La petite expédition était très vite arrivée à destination, traversant d'abord les marécages, la forêt, puis l'immense pleine qui séparait Luminae de la chaîne des Dieux. Mais le jeu en valait la chandelle, chacun avait décidé d'oeuvrer pour le bien du peuple sauvage. La preuve était qu'ils avaient rapidement été rejoints par Ludmar, un elfe, ainsi qu'Anmor Sparrow, de Quatar, qui avait promis son aide si nous cherchions un moyen de résoudre la malédiction infligée par le Dieu des Mers.

Ainsi, Blood Raven, Isiell, Khamûl, Lokmilar, Elisenda, Anmor Sparrow et Ludmar avaient suivis la proposition de Saté, celle de venir chercher dans la chaîne des Dieux les matériaux nécessaires à l'édification d'une oeuvre qui pourrait satisfaire Poséidon, et s'ils étaient chanceux, recevoir le pardon de ce Dieu.

Lorsqu’ils eurent monté des tentes, plusieurs jours se succédèrent, sans qu’il y aie d’évènements particuliers, les soirées au coin du feu en profitant des violettes pour certains, du calme pour d’autres, ou s’énervant pour les derniers, et un jour vint…

Saté proposa une sombre idée de rituel, qu'Elisenda s'était refusée d'accepter, elle avait une autre idée que d'invoquer une magie incontrôlable pour ‘sauver’ son peuple. Sans lui répondre, elle montra une direction dans la montagne, tous ses compagnons tournèrent la tête et se demandèrent un instant ce que l’amas de caillou avait de particulier pour qu’Elisenda s’y intéresse ainsi. Intrigués toutefois, ils décidèrent de la suivre.

« Vous vous souvenez de cette pierre maudite d’où tout a commencé ? »

Certains acquiescèrent, d’autres se turent, l’un ou l’autre se demanda même si tout n’était pas la faute d’Elisenda elle-même, mais chassa bien vite cette idée de la tête, les inculpations viendraient plus tard s’il y avait lieu.

« Je crois qu’elle nous permettra de communiquer avec ce Dieu qui nous a maudit. Si nous ne pouvons pas les apprécier, nous ne pouvons pas nier leur présence, et surtout leur puissance. Mais en tant que l’un des premiers peuples présents sur Olympia, étant les enfants à qui Gaïa a conféré la magie en premier, cette magie que nous avons développé pour nous permettre de vivre et survivre en tout milieu, même malgré tout ce que notre peuple a subit, nous avons le devoir de respecter la puissance de tous, que ce soit celle des animaux ou celle des dieux, nous avons fait l’erreur d’entraver la liberté d’une créature parce qu’elle nous manquait de respect. En infligeant cette punition au fils d’un Dieu, nous avons eu à subir un retour de flamme dont nous n’aurions jamais pu imaginer l’existence… »
« Ce n’est pas ça qui va résoudre notre problème. » l’interrompit l’un de ses compagnons.
« Justement, je pense que si, nous n’avons pas les capacités nécessaires, je pense, pour construire quoi que ce soit qui soit à la mesure de gagner le respect d’un Dieu… Nous devons lui demander pardon, lui soumettre notre idée, et tenter de le convaincre de nous aider. »
« Qu’est-ce qui vous dit que cela marchera ? » demanda Anmor Sparrow
« Hélas, rien… » répondit Khamûl, la voix empreinte de déception.
« Mais on est là pour essayer tout ce qui est imaginable, non ? » se permit Blood Raven, toujours aussi timide. »
« Bien, et ton idée, Elisenda, c’est de se servir du… caillou qu’on connaît tous, comme d’un catalyseur ? » demanda Isiell
« Exactement ! » répondit Elisenda en souriant.
« Vous savez combien de fois j’ai prié pour lui ? Jamais je n’ai pensé à utiliser un catalyseur… Pourtant il m’a entendu ! » s’écria Lokmilar

Il n’eut aucune réponse, celle de montrer plusieurs peuples réunis au dieu traversa l’esprit d’Elisenda, mais elle la trouvait risible pour un dieu de l’Olympe… Bien que personne ne pouvait prétendre connaître les jeux de ces divinités.

Ils se placèrent en cercle, main dans les mains avec leur voisin, à partir de sa droite, Elisenda compta Anmor Sparrow, Lokmilar, Ludmar, Saté, Khamûl, Isiell et Blood Raven, cette proximité avec le Quatarite la perturbait, mais après tout, ils étaient là dans le même but, elle refusait de se montrer hésitante pour si peu.

