Legends of Olympia : La Litanie du Passé - Les mésaventures de Läm, le lutin malfaisant ...
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Les mésaventures de Läm, le lutin malfaisant ...
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Dernière réponse le 16/01/2006 à 16:56

ldf Par Läm - Lutin Malfaisant  le 11/01/2006 à 22:26

[1ère partie]

« Urgrim est né durant la septième saison, vous savez, la saison des pluies…
Si vous l’aviez connu, à la déclaration que je viens de faire, vous auriez répondu « Pas étonnant, vu son caractère ! » et vous auriez eu tout à fait raison …
Oui, Urgrim était vraiment une sale teigne, un caractère de cochon, ce gars ! Paresseux, râleur, feignant, colérique, indifférent, égoïste, présomptueux, rancunier, enfin bref, un vrai nain !!!
Si je dis « était » c’est parce qu’Urgrim est mort. Enfin, sa mère vous dirait qu’il a disparu, parce qu’en fait, c’est vrai, on ne sait pas ce qu’il est devenu, mais étant donné la nature de son dernier voyage, je suis prêt à parier qu’il est mort !
Vous devez me trouver pessimiste, mais j’ai là preuve formelle qu’il n’as pas atteint le but qu’il s’était fixé !
Oui, car si il y était arrivé, au bout de son voyage, et bien il serait revenu jusqu’ici juste pour s’en venter ! La ! Vous voyez que j’ai raison ?
Toutefois, Urgrim mérite que l’on s’attarde sur son histoire, car malgré qu’il fut invivable, c’était un nain au grand courage, et peut-être oserais-je même rajouter qu’il avait un grand cœur, mais, on ne vas pas exagérer tout de même. Disons simplement qu’il avait un cœur …un cœur bien caché.
Mais, je parles et j’en oublies les règles de la politesse, tenez, prenez à boire, et, si vous en avez le temps, prenez ce siège, asseyez vous bien à l’aise, et laissez moi vous conter l’histoire de, »

. :URGRIM ROIMARTEAU:.

Tout débute il y’as 43 ans, durant la nuit du 3ème jour de la septième saison.
Dans Kazad A Gorog, ce n’est pas le calme. Milles feux sont allumés, rougeoyants, étincelants, éclairants de leur vive lumière des centaines de Nains en pleines festivités dont les pas rendus incertains par l’alcool interprètent une danse populaire.
On rit, on chante, on danse, on boit et on mange. La nourriture est bonne et la bière délicate, les Nains apprécient.
Si ils sont si nombreux à festoyer, c’est pour une bonne raison, pour une fois. Oui car, tout un chacun sait pertinemment bien que n’importe quel prétexte est bon pour faire la fête, chez les Nains.
Mais la, la nouvelle est de taille : ce soir, huit bébés vont naître ! Il est rare d’en voir naître autant d’un coup, les futurs pères sont fiers, ils vantent leur virilité, rigolent avec leurs amis, pendant ce temps là, leurs femmes sont alitées et attendent avec beaucoup de bonheur mais également une certaine appréhension que leur enfant vienne. Enfin arrivent les premières contractions qui furent annoncées par de fortes douleurs en fin d’après-midi et plus tard encore. Chacun cesse de faire ripaille et accoure pour observer la scène. Les infirmières désignées font fort d’éloigner les curieux tandis que d’autres se chargent des accouchements.
Les minutes puis les heures s’écoulent, lentement, le silence qui s’est installé est étonnant, presque dérangeant. Chacun attends avec impatience que les enfants naissent, avec un certain pincement au cœur, provoqué par un doute soudain. Qui sait, peut-être que ce n’étaient que fausses alertes et que chacun rentrerait chez lui, attristé, après avoir appris qu’il n’y avait pas de nouveaux nés. Certains illuminés redoutent même que ce soit des Elfes qui sortent des ventres des femmes enceintes.
Enfin, des cris viennent réveiller les montagnes qui semblaient s’être endormies, ce sont ceux d’un nourrisson.
Au début on est surpris, on saute de joie, puis on s’interroge, pourquoi les enfants ne font ils pas plus de bruit ? Après tout, ils sont huit… Et pourquoi les infirmières ne sortent-elles pas, triomphantes, bébés dans la bras ?
La porte de la salle d’accouchement s’ouvre, lentement, derrière, une des infirmière, pleine de sang, affiche un teint blafard, des yeux hagards… Incrédule, la foule de nain agglutinée à la porte la contemple pendant une minute, voire deux. Lentement, le vénérable de la troupe qui se trouvait en première ligne s’avance dans la pièce pour aller voir ce qui a pu tant affecter le moral de la sage-femme, de jeunes nains à sa suite.
Des exclamations s’élèvent de la salle « Ils … ILS SONT TOUS … MORTS !!! MALEDICTION, LES DIEUX NOUS CHATIENT, MALEDICTION, MALEDICTION !!! ». Chacun fut stupéfait, puis, tous cédèrent à la panique, durant quelques instants ce fut la débandade, tous crurent que les Dieux étaient venu se venger d’eux pour une raison quelconque, jusqu’à ce que, timidement, une jeune infirmière amène un bébé en bonne santé.
On reprit son calme, et l’on vint observer.
Le vénérable prit la parole.

