Legends of Olympia : La Litanie du Passé - Un Empire qui change et que l'on ne reconnaît plus..
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Un Empire qui change et que l'on ne reconnaît plus..
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Dernière réponse le 07/03/2008 à 23:28

olymp Par Dlog  le 09/11/2007 à 23:05

La plume était lourde entre les doigts du Paladin.
Cette lettre qu'il était en train d'écrire ne serait pas sans conséquences, il le savait. Mais il ne pouvait continuer à se mentir à lui-même et à mentir aux autres. La lettre devait être écrite et déposée dans tous les lieux qu'il aurait à visiter.

Alors peut-être, on ne se plaindrait pas de sa disparition.

C'est ainsi qu'il reprit le cours de ses pensées et termina son écrit, seul, à son pupitre, éclairé par la lueur faiblarde d'une chandelle allant sur sa fin.




Je suis fatigué de faire ce que je fais.
Depuis longtemps déjà, mon rôle au sein de l’ordre des Paladins m’apparaît de plus en plus difficile chaque jour, voire même insupportable.
Après maintes réflexions sur le sujet, je ne pense pas que cela vienne de moi car mon attitude n’engage en rien au déplaisir.

Le fait est que je suis entré chez les Paladins rempli d’espoir, de notions et d’aspirations nouvelles en lesquelles j’avais placé toute ma foi.
Cette époque me paraît si lointaine que j’ai l’impression d’avoir vécu plusieurs vies!
Tout était différent en ces temps-là: les paladins, les actions que nous effectuions, bref, l’ordre entier n’était pas le même.
Les paladins protégeaient les intérêts de l’empire tout en respectant les autres peuples, ces derniers les considérant d’ailleurs avec tout le respect et la sagesse due à leur puissance!

Mais hélas, comme pour toutes choses, il y a la théorie et la pratique.
Cela je l’appris à mes dépends. En effet, il est triste de constater que la loi lardanienne n’engage que ceux qui y sont soumis, cela va de soi, mais également les olympiens uniquement.
Pour ce qui est de la considération envers les autres races, l’empire olympien est désormais aussi décadent que les pires individus des plus primitives espèces.

Autrefois, les olympiens étaient une race fière et orgueilleuse. Maintenant, c’est un peuple arrogant et nourri de préjugés raciaux qui cherche à étendre sa domination sur Olympia à n'importe quel prix.
Ces changements, les représentants de l'impératrice en sont les responsables en faisant preuve chaque jour de l'intransigeance et de l'irrespect le plus profond envers qui leur sont hiérarchiquement inférieurs.
En exercant leur dictature quotidienne, ces représentants ne sont plus amenés à considérer leurs hommes bien en deçà de leurs valeurs mais seulement en fonction des services qu'ils rendent.
Le déséquilibre des hiérarchies n'en devient que plus évident.

Pour ma part, j’ai essayé de conserver tant bien que mal ces idéaux ancestraux qui caractérisaient les guerriers d’honneur que nous étions.
Mais force est de constater que les autres peuples ont également évolués dans leurs considérations à notre égard, de même qu’entre eux: les elfes autrefois nobles sont désormais sournois et perfides et les nains se complaisent dans l’excès, ce qui leur voue la plupart du temps de bien douloureuses erreurs qu’ils se mordent les doigts de ne point refaire.

Mais là n’est pas tout: revenons-en aux olympiens.
L’empire olympien, personnifié en la personne de l’impératrice, est un empire presque trop parfait.
Le système par le biais duquel fonctionne l’empire est notamment l’un des systèmes de direction les plus évolués, sinon LE plus évolué, de notre ère.

Le pouvoir dans l'Empire. Voilà là une question intéressante.
Le pouvoir n'est pas exercé par l'impératrice mais par ses représentants, élus par elle seule.
Parfois, il peut arriver que ces représentants choisissent eux-mêmes des représentants pour se défausser de prérogatives dont ils ne supportent pas tout le poids.
Je suis par exemple l'un de ces représentants.

Là où je pensais que le peuple pouvait librement s'exprimer, je me suis rendu compte que jamais il n'existerait réellement de possibilités pour lui de se faire entendre.
Les représentants de l'impératrice sont investis par elle et disposent à cet effet de plein pouvoirs dont ils usent pour réaliser leurs propres buts, et non pas toujours ceux du peuple.
C'est là que le manque de respect envers leurs délégués apparaît comme le plus flagrant.

