La boucle est bouclée | |
Topic visité 188 fois Dernière réponse le 13/09/2007 à 15:55 |
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Cette chronique est la suite de L'Histoire de Lamenoire, Un plat qui se mange froid et Par les Esprits. Il se peut que certaines questions survenues lors de la lecture de cette chronique aient leur réponse dans les textes précédents. Quoi qu'il en soit je vous souhaite une bonne lecture...
L’imposant bélier de siège martelait en cadence les massives portes de Quatar. Lamenoire se trouvait au plus près de l’action, pratiquement au pied des sombres murailles qui protégeaient la Citadelle d’Obsidienne. L’Olympien devinait les efforts des Hors-la-loi pour tenter de colmater les brèches qui apparaissaient tandis que la formidable poutre brisait bois et acier dans un fracas épouvantable. Laissant le bélier à son œuvre de destruction, Lamenoire songea aux derniers jours qu’il avait passés. Il ne parvenait toujours pas à se convaincre qu’il se trouvait à quelques mètres à peine de la cité des êtres qu’il haïssait le plus sur Olympia. En effet, l’offensive qu’avait lancé l’Empire avait été beaucoup plus efficace que toutes celles auxquelles l’éclaireur avait eu l’occasion de prendre part. Contrairement aux fois précédentes, les armées impériales avaient pu progresser sans encombre jusqu’à Quatar et ce sans essuyer trop de pertes. Certes, plusieurs Olympiens avaient péri, mais ce n’était rien comparé à la débâcle qu’ils avaient subi quelques semaines plus tôt. Même la brève apparition d’Archéos Prim’Erath, que Lamenoire se refusait à considérer comme un dieu, n’avait pas permit aux Quatarites de reprendre le dessus, malgré le regain de détermination que sa présence avait provoqué au sein de l’armée ennemie. Cependant, aujourd’hui, l’Olympien pensait particulièrement à ceux qui avaient péri sous la lame de l’un de ces renégats. En effet, même s’il avait tué celui qui avait assassiné ses parents et enlevé sa compagne, l’éclaireur savait que certains de ses acolytes se terraient encore derrière les murs de la cité. Ce soir, il le savait, sa famille serait vengée… De plus, Lamenoire espérait de toute son âme qu’Elannia soit toujours vivante. Une fois la porte brisée, il devrait la retrouver avant que les fidèles d’Archéos, dans leur folie meurtrière, ne décident d’exécuter tous leurs prisonniers. Lamenoire se rendit compte que cette décision pouvait tomber à tout moment et retourna à proximité de l’entrée principale de la ville. Impatient, il se saisit d’une de ses grenades, sortit d’une petite bourse son briquet d’amadou, alluma la mèche et envoya son projectile par l’un des nombreux trous qui striaient la porte, à destination des Quatarites qui se trouvaient de l’autre côté et qui, en freinant l’action de l’engin de siège, diminuaient les chances de retrouver des prisonniers vivants. L’Olympien entendit une puissante déflagration, bientôt suivie de hurlements atroces. D’autres explosions retentirent quand les autres soldats impériaux envoyèrent à leur tour leurs propres explosifs. D’autres s’étaient saisis de leur arc ou de leur arbalète et criblaient de flèches et de carreaux tous les Hors-la-loi qu’ils pouvaient viser par les embrasures de la porte. Très rapidement, l’absence d’hommes pour renforcer les portes se fit sentir et celles-ci commencèrent à faiblir. Au sein de l’armée impériale la tension était palpable : aujourd’hui, ils auraient l’occasion de prouver la puissance de l’Empire à leurs ennemis ; aujourd’hui, à l’instar de Lamenoire, nombreux étaient ceux qui auraient l’occasion de venger un être cher. Tous les soldats attendaient en rangs devant les portes de la ville, les armes à la main, chantant de leur voix grave et puissante un chant de guerre dont les paroles se répercutaient contre les sinistres murailles de Quatar, en amplifiant ainsi le son. Enfin, dans une ultime frappe monumentale, le bélier de siège détruisit les portes qui s’effondrèrent dans un terrible fracas. Aussitôt, les guerriers s’enfoncèrent dans les grandes rues de Quatar en poussant des cris de guerre. Ce n'est pas le nombre qui combat et qui triomphe, c'est le courage : la Victoire ne se déclare pas pour la multitude, elle ne favorise que les braves... |
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Les premières rangées furent accueillies par une pluie de projectiles mortels délivrée par les archers et les mages hors-la-loi. Cependant, ceux-ci souffraient d’une flagrante infériorité numérique et, malgré tous leurs efforts, ils ne purent endiguer le flot de combattants fous furieux. Parmi eux, Lamenoire, l’épée au poing tentait tant bien que mal d’éviter l’attention des Catwës. Malgré tout, deux archers postés sur une des tours qui jalonnaient les remparts l’aperçurent et décochèrent leurs flèches respectives. L’Olympien entendit le long sifflement des deux projectiles qui fusaient vers lui. D’un pas, il s’écarta de la trajectoire de la première flèche qui vint se ficher dans le sol, mais ne put esquiver la seconde qui l’atteignit sous l’omoplate. Heureusement, la solide armure de l’Olympien fit riper le trait et l’éclaireur remercia Héphaïstos d’avoir accordé tant de talent aux forgerons lardaniens.