- Qui est-il ? Demanda-t-il rudement.
- Ce … c’est le fils de Golgrim Roimarteau, murmura-t-elle faiblement, par crainte du vénérable.
- Et les autres, que leur est il arrivé ?! Pourquoi celui là a-t-il survécu ??? Interrogea-t-il vivement.
- Je … je ne sais pas … Ils étaient tous morts avant la naissance… Ce… celui-là était tout à fait normal…
- MENSONGE ! Cria l’une des mères dont l’enfant était mort avant même sa naissance, parvenue à se lever malgré l’effort pénible que demandait l’accouchement. Ce bébé est maudit ! Sa mère aussi ! TOUT CELA EST LE PRODUIT DE DIABLERIES !!!

Des murmures s’élevèrent, puis les voix de l’assemblée se firent plus fortes « Oui, des diableries, il faut les brûler avant qu’ils ne nous infectent ! La peste soit des démons ! Qu’ils aillent se noyer sous les flots du Styx !!! ». Le vénérable semblait entendre raison aux dires de l’assemblée

- ILS ONT RAISONS ! Hurla la mère, manquant de s’étouffer en débitant des insultes à l’adresse du bébé.
- NON ! MON FILS N’Y EST POUR RIEN DANS TOUT CELA ! Intervint le Golgrim. NI MA FEMME D’AILLEURS ! LAISSEZ LES TRANQUILLES !
- Il a raison … Sembla réfléchir à voix haute le vénérable. Le seul responsable ici, C’EST TOI ! Cria-t-il en pointant Golgrim du doigt.

La foule s’enhardit, ils avaient trouvé un coupable à telle sorcellerie, en effet, certains occultistes Nains avaient tenté de prouver par plusieurs expériences douteuses que le mal était, sans mauvais jeu de mot, issu du mâle. La populace ne s’était pas laissée convaincre en tant normal, mais face à un tel maléfice, n’importe quel élément était bon pour désigner un coupable. Rapidement, la fureur emporta la foule, il capturèrent Golgrim Roimarteau, qui était pourtant un féroce combattant et qu’il ne se laissa pas faire. Ils l’emmenèrent au dehors de la montagne et le firent brûler vif sur un bûcher sous les yeux de sa femme et son enfant.
A la fin de la « crémation », ils laissèrent sur place la veuve et son fils et s’en retournèrent dans leurs montagnes, fermant les portes de la cité aux deux malheureux.
La mère, complètement abattue par l’épuisement et le chagrin, versa toute les larmes de son corps, se lamenta toute la nuit durant, et lorsque les dernières braises furent éteintes, alla s’effondrer sur la dépouille encore fumante de son mari, méconnaissable …
Vers la fin d’après-midi une « délégation » vint à la rencontre de la femme,et lui parla en ces termes.
- Nous avons jugé votre cas, et nous avons estimés que vous étiez victimes du démon. En effet, vous ne pouviez pas savoir que votre mari était un démon lorsque vous l’avez épousé, mais lorsque vous l’avez découvert, vous auriez dû en avertir les hautes instances. En ces termes, nous avons décidé d’une sanction à votre égard. Etant indulgents, nous vous laissons la vie sauve, à toi et à ton fils, mais vous devez partir d’ici et ne jamais revenir, sous peine de mort. La dépouille du démon, quant à elle, restera ici jusqu'à ce que les animaux l’aient complètement dévorée ou qu’elle soit décomposée par le temps. Maintenant, PARTEZ !

La naine, trop exténuée, malheureuse et apeurée ne demanda pas son reste et s’en alla, son bébé dans les bras…

La pluie tombait à grosses gouttes, heurtant le crâne du bébé, enlacé dans les bras de sa mère, laquelle claudiquait à travers la plaine, peinant à marcher, éreintée, affamée, effondrée par les récents évènements.
Voilà déjà trois jours qu’elle marchait sans s’arrêter, avec pour seul désir de survivre et de s’éloigner le plus possible de ses persécuteurs, ceux qui avaient ruiné sa vie, ceux qui jadis furent des amis, des frères et des sœurs. Ses forces l’abandonnant au fur et à mesure ou ses pas touchaient le sol avec de plus en plus d’hésitation, puis elle finit par s’effondrer.
Elle essaya vainement de se relever, impossible. Quelques larmes voulurent couler de ses yeux desséchés, mais elle en était incapable, ses yeux avaient déjà trop pleurés. Et cela lui faisait encore plus mal. Elle sombra doucement dans un profond coma …
Cinq ans plus tard, elle se réveilla. Elle était alitée dans une pièce qui lui était totalement inconnue, son lit était constitué d’un sommier de pierre et d’un matelas de paille, un feu brûlait dans une cheminée à l’opposé de la pièce. Trois fenêtres avaient été pratiquées dans la pierre brune qui formait les murs, elles étaient closes.
Elle regarda à sa gauche et fut éblouie. Des rayons de soleil transperçaient la large porte de bois rustique qui servait d’entrée à la pièce ou elle se trouvait. Elle n’était plus habituée au soleil, elle détourna rapidement la tête de la porte, un sombre sentiment la prit.
Lentement, chaque détail de sa vie lui revint, de douloureux souvenirs l’assaillirent, elle entra presque en transe, elle se mit à crier et à se secouer, elle finit par tomber du lit, surprise par l’ouverture soudaine et brutale de la porte …
Par réflexes elle mit ses bras devant sa tête pour se protéger des rayons du soleil qui lui brûlaient les yeux. Après un petit moment d’adaptation, elle put enfin rouvrir les yeux.
Une large et haute silhouette se dessinait dans l’encadrement de la porte.
Une silhouette démesurément grande, pensa-t-elle. Apeurée, elle chercha des yeux un refuge ou s’abriter, le plus proche étant son lit de fortune, elle se cacha derrière celui-ci à quatre pattes.
Le géant émit un rire sonore, puis éleva la voix.

