Coeur de brume | |
Topic visité 309 fois Dernière réponse le 29/03/2008 à 23:31 |
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Préambule:
(hrp)Ceci est mon premier RP sur olympia. Pour plus de clarté, je dois vous avertir qu'il raconte l'histoire des deux personnages (Drazhar et Zang) que j'ai eu sur Olympia (le premier ayant été ripé, j'en ai profité pour faire un nouveau compte.) D'autre part, ceux qui connaissent un peu l'histoire Elfique, s'apercevront que mes deux persos sont extrêmement vieux, bien qu'ils apparaisent comme ayant entre 20 et 30 ans. J'espère ne pas trop m'éloigner du BG Elfique en leur donnant une telle longévité (+ de 10000 ans!!). Mais n'ayez crainte, j'ai adapté le RP, de façon à ce que leur vie ne soit interessante (autant pour eux que pour vous) qu'à partir de maintenant et un peu avant. Mais je n'ai que trop HRPisé, place à la chronique, et si elle plaît pas au niveau BG, y aura qu'à la supprimer.(/hrp) |
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I- LA RENCONTRE
La guerre des Clans eut beaucoup de séquelles pour les Elfes de Lunes. L'une d'entre elle fut la disparition du Shaman du clan du Caracal. Les familles du clan se dispersèrent de part et d'autres de la forêt, la quittant même parfois, puis s'éteignirent. D'aucun pensait que le clan se reconstruirait un jour. Zang fait partie d'une génération d'enfants ayant perdu parents et amis lors de la-dite guerre, et ne s'en souvenant même plus. Il passe sa vie à voler et fouiner autour de Na'Helli, entrant en ville uniquement pour revendre son matériel "dûment" gagné. Il comptait bien continuer cette vie le plus longtemps possible. Jusqu'au jour où il tenta de voler la bourse d'un jeune archer qui se promenait seul en forêt. Zang eut un mouvement maladroit, et l'archer lui attrapa le bras d'un geste brusque. A ce moment précis, un rugissement se fit entendre. Les deux Elfes sursautèrent et eurent juste le temps d'appercevoir un Caracal, avant qu'il ne disparaisse dans les fourrés. L'archer se tourna vers Zang avec des yeux écarquillés. "Serais-tu... -Lâche moi!" Zang enleva son poignet de la main de l'archer et fit mine de partir. "Reste là où je te plante dans le dos, imbécile. -Très bien... qu'est-ce que tu me veux? -Aurais-tu une sorte de tatouage que tu portes depuis le jour de ta naissance? -Comment sais-tu...? -Montre le moi! -Mais...!" L'archer sortit son épée du foureau et la plaça sous la gorge de Zang. "Allez, plus vite, où ton sang jaillira, foi de Drazhar" Zang dévoila alors son épaule droite à nue. "Incroyable... et dire que je pensais être l'un des rares à en posséder un..." murmura Drazhar. Il rangea l'épée dans le foureau et dévoila son avant bras. "Regarde, nous avons le même genre de Saïka! -Qu'est-ce que ça peut me faire? -Idiot! Cela veut dire que tu fais parti de mon clan, jeune sot. Aislinn va être ravi. -J'en ai rien à carrer de ton clan et de ton Aislinn... -... Mais tu me sembles bien faible, l'entrainement sera dur. -Ne me traite pas de faible, archer! D'ailleurs tu viens de commettre une erreur..." Drazhar, plongé dans ses pensées ne compris pas ce Zang voulait dire, jusqu'au moment où il sentit ses jambes décoller du sol et son crâne s'écraser lourdement à terre. Il vit Zang s'enfuir, lui lançant : "La prochaine fois que je te croise, je t'égorge, et on verra qui est le faible." Tout en retournant à sa cachette, Zang ne put s'empécher de repenser à cet Elfe et son clan. "Qu'est-ce qu'il me voulait ce timbré à la fin? Et c'est qui Aislinn? Pourquoi je me pose ces questions d'ailleurs? J'en ai rien à faire. Oui, pensons à autre chose." Et ainsi commença l'intégration de Zang dans le clan du Caracal. |
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II- PREMIERE LECON
Cela faisait maintenant plusieurs semaines depuis que Zang avait fait la rencontre de Drazhar. Ayant fuit jusqu’à sa cachette, il décida de ne plus rôder à l’endroit de leur rencontre, en espérant ainsi ne plus jamais rencontré cet illuminé. Les jours continuaient à s’écouler sans que Zang ne fasse vraiment attention au temps qui passait. Il avait fini par oublier cette rencontre, ou du moins, il se forçait à l’oublier. Par fois il se surprenait à caresser le tatouage qu’il portait sur son épaule depuis toujours. « Comment a-t-il pu savoir ? Me connaissait-il ? » pensait-il alors, dans ces moments durant lesquelles son esprit voguait sur les flots de questions qu’il se posait. Alors qu'il vaquait à ses occupations dans la forêt des Cendres, cherchant