Legends of Olympia : La Litanie du Passé - Les premiers bois du faon
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Les premiers bois du faon
Topic visité 303 fois
Dernière réponse le 22/04/2007 à 15:53

elfe Par Naolith Kanya  le 31/03/2007 à 17:36

Chapitre I: Quand une fleur fane, un fruit éclot.


"Vivre la naissance d'un enfant est notre chance la plus accessible de saisir le sens du mot miracle."


Tournoyant au gré du vent dans une danse endiablée, les feuilles de la saison des vents coloraient le ciel de myriades de couleurs chaleureuses sous le regard attentif d'un Hélios radieux. Ce matin s'annonçait comme différent des autres. Après une semaine de pluie, tout l'espace c'était soudainement gorgé d'une douce lumière avertissant tout Olympia de l'instabilité saisonnière. L'humidité avait tempéré la chaleur du jour, effaçant la précédente saison brûlante en humectant la terre que l'ardeur du soleil avait desséchée.

Dans cette fraicheur chaleureuse, le village de Kalimna se réveillait doucement, reprenant timidement son activité habituelle sous les premières lueurs d'Hélios. Mais ce jour discordait des autres.

Le chaman du Clan du Cerf traversa Kalimna à une allure rapide, surprenant les honnêtes travailleurs qui n'avaient pas connaissance des récents évènements. Il stoppa sa course devant une modeste chaumière et frappa plusieurs fois sur la massive porte de chêne, guettant une réponse. Il n'eut pas à attendre longtemps, la porte s'ouvrant subitement sur un elfe quelque peu troublé.

- Entrez, je vous prie.

Le chaman pénétra calmement dans la maisonnée, étudiant la situation. Plusieurs elfes étaient déjà présents, certains attendaient simplement la suite des évènements pendant que d'autres étaient afférées à diverses tâches. Un elfe blond broyait quelques herbes médicinales dans un bol de terre cuite sous les regards attentifs d’une elfe plus âgée affichant une mine inquiète. Près du lit, la sage-femme distribuait de précieux conseils que son interlocutrice écouta attentivement malgré sa douleur grandissante.

- A la prochaine douleur, je veux que tu pousses, dit-elle.

Hylméria hocha doucement de la tête pendant que son mari reprenait sa place à ses côtés, serrant sa main pour l'encourager. L'elfe prit une grande inspiration et poussa de toutes ses forces, la sage-femme l'aidant du mieux qu'elle pouvait. Une eau tiède se répandit sur la couche.

- Bien, encore une fois.

Une autre contraction saisit l'elfe et elle poussa à nouveau. La tête de l'enfant était maintenant visible. Inspirant profondément, Hylméria poussa une dernière fois.

- Le voilà !

La sage-femme recueillit le nourrisson dans ses mains en souriant à la nouvelle mère. L'elfe lui sourit faiblement en retour et laissa tomber lourdement sa tête sur la couche. Elle était exténuée, l’enfant se faisait attendre depuis plusieurs heures.

Le nourrisson hoqueta et émit quelques petits cris pendant que ses poumons se gorgeaient progressivement d'air. La sage-femme coupa le cordon ombilical qui reliait la mère et l'enfant, puis lava sommairement son ventre avant de s'occuper de l’enfant.

- Dace, apporte le remède pour Hylméria, s'il te plait.

Le jeune elfe rajouta l'eau chaude aux herbes broyées et s'approcha de la nouvelle mère, tendant le résultat de son travail. Le saisissant de ses mains tremblantes, Hylmeria but une partie du contenu avant de soudainement renverser le bol dans un cri de détresse. La sage-femme se retourna vivement, l'incompréhension se marquant sur son visage. Une nouvelle contraction se présenta arrachant un nouveau cri à la mère qui avait déjà perdu bien trop de sang.

- Des jumeaux ? Je n'ose pas le croire ! S’étonna la sage-femme.

Donnant précipitamment l'enfant à la personne la plus proche, elle se pencha sur la femme enceinte qui suait à grosses gouttes sous l'effort. Elles échangèrent un regard paniqué et la mère comprit son sort. Résignée, elle se remit à pousser de toutes ses forces. La douleur insoutenable lui arracha quelques larmes. Le second enfant apparut à son tour, sortant plus difficilement que son frère. La sage-femme l'attrapa et détailla son état, craignant une quelconque déformation. L'enfant était plus petit et semblait moins robuste, il ne prit pas tout de suite sa respiration contrairement au précédent. L'elfe tapota son dos et le nourrisson se mit à pleurer, respirant avec difficulté.