- FEMME, occupe toi de la naine !

Une voix légèrement plus aiguë que la sienne lui répondit, et tandis qu’il sortait de la pièce, une femme d’une certaine taille y entrait. Elle fit mine de s’approcher du lit au bord duquel dépassait la tête de la naine, celle-ci se redressa, sur le qui-vive, et saisit le premier objet potentiellement dangereux qui était à bout de bras. C’est de cette manière qu’elle tenta de soulever la table de chevet, celui-ci tomba au sol, bien trop lourd pour ses muscles atrophiés par le temps passé en léthargie. Elle se rendit compte par la même que le mobilier était à la mesure de ses hôtes.
La géante s’approcha d’elle tandis qu’elle faisait ces stupéfiantes constatation, et la pris dans ses bras comme on prends un enfant. Trop affaiblie, la naine se laissa faire.
On la lava avec soin, on la nourrit, on l’habilla, puis on la mit au repos. De temps en temps, elle se réveillait, alors, la géante essayait d’établir un contact avec elle. « Comment t’appelles-tu ? », « Nous sommes non loin de Zagnadar, nous t’avons trouvée dans les plaines qui séparent la Forêt des Cendres et les montagnes de tes semblables. », mais la naine restait muette.
Un jour, tout de même, elle s’enquit de savoir ou était son fils.

- Ha tu as retrouvé ta langue, tout de même ! Ton fils va bien, je me suis chargée de lui pendant que tu étais chez les esprits.
- Chez … chez les esprits ? Je … Ou est mon fils ? … je veux le voir …
- Je vais l’appeler, restes là.

La jeune géante s’en alla quérir le fils de la naine, et revint quelques instants plus tard, a moitié courbée, tenant la main de ce dernier. L’enfant marchait déjà très bien et mesurait au moins quarante centimètres. Sa mère fut d’abord surprise, puis des larmes coulèrent le long de ses joues.

- Mama ? Dit l’enfant en se précipitant maladroitement vers sa supposée mère.
- Oh …Submergée par les sentiments, la mère tenta de se lever et de soulever son fils pour le serrer dans ses bras, trop affaiblie, elle s’effondra face à celui-ci.
- Hu ? Fît l’enfant.

Sa mère le contempla un instant. Ses yeux, dans lesquels on pouvait lire de la joie mêlée à de la tristesse au début, virèrent lentement pour devenir menaçants, comme si la chute de la mère lui avait remis les idées en place. A présent, c’est un regard haineux qu’affrontait le petit garçon.

- C’est toi … Ce …. Tu es la cause de mes malheurs ! C’est par ta faute si Golgrim est morts ! Ta faute si ces sept enfants n’ont jamais vus le jour ! Encore ta faute si j’ai été chassée de Kazad à Gorog ! Toujours ta faute, si je suis si malheureuse aujourd’hui ! Tu n’es pas mon fils, pars, PARS, JE NE VEUX PLUS TE VOIR !!!

Dans un dernier effort, elle souleva son bras et envoya une formidable claque dans la joue droite de l’enfant, celui-ci fut projeté par la puissance du coup et alla s’ouvrir une longue plaie en percutant un tison accroché au mur. Le temps que tout se mette en place dans son cerveau, il se mit à pleurer de toutes ses forces. La géante se précipita et s’en alla le soigner, laissant là la naine en pleure.

*Le conteur posa sa tasse de thé, vide, sur le rebord de la lourde table en chêne, avant de recommencer à se balancer dans son siège.*

« Mon histoire te plaît ? Ce n’est que le début, elle est encore longue … Tu vois, Urgrim n’as pas eu un début d’existence facile, et ce qui lui arriva après n’est pas plus gai ! Il avait donc quelques raisons d’être amer … »
Si tu es prêt à m’accorder encore une partie de ton temps, je te conterais la suite, mais laisse moi d’abord refaire de ce bon thé.

*Le vieil homme se leva et sortit chercher de l’eau au puit, dans le jardin.

[seconde partie]

Il revint quelques instants plus tard, un seau d’eau à la main. Il versa le son contenu dans une petite marmite déjà sur le feu qui résidait dans la cheminée.*

"Je suis assez déçu par la fin, conteur" déclaras-tu.
"Alors que la mère a été un certain bout de temps chez les esprits, elle s'enquiert de revoir son fils et s'inquiète pour lui, puis une fois qu'elle le voit, elle se précipite joyeusement et sincèrement dans ses bras; puis lui dit qu'il est la cause de tous ses problèmes ! C'est assez paradoxal avec ce qu'elle pensait de lui juste avant !

Te souviens-tu du nom des deux géants qui ont recueilli la mère et son enfant ?"

