Legends of Olympia : La Litanie du Passé - Géographie
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Géographie
Topic visité 166 fois
Dernière réponse le 14/05/2007 à 14:23

hs Par Lokmilar  le 11/05/2007 à 11:57

Légende sauvage de la montagne banane

C’était il y a à peine quelques années, et tout à fait par hasard, que j’ai rencontré le vieux. Je n’ai jamais su son vrai nom, mais je l’ai toujours appelé « le vieux » car il semblait vraiment très âgé, même pour un homme sauvage.

Je faisait un petit footing matinal pour bien commencer la journée lorsqu’il m’interpella. Il se tenait devant chez lui sur l’une des places de Luminaë.


- Eh ! Le jeunot ! Si tu veux leur échapper, viens par là !
- Leur échapper ? Mais je…
- Ouais… C’est ça… Tu n’es pas un voleur et la bourse que tu viens de cacher dans ta veste t’appartient de plein droit, et c’est vraiment par hasard que des personnes ont l’air d’avoir perdu quelque chose.
- Je… Euh… Admettons que ça soit le cas, pourquoi est-ce que je vous ferais confiance ?
- Parce que tu n’as pas le choix ! Regarde un peu plus loin, tu vas comprendre…

Effectivement, la place sur laquelle je me trouvais commençait à être investie par les autorités, et pour ne pas faciliter la tâche, je pouvait même reconnaître quelques visages malheureusement trop familiers qui me rappelaient l’une des fois où je m’étais fait pincer.

Sentant que je n’avais effectivement pas vraiment d’autre alternative, je suivis le vieux chez lui. L’intérieur était rempli d’objets diverses et variés, provenant apparemment de tout Olympia. Je n’avais pas encore voyagé et je ne comprenais pas l’utilité de garder toutes ces babioles sans grande valeur. Pourtant, il semblait y tenir fortement.

Une fois les autorités parties, je voulais remercier le vieux et je ne savais pas trop comment m’y prendre. Je me souviens d’avoir essayé de lui proposer quelques pièces d’or, mais il les a refusées. Au lieu de cela, il me proposa plutôt d’attendre quelques instants. Je craignais qu’il ne me fasse un sermon, mais au lieu de cela, il préféra que me raconter l’histoire de la montagne Banane…


C’était il y a plusieurs siècles maintenant, voir même d’avantage encore. Je pense que peu de personnes peuvent encore se souvenir de cette légende, et il est de mon devoir de troubadour de faire en sorte qu’elle ne tombe pas totalement dans l’oubli.

A l’époque existait un petit animal. Il ne vivait que dans une seule montagne et se trouvait déjà en voix d’extinction. J’ignore quel dieu avait bien pu les créer, mais toujours est-il qu’ils étaient très faibles, d’avantage encore que les lutins.
On les appelait les jauneux, en raison de leur pelage qui avait une dominante jaune. Cette espèce n’était déjà pas très connue, et au moment que je décris, il n’en restait déjà plus que quelques uns qui avaient réussi à survivre dans les montagnes.

C’était dans une période assez troublée pour autant que je me souvienne, et on pouvait voir quelques groupes de bandits dans les montagnes. Les trajets vers Na’Helli étaient déjà assez fréquents, et les voyageurs se faisaient attaqués un peu trop souvent.
Les autorités Luminéennes n’eurent d’autre choix que d’envoyer quelques troupes vers les montagnes.

Je faisais partie de ceux qui partirent là bas. Une fois arrivés au pied de la montagne, nous commençâmes les recherches. Nous n’étions pas très habitués aux montagnes, mais nous avancions en direction du sommet, quadrillant les zones de la montagne en nous aidant d’un plan que nous avions pu prendre à Luminaë.

Malheureusement, nous étions bien naïfs, les bandits étaient bien plus habitués que nous aux montagnes. Nous marchions dans l’un des recoins de la montagne lorsqu’ils attaquèrent pour la première fois. Ils nous attendaient avec arcs et arbalètes. Les sorts n’avaient presque pas le temps d’être lancés que les flèches transperçaient mes compagnons. Nous perdîmes de nombreux frères. Il y eut bien quelques pertes chez nos ennemis, mais ils nous avaient porté un coup très rude. Ils étaient sans pitié et après avoir lancé leur première attaque, ils nous attaquèrent sans relâche.