Nous sommes donc dans un système perverti, dévié, où ce n'est pas le peuple impérial qui est libre de s'exprimer mais où des représentants de représentants prennent les décisions pour l'empire.
Seulement, pour que ce système maintienne son fonctionnement, de nombreux sacrifices doivent perpétuellement être faits, ce qui inclut un renouvellement quotidien des chefs délégués, de même qu’une exclusion des fauteurs de troubles.

Dans ce système qu’est l’empire olympien, les idéologies sont mises à la porte et les idéologistes châtiés.
De même, les leaders de la nation destinés à être sacrifiés se voient souvent soit incarcérés tels de vulgaires bandits, soit mis à l’écart par l’exclusion forcée et considérés comme des parias à leur race.
Dans la plupart des cas, on n’entend plus parler de ces gens qui ont pourtant donné leurs vies à cet empire.
Des gens voués corps et âme à la cause olympienne et qui se voient rejetés par ce système qu’il ont contribués à créer!
Voilà la véritable facette de l’empire olympien: un régime souverain qui exerce sa mainmise sur toutes ces institutions estampillées « impériales« , qui n’ont d’impériales que le nom!

J’en eus donc rapidement assez d’avoir à vomir mes idéaux après chaque rencontre avec des elfes ou autres; notamment en voyant mes compagnons d’armes massacrer indifféremment hommes et femmes, guerriers et civils, en arborant ces mêmes sourires sordides et dénués de sens.

Voilà une autre chose que je ne comprends pas: tous les gens appartenant à la classe militaire olympienne (j’entends pas là les gardes autant que les gardes d’élite) se sont petit à petit emmurés dans leur propre mutisme, de sorte qu’ils opèrent désormais avec un zèle et un sang-froid indomptables, à peine plus civilisés que des prédateurs traquant inlassablement leurs proies.

Je ne dis pas qu’il n’existe plus de moments de détente, bien sûr, mais là encore je les trouve plus modérés qu’autrefois.
Le moment de détente passé, les voilà qui se remettent à officier…toujours et encore, dans cette grande administration qu'est devenu l'Empire.



Face à une telle différence, un tel écart qui s’est creusé entre eux et moi, je sens que ma place n’est plus parmi eux. Je quitte donc l'Ordre des Paladins et renonce à mon poste d'ambassadeur de Lardanium rattaché à Zagnadar. Je me défausse par là-même de toutes les prérogatives incombant à ma fonction et désire être exaucé dans ce choix que je fais.
Puissent mes quelques amis à se trouver encore présents dans cet empire-là ma pardonner..


DLOG



geant Par Esdéiogrh  le 10/11/2007 à 00:03

Dlog... C'est avec regret que j'apprend votre démission, un ambassadeur tel que vous, ça ne se trouve pas à tous les coins de rue !
Merci pour tous ces pigeons envoyés, merci d'avoir toujours su prendre nos considérations en compte, d'avoir toujours tenté de récolter l'avis des Géants, même si parfois, vous étiez mal vus de ceux-ci !
Je crois que je peux dire que vous avez beaucoup oeuvré pour le rapprochement de nos deux nations, de nos deux peuples, et je crois que vous manquerez beaucoup aux Paladins; ce qui est sûr, c'est que vous me manquez déjà ! Votre successeur aura beaucoup à faire, vous avez placé la barre très haute dans le fait qui est de prendre en considération l'avis de vos interlocuteurs !
Merci d'avoir toujours été si favorable envers les pigeons que vous receviez de notre part, parfois bien longs à arriver (de ma part, entre autres), merci d'avoir toujours adopté un ton si serviable, pas commanditaire, et je vous souhaite vraiment de réussir dans ce que vous entreprendrez, parce que je le répète, mais quelqu'un comme vous, je ne suis pas sûr que j'en trouverais beaucoup !

Au revoir cher Dlog, vos pigeons me manqueront !



"Quand on est géant, on voit les choses en grand !"

On t'♥ boss

Esdéiogrh [shaman]:
-Roc de Zagnadar [chef des Hécatonchires]
-mentor des Géants de -=AIR=-
-ambassadeur de Zagnadar pour les Olympiens
-Esdé pour les intimes

geant Par DakTirak - Boulet de Quatar  le 10/11/2007 à 00:07

HRP très belle chronique !! Je comprends mieux maintenant !