les divers trésors éparpillés dans la forêt suite aux nombreuses batailles dont elle avait été la scène. Arrivant dans une petite clairière, Zang s’immobilisa. Quelqu’un, ou plutôt quelque chose attendait dans la clairière. « Qu’est-ce que c’est que ce merdier encore ? C’est pas la première fois que je te vois toi, non ? » lança-t-il à la créature. Mais celle-ci ne bougea pas d’un poil, continuant a fixé Zang, ce qui l’exaspéra. « Qu’est-ce que j’espérais… comme si un animal pouvait parler, ou même comprendre ce que je disais » pensa-t-il alors. « Et c’est pas un bête Caracal qui fera exception à la règle ! » ajouta-t-il à voix haute. Sur quoi, le Caracal se leva, et commença à s’approcher de Zang en trottinant. Puis le Caracal accéléra net et fonça droit sur Zang, qui ferma les yeux de peur, se protégean d'un bras, s’attendant à recevoir des coups de griffes et de crocs. Mais rien ne se produisit. Zang ouvrit doucement la tête, et vit que le Caracal s’était assis derrière lui. « Qu’est-ce que tu me veux à la fin ? J’ai autre chose à faire que de jouer avec les créatures de la forêt ! » lança-t-il en se relevant. Le Caracal ne bougea pas, une fois de plus. Cependant, ses yeux perçants s’étaient fixés sur Zang. Plus particulièrement, sur son épaule droite, ce qu’il ne mit que très peu de temps à remarquer. « Alors comme ça t’es un pote à l’autre timbré qui en voulait à mon tatouage ? ». « Suis-moi, jeune insolent ». Zang s’étrangla. Il avait parlé ! Le Caracal avait parlé ! Non, c’était impossible. Il n’avait même pas remué le museau. Un Caracal qui parle, pourquoi pas, mais ventriloque, c’était peu probable. « Evite de penser à des sottises et suis-moi ! » C’était bien le Caracal qui avait parlé, Zang en était sûr maintenant. Mais il n’était pas ventriloque, seulement télépathe. « Très rassurant… », pensa Zang. « Très bien, puisque tu as décidé de pourrir ma journée, je te suivrais, Caracal. » annonça-t-il à haute voix. Zang suivit donc le Caracal dans les méandres de la forêt des Cendres. Plusieurs fois, Zang avait tenté d’engager la conversation avec l’animal : « Alors, c’est quoi ton petit nom, mon chaton ? » « C’est qui ton maître ? Il doit être drôlement doué pour t’avoir donné le don de télépathie non ? », mais le Caracal ne lui répondait jamais, mis à part une fois : « Comment Markus a-t-il fait pour déposer un Saïka sur un crétin comme toi ? Evidemment, à la naissance, tout les Elfes sont identiques… ». Zang ne comprit pas grand-chose de ce que le Caracal voulait dire, mais il se tût pendant le reste du trajet. Finalement, le Caracal s’arrêta, mais ne se retourna pas. « Regarde à gauche jeune Elfe. Vois-tu le sentier ? Suis le encore un petit moment, et tu trouveras quelqu’un qui apportera réponse à tes questions ? -Quelles questions ? répondit Zang, tout en se rendant compte du ridicule de la situation : un Elfe qui parle à un Caracal, celui-ci lui répondant par télépathie. -Celle que tu viens de poser par exemple. Va, ta destinée t’attends. -Ma destinée serait de trouver des réponses à des questions? C’est pas très palpitant, ça… T’as rien de mieux à me proposer ? » Avez-vous déjà vu un Caracal, ou même un autre animal soupirer de dédain, comme si ceux qui l’entouraient étaient des abrutis complets? Zang fut l’une des rares personnes qui en eu le droit. A peine avait-il détourné les yeux du Caracal que celui-ci disparut. Zang pris donc le sentier qui se trouvait à sa gauche. Au bout d’un moment, il aperçut la silhouette d’un dormeur, le dos appuyé contre le tronc d’un arbre. Zang le reconnut immédiatement. « Le timbré ! Je savais bien qu’il était à l’origine de ce coup foireux ! Mais puisqu’il doit répondre à mes questions, autant les lui poser maintenant… » Zang se dirigea vers le dormeur. « Pitoyable, ça dort dans la forêt, sans craindre de se faire égorger, dit-il à voix haute ». Une fois au niveau du dormeur, il prit appuis sur un pied, histoire d’envoyer l’autre dans le flanc de l’Elfe assoupit, et de le réveiller. A sa grande surprise, son pied fut arrêté par une main ferme. Le dormeur lui lançait un regard en coin réprobateur. « Alors, fripouille, tu t’attaques à tes congénères ? -Tiens donc… tu es plus malin que tu n’en à l’air… -Merci du compliment. » Le dormeur maintenant complètement réveillé lâcha le pied de Zang et se leva. « Mais dis moi… n’avais tu pas juré de m’égorger la prochaine fois que tu me rencontrerais ? -Oh, les temps changent. Et tu peux m’être utile, j’ai des questions à te poser, il parait. -Tu