*Le conteur se rassit dans son fauteuil, marqua un temps de réflexion, puis dit…*

« Tu sais, ces retrouvailles sont paradoxales, certes, mais, bien que le geste de la mère soit impardonnable, on peut comprendre la logique de sa réaction aisément.
A son réveil, elle n’as pas encore recouvré tout ses esprits, tout n’est pas clair dans sa tête, et elle pense d’abord à son enfant.
Une fois qu’elle le voit, il lui faut un certain temps pour que toutes les images, les souvenirs lui reviennent. Prise d’assaut par tout ces sentiments qui affluent d’un seul coup, elle a réagit en frappant son enfant …C’était une haine incomparable envers son fils qui naissait à cet instant là. Le fait qu’elle ne soit pas encore tout à fait maître de son esprit à facilité cela, car si elle avait été en pleine possession de ses moyens elle aurait compris que le pauvre petit n’y pouvait rien…
Pour ce qui est du nom des géants … Je ne m’en rappel pas bien … Hesterag ? Galester ? Quelque chose comme ça en tout cas… »

*Le vieil homme sauvage s’arrêta de parler, s’enfonça dans son fauteuil et respira profondément.*

Après avoir été soigné, l’enfant fût pris en charge par la géante, c’est elle qui l’éduqua durant son enfance. Sa mère le revendiquait, mais pour la géante il était hors de question de confier un enfant à quelqu’un le haïssant tant. Il fut tout de même permis à la naine de choisir un nom à son fils qui jusque là se faisait appeler « petit homme ». On le baptisa du nom de « Urgrim Roimarteau », poursuivant la tradition des prénoms finissants par « im » qui était établie depuis des générations entière dans la famille Roimarteau. En effet, son père s’appelait Golgrim, son grand-père Syldrim, encore avant lui il s’agissait de Feldrim, et ainsi de suite …
Le géant qui les avait recueillis tous les deux était un homme dur et aigri, il avait perdu sa première femme qui avait été victime d’une grave maladie. Il s’était remarié avec une autre géante qu’il trompait régulièrement avec quelques femmes faciles, parfois même avec une Olympienne.
C’est peut-être leur passé douloureux qui les réunit, ou bien leur penchants sadiques, je ne sais pas, mais tout est que le géant et la naine s’entendaient à merveille, surtout lorsque le sujet de discussion n’était autre qu’Urgrim. Tous deux le haïssaient, ils ne voulaient pas de lui, mais le géant lui avait trouvé une utilité, puis sa femme ne voulait pas s’en défaire, il était donc forcé de le garder, de le nourrir. Pour la naine, c’était différent, le géant s’entendait bien avec, il ne voyait donc pas d’inconvénient à la garder, puis elle ne mangeait pas grand-chose et allait travailler à Zagnadar à l’occasion, elle ramenait donc de l’argent de temps en temps.
Mais Urgrim, lui …Ils ne pouvaient plus le saquer. A la moindre incartade, aucun des deux ne le rataient, le géant le fouettait pour le châtier tandis que la naine l’insultait à tour de bras, et entre les trois s’interposait inlassablement la géante, qui avait peine à protéger le « petit homme », Urgrim avait alors quinze ans.
Il était à l’âge ou la raison tente de se frayer un chemin dans la pénombre du labyrinthe intellectuel. A ce moment là, la seule chose à laquelle il pensait, c’était à s’échapper. S’en aller, loin, très loin d’ici, et cela il le désirait plus que tout… L’amour de la géante ne lui suffisait pas, cela n’était assez pour contrer la haine des deux autres. Il voulait être en paix, être heureux, et il ne trouverait pas ça ici.
Un jour, alors qu’on lui avait commandé d’aller aider sa mère à vendre du gibier, à Zagnadar, il rencontra un Homme Sauvage, dans la ville. Celui-ci était venu exceptionnellement en ville pour se procurer certaines armes fabriquées exclusivement par les géants.
Urgrim parla brièvement avec lui, car il était surveillé par sa mère qui ne voulait pas qu’il perde du temps en bavardage avec les clients.
Surtout que cet homme n’était là ni pour acheter, ni pour vendre, uniquement pour critiquer le fait qu’on puisse tuer des bêtes pour les vendre …
Urgrim écouta avec intérêt cet homme dont une passion brûlait pour la nature. Le fait qu’il ait une tête de corbeau géant pourvu de cornes de boucs en ajoutait sans doute à la fascination du petit nain.
L’Homme Sauvage lui expliqua que lui et ses congénères venaient rarement en ville, ils faisaient là une exception, mais ils avaient absolument besoin de ces armes pour chasser un animal particulièrement dangereux de leur territoire. Ils avaient installés leur campement au sud ouest de la ville et repartiraient dans deux jours.
Sur le chemin du retour à la maison, une idée trottait dans la tête d’Urgrim. Que cela devait être passionnant de chasser des créatures dangereuses, de parcourir le monde, d’explorer des terrains inconnus… Ces Hommes Sauvages étaient de vrais aventuriers, leur vie devait être passionnante ! Qui plus est, c’étaient des êtres fascinants, Urgrim avait souvent entendu parler de leurs physionomies aussi diverses que variées, et c’était la première fois qu’il en voyait un en vrai. Et bien c’était époustouflant ! Il fallait qu’Urgrim les rejoignent pour vivre à son tour des aventures épanouissantes. Oui, à présent il était sûr de lui, il fallait qu’il s’en aille les rejoindre, tout de suite !
Sur un coup de tête, Urgrim se mit à courir vers le sud, ils étaient alors encore à une demi heure de leur maison. Il courait bien plus vite que sa mère déjà, celle-ci ne pouvait donc le rattraper. Rapidement, un large écart se fit entre la mère et l’enfant, Urgrim courait à toutes jambes, sans se retourner. Il courait vite, pour un nain si jeune, il faut dire qu’il était plutôt élancé, svelte, contrairement à d’autres nains de son âge. Ho bien sûr, un géant l’aurait rattrapé en quelques pas, mais là, sa mère était déjà loin derrière, à une trentaine de mètre peut-être.
Essoufflée elle s’arrêta, reprit son souffle durement, maudissant son enfant qui venait de se faire la malle. Elle lui hurla de ne jamais revenir, d’aller mourir loin d’elle, affamé, assoiffé, et seul. Mais Urgrim n’entendait rien de ce qu’elle disait, il était déjà trop loin.

