Legends of Olympia : La Litanie du Passé - Une longue absence
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Une longue absence
Topic visité 310 fois
Dernière réponse le 14/06/2007 à 23:47

nain Par Thorin Sköldrak  le 06/05/2007 à 16:26

1ère partie : Le retour

La soirée était calme dans Radar Bek. Le soleil se couchait à l’est, illuminant le ciel sans nuages. Les derniers rayons glissaient sur le sentier que surveillait un guetteur posté dans les contreforts, pour surveiller l’accès aux montagnes. Il entendait les bruits du soir, les oiseaux qui retournaient à leurs nids, les marmottes à peine sorties d’hibernation qui sifflaient, les cailloux dérangés par les bouquetins...

Mais petit à petit d’autres bruits se firent entendre. Des pas lourd et imprécis sur le sentier qui faisaient fuir les animaux et rouler des pierres, des imprécations lancées d’une voix enrouée et n’ayant aucun sens, des grognements de douleur. Le guetteur fût aussitôt sur le qui-vive. Il prit ses armes, et gagna un poste d’observation d’où il avait une vue dégagée sur le sentier.

Là il ne comprit pas tout de suite ce qu’il vit. Ce qui montait la montagne ressemblait de loin à un nain, mais semblait totalement sauvage. Ses pas n’étaient pas assurés, il trébuchait, titubait, et ne cessait de tour à tour grogner et vociférer, en agitant en l’air son bras gauche.

Le guetteur se décida à aller à la rencontre de l’étranger sur le sentier. Il s’avanca précautionneusement, les armes prêtes. L’individu qui venait à sa rencontre était indubitablement un nain, mais un nain malade, sale, dépenaillé, mort de fatigue. Lorsqu’il vit enfin le garde, levant les yeux du sentier qu’il essayait de suivre, il s’arrêta subitement, et le guetteur se rendit compte qu’il tentait de fixer sa vue sur lui. Le nain en face de lui parla alors, de la même voix enrouée que le guetteur avait déjà entendu, mais sur un ton plus normal.


“Un nain! Enfin, Héphaïstos soit loué! J’y suis arrivé! Aide-moi, petit gars...”, mais avant que le garde arrive à sa hauteur, il s’écroulait, évanoui.

Le guetteur se hâta de le rejoindre, et examina ce qu’il trouva. Le nain était brûlant de fièvre, sûrement provoquée par ce que le garde découvrit alors. Le bras droit du nain était coupé en dessous du coude, déchiqueté et non soigné. Pour le reste, sa barbe était totalement emmêlée, longue et sale, ses vêtements étaient élimés et troués, sa cape en lambeaux. Malgré ses recherches, le garde ne trouva aucun signe qui eût permit d’identifier celui qui était devant lui, et qu’il ne connaissait. Il traîna donc aussi précautionneusement que possible le nain jusqu’à son camp, et envoya un message à ses supérieurs en relatant ce qu’il venait de voir, et demandant l’envoi d’infirmiers de toutes urgence.

Il tenta de donner à boire au nain, mais toute l’eau ruisselait dans la barbe, sans qu’il n’absorbe rien. Il l’installa alors dans un endroit abrité, sous un rocher en surplomb, et le recouvrit de sa couverture. La nuit se passa ainsi, le guetteur veillant toute la nuit devant son feu.





2ème partie : L’opération

Les infirmiers arrivèrent le lendemain, accompagnés de deux gardes de la ville. Ils étaient également deux, avec une trousse contenant tout le nécessaire à la chirurgie de bataille.

Où est-il ? demandèrent-ils immédiatement au guetteur, sans même le saluer.

Là-bas, sous le rocher, répondit-il en désignant l’endroit.

Les infirmiers se rendirent à côté du nain gisant par terre, tandis que le guetteur s’entretenait avec les deux gardes. Les infirmiers examinèrent rapidement leur patient, nettoyèrent le bras blessé à l’alcool pur, ce qui arracha un gémissement au blessé sans toutefois le réveiller, virent l’état de la blessure, l’infection qui commençait, et la fièvre qui montait.


Il faut l’amputer ici-même sans attendre, déclara le premier, le plus vieux des deux, c’est déjà un miracle qu’il soit encore en vie vu son état.

