Lassitude

Voici le court récit d’un olympien défiant une nouvelle fois les autorités d’Ordenum, à la manière des paladins d’autrefois.
Dans l’ancienne colonie, il existe des endroits qu’il n’est pas bon de fréquenter. Cela tout le monde le sait.
Lui, en revanche, ne semble pas s’en inquiéter.
Et maintenant, curieux lecteurs, voici cette histoire…

Après une course folle, l’olympien parvint devant la grande grille de métal rouillée par les intempéries et il s’arrêta presque automatiquement comme sa main nue en effleurait les barreaux.
A voir sa mine rougie par l’effort, on aurait pu penser de lui qu’il était poursuivi.
Pourtant, cela ne semblait pas être le cas car ses gestes restaient posés, malgré tout.

Les battants grincèrent bruyamment lorsque le fugitif poussa la grille, révélant une petite allée sombre parsemée de ronces et d’herbes folles.
Au bout de l’allée, le paladin se laissa tomber de désespoir, à genoux devant une grande stèle de pierre noire envahie par la mousse et la moisissure sur laquelle on ne pouvait guère plus voir que quelques lettres déformées.
Essoufflé, les tempes battantes, il dégaina son épée et en planta la pointe dans le sol fertile tandis que son front venait buter contre la pierre.



Là, le guerrier ferma les yeux et crispa les paupières:

"Mon souhait le plus cher serait de te rejoindre
Mais hélas on ne veut pas nous réunir
Aujourd’hui reste encore au fond de moi un zeste de lueur
J’ai pourtant toutes les lois à enfreindre
Peut-être qu’ainsi, on me laissera venir..
Peut-être l’espoir de voir enfin un monde meilleur…
Tu me manques…"

Une larme coula sur sa joue.
Il pensait à elle.
A ce qu’elle pouvait lui dire, d’où elle se trouvait.
Pourquoi Hadès l’avait-elle gardée?
Ces abrutis de chevaliers noirs…tout était de leur faute!
Elle était si belle.
Pourquoi?
Pourquoi la lui avait-on prise?
Ne pouvait-il connaître l’amour, lui aussi, comme tout le monde?
En rouvrant les yeux, l’olympien ouvrit la paume de sa main droite et une seconde larme échappée de la paupière papillonnante vint s‘y écraser: on pouvait encore distinguer la cicatrice…son serment, qu’il avait prêté il y déjà si longtemps devant ce corps inerte..
Il lui fallait les tuer…et il avait échoué.
Il avait renoncé…par amour pour sa patrie.
Et personne ne l’en avait remercié, bien au contraire!
Qui pouvait bien lui reprocher d’être vivant, si ce n’est lui-même!
...

Mais voilà que là-bas, près du portail au bout de l’allée, on entendait le son d’une course qui venait de stopper, accompagné du crissement de nombreuses lames qui sortaient de leurs fourreaux.
Lorsque les chevaliers noirs arriveraient, le paladin ne s’enfuirait pas.
Il ne leur donnerait même pas le plaisir de se défendre.

Pourquoi toujours montrer une image négative d'Ordenum ? Surtout que les Chevaliers Noirs ont pour ordre formel de ne pas toucher aux paladins ! Rahhh la la à quand un joueur Ordenien qui valorisera sa ville ?
Sinon je ne te complimenterai pas, pour ça faudra que tu le mérites ! Allez au boulot pour la suite ^^

Vers un autre monde


Maintenant, c’était le son des pas de nombreuses bottes martelant les dalles de marbre de l’allée qui se faisait entendre, de plus en plus proche.
Lorsqu’ils débouchèrent du passage, donnant sur la pierre tombale, le paladin se trouvait toujours à genoux, devant la pierre, fixant les premières lettres à moitié effacées: "SOR..."

-Tu n’as pas à fouiner ici! L’accès à cette zone est interdit même aux citoyens ordenniens!