« Je vais commencer… Si nous parlons chacun notre tour, je pense que ça aura plus de poids, nous devons lui montrer notre désir à tous de lui prouver notre bonne foi. »

Un instant s’écoula pour séparer l’instruction d’Elisenda à la prière… Et elle débuta :

« Poséidon, Dieu de l’Olympe, Dieu des Mers, de la Pluie et de tout les royaumes aquatiques, nous nous sommes réunis pour vous adresser cette supplique, et nous vous prions de bien vouloir nous accorder quelques instants de votre attention… »

Anmor regarda Elisenda puis l’ensemble de ses frères. Lui qui avait renié toutes les croyances de son peuple devait être aujourd’hui l’un de ceux qui se battaient pour lui rendre espoir.
" Puis je trouver la rédemption par ce geste…" Pensa Anmor
Il chassa cette pensée de son esprit. S’il voulait demander pardon à un dieu il fallait qu’il ne pense qu’à ce dieu, à son message…et à son peuple.

« … Vous nous avez demandé, Dieu des Mers, de vous impressionner. Beaucoup de choses nous séparent, mais nous sommes tous ici dans le même but. Celui de vous montrer notre détermination, car nous sommes prêts à tout pour recevoir votre pardon. Nous… Mon peuple est le seul à respecter la nature dans sa grande diversité et votre royaume est l’un des milieux que mon peuple respecte. Autant que la terre et le ciel. Alors, pourquoi Dieu des mers continuer à punir le peuple qui montre le plus de respect à l’égard de votre royaume … »

Pour avoir osé profaner les eaux sulfureuses de la Rivière de Vapeurs, Blood Raven avait été punie par Poséidon en personne. C'est avec hésitation qu'elle pris alors la parole. Elle bredouilla quelques mots incompréhensibles puis, se reprenant, s’exprima plus distinctement mais néanmoins timidement.

"...Poséidon, Seigneur des Océans, le peuple sauvage admet ses erreurs et implore votre pardon. Puissiez vous entendre notre requête..."

Isiell inspira profondement, s'adresser à un dieu n'est pas chose banale.

"Poséidon, souverain des mondes aquatiques ... nous, simples mortels, avons commis une erreur par le passé et nous sommes tous ici pour y remédier. Poséidon, maître des océans, entend notre appel, daigne nous accorder un moment afin d'apaiser nos coeurs et libérer nos esprits."

Ludmar avait attendu un long moment cela lui avait permit une très grande réflexion. Celle ci le mena à une éventualité qu'il n'avait pas encore prévue. Il décida d'en faire pare à ses compagnons.

« Je suis un elfe d'apparence mais un HS de coeur ainsi le fait que vous soyez touché par une telle malédiction. J'ai l'impression qu'on vous a enlevé un bras. Donc aussi Poséidon a accepté de parler. Il a demandé que vous le surpreniez. J'ai peut être une solution lourde de conséquence mais je suis prêt a prendre le risque si tel vous permettra de retrouver vos sens...

Ainsi je pense qu'il faut faire un sacrifice en contre partit... Donc je pense qu'il faut sacrifier la vie d'une personne... Et je suis prêt à être cette personne. Je ne parle pas d'une mort qui me fera venir chez Hadès mais une mort définitive. Une mort qui me mettra aux services de Poséidon pour tout jamais. Une mort qui ne me permettra de revenir sur Olympia. J'attends vos avis car je ne suis qu'un elfe a votre service.

La réponse des HS ne se fit pas attendre. Ce fut tout d’abord Lokmilar, son ami de toujours.

« Hum… Ludmar… Je n’ai absolument pas l’intention de sacrifier quelqu’un pour sortir de cette malédiction. Surtout si ce quelqu’un est un elfe qui n’est pas directement maudit par Poséidon… Je suis désolé, mais en ce qui me concerne, je ne te laisserais pas te sacrifier !! Hors de question que je te laisse tous les honneurs, nan mais sans blague… Et qu’est-ce que je raconterais à Finrod, Polo et les autres, hein ??? »

Ludmar baissa la tête comprenant que sa vie n’était pas qu’a « lui » mais que bien d’autres devait le savoir et accepter une telle décision.

Saté pris a son tour la parole pour quelques instants :

« - Ludmar, Lokimar a raison ta mort n’est pas nécessaire…
- Très bien alors je prierais avec vous.

Seigneur Poséidon! Nous simple mortel !
Bien que n’étant qu’un pointu
Je viens prêter de l'aide à ses âmes
Qui ont comprit le poids de leur erreur
Ne demande qu'à la réparer.
Leur horrible acte passé.
N’était que le fruit de la peur
Si il le faut nous irons jusque dans les flammes
De votre frère pour n’être plus que des résidus
Mais notre vie aura été belle.