Elle opéra le même nettoyage que pour le précédent et confia rapidement l'enfant à une autre personne pour se consacrer à la mère. L'examinant méticuleusement, sa mine se fit plus grave.

- Je crains qu'Hylméria a perdu trop de sang, elle a une hémorragie interne.

Le père écarquilla les yeux tout en serrant fortement la main de sa femme, craignant l'inévitable. Hylméria pencha doucement la tête vers son mari et esquissa un sourire déformé par la douleur, elle articula faiblement quelques paroles.

- Eranthis... Je t'en prie... Prends soin d'eux. Accomplis ce que je n'aurais jamais... La chance de pouvoir faire...

Sa tête retomba sur le côté, ses paupières se fermèrent lentement, son corps devint inerte ne laissant plus qu'un poids dans les mains de son mari. Tous baissèrent les yeux, certains pleurèrent mais aucun ne pouvaient égaler la détresse du nouveau père et veuf. Serrant fortement la main de sa femme, il répandit abondamment sa tristesse sur le corps de la défunte entre plusieurs tremblements et quelques cris de rages.

Deux naissances, une mort.




Chapitre II: Ambivalence.


"La vie est un jeu d'enfant mais les adultes l'ont oubliés." (Dace Tanuil)


Un cercle jaune orangé apparaissait timidement à l'horizon, teintant le ciel d'une lueur rose pâle et chassant le bleu et la froideur de la précédante nuit. L'aube se levait avec une lenteur trompeuse, il suffisait de détourner le regard quelques instants pour qu'elle est largement avancée son combat contre les ténèbres.

Sous cette obscure clareté, un lapin sautillait prudemment dans les champs de Kalimna, guettant le moindre signe suspect. Un léger bruit retentit au loin qui n'échappa pas à la fine ouïe du rongeur. S'immobilisant, une oreille tendue vers la source du son, il se dressa sur ses deux pattes postérieures et détailla les environs d'un oeil attentif. Après un long moment à observer, il conclua qu'aucun prédateur n'avait surgit et continua son avancée.

Les laitues et les carottes se trouvaient désormais juste sous son museau. Tendant le cou, il renifla d'un air satisfait les feuilles de carottes. Il voulut en saisir une partie entre ses longues incisives mais se retint au dernier instant. Un sifflement familier se rapprochait dangereusement de l'animal qui détala à toute allure en zigzaguant, évitant de justesse que le projectile de l'atteigne.

- Mince ! J'ai raté mon coup ! s'écria rageusement l'auteur de la flèche.

C'était un elfe de bas-âge aux cheveux d'un blond éclatant tenant un arc court et plutôt grossier dans sa main gauche. Un faible ricanement s'éleva à ses côtés provenant d'un autre enfant elfe lui ressemblant étrangement.

- Ne t'en fais pas, Naolith ! Il va revenir ton lapin. Ces animaux s'écartent rarement de leur terrier et ont par conséquent la fâcheuse manie de tourner en rond lorsqu'ils perçoivent un danger.

Le dénommé Naolith grimaça, peu fier de son tir même s'il avait raté sa cible de peu. D'un air mausade, il partit reprendre sa flèche.

- Je veux bien te croire mais essaie un peu de viser un lapin qui s'enfuit en zigzaguant...

Se retournant calmement, l'elfe s'immobilisa en voyant son compagnon décocher une flèche à quelques pas de lui. Elle se planta avec force dans une boule aux poils gris-brun. Le jeune elfe se rapprocha vivement de la victime et reconnut le lapin qu'il traquait un instant plus tôt, une flèche plantée dans le poitrail. Il grimaça à nouveau.

- C'est lamentable... Je n'arrive pas à l'avoir quand il est immobile et toi tu l'atteins alors qu'il courrait encore.
- Oh, ne sois pas défaitiste ! Je t'avais bien dit qu'il reviendrait, non ? Bête comme il est, il a courru droit sur moi sans me remarquer. Il ne te voit pas si tu restes immobile...
- Il était totalement effrayé, le pauvre n'arriverait plus à réfléchir correctement. Cela t'arrivera aussi un jour lorsqu'un Olympien te tombera dessus.

