Par Sylia Leïthael le 12/05/2007 à 18:06 Na’helli grouillait, comme à son habitude. Des elfes de toutes sortes s’extirpaient des maisons et des avenues, renflouant à n’en plus finir la masse informe et compacte du peuple. Des insectes. Sylia se prit à penser non sans dégoût que la rue principale, vue du ciel, devait ressembler à une grande chenille molle en train de se tortiller. Elle déglutit, donna un violent coup de coude à un passant qui venait de la frôler par mégarde puis se dirigea à grandes enjambées vers le magasin de la forge. Vous l’avez compris : la consule n’était pas d’excellente humeur.
Le magasin était encore loin et la foule se faisait de plus en plus dense à mesure qu’elle s’en rapprochait, toutefois il lui fallait absolument s’y rendre : sa rapière favorite, après avoir encaissé courageusement un sort de dégradation du métal, commençait à présenter quelques signes de faiblesse, voire d’effritement…
Un cri perça soudain le bourdonnement des rumeurs.
La chenille se déforma légèrement, perturbée par les déplacements trop rapides d’un individu peu attentionné.
Et ce fut le drame.
Emergeant d’entre deux elfes qu’il bouscula sur les côtés sans ménagement, l’individu en question - lancé à pleine vitesse - percuta Sylia qui faillit s’écrouler sous le choc.
C’était plus qu’il n’en fallait pour qu’elle explose.
Dans un réflexe fulgurant elle le saisit au cou, puis le plaqua contre un mur en resserrant son étreinte.
- Tu tombes à pic mon gaillard, j’avais justement besoin de me défouler ! Hurla-t-elle tandis qu’il se débattait en vain et que les passants s’écartaient, pris de panique.
C’était un Elfe des Lunes, d’après ses vêtements. Peu enclin à la discussion, d’après son regard. On y lisait en effet une haine sans bornes quoique muette, ce qui la surprit quelque peu. Que lui avait-elle fait de si terrible… pour le moment ?
Elle n’eut pas le temps de le lui demander, car une main ferme s’abattit sur son épaule et l’écarta, lui faisant lâcher prise.
- Kaenieeel…, devina-t-elle sans prendre la peine de regarder. Je peux tout expliquer, en fait ce qui s’est passé c’est que…
Elle se tourna. Ce n’était pas Kaeniel.
Un elfe aux longs cheveux rouges lui faisait face, qui la toisait d’un air indifférent.
Ayant écartée Sylia, il se saisit à son tour du cou de l’Elfe des Lunes.
- Je vous remercie.
- Que… Pardon ?
- Sans vous cette raclure m’aurait échappée.
- Cette… ?
- Ce misérable luneux venait de me faire les poches.
Sans plus se préoccuper de son interlocutrice, l’elfe tira une dague de sa ceinture et l’enfonça méthodiquement dans la main de son voleur qui poussa un glapissement de douleur.
- Maudite engeance. Ajouta l’inconnu avec calme, sous le regard éberlué de la consule.
- Mais qu’est-ce que vous… Laissez cet elfe immédiatement ! Ordonna-t-elle, sa stupeur passée.
- Il m’a porté atteinte, je suis en droit de le punir comme il le mérite.
- C’est le travail des Sentinelles !
- Les Sentinelles manquent de sévérité… et d’efficacité. D’ailleurs où sont-elles, je vous le demande ?
- "Où sont-elles" ?!!?
Sylia n’en croyait pas ses oreilles. Ne savait-il donc pas à qui il avait affaire ? Elle fouilla son sac de toile à la recherche de son médaillon des forces de l’ordre. Où l’avait-elle fourré ?
- Ces luneux sont une plaie de toute façon, continua l’elfe. Si cela ne tenait qu’à moi, Na’helli en serait débarrassée depuis longtemps.
Bon sang, où l’avait-elle fourré ?
- Quant aux Sentinelles, non vraiment… on ne peut pas compter sur elles. Elle sont bien trop indulgentes, à l’image du juge et des consuls.
- Je… que… PARDON ?
C’en était trop pour Sylia. Elle lâcha son sac, empoigna le bras de l’elfe aux cheveux rouges et le tordit pour l’obliger à libérer sa victime. L’Elfe des Lunes s’enfuit sans demander son reste, semant des gouttes de sang sur le pavé.
- T’as déjà entendu parler de la consule Sylia Leïthael, espèce de malade ?
- Et comment ! Fine politicienne, mais qui tolère ces satanés luneux bien au-delà de l’acceptable.
- Exactement…
Elle ramassa son sac et recommença à fouiller, en proie à une rage grandissante. Lorsqu’enfin ses doigts se refermèrent sur le médaillon, un sourire froid illumina son visage.
