Des Nobles à Na'helli. | |
Topic visité 759 fois Dernière réponse le 25/05/2007 à 13:27 |
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Les réceptions nobiliaires se faisaient rares ces temps-ci à Na’helli, à croire que les nobles oubliaient ce pourquoi ils étaient nobles, à savoir... faire des réceptions mondaines. Une fête en l’honneur de l’anoblissement de Dace serait le meilleur moyen de remettre cette tradition au goût du jour. Tradition et réception, ce seraient là les maîtres mots de la soirée.
Pour cela, Kyrion avait tout prévu: il avait réservé la grande salle du palais, contacté le meilleur traiteur de Na’helli, acheté un nouvel ensemble, et surtout, surtout ! envoyé son frère à l’autre bout d’Olympia, mesure nécessaire pour toute fête réussie. Leur première fête d’anniversaire -pour leur 15 ans, l’âge de sagesse chez les elfes (ou chez presque tous)- se termina brusquement lorsque Necrid, testant sa toute nouvelle épée de bois, éborgna une des convives qui ne dût sa vie qu’à la présence d’une femme sauvage, amie de la famille. Le bal de fin d’année (à la fin de leur première année d’études universitaires) s’arrêta quand Necrid, ayant bu trois tonneaux d’absinthe, vociféra moultes insanités et lança moultes boules de feu croyant que des olympiens allaient attaquer la réserve d’alcool. La suite est restée dans les mémoires: la réserve d’alcool prit feu, ce qui provoqua un incendie dans l’université (ce qui a sûrement aggravé sa détérioration lors du grand tremblement). Comme à chaque fois, Kyrion avait dû réparer les dégâts en puisant dans les maigres ressources qui lui restaient, soupirant contre la stupidité de son frère. On ne parlera pas du mariage de l’oncle Hîr-Minuial (« de toute façon, elle était moche » disait Necrid) ni de la remise des diplômes qui ne put finir qu’au moyen de menace sur Necrid qui ne voulait en aucun cas rester une année de plus à s’embêter à l’université. Non, décidément, Necrid ne devait pas être présent à cette fête et pour cela, mentir -même si c’est mal-, pouvait être d’un grand secours. Kyrion rêvait déjà, voyant la noblesse Na’hellienne valser au centre de la grande salle de bal, fierté de Na’helli la belle. Aux dimensions gigantesques, à la richesse olympienne, à la beauté elfique, elle alliait tout ce qu’un noble pouvait désirer: du faste, du beau et du goût, ni trop, ni trop peu. Quand la nuit tombait sur la cité forestière et que les grandes fenêtres de verre irisé ne pouvaient plus répandre la coruscante lumière de Phoebus, un immense et splendide lustre en cristal de mana escorté de deux plus petits (qui restent cependant d‘une taille considérable) diffusait une pâle lueur bleue réconfortante qui donnait à la pièce un aspect hors du commun qui se rapprochait du divin. Le sol quant à lui était pavé de dalles de marbre blanc d’un aspect de nacre qui avaient à l’époque coûté une fortune à Na’helli mais c’était un choix qui n’avait jamais été critiqué chez les nobles pour qui tant de beautés n’avaient de prix. De grandes toiles étaient disséminées dans la pièce, représentant les anciens juges et consuls de Na’helli dans toutes leur grâce elfique, tandis que d‘immenses colonnes aux formes de troncs de chêne soutenaient une voûte verdoyante imitant à la perfection les frondaisons des plus beaux arbres de la forêt des cendres. Cette salle mêlait respect de la nature et amour de la civilisation. Mais il faudrait employer la langue elfique pour décrire tant de beauté et vous ne pourriez point comprendre. Il ne vous reste donc plus que deux solutions, imaginer ou visiter, visiter restant le meilleur des choix possibles. Cette merveille architecturale était donc le lieu rêvé pour organiser une réception avec tous les nobles de Na’helli afin de fêter l’anoblissement de Dace. En effet, Kyrion trouvait que les nobles se faisaient trop oublier ces temps-ci, cachés dans les rangs d’elfes des lunes lors des récentes batailles. Il ne fallait pas oublier ses ancêtres et il ne fallait pas non plus oublier la noblesse du sang qui coulait dans ses veines. L’honneur et la noblesse se perdaient dans une surabondance de sympathie envers les elfes des lunes et l’utopisme de ceux-ci commençait à gagner les nobles. Kyrion se sentait le devoir de redresser la barre pour que la noblesse revienne à des idées plus… nobles. Tout était prêt, il ne restait plus qu’à envoyer les invitations à tous les elfes nobles de Na’helli. Frère de Necrid.
Sentinelle. Ambassadeur auprès des Olympiens. |
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Na’helli de nuit. Une expérience unique, inoubliable. Le voile sombre tombé sur la somptueuse cité ne l’en rendait que plus douce, la nimbant de mystère et de charme. La ville ne brillait plus, mais elle luisait. Plus un seul chant d’oiseau, mais le bruit feutré des feuilles qui se froissent. L’agitation s’était endormie. Sylia était seule… seule avec sa pie, et un peu de vent. Tout était si… calme…
-J’AI ENCORE SOIF, FOUTRECUL ! Enfin… tout aurait pu être si calme, si ses pas ne l’avaient pas menée aux environs de la Taverne du Grand-Duc. Les pas, parfois, sont d’un sadisme insoupçonné… -On ferme je vous dis ! -TU VOIS CE BLASON, LA ? TU SAIS C’QUE CA VEUT DIRE ? -Je n’ai plus rien de toute façon. Vous avez tout vidé. On doit me livrer demain. -CA VEUT DIRE QU… Hein ? Rho... Necrid (car la voix forte, c’était lui, vous n’aviez pas reconnu ?) venait de sortir de l’établissement, sous le regard autoritaire et non moins inquiet du tavernier à bout de forces. D’instinct, Sylia se plaqua contre le mur. Si elle avait eu un Dieu, nul doute qu’elle l’aurait prié à cet instant-là. -Tiens donc mais qui vois-je ? Ma consule préférée juste après Kyrion ! Elle se mordit les lèvres, tout en se jurant de devenir croyante dans les plus brefs délais. -Tu tombes bien, j’viens d’avoir l’idée d’une nouvelle loi contre la rupture de stock. -Heu… écoute je suis un peu pressée… -Ouais, passé minuit on voit trop mal pour les cambriolages. -Necrid tu sens l’absinthe. -Tu veux dire plus que d’hab’ ? Sylia se tourna vers l’endroit où se trouvait le tavernier, suppliante. Malheureusement celui-ci avait profité de la diversion offerte pour regagner son logis et refermer la porte, probablement à double tour. -La poisse… -T’es de mauvaise humeur, Consule ? Toi aussi t’as le gosier sec ? -Un Dieu, il me faut un Dieu… -Flatté, mais j’ai pas trop le temps, là. Pis c’est quoi c’t’oiseau ? Il est insomniaque ? Un aigle royal volait dans leur direction, ses grandes ailes battant l’air avec grâce. Un message avait été noué à sa serre par un beau ruban pourpre. Le seigneur des rapaces ralentit à la hauteur de Sylia, qui tendit son poing sur lequel il se posa en poussant un cri noble et puissant. -Y a que mon frère pour avoir des idées aussi stupides. La nuit faut envoyer des hiboux. -Je ne sais pas comment tu l’as deviné, mais c’est bien une lettre de Kyrion, fit la consule après avoir détaché et lu la missive. -Je sais tout. Au fait y a marqué quoi ? -C’est un secret. -Allez dis. -Non c’est un secret. -Dis, et je m’en vais après. -Un secret, c’est un secret. -Je m’en vais, et je te donne cette bourse à moitié pleine. -J’ai dis non. -Je m’en vais, et je te donne cette bourse à moitié pleine ainsi que ma dernière fiole de liqueur de mûres. - Mais… TU ME PRENDS POUR QUI ? |
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Quelques jours avant la réception.
Imaginez. Une magnifique porte, finement sculptée dans le meilleur bois, par le meilleur artiste avec la meilleure habilité. Elle a laissé passer des dizaines de consuls et encore plus d’ambassadeurs venus des quatre coins du monde. Elle a été ouverte des dizaines de milliers de fois, avec délicatesse, avec empressement, avec froideur, avec force voire avec brutalité. Et sa splendeur n’a pas changé depuis des temps immémoriaux laissant à chaque visiteur le soin d’admirer les scènes de bataille et de diplomatie qui y étaient sculptées. C’est ainsi qu’un petit matin, elle fut délogée de ses gonds par un violent coup de pied de Necrid Hîr-Minuial, hirsute, un sourire aux lèvres, prêt à se jeter sur son frère qui travaillait studieusement depuis l’aurore, la plume à la main, l’air anxieux. -Mauvaise nouvelle ! -Ta seule venue est une mauvaise nouvelle, soupira Kyrion en se plaquant la main sur le visage de dépit. -Ça va très bien et toi ? -Mal. Très mal. Tu n’étais pas censé être parti ? -Moi aussi je suis content de te voir. - … *silence pesant mais fraternel* - Non sérieusement j’étais sur le point de partir quand je fus transi par le froid à cause d’une lourde pluie qui s’est abattue sur ma personne. -Necrid, tu as une chemise, une tunique d’archimage et une cape rembourrée, et je te rappelle que la pluie en forêt ne mouille que très peu. -Oui mais il faisait vraiment très froid… Et la pluie était vraiment forte… -… -Plan B. -il réfléchit une seconde ou deux-. Y’a pas de plan B. -Pourquoi es-tu revenu ? -Et bien… Comment dire… dit-il en s’asseyant sur un fauteuil et mettant les pieds sur le bureau de Kyrion sans aucun gène. On va dire que j’ai rencontré Sylia sur le chemin et qu’elle a dû laisser échapper par mégarde que tu organisais une petite sauterie entre nobles en l’honneur de Dace. Bien sûr je ne pouvais pas manquer ça… Mais surtout, elle m’a dit de ne rien te dire. -Sylia… Pourquoi… Pourquoi !? Qu’ai-je fait pour mériter ça ? Soupira-t-il en laissant tomber sa tête contre le dur bois de son bureau. -C’est pas une raison pour ne pas l’inviter hein ! Je veux bien dire qu’elle est bizarre, mais c’est pas une raison pour l’exclure. Je sens que ça va être bien… Tu te souviens du mariage de notre oncle ? -Zeus, dieu des olympiens, pourquoi m’infliges-tu de tels châtiments ! -Et puis la fête de fin d’année… Je me souviens encore de leurs têtes ! -Moi aussi… -Ça ne te dérange pas si je boufaille dans ton bureau ? -… *silence qui s’accompagne d’un profond regard perplexe et réprobateur* -Tant mieux ! J’avais faim, affirma-t-il en sortant un bocal de piment. Pendant que j’y pense… Je pourrais… Peut-être… -Non, pas de feux d’artifices… Si c’est pour brûler la forêt des cendres… -Ah ah ah ! Brûler la foret des cendres! Qu’est-ce que tu sais être comique quand tu veux ! -Ce n’était pas une blague… -Ah… dit-il considérant que son hypocrite sympathie était trop visible. Et si je promets de rester « Sauphte » (mot d’ancien elfique signifiant l’inverse du mot « Har’de ») ? -Non rien du tout. Tu ne bougeras pas, tu ne mangeras pas, tu ne danseras pas et surtout, surtout ! Tu ne boiras pas. -… tu ne tueras pas et tu ne violeras pas la femme de ton prochain ? Ils sont pourris tes commandements. Tu te prends pour Zeus ? -Oublie-moi… Par pitié… Pars, pars, et ne reviens jamais… -Hak’una Mah Tatah ! -Hein ? -Ça veut dire pas de soucis ! (note de l’auteur: littéralement, cela veut dire « pas un géant pour frapper » en ancien elfique, ces mots signifient donc qu’on peut vivre sa vie sans aucun soucis. Cette expression vient d‘un ermite très connu [ou pas] du nom de Tih Mon qui vivait dans la jungle, jusqu‘à ce qu‘il se fasse manger par des lions) -Quelle chose fantastique… -Prends ça avec philosophie… Reste zen. Je peux venir alors, dit-il en affichant un immense sourire d’où émanait un étrange sentiment d’hypocrisie. -Je te réserve une place… -Merci mon frère adoré, tu ne le regretteras pas ! -Et tu parlais d’une mauvaise nouvelle… ? -Ça faisait plus dramatique et stylé comme entrée. (et comme l’a toujours répété Necrid, le style, c’est très important). Sur ce ! Il fit un signe rapide à son frère et partit en courant. -La pooooooorte ! -Youuuups, je l’avais oubliée… Il la souleva, la remit dans ses gonds et l’épousseta comme si elle avait reçu un petit choc anodin. Morale: On n’a plus aucune pitié pour les vieilles portes." Frère de Necrid.