Voilà déjà un jour entier qu’il déambulait dans les hautes herbes de la campagne qui entourait les collines des géants. Il commençait sérieusement à avoir faim, et impossible de trouver à manger. Il avait tenté vainement d’attraper un lièvre, la veille, au soir, mais celui-ci lui avait aisément échappé et avait disparu au détour d’un buisson. Urgrim avait donc dormi le ventre vide, il avait passé une mauvaise nuit. On était maintenant à la mi journée et il n’avait toujours rien avalé. L’après-midi s’écoula, lentement, puis la nuit tomba … Se leva le deuxième jour, et toujours rien à l’horizon, pas plus de campement d’Hommes Sauvages que de quoi manger. Urgrim désespérait, bientôt, il serait trop tard, les Hommes Sauvages s’en iraient chasser la bête, et lui mourrait de faim et de soif, en pleine campagne. C’était ça ou retourner dans sa pseudo famille, et cela, il ne le voulait pour rien au monde, il y préférait même la mort, tant qu’à faire. Rien que de repenser au coups de fouet, son dos lui faisait horriblement mal. Le pire, s’était encore lorsque la géante lui mettait de l’alcool pour désinfecter les plaies. Une petite larme vint naître au coin de son œil, il n’avait pas pensé à la géante, elle qui avait toujours été là pour lui. Mais, même si elle avait été sa seule mère durant les quinze première année de sa vie, il ne pouvait se résoudre à retourner là-bas pour elle. La bas c’était … Pire que les limbes, Urgrim en était convaincu.
Décidé à s’échapper de cette contrée pour de bon, Urgrim se remit en quête de trouver le campement d’Hommes Sauvages.
Le second jour s’écoulait à toute vitesse. Urgrim avait réussi à faire l’impasse sur la faim qui lui tiraillait l’estomac, mais il ne parvenait toujours pas à découvrir ce fichu campement !
Une brume se leva lorsque le soleil fut bas à l’horizon, Urgrim n’y voyait plus goutte, et lorsque la nuit fut tombée, il s’effondra, en larme. Tout espoir était perdu, désormais. La porte vers la liberté venait de se refermer. Il s’endormit, lentement …

Sa tête tremblait, doucement, mais elle tremblait. Il ouvrit les yeux avec difficulté, il voyait flou. Après un petit temps d’adaptation à la clarté ambiante, sa vue revint à la normale.
Devant lui, deux pieds.

- Hu ? Qu’est-ce que … ? Bredouilla Urgrim.
- C’est moi, Pheyra, dit l’Homme Sauvage à tête de corbeau.

Urgrim se releva, incrédule. Il contempla l’Homme, c’était bien lui, celui de Zagnadar !

- C…Comment m’as-tu trouvé ???
- Grâce à ceci, dit l’homme sauvage en exhibant fièrement un oiseau, toutes trippes dehors, tenu dans sa main gauche.

Urgrim eut un haut le cœur et retint la montée de bile qui le prenait.

- Et … Pourquoi m’as-tu retrouvé ? Comment savais-tu que je te chercherais ???
- Oh, il suffisant de voir dans tes yeux la tristesse que tu éprouvais, puis l’intérêt que tu as porté à mes histoires. J’étais presque certain que tu voudrais nous rejoindre, pour le reste, j’ai fait appel à Gaïa afin qu’elle me révèle la vérité.
- Ah … Urgrim ne comprenait pas très bien ce que venaient faire là un oiseau éventré et une déesse presque oubliée. Heu, oui, d’accord, conclu-t-il sans plus de conviction.
- Bien, il nous faut aller, maintenant. Mes pairs sont à quelques heures de marche devant nous, il faut les rattraper, finit par dire Pheyra avant de faire mine de s’en aller.
- Mais … Urgrim hésitait, devait-il oui non demander à ce que l’homme le nourrisse ? Il avait faim, certes, horriblement même, mais ils étaient encore étrangers l’un à l’autre, cela le gênait donc…
- Oui ? Quoi ?
- C’est que … je n’ai pas mangé depuis trois jours …
- Oh, je vois … Pheyra réfléchit un instant, observant le jeune nain, avant de tendre sa main jusqu’à sa sacoche et d’en sortir quelques racines qu’il lui tendit. Tiens, manges ça, dit-il.
- Je … merci, balbutia Urgrim, qui aurait préféré recevoir un bon morceau de viande fumé.

Ils se mirent en route, Urgrim mâchouillait ses racines, Pheyra le guidait à travers plaines.
Deux heures s’écoulèrent péniblement, Urgrim avait de petites jambes et était fatigué, Pheyra ne s’attendait pas à ce que leur avancée soit si lente. Alors qu’ils faisaient une pause pour qu’Urgrim puisse reposer ses jambes, un carreau siffla aux Oreilles de Pheyra.
Pourvu des réflexes aiguisés d’un vieux chasseur, Pheyra poussa Urgrim dans les hautes herbes pour que l’agresseur, un géant, ne puisse plus le voir, ensuite, dans la même foulée, il se jeta derrière l’abri le plus proche qui n’était autre qu’un maigre rocher.
Le géant éleva la voix.