Désireux de ne pas rester le centre d’intérêt des archers, Lamenoire rabattit la capuche de sa cape et se plaqua contre le mur afin de se fondre dans l’ombre. L’Olympien songea avec regret aux membres de l’OdS avec qui il avait appris à perfectionner ce stratagème qui lui avait plus d’une fois sauvé la vie, et avec qui il se trouvait lors de sa première offensive contre Quatar, offensive qui avait failli la lui coûter… Lamenoire fut tiré de ses pensées par une détonation. Aussitôt, il se jeta à terre, plus par réflexe que volontairement. Relevant la tête, il s’aperçut qu’une grenade à huile avait explosé à quelques mètres à peine de lui et avait blessé plusieurs combattants de chaque camp. Se remettant sur pied, il contempla le paysage qui l’entourait : les zones à proximité de la porte étaient jonchées de cadavres et les maisons des environs commençaient déjà à brûler. Se souvenant de son objectif, Lamenoire se remit sur pied et courut dans les rues de Quatar à la recherche de sa bien-aimée. Il aperçut un civil et se rua vers lui. Celui-ci voulut s’enfuir mais la flèche enfoncée dans sa cuisse le ralentissait considérablement et l’éclaireur n’eut aucun mal à le rattraper. Il lui saisit le col et, se souvenant du nom de l’Elfe qu’il avait tué lui demanda : « Où se trouve la demeure de Deldéni ? -Deldéni a été tué depuis longtemps, répondit l’homme étonné tant par la question que par sa survie, : il a été intercepté en territoire lardanien alors qu’il se ren… -Je sais que Deldéni est mort : ce que j’ignore c’est où se trouve sa demeure ! -Elle est là-haut, sur la colline. Mais elle est gérée par son second, Elzian. » Cette réponse remplit l’Olympien d’espoir : si Elzian s’était chargé de succéder à Deldéni dans la direction de la maison, il était fort probable qu’Elannia n’ait pas été tuée à l’époque. Se tournant vers le Quatarite, il lui demanda : « Tu as une famille ? -Oui… une femme et des jumeaux en bas âge… -Bien… vas les chercher et emportes-les hors de la ville. Passez par la porte sud-est : l’armée impériale n’y est point encore. -Merci… vraiment merci… -Ne me remercie pas ! File ou tu seras tué ! -Oui, bien sûr, répondit-il en tournant les talons, encore merci… -C’est moi qui te remercie… » songea Lamenoire. Ce n'est pas le nombre qui combat et qui triomphe, c'est le courage : la Victoire ne se déclare pas pour la multitude, elle ne favorise que les braves... |
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L’Olympien se dirigea vers la colline que lui avait désignée le civil. Autour de lui, le chaos de la bataille régnait et les hurlements d’effroi des civils se mêlaient aux injonctions criées par les officiers des deux camps. Lamenoire commença à gravir le talus quand un puissant éclair pulvérisa le rocher près duquel il se tenait : regardant droit devant lui, il aperçut un Elfe qui pointait vers lui un long bâton tortueux. L’Olympien se précipita vers son adversaire l’épée au poing quand celui-ci rassembla ses pouvoirs pour une nouvelle incantation. L’éclaireur perçut le mouvement d’une pierre tranchante juste avant que celle-ci ne fuse vers lui à toute vitesse. Avoir vu le galet jute avant son départ permit à Lamenoire de faire un pas de côté : le projectile, destiné à son front, toucha seulement son bras gauche, déchirant le tissu et laissant une longue estafilade. L’Olympien réprima un cri de douleur et parcourut en une fraction de secondes les derniers mètres qui le séparaient de son ennemi. Celui-ci, surpris que Lamenoire ait esquivé son attaque, ne parvint pas à bloquer l’épée qui trancha les chairs de l’Elfe, uniquement protégées par une chemise de lin. L’Elfe tomba à genoux tandis que sa vie s’échappait de sa poitrine béante, regardant l’éclaireur avec un air d’incompréhension. Ce dernier acheva l’agonisant d’un revers de son arme, et la tête du sorcier roula dans l’herbe tandis que son corps s’affaissait.