L'autre elfe poussa un soupir exaspéré tout en ramassant le trophée de sa chasse.

- Quoiqu'il en soit, ce n'est pas grâce à toi que nous mangerons ce midi.

Les deux compères se dirigèrent vers le village du Clan du Cerf sans n'échanger d'autres mots, l'un mécontent de rater toujours ses tirs et l'autre de ne pas voir ses talents reconnus. Mais les conversations reprirent lorsqu'ils furent arrivés à hauteur de leur foyer. Ouvrant la porte de la chaumière, les deux elfes annoncèrent leur retour en choeur.

Un elfe d'âge mur s'approcha d'eux et s'accroupit pour se mettre à leur hauteur, une main posée sur l'épaule de ses deux fils.

- Oh, vous avez trouvé un lapin dans les champs ? s'exclama t-il d'un air ravi. C'est très bien, je vous félicite, bientôt vous serez capable de vous débrouillez tout seul pour chasser.

Il sourit doucement tout en prenant le gibier en main. Naolith ne lui rendit pas son sourire contrairement à son frère et alla s'asseoir plus loin d'un air morose. Le père remarqua rapidement le comportement de son second fils et s'assit à ses côtés après avoir déposé le lapin sur une table de travail.

- Tu es mécontent parce que c'est ton frère qui a achevé ce lapin, n'est-ce pas ?
- Il a même fait tout le travail, à vrai dire...
- Il serait peut-être temps que tu arrêtes d'agir en solitaire. Vous n'êtes pas frères-jumeaux inutilement alors apprends à avoir un peu d'esprit d'équipe, d'accord ? Je suis sûr que si ton frère a eu ce lapin, tu y es pour quelque chose.

Naolith s'enferma dans ses pensées, se demandant bien en quoi une entraide avec son frère pouvait bien lui servir. Certes, ils étaient jumeaux et se ressemblaient beaucoup physiquement mais pas moralement. Souvent les villageois riaient en leur déclarant qu'ils étaient comme le jour et la nuit. Ils n'étaient pas fait pour s'entendre...

Eranthis reprit la parole, arrêtant le cours des pensées de son fils.

- Je dois m'absenter à nouveau en début de soirée, je ne connais pas la date de mon retour. Soyez sage en attendant et ne sortez pas de l'enceinte du village.

Les deux frères hochèrent de la tête, peu enthousiastes. Leur père partait souvent guerroyer contre les Olympiens au côté d'autres elfes des Lunes, ils perdaient régulièrement du terrain et Kalimna se retrouverait menacée dans un futur lointain à cause de sa position. Habiter dans les plaines au lieu de la forêt des Cendres représentait un danger potentiel...

Mais les deux frères-jumeaux s'en préoccupaient peu. Kalimna était à l'abri pour encore un long moment et leur père revenait très souvent indemne comme la plupart des guerriers du Clan du Cerf. Les risques étaient moindres tant que la guerre n'était pas à son apogée. Ils considèraient donc ce départ comme du temps supplémentaire consacré à l'amusement et partirent le soir courrir les rues et grimper dans les arbres.



Chapitre III: Le crépuscule d'une vie.


"Heureux qui a pu briller toute sa vie de l'aube au crépuscule." (Dace Tanuil)


A l'Est, le ciel bleuissait, la nuit croissant dans le ciel pâle. Accompagnée d'une brise au souffle obscur, elle chassait la lumière lentement, intimidant le rossignol et la mésange dont le chant finissait par se taire sous cette puissance spectrale. Seule la douce mélodie du vent faisant bruisser les feuilles vertes des grands arbres persistaient dans ces ténèbres naissants, imperturbable. La forêt des Cendres, si ancienne et merveilleuse soit elle, succombait à la noirceur chaque soir, revêtant un manteau grisâtre qui honorait son nom.

Pendant que le hibou sortait pour faire entendre sa voix lugubre, le lapin préférait rentrer dans son terrier, à l'abri des autres animaux nocturnes. Ce soir-là, son envie de regagner son foyer était intense, poussé par le sommeil. Mais il n'entendit pas la flèche, il entrevit à peine la mort, succombant à un sommeil bien plus profond encore que celui dont il avait rêvé.