Je suis d’accord, le plus tôt sera le mieux, ajouta le second, alors qu’il déballait déjà la trousse pour sortir tout le matériel d’opération. Il disposa soigneusement les outils par terre, tandis que le premier appelait les gardes.

Vous deux, vous allez le tenir fermement, je ne sais pas s’il va se débattre vu l’état où il se trouve, mais mieux vaut ne pas prendre de risques.

Les deux gardes optempèrerent, se placant chacun d’un côté du blessé, et l’infirmier se saisit alors d’une scie effilée, prit une grande inspiration, et commença à couper le bras abîmé un peu au-dessus du coude. La scie crissa sur l’os, mais une pression la fît pénétrer plu avant, tranchant petit à petit le bras musclé. Une fois le moignon dégagé, il nettoya à nouveau à l’alcool, puis noua les vaisseau avec une aiguille en métal fine et du fil en boyau de chèvre, refermant les artères pour empêcher le sang de couler. Il recousu par-dessus la peau pour terminer l’opération. Pendant toute l’opération, le malade avait à nouveau gémi faiblement, mais ne s’était jamais réveillé. Le chirurgien soupira lorsqu’il eut fini, mais ne perdit pas de temps.

Vous deux, dit-il aux gardes, chargez-le sur le brancard que vous avez amené, il faut immédiatement l’emmener à Khazad, là-bas avec les soins des guérisseurs, il aura une chance de survie. Il n’y a pas un moment à perdre, il est très faible, surtout avec le choc de l’opération.

Les deux gardes obéirent prestement, chargeant le blessé sur un brancard, et le petit groupe partit d’un bon pas vers la ville en remontant le sentier, tout en veillant à ne pas trop secouer le malade. L’opération avait durée à peine une heure.



nain Par Thorin Sköldrak  le 08/05/2007 à 17:24

3ème partie: L’hospitalisation


Le groupe marche toute la journée, progressant rapidement dans la montagne. Lorsque la nuit tomba, ils étaient encore à une certaine distance de Kazad a Gorog, mais ils continuèrent devant l’insistance des infirmiers qui insistaient pour que le blessé soit conduit au plus tôt dans un environnement favorable à sa guérison.


Ils se présentèrent donc devant les portes de la ville un peu après le milieu de la nuit. Les portes étaient bien entendues fermées à cette heure, mais les deux gardes appartenant au même corps que ceux qui gardaient les portes, ils n’eurent pas trop de mal à se faire ouvrir une porte dans une poterne. Les infirmiers laissèrent là les gardes, récupérant le brancard , car ces derniers voulaient rester avec leurs camarades, autour d’un pichet de bière.



Salut les gars! cria un des gardes aux infirmiers qui s’éloignaient. C’a été un plaisir de faire cette balade avec vous! Et prévenez-nous quand vous saurez qui c’est qui pèse si lourd! finit-il, alors que ses compagnons s’esclaffaient dans leurs chopes.


Les infirmiers grommelèrent en s’éloignant, se dirigeant vers l’un des tout nouveaux hôpitaux de Kazad. Des infirmières déambulaient dans les couloirs, naines habillées en blanc, croisant quelques guérisseurs et chirurgiens. Tout dans l’hôpital semblait anormalement propre pour une cité naine. Les infirmiers portèrent leur blessé dans une chambre calme, et le laissèrent là aux soins experts de deux infirmières d’un certain âge. Il fût lavé, peigné, sa barbe démélée, ses habits remplacés par ceux fournis par l’hôpital. Pour finir, les infirmières le couchèrent dans un lit, propre comme le reste de l’hôpital.


Le lendemain, deux nains se présentèrent à sa porte. L’un des deux était âgé, alors que l’autre emblait plutôt jeune. Il y avait là Hegan, le plus âgé, qui était l’un des plus grand guérisseurs de la ville, et Glirin, chirurgien qui avait fait ses classes en suivant la Garde de Pierre en campagne. C’est d’ailleurs lui qui poussa une exclamation en reconnaissant le nain alongé:



Mais... C’est le capitaine Sköldrak! Thorin! Tout le monde le croyait mort depuis longtemps! Je venais d’être accepté ici lorsqu’il a disparu! En revenant de chez les géants d’après ce que j’ai entendu. Ca doit bien faire deux ans maintenant! Qu’est-ce qui a bien pu lui arriver?