m’en vois ravi. Mais il serait peut-être temps que tu me donnes ton nom. -Zang, et toi c’est… Drazhar non ? -Ah tiens, je ne me rappelais plus te l’avoir donné lors de notre précédente rencontre. Mais si tu l’as retenu, c’est que j’ai réussi à t’intéresser. -Mouais, plus ou moins. -Mais tu t’es quand même décidé à revenir ici non ? -Revenir !? Comment ça « revenir » ? -Hein !? Mais comment t’as fait pour trouver l’endroit alors ? Regarde autour de toi un peu ! » Zang jeta un coup d’œil à l’environnement qui l’entourait. Il reconnut alors l’endroit où il avait rencontré Drazhar la première fois, ainsi que le Caracal de tout à l’heure. Il se retourna vers Drazhar : « Dis moi pas que t’as attendu tout ce temps ici, en espérant que je revienne, attiré par tes discours bizarroïdes ? -Ce n’est pas ce que tu viens de faire là ? -Plus ou moins. -Bon puisque tu t’obstines à ne pas vouloir avouer avoir été attiré par l’envie d’en connaître plus sur ton passé, dit-il en lui jetant un regard intense, je ne vais pas te forcer. Pour te répondre, non je n’ai pas attendu tout ce temps ici, je suis allé voir Aislinn pour le prévenir de mon absence, et puis j’ai attendu. Je savais bien que tu repasserais un jour où l’autre. -Mais ça fait au moins plus d’un mois ! T’es vraiment un timbré. -Deux mois pour être exacte. -Deux fois plus timbré ! -Première leçon : la patience est une vertu, que tu es loin d’avoir. Tout vient à point à qui sait attendre. -Qu’est-ce que c’est que cette histoire de leçons ? -Tu veux me poser des questions non ? Et bien, en échange des réponses que je détiens, accepte de suivre l’entrainement que je vais te proposer. -Ton entrainement ? Ca se voit depuis l’autre bout de la forêt que tu es loin d’être le plus fort des Elfes. Je suis sûr que ton Aislinn t’écrase d’un doigt. -Tu ne crois pas si bien dire. Et puis, je suis plus fort que toi, ça suffira. -C’est toi qui le dis. » Drazhar fit une pause, laissant à Zang le temps de réfléchir. « Alors, marché conclu ? -Ouais, fit Zang, mais c’est bien parce que tu dois répondre à mes questions. -Alors c’est entendu ! Allons chez toi, je meurs de faim ! -Pff, puisqu’il le faut …» |
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III- TOTEMS, SHAMANS (et autres luneries…)
Drazhar venait d’avaler la dernière bouchée du repas que lui avait servi son nouvel élève. Repus, il commença à observer l’endroit dans lequel il se trouvait. Zang s’était construit une cabane à la cime d’un grand châtaigner. Pour y accéder, il fallait tout d’abord grimper sur l’un des arbres avoisinants, puis se frayer un chemin parmi les branches pour enfin accéder à la branche la plus basse du châtaigner. La cabane en elle-même était imparfaite vue d’extérieure, les planches formant la cloison bombées, fissurées. L’intérieur quant à lui, ne comportait qu’une pièce. Une table circulaire en bois en son centre, deux tabourets dont l’un était recouvert d’une couche de poussière avant que Drazhar ne s’asseye dessus, une commode vétuste sur laquelle étaient posés une lampe à huile et un couteau de chasse, et enfin ce qu’on pouvait appeler un lit : quelques planches qui soutenait un matelas constitué de feuilles mortes dans un drap. Pour survivre à la saison froide, mis à part la petite cheminée faite de pierre, Zang avait complètement tapissé les murs de peaux de bêtes, sauf aux deux endroits où il avait aménagé des fenêtres. Il y avait aussi plusieurs couvertures faites de fourrures. Drazhar s’attarda sur un objet particulier : une clepsydre vide, comme si le temps s’était arrêté pour Zang. « Je n’ai rien pour loger des invités… -Ne t’inquiètes pas, j’ai prévu ce qu’il fallait, répondit Drazhar. » Il se leva et sortit de son barda un hamac puis se dirigea vers la porte. Alors qu’il la poussait il se retourna et dit : « Ton entrainement commencera demain à l’aube. Dors bien. -Attends ! J’ai déjà une question à te poser ! -Fais donc… -Dis-moi pourquoi tu as su que j’avais ce tat… ce Saïka. » Drazhar soupira et retourna s’assoir sur son tabouret. « C’était simplement du hasard. Il y avait très peu de chance que tu en possèdes un. Mais comme tu as un certain talent pour la cuisine, je vais t’en dire plus. Tu as sûrement déjà remarqué qu’il y avait deux catégories d’Elfes. Les Elfes Nobles de Na’helli et les Elfes de Lunes, vivant dans la forêt. Ces derniers, dont je fais parti, vénèrent un animal totem. Le mien, ou plutôt le nôtre, est le Caracal. -Je l’ai déjà croisé celui-là, répondit Zang. C’est lui qui m’a mené