Le détenteur du projectile s'approcha lentement de l'animal, le saisissant avec la même douceur que s'il était en vie, puis se retira du lieu du meurtre. Son compère l'attendait patiemment plus loin, sa bouche s'étirant dans un mince sourire pour enfin s'ouvrir, laissant échapper un murmure plus faible que le bruit du vent dans les feuillus.

- Je me souviens encore quand tu ratais tous tes tirs... C'est une époque lointaine maintenant.

L'elfe lui rendit un simple sourire. Ce compliment voilé lui fit plaisir, il n'aurait supporté de rester un aussi piètre chasseur que dans son enfance. Avec le temps, il rattrapait la dextérité de son frère même s'il lui était encore impossible de l'égaler. Néanmoins ils avaient fini par se départager, l'un possédait une vue perçante lui permettant d'exceller au pistage alors que l'autre se fiait plus à son ouïe, jouant sur l'initiative et des tirs rapides. Mais ils étaient loin de rivaliser avec leur père et ces trois jours seuls à la lisière de la forêt commençaient à se faire sentir. Le danger les guettait et se rapprochait inexplicablement mais les deux elfes refusaient de s'éloigner, de peur que leur père ne les retrouve pas. Naolith souhaitait ardemment retourner à Kalimna, goûter à la sécurité du village. Même s'il aimait chasser dans la forêt et y séjourner, il appréciait peu de devoir rester aussi près du front. Le couvert des arbres était l'unique protection dont ils disposaient hormis leurs arcs. Esyaelith, quant à lui, n'avait pas l'air de partager son sentiment, ses yeux luisaient d'une émotion que son frère ne connaissait pas, Naolith espérait simplement que son frère ne rêvait pas de rejoindre le champ de bataille. Mais il n'osait jamais lui poser la question.

- Trois jours, c'est long, affirma Naolith.
- Tu dis ça parce que tu en as assez de chasser ou par inquiétude, petit frère ?

Naolith ne répondit pas, jetant un regard de biais lourd de sous-entendu à son frère. Ce dernier sembla rire intérieurement de sa réaction.

- Si tu t'inquiètes tellement, nous pouvons jeter un coup d'oeil au champ de bataille, continua Esyaelith.
- Pas question. S'il n'est pas rentré demain à l'aube, je repars pour Kalimna.
- Je resterais ici à l'attendre, c'est ce qu'il m'a demandé.