Je ne sais pas, lui répondit calmement Hegan d”un ton paternel, mais si tu continue à hurler comme ca, tu va le réveiller, et vu ce que les infirmiers nous ont décrit de son état, il ne vaudrait mieux pas. A propos, n’étions-nous pas venu pour l’examiner?


C’est vrai, pardonne-moi. Voyons voir le travail que ces infirmiers ont fait.


Les deux nains s’approchèrent du lit, et enlevèrent le bandage qui recouvrait le moignon du bras droit. Ils auscultèrent la plaie encore fraîche, la peau recousue, puis tatêrent le visage et le corps du blessé.


Glirin était heureux que Hegan ait accepté de venir avec lui. Il estimait beaucoup celui qui l’avait pris sous son aile lors de son arrivée à l’hôpital, aussi lorsqu’il s’était vu confié ce cas d’un nain ramassé dans la montagne, il avait demandé à son aîné de l’accompagner pour lui donner son diagnostic, toujours très avisé. Il était d’autant plus heureux de son choix qu’il avait devant lui Thorin Sköldrak, dont il avait servi sous les ordres en tant que chirurgien de campagne, et qu’il considèrait comme un grand soldat et un chef compétent.



Il devrait s’en sortir, déclara finalement Hegan, les infirmiers ont bien fait leur travail. Tout ce dont il a besoin maintenant est de se reposer et de restaurer ses forces. Je vais lui laisser quelques potions, ainsi que des consignes aux infirmières. Le plus grand risque pour lui est désormais lui-même.

Comment cela? Je ne comprend pas... lui répondit, surpris, Glirin.

C’est un grand guerrier, d’après ce que tu m’as raconté de lui. Il ne vivait que pour la bataille, à entendre comment tu le décrivais. Comment crois-tu qu’il réagira lorsqu’il se réveillera, et qu’il s’apercevra qu’il a perdu un bras?

En effet, je n’y avais pas pensé, acquiesça sombrement Glirin. Espérons qu’il saura surmonter cette épreuve... Et nous ignorons encore ce qui a pu lui arriver dans l’intervalle, cela pourra jouer aussi.

Effectivement. C’est toutes ces impomdérables qui font que notre art n’est pas une science exacte.


Sur ces mots, les deux médecins sortirent de la chambre, laissant Thorin aux soins attentifs des infirmières, qui allaient s’occuper de lui pendant toute sa convalescence. Pour l’instant, elle se contentèrent de remettre son lit en ordre, et de ranger les potions que venaient de leur confier le guérisseur Hegan. Thorin dormait toujours, mais plus paisiblement maintenant qu’il était dans l’hôpital.



nain Par Thorin Sköldrak  le 19/05/2007 à 21:48

4ème partie: le réveil

Cela faisait quatre jours que Thorin était à l’hôpital, laissé aux bons soins des deux infirmières. Depuis la visite du guérisseur, il ne faisait que dormir, refaisait ses forces. Gwineth, la plus âgée des deux infirmière, disait que c’était bon signe: le sommeil était réparateur, et il fallait qu’il soit au mieux possible de sa forme lorsqu’il se réveillera. Jour après jour, elles le lavaient, le nourrissaient et prenaient soin de ses plaies. Le visage de Thorin reprenait du relief, et il ressemblait presque à celui qu’il était avant de disparaître, si ce n’est qu’il avait plus de cheveux blancs, et surtout un bras en moins.


Finalement, au matin du cinquième jour, lorsque Gwineth lui passa un linge humide sur le visage, Thorin ouvrit les yeux. Lentement, difficilement, il entrouvrit les paupières, et aveuglé par la douce lumière, il geignit sourdement, un son de gorge grave et profond. Alors que Gwineth continuait son office, il battit plusieurs fois des paupières, et après avoir ouvert et refermé plusieurs fois la bouche, il réussit à articuler:



Où...Où suis-je?


À Kazâd, mon ami, répondit Gwineth. En général, elle appelait ses patients “mon petit”, mais Thorin devant avoir à peu près son âge, elle s’abstint de cette formule maternelle. À l’hôpital Nord, chambre 408 pour tout vous dire.


À Kazâd... répéta pensivement Thorin. Il le dit plusieurs fois, savourant tout ce que ce mot signifiait pour lui: il était de retour. Mais dans son soulagement à enfin revenir, un autre mot pénétra son esprit:

À l’hôpital? Mais pourquoi? Que m’est-il arrivé?