jusque là où tu dormais. D’ailleurs, il n’était pas très marrant et m’a traité de crétin… Pas très sympa, pour un truc qu’on vénère… -Ce ne devait pas être l’Esprit du Caracal en personne. Seulement un messager, un de ses nombreux enfants qui accomplissent certaines mission pour lui. L’Esprit n’apparait que rarement dans la réalité. La plupart du temps il communique avec toi via tes rêves, de façon plus ou moins énigmatique. Mais revenons au Saïka. Chaque clan d’Elfe de Lune est dirigé par un Shaman, qui a une relation plus que particulière avec l’Esprit. C’est le Shaman du clan qui dépose le Saïka de son clan sur les nouveaux nés… -Donc je fais vraiment parti de ton clan et ça depuis ma naissance !? -Oui, mais c’est justement là que cela devient extraordinaire. Tu dois sûrement déjà avoir entendu parler de la Guerre des Clans, qui s’est déroulée il y a fort longtemps. Et bien, le Clan du Caracal est privé de son Shaman, Markus, depuis cette guère. Comprends-tu ce que je veux dire ? » Zang regarda ses mains, comme si elles n’étaient pas les siennes. "Impossible ! Je serais si vieux, dans un corps si jeune ? Tout le monde m’appelle encore "jeune Elfe" ! D’ailleurs toi aussi t’as un Saïka, ça veut donc dire… -Oui, je suis au moins aussi vieux que toi. Te rappelles-tu de ton passé ? As-tu jamais eu l’impression d’avoir vécut si longtemps ? -Non, rien de tout ça. D’ailleurs, j'ai souvent du mal à me rappeler de l'ordre des choses lorsqu'elle se sont produites il y a assez longtemps. Mais de là à avoir oublié depuis combien de temps je vis..." Il jeta un coup d'oeil à sa clepsydre vide. Depuis quand ne l'avait-il pas remplit? Drazhar reprit la parole: "J’ai moi aussi vécut la même situation, seul, loin de mon passé, jusqu’à ce qu’un messager du Caracal ne vienne me contacter. Et depuis, je n’oublie plus rien. -Et il y en a beaucoup d’autres des comme nous ? -Pas tellement. La plupart des membres du Clan actuel ne possèdent pas de Saïka, mais descendent directement familles qui le constituaient auparavant. L’histoire du clan s’est donc transmise de génération en génération, c’est pourquoi ils ont pu le reconstituer. Mais nous n’avons toujours pas de Shaman, et notre meneur actuel est Aislinn, je ne sais pas trop pourquoi. Sûrement parce que c’est le plus fort… -Le plus fort ? Je me demande bien de quoi il est capable… Et Markus, personne ne sait ce qu’il est devenu ? -Non. Il parait qu’il est encore vivant. A mon avis, il doit être dans le même cas que nous, possédant un corps en bon état, et ayant oublié son passé. Il doit sûrement se trouver quelque part isolé sur Olympia." Drazhar s’arrêta de parler et regarda Zang. Celui-ci était plongé dans ses pensées. Drazhar repensait au moment où il avait parlé du « plus fort ». Une étrange lueur était alors apparue dans les yeux de Zang, mais avait immédiatement disparu. « Et tu crois que je vais me mettre à vénérer un matou, tout ça parce qu’après tout ce temps, il m’a enfin retrouvé ? -Non, tu le vénéreras de toi-même lorsque tu prendras conscience de ton don ? -Mon don ? Quel don ? Pour la cuisine ? -Je te le dirais une autre fois. J’aimerais dormir maintenant. -Installe-toi ici, il doit bien me rester quelques vieux clous avec lesquelles tu pourras accrocher ton hamac dans un coin de la pièce. » Plus tard, alors que Drazhar était déjà plongé dans un sommeil profond, Zang n'arrivait toujours pas à fermer les yeux, repensant à la révélation que lui avait faite Drazhar. |
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Bravo, c'est très bien écris !
Continu ![]() -= Alpha ~ Serviteur du puissant Hades =-
L'efficacité ne dépend pas de la taille de l'armée, Mais du professionnalisme des hommes qui la composent.... ~> I ♥ Quatar and i believe in Hades. |
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Merci bien, c'est encourageant, surtout venant de "L"(jolie description du personnage sur ton profil!)
*s'attaque à la IVème partie* |
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Alors comme ça tu es sur Pangéa toi-aussi? ![]() Intéressant..peut-être qu'au passage, on pourrait essayer de se réunir, nous les Pangéens d'loo! Qu'est-ce que tu en penses? ![]() Oh mais au fait, très bien écrit oui; même si les elfes sont de plus en plus incompréhensibles!!! ![]() |
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Le problème, c'est qu'il y a pas de Dlog (ou bien je me trompe...) sur Pangéa, donc je vois pas qui t'es^^ (désolé pour le lapsus dans le préambule, j'ai corrigé la faute!)