Lamenoire se dirigea vers le palier de la maison et passa discrètement par la porte entrebâillée. La maison était plongée dans l’obscurité et l’Olympien sourit : il était dans son élément. Sa longue cécité l’avait habitué aux ténèbres. Mais ici, la situation était différente : ses ennemis n’auraient pas l’avantage de la lumière, alors que l’éclaireur avait récemment retrouvé la vue… Une fois de plus, il rabattit sa capuche afin d’échapper aux regards ennemis. Il commença à parcourir le rez-de-chaussée lorsqu’il entendit des glapissements s’élevant des profondeurs d’une cave. Il s’avança en direction des voix et arriva en haut d’un escalier en pierre froide et humide qui s’enfonçait dans le sol. L’éclaireur commença à descendre les marches lentement, afin d’éviter de glisser. Soudain, aux injonctions qu’il entendait s’ajoutèrent des claquements de fouet suivis de cris étouffés. Lamenoire arriva au pied de l’escalier en colimaçon et tenta un regard dans la pièce. Celle-ci était la proie de courants d’air glacials et d’une humidité permanente. Elle était creusée dans la roche et ses parois étaient de même nature que l’escalier. Enfin, cette pièce était très vaste et contenait de nombreuses cages, posées à même le sol. C’est dans ce décor sinistre que se déroulait la scène à laquelle était en train d’assister l’Olympien : une file composée d’une douzaine de prisonniers était conduite par deux Quatarites, un Nain et un Géant, armés chacun d’un fouet et d’un long cimeterre à la lame effilée. Ils conduisaient leurs captifs dans une longue galerie souterraine dont l’entrée faisait face à Lamenoire. Parmi les prisonniers, celui-ci aperçut une jeune Olympienne aux cheveux couleur d’ébène. C’était elle… elle portait encore la robe de son ordre mais celle-ci était déchirée en plusieurs endroits, et notamment derrière, ce qui laissait voir son dos qui était couvert de longues zébrures. Elle paraissait épuisée et arrivait à peine à marcher. Malgré tout, son regard était digne et déterminé. Quand Lamenoire la reconnut, il sentit les larmes lui monter aux yeux, autant de joie que de rage devant les souffrances qu’elle avait subies. Trois ans qu’il ne l’avait point vue… trois ans qu’il n’osait qu’espérer qu’elle soit encore en vie. Il avait attendu trois longues années et il n’était pas question qu’elle reste plus longtemps entre les mains de ces monstres. Lamenoire s’apprêtait à fondre sur le Géant, qui était le plus proche de lui quand il entendit une voix venant de la galerie : « Seigneur Elzian ! Seigneur Elzian ! » Une femme sauvage émergea du tunnel, continuant d’appeler son supérieur. Un Elfe apparut alors dans le champ de vision de l’éclaireur. Celui-ci réprima un cri de surprise : il n’avait pas repéré cet individu, qui était probablement Elzian lui-même, et avait failli attaquer sans connaître les effectifs réels de l’ennemi. Le dénommé Elzian alla à la rencontre de la femme sauvage : « Eh bien Nyvoz… que t’arrive-t-il ? Si c’est pour m’annoncer que les troupes Impériales ont envahi la cité tu es un brin en retard ! » Cette phrase suscita une vive émotion parmi les détenus : ils n’avaient visiblement pas été avertis de l’attaque de l’armée olympienne et cette nouvelle leur redonna espoir. L’un d’eux s’approcha de son voisin pour lui chuchoter quelque chose mais il reçut un violent coup de fouet qui le plia de douleur. « Silence Chien ! » s’exclama celui qui avait porté le coup. La femme