Par Sylia Leïthael le 02/09/2007 à 11:49 Cela faisait plusieurs jours que le jeune elfe arpentait les rues en quête d’amis de son défunt père. Il n’avait pas osé s’aventurer sur les domaines des anciens compagnons de Thunziel : ni des Loups, ni même des Rôdeurs, par crainte d’accepter par faiblesse de rejoindre les uns ou les autres de manière définitive. Ce qu’il cherchait n’était pas une terre d’accueil, il voulait simplement des réponses.
Na’helli était une ville animée, on ne pouvait y manquer de croiser des elfes de toutes sortes. Il s’agissait maintenant de trouver les bons.
Thunzy avait aperçu un elfe qui semblait correspondre à une description qu’on lui avait faite : grand, une cicatrice en travers du front, il ne pouvait s’agir que de Nippalur le Rôdeur. Il avait conversé quelque temps avec lui, et aussi avec Hemelt le Loup, mais ceux-ci n’avaient pas pu lui apprendre grand-chose qu’il ne sache déjà. Le cœur gros, Thunzy les avait écouté pleurer son père, cet elfe que lui n’avait que très peu connu. Selon toute vraissemblance, Thunziel avait trouvé la mort lors de l’attaque d’une grotte investie par les géants. Une grenade avait eu raison de lui, et il n’était pas revenu du terrible royaume d’Hadès.
Une fin héroïque, peut-être, mais à présent Thunzy était seul…
- Hey oh ! Tu dors ?
Le jeune elfe sursauta et constata avec stupeur qu’il s’était assoupi au coin d’une ruelle. On venait de lui secouer l’épaule vigoureusement. Un elfe était penché au-dessus de lui, mais à contre-jour il ne parvint pas à distinguer les traits de son visage.
- Que… où ? Que voulez-vous ?
- Ah, bah quand même ! Tu parles d’un endroit pour faire un somme !
Thunzy cligna des yeux, interloqué. Cette voix, aussi autoritaire qu’insolente et désagréable, n’était en rien celle d’UN elfe.
- Ca ne vous regarde pas, madame.
- Ca me regarde si j’veux. Lève-toi.
Bien que n’ayant aucune envie de satisfaire sa mystérieuse interlocutrice, l’elfe se leva, car force était d’avouer que c’était ce qu’il avait de mieux à faire. L’autre fit aussitôt un pas en arrière afin de le détailler de la tête aux pieds.
- Mais enfin qu’est-ce que vous faites ?
- C’est fou ce que tu ressembles à ton père.
Ce fut comme si une main glacée avait soudain enserré le cœur de Thunzy.
- Qui êtes-vous ? Répondez !
La femme elfe se décala lentement sur le côté, de manière à ce que l’éclat des soleils vienne la frapper de plein fouet.
- Tu me reconnais ?
Thunzy resta interdit. Il avait beau la reconnaître, il ne comprenait pas ce qui se passait au juste et, ne comprenant pas, n’arrivait à croire ni ce qu’il voyait ni ce qu’il entendait.
- Consule Sylia ! Je… mais… Que faites-vous ici ? J’ai fait quelque chose de mal ?
- Délit de vagabondage on appelle ça, mais si tu savais à quel point je m’en balance…
- Je vous demande pardon ?
- Suis-moi.
Sans attendre de réponse, la Consule tourna les talons. Il lui emboîta anxieusement le pas, traversant à sa suite des quartiers de plus en plus riches pour aboutir enfin devant un grand frêne noirci, sans feuilles.
- Il a brûlé il y a longtemps. Mes parents avaient une maison dans le coin. Tu vois la cabane en haut ?
- Je la vois.
- C’est la mienne. Monte.
- Mais…
- Et grouille-toi.
Sylia tendit une liane au jeune elfe, à laquelle il s’empressa de grimper. Une fois sur le palier de la cabane, il relança la liane à la Consule qui y grimpa à son tour. Il n’y avait pas de porte, juste un mince rideau tressé. La propriétaire y poussa son invité sans grand ménagement, puis entra elle aussi et s’installa dans un fauteuil.
- Assieds-toi, tant qu’à faire.
- Euh… oui, merci.
- Bien… Maintenant tu t’expliques.
- Je… quoi ?
- Tu foutais quoi dans cette ruelle ?
- Ben je… dormais.
- Ca j’ai bien vu, abruti ! Et tu dors où normalement ?