Vous nous êtes revenu dans un état déplorable, mon ami. Les guérisseurs ont fait ce qu’ils pouvaient, mais ils n’ont pu éviter...

En disant ces mots, elle découvrit le bras droit de Thorin, et le lui désigna. La stupeur se peigna d’abord sur le visage de celui-ci, bientôt remplacée par la douleur, elle-même cédant vite la place à la colère et à la détermination.


Ce n’est pas possible... impossible...Pourquoi moi? hurla-t-il à la face des Dieux, comme tant d’autres soldats avant lui. Vous m’avez déjà fait souffrir deux ans, et maintenant vous m’infligez cela. Et alors que son regard se tournait vers le nord, il continua sa diatribe: Et vous qui m’avez pris un bras, ne vous attendez pas à garder vos têtes!

Plusieurs personnes, entendant ses cris, s’arrêtèrent dans le couloir pour voir ce qui se passait. Gwineth alla prestement fermer la porte pour ne pas exposer son malade au spectacle public. Lorsqu’elle se retourna, elle vit un air de reconnaissance se peindre sur le visage de Thorin, qu’elle ne pouvait s’expliquer.


Vous ne pouvez pas savoir comment votre geste me touche, lui dit simplement Thorin. Pendant deux ans, je n’ait été rien d’autre qu’une attraction, dans les arènes de Lardanium. Les gens acclamaient quoi qu’ils se passent, lorsque mon adversaire m’a pris mon bras, ils ont applaudi. C’est la première fois que quelqu’un me cache plutôt que de m’exposer...
Mais ils paieront pour cela, et pour tout le reste. Je n’aurait de cesse de me venger maintenant.


Il tenta de lever le poing, mais n’agita qu’un moignon bandé, ce qui lui dit passer un vive expression de souffrance sur le visage, aussi physique que morale. Gwineth attrapa une fiole, pleine d’un liquide bleu nuit, et s’approcha de Thorin en lui disant:


Buvez cela, vous vous sentirez mieux en vous réveillant. D’un geste d’autorité, elle lui mit la fiole entre les lèvres, et lui fit avaler tout le contenu. Il se laissa faire docilement, mais s’accrochant à elle avec sa main gauche, et l’implora d’une voix rendue faible par la potion:

Mon frère... Prévenez mon frère que je suis vivant... Et Krunia aussi... Oh Krunia...


Puis il tomba dans un sommeil profond et sans rêve, provoqué par la potion bleu. Gwineth reposa la fiole, borda son patient, et ressorti sans faire de bruit, le laissant se reposer. Il avait moins mal réagi que ne l’avait craint les guérisseurs, et elle en était heureuse pour lui. Peut-être qu’il s’en remettrait...



nain Par Tyger Naonak  le 20/05/2007 à 10:27

HRP: j'adore , vivement que tu nous ponde la suite ,Sa fait plaisir que tu sois de retour /HRP



Tyger Naonak
Commandant de la Garde de Pierre
Cousin de Tagazog Gramm

nain Par Thorin Sköldrak  le 28/05/2007 à 16:03

5ème partie: La marche


Cela faisait maintenant quatre jours que Thorin se réveillait épisodiquement, parfois il restait amorphe, regardant fixement dans le vide, l’impression d’être devenu totalement stupide (certaines mauvaises langues diraient que c’était déjà le cas avant, mais c’est faux), d’autres il faisait montre d’une activité débordante, voulant déjà sortir et courir, mais ces réveils-là étaient en général plus courts, Thorin s’effondrant rapidement de fatigue sur son lit.


Mais aujourd’hui, en se réveillant en cette fin de matinée, il semblait... normal. Il salua Gwineth lorsqu’elle entra, et celle-ci fût si étonnée de ne pas voir une loque amorphe ou un sauvage déchaîné qu’elle ne put répondre. Depuis son premier réveil, c’était la première fois qu’elle le voyait censé. Il avait repris des couleurs, il ne semblait plus décharné comme à son arrivée. Bien sûr, il avait beaucoup plus de cheveux blancs que quand il était parti de Kazad, deux ans plus tôt, mais elle ne pouvait pas le savoir.



S’il vous plaît, commença-t-il de sa voix grave, qui était encore un peu enrouée, je voudrais me rendre au temple d’Héphaïstos. J’ai entendu dire qu’il avait été reconstruit.