sauvage qui avait repris son souffle durant ce temps redressa la tête avant d’annoncer : « Avieron… il est mort… j’ai retrouvé son cadavre devant l’entrée ! » Elzian s’empara aussitôt de son arc et y fixa une flèche : « Sans doute un Olympien : il doit encore être ici ! Nous n’avons pas de temps à perdre avec de tels problèmes : nous devons fuir pendant qu’il en est encore temps. » Lamenoire étouffa un juron : il n’avait déjà plus l’effet de surprise. Il pensait attendre que les Catwës s’engagent dans le souterrain afin de profiter de l’obscurité qui y régnait. Cependant, il entendit la porte du haut de l’escalier claquer. Un Olympien fit alors irruption dans l’escalier mais, hélas pour l’éclaireur, il portait la livrée noire des Hors-la-loi. Aussitôt le nouveau venu s’écria à l’intention de Lamenoire : « Mais qu’est-ce que… » Le reste de sa phrase disparut dans un gargouillement sinistre quand une dague de lancer vint transpercer sa gorge. Malgré tout, l’éclaireur se savait repéré et préféra engager lui même le combat : il surgit dans la pièce et chargea le Géant. Celui-ci ne put dévier l’arc mortel décrit par l’épée et il s’écroula lorsque le fer fendit ses chairs. Aussitôt le Nain traversa la pièce en criant et abattit son cimeterre en direction de Lamenoire, tandis que les captifs regardaient avec espoir ce nouveau venu, susceptible de leur rendre la liberté. L’éclaireur para aisément l’attaque du Nain et enchaîna avec une riposte. Cependant, le cuir de l’armure du Quatarite parvint à repousser la lame. Le Hors-la-loi frappa avec son cimeterre et Lamenoire dut faire un bond en arrière pour ne pas être atteint par l’arme. C’est à ce moment qu’une douleur fulgurante lui traversa l’épaule : Elzian lui avait décoché une flèche qui était désormais fiché au-dessus de son bras gauche. Le Nain se rua sur l’Olympien qui avait chuté. Mais celui-ci parvint néanmoins à faire une balayette au guerrier barbu qui s’écroula. Sa jambe continua de pivoter et se retrouva derrière lui. Il pût alors prendre appui sur celle-ci et, d’un saut vif, il se remit sur ses pieds. Il empêcha le Nain de se relever d’un revers de son épée et se précipita vers Elzian. Celui-ci lâcha la corde de son arc et une nouvelle flèche atteignit Lamenoire. Touché à la jambe, celui-ci parvint à ne pas tomber à nouveau : il brandit son épée au-dessus de la tête de l’Elfe… Ce n'est pas le nombre qui combat et qui triomphe, c'est le courage : la Victoire ne se déclare pas pour la multitude, elle ne favorise que les braves... |
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Lamenoire tentait de toutes ses forces d’abattre le tranchant de son arme sur le crâne de son ennemi mais ses bras ne lui obéissaient plus. Il s’affola lorsqu’il vit Nyvoz proférer des incantations, la main tendue vers lui. Il s’aperçut avec horreur que la femme sauvage conjurait des entraves magiques pour le neutraliser. Soudain, elle serra le poing et une souffrance atroce l’envahit. Il tomba par terre, secoué de spasmes, hurlant de douleur. Elzian intima à son acolyte de cesser en levant la main et Nyvoz ouvrit la sienne. Aussitôt, la douleur cessa. Lamenoire tenta un mouvement mais le carcan mental que la fidèle d’Archéos avait dressé autour de lui faisait toujours effet. Elle lui accorda cependant assez de liberté pour lui permettre de se lever. Ceci fait, l’éclaireur observa les prisonniers : leurs regards trahissaient leur désespoir, à l’exception de celui d’Elannia qui semblait incrédule tandis qu’elle examinait l’Olympien. Elzian s’approcha de celui-ci et plaça son visage à quelques centimètres du sien. Après quelques secondes, il cracha à ses pieds en déclarant :