[On t'♥ boss]

Non Inultus Premor
[Membre des Rocs]
[Ambassadeur De Zag auprès Humain]

olymp Par Dlog  le 11/11/2007 à 01:51

Intronisation


Dlog gravit une à une les marches de marbre de la chapelle du jugement.
L’endroit avait été construit afin de servir de tribunal pour les cas de haute trahison à l’empire et nombreux furent les serviteurs de Salminar condamnés qui avaient gravi ces marches par le passé.
A mesure qu’il montait vers la plate-forme occupant l’office central, une boule se nouait dans sa gorge et ses yeux se remplissaient de larmes.
Cependant, le paladin se montra aussi digne qu’il le put et fit tout pour empêcher de se déverser les flots salés de ses amères pensées.

Regardant droit devant lui, la tête haute, il parvint à une grande stèle plate, faite de marbre blanc, autour de laquelle les membres de l’Ordre des Paladins au complet se tenaient parfaitement alignés en demi-cercle devant lui.
Reluisants dans leurs armures d’apparat, heaumes sur la tête et ventails des visières baissés, ils se tenaient droits, inflexibles.
Au milieu se trouvait le seigneur Ackron, à la fois craint de ses ennemis, puissant et avisé. Sa mine sévère affichait des traits à la fois serrés et tirés, comme une sorte de fermeté qu’il arborait pour pallier à la colère qui le rongeait.
A la main, il tenait un parchemin sur lequel on pouvait distinguer en en-tête le nom d’un journal populaire de Lardanium.


-Peut-être pourras-tu m’expliquer ce que signifie ceci, Dlog?
Ce plagiat est signé de ton nom!

Courage! ,se dit l’olympien pour lui-même.
C’était l’instant de vérité.
Il n’était pas question de se décevoir soi-même, maintenant que ses pensées étaient révélées au grand jour. Tous attendaient des explications, les visages fermés et les lèvres tremblantes.
Après une grande inspiration, le paladin répondit:


-Je le sais seigneur.
J’en suis moi-même l’auteur.

-Foutaises! ,lança l’un des paladins envers Dlog.
C’était Asceltis, qui implorait du regard son supérieur pour qu’il se taise.

Vous ne pouvez être l’auteur de cela! Pas vous!

-Hélas si, Asceltis. ,répondit l’accusé d’un ton déploré.

-Ce tissu de mensonge doit disparaître incessamment sous peu. ,lança à son tour Almeria Furienoire, la seconde de l’Ordre des Paladins.
Heureusement que nous exerçons toujours le contrôle de l’information au sein de la cité, sans cela il n’y aurait aucune limite à la censure!!!
Clerc impérial, je demande la destruction de cette..chose…

Le greffier derrière son pupitre se mit alors à griffonner ardemment les ordres de la paladine; après quoi, Ackron reprit d’une voix troublée:

-J’ai bien peur que cela ne soit pas assez!
Il t’avait été dit de te calmer, Dlog, ce que tu n’as apparemment pas tout à fait compris.
Afin de te faire réfléchir sur tes actes, je demande donc pour toi une exclusion séante de Lardanium d’une durée équivalente à celle d’une cinquantaine de journées et de nuits consécutives.
En attendant un jugement plus sévère ou une confirmation de mon jugement par notre impératrice, tu seras enfermé dans les quartiers de la prison impériale où tu y attendras que l’on vienne t’instruire quand à la peine qui t’auras été dévolue. J’ai dit!

Là-dessus, Ackron fit volte-face et, d’un signe de la main, il ordonna aux fonctionnaires impériaux de procéder. Plusieurs gardes s’avancèrent et s’attachèrent alors à déséquiper le paladin de ses armes et de son armure.
Ce faisant, le juge impérial, sur son estrade, se mit à prononcer un interminable sermon dont les composantes verbales résonnèrent sinistrement dans la tête de l‘olympien.
Celui-ci se laissait faire, le regard fixé au sol sur les dalles blanches et noires uniformément alignées, les yeux brouillés de larmes et le visage crispé.


"Paladin Dlog, par cet acte irrévérencieux dont vous êtes accusé, à savoir l’écriture et la publication d’un texte déclaré non -conforme aux règles légalement instituées, vous avez été déclaré exclu de Lardanium par le seigneur Ackron pour une durée de cinquante jours.
Suite à ce premier jugement, vous êtes donc officiellement destitué de votre statut de paladin et êtes démis de vos fonctions d’ambassadeur rattaché aux deux ambassades qui vous étaient confiées, ce séance tenante. Vous redevenez citoyen olympien, membre de notre empire à part entière mais sans AUCUN statut qui puisse vous donner une quelconque autorité sur vos semblables.
Le présent jugement est prononcé à effet immédiat et s’applique dès maintenant.
Tout sujet impérial vous venant en aide ou vous hébergeant sera dès lors passible de peines d’enfermement voire d’exclusion à notre empire.
Par la volonté de Salminar la Glorieuse, mère de tous les olympiens et impératrice éternelle de notre Empire, je confirme le jugement du seigneur Ackron et envoie le présent texte au palais impérial, en attente des signatures.
Allez et que cela soit su de tous!"