Mais... mais... vous êtes encore trop faible pour cela... Les guérisseurs ne vont pas être d’accord...


Je me fiche pas mal de ce que disent les guérisseurs. Je sais bien que je ne suis pas au meilleur de ma forme, mais je sais aussi que je suis bien assez remis pour marcher à travers Kazad.


Sentant au ton de sa voix qu’elle ne pourrait le dissuader, Gwineth en pris son parti. Il fallait qu’il fasse cette sortie, pour se prouver qu’il n’était pas destiné à l’office des Héros Invalides, là où tout les soldats nains incapables de quoi que ce soit après les batailles étaient pris en charge. Et puis, voir la ville, la vie de la cité, ne pouvait que lui faire du bien.


Bon d’accord, mais je vous accompagne, lui déclara d’un ton sans réplique Gwineth.


Faites bien ce que vous voulez, tant que je peux y aller.


C’est ainsi qu’une infirmière et un convalescent sortirent de l’Hôpital Nord de Kazad, la première avec son inévitable sacoche à potions en bandoulière, le second avec un bâton de marche que lui avait déniché Gwineth, et qu’il avait été bien obligé de prendre pour ne pas encourir ses foudres.


La première partie du chemin se passa sans encombre. Thorin, par égard pour son amour-propre, avait mis un cape qui recouvrait le moignon de son bras droit, et Gwineth avait également revêtu une cape, qui cachait ses insignes d’infirmière, ce qui fait qu’on pouvait les prendre pour un couple en balade. Il traversèrent le quartier nord en se dirigeant vers l’est, le temple d’Hephaïstos se trouvant à la frontière des quartiers nord et ouest. Les badauds les saluaient, et Thorin mettait un point d’honneur à marcher d’un pas soutenu.


Mais au trois quarts du trajet, Thorin trébucha. Il se sentait plus faible, mais sa volonté le fît se remettre sur ses pieds. C’est alors qu’il se souvint d’un enseignement de son frère, il y avait longtemps de ça. C’était un rune capable de soutenir le corps, lorsque celui-ci était faible. Thorin ne s’en était jamais servi, car il prêtait peu d’intérêt à la magie des runes, mais Durin avait insisté pour qu’il en apprenne les rudiments. Il rechercha dans son esprit le dessin exact de la rune, et, du bout de son bâton, la traça dans la poussière de la chaussée. Aussitôt, il sentit comme un flot entrer dans son être par ses pieds, venant de la terre, et il lui sembla que la rune qu’il avait tracé luisait faiblement, d’un éclat bleu-gris. La pierre le renforçait, lui prêtait sa force, et c’est alors qu’il se sentit totalement de retour, en communion avec la pierre.


Ce n’est que lorsqu’il vît le regard de Gwineth qu’il compris que tout cela n’avait duré que quelques secondes. Elle le regardait d’un air soucieux, ignorante de ce qui venait de se passer.



Thorin? Ça va? Vous voulez une potion pour continuer?


Mais non! Je ne me suis jamais senti aussi en forme! lui répondit-il avec un grand sourire. Bon, on y va? demanda-t-il en repartant d’un pas allègre.


Continuant ainsi, ils arrivèrent devant le temple d’Hephaïstos. La majesté du lieu fit taire Thorin, qui s’était montré assez volubile, commentant tout ce qu’il voyait. Il passa silencieusement les portes massives, et entra dans le temple sans plus faire attention à Gwineth.




nain Par Thorin Sköldrak  le 02/06/2007 à 22:07

6ème partie: La vision


Thorin s’avançait silencieusement entre les massives colonnes de marbre rouge. Quelques nains faisaient leurs dévotions ici et là, mais il ne les voyaient pratiquement pas. Il était rarement venu au temple avant sa destruction, mais il voyait bien qu’aujourd’hui il était bien plus auguste. Les nains qui avaient construit tout cela avaient fait montre d’une foi sans pareille en Héphaïstos. Partout, les métaux chers au dieu brillaient, entretenus par un corps efficace d’enfants de choeur.