« Sale chien de Lardanien… je ne sais pas ce que tu es venu faire dans cette maison alors que le reste de ton armée combat dans les rues de la ville… -C’est exactement ce que j’ai pensé en te voyant terré ici… » L’Elfe eut un sourire narquois en entendant les propos de Lamenoire. « Pauvre imbécile… le sarcasme ne te sera d’aucune utilité ici. De plus, je doute que tu sois en mesure d’utiliser tes railleries étant donnée la situation… -Elle peut changer ! Et alors je te tuerai comme j’ai tué Deldéni ! -Ah ! C’était donc toi ? Oui… il m’a parlé de toi quand nous sommes revenus du pillage de ton village… ce sont ses sbires qui t’ont brûlé les yeux. Cela fait combien de temps maintenant ? Trois ans je crois… il paraît que c’est aussi toi qui lui avais fait cette immonde balafre : tu lui en voulais d’avoir tué tes parents ! » Elzian éclata de rire, ce qui étouffa le cri de surprise poussé par Elannia. Lamenoire le perçut malgré tout et la regarda : il vit dans ses yeux qui commençaient à s’embuer de larmes qu’elle l’avait reconnu. Hélas, il allait peut-être mourir ici, sans avoir eu le temps de la prendre à nouveau dans ses bras. « Deldéni était faible, reprit Elzian, et ses acolytes étaient des incapables. Cependant je réussirai là où ils ont échoué... » Tandis que son ennemi parlait, Lamenoire sentit l’air qui l’entourait devenir de moins en moins lourd. Jetant un coup d’œil par-dessus l’épaule de l’Elfe, il vit que deux prisonniers avaient réussi à enrouler les chaînes qui entravaient leurs mains autour du cou de la femme sauvage. Un troisième avait plaqué sa main sur la bouche de Nyvoz, l’empêchant de prévenir Elzian. Il vit les mouvements de la magicienne devenir de plus en plus lents et pénibles, au fur et à mesure que la strangulation faisait effet. Finalement, elle cessa complètement de bouger et les captifs la couchèrent sans bruit sur le sol. L’Elfe, absorbé par son monologue, n’avait rien remarqué. « … et je vais te tuer ici et maintenant. Une dernière parole ? -Oui ! Tu iras saluer Hadès pour moi car je n’ai pas l’intention de lui rendre visite aujourd’hui ! » Lamenoire vit le rictus méprisant de son adversaire se changer en une expression d’effroi quand il fit décrire une courbe à son épée. Le fer trancha net la main d’Elzian qui tenait l’arc. Avec un hurlement de douleur, l’Elfe tomba à genoux, tenant son moignon sanglant de sa main restante. L’Olympien s’approcha de lui et plaça sa bouche près de son oreille : « Une dernière parole ? » Il ne laissa pas le temps à sa victime de répondre et, saisissant sa tête à deux mains, il lui brisa la nuque dans craquement sinistre. Laissant retomber le corps sans vie d’Elzian, il se tourna vers Elannia et la prit délicatement dans ses bras. Un sourire chargé de bonheur et d’émotion se dessina sur ses lèvres tandis qu’il étreignait sa bien-aimée. Il l’avait enfin retrouvée… Ce n'est pas le nombre qui combat et qui triomphe, c'est le courage : la Victoire ne se déclare pas pour la multitude, elle ne favorise que les braves... |
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« Vous devez partir ! s’exclama Lamenoire en libérant les poignets du dernier prisonnier, savez-vous où conduit cette galerie ?