Sentinelle. Ambassadeur auprès des Olympiens. |
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HRP//J'ai vraiment hésiter à poster quelque chose, au risque de souiller vos échanges RP...Mais je ne peux pas m'empêcher de vous dire à tous les deux que c'est trèèèèèès très bien écrit, et que j'attend la suite avec empressement...Ya pas à dire, les Nobles savent s'y prendre en terme de mondanité ![]() |
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Une réception. Voilà bien longtemps que le vieux Leïthael n’avait eu l’occasion d’assister à l’un de ces rendez-vous mondains, depuis le tremblement sans doute, car, trop occupés par la reconstruction de la ville et affairés à préserver leurs intérêts, les nobles avaient tout simplement l’esprit ailleurs. L’annonce d’une telle réunion était d’ailleurs un signe du rétablissement de Na’Helli : la plupart des bâtiments avaient été reconstruits et pourvoyaient aux habitants les mêmes services qu’antan, ou presque. Il restait bien sûr beaucoup de travail pour restaurer pleinement la cité, mais déjà la vue qu’offrait la terrasse en haut du manoir Leïthael reflétait-elle la silhouette finement ciselée de la Na’Helli d’autrefois.
Les nobles affectionnaient particulièrement ces réunions durant lesquelles chacun s’évertuait à briller par sa vivacité d’esprit, ses bons mots, son érudition et le luxe de ses parures, petit jeu très superficiel qui cachait les véritables enjeux de tels regroupements nobiliers. Seuls les plus jeunes et les plus naïfs se laissaient berner par ces artifices et ne voyaient pas ce qui se tramait derrière : alliances commerciales, politiques, complots... Tout ce pour quoi un véritable membre de la noblesse Na’Hellienne avait été formé. Du moins était-ce le cas dans le passé, les jeunes nobles d’aujourd’hui ne recevaient plus l’éducation stricte dont avaient bénéficié Kelian et ceux de sa génération, dont bien peu étaient encore de ce monde. Toujours est-il que Kelian, doyen des Leïthael depuis la mystérieuse disparition de son dernier frère, Veliandal, et de toute sa maisonnée, avait parfaitement joué son rôle pour assurer pouvoir et prospérité à sa bien aimée famille. Soucieux de la tradition, à l’érudition sans pareille et rendu rigoureux _voire pointilleux _ sur la discipline de par un lointain passé militaire, le vieil elfe semblait tout droit sorti de ces livres d’histoire qui parlent de la gloire des jours passés. Son rang, son histoire et son indéniable don pour le commerce lui valaient déjà un respect certain auprès de ses semblables, cela sans compter son charisme envoûtant. En effet, même pour un elfe, Kelian Leïthael était vieux, non seulement en âge, mais également en apparence, ce qui ajoutait au caractère vénérable du personnage. Ses longs cheveux blancs, encore strillés de gris par endroit, faisaient ressortir des yeux très sombres, perçants tels ceux d’un rapace et entourés de ce halo bleuté caractéristique des elfes les plus anciens. Le temps ne l’avait pas épargné et son corps n’était plus aussi robuste que dans sa prime jeunesse, néanmoins l’aïeul conservait toute sa prestance, marchant à pas mesurés, le dos droit, chaque mouvement étant savamment calculé puis exécuté. L’eût-on croisé au beau milieu des montagnes ou perdu en plein désert qu’on ne s’y serait trompé : Kelian Leïthael est un noble de Na’Helli. La nouvelle de cette réception le réjouissait d’autant plus qu’il savait que la plupart des membres de la famille seraient présents et parce que, par dessus tout, le vieil elfe aimait sa famille. Il savait qu’aucun d’entre eux ne ferait de faux pas ni n’entacherait leur nom, car cet amour qu’il vouait aux siens était réciproque et aucun Leïthael n’aurait voulu froisser leur oncle, voire grand-oncle, une jeune génération ayant émergé. Pas même Sylia, la turbulente petite Sylia qui tentait de cacher ses frasques derrière un visage angélique et quelques courbettes _ ce qui ne dupait nullement le vieil elfe, mais l’amusait beaucoup _ saurait se tenir et être digne de son sang. La soirée était prometteuse, et bien qu’il projetait de passer la majorité de son temps à renforcer ses relations avec les autres familles, Kelian s’abandonnerait sans doute quelques instants à la liesse générale, car la noblesse de Na’Helli était de nouveau sur le devant de la scène, après des mois particulièrement éprouvants. Sans magie, la réalité ressemble à un rêve bien terne... |
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La porte du palais avait été ouverte en grand pour l’occasion, et peu à peu toute la fine fleur de la Noblesse Na’hellienne s’y engageait de ce même pas mesuré et gracieux. Deux gardes aux uniformes resplendissants étaient postés à l’entrée, saluant chaque invité à son passage. Il faudrait que Sylia se fasse saluer aussi, il faudrait qu’elle franchisse le seuil avec la dignité propre à sa classe et à son rang… mais son dernier bal remontait à une centaine d’années, lorsqu’elle était encore enfant. Elle avait perdu les usages.
L’elfe s’était pour le moment tapie derrière un chêne, afin d’observer les arrivants. Elle détaillait leurs démarches, leurs intonations, leurs gestes, mais plus elle détaillait plus elle sentait sa gorge se nouer : elle ne parviendrait jamais à se tenir avec autant d’aisance qu’eux, et osait à peine s’imaginer en leur compagnie à l’intérieur… Il fallait se lancer pourtant, la Consule ne pouvait pas se permettre d’arriver en retard. Au moins, se disait-elle pour se rassurer, elle avait réussi sans trop de problèmes à se vêtir de manière convenable. Très convenable, même. Une longue robe de soie rose cousue de quelques fils d’argent, des gants de velours, une fine chaîne d’or blanc passée autour du cou, de petites sandales montantes… Elle s’était en outre coiffée avec beaucoup de soin : ses cheveux étaient tressés à l’arrière, hormis quatre mèches encadrant savamment son visage. Belle et délicate… Seul son comportement risquerait de la compromettre… -Allez, courage… murmura-t-elle en s’avançant lentement vers le portail. Sitôt qu’elle parut, les gardes s’inclinèrent. Elle s’en trouva soulagée, et continua sa route plus hardiment. Les invités débouchaient dans un large corridor qui menait à un escalier en colimaçon. En haut, une énorme porte à double battant, devant laquelle attendaient trois laquais. Elle tendit son invitation, tandis qu’ils s’inclinaient eux aussi. -Demoiselle Sylia Leïthael ! annonça le premier. Les deux autres ouvrirent. -Allez, courage… murmura l’elfe une seconde fois. Puis elle entra… Les regards se tournèrent vers elle, mais personne ne vint à sa rencontre. Elle chercha désespérément à apercevoir un Hîr-Minuial ou un Leïthael, en vain. -Oh non… gémit-elle. C’est alors que surgit Fingolfin, dans une magnifique tenue vert sombre. Ils restèrent un instant face à face sans échanger une parole, Sylia se trouvant ridicule, Fingolfin tentant de détacher une rose de son costume, pour finalement la lui brandir. -Bien le bonjour, exquise demoiselle ! Votre parfum embaume autant que cette fleur, daignez pourtant accepter cet humble présent de la part d’un… SYLIA ?!?! Plusieurs invités lancèrent des coups d’oeil critiques au jeune elfe qui venait d’exprimer ainsi sa surprise d’une voix inconvenablement haute et franche. Sylia, quant à elle, s’appliqua à exécuter un frivole mouvement de poignet, l’accompagnant du rire le plus léger du monde. -Ne faîtes pas cette tête, Fingolfin ! Menez-moi plutôt à Kyrion. Comme l’interpellé était trop incrédule pour trouver la force de réagir, elle se pencha vers lui puis chuchota : -Il est où Kyrion, bordel ? Fingolfin parut immédiatement rassuré. -Suivez-moi, très chère Consule, je vais vous indiquer la voie. -Non attends… je veux dire attendez ! Sylia avait embrassé la salle du regard. D’immenses tables longeaient deux des murs, sur lesquelles des plateaux de petits fours avaient été disposés. Les autres murs étaient bordés de fauteuils imposants où des elfes avaient déjà choisi de s’asseoir, tandis que d’autres valsaient au centre de la pièce sous un lustre enchanteur. C’était ces danseurs qui avaient retenu l’attention de Sylia. Un étrange sentiment lui serrait la poitrine. La danse était si belle… et la lumière, et le dallage marbré… -Excuse-moi Fingo, fit-elle d’une voix si posée que ni le tutoiement ni le diminutif ne sonnèrent vulgairement. Elle délaissa la Sentinelle pour aller s’asseoir le plus en évidence possible, sa robe habilement agencée, un maintien impeccable. Ce qu’elle espérait ne mit guère de temps à se produire : un inconnu se présenta à elle, lui fit un baise-main et l’invita à danser. Pourquoi avait-elle fait ça ? Pourquoi cette envie soudaine ? Elle le savait, sans doute, mais cela était confus. C’était ce bal, c’était cette salle et cette musique… Subitement tout lui semblait familier. Elle l’avait déjà vécu, et ne demandait qu’à le revivre, au moins pour cette fois… pour se souvenir… La vraie Sylia se serait moquée, n’aurait pas manqué de remarquer les bourses et les bijoux en évidence et à portée de main. Elle se serait sentie étouffée par la foule, elle aurait eu envie de vomir en entendant les diverses vantardises alentour… Mais au lieu de cela la jeune Leïthael s’était laissée emportée par la majesté des lieux et de cette ambiance ressurgie de son enfance. Mieux que noble, elle voulait se sentir princesse. Le temps d’une soirée, Sylia oublia tout. |
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-Foutre, j’sens que j’vais m’ennuyer, là…