Thorin se dirigea d’un pas solennel, du moins autant que le permettait son état, vers la statue imposante d’Hephaïstos tronant au milieu de la salle. Il faisait chaud, des braseros brûlaient partout dans la salle, et une odeur d’encens planait dans l’air. Thorin s’agenouilla, ce qu’il ne faisait que devant le dieu et le roi, bien qu’encore pas toujours devant ce dernier. Il resta un long moment en prière, les yeux clos, remerciant le dieu de lui avoir permis de revenir à Kâzad, parmi les siens. Il le remercia en parlant dans cette langue oubliée, connue seuleument par les prêtres, son frère, lui-même et quelques autres à ce jour, qui portait une majesté et une puissance intrinsèque:


Tâck! Biträde mig din styrka, för jag finnas matt – Merci! Prête-moi ta force, car je suis faible –

C’etait une vieille prière familiale, que lui avait appris son père, qui l’avait appris de son père avant lui. Les échos résonnèrent longtemps dans la grande salle, rebondissant sur les murs, parvenant à l’oreille d’Hephaïstos. En prononcant ces paroles, Thorin sentit qu’elle avaient aujourd’hui un sens particulier pour lui. A cause de la perte de son bras, il était plus faible qu’il ne l’avait jamais été jusque là. Comme si le dieu suivait ses pensées – comme c’était sûrement le cas – Thorin s’écroula à ce moment sur le sol, saisi par une vision.


Il se voyait, vêtu d’une courte robe (ou d’une longue tunique, c’est au choix) descendant jusqu’au genou. Il tenait à la main gauche une superbe hache, gravée de nombreuses runes. Il se tenait au milieu de la plaine, attendant les ennemis qu’il voyait au loin, sans arriver à les distinguer...


Au plus fort de la bataille, il brandissait sa hache, toutes les runes gravées dessus incandescentes. Il sentait la puissance l’envahir, pour compenser sa faiblesse physique. La stupeur remplaçait l’amusement sur la figure de son adversaire...


Il marchait avec son frère et sa soeur vers le sud, vers un but qu’il ignorait. Ils étaient tous trois équipés pour un long voyage. Il s’appuyait sur un lourd bâton de marche, mais ne peinait pas après ce qui semblait plusieurs jours de voyage...


Les montagnes venait à sa rencontre. Il voyait des nains dans une grotte, mais sans les pouvoir les distinguer, bien qu’il sentait que là était le but de sa quête...




Il ouvrit les yeux, pour voir le visage anxieux de Gwineth penché sur lui. Elle semblait soucieuse, mais il se sentait pourtant absolument bien.



Thorin? Vous allez bien? Voilà plusieurs dizaines de minutes que vous êtes effondré par terre, sans bouger...


Oui... oui... je sais maintenant ce que je dois faire... Je ne vais pas retourner à l’hôpital. Je dois me rendre chez moi, dans la maison des Sköldrak. Orik va être bien surpris de me voir...


Un sourire effleura son visage alors qu’il pensait au vieux gardien, qui avait de tous temps servi les Sköldrak, à tel point qu’il faisait presque parti de la famille. Il se releva, sans écouter les protestations de Gwineth, qui disait qu’il n’était pas encore rétabli, que ce n’était pas raisonnable, et milles autres objections. Il remercia à nouveau Hephaïstos, silencieusement, et sortit du temple d’un pas assuré.



nain Par Thorin Sköldrak  le 03/06/2007 à 18:53

7ème partie: La maison


Thorin traversait d’un pas alerte les rues de Kâzad, se hâtant vers la demeure ancestrale des Sköldrak. Derrière lui, Gwineth avait cessé ses récriminations, comprenant leur futilité. Les passants ne faisaient pas attention à eux, les camelots tentant de leur vendre de menus objets étaient rapidement découragés par le pas rapide de Thorin. Au fur et à mesure de leur progression, les bâtiments autour d’eux semblaient plus anciens, datant d’une époque plus lointaine que ceux des quartiers populaires qui avaient étés en grande partie reconstruit après le tremblement de terre.


Finalement se dessina à l’angle d’une rue un bâtiment massif, qui dans son austérité même faisait preuve d’une certaine majesté. Tout de granit gris, sans fioritures, il ne comportait que deux étages. Sur le fronton, au-dessus de la porte principale, qui pouvait laisser passer trois nains de front, était gravé l’antique blason des Sköldrak. Thorin ralentit alors qu’il entrait dans la première salle, submergé par une vague de souvenirs. Il avait passé toute son enfance dans ces murs, encore aujourd’hui, il connaissait chaque pierre par cœur. C’est alors qu’il aperçut un vieux nain, qui malgré sa barbe blanche portait encore fièrement la hache à la ceinture, assis à l’endroit habituel, le long du mur, dans une alcôve réservée. Thorin le salua d’un ton enjoué:



Bonjour Orik! Toujours là à garder ta vieille carcasse en état?