Ackron se tenait toujours devant, tourné dos à Dlog et l’on sentait bien qu’il ne désirait plus revoir ce visage qu’il avait longtemps pris en ami dans bien des situations de conflit.
Quand aux autres paladins, placés comme ils se trouvaient, ils ressemblaient plus à des armures vides destinées à la décoration qu’à de réels guerriers d’élite au service de Lardanium.
Pire encore, ces armures qu’ils portaient pour l’occasion étaient toutes semblables et il était impossible à Dlog de distinguer Rhyn d’Ozyris ou Asceltis de Siria.
Lorsque les gardes l’emmenèrent vers les cachots impériaux, l’ex-paladin avait encore les yeux fixés sur Ackron, espérant un seul regard, un seul geste.
Mais la silhouette du Paladin suprême resta de marbre, le dos tourné.
Ainsi les digues lâchèrent et Dlog fondit silencieusement en larmes comme on l’éloignait de ce demi-cercle de métal.

Puis il en vint à se débattre, se faisant violence à lui-même.
Non! Ça ne pouvait pas se terminer de la sorte! Pas pour lui!
Un crochet étala au sol l’un des gardes puis soudain, un bruit sourd résonna dans sa tête, suivi d’un voile noir qui tomba lentement précédé d’une douleur intense à l‘arrière du crâne…



hs Par Hockli  le 11/11/2007 à 10:56

Trés belle chro... pressé de connaître la suite!



Hockli

elfe Par Aislinn  le 11/11/2007 à 12:24

Très très agréable à lire.

J'adore la savoureuse perle : "Heureusement que nous exerçons toujours le contrôle de l’information au sein de la cité, sans cela il n’y aurait aucune limite à la censure!!!" Ca pourrait être du Desproges.



olymp Par Légan Falk  le 11/11/2007 à 14:00

J'aime beaucoup, mais tu le sais déjà



[Famille Falk]
La Liberté est enfin à portée !

olymp Par Bahel'  le 11/11/2007 à 14:57

Bah j'ai envie de dire la même chose que tout le monde. L'image que tu donnes de l'empire et de l'ordre des paladins est, à mon sens, parfaite ^^



(¯`·. Dévot de la Liberté
"Celui qui n'ose pas regarder le soleil en face ne sera jamais une étoile."

[Sigdil]

olymp Par Siria  le 14/11/2007 à 20:53

Très très belle chronique. Bravo !



olymp Par Dlog  le 16/11/2007 à 23:24



AaAaAaAAAAAAAAAAa!!!

Dlog se releva d’un coup, le front perlé de gouttes de sueur.
Les yeux injectés de sang, il regarda vivement tout autour de lui et ses épaules s’affaissèrent soudainement comme il prenait conscience de ce qui l’entourait.
Il y avait là quatre murs, des étagères, une petite porte de bois, une fenêtre aux carreaux ouvragés que seule venait percer la lumière de l’astre lunaire..ainsi qu’un bureau, envahi de parchemins en tous sens.
Nul doute là-dessus, le paladin se trouvait bien dans sa chambrée...ce n’était donc qu’un mauvais rêve!

Esquissant alors un bref sourire, l’ambassadeur se passa la main sur le visage puis sur la bouche, mais sa main s’arrêta net: Dlog venait d’apercevoir la chandelle posée sur son bureau à côté d’un parchemin particulièrement long. La cire de la chandelle avait fondu sur le bureau de bois et le parchemin, écrit en lettres de sang, ne lui semblait pas inconnu: c’était un double de celui qu’il avait envoyé au journal de Lardanium!!!

Brusquement tout lui revint en tête: la longue veille qu’il avait faite il y a quelques heures ainsi que la nuit blanche passée à prier qui l’avait précédée. C’était donc vrai! Il avait bien écrit cette lettre!