Necrid venait d’entrer dans le palais après avoir échangé quelques grasses plaisanteries et adresses d’elfettes faciles avec les gardes de faction devant la porte. Il contemplait maintenant les nobles assemblés en ce début de soirée, revêtus de toilettes somptueuses, de robes magnifiquement ourlées et de capes de soie virevoltantes dans l’air chargé de parfums délicats. Lui était occupé à faire tâche, comme d’habitude. Il avait pour l’occasion coiffé à la va-vite sa crinière blonde qui, maintenant démêlée, tombait en cascade jusqu’au milieu de son dos, et avait fait teindre sa robe d’archimage en bordeaux et noir là où celle-ci tirait plus sur le blanc et bleu gonzesse auparavant. Ah, et il l’avait coupée à mi-cuisse, pour pouvoir porter ses habituels pantalons de toile, parce que les collants, ça le faisait se gausser violemment. Par-dessus le tout, il avait passé une cape noire, la seule qu’il avait de mettable, d’ailleurs. En passant devant une glace, l’elfe se surprit à penser que tout de même, il avait la classe, puis se reprit : -Qu’est-ce que je fous là, moi… Comme l’on peut s’en douter, Sylia et Kyrion, les fourbes Consuls dont seule la vilenie égale la perfidie, l’avarice, la malséance – rayez les mentions inutiles - l’avaient forcé à venir. Nec’ avait pourtant tenté de payer Sylia pour la dissuader de tenter de le convaincre de venir, mais face aux nombreux arguments qu’elle lui opposa, il ne pût que s’incliner. Et son frère lui avait même offert ses gravures de Salminar en petite tenue, le suppliant à genoux de représenter leur famille, l’implorant au nom de leurs défunts parents. Enfin, c’est ce que l’irréprochable Sentinelle vous raconterait. D’ailleurs, je ne sais pourquoi, mais tout cela me semble assez peu crédible. En effet, Necrid avait depuis longtemps volé les susdites gravures. Toujours est-il qu’il se dirigea d’abord vers le buffet, fort bien garni d’ailleurs, pour se raviser finalement, car l’on boit mieux le ventre vide. A ce qu’il dit. Sa trajectoire dévia selon un angle quasi-droit pour l’amener à un bar installé pour l’occasion, qu’il entreprit de débarrasser d’une bouteille d’absinthe, millésime 1921. D’la bonne bouteille, ma p’tite dame. Il alla ensuite s’accouder à une rambarde à l’étage supérieur, afin de dominer et accessoirement de repérer des choses intéressantes dans la foule. Comme des Consuls, un Juge, ou un râteau de Fingolfin. -‘toujours marrant, les râteaux du Fingo’. Surtout qu’après, y a de l’elfette à récupérer, et facilement qui plus est. Suffit de faire croire qu’on est pas prétentieux…Foutrecul, je monologue, maintenant. Ca va vraiment pas. Effectivement, ça allait moyennement. Il entama donc sa bouteille au goulot et en vida un bon tiers, louchant en même temps sur les elfes entrants. -Tiens, 'l’est jolie, l’autre, là, avec sa robe rose…Un peu niaiseux, p’têtre, mais…Tiens, Fingo’ tente le coup. Héhé. Necrid haussa un sourcil, perplexe…La proie de son collègue lui rappelait méchamment quelqu’un. Kyrion, peut-être. Non, en fait…Ce ne fût que lorsque Fingolfin recula sous l’effet de la surprise qu’il saisit. -SYLIA !! Bah p’tain, si j’m’attendais…’vais aller la charrier, tiens. Il descendit en courant les escaliers, jubilant d’avance à l’idée d’embêter sa Consule préférée ( la seule Consule, en fait).Mais il fût lent, trop lent. Le temps qu’il arrive en bas, il vit ladite demoiselle danser avec un…Danser, quoi. Mais si, vous savez, ce truc inutile où on tourne comme des imbéciles sur des airs stupides. Eh bien elle faisait ça. Et Necrid, seul, resta figé sur le bord de la piste de danse, n’en croyant pas ses yeux orange, qu’il gardait fixés sur un point quelconque. Décidément, cette soirée s’annonçait pourrie. Il fallait qu’il frappe un invité, maintenant. [Sentinelle]
[Juge suppléant] Faites ce que vous voulez, mais faites-le avec style. Car le style est la seule chose qui importe. |
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S’il y avait un seul homme heureux sur Olympia ce jour là, c’était bien notre ami Kyrion qui jubilait à la vue de tant de nobles réunis. Et cette musique, noble, classique, virevoltante, chaude, légère, à l’image des elfes nobles… Vraiment, il fallait valser.
Restait le choix crucial d’une partenaire. Les elfes de sang noble étaient toutes plus belles les unes que les autres et avaient toutes rivalisé de grâce. Une d’elle attira particulièrement son attention. Quand il la reconnut, sa première réaction fut de laisser échapper un rire, sa deuxième fut de faire semblant d’avoir éternué en agitant son mouchoir sous le nez pour faire bonne figure, tout en souriant d’un air posé. Il attendit que la valse se termine puis descendit sur la piste. Ses cheveux d’argent bleuté flottaient légèrement tandis que sa tunique d’un bleu glacé, fendue en son milieu, se soulevait au fur et à mesure qu‘il accélérait. Rapide comme un faucon piquant sur sa proie, Kyrion fendit la foule avec grâce, excuses et révérences pour enfin arriver à la douce et belle cavalière qui remerciait son partenaire d’une danse. -Vous êtes de toute beauté en cette soirée, chère consule et le charme de cette pièce voit tout son éclat pâlir face à votre charme. -Fingolfin, vous vous améliorez mais… Sylia se retourna et vit le regard perplexe de Kyrion qui le regardait d’un air dubitatif. -Teneeeeeeeeez, Kyrion, comment allez-vous… -Non, ce n’est pas Fingolfin. Je prendrais cela comme un compliment. Pour vous faire pardonner, vous êtes dans l’obligation de m’accorder cette danse… -Je crois que… je ne peux pas refuser… Et en effet, le regard de Kyrion mi-amusé mi-autoritaire ne pouvait en aucun cas être contrarié. L’orchestre venait de commencer une danse rapide et rythmée. Instinctivement, ils se mirent à valser au milieu de la piste, comme s’ils avaient fait cela toute leur vie. -Tu as fait des efforts aujourd’hui Sylia. D’habitude, c’est moi qui porte la robe et là… Je dois dire que tu la portes à merveille, même mieux que moi. -Que veux-tu… Tu ne peux rivaliser… Sylia serra Kyrion contre elle et prit le contrôle de la valse, accélérant le rythme des pas. -Et quelle maîtrise de la danse… Mais, n’oublions rien de nos traditions et laissons l’elfe diriger la danse. [note de l’auteur: le mot elfe et le mot elfe se prononce différemment en elfique. Ne vous inquiétez donc pas] Une lutte de pouvoir s’installa entre les deux consuls. C’était à qui mènerait la danse. Cela donnait à leur chorégraphie un aspect particulier mais fort appréciable pour les convives qui y assistaient. Les croche-pieds, les revirements soudain, les pirouettes se transformaient en magnifiques figures de tango. Dans une dernière prise de force, Sylia approcha son visage de l’oreille de Kyrion et lui susurra: « Je vais te laisser reprendre la gouverne… Sinon je vais finir par te casser quelque chose, petit elfe fragile… -Il ne fallait pas… Tu es d’une trop grande beaut… bonté… Mais idée s’embrouille. La valse fait tourner la tête… -Tu vas finir géant… -Épargne-moi ça. Moins j’entendrais parler de ces abrutis finis, mieux je me porterai. Ni cervelle, ni utilité. On ne peut rien tirer de ces sombres crétins. Leur boite crânienne est aussi vide que le dernier tonneau d’alcool qui restait dans notre manoir. -Nec a tout bu ? -Tout… Foutu traité n’empêche… Crois-moi si nous ne la voulions pas cette paix, j’aurais été aux premières lignes pour les abattre, leur glacer les jambes, leur foudroyer la tête pour enfin les achever dans un son de cloche, une pierre acérée dans la tête. -Oublie ces idiots. Et concentre-toi plutôt sur la danse. Tu as failli me marcher sur les pieds… Kyrion esquissa un sourire et se laissa aller à la danse, faisant tournoyer son homologue devant une salle en admiration face à la souplesse et au charme de leurs deux consuls. -Vous ne trouvez pas que nos deux consuls vont merveilleusement bien ensemble ? dit un elfe qui grignotait tranquillement près du buffet à Necrid qui se trouvait à ses côtés. -J’ai trouvé qui je vais frapper… Frère de Necrid.
Sentinelle. Ambassadeur auprès des Olympiens. |
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-Un instant, je suis lasse…
Sylia venait d’abandonner la valse. Sa danse avec Kyrion l’ayant éreintée, elle s’empressa de trouver un fauteuil libre et de s’y laisser choir avec toute la grâce dont elle était encore capable. -Pfiou… Etrange soirée… -Un petit remontant, Consule ? Suggestion typiquement Necridienne, ce qui lui évita de relever la tête afin d’identifier son interlocuteur. -Avec grand plaisir ! -Tiens, parait que c’est gratuit et à volonté, annonça le pyromancien en lui tendant une bouteille. -Merci bien. Tu n’aurais pas un verre ? -Ca peut se trouver. Mais pour quoi faire ? -Pour boire, quelle question ! Necrid considéra la Consule, perplexe. Il alla jusqu’au buffet d’où il lui ramena une flûte en cristal qu’elle empoigna délicatement, un sourire aux lèvres mince comme un fil. Elle y versa avec précaution une partie de la bouteille puis s’en délecta à petites gorgées. -Le prends pas mal, mais t’es bizarre ce soir. -Ah oui ? -Ca me donne envie de frapper à nouveau. -A nouveau ? D’un discret signe de la main Necrid indiqua un fauteuil dans lequel un elfe paraissait assoupi, une marque violette en dessous de l’œil droit. -Le dis pas à Kyrion. -Je ne suis pas du genre à trahir les gens. -Je crains le pire maintenant, c’est malin. -Chhht ! Regarde Kyrion, à propos ! Il va parler ! |
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Ayant enfin réussi à faire silence ou presque dans la salle, Kyrion qui se tenait sur quelque haute marche prit la parole.