Une partie d’entre nous parvint pourtant à s’enfuir des flèches ennemies, courant au hasard. Et c’est en m’enfuyant ainsi que je mis le pied sur un drôle de truc jaune qui se retira si rapidement qu’il me fit glisser.
C’était ma première rencontre avec un jauneux. Reprenant mes esprits, j’aperçus le curieux animal qui s’enfuyait à ma vue. Manque de chance pour lui, on courrait dans la même direction, je l’ai donc suivi.

Je dois aussi admettre que je faisais assez confiance à cet animal pour trouver un lieu loin des combats qui puisse être un peu plus en sécurité.
Nous courrions plutôt vite, et nous arrivâmes dans une partie de la montagne qui semblait bouchée. Je regardais le jauneux en me demandant pourquoi il avait fui par là lorsqu’un groupe de jauneux surgi de nul part m’entoura, armé de lances.

L’un d’eux s’approcha de moi. Il possédait une lance dorée et une amulette qui avait la même forme que la montagne vue sur une carte. Son pelage commençait à avoir quelques points noirs, ce qui semblait marquer un âge un peu plus avancé que les autres. Ce fut lui qui, à ma grande stupéfaction, m’adressa la parole.

- Je suis Ban’Jo le chef de la tribu. Les étrangers comme toi nous ont forcé à nous cacher dans les rares endroits qu’ils n’ont pas encore pu souiller. C’est donc pour le bien de notre tribu que je vais devoir te tuer.
- Euh… On pourrait s’arranger, peut-être…
- Non ! Tu en as trop vu sur nous ! Tu sais où nous nous cachons !
- J’ai presque rien vu, et puis, je suis sur qu’on pourrait trouver un arrangement. Celui que j’ai suivi pourrait en témoigner, mes compagnons et moi sommes venus pour essayer de chasser les bandits des montagnes.

Le chef se tourna vers le jauneux en question, qui s’avéra en fin de compte être une jauneuse.

- Anne, ma fille, est-ce que cet étranger dit vrai ?
- Oui, père, ses compagnons ont été décimés par les autres étrangers. Je regardais de loin la scène quand il m’a marché dessus. C’est là que j’ai eu peur, et j’ai couru aussi vite que je le pouvais pour venir jusqu’ici.

Revenant vers moi, il ne semblait pas être très convaincu.
- Il semble que tu puisses dire la vérité, mais je ne te fais pas confiance pour autant. Si tu es venu dans l’intention de chasser les autres étrangers d’ici, rien ne nous prouve que tu dises la vérité. Je ne te tuerais pas maintenant, au contraire, je vais t’aider à combattre tes adversaires, mais en échange, tu devras me promettre de ne pas prendre leur place en nous chassant ou en prenant nos habitats. Toi et tes compagnons devrez repartir.
- Je vous le promets.
- Pour que nous soyons vraiment sur de cette promesse, nous allons te demander d’accepter de respecter un rituel magique. Si tu refuses ou le fais échouer, nous te tuerons sur le champ. Si tu l’acceptes, tu devras tenir ta parole, sans quoi, tu mourras.
- J’accepte.

Le rituel ne fut pas très long, et je ne sentis aucune différence, mais ceux qui m’entouraient semblaient être apaisés.

- A présent, je te fais confiance. Je vais donc te révéler quelques secrets. Les étrangers se sont installés à l’ancien emplacement de la tribu. Nous l’avons quitté car ils nous chassaient, c’est en partie vrai. Mais ce qu’ils ignorent, c’est que nous nous préparions déjà à changer d’endroit pour vivre. La montagne commençait à gronder, elle devrait bientôt les engloutir dans un éboulement.
- Intéressant, mais je ne comprends pas pourquoi vous avez besoin de moi.
- L’éboulement, pour être efficace, devra avoir lieu la nuit, sans quoi les étrangers reviendraient quand même. Mais nous ne savons pas comment provoquer l’explosion.
- Je vois. J’ignore si je pourrais vous aider, mais s’il n’y a besoin que de faire tomber quelques cailloux, je pense que j’ai peut-être le moyen de vous aider.

Le chef m’emmena en haut du campement des bandits. Il me montra la falaise qui surplombait le campement, puis la faille qui se trouvait au dessous. C’était à une bonne centaine de mètres, légèrement en aval de notre position. Il était délicat de s’approcher d’avantage de jour sans se faire repérer.
Nous retournâmes vers le village des jauneux.