- Chez moi…
- C'est-à-dire ? Chez les Loups ?
- Non !
- Chez les Rôdeurs ?
- Chez moi je vous dis !
- C’est-à-dire ?
Thunzy sentit une vague d’indignation monter en lui. Toute Consule qu’elle était, cet interrogatoire n’avait pas lieu d’être. Encore moins dans un endroit pareil.
- Mais enfin qu’est-ce que vous voulez ? s’exclama-t-il en se relevant d’un bond.
- Moi rien. Mais je pense que Thunziel aurait voulu.
Une fois encore la main glacée se referma. Il se rassit sans mot dire, fébrile mais bouillant de colère.
- Qui s’occupe de toi ? Ton père est mort. Et bordel où est-ce que tu habites ?
- J’habite à Na’helli, depuis toujours. Mon père avait acheté une maison.
- Tu rigoles ?
- C’était un elfe des Lunes, je sais. Mais pas ma mère, alors…
- Alors quoi ? Elle vous a abandonnés non ? C’est ce que tu as raconté à l’Arbre des Murmures.
- Mon père a toujours espéré qu’elle reviendrait un jour sur sa décision. C’est pour cette raison que je n’ai fréquenté ni les Loups ni les Rôdeurs jusqu’à présent.
- Mais alors qui s’occupe de toi ?
- Thunziel n’était pas souvent à la maison. Il avait engagé une nourrice, qui est restée encore quelque temps après son décès. Et puis ne recevant plus de payement…
- Elle est partie. Normal. Et maintenant ?
- Maintenant je me débrouille. Je n’ai pas besoin qu’on s’occupe de moi.
- Ah non ?
- D’ailleurs je m’en vais. Avec tout le respect que je vous dois, je n’ai rien à faire dans cette maison.
Résolu, le jeune elfe se leva à nouveau et franchit le rideau tressé.
- Attends ! Je n’ai pas terminé !
- Je suis désolé. J’ai décidé de retrouver ma mère, et chaque minute passée ici est une perte de temps.
- C’est moi.
Cette fois ce ne fut plus une main glacée, mais quelque chose de trop confus pour être exprimé avec justesse. Comme si tous les sentiments du monde se réunissaient brutalement pour déferler de toute part dans l’esprit du pauvre Thunzy.
- Vous… que… quoi ?
- C’est moi, Thunzy. C’est moi ta mère. Désolée pour ça.
Na’helli était une ville animée, on ne pouvait y manquer de croiser des elfes de toutes sortes. Il s’agissait maintenant de trouver les bons.
Thunzy avait aperçu un elfe qui semblait correspondre à une description qu’on lui avait faite : grand, une cicatrice en travers du front, il ne pouvait s’agir que de Nippalur le Rôdeur. Il avait conversé quelque temps avec lui, et aussi avec Hemelt le Loup, mais ceux-ci n’avaient pas pu lui apprendre grand-chose qu’il ne sache déjà. Le cœur gros, Thunzy les avait écouté pleurer son père, cet elfe que lui n’avait que très peu connu. Selon toute vraissemblance, Thunziel avait trouvé la mort lors de l’attaque d’une grotte investie par les géants. Une grenade avait eu raison de lui, et il n’était pas revenu du terrible royaume d’Hadès.
Une fin héroïque, peut-être, mais à présent Thunzy était seul…
- Hey oh ! Tu dors ?
Le jeune elfe sursauta et constata avec stupeur qu’il s’était assoupi au coin d’une ruelle. On venait de lui secouer l’épaule vigoureusement. Un elfe était penché au-dessus de lui, mais à contre-jour il ne parvint pas à distinguer les traits de son visage.
- Que… où ? Que voulez-vous ?
- Ah, bah quand même ! Tu parles d’un endroit pour faire un somme !
Thunzy cligna des yeux, interloqué. Cette voix, aussi autoritaire qu’insolente et désagréable, n’était en rien celle d’UN elfe.
- Ca ne vous regarde pas, madame.
- Ca me regarde si j’veux. Lève-toi.
Bien que n’ayant aucune envie de satisfaire sa mystérieuse interlocutrice, l’elfe se leva, car force était d’avouer que c’était ce qu’il avait de mieux à faire. L’autre fit aussitôt un pas en arrière afin de le détailler de la tête aux pieds.
- Mais enfin qu’est-ce que vous faites ?
- C’est fou ce que tu ressembles à ton père.
