Assit sur la fontaine d'une des multiples places d'Ordenum, un vieillard, vêtu d'une houppelande usée par le temps, racontait à qui voulait l'entendre d'anciennes histoires sur les hommes que fit naître la belle Ordenum. Sa voix s'élevait avec sagesse et tranquillité pour narrer l'histoire d'un Chevalier Noir.

Les grands froids se terminaient, laissant la nature s'éveiller lentement, le soleil encore timide faisait fondre de ses pâles rayons la neige recouvrant Ordenum. La nature s'éveillait à nouveau, les animaux sortaient de leur hibernation alors que les habitants commençaient à déblayer la neige des rues et de leur propriété. Peu à peu Olympia reprenait vie.

Marquant une pause le vieil homme semble se remémorer de vieux souvenirs, tout en laissant l'une de ses mains caresser sa longue barbe.

Ce jour-là, les lueurs du soleil traversaient à peine les nuages qu'une rumeur naissait déjà à Ordenum. Il était dit qu'un Chevalier Noir enquêtait et recherchait une jeune Olympienne. Celle-ci avait apparemment eu des démêlés avec certain Loup d'Ordenum ainsi que le puissant Zeus lui-même. Peu de gens osaient le dire mais, tous se doutaient que l'Olympienne ne vivrait pas longtemps car le Chevalier Noir qui la recherchait n'était autre que Bahel', tristement connu pour sa cruauté qui lui avait valu d'être surnommé Crocs Sanglants.

Pendant de nombreux jours il interrogea les habitants, sans succès. Peu à peu Bahel' dut s'aventurer dans les faubourgs d'Ordenum, dirigeant son attention dans une maison de joie qui outre de vendre du plaisir à ceux qui en avaient les moyens, s'occupait beaucoup plus discrètement d'un commerce illégal d'esclaves.

Laissant échapper un léger rire le vieillard ajouta tout en se remémorant. Et croyez moi, ce jour-là, il ne fit pas bon d'être dans cette fameuse taverne...

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Vision du passé
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Le pas souple et rapide Bahel' s'avançait dans les rues couvertes de boues des quartiers mal famés d'Ordenum. Celon certaine personne une Olympienne à la peau obsidienne et à la chevelure de nacre avait été vu il y a quelques temps dans cette taverne. Tout en marchant vers le bordel Bahel' se disait que si elle se trouvait là-bas cela ne pouvait signifier que trois choses. Soit s'était une putain, soit une esclave ou bien encore elle magouillait avec la racaille qui si trouvait.

Dans tous les cas Bahel' partait dans l'idée qu'il allait obtenir des réponses et il en aurait.

Poussant la porte du bistrot le Chevalier Noir fut assaillit par une odeur de fumée mélangée à la gnôle ainsi que l'odeur de coyote qui émanait des multiples chambres du bordel. Outre cela l'acceuil ne fut pas trop désagréable, entre les serveuses, les danseuses et les catins qui parcouraient les lieux à la recherche de client libre, Bahel' aurait pu s'amuser, malheureusement aujourd'hui il était loin d'être d'humeur festive. C'est pourquoi il s'avança directement vers la taverne tout en usant de son habituel délicatesse lors de ses mauvais jours. Autant dire que vous aviez beau être homme, femme, enfant vous finissiez dans le décor si vous aviez la mauvaise idée de ne pas bouger de son passage.

Tavernier ! Il est où le gérant de ce tas de merde ?

Ce tournant vers lui, le tas de graisse qui servait de tenancier, observa avec attention la longue broigne en cuir noirâtre de l'individu devant lui. C'est d'ailleurs avec une certaine rapidité qu'il remarqua que l'armure était frappée du blason des Loups d'Ordenum.

Un chevalier noir hein... Et que nous vaut la visite d'un humble représentant de l'ordre ? Dit-il d'un ton mielleux puant la moquerie.

Je suis pas là pour parler chiffon avec la bleusaille. Alors tu me dis où est ton patron où je t'éclate la tête contre ton comptoir... Histoire de voir qui de vous deux est le plus solide. Répondit Bahel' en esquissant un sourire qui se voulait sympathique.

Deuxième étage... La porte avec un garde devant...

Se détournant du tavernier, Bahel' laissa son regard dériver vers le second étage. Adossé à la rambarde un barbu à l'air peu sympathique observait avec appétit la viande fraîche qui se trémoussait en contre-bas.

Merci de l'info mon gros. Lachant une pièce d'or au tavernier Bahel' s'avança vers l'escalier. Prenant au passage un tabouret le Chevalier Noir brisa celui-ci le plus discrètement possible pour en garder seulement le pied, qui se trouvait être aussi gros qu'un manche de pioche (c'est vous dire l'horreur du mobilier.) Bahel' emprunta ensuite les escaliers pour se rendre à sa destination finale.

La masse improvisée dissimulée derrière son dos, Crocs sanglants s'avança vers le garde qui s'occupait toujours de... De la sécurité.

Hep garçon, c'est bien ici le bureau de l'esclavagiste ?