Et les Elfes ne sont pas incompréhensibles! Grrr... c'est mon mien à moi qu'est "particulier" et tu comprendras pourquoi dans la suite. Au passage, il va falloir encore attendre un peu avant de voir la partie IV, car je croule sous le boulot, merci de votre compréhension (du moins celle de de ceux que ça interesse) (P.S. pour parler pangéa -ou de tout autre chose-, faisons le plutôt par bail (4739) merci!) |
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IV- CETTE LUEUR DANS LES YEUX
Voilà maintenant plusieurs jours que j’ai commencé à entrainer Zang. Celui-ci fait beaucoup d’effort pour s’améliorer, c’est un bon élève. J’espère que sa motivation restera telle quelle même lorsqu’il n’aura plus aucune question à me poser. Mais je pense qu’il aura accepté de nous rejoindre d’ici là. D’ailleurs, je ne lui ai toujours pas dit que je n’ai révéler son existence à personne, pas même à Aislinn. Il y a peu, il m’a reparlé du don. L’Instinct … Il se demandait à quoi cela pouvait-il servir de sentir un danger si on ne pouvait en connaître son origine. Que pouvais-je répondre de mieux que « Tu verras par toi-même ! » Son impatience est assez irritante. Même si l’entrainement ne porte pour l’instant que sur les techniques de base d’esquive, et sur l’endurance, je suis persuadé qu’il ne se débrouille déjà pas trop mal en combat rapproché. Il semble avoir un assez bon niveau de base, comme en témoigne les diverses peaux de bêtes accrochées au mur. D’ailleurs, lorsqu’il me racontait comment il les dépeçait, l’étrange lueur était de nouveau réapparue dans ses yeux. Bien qu’il accorde une sorte de respect aux arbres de la Forêt, il n’en témoigne apparemment aucun pour les créatures qui y habitent. Les seuls souvenirs qui semblent avoir marqué son esprit son ceux de ses victoires sur l’une d’entre elle, et plus cette dernière était forte et vigoureuse, plus il était fier de l’avoir tuée. J’avais beau lui expliquer que, même si nous pouvons les tuer pour satisfaire à nos besoins, ne pas respecter les habitants de la Forêt est très mal vu par les Elfes et encore plus par les Elfes de Lune, cette lueur continuait à brillait étrangement dans ses yeux lorsqu’il se taisait. Mais je pense avoir finalement réussi à le convaincre. Il ne parle plus de ses victoires contre des animaux. A la place, il rêve maintenant de voir de quoi les meilleurs combattants d’Olympia sont capables. Il me parlait de ces fois où il avait observé des batailles au cœur de la forêt, se cachant parmi le feuillage d’un arbre et attendant la fin du combat pour dépouiller les morts, Elfes ou non. Et encore une fois, la lueur apparaissait dans ses yeux. C’est étrange, mais elle semble apparaître lorsqu’il parle d’évènements sanglants, ce qui semble lui plaire. Mis à part ces traits obscurs, vivre aux côtés de Zang est une des meilleures expériences que je n’ai jamais vécue. Sa cuisine a un goût hors du commun, à se demander si les mets qu’il prépare se trouvent vraiment au cœur de la Forêt des Cendres, comme il me l’affirme. Parfois nous abandonnons l’entrainement pour grimper au sommet des arbres et observer les Elfes dans leur vie de tous les jours. Il me raconte parfois les anecdotes qu’il a pu observer, bien qu’il n’arrive pas à les situer chronologiquement l’une par rapport à l’autre. Je me rappellerais toujours de sa surprise lorsque je lui ai dit que ça me faisait plaisir d’avoir un ami tel que lui. Il n’avait jamais cherché à avoir des amis auparavant. D’ici quelques jours, je lui demanderais quelle discipline il souhaite choisir : magie, combat rapproché ou archerie. On pourra alors aborder le sujet du Finye, qui semble beaucoup l’intéresser. [HRP: un chapitre plutôt court pour tenter une autre forme de rédaction!] |
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V- DON ET FINYE, ou "autres luneries, partie II"
« Archerie ! Evidemment que je choisi l’archerie ! Tu me servirais à quoi sinon ? C’est ta catégorie de prédilection non ? Et je puisque je n’accepterais que toi comme maître, donc à quoi bon choisir quelque chose dans lequel tu es nul ? -Je ne suis pas si mauvais que ça en maîtrise du Finye… Et puis je suis sûr que tu es très bon au corps à corps ! -Puisque je te dis que mon choix est effet depuis longtemps. Pose plus de questions et passons à la suite. » Zang , exaspéré, fixait Drazhar. Celui si poussa un soupir de soulagement : le choix de Zang allait lui faciliter la tâche. « Très bien, à partir de maintenant, tu seras considéré comme un Naos, un débutant dans le clan, suivant la voie de l’archer. Mais avant tout parlons du Finye et de la magie. A la base, le Finye est la substance avec laquelle le shaman a déposé le sceau du clan sur ton corps. Cette substance à la particularité de réagir lorsque tu concentres ton énergie, c’est pourquoi on l’assimile souvent