Le ton était sec mais Dlog ne bougea pas. Toujours à genou devant la stèle, il murmura doucement:

-Je t’aime ma bien aimée
J’aimerais tant pouvoir te parler en douceur
Te montrer ma blessure étrange pour mieux t’exprimer ma douleur
Mais voilà qu’ils vont m’emmener
Pour toi je les aurais tous tué
Moi qui voulait seulement ton bonheur
Mais hélas je n’ai pas osé
…

-Tu ne la reverras jamais, fut-ce même dans tes rêves!
Emmenez-le!

Dlog ferma les yeux et se pinça les lèvres comme des larmes toujours plus nombreuses se mettaient à couler le long de ses joues.
La vie n’était pas juste et il ne pouvait pas en être délivré puisqu’ Hadès lui-même ne l‘acceptait pas en son royaume.
Il y avait bien un moyen de mécontenter le dieu des limbes…mais ce moyen lui faisait encore peur.

Soudain, l’olympien prit conscience du son de nombreuses petites gouttelettes qui tombaient tout autour de lui.
Puis les gouttes se multiplièrent et la pluie se mit à tomber drue tout autour d’eux.
L’eau ruisselait le long des feuillages, glissait sur les armures, trempait la pierre tombale et transformait la terre en une boue spongieuse et épaisse.
Quelque chose vint alors buter contre Dlog, ce qui le plaqua au sol, la tête baignant dans une flaque de boue devant la pierre.
Une torsion par les cheveux vint alors relever cette tête hors de l’eau afin de la rejeter en arrière tandis qu’on lui passait les mains dans le dos pour l’attacher.

Tout autour de lui, le paladin pouvait apercevoir les silhouettes sombres de la milice ordenienne, les maîtres-assassins de Slash.
Discrètement, le petit groupe sortit de l’allée et repassa le portail, emmenant avec lui le lardanien.
Si les regards indiscrets ou autre espions en tous genres percevaient la manière avec laquelle ils traitaient un dignitaire de Lardanium, cela causerait assurément grand remous au sein des assemblées parlementaires.
La petite délégation se dirigea ensuite d’un pas ferme vers le quartier général des chevaliers noirs, imposant bâtiment fortifié se trouvant presque au cœur de la ville.
Lorsqu’ils y parvinrent, Dlog cracha contre la paroi dudit bâtiment, qui n’était en fait qu’une ancienne caserne de paladins, ce qui lui valut en retour un revers magistral de la part de l‘un des assassins.
Les chevaliers noirs rentrèrent à l’intérieur et le laissèrent attaché à une barre de métal située en hauteur.



Là, sous la pluie, l’olympien put repenser à tout cela; ce qu’il était venu faire ici et le fait que c’était à chaque fois la même chose.
Soudain, de l’intérieur du bâtiment, un mugissement se fit entendre
«Quoi??? Encore??? Comment ça qu’est-ce que vous en faites???…
Bien sûr que non! Seriez-vous tombés sur la tête??? Vous me le refoutez dehors, comme d‘habitude!!!»
Trois chevaliers noirs s’empressèrent alors de ressortir et détachèrent le paladin de ses liens.
La pluie s’était arrêtée presque aussi soudainement qu’elle était survenue.
Après quoi, ils le conduisirent aux portes de la ville et le jetèrent le long de la saillie extérieure, qui faisait office de poterne par temps de guerre, et que l’olympien dévala dans la poussière en roulé-boulé.

Un moment ils restèrent là, à observer cette silhouette immobile allongée au sol.
L’armure n’avait plus un endroit doré ou reluisant et de fait, la poussière accumulée par sa chute faisait davantage ressembler le paladin à un simple voyageur.
Puis les portes se refermèrent et la silhouette resta seule, à l’extérieure, tressautante de sanglots.

Tu vas encore me forcer à écrire uen chro mieux que la tienne...
Fait chier merde!
encore bravo...

Bah oui et alors?
Ce n'est tout de même pas de ma faute!