût ?

Minuit admira la coupe du bustier lié d'un ruban pourpre, que l'on retrouvait aussi à la taille pour venir dissimuler la longue fente sur le côté à mi-cuisse. Des éclairs brodés en fils de métaux précieux désignaient clairement l'appartenance de la robe au culte de Zeus.

Une tunique de…
Prêtresse.

Elle haussa les sourcils, perplexe, alors que Zeus lui tendait un écrin.

Pour compléter la parure.

Des boucles d'oreilles, un bracelet d'entrelacs que l'on plaçait haut sur le bras et un autre en chaînette délicate entouraient la pièce maîtresse de l'ensemble : un diadème d'or et d'argent où une émeraude parfaite était sertie.
Minuit était loin d'être novice en joaillerie et elle apprécia l'ouvrage à sa juste valeur, y décelant en même temps l'aura de Zeus, ténue mais bien présente.

C'est somptueux.
J'ai hâte de vous voir parée de tout cela.
En quelles sortes d'occasions vais-je avoir l'honneur de porter ces merveilles ?
La robe est un gage de ma bonne foi, cela vous ouvrira certaines portes. Mais soyez prudente, si je suis craint sur Olympia, cela ne veut pas dire que vous serez appréciée partout… Cependant j'ai cru comprendre que vous saviez vous défendre ?

Il lui sourit, moqueur, avant de poursuivre.

Le reste et un dernier petit cadeau seront conditionnés par un geste de votre part envers moi.

Zeus prit la robe et la présenta à Minuit. L'humaine se débrouilla tant bien que mal pour emporter suffisamment de brume de la couche afin qu'elle ne se dissipe qu'une fois qu'elle serait habillée. Zeus s'amusa à la fixer d'un regard jubilatoire qui ne fit que la rendre plus maladroite.
Le vêtement passé, alors qu'il levait le diadème pour le pose sur sa tête, Minuit retint son bras.

Pourriez-vous m'expliquer, avant ?
Vous mettrez longtemps avant de maîtriser la magie des mortels d'Olympia. Elle est complexe, de nombreuses lois la régissent. Si vous devenez ma prêtresse, je vous laisserai utiliser mes propres arcanes. Nous avons les mêmes affinités, il vous sera aisé de les manipuler. Une infime partie de mes pouvoirs, le temps d'acquérir le reste…

L'idée faisait son chemin dans l'esprit de Minuit. Mais en même temps qu'elle y voyait un intérêt plus que flagrant pour l'aboutissement de sa quête, elle en évaluait la hauteur de la contrepartie…

Soyez-moi fidèle et vous deviendrez très puissante.

Elle fronça les sourcils.

Le temps vous est compté, n'est-ce pas ? Alors pourquoi hésitez-vous ?
Qu'est-ce que vous attendez exactement de moi, Zeus ?
Que vous me rendiez hommage et que vous affirmiez que vous êtes une fidèle à mon temple. Vous pouvez aussi donner la liste de mes innombrables qualités à l'occasion, cela ne me dérangera pas.

Il lui adressa un clin d'œil qui finit de la désarçonner.

Bien… Mais si je m'aperçois que nos vues divergent, je ne poursuivrai pas. Il est des choses sur lesquelles on ne doit mentir.

Elle prit sur elle pour garder son regard droit dans celui de Zeus.

Cela vous parait-il acceptable ?
Tout à fait.

Zeus avait répondu si vite et de façon si légère que Minuit se demanda brusquement si elle n'avait pas oublié un détail. Les Dieux savent à quel point il faut se montrer pointilleux sur les termes des contrats…
Et le diadème orna sa chevelure. Minuit inspira doucement, comme si un poids avait soudain quitté sa poitrine.

Le diadème a des vertus apaisantes, vous semblez trop tendue, ce n'est pas bon pour vous.
Les affaires de "principes" sont importantes pour moi. Ou du moins... La plupart du temps…
Je comprends, mais entre nous, vous pouvez les laisser de coté, personne n'en saura rien.
Je le sais. Et ça peut être suffisant.

Elle baissa les yeux, alors qu'elle exprimait la culpabilité qu'elle ressentait depuis leur toute première rencontre, dans cette forêt lointaine.