- Maintenant beau parleur, t’as deux solutions, fit-elle en le lui brandissant sous le nez. Soit tu persistes dans tes affirmations et je te fous en taule, soit tu te mets à mon service, dès maintenant et pour une durée indéterminée. Quelque soit ton choix, je sens qu'on va rire !
Le magasin était encore loin et la foule se faisait de plus en plus dense à mesure qu’elle s’en rapprochait, toutefois il lui fallait absolument s’y rendre : sa rapière favorite, après avoir encaissé courageusement un sort de dégradation du métal, commençait à présenter quelques signes de faiblesse, voire d’effritement…
Un cri perça soudain le bourdonnement des rumeurs.
La chenille se déforma légèrement, perturbée par les déplacements trop rapides d’un individu peu attentionné.
Et ce fut le drame.
Emergeant d’entre deux elfes qu’il bouscula sur les côtés sans ménagement, l’individu en question - lancé à pleine vitesse - percuta Sylia qui faillit s’écrouler sous le choc.
C’était plus qu’il n’en fallait pour qu’elle explose.
Dans un réflexe fulgurant elle le saisit au cou, puis le plaqua contre un mur en resserrant son étreinte.
- Tu tombes à pic mon gaillard, j’avais justement besoin de me défouler ! Hurla-t-elle tandis qu’il se débattait en vain et que les passants s’écartaient, pris de panique.
C’était un Elfe des Lunes, d’après ses vêtements. Peu enclin à la discussion, d’après son regard. On y lisait en effet une haine sans bornes quoique muette, ce qui la surprit quelque peu. Que lui avait-elle fait de si terrible… pour le moment ?
Elle n’eut pas le temps de le lui demander, car une main ferme s’abattit sur son épaule et l’écarta, lui faisant lâcher prise.
- Kaenieeel…, devina-t-elle sans prendre la peine de regarder. Je peux tout expliquer, en fait ce qui s’est passé c’est que…
Elle se tourna. Ce n’était pas Kaeniel.
Un elfe aux longs cheveux rouges lui faisait face, qui la toisait d’un air indifférent.
Ayant écartée Sylia, il se saisit à son tour du cou de l’Elfe des Lunes.
- Je vous remercie.
- Que… Pardon ?
- Sans vous cette raclure m’aurait échappée.
- Cette… ?
- Ce misérable luneux venait de me faire les poches.
Sans plus se préoccuper de son interlocutrice, l’elfe tira une dague de sa ceinture et l’enfonça méthodiquement dans la main de son voleur qui poussa un glapissement de douleur.
- Maudite engeance. Ajouta l’inconnu avec calme, sous le regard éberlué de la consule.
- Mais qu’est-ce que vous… Laissez cet elfe immédiatement ! Ordonna-t-elle, sa stupeur passée.
- Il m’a porté atteinte, je suis en droit de le punir comme il le mérite.
- C’est le travail des Sentinelles !
- Les Sentinelles manquent de sévérité… et d’efficacité. D’ailleurs où sont-elles, je vous le demande ?
- "Où sont-elles" ?!!?
Sylia n’en croyait pas ses oreilles. Ne savait-il donc pas à qui il avait affaire ? Elle fouilla son sac de toile à la recherche de son médaillon des forces de l’ordre. Où l’avait-elle fourré ?
- Ces luneux sont une plaie de toute façon, continua l’elfe. Si cela ne tenait qu’à moi, Na’helli en serait débarrassée depuis longtemps.
Bon sang, où l’avait-elle fourré ?
- Quant aux Sentinelles, non vraiment… on ne peut pas compter sur elles. Elle sont bien trop indulgentes, à l’image du juge et des consuls.
- Je… que… PARDON ?
C’en était trop pour Sylia. Elle lâcha son sac, empoigna le bras de l’elfe aux cheveux rouges et le tordit pour l’obliger à libérer sa victime. L’Elfe des Lunes s’enfuit sans demander son reste, semant des gouttes de sang sur le pavé.
- T’as déjà entendu parler de la consule Sylia Leïthael, espèce de malade ?
- Et comment ! Fine politicienne, mais qui tolère ces satanés luneux bien au-delà de l’acceptable.
- Exactement…
Elle ramassa son sac et recommença à fouiller, en proie à une rage grandissante. Lorsqu’enfin ses doigts se refermèrent sur le médaillon, un sourire froid illumina son visage.
- Maintenant beau parleur, t’as deux solutions, fit-elle en le lui brandissant sous le nez. Soit tu persistes dans tes affirmations et je te fous en taule, soit tu te mets à mon service, dès maintenant et pour une durée indéterminée. Quelque soit ton choix, je sens qu'on va rire !
. Il était méchant ce voleur.
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