« Cher juge, chère consule, chers collègues sentinelles et vous aussi membres des grandes familles nobles de Na’helli, Nous sommes réunis aujourd’hui pour fêter l’anoblissement de Dace Tanuil, dont je vais seulement dire qu’il est sentinelle, cela condensant toutes ses vertus que je ne citerai pas comme sa loyauté, son courage, sa sagesse, sa vaillance, sa finesse d’esprit et encore bien d’autres. C’est pour cela que nous l’avons anobli: son sang avait gagné la noblesse que nos ancêtres nous ont léguée. Il était donc digne que nous lui accordions ce titre et cet honneur qu‘il porte avec panache depuis quelques saisons. Ces qualités d’excellence dont nous avons hérité par le sang de nos prestigieuses familles sont nécessaires à la grandeur de Na’helli. C’est cette noblesse de corps, de sang, d’esprit et d’âme qui est à l’origine du rayonnement de Na’helli la belle. Sans cette noblesse, Na’helli n’est rien. Sans cette noblesse, les elfes ne sont rien. N’oubliez pas la noblesse de votre sang. C’est un grand bien et une grande vertu que l’on ne pourra jamais vous enlever. Conservez-la comme votre plus grand bien. L’honneur des Hîr-Minuial coule dans mes veines et c’est ma plus grande fierté. Vous aussi soyez en fiers. Vous êtes l’élite de notre cité. Ne cédez donc pas à l’utopisme égalitaire de nombreux elfes des lunes. Votre vie vaut plus que celle d’un géant et encore plus que celle d’un olympien. La paix est certes profitable au développement de notre cité mais n’oublions pas nos valeurs et la mémoire de nos ancêtres. Ils se sont battus et sont morts pour nous et nos valeurs. Cédez à l’utopisme en vous alliant avec n’importe quelle race, cherchez la paix à tout prix et ils seront morts en vain, en ayant sauvé des valeurs que nous ne respectons plus. Un bon olympien est un olympien mort. Un bon géant est un géant à Zagnadar. Une bonne paix est une paix qui ne nous fait pas honte. En faisant de tout Olympia votre ami, vous considérez que les olympiens sont semblables à nos alliés de toujours les hommes sauvages. En faisant de tous les peuples d’Olympia vos alliés, plus personne ne s’attachera à vous et tous vous abandonneront. Votre famille, voilà les seuls vrais liens que vous ayez et que personne ne pourra vous enlever… même si cela est parfois regrettable… » Kyrion esquissa un sourire entendu aux auditeurs et à son frère Necrid. Ils se retinrent de rire tandis que lui demandait à Sylia ce que son frère venait de dire, car, bien qu’il soit un élève exemplaire, l‘assiduité ne faisait pas vraiment partie de ses qualités. Assez satisfait de sa vengeance publique, celui-ci reprit son discours. « Soyez fiers de votre famille, soyez fiers de votre sang, soyez fiers d’être nobles et faîtes rayonner la grandeur de Na’helli partout sur Olympia par votre Noblesse. Que vive Na’helli et que vivent les nobles. » Frère de Necrid.
Sentinelle. Ambassadeur auprès des Olympiens. |
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Une fête uniquement entre représentants de LA Noblesse Elfique. Ainsi aucun « Luneux » pour déranger les dignes Elfes Nobles, avec parmi eux le prestige de la Glorieuse Na’helli : Les Sentinelles !
Point fort de cette cérémonie en hommage à l’anoblissement de Dace Tanuil, nouvelle Sentinelle et coéquipier forcé du magnifique jeune elfe nommé Fingolfin Elanessë : Le Bal ! La cérémonie avait lieu dans une somptueuse grande salle ou la fine fleur de la société Elfique s’était donné rendez-vous et ou elle était actuellement réunie en ce jour de fête. Une pièce avec des décors sublimes, mais surtout, surtout, les plus charmantes elfettes que l’on ne puisse jamais rêver de rencontrer ! Seulement, la douce Nävis n’était point là… A-t-on idée aussi d’être Elfe De Lune… Tss… Arrivé dès le début de l’ouverture de cette cérémonie, le magnifique jeune elfe s’était habillé de la manière la plus séduisante et « classe » possible. Une longue robe de soirée d’une couleur verte émeraude des plus sublime, avec le bout des manches roses et un léger col ouvert en V. Les armes de la famille Elanessë étaient imprimées dans les boutons des manchettes de cette robe, et sur le devant. Coiffé avec élégance et parfumé, avec son parfum qu’il avait fabriqué lui-même à partir d’une recette de filtre d’amour, il n’avait même, pour dire, jamais été aussi élégant qu’en ce jour. Des gants d’un blanc du plus pur venaient compléter cette tenue. … Ainsi, plus attiré par les danses que par le buffet ou se trouvaient pourtant l’ensemble de ses collègues, Fingolfin valsait et enchaînait slow après slow, avec différentes des plus jolies elfettes de la Glorieuse Na’Helli. Soudain, une elfette des plus charmantes, vue de loin -et comme vous le savez belle de loin, loin d’être belle…- venait de faire son entrée. Intrigué de ne l’avoir encore jamais vue au détour d’une ruelle, notre jeune héros alla à sa rencontre, s’inclina et fit le traditionnel baise main comme les traditions de La Noblesse l’exigeait. Cette elfette était tout de rose vêtue, et quel charme, il faut l’avouer ! Une longue robe de soie rose cousue de quelques fils d’argent, des gants de velours, une fine chaîne d’or blanc passée autour du cou, de petites sandales montantes… Elle s’était en outre coiffée avec beaucoup de soin : ses cheveux étaient tressés à l’arrière, hormis quatre mèches encadrant savamment son visage. Belle et délicate… Soudain, cette personne lui dévoila sa véritable identité, elle était en fait Sylia, la Consule !!! N’en croyant pas ces yeux de ce radical changement venant de s’opérer entre la dernière fois qu’il l’avait aperçu en fonction avec ses vêtements standard, et actuellement, sous le choc, il ne sut quoi répondre. Mais au moment ou elle lui demanda à sa manière habituelle, en temps normaux : « Il est ou Kyrion, bordel ?!? » Là, il la reconnu en effet et entreprit de la conduire au Consul ; mais soudain on put entendre : « FOUTRECUL !!! » Necrid Hîr-Minuial qui observait la scène dès le début du haut d’un balcon comprit cette charmante personne était Sylia, vint à descendre pour la charrier. Fingolfin les laisse entre eux et leurs plaisanteries grasses chacun à l’encontre de son interlocuteur. Mais pourquoi donc Necrid observait’il les moindres faits et gestes de Fingolfin ? Serait’il lui aussi un charmeur de ces Dames à sa façon ? Enfin bon, passons… Il est à noter que quand, pris de surprise, Fingolfin s’exclama : « Sylia !?! » Bon nombre d’elfes se tournèrent vers lui et le regardèrent étrangement. Il se contenta de leur répondre en levant bien haut le majeur de sa main droite. Signe de respect Elfique… Bon nombre de morceaux elfique avaient déjà été joués ; et le magnifique jeune elfe avait déjà dansé avec la plupart des personnes représentant la gent féminine présentes. Soudain il aperçut son autre collègue, Awandiel. Elle était seule, là, assise sur un banc à attendre. Épris de tristesse à son égard, notre ami s’approcha d’elle et l’invita à danser sur le plus beau slow de la soirée. Elle accepta, un grand sourire aux lèvres. Ainsi, ils dansèrent, et dansèrent… Non pas un slow mais bien plus, tout le restant de la soirée, ils la passèrent ensemble. Au lever du jour, ils allèrent s’éloigner discrètement ensemble. Nul ne sut jamais ce qu’il s’était passé entre eux cette soirée là. Et la cérémonie continuant, la fête battait son plein. Malheureusement, Fingolfin loupa le long discours sur la Noblesse que fit le vénéré Consul Kyrion Hîr-Minuial, mais heureusement on le lui rapporta par la suite. C’était un discours magnifique auquel la Sentinelle adhéra pleinement. Non vraiment, quelle idée que d’être Elfe des Lunes !!! Bienvenue parmi nous Dace. Fingolfin Elanessë
[Famille Elanessë] [Sentinelle] [Ambassadeur/Diplomate auprès du Peuple Géant de Zagnadar] [Membre Fondateur du CEE = Commando d'Elite Elfique] [Gentleman Elfique] |
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Dace monta rapidement les marches qui menaient à la salle de bal, sans manquer au passage de gratifier les gardes d'un signe de tête, ces derniers lui renvoyèrent un salut très militaire lorsqu'il franchit les portes, avant d'annoncer à toute la salle ses noms et fonction, selon l'usage.
"Dace Tanuil du Cerf, Sentinelle de la Glorieuse Na'Helli". Un personnage important, pour lequel on donnait cette grandiose réception. Un personnage important auquel avait incombé la toute aussi importante mission de passer en revue les Archers des Tours. Il avait donc enfilé durant tout le jour les allers-retours entre le ciel et la terre, soit plusieurs dizaines de milliers de marches, quelques millions même selon lui. Ce qui expliquait qu'il n'arrive qu'au crépuscule mais apparemment son absence n'avait pas empêché la soirée de commencer. Dès son arrivée, il entama la fastidieuse tournée de salutations, inclinant le buste de-ci de-là, échangeant rapidement quelques paroles amicales sincères ou non. Il nota mentalement les noms de chacun et leur attitude, flagorneurs mielleux tentant de se mettre une Sentinelle dans la poche, hautains aristocrates le traitant comme un parvenu ou sages vieillards bienveillants. Malgré un léger mépris de principe, la nouveauté que représentait Dace et son aspect de jeune premier lui attirait la sympathie des jeunes elfes, chacune renchérissant sur ses traits "mignons", pouffant en lui confessant avoir toujours voulu un petit frère comme lui, malgré le froncement chronique de ses sourcils. Les pauvres devaient croire qu'il n'avait que la moitié de leur âge alors qu'il en avait le double et pourrait être leur père, la longévité des elfes amenait parfois ce genre de quiproquos. Dace parvint à s'esquiver lors du discours de Kyrion, le cercle formé par les demoiselles nobles avait bien entamé sa patience, ses nerfs et même sa santé. Il préférait rejoindre le balcon qui surplombait la piste de danse avant que la migraine ne soit plus supportable. A peine avait-il eu le temps de pousser un soupir qu'il remarqua une petite elfe, âgée de quelques années, qui mâchouillait une pâtisserie en se dandinant, manifestement impatiente qu'on la remarque. "- Oui ? " Pria-t-il, attendant avec un sourire avenant que la petite trouve l'aplomb de parler, lui signifiant par un soubresaut de l'oreille qu'il l'écoutait. " - Dis m'sire de la Lune, c'est vrai que les Elfes des bois ils mangent des crapauds ? " demanda-t-elle avec un air innocent. La consternation se disputait avec le désespoir dans le coeur de l'Elfe des Lunes. " Non non , jamais de la vie, on ne fait que boire leur sang. Tu en veux ? " demanda-t-il en tendant son verre de vin. La stupeur choquée et sa fuite précipitée vers les jupes de sa mère furent les seuls remerciements de la gamine. Enfin sauf si on compte le canapé fourré au lard à demi-mangé qu'elle laissa par terre. Il redressa la tête pour regarder la foule en bas. Tous semblaient dans leur élément à cette réception, même la consule. Il avait entendu qu'elle avait passé plusieurs années dans la forêt, ce qui avait immédiatement attiré sa sympathie. Malgré son coté revêche, elle devait sûrement mieux comprendre les Elfes des Lunes que quiconque. Pourtant à la voir valser, on ne pouvait l'imaginer autrement et sûrement pas à arpenter les bois une rapière à la main. Dace par contre ne savait pas esquisser le moindre pas et, réalisa-t-il, n'en n'éprouvait en fait guère l'envie. La musique manquait de rythme, le buffet de venaison et le sol était trop dur et glissant, quelqu'un allait finir par se casser le cou ! Mais il devait s'y habituer: il n'était plus à Kalimna. Les mots du consul avaient touché Dace plus que quiconque. Les valeurs telles que la Famille étaient au centre du discours, chacun d'ailleurs était venu avec la sienne mais sa propre famille : c'était son Clan. Pour beaucoup, il n'avait de noble que le titre, et Dace savait qu'au fond c'était vrai. Rien ne pouvait le résoudre à nier ses origines, pourtant il aurait été tellement plus simple de se fondre dans la masse ! Alors que tout n'était que velours, soie, pierres précieuses, or et dentelles, Dace portait quant à lui une tunique de cuir clair, ornée de multiples perles de bois chamarrées. De même sa cape de laine verte, tout juste retenue par une fibule cerviforme, jurait tout autant qu'un pâle caillou dans un coffre rempli d'or. Sur son torse combattaient deux autres cerfs, bois à bois tandis que le reste des gravures dessinait une arabesque feuillue autour des perles. Ses coudes et ses genoux étaient agrémentés de lanières de cuir retenant de longues plumes effilées à pointes noires. Si le prix des matériaux de ses vêtements ne devait pas suffire à payer ce qu'il venait de manger, nul ne pouvait néanmoins parvenir à reproduire le moindre ornement de ceux-ci. Il les avait reçus bien avant la naissance de la plupart des elfes présent dans la salle, lorsqu'il avait commencé son entrainement. Sa tenue s'était ornementée au fil de ses victoires et de ses réussites au service du Clan, aujourd'hui elle symbolisait toute la noblesse de sa personne, du bout de ses solides bottes jusqu'au subtil anneau serpentin qui ornait son oreille en passant par ses jambières. Aussi lorsque Necrid le surprit d'une grande tape dans le dos, qui transféra brutalement le vin de la coupe vers le pourpoint de Dace, l'accueil fut glacial. "Oups ! Enfin de toute façon il était mauvais ce vin, à part l'absinthe y a rien de potable ici." Confessa-t-il tandis que ses yeux se détachaient de la tache de vin pour regarder le reste la tenue de l'elfe blond. "- Exotique ... " conclut-il après un claquement de langue éloquent. On pouvait compter sur lui pour dire la vérité, surtout quand elle était désagréable, se dit Dace. "- Oui on me l'a beaucoup dit, je pense que je viens de lancer une nouvelle mode. - Plutôt mourir que de me déguiser comme toi, je croyais d'ailleurs t'avoir dit qu'on faisait pas un bal costumé. - Tu sais ... pour moi, c'est toi qui est déguisé... - Tu veux demander à mon frère de nous départager ? " termina Necrid en souriant. Dace ne put réprimer une grimace à cette pensée. Non seulement son frère verrait d'un très mauvais oeil que Dace affiche ainsi ses origines, mais les regards noirs du consul le mettaient on ne peut plus mal à l'aise, et surtout il ne tenait pas à refaire la tournée d'inspection des tours ! Aussi décida-t-il de le laisser rire et de changer de sujet. "- J'ai reçu quatre propositions de corruption à peine voilées, j'ai noté les noms. - T'as accepté j'espère ? - Evidemment que non !!! - Mais alors comment tu vas voir si ils étaient sérieux ? Et pour les prendre en flagrant délit alors ?! - Ah... Je ne sais pas... - T'as encore beaucoup de choses à apprendre." conclut Necrid. Une bousculade mit fin à l'échange en séparant les deux Sentinelles, Dace crut finalement entendre un grognement étouffé et espéra que personne n'avait frappé Necrid. Il avait comme un don pour s'attirer les problèmes ou peut être les cherchait-il ? |
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« Polo faudrait peut-être que tu te bouges on va encore être à l'arrache...