Ils avaient réussi à créer un village qui pouvait passer inaperçu. La montagne semblait laisser ce lieu inaccessible ce lieu à moins de passer par de rares endroits que les autochtones s’étaient empressés de dissimuler.

Je n’eus malheureusement pas beaucoup le temps de visiter les environs, car je devais trouver une solution assez rapidement pour créer l’éboulement. Malgré la promesse, ils préféraient de toute manière que je ne m’aventure pas trop dans le village. Je n’avais pas de poudre, et j’avais des doutes sur ma puissance magique.

La solution ne me vint que quelques jours plus tard quand un éclaireur revint en signalant qu’un groupe de survivants avait réussi à se camoufler à quelques lieues de là.
M’entretenant avec Ban’Jo, il accepta que j’aille à leur rencontre pour qu’ils m’aident à provoquer l’éboulement.

Anne me guida jusqu’à eux. Ils n’étaient plus très nombreux. Ils furent tout d’abord surpris de me voir, et plus encore de voir Anne, avec son pelage jaune vif.
Je n’étais pas rassuré de voir qu’il ne restait plus beaucoup de mages puissants. De toute manière, on n’avait pas le choix. Sans rentrer trop dans les détails, je leur décrivis le moyen de se débarrasser des bandits. Certains n’appréciaient pas la perspective de créer un éboulement, mais au final, il n’y avait pas vraiment d’autre solution.

La nuit venue nous nous approchâmes du campement des bandits. Anne avait préféré nous suivre jusqu’au bout. La falaise n’était pas très loin. Au signal, les sorts attaquèrent la pierre soutenant encore la falaise. La falaise gronda, mais refusa de céder.

Le bruit attira aussi les bandits hors de chez eux. Anne s’adressa alors à tout le groupe d’hommes sauvages.

- Commencez à concentrer votre magie, à mon signal vous la relâcherez.

C’est là qu’Anne courut jusqu’à la faille. Elle sortit de son pelage une amulette qui était restée cachée jusque là et la leva le plus haut qu’elle put. C’était celle de son père. Elle s’adressa à voix haute, de manière à ce que tous puissent l’entendre :

- Je suis Ban’Anne, fille de Ban’Jo. Pour ma tribu, je vous demande de viser l’amulette.

Nous ne lançâmes pas les sorts, nous ne voulions pas la tuer. Voyant cela, elle repris.

- Je dois être là pour que l’amulette fonctionne. Si vous ne le faites pas maintenant, il sera trop tard. Ne perdez plus de temps.

Effectivement, un bandit qui avait été assez rapide pour se réveiller s’approchait d’elle. Il s’apprêtait à la tuer lorsqu’elle redonna le signal. Pris au dépourvu, nous lançâmes toute la magie dont nous disposions sur l’amulette.

La falaise s’écroula. Des tonnes et des tonnes de pierres s’écrasèrent sur le campement des bandits. Nous étions à peu près à l’abri, mais cela ne nous empêcha pas de nous reculer d’avantage encore. La vallée en contrebas fut ravagée par les pierres qui continuaient de dégringoler.

La magie que j’avais utilisée m’avait épuisé. En regardant mes compagnons, je m’aperçus que je n’étais pas le seul. Nous avions rempli notre mission. Les bandits n’étaient plus là.

J’étais un peu triste pour Anne. Pourtant, elle avait réussi à sauver son peuple, ou, en tout cas, à lui donner un sursis.

Lorsque nous rentrâmes à Luminaë, et que nous racontâmes ce qui s’était passé, la montagne pris le nom de Ban’Anne. Ce nom fut déformé au cours des siècles pour finalement devenir la montagne Banane.

Je restais un moment assis, après avoir entendu son histoire. Là, il me dit que si je voulais avoir d’autres histoires, il faudrait que j’attendre une prochaine fois. Je repartis peu après, ne sachant si je devais le croire ou non.
Toujours est-il que ce n’était pas la dernière fois que je le voyais.




La réussite est brillante, mais l'échec est mat.

nain Par Tagazog  le 14/05/2007 à 14:23

Il était deux heures du matin.

Tagazog veillait maintenant depuis 3 heures dans l’une des salles de lecture de la Grande Bibliothèque de Kazad a Gorod.
En effet la nuit tombée, si le lieu était fermé au public, il n’en restait pas moins que sur demande, avec les bons arguments et les bonnes connaissances, on pouvait toujours venir s’instruire dans ce haut lieu de la culture naine.

