Au moment ou les premiers membres de la coalition formée par les nains, les géants et les olympiens eurent posés un pied sur le territoire sauvage, les Sages de l’Université fuirent, afin que leur savoir ne tombe pas en de mauvaises mains. Ils se réfugièrent dans la forêt, mais nul ne savait le lieu précis.

Le peuple sauvage avait retrouvé sa ville depuis une saison déjà, mais les Sages n’avaient toujours pas regagnés leur Université.
Toutes sortes de rumeurs abondaient dans les rues à leur sujet, toutes plus farfelues et fâcheuses les unes que les autres.
Chaque jour à l’aube et durant toute la journée, de nombreux hommes et femmes se rendaient aux portes de l’Université, espérant que celles-ci seraient ouvertes. Mais chaque fois la même désillusion les frappait : les portes étaient closes.
Les jours passaient, et les habitants perdaient espoir.
Cela ne pouvait plus duré ! Il fallait partir à leur recherche, en commençant par fouiller de fond en comble la forêt des Ombres.

Un groupe d’une quinzaine de personnes se proposa pour cette mission capitale pour les jeunes sauvages en particulier. Les provisions étaient prêtes : ils partaient pour plusieurs jours, afin d’avoir le temps d’inspecter chaque recoin de la forêt. Le départ se fit sous les acclamations de nombreux habitants. Une fois dehors, ils croisèrent un petit groupe de personnes encapuchonnées sous de longues capes marron. Sans doute des bandits de grand chemin … Chacun serra fermement sa bourse au moment de croiser le groupe afin de ne pas avoir de mauvaises surprises.
Ils se séparèrent ensuite et cherchèrent de l’aube au soir, sans trouver la moindre trace des Sages.
Au moment de se réunir une fois la nuit tombée, chacun espérait que son voisin aurait été plus chanceux que lui, mais ce n’était jamais le cas. Les visages étaient dépités. Personne ne disait mot.
Cela faisait trois jours qu’ils cherchaient, mais l’espoir n’était plus au rendez-vous. Ils avaient fouillé la forêt de font en comble comme prévu, mais rien.

C’était bel et bien fini. Il faudrait trouver un nouveau moyen d’apprendre aux jeunes la magie de Gaïa. Ils avaient beau se dire qu’ils avaient donné le maximum d’eux-mêmes afin de retrouver les Sages, cela ne les consolait pas. Ils s’imaginaient déjà les visages emplis d’espoir quand ils rentreraient le lendemain, mais qui se mueraient rapidement en visage emplis de désespoir.
La lune fit son apparition, et les sauvages se couchèrent. Cependant, aucun n’arriva à trouver le sommeil.

Le camp fût levé avant que les premiers rayons de soleil ne se frayent un passage entre les feuillages. Les membres de l’expédition marchaient, la tête basse et le pas lourd, chaque pas les rapprochant un peu plus du moment crucial. Ils continuèrent ainsi toute la matinée, et à la fin de celle-ci, aperçurent les remparts de Luminaë. Ils s’arrêtèrent quelques instants, prirent une profonde inspiration, puis parcoururent les derniers pas les séparant de la ville.

Les sentinelles se tenaient devant la porte, et ouvrirent cette dernière afin de laisser entrer les membres de l’expédition, sans leur adresser la moindre parole.
Ils continuèrent dans la grande rue, mais les gens passaient autour d’eux sans leur accorder le moindre regard, sans leur poser la moindre question. Ils étaient partis pour une mission d’une importance extrême pour leur peuple, et voilà l’accueil auquel ils avaient droit, bien que d’un autre côté ils comprenaient la réaction des habitants.
Mais pourquoi des personnes riaient-elles ?
Que c’était-il passé durant leur absence pour que des personnes rient ?
Ils s’approchèrent d’un citoyen et lui posèrent la question :

Que s’est-il passé pendant notre absence ? Y a-t-il eu un nouveau tremblement de terre sur Kazad-a-Gorog pour que les habitants soient si gais ?

Le sauvage eut l’air surpris, puis répondit :

Votre absence ? Mais qui êtes-vous au juste ? Sinon, désolé de vous décevoir, mais Kazad est toujours debout. Aucun tremblement de terre n’a eu lieu malheureusement …

Mais, nous sommes les membres de l’expédition partis à la recherche des Sages de l’Université !

Le citoyen comprit alors, et répondit un sourire aux lèvres :

Les Sages sont revenus juste après votre départ. Dans la liesse qui a suivi, nous avons dû oublié de vous prévenir … C’est d’ailleurs bizarre que vous ne les ayez pas croisés ! Un petit groupe de personnes avec de longues capes marron. Ils sont arrivés juste après votre départ …

A ce moment là, dix des membres de l’expédition s’assirent la tête entre les mains, afin de ne pas faire comme les cinq autres qui tombèrent dans les pommes.