- RENDS MOI L’ENFANT NAIN !!! IL M’APPARTIENT !
- PAS QUESTION !Répondit Pheyra. CET ENFANT N’APPARTIENT A PERSONNE SI CE N’EST A LUI-MÊME ! PASSE TON CHEMIN, GEANT !
- PUISQUE TU LE PRENDS COMME CA, JE M’EN VIENS LE REPRENDRE DE FORCE, ET ON VERRA SI IL N’APPARTIENT A PERSONNE, IMPUDENT !!!

D’un pas rageur, le Géant se mit à courir vers l’endroit ou se trouvait Urgrim, arrachant sa large massue de son ceinturon en même temps.
A ce même moment, Pheyra sauta sur le rocher, dégainant une longue et fine lame qu’il tint à deux mains, puis fit un prodigieux bonds en direction du Géant. Celui-ci, dont les pas étaient énormes, arriva en moins de deux secondes au contact de l’Homme Sauvage.
Il souleva sa lourde massue et l’abattit vers Pheyra en y mettant toute sa puissant, l’homme à tête de corbeau se projeta en arrière et la massue vint s’écraser au sol, creusant un trou au moins aussi gros que deux nains côte à côte.
Sans traîner il ramena sa massue vers lui et tenta d’asséner un coup à Pheyra en imprimant un demi arc de cercle. Le pauvre eut à peine le temps d’esquiver que la massue du géant vint heurter le rocher qui se brisa sous la force colossale engendrée par la haine. Des éclats volèrent et le géant du se couvrir le visage de son bras libre.
Profitant de cet intermède, Pheyra se faufila comme une flèche entre les jambes du géant, fit une culbute, se redressa, et, tout en se retournant, trancha les tendons de son adversaire au niveau des chevilles. Le géant vacilla, et Pheyra évita de peux de se faire écraser lorsque celui-ci s’effondra en arrière. La douleur lui arracha un cri abominable. En colère et aux abois, le géant se mit à frapper en tout sens autour de lui avec sa massue, essayant désespérément de toucher Pheyra qui prenait bien soin de conserver une distance suffisante entre lui et son agresseur afin qu’il ne puisse pas lui faire de mal.
En désespoir de cause, le géant tenta de se relever péniblement, mais seuls ses bras pouvaient le porter et il se ré étala de tout son long sur le sol sec et chaud.
Pheyra vint se mettre sur son dos, lui dit « Au revoir » et planta sa lame dans la nuque du géant. Un bruit sourd se fit entendre, puis un râle, les yeux du géant s’éteignirent.
Urgrim, qui s’était relevé et s’était campé aux abris, plus loin, était effaré.
Tout d’abord, son persécuteur était mort, à présent il ne risquait plus rien. Mais en plus, Pheyra l’avait protégé ! Il avait risqué sa vie pour lui, plutôt que de le laisser aux mains de l’horrible géant, comme l’auraient fait bon nombre d’autres. Pour la première fois depuis longtemps, Urgrim sourit.
Pheyra et lui reprirent leur route, laissant la dépouille du géant à même le sol, prête à être dévorée par n’importe quel vautour. Ils retrouvèrent les autres Hommes Sauvages à la tombée de la nuit et Urgrim fut bien accueilli. Les Hommes Sauvages s’intéressaient beaucoup à lui, ils n’avaient jamais eu de contact prolongé avec les nains, c’était une occasion pour eux d’apprendre à mieux les connaître, car, bien qu’Urgrim n’ait jamais vécu à Kazad a Gorog, durant les longues journées ou il travaillait avec sa mère, il lui posait beaucoup de questions à ce propos. Elle n’aimait pas en parler, cela faisait partie de son passé, cela lui rappelait ses mauvais souvenirs, mais elle finissait toujours pas se mettre à parler, car cela lui évoquait également les bons souvenirs, ceux passés en compagnie de Golgrim…
En plus de cela, Urgrim connaissait le mode de vie des géants, ou du moins une bonne partie, il était donc un réel puit d’informations pour ces chasseurs de monstres.
Le voyage se déroula donc bien, Urgrim était heureux, les chasseurs étaient satisfaits de lui, tout se passait pour le mieux.
Ils arrivèrent enfin à leur domicile, un petit village forestier fort impressionnant aux yeux de Urgrim. Devant ses yeux écarquillés s’épanouissait une nature luxuriante dont les branches, les racines et les feuilles mêmes s’arrangeaient pour créer des espaces de vie confortables pour les Hommes Sauvages. Jamais il n’avait pu contempler tel ouvrage. Les milles et une beautés de la nature s’épanouissaient ici, véritable débauche de couleur et de vie, déploiement insensé de toutes les richesses de la terre, même les animaux y mettaient du leur, ajoutaient leur grain d’élégance au décor presque surréaliste. Les Hommes Sauvages étaient en parfaite harmonie avec la nature, et cela se voyait.
Une ombre vint tout de même s’ajouter au tableau lorsque Urgrim put apercevoir deux corps, ceux d’enfants, morts. La bête tant redoutée par les chasseurs avait fait deux victimes supplémentaires.
Le groupe de chasseurs, accompagné d’Urgrim, pourtant à peine arrivés suite à leur long voyage, décida de se mettre en chasse. Le monstre qu’ils recherchaient était en fait un végétal vivant, un être composé de bois et de feuilles, mais son écorce était si résistante que rien n’avait pu l’entamer, ni les flèches, ni les épées, ni les faibles sorts dont disposaient les mages du village. Ce sont plusieurs jours de traque intense qui permirent aux fins limiers qu’étaient les Hommes Sauvages de découvrir la tanière de la bête. Il fallait maintenant l’en faire sortir et parvenir à la tuer avant de se faire tuer soit même ! Ils avaient déjà tenté plusieurs fois de l’attraper, mais la seule chose qu’ils avaient obtenue, c’était la mort de certains des leurs.
Tous ensembles, ils se mirent à chercher un moyen de l’attraper en subissant le moins de pertes possible.