Combien de maîtres des runes, de sages et de scientifiques avaient consultés les ouvrages et parchemins, mal assis sur des chaises de bois rude et inconfortable, sur des tabourets bancales, en équilibre sur des escabeaux, voire même à même la pierre froide du sol, au risque de choper des hémorroïdes, tout cela pour faire avancer la compréhension et les connaissances de la pensée naine ?

Mais Tagazog n’en était pas à sa première nuit blanche dans cet endroit, aussi ses fesses étaient elles bien confortablement posées sur un coussin rembourré, dont il prenait soin de se munir lorsque les circonstances l’exigeaient.

Tagazog murmurait, car il aimait entendre ce qu’il lisait. Ou peut-être était-il tout simplement un peu imbue de lui-même et s’admirait-il prononcer et respecter les ponctuations, mettre les accentuations, et faire adhérer les différentes tonalités de sa voix à un récit pour le rendre moins monotone et presque épique?

Sur le bureau devant lui étaient empilés, à sa gauche, une bonne demi-douzaine de parchemins sortis de leurs étuis de cuirs et laissés à leurs naturels et propres enroulements après avoir été consultés. A sa droite se trouvaient des ostraca, fragments de terre cuite sur lesquels il écrivait au moyen d’une plume plongée dans de l’encre verte. Les ostraca servaient de brouillons aux scribes avant que ces derniers ne couchent sur de nobles et précieuses feuilles de parchemins des écris vérifiés et propres.

Devant le mineur 3 ouvrages étaient ouverts et empilés les uns sur les autres. Tagazog lisait celui sur lequel il était à présent penché.
«Année 6132 après Telchar Ier. Rapports d’Expéditions : Chapitre 12, reliefs du nord-est – par la Section de la Hampe Argentée ».
Tagazog se passa la langue sur la lèvre supérieur et constatant que celle-ci était toute rêche à force de parler il attrapa le pichet qui était à côté de lui et se servit un plein gobelet d’étain. Il bu goulument la moitié du contenu d’eau de source. Puis il se remit à lire.
« [...] nous ne pensons pas pouvoir établir une colonie dans ces montagnes. Constituée d’une roche sèche et friable les carottages nous apprennent qu’il n’y a aucune viabilité pour une construction aussi bien souterraine que sur les à-pics.[…]
[…] Dernier jour avant le retour. Nous avons rencontrés un groupe d’une dizaine d’individus, d’apparence olympienne. S’agissant apparemment de paysans, pour la plupart malades et d’une extrême pauvreté nous les avons approchés afin de recueillir des informations que nous aurions espéré être sur Ordenum ou Lardanium.
Il se trouve que ce groupuscule est le dernier d’un petit peuples de nomades qui vivaient depuis environ 150 ans dans les environs des montagnes.[…]
[…] Leur dénuement nous a touché nous leur avons apporté une aide alimentaire limitée, dans la mesure où nous même commencions aussi à nous rationner. Le plus âgé du peuple rencontré nous a narré l’histoire de ces montagnes.
Cette peuplade, nommée Tournanron, est à l’origine constituée d’une population de chasseurs dissidents de l’Empire.
Ils chassent le menu gibier qui vit au pied des montagnes. Leur instrument de prédilection est un outil taillé dans du bois ou de l’os qui à la forme d’un Aspväklyek (C.f Traité de l’Artisanat Nain, à paraître.). Cet outils est une arme de lancé qui assomme voire meurtrie les proies. Si cette arme manque sa cible, le lancé et sa forme lui permettent de suivre une trajectoire courbe qui peut la ramener non loin de son lanceur.
Ayant remarqué que le massif montagneux a la forme de leur arme, ces gens lui ont donné le même nom : les Montagnes Boumrang.
Pour renforcer cette appellation ils y associent également le fait que chaque fois qu’ils s’établissaient en campement et qu’ils voulaient se débarrasser de déchets ou autre en les mettant dans la montagne, ceux-ci finissaient toujours par redescendre.[…]. Nous avons décidé de garder cette appellation en hommage à ces hommes et femmes dans la détresse. »


Tagazog prit note et referma le volume songeur.



"L'esprit est la plus riche des mines, plus on y creuse et plus on y trouve de riches subtilités"

[GTN-Membre de la Chambre des Maîtres Mineurs]
[Coconuts Baroudeur de 122 ans][avec Sirocco "Kroak!"]