Ce fut comme si une main glacée avait soudain enserré le cœur de Thunzy.
- Qui êtes-vous ? Répondez !
La femme elfe se décala lentement sur le côté, de manière à ce que l’éclat des soleils vienne la frapper de plein fouet.
- Tu me reconnais ?
Thunzy resta interdit. Il avait beau la reconnaître, il ne comprenait pas ce qui se passait au juste et, ne comprenant pas, n’arrivait à croire ni ce qu’il voyait ni ce qu’il entendait.
- Consule Sylia ! Je… mais… Que faites-vous ici ? J’ai fait quelque chose de mal ?
- Délit de vagabondage on appelle ça, mais si tu savais à quel point je m’en balance…
- Je vous demande pardon ?
- Suis-moi.
Sans attendre de réponse, la Consule tourna les talons. Il lui emboîta anxieusement le pas, traversant à sa suite des quartiers de plus en plus riches pour aboutir enfin devant un grand frêne noirci, sans feuilles.
- Il a brûlé il y a longtemps. Mes parents avaient une maison dans le coin. Tu vois la cabane en haut ?
- Je la vois.
- C’est la mienne. Monte.
- Mais…
- Et grouille-toi.
Sylia tendit une liane au jeune elfe, à laquelle il s’empressa de grimper. Une fois sur le palier de la cabane, il relança la liane à la Consule qui y grimpa à son tour. Il n’y avait pas de porte, juste un mince rideau tressé. La propriétaire y poussa son invité sans grand ménagement, puis entra elle aussi et s’installa dans un fauteuil.
- Assieds-toi, tant qu’à faire.
- Euh… oui, merci.
- Bien… Maintenant tu t’expliques.
- Je… quoi ?
- Tu foutais quoi dans cette ruelle ?
- Ben je… dormais.
- Ca j’ai bien vu, abruti ! Et tu dors où normalement ?
- Chez moi…
- C'est-à-dire ? Chez les Loups ?
- Non !
- Chez les Rôdeurs ?
- Chez moi je vous dis !
- C’est-à-dire ?
Thunzy sentit une vague d’indignation monter en lui. Toute Consule qu’elle était, cet interrogatoire n’avait pas lieu d’être. Encore moins dans un endroit pareil.
- Mais enfin qu’est-ce que vous voulez ? s’exclama-t-il en se relevant d’un bond.
- Moi rien. Mais je pense que Thunziel aurait voulu.
Une fois encore la main glacée se referma. Il se rassit sans mot dire, fébrile mais bouillant de colère.
- Qui s’occupe de toi ? Ton père est mort. Et bordel où est-ce que tu habites ?
- J’habite à Na’helli, depuis toujours. Mon père avait acheté une maison.
- Tu rigoles ?
- C’était un elfe des Lunes, je sais. Mais pas ma mère, alors…
- Alors quoi ? Elle vous a abandonnés non ? C’est ce que tu as raconté à l’Arbre des Murmures.
- Mon père a toujours espéré qu’elle reviendrait un jour sur sa décision. C’est pour cette raison que je n’ai fréquenté ni les Loups ni les Rôdeurs jusqu’à présent.
- Mais alors qui s’occupe de toi ?
- Thunziel n’était pas souvent à la maison. Il avait engagé une nourrice, qui est restée encore quelque temps après son décès. Et puis ne recevant plus de payement…
- Elle est partie. Normal. Et maintenant ?
- Maintenant je me débrouille. Je n’ai pas besoin qu’on s’occupe de moi.
- Ah non ?
- D’ailleurs je m’en vais. Avec tout le respect que je vous dois, je n’ai rien à faire dans cette maison.
Résolu, le jeune elfe se leva à nouveau et franchit le rideau tressé.
- Attends ! Je n’ai pas terminé !
- Je suis désolé. J’ai décidé de retrouver ma mère, et chaque minute passée ici est une perte de temps.
- C’est moi.
Cette fois ce ne fut plus une main glacée, mais quelque chose de trop confus pour être exprimé avec justesse. Comme si tous les sentiments du monde se réunissaient brutalement pour déferler de toute part dans l’esprit du pauvre Thunzy.
- Vous… que… quoi ?
- C’est moi, Thunzy. C’est moi ta mère. Désolée pour ça.
Par Althéa de Rioghan le 02/09/2007 à 12:03
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C'est qui les sauvages et étroits d'esprits?