Naolith ouvrit la bouche pour protester mais la referma bien vite, intrigué par un son inhabituel. Il tourna lentement la tête pour percevoir l'origine du bruit et s'immobilisa brusquement. Ce son aigu n'était autre que le cliquetis d'une armure lourde. Préférant prendre plus de précautions que pas assez, il déposa silencieusement le lapin mort dans une fourrée et parti se cacher, demandant d'un regard à son frère de faire de même.


~~~~


A bout de souffle, l'Olympien pénétra dans la grande forêt assombrie. De ses lourdes bottes, il se frayait un chemin à travers cette végétation folle, faisant fuir les derniers oiseaux sous le bruit de métal. Il s'arrêta quelques instants, cherchant sa respiration tout en détaillant ce lieu qui lui était inconnu. Les arbres se dressaient de façon anarchique devant lui, il distinguait parfaitement leurs troncs puissants et noirâtres imposant le respect. Ils étaient si vieux et si hauts que l'Olympien en eut le vertige. Il avait beau lever la tête, les branches entrelacées lui permettaient à peine de distinguer le ciel qui s'assombrissait.

Se tenant les côtes pour minimiser sa blessure, il se remit en marche d'un pas lent et mesuré. Il souhaitait simplement que les troupes se dispersent afin de regagner ses contrées dont il avait l'impression d'être si éloigné au sein de cette forêt immense. Il refusait de s'avouer déserteur même s'il avait fuit le combat, ce dernier était perdu d'avance à ses yeux. Dans un soupir las, il balaya d'un regard l'horizon afin de trouver un endroit où se reposer. Les forces lui manquaient pour retourner d'où il venait.

Un écureuil au pelage roux luisant, le détaillait derrière un arbre, laissant uniquement dépasser sa frimousse qui dessinait une expression curieuse. Cette vision lui parut la seule attendrissante dans ce bois sinistre. Mais il lui sembla qu'un autre regard se posait sur lui et cette impression devenait plus qu'agaçante. Tendant l'oreille pour percevoir un quelconque ennemi, il se remit en marche malgré tout, jetant des regards inquiets à droite et à gauche. Mais aucun mouvements ne se faisaient sentir hormis les siens. Les nerfs à vifs, il oublia de prêter attention au sol et bientôt de longs doigts gris s'emmêlèrent autour de son pied droit. Prononçant dans un murmure quelques jurons dérisoires, il sortit son épée de son fourreau pour sectionner les ronces qui le retenaient prisonniers. Il n'eut pas le temps d'accomplir son geste qu'un sifflement lointain lui parvint, se rapprochant dangereusement. Comprenant trop tard l'origine du son, il ne put esquiver la flèche qui s'écrasa contre son casque. Le choc le fit s'écrouler dans les ronces, à moitié sonné. Relevant la tête, il remarqua une ombre se dessiner derrière un arbre. Un elfe, assurément.

Donnant des pieds et des mains pour s'extraire des ronces, il surveillait en parallèle l'emplacement de l'elfe. Enfin debout, il ne tergiversa pas et s'élança en direction de la dernière cachette de son adversaire. Contournant l'arbre tout en donnant un coup de taille, il était sûr de l'atteindre en pleine poitrine; mais son épée ne toucha que l'écorce de l'arbre, à son grand étonnement. L'elfe avait disparu. Il n'eut pas le temps de se remettre de sa surprise qu'un second tir se faisait entendre. Il bougea la tête à temps, la flèche venant s'enfoncer dans l'arbre à quelques centimètres de son visage. L'Olympien sentit son coeur faire un bond à cette vision et il se retourna vivement, l'épée à la main. L'elfe à la chevelure dorée venait de repasser derrière un autre arbre, il maudit intérieurement cette forêt d'avoir des troncs si énormes tout en courrant dans cette direction.

Il arriva trop tard, l'elfe n'était déjà plus en ce lieu. N'ayant même pas l'occasion de retourner, un autre sifflement se fit retentir puis une douleur vive lui arracha un cri. Le projectile s'était planté dans sa cuisse gauche le faisant poser un genou à terre. Ce combat lui semblait irréaliste et cette forêt aux aspects si étranges ne l'aidait pas. Il avait l'impression de rêver les yeux ouverts, mais la douleur lui assurait l'inverse...

D'un regard, il avait remarqué que le tireur se trouvait camouflé au faîte d'un grand érable se trouvant derrière lui. Du peu qu'il avait entrevu de son ennemi, il semblait que ce soit encore le même. Boitant vers la lisière de la forêt, le guerrier n'arrêtait pas de se répéter que c'était impossible. L'archer devait se téléporter d'un tronc à l'autre, jouant de fourberies et s'aidant de magie pour achever son adversaire.