- C'est bon, c'est bon j'arrive... » Nippalür attendit donc encore, comme il attendait depuis déjà une demi heure et comme il attendait chaque fois qu'il sortait avec son frère pour prendre part à une mondanité quelconque... Aussi étonnant que cela puisse paraître, c'était donc Polonëll, qui par son manque certain de clairvoyance quant au temps dédié à l'habillement pour une soirée par tout noble qui se respecte, était à la base d'un début de retard malvenu... Et d'abord qu'allait-il donc faire dans cette galère ? Une idée de Sylia avait dit Nippa... Sylia évoquant de ses pensées à Nippalür, voilà qui laissait pantois... Et le jeune Hal'Uechïr, découvrant dans cette invitation un semblant de reconnaissance, s'était empressé de la soumettre à son ainé qui avait quant à lui accepté de mauvaise grâce de l'accompagner, n'étant guère friand de l'amoncellement en un espace contigu d'une foule, même si cette foule était de noble sang... Vînt le moment où Polonëll fut prêt, moment émouvant en vérité pour Nippalür, qui piaffait d'impatience à l'idée de revoir l'une ou plusieurs de ses nombreuses conquêtes passagères de la période anté-Labyala... Ils se hâtèrent donc vers le lieu de la réception, vêtus pour l'occasion de leurs plus beaux atours... Ils arrivèrent bientôt à la grande porte et, après quelques palabres inutiles avec les personnes qui en régulaient l'entrée, ils pénétrèrent dans l'immense salle de bal. Faste et magnificence étaient à l'ordre du jour... La foule était assemblée devant Kyrion qui achevait un discours sur de belles paroles... Enfin belles, c'est tout du moins ce que les applaudissements qui jaillirent de son auditoire laissèrent penser... Les deux frères ne pouvaient en effet se faire une idée concrète de la pensée dominante du consul car ils avaient quant à eux usé de leur premiers instants dans cette salle pour scruter les invités et découvrir des têtes connues... et appréciées... Bientôt la musique reprit et les couples de valseurs se formèrent sur la piste de danse, en un rituel pré fait d'invitation, suivi à la lettre par les jeunes nobles désireux de faire reconnaître leurs qualités aristocratiques... Polonëll observa... Il faudrait qu'il se rappelle de tout cela lorsque viendrait le moment de danser, bah...il aviserait... Mais avant tout, il fallait se nourrir et s'abreuver... Son frère ayant disparu dans le tumulte des danseurs, c'est seul qu'il avisa un buffet chargé de mets plus attirants les uns que les autres, au côté duquel se trouvait une charmante elfe en conversation avec... Necrid Hîr-Minuial... Il s'approcha tranquillement de sa potentielle collation, jetant un oeil à la Sentinelle en conversation puis faisant doucement dériver son regard sur l'elfe qui l'accompagnait... La silhouette lui sembla bien familière... Il hésita un instant, détaillant la tenue et le port altier de la demoiselle... Tout semblait lui dire le contraire mais il ne pouvait se tromper... Enfin il pouvait mais cela ne lui arrivait jamais... A vrai dire, on a la classe ou on ne l'a pas... « Mais... mais... » A ce début de phrase qualifiable de bredouillant, la jeune elfe se retourna et aperçut son cousin qui la dévisageait d'un air à la fois songeur et étonné... « Sylia... Mais... T'as rien trouvé de mieux pour cacher ta vilaine figure ? » C'était une très galante et très noble réplique à n'en pas douter... La Consule apprécia au delà de toute espérance, lançant ce que l'on peut communément appeler un regard noir à son cousin et retrouvant très vite sa position initiale après avoir effectué un très spectaculaire demi tour mode « ma robe virevolte »... Le jeune ranger, troublé on ne peut moins par l'attitude prévisible de sa cousine, se servit un verre d'hydromel et s'avança d'un pas mesuré vers les deux Sentinelles... [Sentinelle]
Elfe Noble |
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Sitôt que Polonëll fut arrivé au niveau de sa cousine, celle-ci délaissa le buffet et passa devant lui sans un mot. Elle prit grand soin de le frôler et de lui adresser un sourire discret mais non moins triomphant, en parfaite petite peste.
-Rho eh Sylia, je plaisantais ! Où tu vas ? Qu’est-ce que tu fais ? -Je prie. -Tu… ? -Je prie pour que mon oncle Kelian ne me croise pas en ta compagnie. Tu te tiens affreusement mal, j’aurais honte. -Attention, moi aussi je pourrais bien me mettre à bouder si tu continues sur ce ton ! Railla le ranger. -Qu’est-ce que tu racontes ? Je ne boude pas. -Nooon ! Bien sur que non ! On va danser ? -Pas envie. -On va grignoter ? -Pas envie. -Discuter ? -Pas envie. -Se pendre ? -Crétin. Des chamailleries… avec son cousin… Plus la soirée avançait, plus Sylia retrouvait des scènes de son enfance, avec délectation. Elle en vint, fatalement, à penser à sa soeur Luvia, et par là même à enfin se rendre compte… -Bon sang mais… Je… Rhaaa, qu’est-ce que j’ai fait ? -Tu m’as traité de crétin. Mais le fait que tu reconnaisses ton erreur me surprend et te rachète ! -J’ai… je me suis conduite comme une… -N’en fais pas trop, c’est pardonné ! -Comme une NOBLE ! Je m’y suis plue, à cette réception ! -… -… Et c’est après un silence gêné d’environ une minute que Polonëll posa la question, pertinente au possible, qui allait hanter sa cousine pendant plusieurs saisons : -Et alors, c’est pas bien ? HRP: Finiiii ! (enfin, normalement ![]() Et merci Labyala, huhu. |
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HRP// Excellent !!!! //HRP |
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Hrp/ Ca fait plaisir de lire des chroniques comme celle là!
Ca faisait longtemps que je n'avait pas autant aprécié une chronique, et j'espère que vous en ferez encore du même niveau! La liberté n'est pas un comportement, c'est une façon de penser. |
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Merci à tous les elfes nobles qui ont bien voulu participer à la chronique ^^.
Et merci à vous Labyala et Nygaël. Frère de Necrid.
Sentinelle. Ambassadeur auprès des Olympiens. |
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Tout bonnement excellent ![]() L'histoire est vraiment amusante, mais vous avez un réel talent d'écriture. Mais attention au retour de Luneuses... ![]() *Arrivée prochainement* "La féminité est un art de vivre !"
Elfe des Lunes/Adoptée des Loups/fille de Kowü/soeur de Labyala [Membre des Rôdeurs des Lunes avec Nippalur, Labyala, Khelefkin, Takila et Elwë] |
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Ce soir là, les ruelles de Na’helli étaient inhabituellement vide. La rue semblait avoir capitulé au profit de quelques bêtes qui profitaient de cette soudaine liberté, éclairés par quelques rares habitations allumées. Mais pour les oreilles attentives, on pouvait néanmoins entendre quelques pas feutrés se dirigeant vers le centre de la cité, le grand palais.