Dlog sauta alors de son lit. Il n’avait que trop dormi et il lui fallait à présent fuir, quitter cette cité à toutes jambes car il le savait, son sort pour avoir exprimé pareilles idées lui coûterait la mort.
Il en était ainsi et il en avait toujours été ainsi: exprimer des opinions différentes des buts que s’étaient fixés l’Empire, c’était s’exposer à une mort certaine.

Le paladin s’habilla en toute hâte puis clipa sur son corps les différentes parties de son armure. Rares étaient ceux qui pouvaient s’équiper d’une armure complète seuls et en aussi peu de temps mais l’habitude abaissait cette tâche au rang de simple formalité pour l’olympien.
Une fois tous les rivets de son armure joints sur sa cotte, Dlog attacha son fourreau autour de sa taille. Puis il se saisit de la lettre qui traînait sur son bureau et la plia en quatre avant de la ranger contre sa poitrine.
Furetant rapidement du regard partout dans la chambre afin de voir s’il n’avait rien oublié, l’ambassadeur remarqua un gros sac qui se trouvait près de la porte. Sac dont il s’empara afin de le charger sur son dos.
Après quoi il entreprit de descendre dans la rue.


La fuite

Parvenu au-dehors, c’est une véritable bouffée d’air frais qui vint lui piquer les narines et lui rafraîchir les joues.
La nuit, l’air était très froid en cette saison, et chaque expiration du paladin provoquait son quota de fumée.
La nuit était loin de se terminer et en cette heure tardive, seuls les gens perturbés ou les gardes étaient encore à se trouver dehors.

Dlog entreprit alors de frotter contre lui, afin d’avoir plus chaud, les étoles qu’il arborait et de rabattre sur lui sa cape de fourrure.
Puis il descendit les rues de la cité impériale, qu’il connaissait à présent comme sa poche, afin de se diriger vers les grands-portes les plus proches.

Arrivé au terme de son chemin après quelques minutes de marche soutenue, le paladin se trouva au pied d’une lourde herse de fer, surmontée de hourds en pierre. Derrière la herse se trouvait la lourde porte de chêne marquant la muraille Sud de la Cité Impériale.


-Holà! Qui va là? ,clama alors une voix puissante, quoiqu’un peu éraillée par le froid.

-Montrez-vous et n’avancez plus ,rugit une autre voix, plus grave encore.

Dlog ne bougea plus, et il vit alors les deux gardes qui l’avaient interpellé s’avancer vers lui, torche à la main.


-Je suis Dlog, membre de l’Ordre des Paladins et ambassadeur impérial. J’ai été mandé pour une mission secrète, extrèmement urgente et nécessaire à la sécurité de notre Empire. A cet effet, il me faut sortir de la cité dès maintenant.

-Puis-je voir votre laisser-passer? ,s’enquit le garde.

-Je n’en ai pas! ,s’exclama Dlog en prenant un air outré (et en se disant intérieurement qu’il avait omis d’en falsifier un).

-En ce cas je suis désolé mais je ne vais pas pouvoir vous autoriser à sortir monseigneur. Ce sont les ordres. Et j’ai une procédure à suivre.

-Si tu ne me laisses pas sortir maintenant, garde, attends-toi à subir le supplice aux premières lueurs si j’avertis le seigneur Ackron de l’échec de ma mission à cause d’une vulgaire question de...mmh..procédure!
Voyons..tu as sans doute des enfants, et une femme que tu aimes..vois un peu s’ils seraient heureux que leur père soit emprisonné dans les cachots de la cité, comme un vulgaire brigand!
Ils en resteraient peinés à jamais...ça je te le dis..

Le garde parut alors hésiter, puis, les yeux arborant une certaine tristesse, il répondit au paladin:

-...Je suis désolé monseigneur. Veuillez disposer.

-Très bien, comme tu voudras.

Dlog, se rendant compte qu’il n’y arriverait pas de ce côté, était déjà dans l’esprit de tenter le même manège par la porte Est lorsque soudain, derrière-lui, la voix grave du garde se fit entendre:

-Monseigneur!

Dlog revint sur ses pas et il remarqua que les deux gardes s’échangeaient des propos à voix basse mais sitôt qu’il fût arrivé, le plus jeune s’éloigna hâtivement afin de se diriger vers le Coeur de la Cité.

-Que fait-il? ,s’enquit le paladin.

-Oh..nous manquons de bûches pour alimenter notre feu de garde et les nuits se font fraîches..