La souffrance était insupportable et l'épéiste arrivait difficilement à marcher, mais la force du désespoir lui donnait des ailes et une expression de joie se dessina sur son visage en voyant à travers deux arbres massifs une plaine verdoyante. L'elfe, étrangement, ne tirait plus, lui donnant sa chance de s'enfuir. Mais un projectile jaillit des ténèbres, arrêtant sa course. Il eut à peine le temps de tourner la tête que la flèche s'enfonça mollement dans sa gorge découverte. L'Olympien s'étala au sol, entrevoyant à peine le visage de son meurtrier. C'était aussi un elfe blond mais différent du précédant archer, ses yeux d'une teinte rouge étaient effrayants et le guerrier lâcha un dernier mot au sein d'une plainte avant de rendre l'âme: "Démon..."



[Les Rebelles] Ancien Elfe des Lunes et du Clan du Cerf...

olymp Par Dlog  le 02/04/2007 à 14:29

A quoi peut bien servir le don de vivre soi-même éternellement si ce n'est pour donner vie à deux êtres? Voilà la vraie vérité. La triste vérité.
Beau récit, toujours est-il, pour un premier récit.
(ne pourrais-tu vraiment pas la faire revivre? Ce serait beaucoup plus joyeux que de la condamner ainsi
...Hylméria avait repris connaissance et elle regardait Eranthis sans réagir, trop épuisée pour chercher à masquer sa nudité...quelque chose comme cela.)

np: pardon pour ces deux lignes d'italique, c'était plus fort que moi..



elfe Par Naolith Kanya  le 02/04/2007 à 18:43

Mise à Jour. J'ai préféré mettre les chapitres dans un seul post, c'est plus accessible.

Sinon, non Dlog, Hylméria ne revivra pas. Je sais que c'est une fin triste mais plutôt réaliste, c'était une femme fragile (d'autant plus que les elfes ne sont pas connus pour leur endurance) et elle a mit au monde deux enfants après une très longue existence... D'elfe. J'ai comparé au moyen-âge où les accouchements entraînaient énormément de morts, pas du tout pareil que maintenant heureusement. ^^

C'est un premier récit en effet... Qui croupissait dans mon PC depuis plusieurs mois par contre. Je ne trouve pas réellement intéressant les deux premiers chapitres, normalement le troisième devrait l'être plus si j'évite de trop m'étaler.

Merci pour le commentaire sinon, ça m'a fait plaisir !



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nain Par Tagazog  le 02/04/2007 à 18:50

Tu nous fais même des oxymores...alors là je dis chapeau bas !

Bon par contre des elfes qui chassent à cour les lapins, là c'est limite ^^.

En tout cas bravo, rafraichissant, correctement et joliment écrit.



"L'esprit est la plus riche des mines, plus on y creuse et plus on y trouve de riches subtilités"

[GTN-Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs]
[Coconuts Baroudeur de 122 ans][avec Sirocco "Kroak!"]

elfe Par Naolith Kanya  le 02/04/2007 à 19:17

Oh, je vois qu'on a remarqué mes oxymores ! Et oui, j'aime bien les figures de style (surtout quand j'arrive à les placer ce qui est rarement le cas des métaphores).

Par contre, comment cela des elfes qui chassent à courre ? La chasse à courre c'est avec des chiens. Et à mon souvenir, les elfes ne sont pas végétariens même si on les traite souvent de "bouffeurs de laitues", ils restent omnivores (Je me trompe ? >.<) puis de toute façon... Il voulait manger nos carottes !

Encore merci, moi qui avait peur de poster mes récits, ça me motive à écrire la suite. ^^



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nain Par Tagazog  le 02/04/2007 à 19:35

ah ah...certes mon imagination débordante anticipait déjà sur votre façon de chasser ^^. J'aimais à caresser l'idée que les elfes se nourrissaient uniquement d'art et d'eau fraîche.



"L'esprit est la plus riche des mines, plus on y creuse et plus on y trouve de riches subtilités"

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elfe Par Here'al Tanuil  le 04/04/2007 à 14:25

L'art ça remplit pas un estomac qui crie famine, Tagazog (à moins de manger le jambon qu'est enroulé autour des douze statuettes de Gladeulfeurha, qui sont visiblement pas véritablement artistiques si on s'en tient à la description que les aventuriers ont faite de la douzième ).
Ceci dit, j'aime bien les oxymores aussi, pis j'suis fier de mes Cerfs ! Ben oui : toi tu fais des oxymores, moi je rime. Et j'en fais d'autres encore, mais minimes .



Prenez garde à ceux que le Monde dota de conscience ; ce sont les plus versatiles des êtres, et leur coeur peut cacher beaucoup de bien comme le mal le plus absolu.

elfe Par Naolith Kanya  le 19/04/2007 à 19:04

Vu que je n'aime pas assomer les lecteurs à cause d'un chapitre trop long, le 3 sera divisé en trois parties dont voici la première.

Bon, pas d'oxymores cette fois, ce ne serait pas naturel d'en mettre une par chapitre.





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elfe Par Naolith Kanya  le 22/04/2007 à 15:53

Et voilà la deuxième partie... La troisième n'arrivera que bien plus tard (ça m'étonnerait que je trouve du temps pour écrire la semaine qui arrive). Enfin j'essayerais de faire un effort pour la partie qui conclue "l'épisode Kalimna".

J'espère que ce n'est pas trop long et ennuyeux !
(Et promis, j'arrête le massacre de lapins)



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