La stupeur et l’incrédulité qui se peignirent sur son visage étaient à la hauteur de toutes les attentes de Thorin. La foudre fût tombée sur le gardien que son expression n’aurait été autre. Puis, petit à petit, un sourire s’épanouit sur son visage.


Thorin! rugit-il de ses poumons puissants, sale gamin! C’est bon que tu sois de retour! Où est-ce que tu t’était encore fourré?


Thorin alla donner l’accolade à son vieux mentor, qui lui avait le premier mis une hache entre les mains. Il en profita pour essuyer discrètement les larmes qui mouillaient ses yeux à le revoir, car son côté guerrier voyait encore cela comme une faiblesse. Mais alors qu’il tentait de l’enserrer des deux bras, il révéla son moignon, ce qui arracha une exclamation à Orik.


Non! Qu’est-ce qui t’es arrivé? Tu te sens bien?


Tout va bien, ne t’inquiète pas. J’ai perdu un bras, mais cela vaut toujours mieux que de perdre la tête tu ne pense pas? Et ce n’est pas ça qui m’empechera de combattre!


Rassuré par l’assurance de Thorin, Orik aperçu Gwineth, qui se trouvait dans le hall, sans trop savoir quoi faire ni où se mettre.


C’est ta dernière conquête gamin? Où tu l’as dénichée cette fois-ci?


Non Orik, c’est Gwineth, l’infirmière grâce à qui je suis là en si bonne forme aujourd’hui. Y’a de quoi manger ici? Je vais m’installer le temps de me remettre complètement, et j’ai quelques études à mener...


Mais bien sûr! Attend là, je reviens tout de suite. Enfin cette maison va revivre, ça fait trop longtemps que ta sœur et ton frère sont partis en balade. Et alors que Thorin ouvrait la bouche pour poser une question, Orik l’interrompit en continuant: Je te raconterai ça plus tard, rien ne presse, aux dernières nouvelles ils vont bien.

Sur ces mots, il disparut dans un couloir latéral, menant à la cuisine. Thorin se tourna vers Gwineth, qui se trouvait toujours au milieu de la pièce, l’air un peu perdu.


Je vais rester ici, mais je ne vous remercierait jamais assez pour tout ça que vous avait fait pour moi. Passez quand vous voulez surtout! Vous voulez rester un peu?


Non, je vais rentrer à l’hôpital maintenant. Mais prenez soin de vous surtout, je passerai vérifiez, et gare à vous si vous ne faites pas attention!


Sur ces mots, elle se détourna rapidement et sortit d’un pas pressé, se fondant dans les quelques passants de la rue. Thorin se retourna vers la maison, et personne n’entendit le soupir qu’il poussa alors qu’il s’impregnait de cette atmosphère familière :


Ah, c’est bon d’être de retour à la maison...



nain Par Krunia Sköldrak  le 06/06/2007 à 17:50

[HRP: Je suis pas super objective, mais j'adore vraiment ! C'est mon frère tout craché ! /HRP]



Krunia Sköldrak, jeune Maîtresse des Runes en quête de connaissance, et de perfection ...

... et qui aime quand même ses deux chers frères malgré tout.

nain Par Galaad Lanraaz  le 14/06/2007 à 15:55

Bah hé! La suite?



Galaad Lanraaz, nain à taille variable: minuscule pour les géants, petits pour les Olympiens, Elfes et Hommes Sauvages, et... Grand pour les lutins. Faites vous votre propre idée.

Une hache? CQFDTC (Ce Qu'il faut dans ton ...)

nain Par Thorin Sköldrak  le 14/06/2007 à 18:58

Béh c'est fini pour cette chro là z'inquiétez pas y'en aura d'autre, mais là je suis rentré c'est bon...



Par Google  

nain Par Kyp, l’Explosif  le 14/06/2007 à 23:47

Moi, j'aime beaucoup. Comme ça, tu marques bien le retour. ^^



Kyp.

"Finies les journées du bonheur..."