Se tournant vers Bahel', le barbu à l'hygiène douteuse se redressa de toute sa hauteur tout en posant sa main directrice sur le pommeau de sa lame.

Ouaîs. Maîs il veut côser à persônne. Alôrs dégages.

Il y a mal entendu je crois. Sourire amusé et amical. Je suis un Chevalier Noir. Tu sais les gars en noirs qui s'occupent de la ville. Et si je viens ici c'est pas pour me faire refouler comme n'importe quel loquedu. Alors soit tu frappes à la porte pour avertir ton patron. Soit c'est moi qui frappe. Grand sourire.

Rien à foutre tu vas dég... Chose dîte chose faite, c'est donc Bahel' qui frappa. D'un jolie coup de tête. Ce qui eu pour effet de soutirer un Oumpf au barbu. S'en suivit un flot de sang et d'un coup de pied dans les si fragiles bijoux de famille. Le tout finit par un coup de masse sur le crâne qui envoya le bouseu au pays des rêves.

Humpf... 'l'est con lui, je l'avais prévenu pourtant... Tout en disant cela Bahel' frappa à la porte pour ensuite se coller à l'un des murs tout en prenant sa masse à deux mains.

Ouais ?! Entendit-il. Pour seul réponse Bahel' frappa à nouveau.
Putain mais Gean-my qu'est-ce qui a ?! Encore le silence pour seul réponse alors que notre Loup frappe à nouveau.
Bordel de merde j'vais te botter le cul ! Cette fois-ci des pas. Un homme s'approche rapidement. La porte s'ouvre, une tête se fait voir et paf. D'un fabuleux coup de masse Bahel' renvoie le zigoto dans ses foyers tout en lui faisant perde deux ou trois dents.

Pas de panique, les Chevaliers Noirs sont là ! Fit Bahel' alors qu'il apparaissait dans l'encadrement de la porte. Son pied de tabouret ensanglanté maintenu contre son épaule alors que deux hommes se trouvaient assomés à terre. Celon l'article 27 alinéas 30... ou 33... Enfin bref celon la loi je viens m'occuper de malversation ayant eu lieu sur... Ce gars là et celui-là. Poitant son bâton sur les deux hommes à terre. Vous êtes donc priés de coopérer, dans quel cas je me verrais dans l'obligation de vous défoncer.

Nouveau sourire alors que Bahel' s'avance en direction d'un homme (brun, taille ridicule, poids plume, nez crochut, air de fouine et sourire hypocrite.) assit à un bureau et d'un autre qui faisait mumuse plus loin avec deux putains.

Les filles vous dégagez. Toi le gugus tu restes dans ton coin et tu rembales ton engin ou je te pête les deux genoux, et toi la fouine tu restes assit dans ton grand fauteil. Fermez derrière vous mesdemoiselle vous serez aimable. Se retrouvant seul avec les deux hommes Bahel' reprit. Parfait, on va pouvoir parler maintenant.

Une fois la porte fermée, Bahel' agrippa l'homme assomé pour le lâcher devant le bureau de son chef. Pendant que le second garde remballait l'attirail notre Chevalier Noir s'assit sur l'un des sièges en face du propriétaire des lieux tout en posant son "arme" sur le bureau.

Que me vaut la visite d'un prestigieux Chevalier Noir, Messire ?

Prestigieux ? Pourquoi pas... J'ai appris que tu avais eu affaire avec une Olympienne ayant le même aspect que moi, où est-elle ?

Le même aspect que vous ? Je ne comprends pas. Accentuant une nouvelle fois sa phrase par un sourire qui malgré beaucoup d'effort restait d'une hypocrisie sans fin.

Rire amusé. Je vois que monsieur veut faire le malin. C'est parfait ça va rendre les choses plus amusantes. Le visage du Chevalier Noir s'ourla lui aussi d'un sourire sauf que celui-ci ne présageait rien de bon. Dis moi, j'ai entendu dire que tu faisais du trafic d'esclave... Des Ordeniens que tu capturais pour les revendre un peu partout, c'est bien vrai ? Dit-il alors qu'il se levait reprenant sa masse improvisée.

Ce ne sont que des rumeurs, vous savez comment sont les gens. Il suffit que quelqu'un réussisse pour attirer la convoitise et faire naître tout un tas de mensonge. Des enquêtes ont déjà été faites et aucune preuve n'a été trouvé.

Pour seule réponse, notre menteur reçut un coup de masse au niveau de la mâchoire. Ce qui eu pour effet de le faire tomber à terre et de le rendre beaucoup moins souriant alors que son comparse bondissait sur Bahel'. Celui-ci n'eu qu'à pivoter pour venir écraser sans ménagement sa masse sur le visage de son agresseur. Un bruit sourd retentit dans la pièce, depuis Bahel' se demande toujours si c'est la masse brisée ou le crâne du vilain qui fit ce bruit là...

Mais... Mais vous n'avez pas le droit ! C'est contre la loi ! Je vous ferais emprisonner !