-Je vous l’accorde ,répondit l'ambassadeur avec un sourire forcé, en resserrant autour de lui ses fourrures.
Alors, qu’avez-vous décidé?

-Je vous en prie monseigneur, je vous crois et je n’ai pas du tout envie de visiter les cachots. Ma femme et mon fils ne survivraient pas sans moi.

-Contentes-toi de m’ouvrir cette porte et ta mission à toi sera terminée. ,répondit Dlog avec un air d’indifférence.

-Bien monseigneur...suivez-moi.

Le garde ouvrit alors la petite porte de la herse, ce qui en fit grincer les battants lorsqu’il la poussa.
Puis il ordonna l’ouverture de la grand-porte et ce furent six autres gardes qui accoururent pour procéder.
Le temps que la massive planche de bois soit enlevée, que les immenses loquets en acier forgé se désengagent de leurs cavités et c’est toute une porte qui s’ouvrit en faisant trembler le sol de la poterne.

Dlog passa alors sous les hourds et levant la tête, il aperçut les lueurs des torches portées par les gardes qui faisaient leur tour, en haut, au-dessus de lui sur le chemin de ronde.
La liberté s’offrait à présent à lui.
L’inconnu, Olympia tout entière.
Mais il ne fallait pas tarder.





Par Google  

olymp Par Dlog  le 07/03/2008 à 23:28

Echappade

Il est de notoriété, lorsque les peuples d’Olympia évoquent Lardanium et Ordenum, que les deux villes soient considérées comme de véritables joyaux.
A elles seules, elles représentent la grandeur mais aussi les yeux de ce peuple uni sous la tutelle d’une volonté fière et déterminée qu’est le peuple impérial olympien.
Tout autour de ce vaste empire, on ne trouve que des plaines immenses et verdoyantes, recouvertes d’une verdure plus ou moins dense, et qui s’étendent à perte de vue sur des milles à la ronde.
Au hasard de quelques regards jetés çà-et-là, on s’attarde sur les petits mammifères, sur de minces arbustes desséchés ou en pousse, ainsi que sur des collines aux reliefs peu prononcés. Imaginez maintenant votre regard défilant à toute vitesse le long de ces plaines immenses, imaginez que vous êtes un oiseau, imaginez visualiser votre cible, imaginez les petits fourrés et autres bosquets touffus au-travers desquels elle se terre..
Soudain, c’est une silhouette qui court à toutes jambes qui apparaît à votre vue et vous repartez, dépité, en lâchant un croassement de bien mauvais augure.
Cette silhouette porte sur son dos un harnachement volumineux et un bruit de quincaillerie assourdissant l’accompagne, amplifié par sa course effrénée.

L’olympien s’arrête alors, le temps de s’accorder une pause.
Il a couru depuis le jour naissant et il doit déjà être mâtines après le midi!
En se retournant, les traits de son visage semblent se décrisper: Lardanium n’est plus en vue! Rassuré, il laisse alors exprimer sa joie, respirant à pleins poumons cette liberté qu’il a personnellement acquise.
Autour de lui s’étend à perte de vue un paysage vaste et plat mais heureusement loin d’être uniforme puisque les raz-taillis s’alternent avec les arbres à baies tandis que les verts pâturages tendent à entrer en conflit par endroits avec les parcelles de terre aride et leur herbe jaune.



Dlog tend l‘oreille, afin de tenter de percevoir quelques sons provenant d’une lointaine cavalcade mais rien d’autre ne se fait entendre que le son des oiseaux dans le ciel blanc et celui du vent soufflant sa douce bise sur la plaine.
Peu sûr de lui, l’olympien plaque malgré tout son oreille contre le sol pour essayer de repérer d’éventuelles vibrations qui seraient provoquées par une troupe de chevaux lancée au galop mais encore une fois il ne décèle rien.
Se pourrait-il que l’Empire ai finalement laissé l’un de ses plus dignes enfants le quitter sans le châtier pour cela?
Dlog en doutait fortement. Mais après tout, il n’avait fait usage d’aucune violence et, tel Dakon jadis, il était parti pour une différences d’idéaux et de principes.

Mais il ne fallait pas s’attarder davantage, il était à pied et il avait encore une très grande distance à parcourir avant de pouvoir s’estimer être en sécurité.
Pour l’instant, il se trouvait trop prêt, bien trop prêt de Lardanium encore.

“On est jamais assez loin de l’Empire” ,murmura Dlog pour lui-même. Cela, il ignorait qu’il l’apprendrait à ses dépends bien assez tôt...