à la magie. "Maitriser son Finye" veut dire maitriser son énergie magique, savoir l’utiliser. -Mais les Elfes Nobles, et mêmes les autres races peuvent utiliser la magie sans avoir de Finye ! -Eh oui ! Ce n’est pas le fait d’avoir du Finye qui te permet d’utiliser la magie, mais c’est ton énergie interne, ton mana, et la relation qui le lie avec le mana d’Olympia qui fait que tu maîtrises plus ou moins la magie. Et le mana sert aussi aux combattants utilisant certaines techniques particulières. Tout Elfe de Lune, quelque soit sa spécialité, doit donc apprendre à maîtriser son Finye. -Bon, en gros c’est une substance qui nous a été injectée dans le corps, mais qui sert à rien en particulier, c’est ça non ? -Ton Finye et l’essence même de ton sceau ! Si tu veux modifier ton sceau, par exemple pour rejoindre un autre clan, cela te demandera une grosse quantité d’effort et de douleur. Cela veut aussi dire que ton Finye est lié à ton don ! Il peut donc exister des personnes peu douées en magie, qui maîtrise assez bien leur Finye, et donc leur don. Lorsque tu te concentres pour utiliser ton Finye -pour lancer un sort, utiliser une technique ou le don- celui-ci semble émerger de ton Saïka pour parcourir ton corps, et créer de nouveaux sceaux invisibles. Sachant que l’aspect de ton Saïka visible dépend de ton énergie, on peu noter des petites modifications entre l’état de ton Saïka au repos ou en pleine concentration. Mais rien ne vaut une petite démonstration.» Drazhar remonta sa manche droite, afin de rendre son sceau déposé sur son avant bras visible aux yeux de Zang. Ce dernier le fixa intensément. Drazhar commença à se concentrer, et rassembla son énergie. Le sceau sembla se mouvoir un instant, Drazhar fit un geste du bras, et un geyser jaillit de nulle part. Drazhar se tourna vers Zang. « Voilà le sort du Geyser, pas très puissant, la majorité des Elfes le maîtrisent. -Tu me l’apprendras ? -Désolé de te décevoir, mais je pense que tu l’apprendras mieux à l’Université de Na’helli. Je suis aussi passé par là tu sais ? Je ne t’apprendrais que les bases du tir à l’arc, puisque tel est ton choix. D’ailleurs, même pour l’archerie, tu devras apprendre certaines techniques auprès des maîtres d’armes de Na’helli, quand tu seras assez expérimenté. -En fait tu es vraiment naze comme maître… Je ferais mieux d’y aller directement, à Na’helli, puisque qu’on y apprend tout… -Respecte ton contrat jusqu’au bout. Avec une attitude pareille tu n’iras pas bien loin dans les diverses écoles de Na’helli. Je veux juste t’apprendre les bases que tout bon soldat doit connaître. Bon reprenons. Le Finye, comme je te l’ai dit, est aussi utile pour les combattants. Regarde ce petit truc qu’on m’a appris. » Drazhar saisit son arc, le banda. Puis, s’armant d’une flèche, il visa un buisson. De nouveau son Saïka sembla se mouvoir, et la flèche décochée s’éloigna à toute vitesse dans un sifflement caractéristique. Elle traversa le feuillage du buisson, et un petit craquement fit comprendre aux deux Elfes qu’elle venait de percuter une des branches. L’instant d’après, les feuilles du buisson furent soufflées de l’intérieur, et toutes ses branches se brisèrent. « Utile quand les ennemis sont trop rapprochés les uns des autres, mais faible comparé aux grenades… commenta Drazhar -Maintenant, faut que tu me montre comment on utilise le don ! -Très bien. Tu dois savoir avant tout que le don du Caracal est des plus particuliers... -Ouais, ouais je sais. "L’Instinct du Félin" nous permet de sentir un danger, sans pour autant en connaître la signification. -Donc tu sais aussi que je vais avoir besoin d’un danger pour te le montrer non ? Alors ramasse cette pierre là-bas, pendant que je me bande les yeux. » Zang s’exécuta, tandis que Drazhar noua un bandeau noir autour de sa tête, masquant ses yeux. « Bon, je vais me concentrer, et quand je te dirais « top » tu pourras me lancer la pierre, mais au moment où tu le veux. Tu peux attendre encore quelques secondes, ou me la lancer directement. Tu peux aussi la lancer en cloche, ou me viser la jambe. Compris ? - Ok, te plains pas si je te blesse. » Le Saïka de Drazhar se mit à émettre une étrange lueur verte. Après quelques instants, Zang entendit le signal. Il attendit un peu, puis lança la pierre de manière directe en direction de la tête de Drazhar. Juste avant l’impacte, la lueur verte s’intensifia et Drazhar fit un pas en arrière, la pierre lui frôlant le menton. Zang, époustouflé, attendit que Drazhar reprenne la parole après avoir enlever son bandeau. « Voilà, dès l’instant où tu avais l’envie de me lancer cette pierre, j’ai ressentis un danger, mon Saïka s’est mis à frémir et à briller, signes distinctifs du don du Caracal. Cette expérience est un peu différente de la réalité, car je savais déjà quel était le danger et donc