- Il faut aller dans sa tanière, et l’y tuer sans plus attendre ! Dit l’un.
- Non, il faut l’attirer dehors, ensuite seulement nous pourrons la combattre, fit un autre.
- Il est vrai que dans sa tanière, nous perdrons tout avantage, aussi bien le surplus numérique que notre connaissance de la forêt ou notre vision, il fait noir là dedans, dit Pheyra.
- Alors nous il faut que quelqu’un serve d’appât, pour l’attirer hors de son trou. Quelqu’un de potentiellement faible, comme un enfant ou …un nain … Finit par dire le premier protagoniste, tandis que tous ses congénères braquaient leur tête vers Urgrim, y compris Pheyra.
- Je … Moi ? Dit Urgrim dans un souffle court. Mais je vais me faire tuer !
- C’est un risque à courir, répondit Pheyra, lui faisant un clin d’œil.
- Ha … Laissa échapper Urgrim, incrédule.

Alors qu’il ne saisissait pas encore bien tout ce que « faire l’appât » impliquait, les chasseurs se mirent en place. Voyant qu’il ne bougeait pas, l’un deux lui souffla « Allez, vas-y ! Met toi devant la caverne et fais semblant de te balader, fait du bruit, beaucoup de bruit, il doit dormir ! ». D’un pas incertain, Urgrim s’avança vers l’entrée de la caverne qui n’était qu’à quelques mètres plus loin. Arrivé face au trou béant creusé dans la roche, il fut surpris par un vrombissement soudain, qui se tut quelques instant après, avant de renaître peux après, et ainsi de suite. La bête ronflait. Urgrim avait du mal à rester en place, ce bruit sourd l’intimidait tout autant que la profondeur de la grotte dans laquelle ses yeux se perdaient, il se mit à siffloter avec peu d’assurance. Au bout de quelques secondes, les vrombissements sonores s’arrêtèrent définitivement. Urgrim arrêta de siffler. Un silence pesant s’installa. Au fond de la grotte, Urgrim vit une ombre se dessiner, grandissante, et au fur et à mesure ou la bête avançait, ses contours se faisaient plus nets, plus agressifs, ses traits apparaissaient un à un, laissant à Urgrim le loisir de contempler l’abomination dont les Hommes Sauvages disaient qu’elle avait été engendrée par Chronos lui même.
Un instinct irrésistible le prit et le poussa à s’enfuir à toutes jambes, l’instinct de survie.
Il était littéralement terrifié. La bête pressa le pas, à présent, ses pieds venaient cogner avec force le sol, produisant des chocs sourds qui emplissaient la tête d’Urgrim, celui-ci entendait également la respiration du monstre, calme et puissante, il avait l’impression d’être envahit par ce bruit, il sentait que sa tête allait exploser.
Des cris étranges se firent entendre, Urgrim accéléra l’allure, si tant est qu’il le pouvait encore, et trébucha sur une racine. Au sol, il était encore plus vulnérable, il le savait. Les cris perduraient, il se retourna pour voir le monstre en face, et put s’apercevoir que celui-ci avait détourné son attention de lui. Les chasseurs passaient à l’attaque !
Des gourdes de terre cuites volèrent en direction du monstre, de nombreuses gourdes, achetées spécialement à Zagnadar pour l’occasion …
Urgrim les vit voler au ralentit, comme si le temps s’était figé. Bientôt, elles vinrent heurter l’écorce du monstre et répandirent dans l’air un liquide qui s’enflamma au moment même.
Et une multitude de ces grenades s’écrasèrent sur la bête qui se mit à courir en tout sens, en proie aux flammes, poussant un râle de douleur, puis, elle tomba, terrassée par le feu.

Lorsque les chasseurs revinrent au village, victorieux, Urgrim était encore sous le choc. La terreur que lui avait inspiré le monstre était encore présente, il ne parvenait pas à oublier sa face grimaçante, horrifiante.
Les Hommes Sauvages firent la fête toute la nuit durant, remerciant Gaïa de les avoir aidés dans leur démarche, tandis qu’Urgrim partit se reposer au calme, dans la loge de Pheyra.
Le cours du temps reprit doucement, pour Urgrim. Il s’installa avec les Hommes Sauvages, et partagea son savoir sur les nains et les géants en échange de l’hospitalité des Hommes Sauvages. Au début, ceux-ci étaient heureux d’avoir Urgrim avec eux, mais lorsque son savoir fut épuisé, et cela arriva vite, les choses se dégradèrent. Urgrim devint rapidement un invité gênant, celui dont on aimerait bien se débarrasser mais qui se débrouille toujours pour s’inviter à table. En plus de cela, Pheyra qui l’avait prit sous son aile s’était mis en tête de lui apprendre les rites et connaissances magiques des Hommes Sauvages. Cela ne plaisait pas du tout, et, pour finir, Urgrim fût chassé de la forêt.
Au grand étonnement de Pheyra, il ne fut ni surpris ni atteint par cette décision, ou du moins, c’est ce qu’il voulait bien laisser croire.

