Prélude d'une vie nouvelle | |
Topic visité 219 fois Dernière réponse le 10/04/2007 à 17:34 |
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De son habituel tendresse Nyx venait enlacer Olympia, ce soir-là aucun astre ne vint illuminer leur tendre étreinte, seul un grondement venait déchirer le doux silence de la nuit alors qu'une fine pluie venait s'abattre sur les terres de l'Empire. Tout cela annonçait le début des longues pluies, pourtant je me plaisais à croire que cette pluie n'était autre que des larmes, les larmes que l'on offre à ceux qui vous quittent pour ne plus jamais revenir.
Accompagné de mon frère Drizzt je marche d'un pas calme dans les ruelles d'Ordenum, muets nous nous dirigeons vers la porte Sud-Est, le regard nostalgique nous laissons nos prunelles s'émerveiller des bâtiments que l'on aperçoit. Chose qui pourrait paraître ridicule car nous les connaissons depuis toujours mais, le passé m'a déjà prouvé que s'est lorsque l'on perd une chose à laquelle on tient que celle-ci prend toute sa beauté. Au bout d'un moment, nous paraissant cruellement court, Drizzt et moi-même arrivons finalement devant la porte. Le garde se lève à notre arrivée pour nous ouvrir les portes tout en nous disant le sourire aux lèvres. - Bonne chance les gars et faite attention de pas vous faire marcher dessus par les géants lorsque vous serez dans leur grotte. Drizzt s'est déjà éloigné mais, je ne peux m'empêcher de m'arrêter pour rire de la blague de ce garde que je connais depuis longtemps. Son humour est depuis toujours d'une nullité absolue mais, ce soir-là je le trouve drôle ou peut-être est-ce le fait que lorsque je le reverrais je serais devenu pour lui un ennemi à abattre. Oui, cela doit être ça, un rire nerveux pour cacher une tristesse qui serait normalement apparente aux yeux de tous. Je ne réponds rien, je le salue simplement de la main avant de rejoindre mon frère. Une nouvelle fois nous marchons l'un à côté de l'autre, la pluie ruisselle sur mon visage pourtant je ne cherche pas à m'en protéger, pour la première fois la pluie me donne une sensation qui m'était dès lors inconnue, une sensation d'entière liberté. (¯`·. Dévot de la Liberté
"Celui qui n'ose pas regarder le soleil en face ne sera jamais une étoile." [Sigdil] |
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Voilà déjà quelques jours que nous avons quittés Ordenum, la pluie n'a cessé de tomber depuis notre départ, bien qu'il fasse jour le temps nous donne l'impression que même Apollon ne peut percer de ses lumineuses lances la masse compact que forme ces épais nuages grisâtre. La chaleur du soleil a laissé place au froid d'un temps pluvieux, rares sont les chemins qui ne doivent pas supporter les nombreuses et immenses marres d'eau alors que les plaines autour de nous laisse place à d'immense étendue de marécage
- Dis moi Bahel', lorsque nous nous trouvions près de bois au Sud-Ouest de Lardanium, pourquoi n'as-tu pas donné l'ordre d'attaquer les Olympiens qui si trouvaient ? Sans cesser de marcher, je viens poser mon regard sur mon frère tout en lui répondant d'une voix assez forte pour couvrir le bruit de la pluie. - Et bien, il y avait avec eux un Rebelle et Légan Falk, j'en ai déduis que même s'ils n'avaient pas de citoyenneté ils travaillaient pour les Sigdilites. Nous n'avions donc aucun intérêts à les attaques puisque nous voulions rejoindre cette Cité. - Oui ça je le sais très bien, mais nous étions entourés de nombreux Ordeniens, le fait de ne pas attaquer des ennemis de l'Empire alors que nous étions plus nombreux qu'eux, aurait pu faire naître certain soupçon à notre égard... Il marque un temps d'arrêt, replaçant quelques mèches trempées que le vent avait rabattu sur son visage. Je m'apprête à lui répondre mais, il me prend de court et rajoute. Nous aurions pu attaquer les Olympiens non-Sigdilites. Cela aurait été fâcheux mais cela aurait préservé notre image aux yeux de nos frères et ne pas montrer cette faiblesse aux yeux de certains Olympiens. Tout en l'écoutant, je change de main pour porter la lourde besace qui m'accompagne depuis mon départ, cette besace qui me scie peu à peu la main à cause de son poids et sa lanière en cuir mouillée. - Oui tu as raison, j'ai pris un risque que je ne me serais habituellement pas permis mais... Parmi eux se trouvait Légan et lors de son bannissement de l'Empire je lui avais promis que nous resterions amis en souvenir du passé... Je n'allais donc pas rompre cette promesse pour le bon plaisir de Salminar. Et puis je t'avais dit que je ne tuerais plus pour arranger les petites affaires de l'Empire. - Mh... tu as eu raison d'agir ainsi mon frère... Mais nous aurions pu avoir de grave problème si certain avait ajouté cette affaire au fait que tu menaces un paladin de surplus ambassadeur au milieu de notre assemblée. Le ciel se déchire d'un nouveau grondement alors que la pluie déferle sur nos corps avec un peu plus de force. Un sourire étire mes lèvres alors que je redresse une nouvelle fois la tête pour regarder mon frère. - De nombreux dangers nous attendent encore. En choisissant de quitter l'Empire et de combattre ses principes nous savions que notre vie ne serait plus jamais comme avant. Il va falloir t'habituer à cette vie de danger, nous n'allons plus vivre Drizzt, nous allons survivre. (¯`·. Dévot de la Liberté
"Celui qui n'ose pas regarder le soleil en face ne sera jamais une étoile." [Sigdil] |
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Sept jours se sont écoulés depuis que nous avons laissés Ordenum derrière nous. Bien que cela soit durement imaginable le temps n'a fait que se dégrader, laissant les gouttes de son délabrement perler sur Olympia. Le voyage s'annonce des plus calmes, les marais Alwestdezag ne devraient plus être loin, mais le manque de lumière et cette pluie ne nous permettent pas de voir au loin. Nous continuons notre marche quand les bruits d'une bataille naissent au Sud de notre position.