- Je persiste à dire que ce n’est pas une bonne idée… - Allons, on en a déjà discuté ! On ne peut pas se permettre de louper cette soirée ! - Mais enfin, ce ne sont que quelques Nobles qui se réunissent… - Quelques Nobles ? Même Nippalür et Polonëll se sont fait une beauté, et y ont couru ! J’ai bien écouté, c’est LE grand rendez-vous de la saison, tout le gratin de Na’helli y sera ! - Justement, nous n’avons rien à y faire…et puis tu sais, moi et les mondanités… - Imagine simplement ton mari en train de se trémousser avec une inconnue… Labyala accéléra soudain le pas - Tu as gagné. Les deux elfes, car il s’agissait bien de Nävis accompagnée de Labyala, finirent leur course à travers les ruelles, s’orientant grâce à leur fine oreille (à noté que vu les moyens investi pour l’orchestre, un sourd aurait parfaitement trouvé son chemin). Guettant les rondes des gardes autour de l’impressionnant édifice, elles attendirent que la voie soit libre pour grimper et se trouver un endroit à l’abris des regards où elles pourraient surplomber la grande salle de bal. Installées, elles eurent juste le temps d’entendre la fin du discours du Consul. - Mince, je comprends maintenant pourquoi l’entrée est interdite aux elfes de Lunes ! Tout le monde se serait moqué en voyant leurs accoutrements ! Labyala, l’œil vif, repéra rapidement son mari Nippalur Hal’Uechïr. Rassurée de le voir simplement prendre une collation, elle appuya d’un signe de tête Nävis. De leur hauteur, elles ne rataient aucun détail des festivités, à commencer par le plaisir que semblait prendre un elfe quelque peu éméché à semer la zizanie parmi les convives. La salle était pleine, et les deux elfes prenaient ainsi conscience du nombre qu’ils étaient. Elles reconnaissaient plusieurs figures importantes, comme les Sentinelles, les Ambassadeurs, et les Familles qui avaient combattues à leur côté au front. Elles ne parvinrent néanmoins pas à trouver Sylia. Cela les rassura d’ailleurs, leur Consul ne s’étant jamais vraiment démarquée comme une fervente amatrice de ce genre d'occasion…La soirée battait son plein, et les divers minaudages, les danses de certains, ou encore les couples les plus improbables s’évanouissant par les portes dérobées de la salle, continuèrent d’enrichir cette soirée ô combien mémorable… - Regarde, Fingolfin à l’air de s’être trouvé une conquête de plus… - Hum…Si j’étais toi, je me ferai plus de soucis pour la charmante elfe qui mange des yeux Nippa… Labyala se raidit. Nävis sourit, mais garda néanmoins un œil sur Fingolfin. Légèrement ankylosées dans leur cachette, elles restaient pourtant. Elles s’avaient bien que leurs origines ne leur permettraient jamais d’assister à ce genre de convivialité, et au vu de leurs yeux moqueurs, cela ne semblait pas les déranger. Mais parfois, elles se laissaient aller à s’imaginer dans cette somptueuse fête, virevoltant sur une piste, dans de beaux apparats… Hum, très fugaces ces moments. Toutes deux étaient partie dans leurs songes… Puis après plusieurs secondes de silence intense -Roh mais la pouf ! s’écria Labyala Nävis se tourna vers sa sœur les yeux interloqué, elle ne l’avait jamais entendu parler comme cela. Même si le mot « pouf » était un vocabulaire courant chez elle-même, il était pourtant rare de l’entendre chez sa sœur. -Nan pis regarde comme elle est habillée…Allez viens on s’en va d’ici j’en ai trop vu ! -T’es sur Laby ? Tu le regretteras pas ? -Nan nan ne t’inquiètes pas… Rah mais t’as vu les yeux qu'elle lui fait ? Pis j’entends son rire niais d’ici tellement elle fait une tronche débile ! Et puis elle a aucune prestance cette fille, elle lui plaira jamais. Mon ptit Nippa n’est guère intéressé par ce genre de truie. Nan mais t’as vu ça Nävis ? Hein ?... Nävis ? Alors que Labyala venait de comprendre qu'elle était parti dans un monologue, elle aperçut Nävis en train de parcourir à toute allure vers la cour du palais… -Attends moi !!! |
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Je ne reconnais plus les elfes.
Etre devenus à ce point décadents...si ces récits sont véridiques, c'est plus que je n'aurais pu le croire. |
Par Google   |
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C'est vachement bien, bien mieux que les chro des Luneux (c'est juste pour les motiver à écrire ça ![]() Juge de Na'Helli |
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Ca fait mal au joueur d'un jeune Nain fougueux de le dire, mais j'adore. ![]() Kyp.
"Finies les journées du bonheur..." |
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La cour du palais ressemblait à une pseudo imitation de la forêt des Cendres. Rien de mieux pour deux elfes des Lunes pour s’y faufiler sans encombres.
Labyala suivait tant bien que mal l’avancée fugace de Nävis qui, en deux temps trois mouvement, l’avait emmenée jusqu’au derrière de la propriété. -Regarde là haut Laby, une fenêtre est entrouverte, ya plus qu’à grimper ! -Comme tu dis… Ya plus qu’à… Les deux elfettes atteignirent comme de vrai lézard la fenêtre indiquée. L’enseignement du vieux Syrius n’avait pas pour vocation d’inciter à entreprendre ce genre de délit, mais fut pour le coup très efficace. Une fois à l’intérieur, le temps était venu de réfléchir (Il y a des moments où ça peut servir en effet…) Labyala stoppa donc sa sœur dans la foulée : -Arrete toi ! -Kékya ? -Regarde nous, on n’est plus sous l’ombre des arbres à présent, on va faire un peu tache avec nos habits fait en peaux de bêtes… L’elfe commença à bougonner : -Bah ils sont très bien nos habits en peaux de bête, je vois pas en quoi… -Nävis… -Oui bon d’accord ! T’façon, on est dans un palais nan ? Y doit bien y traîner de quoi se fringuer ! Toute deux virent une porte magnifiquement décorée. Les deux sœurs se comprirent en un regard et se dirigèrent vers la porte. Labyala subtilisa quelques accroches qui traînaient dans la chevelure de Nävis. -Eh ! s’exclama cette dernière. La seconde la rassura avec un sourire complice et malicieux. Elle commença ensuite à introduire deux des crochets dans la serrure jusqu’à ce que… CLICK ! -Olé ! Lança Labyala, en redonnant les accroches toute tordues à Nävis. -Olé… En entrant dans la salle, les deux elfes s’arrêtèrent net devant la beauté de ce lieu. Il s’agissait d’une chambre magnifique ornée d’or et d’ivoire. Les rideaux en soie rouge étaient accordés à la perfection avec les draps de l’immense lit posé au fond la pièce. Tout était parfaitement agencé, à croire que personne n’y résidait. Sur le côté se trouvait une armoire gigantesque, toute aussi somptueuse. Une fois ses portes ouvertes, une garde robe des plus divine apparut aux yeux des deux louves. -Agaaaah… -Arête de baver Nävis et choisis ta robe ! Quelques seconde plus tard, que dis je, quelques minutes plu tard… Euh.. Hum hum… Au bout d’un certains laps de temps nécessaires à deux personnes de la gente féminine, aussi coquette l’une que l’autre, à trouver LA robe qu’il faut, les deux sœur firent enfin leur apparition. L’effet ne se fit pas attendre, toutes les personnes à proximité furent littéralement scotché devant de tel apparats. Toutes deux avaient choisit des robes en soie blanche, et au vu des goûts esthétiques des deux elfes, elles avaient choisies vraiment les plus magnifiques… ![]() Les compliments fusaient à mesure que les nobles d’une nuit descendaient l’escalier : -Vous êtes tout bonnement magnifiques mesdemoiselles, votre famille doit être fier de vous ! -Je ne puis laisser mes yeux vous contempler sans vous dire à quel point je vous trouve divines, mais je ne trouve pas les mots ! -Quel vent de fraîcheur mesdemoiselles ! S’en suivit un admirateur plus inquiétant : -Mes amis ! Quel apparat ! Il s’agissait d’un elfe plutôt âgé avec un fort accent soutenu. (Accent de peteux dirait Nävis) -Je me présente, Karlag Arfeld ! Et je dois vous avouer que je suis pour ainsi dire épaté par vos tenues ! Quelle ressemblance ! C’est un travail de grand couturier, et ce dernier a du y passer des saisons entières pour vous confectionner une imitation aussi flagrante que celle là ! Puis-je savoir le nom de cet incroyable modéliste ? Les deux elfes restaient perplexe, ne savant pas vraiment quoi dire… -Il a souhaité rester anonyme ! Lança Labyala, il n’aime pas vraiment le prestige. -Encore un provincial qui n’a toujours pas compris l’ironie de sa propre utopie… Soit, remettez lui ma carte lorsque vous le verrez, et faite lui part de mes félicitations ! L’elfe tendit un léger parchemin puis disparu sciemment dans la foule. -T’as compris ce qu’il a dit Laby ? -Euh… On doit être vraiment belle je sais pas, faudra que je demande à Nippa. -Ah oui tiens d’ailleurs je vais allez dire deux mots à sa pouf de ta part… C’est à ce moment là que le regard de Labyala se fixa net. -Boulette… -Kewa ? -Nävis, jcrois qu’on a fait une groooosse boulette… -Expliques toi au lieu de rester comme une carpe. -Bah suis mon regard de carpe… Lorsque Nävis leva elle aussi les yeux, elle devint rouge écarlate.Se tenait devant elle, accroché au mur, d’immense peinture représentant la Reine mère elfique, No'irin Kai'tlin, sous différente posture, habillée exactement des même robes que nos deux luneuses… -Ah oui en effet… Boulette… "La féminité est un art de vivre !"
Elfe des Lunes/Adoptée des Loups/fille de Kowü/soeur de Labyala [Membre des Rôdeurs des Lunes avec Nippalur, Labyala, Khelefkin, Takila et Elwë] |
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//HRP : P'tin c'est à porter au ciné ça ![]() Bravo à tous ceux qu'on écrit, ça claque grave de chez grave ! Prenez garde à ceux que le Monde dota de conscience ; ce sont les plus versatiles des êtres, et leur coeur peut cacher beaucoup de bien comme le mal le plus absolu. |
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Merci beaucoup pour cette suite surprise !!!
Mais c'est vexant : les luneuses aussi elles écrivent super bien ! Pfff, on n'est pas les meilleurs alors ![]() |
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"Pour la première fois la glace va fondre..."
ça va chauffer sec au palais ^^. Et tu divagues Sylia, on est toujours les meilleurs, on est noble ne l'oublie pas ![]() Frère de Necrid.
Sentinelle. Ambassadeur auprès des Olympiens. |
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Tiens pour une fois je suis d'accord avec toi Kyrion ![]() [Sentinelle]
Elfe Noble |
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Vous tapez pas dessus, z'ètes tous vainqueurs ex-aequo... Et vive les suites surprises. ![]() La liberté n'est pas un comportement, c'est une façon de penser. |
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Héhé, on dirait bien que les "Luneuses" ont quelques tours dans leurs poches...
La balle est dans votre camps chers Nobles ! ![]() |
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La soirée s'écoulait, plus ou moins tranquillement selon les goûts et les humeurs, voir même selon les personnes que l'on croisait si l'on considère que certaines Sentinelles, dont nous ne citerons pas le nom afin de pouvoir exercer un vil chantage sur elles plus tard, s'amusaient à frapper lourdement certains convives... Enfin... Polonëll se promenait paisiblement entre les différents banquets, récoltant de charmants sourires auprès de nobles demoiselles, discourant auprès de vieux aristocrates et surtout tenant un oeil sur son frère qui ne cessait de se rapprocher d'une de ses anciennes conquêtes... La conquête en question semblait être à nouveau sous le charme du jeune mage... Hum... A n'en pas douter elle n'avait pas de goût...