Allons, j'espère vous avoir montré que je tenais mes engagements, allant même au delà quand cela en vaut la peine.
Je redoutais que vous ne le fassiez pas. Et j'avoue avoir été impressionnée. Par le soin que vous apportez à les proposer également…

Zeus l'enlaça et posa une main sur le cœur de Minuit.

On dirait qu'il ne m'est finalement pas aussi insensible que ça.
Il doit bien avoir une once de sincérité dans toutes vos démonstrations. C'est ce que je préfère croire...

Zeus la serra plus près et ses lèvres s'emparèrent de sa bouche en un baiser intense. D'un geste, il releva la chevelure de l'humaine et la lia par quelques fils d'or, hormis quelques mèches qu'il laissa ruisseler sur son buste. Puis il la souleva par la taille et la plaça devant une psyché, lui derrière elle, croisant leurs regards à travers le miroir. A son oreille, il chuchota :

Si j'affirme vous trouver rayonnante et terriblement attirante, soutiendrez-vous que je mens ?

Minuit se reconnut à peine dans l'image que lui renvoyait la psyché. Quelque chose d'indéfinissable qui l'avait transformée. Sans doute un effet du charme, qui lui donnait cette assurance et cette confiance en elle… Elle ne put que fermer les yeux pour échapper à un nouveau flot de sensations qui tentait de l'engloutir.
Zeus déposa un baiser sur sa nuque avant de la relâcher.

Je vous ramène…Il faut que je tienne mes engagements. A l'Est se trouve une ville rebelle. Voyez-vous un inconvénient à ce que je vous y accompagne ?

Ils furent de retour dans l'oasis. La chaleur torride du désert fit un contraste douloureux avec la fraîcheur des nuées immaculées. Minuit récupéra ses maigres affaires que l'arrivée fracassante de Zeus avait disséminées un peu partout parmi les arbres.

Et ils se mirent en route vers Sigdil, la Cité des Sables, qui s'érigeait aux confins des terres civilisées.

Des brigands ?
Des utopistes…

Hrp: Super là franchement il n'y a pas de mots, on a tellement envie de lire la suite qu'on rate quelque bribe de phrase. Un seul petit mot me dérange, le dernier...

HRP//
Bravo pour la chronique! C'est rare de voir une aussi bonne histoire... On veut la suite!!

Ah oui, en passant, moi non plus je sais pas ce que le mot "utopistes" veut dire.
//HRP


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By Minuit : Après un épilogue, il n'y a plus rien normalement ;]
Thunziel a dit que le mot le dérangeait parce qu'il le trouve inapproprié aux habitants de Sigdil, pas qu'il ne le comprenait pas.
Pour la signification => Petit Larousse

Merci à tous pour vos commentaires ;]

Clap Clap Clap

C'est drole,mais tout à coup,je suis dégouter par la nulité de ma chronique... C'est injuste!

Y aura surement une suite, sur un autre thread, vous inquietez pas

HRP
Métaphores, images, techniques d'écriture, style direct mais gracieux.
Histoire rondement menée, rebondissementslogiques, arrière plan détaillé, prologue que j'ai pris du plaisir à relire...
Des personnages... intéressants. Le contraste entre Minuit et Zeus et logique, et cela me ferait presque regretter de ne pas être divin.
Le tout pour un résultat concluant, percutant, qui marque et qui est très très haut dessus de ce que l'on rencontre habituellement.

Chapeau bas Minuit, je tire ma révérence.

HRP://Après avoir lutté contre ma flemme (^^), et que tous les joueurs à qui j'ai parlé m'eurent dit que c'était une excellente chronique, je me suis décidé à la lire en entier ! Et bien, je fus surpris de voir qu'en fait elle se lisait très facilement ! Elle est très bien écrite et on ressent bien les émotions des personnages en la lisant.

Si seulement mon elfe avait autant de charme que Zeus ! ^^

S'il existait un nombre de point de charisme et qu'il en a trop, je suis preneur !

Encore Bravo Dame Minuit !

Vivement la suite ! ://HRP

//HRP : Un grand bravo Dame Minuit, je viens de lire tout ça juste après avoir posté la première partie de ma première chronique... Et je me dis que je tiens pas du tout la comparaison... J'ai besoin de progresser encore un peu. Encore bravo, c'est très fluide, agréable à l'esprit et tout plein d'autres choses pour lesquelles je trouve pas les mots. Mais une question... Pourquoi y en a qui ont du talent ? C'est pas juste . :HRP//