L'espace d'un instant nous avions cru à un voyage paisible, l'espoir nous a fait croire que tout irait bien. D'ailleurs tout allait bien depuis que nous avions choisi notre destinée il y a cela de nombreux jours. Mais cela ne devait apparament pas continuer, tout aurait été beaucoup trop facile. Une bataille vient de naître au sud, à en croire les paysans des villages voisins, les Paladins affronteraient un groupe d'elfe. Un groupe d'elfe accompagné d'Olympiens, pas des Rebelles, simplement des bannis de l'Empire. Pas besoin de discuter sur ce que nous allons faire, un simple regard suffit pour décider d'aller voir ce qui se trame là-bas, ce groupe d'Olympien ne peut-être que celui de Légan, apparamment leur voyage vers le Sud était momentanément interrompu. Sortant d'une de mes besaces un bout de parchemin et de charbon, j'écris quelque mot. A peine le temps d'enrouler la missive que l'eau a déjà commencé à l'attaquer, je l'attache à la patte du volatile qui me sert de messager dans les cas désespéré et je l'envoie à Légan en espérant qu'Hermès permet à l'oiseau de trouver le destinataire du message. Nous nous dirigeons dès lors vers la bataille, le pas rapide il ne nous faut que peu de temps pour apercevoir des soldats de l'Empire se replier vers le Nord. Nous essayons vainement d'en arrêter un pour obtenir quelques informations mais, aucun d'entre eux ne se stoppent, certains terrorisés du sang qui s'écoule de leur blessure, d'autre terrorisé par le sang que perdent leurs compagnons. Pour obtenir ce que nous voulons, nous nous voyons obliger d'en arrêter un dans sa course. Le choc se fait sans douceur et l'Olympien se voit plaqué au sol par deux soit-disant Chevaliers Noirs. - Que ce passe-t-il là-bas, parle ! - Les elfes et les Rebelles sont trop nombreux... Ackron est Blessé... Parlez au Quatarite pour plus de réponses... Le pauvre soldat nous repousse de toutes ses forces alors qu'il repart pour sauver sa vie. Intrigués par ses derniers propos j'inspecte les alentours pour voir ce fameux Quatarite. Facilement reconnaissable des autres soldats il se démarque de part son équipement et le fait que lui ne court pas pour le moment mais, se repose. Voilà donc une occasion à ne pas manquer. Je laisse glisser mon sac sur le sol alors que machinalement je sors de mon fourreau une dague, chef d'oeuvre d'un forgeron qui la dota d'un double tranchant dentelé à sa base. Je m'avance donc vers le Quatarite, le pas lent et régulier, mon dos se voûte instinctivement alors que ma respiration se fait plus lente. Non pas que cela change quelques choses à cause du bruit de la pluie mais, le fait que tous mes muscles se bandent pour se préparer à frapper, me fait agir ainsi. Me voici à présent à quelques pas de lui, quel étrange sensation de tenir la vie d'un homme entre ses mains, sans que celui-ci ne le sache. Soudainement mes muscles se relâchent, mon bras libre vient s'emparer de sa gorge pour le maintenir contre moi. Je me rends compte que lui aussi à subit la fureur elfique, tant mieux la chose n'en sera que plus facile. - Je suis avec l'Empire espèce d'abrutis ! Laisse-t-il échapper en tentant vainement de briser l'étreinte qui le retient prisonnier. - Je sais... Le coup est sec, sans aucune retenue je plonge ma lame dans son dos. Lors de l'estocade je ressens la résistance qu'offre sa colonne vertébrale, mais la pointe de la dague se fraie un chemin dans le corps de sa victime. Le quatarite n'a guère le temps de souffrir que son corps tombe au sol, sans vie. Pas un instant à perdre, je m'éloigne du corps, essuyant ma lame sur les lanières de cuirs entourant mon poignet que déjà Drizzt me fait signe qu'il prend par l'Ouest pour me contourner par le flanc. Mon regard se repose vers le lieu du conflit alors qu'au loin, malgré l'absence qu'asi totale de lumière le scintillement d'une armure se fait voir, Ackron arrive. (¯`·. Dévot de la Liberté
"Celui qui n'ose pas regarder le soleil en face ne sera jamais une étoile." [Sigdil] |
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La vie semble parfois faite de manière à précipiter les choses que l'on aurait aimé repousser au dernier moment. Tel fut mon cas le jour où je devins libre, je voulais quitter l'Empire après l'avoir aidé une dernière fois, partir en laissant derrière moi des amis et non des ennemis.