Il laissa errer son regard dans la grande salle de bal... Là un vieux danseurs reluquant une jeunette, non loin de lui un fumeur, puis un assommé, une demoiselle fixant Nippalür et sa compagne d'un soir avec un regard noir, Necrid buvant, Kyrion se pavanant, Sylia... UNE DEMOISELLE FIXANT NIPPALUR ET SA COMPAGNE D'UN SOIR AVEC UN REGARD NOIR ? Tiens... Qui cela pouvait il bien être ? Il ne connaissait guère d'elfette n'aimant Nippalür, cela ne pouvait être qu'une de ses anciennes... de ses... Hum.. Ou pas... Polonëll avait bien entendu décidé d'étudier plus attentivement le personnage, et lorsqu'il le reconnut il ne put réprimer un cris d'étonnement... Il l'observa avec plus d'attention. Vraiment, aucun doute n'était permis... Nävis était ici, dans cette pièce, à ce bal... UNE LUNEUSE !... Il s'élanca donc, bien décidé à élucider ce mystère, et fendit rapidement la foule... Mais alors qu'il s'approchait d'elle, il vit une elfe se pencher à ses cotés et lui murmurer quelques mots à l'oreille... La soudaine rougeur qui envahit le visage de l'elfette laissa présager l'annonce d'une nouvelle particulièrement gênante... Mais d'ailleurs, cette autre elfe... C'était... Polonëll se frotta les yeux et regarda à nouveau plus attentivement... Mais oui... c'était bien elle, Labyala, la femme de ce cher Nippa... Oula, il allait ramasser le pauvre ! Decidement, ce soir là, le ranger n'était pas au bout de ses surprises... "Mais... Laby... Nâvis... Qu'est ce que vous foutez là ? - Ah Polonëll, Labyala esquissa un sourire gêné, euuuh... hum... euuuh... Dit c'est qui la troufiasse avec MON Nippa ? - Nan, nan, nan Labyala...Répond... Comment t'as fait pour te retrouver ici dans cette tenue de... de noble ? Si Kyrion l'illuminé t'attrape dans le coin ca risque de pas le faire du tout tu sais... " Voilà une soirée qui prenait une tournure animée... Ils se trouvaient désormais immobile au milieu des danseurs... Quoi de mieux pour passer inaperçu ? " Et où est ce que vous avez trouvé ces robes ? " Silence... Rougeur... Le problème devait résidé par là ! Mais elles étaient pourtant très belles ces robes... et très bien portée... Le ranger regarda tout autour de lui pour voir si quelqu'un les avait remarqué... C'est alors que son attention fut retenue par les tableaux représentant la reine... et par ses tenues ! Quelques rapides allez retour lui firent admettre la douloureuse vérité... Les deux luneuses avaient sombrées dans le summum du bouletisme... " Ouuuups, grossière erreur... ! Euuuh vous savez où est la sortie ? Parce que j'irai bien jusqu'à dire que plus vite vous serez loin, mieux ce sera..." Personne ne faisait attention à eux, si l'on excepte bien sûr le demi cercle qui s'était formé autour des deux soeurs... Ah... Justement... Le demi cercle... Pas bon ca ! Voir même mauvais... Le cercle n'étant pas refermé il existait donc encore une issue... Sourire, démarche chaloupée mode défilé... Oui cela pouvait encore passer, car un physique avantageux donnait bien des opportunités et permettait souvent de se sortir des situations les plus délicates... Et là délicat était un bien faible mot... "Je pense qu'on va trouver Polo, je pense même qu'un passage par notre case départ pourrait être... judicieux... - Plutôt... Tu penses bien... Dommage que ce soit si rare... Remarque, pour s'être marié avec Nippa, fallait que ce soit plus que rare... " La remarque fut ignorée d'un haussement d'épaule révélateur. " Bon ben... A la prochaine hein ! " Sous les regards amusés, inquisiteurs, voir également admirateurs ou malsains à dominante pervers des Nobles présents, les deux elfes de lunes commencèrent donc à effectuer un repli stratégique calculé... La pouf de Nippa serait démasquée plus tard, il fallait savoir classer les priorités... Polonëll les regarda s'éloigner vers le grand escalier... Il commença à se détendre légèrement, estimant que le tour était joué, lorsqu'il entendit soudain un grand cris retentir, du genre " COMMENT ONT ELLES OSE FAIRE CA ! " Re oups ! Le consul s'était réveillé [Sentinelle]
Elfe Noble |
Par Google   |
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Kyrion fulminait intérieurement et si les elfes présents observaient avec attention ses poings serrés, ils pourraient y voir quelques copeaux de glace brisée en sortir. Labyala, et Nävis ! Dans les robes de la reine ! Il ne pouvait tolérer ce sacrilège surtout au beau milieu de sa réception.
Avant qu’elles n'arrivent, aucune anicroche, même Necrid s’était tenu à carreaux (enfin c’est-ce qu’il croyait)! Tout allait pour le mieux -la fête était une parfaite réussite- dans le meilleur des mondes -celui des nobles évidemment- jusqu’à ce que l’attention d’une majorité de l’assemblée soit attirée par deux splendides elfes aux magnifiques atours. Intrigué par ce petit regroupement de jeunes elfes alléchés, Kyrion avait en effet observé les « objets de convoitise » , puis avait remarqué avec effarement que ces personnes portaient les vêtements de la reine No'irin Kai'tlin -ça ne faisait aucun doute pour lui- puis avec rage que ces personnes n’étaient autres que deux elfes des lunes, et pas n’importe lesquelles. Il ne put retenir sa surprise et son indignation: -Comment ont-elles osé faire ça!? Kyrion ne continua pas plus en voyant la centaine de paire d’yeux qui le fixait avec étonnement. Il comprit de suite qu’il fallait rattraper la situation. La réception devait être parfaite et continuer. Il chercha un moyen de se sauver et trouva la réponse dans son verre de champagne et dans le plateau de petits fours qu’on lui apportait. Non, il ne se saoula pas et ne se fit pas faire une indigestion. Avec un sourire forcé et profitant de l’attention que tous lui portaient il s’exclama: -Comment ont-elles osé servir un champagne venant de Kazad a Gorog avec des petits fours aux champignons sauvages! Quelle faute de goût! Tout le monde sait que ça ne se marie pas du tout… Où vont les elfes… Maintenant qu’il s’était rattrapé tant bien que mal -déjà de nombreux débats avaient commencé à propos du champagne de Kazad; selon certains celui-ci ne pouvait pas rivaliser avec la finesse des bulles du champagne elfique; selon d’autres dont notamment Necrid qui s’y connaissait tant en alcool affirmaient que le champagne elfique était pour les tafioles- mais il fallait désormais trouver le moyen d’écarter la noblesse temporairement pour pouvoir foudroyer en toute tranquillité les deux impies. Trouver une solution, trouver une solution… Il faut éviter un scandale! Une diversion ! Il fallait attirer les regards ailleurs… Il dévisagea l’assemblée en quelques secondes, son frère, Nävis et Labyala qui tentaient déjà de partir en douce… Il aurait tant aimé sortir lui aussi… Sortir… Et son frère qui lui faisait signe de venir le voir pour le soutenir dans son débat. Il profita de l’occasion pour parler d’une voix forte. -Déjà une heure passée ! Mon frère Necrid me fait signe qu’il va être l’heure du feu d’artifice ! -Aaaaaaah ! -onomatopée exprimant une grande satisfaction des personnes présentes à l’annonce d’une surprise, à l’instar d’une salle de spectacle lorsque les lumières s’éteignent-. -Aaaaaaah ! -onomatopée exprimant aussi la surprise mais exprimant ce coup-ci l’incompréhension et la crainte de Necrid-. Celui-ci le dévisageait ne sachant que dire ni faire. Kyrion se dirigea vers son frère et lui dit assez sèchement dans l’oreille: -Si pour la première fois de ta vie, tu veux sauver une fête, tu m’emmènes tous ces nobles dans le parc du palais, tu fais n’importe quoi de convenable, du bleu, du rouge, du vert, n’importe quoi mais écarte-moi ces nobles! Nävis et Labyala ont volé les robes de notre reine et se sont invitées au bal. Je n’ai pas envie de faire un scandale, alors… -Mais je n’ai pas de feu d’artifices ! Tu me l’as interdit ! -Je sais que tu en as, tu n’as jamais respecté mes interdictions. -Mais… Kyrion ne laissa pas le temps à son frère de terminer sa phrase et frappa dans ses mains pour attirer à nouveau l’attention sur lui -il s’en serait bien passé- et éviter les regards sur les deux elfes des lunes. Puis, souriant et posé, il prit tranquillement la parole, l’air de rien. -Mon frère me fait dire que le feu d’artifice aura lieu dans les jardins de l’aile Est. Vous n’avez qu’à le suivre. Necrid se vit embarquer dans une galère, dans une descente en enfer de luxe, dans un tartare de nobles qu’il avait toujours détestés, où aucun Léthé ne pourrait lui faire oublier le responsable de cet affreux voyage, son immonde et rachitique petit frère Kyrion. Il entraîna cependant presque tous les nobles à sa suite les faisant sortir de la pièce -priait-il pour qu'il pleuve ou avait-il une idée en tête ?- tandis que le consul avait fusé vers les deux luneuses pour les empêcher de partir. -Vous, vous ne bougez pas, vous faites semblant de rien, vous souriez et vous attendez que tout le monde soit parti, sinon je vous fais torturer avant de vous tuer. Nous allons aller remettre ensemble les vêtements de notre reine là où vous les avez pris et nous allons ensuite discuter de la peine que vous allez devoir payer pour réparer cet affront à toute la noblesse de Na’helli. Vous êtes inexcusables ! Ne comptez pas sur mon indulgence ni sur celle de Sylia pour vous sauver. Mais qu’est-ce qui vous a pris !? Frère de Necrid.
Sentinelle. Ambassadeur auprès des Olympiens. |
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Un vrai de veau de ville ! ![]() (Reste qu'à ce moment précis on est vraiment dans la m**** et j'ai pas encore trouvé comment se sortir de la ![]() "La féminité est un art de vivre !"
Elfe des Lunes/Adoptée des Loups/fille de Kowü/soeur de Labyala [Membre des Rôdeurs des Lunes avec Nippalur, Labyala, Khelefkin, Takila et Elwë] |
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Ca vous apprendra, les luneuses. Nul ne défie impunément la noblesse. Et encore, là, vous avez de la chance, vu que Nec' doit distraire les invités grâce à ses -nombreux- talents pyrotechniques.Du coup vous ne subirez que la colère de l'autre en bleu et l'autre en rose.
...Par contre je vais devoir trouver un truc obscène à écrire, pour faire suite. Dommage, hein ![]() [Sentinelle]
[Juge suppléant] Faites ce que vous voulez, mais faites-le avec style. Car le style est la seule chose qui importe. |
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Eh, Nävis, veaudeville ça s'écrit en attaché, pis même si y a beaucoup d'humour dans cette chro, les critères sont pas les mêmes que ceux des vrais veaudevilles ![]() Voilà, maintenant que j'ai fait mon ch*eur avec mes connaissances en théâtre plutôt limitées même si j'étudie dans cette filière, je sors. ![]() Prenez garde à ceux que le Monde dota de conscience ; ce sont les plus versatiles des êtres, et leur coeur peut cacher beaucoup de bien comme le mal le plus absolu. |
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Nan mais je parlais de Kyrion... ![]() "La féminité est un art de vivre !"
Elfe des Lunes/Adoptée des Loups/fille de Kowü/soeur de Labyala [Membre des Rôdeurs des Lunes avec Nippalur, Labyala, Khelefkin, Takila et Elwë] |
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Après avoir lorgné sur ce sujet pendant quelques jours sans m'y oser (bouh, un truc d'elfe ^^), je me suis lancé et j'ai pris un réel plaisir à découvrir cette joute littéraire...
Le hasard a voulu que j'écoute "The Unforgiven", la version d'Apocalyptica, lors de la danse entre Sylia et Kyrion et je trouve que cela allait plutôt bien avec le texte... Félicitations aux participants et surtout, la suite ![]() Gorbad Kaskanferr
Bras Droit de la GTN Conseiller Royal du peuple nain Concepteur de la grenade mana Un Nain gras est un nain heureux |
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-Foutre de foutre de foutre...'m'l'ourde avec ses changements d'avis pourris, lui...D'abord il me saoule pour que j'évite les feux d'artifice, 'pis maintenant il veut que j'en fasse pour le bon plaisir de tous ces crétins endimanchés, pompeux, orgueilleux, arrogants, pédants, suintants de parfum et froufroutants dans leurs robes à la laideur proportionnelle à leur égo.