qu’il me fallait esquiver. Par contre, impossible de prévoir quand et où il frapperait. C’est lorsque le sentiment de danger se fit le plus fort que je décidai de bouger mon corps, à l’instinct. -Impressionnant… -Evidemment, il est difficile de pouvoir utiliser à un tel point le don sur un champ de bataille : cela demande encore plus de concentration que n’importe qu’elle magie, et il est difficile de rester concentré sur une longue période au cours d’un combat. C’est pourquoi un entrainement quotidien est essentiel, pour arriver à un stade où l’on peu ressentir la plupart des dangers qui nous entoure en permanence, mais le résultat sera toujours inférieur à celui d’une grande concentration. Je ne te cache pas que je suis loin de ce stade. Mais il s’avère que parfois, le don s’active de lui-même te permettant d’éviter une attaque fatale. Cependant, il ne faut pas trop compter là-dessus… Bon, la phase théorique est terminée, passons à la pratique. En premier le don, puis on passera au maniement de l’arc. Prend ce bandeau et concentre-toi. Essaye de ressentir un frémissement au niveau de ton Saïka. D’ailleurs, je veux le voir briller, donc remonte ta manche jusqu’au dessus de ton épaule ! » Zang remonta sa manche, puis se noua le bandeau autour de sa tête, tandis que Drazhar ramassa la pierre. Zang commença à se concentrer. Sentir le danger… il savait que Drazhar allait lui lancer la pierre… c’était un danger potentiel, mais son Saïka refusait de frémir. « Concentre-toi ! Je ne vois aucune lueur ! » Zang fronça les sourcils. Il commença à sentir une sorte de fluide partant de son Saïka qui lui parcourait le corps. Il crût d’abord que c’était seulement une légère brise, mais celle-ci semblait émaner de l’intérieur de son corps. « C’est donc ça le mana ! » pensa-t-il. Il se sentait étrangement essoufflé. Il continua à se concentrer, et sentit son mana former d’étranges nœuds dans son corps. « Les sceaux invisibles ! ». Soudain, un petit frémissement se fit sentir. « Top ! » cria-t-il. Le frémissement s’accentua terriblement, et Zang se reçut la pierre en pleine figure. Il s’écroula par terre lâchant un « ‘foiré ! ». « L’entrainement risque d’être long… dit Drazhar sur un ton moqueur. -Alors, il a brillé non ? Mon Saïka ? -Euh… hum… en fait… Oui… l’espace d’un instant… » Drazhar hésitait, il repensait au Saïka de Zang : la lueur qu’il avait émise était noir, si toute fois on peut émettre une lueur noir. C’est plutôt comme si son Saïka avait absorbé la lumière l’entourant, devenant d’un noir intense. Mais d’une certaine manière, on pouvait dire qu’il avait brillé. Zang était décidemment un Elfe des plus étranges. |
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VI-AMI OU ENNEMI ?
Forêt des Cendres, un peu plus au Sud de Na’helli. Un jour comme les autres, au milieu de la Saison des Fruits. Un Elfe erre dans la forêt balayant du regard les rares herbes aux pieds des arbres, ignorants les buissons chargés de baies. Cet Elfe, un Alchimiste des plus normaux, recherche une herbe quelconque pour fabriquer une potion aux utilités multiples. Un de ses amis s’est moqué de lui dernièrement, lorsque l’un de ses alambics lui avait explosé à la figure. Il fallait qu’il l’épate avec cette potion, et pour cela, il fallait qu’il trouve la meilleure herbe magique possible. Complètement captivé par son travail, il n’entendit pas les bruits qui provenaient d’un peu plus loin dans la forêt. Il ne remarqua pas non plus que les bruits se rapprochaient, et que tout Elfe normalement constitué aurait pu assimiler aux voix de deux de ses congénères. Il ne remarqua pas non plus l’étrange forme grise qui s’approchait de son visage à grande vitesse. Par contre, l’espace d’un instant, alors qu’une intense douleur se fit sentir au niveau de son crâne, il put voir les rayons du soleil filtrés par les feuilles des arbres de la forêt. Cette petite œuvre de la nature l’émerveilla un moment, puis il s’évanouit dans les fougères qui se trouvaient à côté de lui. « T’as vu ça ? Celle là aussi je l’ai esquivée ? Avoue que ma maîtrise du don s’améliore de jour en jour, s’écriait Zang, joyeux. -Tu n’aurais pas entendu un bruit par hasard ? demanda Drazhar, quelque peu inquiet. -Boaf, sûrement une créature idiote de la forêt… -Je t’ai déjà dit de les considérer avec respect ! -Ouais ouais… Mais t’as vu comment je l’ai bien esquivée cette pierre là ? -Oui, c’était très bien. Si ça te dit, on retourne s’entrainer à l’arc ? -Pas de problème. » Plus tard, dans la soirée de la même journée, les deux Elfes étaient assis autour d’un feu, au pied de l’arbre qui cachait la cabane de Zang parmi ses branchages. Le beau visage de Zang était recouvert de bleus, suite aux nombreuses pierres qu’il n’avait pu esquiver. Quant au visage de Drazhar, celui-ci portait aussi les marques d’impactes, prouvant