Pourtant, tout ne se déroula pas comme je le souhaitais le jour où je devins libre, ma délivrance se fit dans le sang et dans la mort d'Olympien de l'Empire. Même si je ne désirais pas partir ainsi je ne regrette rien, après tout on ne mendie pas sa liberté. La liberté, on la prend. De son épaule s'échappait un important flot de sang, celui-ci se mêlait à l'eau et la boue qui parsemaient son armure. Malgrè cela, l'armure du paladin étincelait à la première lueur venue. Ackron s'avançait, le corps couvert d'une multitude de blessure, il suffisait de voir l'état de son plastron pour deviner la violence de la bataille. Je restais ainsi figé à observer le paladin s'avancer vers moi, à observer cet homme qui outre la gravité de son état, s'avançait les épaules droites et la tête haute. On ne pouvait le nier, Ackron imposait un certain respect. - Méfie toi Bahel', les elfes et les Rebelles sont nombreux... Me dit-il à bout de souffle tout en s'asseyant non loin de moi pour se reposer. - Ne vous inquiétez pas pour moi, Paladin... Tout en lui répondant je voyais mon oiseau revenir pour m'apporter la réponse que j'attendais. Le message était bref, Légan était près à payer 2 000 pièces d'or pour obtenir des informations sur l'état et la position d'Ackron. J'hésitais un instant, en agissant je mettais définitivement fin à ma vie en tant que Chevalier Noir, en tant que citoyen de l'Empire, la fin de l'existence de Crocs Sanglants. Il devait donc en être ainsi si je voulais continuer, je répondais tout aussi brièvement à Légan pour me retourner vers Ackron. Venant de Lardanium des Paladins revenaient déjà, il fallait faire vite, si je devais quitter l'Empire autant que ce soit en mettant un terme à la vie de l'un de ses plus grands représentants. Non loin derrière Ackron, Drizzt s'avançait déjà, m'interrogeant du regard je lui fis comprendre que notre ami ici présent devait mourir. Mon frère sortit sa lame du fourreau, à pas de loup il s'avança vers le général impérial, une fois derrière lui Drizzt ne perdit pas de temps, sa lame s'enfonça dans l'épaule d'Ackron, le Paladin ne laissa échapper qu'un grognement alors qu'il se jettait en avant pour se retourner. Sa vitesse ne fut pas suffisante, un deuxième coup lui était porté, tranchant les mailles pour entamer l'épaule du paladin. Celui-ci se tournait déjà vers Drizzt, son épée en main pour finallement se stopper dans son élan, le regard vide. Son épée tomba au sol alors qu'il se retrouvait à genoux pour s'effondrer au sol. Un peu plus loin derrière on voyait un Olympien s'éloigner. Cette façon de mourir ainsi sans marque extérieur... Ackron venait de périr sous les sorts d'un mage. Drizzt eu à peine le temps de ranger son arme que déjà un groupe de Paladin s'avançait vers le corps de leur maître. L'instant fut assez déroutant, je venais de faire en sorte qu'Ackron meurt et ses hommes restaient à mes côtés sans se douter de ce que je venais de faire, apparament j'avais tous les atouts pour faire un traitre parfait moi... A ce moment là je fus tout de même heureux d'avoir gardé mon blason de Loup d'Ordenum pour le moment aucun soupçon ne serait porté à mon égard mais, cela ne me protégerais pas indéfiniment. Je m'approchais à nouveau du corps du Quatarite, sans un regard pour celui-ci je reprenais mon sac pour m'éloigner silencieusement vers le Sud accompagné de Drizzt. D'ici peu le scandale éclaterait dans l'Empire, deux Chevaliers Noirs venaient d'assassiner le Seigneur Ackron. L'affaire était risible pour Drizzt et moi-même, car après tout nous n'avons fait que notre travail, ceux pourquoi l'Empire nous avait formé. Peut-être aurions-nous du continuer notre chemin ce jour là, ne pas se soucier de cette bataille, partir sans toute cette violence mais, après tout, l'ambassadrice de Lardnium le disait elle même " Si vous n'êtes pas pour l'Empire, vous êtes contre l'Empire. " Parfait, nous serons donc contre lui. (¯`·. Dévot de la Liberté
"Celui qui n'ose pas regarder le soleil en face ne sera jamais une étoile." [Sigdil] |