Lâchant son bout de bois Bahel' s'approcha de son interlocuteur. Tu vois aujourd'hui t'auras fais deux erreurs. La première tu m'as pris pour un con, la seconde tu me menaces. Plaquant le propriétaire contre le mur Bahel' continua. Maintenant tu vas arrêter de jouer au malin et tu vas me dire où se trouve l'Olympienne dont je t'ai parlé.

Le visage de Crocs Sanglants avait perdu toutes expressions de gentillesse alors que l'autre répliquait. Mais je ne sais pas...

Mauvaise réponse. Paf, le coude de Bahel' s'écrase sur le nez du p'tit gars. Deuxième chance où est-elle ?

Je vous dis que je n'en savais rien ! Début de sanglot alors qu'à nouveau le coude de Bahel' vient s'écraser sur son nez.

Je te préviens à la troisième mauvaise réponse je risque de m'énerver.

Non, non ! Je vais tout vous dire...

Toujours plaqué contre le mur le propriétaire des lieux tremblait de peur devant Bahel'. Pourtant, bien qu'il semblait désemparé notre fouine réfléchissait à un moyen de s'enfuir. Tout en racontant un tas de bêtise à Crocs Sanglants il eut soudain une illumination, son plan était risqué mais, il avait ses chances.

C'est pourquoi soudainement il cracha au visage de Bahel', au niveau des yeux aveuglant celui-ci pour ensuite lui donner un coup de genoux au niveau de la cuisse. Ce qui eut pour effet de faire reculer son agresseur surpris par cette attaque, l'ouverture était là ! Se précipitant vers la porte le tenancier ne put s'empêcher de sourire, il avait réussit. Sa main agrippait la poignée de la porte, celle-ci s'ouvrait, lui permettant d'appeler à l'aide et de sauver sa vie quand soudain quelque chose ou quelqu'un l'agrippa par le col. Coupé dans son élan et tiré brusquement en arrière il s'effondre sur le dos, le souffle coupé.

Si Bahel' n'avait pas la peau noire obsidienne on aurait pu dire qu'il était rouge de colère, voir peut-être de haine. Fermant la porte à clés, le Chevalier Noir s'approche de sa victime.

Excusez moi... Je ne voulais pas... Je suis désolé...

Sans répondre à ces mensonges Bahel' se mit à califourchon sur l'homme à terre. L'empêchant de résister en coinçant ses bras à l'aide de ses genoux, il se mit tout simplement à cogner. Le nez fut le premier à se briser, suivi de l'arcade, la joue droite ne tarda pas à s'ouvrir elle aussi, au niveau de la pommette alors que Bahel' décida de cibler les dents. Cognant comme un forcené il arriva à ses fins. Cassant une à une les incisives de la fouine. Bien entendu ce n'était pas s'en s'abîmer les mains, mais voir le visage ruisselant de sang et couvert d'hématome de son "adversaire" l'aidait à passer outre sa douleur. Le seul problème était qu'il n'était pas le seul à cogner. Derrière la porte du monde voulait apparemment s'inviter à sa petite fête.

Maintenant tu vas me dire où elle se trouve. Dit-il d'une voix calme.

Avec son corps elle aurait pu être l'attraction principale de ma taverne... Mais elle n'a pas voulu... Alors, on a dû la forcer...

La forcer ?

A coup de fouet... Mais cette garce a éliminé celui qui devait la dresser et a fuit l'Empire.

Une expression de soulagement vint éclairer le visage de Bahel'. Partie... Elle est donc en vie... Dit-il alors qu'il se redressait soulevant du sol la fouine alors qu'une hache venait rencontrer la porte.

Vous êtes un Olympien mort... Mais avant de mourir dîtes moi pourquoi vous semblez tant vous préoccuper de cette putain ? Elle s'est attirée le courroux d'Ordenum et de Zeus lui-même elle ne mérite pas de vivre après tout. Dit-il en souriant.

Second coup de hache, cette fois-ci un trou de la taille d'un ballon vient d'apparaître dans la porte alors que derrière on peut apercevoir des hommes d'armes pressés d'en découdre.

Cette putain comme tu le dis si bien, n'est autre que ma femme...

Le sourire du proprio disparut alors que Bahel' s'avança vers la fenêtre menant dans la rue.

Que... Que faîtes vous ? Vous n'allez pas me tuer...

Ca va dépendre de toi.

Comm... La fouine ne put finir sa phrase que Bahel' se jeta par la fenêtre avec lui. L'atterrissage fut brutale mais particulièrement pour notre tenancier qui amortit de son corps la chute de notre Chevalier Noir. Se relevant avec difficulté Bahel' s'éloigna rapidement en se tenant l'épaule laissant derrière lui un autre cadavre.

Il avait obtenu ce qu'il voulait, l'Empire ne voulait plus de sa femme, parfait. Bahel' quitterait donc à son tour l'Empire pour retrouver celle qu'il aimait.


Fin

...Surprenant, je ne trouve que ce mots, bravo, belle chronique.

Mouarf merci ^^

Ca fait plaisir de revoir Crocs Sanglants...bravo "frérot"

Belle chro ^^

clap clap clap