- Je n’ai pas ma place ici, lui avait-il dit. Je suis un nain, et, après tout, vous n’êtes pas en bons termes avec les autres membres de mon espèce. Je vous dois déjà beaucoup, tu m’as sauvé la vie et ton peuple m’a accueilli, j’ai suffisamment abusé de votre générosité, il me faut trouver ma propre voie, bâtir mon avenir en de nouveaux lieux.
- Et que vas-tu faire, où vas-tu aller ? Interrogea Pheyra.
- J’aurais voulu retourner chez moi, à Kazad a Gorog, mais cela m’est impossible, je n’y suis pas le bienvenu non plus. Alors j’ai décidé d’aller ailleurs, loin d’ici, loin de ces terres, je vais changer mon étoile !
- Changer ton étoile ? Comment cela ? Ne fais pas d’idioties Urgrim ! Qu’à tu en tête ?
- Je vais aller par delà la chaîne des Dieux, je vais me rendre en Olympe !
- En Olympe ? Es-tu devenu fou ! Les dieux ne te laisseront pas t’y rendre, pauvre de toi ! Tu seras maudit, ou pire, tué !

Urgrim sourit.

- Je ne mourrais pas, les dieux m’aimeront et m’accueilleront en Olympe, ils seront pour moi une famille, et je pourrais alors retourner en mes montagnes avec leur faveur, et tous seront obligé de voir qui je suis réellement, ils seront forcés de constater que je ne suis pas le produit d’une malédiction ! Tu sais, si je suis le seul enfant à être né ce jour-là, c’est parce que je suis béni des dieux !!!

Pheyra, lui ne souriait pas du tout. Il voulu dire à Urgrim que c’était peine perdue, que tout cela n’était qu’une utopie, mais il savait bien que le jeune nain, têtu, ne voudrait rien savoir de tout ce qu’il aurait à dire. Alors il lui remit une corne de brume confectionnée de ses propres mains, et le laissa prendre les sentiers qui le conduiraient tout droit vers une mort certaine.
Urgrim avait vingt huit ans, et ne connaîtrait pas une année de plus…

*Le conteur soupira profondément. Il baissa les yeux vers le feu et tu pu voir une grande tristesse s’emparer de lui. Il t’invita à t’en aller, pour pouvoir se reposer, et sans avoir ton mot à dire, tu fus mis dehors, certains doutes inexplicables en tête.*



nain Par Zerk  le 12/01/2006 à 09:12

HRP/
Très sympa, jai hate de lire la suite



...Emmenez-moi, où coule la bière, emmenez-moi au pays des tonnelles...
Zerk, Grand Maître dans l'Art Délicat du Tabouret de Comptoir(De Zagnadar!!!)...
[Alcoolique Migrateur]

nain Par Tagazog  le 12/01/2006 à 09:37

Moi aussi



"L'esprit est la plus riche des mines, plus on y creuse et plus on y trouve de riches subtilités"

[GTN-Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs]
[Coconuts Baroudeur de 122 ans][avec Sirocco "Kroak!"]

elfe Par Nortyphär  le 12/01/2006 à 12:19

hrp : super, toi le lutin je t'es a l'oeil malfaisant et un adjectif qualicatif qui attire ma curiosité...dis nous en plus



geant Par Esdéiogrh  le 12/01/2006 à 23:17

"Je suis assez déçu par la fin, conteur" déclara Esdéiogrh

"Alors que la mère a été un certain bout de temps chez les esprits, celle-çi s'enquièrt de revoir son fils et s'inquiète pour lui, puis une fois qu'elle le voit, elle se précipite joyeusement et sincèrement dans ses bras; puis lui dit qu'il est la cause de tous ses problèmes! C'est assez paradoxal avec ce qu'elle pensait de lui juste avant !"

Esdéiogrh ajouta : "conteur, te souviens-tu du nom des deux géants qui ont recceuilli la mère et son enfant ?"

Puis il prit une chaise et s'assit, preuve que l'histoire de cet enfant était quand même intéressante...



"Quand on est géant, on voit les choses en grand !"

On t'♥ boss

Esdéiogrh [shaman]:
-Roc de Zagnadar [chef des Hécatonchires]
-mentor des Géants de -=AIR=-
-ambassadeur de Zagnadar pour les Olympiens
-Esdé pour les intimes

ldf Par Läm - Lutin Malfaisant  le 15/01/2006 à 15:01

HRP:Mise à jour, ajout de la seconde partie,
fin du premier chapitre.



ldf Par Zoglotin - Lutin Bavard  le 15/01/2006 à 21:29

Hrp: Enfin je ne suis plus tout seul ! Bienvenue a toi mon frère ! Lutin powa !!!!! ^^.



ldf Par Läm - Lutin Malfaisant  le 16/01/2006 à 16:56

HRp: Heu merci ^^', mais te fait pas d'illusions, on est encore en sous nombre par rapport aux autres races ...sisi j'te jures .