Seigneur Poséidon ! Dieu de l’eau
Crois tu qu’ils méritent autant d’acharnement ?
Est-ce la noirceur de ton cœur ?
Ou une véritable Douleur ?
Est par ton silence que tu nous mens ?
Ou c’est parce qu’on est des idiots ?

Seigneur Poséidon ! Pardon.
Comment t’exprimer notre repentie.
Combien de temps je t’en pris
Pour enfin lever cette malédiction ? »

Ludmar se mit a son tour a genoux et attendit une réponse du seigneur.

Regardant la pierre, Lokmilar se demanda ce qu’il pouvait faire de plus, mais cela ne coûtait rien d’essayer, après tout…

Hum… hum…

Poséidon, je t’ai déjà imploré
Mais ce coup-ci je ne suis pas seul
Nan mais faut pas déconner
Ma tête n’est pas encore sous un linceul

J’espère que je ne vais pas te saouler
Avec mes vers à deux po
Car même s’ils ne sont pas beaux
J’ai cherché pour te les trouver

J’ai le curieux sentiment
Que tu sais déjà ce qu’on veut
Mais cette fois-ci on est plus nombreux
Pour te parler poliment

S’arrêtant de faire ses rimes Lokmilar regarda les autres membres du groupe.
Vous allez rire, j’ai plus des masses d’idées pour faire des rimes pour Poséidon. Tant pis, je vais essayer autre chose. Après tout, il faut le distraire...

Joignant le geste à la parole, il ramassa quelques pierres et commença à jongler. Puis il en ajouta au fur et à mesure, tout en comptant dans sa tête le nombre de pierres.

Trois pierres !
Quatre pierres !
Cin... aïe ! euh… Toujours quatre pierres !
Cinq pierres et une bosse à la tête...

Au bout de quelques minutes, il s’arrêta de jongler.

...

...

Bah quoi, ça coûtait rien d’essayer...

Légérement distrait par les acrobasi de Lokimar, Saté sourri d'amusement.

Mais cela ne dura pas longtemp car depuis de nombreux batement de coeur Saté avait écouter toutes les requête de ses freres et amis.
Il pris la parole quelques instants et dit :
« Ludmar, Lokimar a raison ta mort n’est pas nécessaire… »
Il se tus et d’un air préoccupé il se mit a réfléchir.

Après quelques minutes de réflexion, il sorti son Catalyseur magique pour le planter dans le sol et se mettre à genoux. Il se mit a regarder le ciel comme si le dieu allai sortir des cieux pour entendre ca parole.

« Ô grand dieu des Océans, accepte nos excuses. A travers ce catalyseur et cette pierre nous t’envoyons nos messages. Pardonné nous de notre manque de respect a votre égard. Nous ne désirons maintenant que nous excuser et prièrer pour vos bien fait.
Aidé nous a exoser nos prieres, pour les biens fait de notre peuple».

« Enfants de la Terre, ceci a assez duré, effectivement, et il est temps d’en finir avec ce jeu. Vos suppliques m’amusent, je vais donc y répondre positivement, et pour chacun de ceux qui auront prié, excepté celle qui avait chapardé le jouet de Polyphème, je vous accorderai l’aide nécessaire à réaliser ce que vous proposer, et si effectivement, vous agissez ainsi, je lèverai la malédiction que je fais peser sur vous.

Ne me trahissez pas… »

*Aussitôt la voix éteinte, ceux qui avaient fermés les yeux pour prier autant que ceux qui l’avaient fait à voix haute, sentirent leur pieds comme inondés, même si toute étendue d’eau était loin d’eux, ils avaient les pieds trempés. Instinctivement ils baissèrent les yeux, et découvrirent avec surprise, à leurs pieds, un cristal de mana leur fit délicatement souffrir les yeux de par leur fin éclat bleuté… Leurs prières n’avaient pas été veines.*

Lokmilar regardait le cristal qui se trouvait à ses pieds, il n’en croyait pas ses yeux. Poséidon envisageait de leur pardonner dans la mesure où ils tiendraient parole.
Ramassant le cristal, l’homme sauvage était convaincu que le temple devrait être rapidement construit. Il adressa une nouvelle parole au Dieu, pas de rimes ou de vers saugrenus cette fois, juste une simple phrase.

J’espère que le temple que nous te construirons pourra te satisfaire.

S’adressant aux autres personnes présentes, il ajouta :

Ne perdons pas plus de temps, ramassons ces cristaux et ramenons-les à Luminaë. Le plus tôt sera le mieux pour entamer la construction du temple de Poséidon.