-Oui, elle permet de sortir de Quatar : elle passe sous la terre pendant plusieurs centaines de mètres et refait surface au sud de la forêt, un peu avant la rivière. -Très bien ! Nous allons passer par-là ! Prenez des armes sur les cadavres que vous avez ici et sortons : une fois dehors, nous remontrons vers le nord-ouest jusqu’à ce que nous retrouvions des soldats de l’Empire. -Très bien… et ensuite ? demanda celui qui s’était présenté sous le nom de Fryelund. -Ceux d’entre vous qui sont assez vigoureux pour combattre viendront avec moi prêter main forte à l’armée. Les autres rentreront à Lardanium. Elannia, je te prêterai Blizzard : il saura te mener à bon port. -Il n’en est pas question ! Si tu crois que je vais me tourner les pouces pendant que tu combats ces misérables Catwës tu te trompes ! -Mais Elannia… cela peut-être dangereux ! -Justement : mes talents de guérisseuse pourront servir. -Non ! Je refuse de prendre le risque de te perdre à nouveau… tu es encore très faible. Regarde ton dos : un simple coup de bâton pourrait rouvrir toutes tes plaies. Si tu mourais, je ne me le pardonnerais jamais. -Très bien… puisque tu me le demandes je rentrerai à Lardanium : mais j’attendrai ton retour jour et nuit. -Merci… je n’aurais jamais pu combattre si je t’avais su en danger… allons-y ! » La troupe de soldats de fortune se mit en route, Lamenoire prenant la tête, une torche à la main. Celui-ci entendit soudain sa compagne pousser un cri : elle venait de chuter et essayait de se relever. Il se précipita aussitôt vers elle et l’aida à se remettre sur pieds. Il fit ensuite passer le bras de la prêtresse derrière sa nuque : « Prends appui sur moi… tu es épuisée ! Fryelund, prends le flambeau et passe devant. » Ils continuèrent ainsi leur chemin, Fryelund en tête. Lamenoire, au milieu de la file, marchait lentement afin que sa compagne puisse se reposer sur lui. Ils parvinrent enfin à la surface et remontèrent comme prévu vers le campement de l’armée Impériale. Quand ils y entrèrent, ils furent accueillis par un groupe de vétérans qui les installèrent dans une tente afin qu’ils puissent se restaurer. Certains d’entre eux retrouvèrent même des proches parmi les combattants. Lamenoire emmena Elannia à l’est du campement et l’aida à monter sur Blizzard. La fougue du cheval noir contrastait avec l’épuisement de la prêtresse. Celle-ci voulut une fois encore le convaincre de lui permettre de rester. « Je ne quitterais pas le camp et j’aiderais à soigner les blessés, je… -Non ! Nul ne sait ce que nous réserve l’avenir ! Je ne connais pas l’état du combat qui se déroule en ville mais si les Hors-la-loi parviennent à contre-attaquer efficacement ils pourraient nous refouler jusqu’ici… et je ne veux pas que tu sois mêlé au moindre combat, du moins pas pour l’instant. » Ils furent interrompus par une estafette qui s’adressa à l’éclaireur : « Seigneur Lamenoire, nous avons besoin de vous en ville : les officiers recherchent quelqu’un d’un peu coriace pour les aider à prendre le cœur de la ville et en particulier la tour érigée en son centre. Cette tour est pleine de Quatarites qui se battront bec et ongles pour la tenir le plus longtemps possible. -Très bien, dîtes à l’état-major que j’arriverai dès que possible. -Lamenoire ? demanda Elannia une fois le messager reparti, qu’est-ce que… -Ils ne me connaissent que sous ce pseudonyme… mais trêve de paroles : pars vite, je dois y aller ! -Très bien, mais promets-moi de prendre toutes les précautions pour me revenir en vie. -Je te le promets. » Ils s’embrassèrent pendant quelques secondes, puis Lamenoire fit partir son cheval. Il resta debout jusqu’à ce que la silhouette de la cavalière ait totalement disparu dans le lointain. Il fit ensuite demi-tour et se dirigea avec détermination vers les sombres remparts de la cité. Ce soir, il le savait, Quatar allait tomber… Ce n'est pas le nombre qui combat et qui triomphe, c'est le courage : la Victoire ne se déclare pas pour la multitude, elle ne favorise que les braves... |
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C'est beaauuuuuuu!!! [Famille Falk]
La Liberté est enfin à portée ! |
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En effet c'est beau mais ce qui serait pas mal c'est qu'il y ai des paragraphes, des trucs dans le genre... Parcque là ça fait vraiment compact :s (¯`·. Dévot de la Liberté
"Celui qui n'ose pas regarder le soleil en face ne sera jamais une étoile." [Sigdil] |
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Niark!! mon petit lamenoire à moi!!!
bon, bon, bon...Euh, non! superbe!! ^^ [Ambassadeur Pour Kazad][7° compagnie]
Ne vous Battez pas pour vos vie!Ni pour votre famille!Ni pour votre Seigneur! Non!Battez vous pour un Idéal... Moi j'ai trouvé cet idéal |
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Sincèrement désolé (pour son auteur) de ne prendre que maintenant le temps nécessaire à la lecture de cette chronique mais bon...comme on dit: le principal, c'est que ça soit fait!
Toujours est-il que c'est un Lamenoire valeureux que nous découvrons ici, plein de courage et hautement estimable...je m'en souviendrais crois-moi! ps: content de constater que je n'ai pas protégé tes arrières pour rien durant le siège de cette maudite tour! C'est vrai que la nuit fut bien longue par Zeus!!! ![]() |