-Vous dites ? Necrid se retourna vers l'elfe (il s'agit ici d'une femme, comme la prononciation du mot "elfe" le laissait deviner) qui, venant de l'entendre maugréer, s'était mis en tête de s'enquérir des raisons de tant de mauvaise humeur, et lui décocha un regard mauvais en préparant discrètement un sort asphyxiant ; puis, se souvenant in extremis des paroles du Consul, transforma le rictus haineux qui déformait son visage en un immense sourire hypocrite et entreprit d'observer son interlocutrice, cherchant frénétiquement une quelconque échappatoire. -Je disais, eh bien, que....Comment dire cela...Vous voyez, dans ma main, le verre d'absinthe? -...Oui, et donc? -Il y a un glaçon dedans. -Certes, je le vois fort bien. Où voulez-vous en venir? Interrogea la noble, inquisitrice. -Eh bah hop, dans l'décolleté. C'est très froid, n'est-ce pas? Il poursuivit ensuite sa route, suivi par le cortège de convives, moins une personne qui tentait avec l'énergie du désespoir d'empêcher la lente descente d'un bout de glace dans ses vêtements, et qui, soit dit en passant, n'était pas Kyrion. Mais ça aurait pu. Il cache bien son jeu, saviez-vous? Bref. Necrid cheminait donc dans les longues allées du parc aux arbres immenses dont les cimes verdoyantes tutoyaient presque les nuages, à la recherche d'un endroit dégagé, sa besace battant contre sa hanche, marquant le rythme de sa marche, tandis qu'il accumulait tours et détours, jamais satisfait, forçant l'admiration des autres nobles par son perfectionnisme et ses commentaires experts. Mais en fait, c'était juste pour leur faire faire un peu de sport, histoire de faciliter la digestion. Il trouva finalement après cette distrayante petite marche une place potable à dix mètres du palais, installa les invités un peu plus loin, et sortit de son sac un nombre certain de flacons étranges, de fioles bizarres, de serpentins colorés, deux dagues, des fléchettes empoisonnées, des potions de restauration améliorées, un opus de l'Histoire Olympienne -emprunté à Kyrion- avec quelques pages arrachées -surtout vers la fin, chapitre XXIV, "De Salminar et de son accession au trône"-, des procès-verbaux prêts à l'emploi et un pigeon rôti à moitié mangé, qu'il jeta négligemment par-dessus son épaule avec ce commentaire : -Quoi? J'avais faim, foutre. Il prit dans sa main gauche quelques fioles de couleurs diverses, et de la droite il lança deux légers sorts de foudre, subtilement dosés, qui grillèrent l'herbe non loin de l'endroit où se tenaient les spectateurs. -J'm'échauffe. C'est important. Si, si. Ah, vous avez réussi à vous débarrasser du glaçon ? Effectuant une abduction-antépulsion associée à une rotation externe de son bras libre, la Sentinelle projeta autour de lui un sort de foyer incandescent pour finalement disposer les fioles devant lui, à distance respectable de l'assistance. -Meselfes et meselfes (prononciation, souvenez-vous), maintenant que je me suis échauffé, je fais produire devant vous quelques feux de ma confection. Bien sûr, c'est sans doute moins fort d'un point de vue technique que les illusions de notre Juge Kaeniel, mais ça a du style quand même. Et vous savez tous que le style, c'est important. Il recueillit de nombreux signes d'approbation, et, conforté par cet oral succès, il bouta la foudre à la première fiole. Cette fiole de couleur rose, dite "fiole Thâ" -Thâ étant un terme quelque peu désuet signifiant "lilas" en elfique- se brisa sous l'impact, libérant une fumée mauve qui s'embrasa aussitôt, produisant de multiples étincelles de couleur semblable qui montèrent vers le ciel en un crépitant panache. -Oooooh!!... -N'est-ce pas? Allez, suivante. Un second flacon, vert cette fois, se brisa. Le pyromancien l'avait surnommé le "flacon Khömbre"-Khömbre signifiant évidemment "vertes frondaisons dont la beauté emplit mon coeur d'une paix extatique aïe j'me suis cogné dans l'tronc à force de regarder en l'air foutre", en raison de l'effet produit : des gerbes d'un vert lumineux jaillirent violemment des débris de verre, montant haut avant d'exploser et de redescendre lentement en lucioles scintillantes vers le sol. -Aaaaaaah!!... Suivirent ensuite le "flacon Dhordëz'Hând", figurant un oiseau au vol majestueux, la "fiole Envê'rh", celle "Encuy'vrh", une autre "Plënndelha'Xatif", un flacon dit "Vheulhü", les serpentins "Thinhëmi'lHou", "Dtahm'Hër", "Dtahr'Häs", "Deuhtoipövr'Demöy", "Dläplaspi'Ghâl", et bien d'autres encore. Après une demi-heure, son stock s'épuisant de manière alarmante, Necrid se mit à penser avec une frénésie peu commune, considérant les derniers serpentins, se demandant s'il devait ou non "le" faire. Après avoir pesé et mesuré le pour et le deuxième pour sans avoir remarqué qu'il pourrait y avoir un contre, il décida de "le" faire et annonça d'une voix enjouée : -Et maintenant, mes chers amis, la spécialité de Nec' Hîr-Minuial, les derniers feux, que j'ai confectionnés avec l'ambition de résumer dans une explosion toute la grandeur de Na'Helli, et plus précisément celle de nos vénérés Juge et Consuls.Je vous en prie, termina-t-il avec un sourire amusé, régalez vous. Il mit alors le feu aux derniers serpentins, qui, sous la poussée de l'air chauffé, gonflèrent et s'élevèrent vers les cieux avant de se consumer totalement. Quelques secondes plus tard, alors que le tour semblait avoir raté, les restes calcinés explosèrent durant leur retombée, projetant des milliers d’étoiles rouges et jaunes, s'associant et dessinant dans les cieux les corps sveltes et athlétiques mais néanmoins nus des deux Consuls, l’un tentant de cacher un endroit précis que rigoureusement ma mère m’a défendu de nommer ici, et l’autre deux endroits -avec plus de difficultés, précisons-le-, le tout sous le regard courroucé d’un Kaeniel certes stylisé mais étonnamment expressif. La Sentinelle, profitant du fait que les convives gardaient les yeux fixés sur l'image céleste, les elfes tombant en pâmoison et leurs homologues masculins (il va vraiment falloir vous y faire, à cette prononciation) tentant de cacher des rires paillards et des sifflements d’admiration derrière une dignité contrefaite, subjugués par la technicité de l'œuvre, ou par la majesté de leurs dirigeants, ou les deux, ramassa alors sa besace et courut à toutes jambes vers la porte du palais. Il la poussa de l'épaule, se retourna, lança aux nombreux convives un tonitruant "VOUS AUREZ QU'A FAIRE LE TOUR!!!", la referma le plus rapidement qu'il put et la verrouilla derrière lui sur un rire satisfait. Il se dirigea ensuite au pas de course vers la salle de bal, espérant obtenir de son frère quelques explications, le temps que les autres nobles fassent le tour du palais pour trouver une autre porte. Et Zeus sait qu'il est grand, ce palais. [Sentinelle]
[Juge suppléant] Faites ce que vous voulez, mais faites-le avec style. Car le style est la seule chose qui importe. |
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ca va necrid... c'est pas trop pourrit ![]() [Sentinelle]
Elfe Noble |
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Pendant ce temps... Kyrion (mais est-il encore bon de le rappeler ?) fulminait. Et la situation ne s'arrangea guère lorsque parut dans la salle un elfe vêtu d'une cape de coton vert sombre usée sur sa chute, le visage à moitié recouvert du capuchon qui laissait cependant échapper quelques mèches de cheveux argentés.
A la vue des elfes présents, l'inconnu resta un moment immobile, comme surpris de ce qu'il se passait ici (et, au fond, il n'avait pas tort). "Mesdemoiselles, messieurs, commença-t-il d'une voix grave, je vous prie d'excuser mon impolitesse, mais j'aimerais que vous me renseigniez au sujet de Dace Tanuil... Sauriez-vous où il pourrait être ? Je dois lui parler le plus vite possible, c'est urgent." Le Consul se passa la main sur le visage. Encore un touriste qui se présentait comme un important visiteur... Décidément, cela n'arrêtait pas... D'ailleurs, qui était-il, lui, avec sa cape fatiguée par l'usure qui ne siérait certainement à aucun des invités de cette soirée, omettant de se présenter avant d'engager une conversation, quelle qu'elle fût, souhaitant rencontrer l'elfe pour lequel on avait organisé cette fête sans faire aucunement montre d'un quelconque objet qui lui donnât le droit et la capacité d'accéder à une Sentinelle afin de discuter avec lui de choses importantes ? Celui-là semblait bien se balancer de toute l'étiquette noble et le Consul pria intérieurement que ce ne fut pas un autre elfe des Lunes. On n'entrait pas dans ce palais comme dans un moulin, nom d'la Matriarche ! Et puis, comment était-il entré, d'abord ? Toutes ces questions, Kyrion Hîr-Minuial les exprima dans un flot de paroles à demi marmonnées et de grognements car, si en effet, l'arrivée de l'inconnu avait quelque peu calmé ses ardeurs face aux deux "Luneuses", il n'en restait pas moins irrité au plus haut point. L'encapé, visiblement quelque peu embarrassé par cette inquisition consulienne, ouvrait la bouche et s'apprêtait à répondre... « Eh bien, je suis malheureusement contraint de ne pas vous dévoiler mon identité. Je m’excuse grandement pour cette entorse aux règles de la société, mais il est mieux pour vous et moi de taire mon nom. Les choses sont ainsi faites que vous ne saurez jamais qui je suis. » C’est sur ces dernières paroles qu’une cavalcade retentit avec moult échos dans les couloirs déserts du palais, annoncée bien à l’avance par un « Kyrion, où es-tu, b…on sang de bon soir ? ». Une silhouette floue acheva sa course effrénée en se prenant les pieds dans la cape du mystérieux inconnu. Cape dont l’attache sauta immédiatement, laissant apparaître le visage, dont la couleur tirait déjà sur un bleu pâle, d’un elfe des Lunes à l’aube de son automne. Le coupable sourit, gêné, et ramassa son vêtement tout en prenant soin d’éviter le regard du Consul. Kyrion étouffa un cri dans lequel se mêlaient étonnement, fureur, et désespoir. Necrid, lui, en profita pour se relever. « Aïe, on devrait remplacer ce marbre par un tapis d’herbe, je ne sens plus mon genou… C’est qui, lui ?» Here’al (puisqu’il faut le nommer) tenta tant bien que mal de s’expliquer. « Euh, écoutez, j’ai un pressentiment à propos de mon fr… -Hors d’ici ! » Kyrion avait parlé, mais le chaman insista en affirmant qu’il sentait que quelque chose clochait avec son frère et qu’il lui fallait le rencontrer sur l’heure. Chose qui aurait été beaucoup plus simple si le Consul arrêtait de gesticuler et de lancer des cris de rage à tout va... Prenez garde à ceux que le Monde dota de conscience ; ce sont les plus versatiles des êtres, et leur coeur peut cacher beaucoup de bien comme le mal le plus absolu. |