que lui aussi perfectionnait sa maîtrise du don, loin d’être parfaite. Mais il savait bien que le meilleur moyen de s’entraîner était de combattre un ennemi à l’intelligence assez évoluée. Et ce, autant pour la maîtrise de l’arc que celle du Finye. « Le mieux ne serait-il pas de s’entrainer contre de vrais ennemis ? demanda Zang, comme s’il lisait dans les pensées de son maître. -Bien sûr. C’est ce à quoi je pensais. Mais je n’ai pas envie de t’amener sur un champ de bataille avant que je ne sois sûr que tu connaisses les bases. Après, ton niveau augmentera certainement bien plus vite que maintenant. Mais partir sans un entrainement minimum, c’est du suicide. -Mais tu m’avais dis que l’on pouvait revenir des Enfers, non ? -Est-ce une raison ? Drazhar le foudroya du regard. De plus, on ne sait jamais ce qu’Hadès décidera de ton sort, une fois que tu seras là-bas. Vie toujours comme si cette vie serait la dernière, comme si la réincarnation n’avait jamais existé. D’ailleurs tu ne connais toujours rien de nos ennemis et alliés, et foncer la tête baissée n’est pas la meilleure des tactiques. -Les champs de batailles… j’ai observés beaucoup de batailles tu sais ? fit Zang d’un ton songeur. -Oui, je sais, répondit Drazhar, fixant les yeux de Zang, s’attendant à voir l’étrange lueur apparaître d’un instant à l’autre. -Il y avait des types surpuissants dans chaque camp… Ils se battaient avec grâce et force… La terre était abreuvée de sang... » La lueur était réapparue, comme Drazhar s’y attendait. Il ne la supportait pas, elle représentait quelque chose qu’il jugeait dangereux, de sombres pensées dont Zang n’avait peut être même pas conscience. « Oui, il faut admettre qu’un combat peut être admiré, me ce n’est sûrement pas parce que le sang gicle de partout. Bref… Je veux que tu saches que plus tard, tu rencontreras un grand nombre d’ennemis, tous différents, par leur taille, leur force, leur agilité, leur magie. Ces ennemis peuvent être de toutes races, y compris des Elfes, et il ne faut surtout pas se fier à leur apparence. Le mieux pour vaincre un ou des ennemis puissant, c’est d’avoir de fidèles alliés sur qui tu peux compter. -Les Sauvages par exemple ? -Oui. Mais il faut que tu te souviennes que si ton allié te rend un service, il faut que tu sois prêt à lui rendre le même. Sinon, ils finissent par t’abandonner, ou pire, se retourne contre toi. Mais mieux que de simples alliés, crée toi un cercle d’amis. Des personnes avec qui tu resteras très souvent, avec qui tu t’entraineras, avec qui tu partageras la joie des victoires, que tu consoleras et qui te consolerons lors des défaites et des moments dures. -Comme toi? » Drazhar éclata de rire, et Zang gêné regarda à terre. Drazhar se reprit, surtout à cause de la douleur causée par ses bleus. « Oui, bien sûr que tu peux compter sur moi. Mais je ne serais pas toujours là, c’est pourquoi tu dois te lier d’amitié avec d’autres personnes. Le mieux est d’avoir des amis de différentes origines, qui te permettent de découvrir maintes choses. Enfin, quand je dis le mieux, j’abuse un peu du mot. Il n’y a pas de « mieux » pour les amis, même si nous parlons de « meilleur » ami, ce n’est sûrement pas parce qu’il est mieux que les autres, mais seulement parce qu’il est plus proche de nous. Enfin je m’égare… -D’après toi, tu crois qu’il existe un être plus puissant que tous les autres ? » Ce changement de sujet étonna Drazhar. Zang avait vraiment un goût prononcé pour la quête de la puissance, en plus de celui des scènes sanglantes… « Mmm, reprit Drazhar, les dieux par exemple sont largement plus puissants que nous. Et parmi eux, Zeus semble les surpasser. Serait-il le plus puissant ? Peut-être bien. Mais il parait aussi que l’on rencontre toujours plus fort que soit… Mais il existe des combats difficiles sans pour autant que l’adversaire soit très puissant …» Zang tourna la tête vers Drazhar, intrigué. « Un combat difficile sans adversaire puissant ? T’es con ou quoi ? Comment ça peut être dur si le type contre qui tu te bats n’est pas plus puissant que toi ? -Combattre une femme par exemple. -Hein ? Qu’est-ce que tu racontes comme conneries ? Les femmes sont des combattantes comme les autres. -Si tu le considères ainsi, tant mieux pour toi. Mais je suis sûr qu’un jour tu seras gêné dans ton combat contre une femme des plus belles, quelque soit sa race. Quoique, c’est plus difficile d’être charmé par une naine je te l’accorde. Sinon, combattre contre un être qui ne le veut pas est aussi difficile. -C'est-à-dire ? -Le genre de type qu’on aurait entrainé de force sur un champ de bataille, qui ne se bat sous la menace de ceux de sont propre camp, espérant ne pas se faire tuer par ces derniers. On est souvent pris de pitié envers ce genre de personne même si elles sont très. -Ne me fais pas rire. Imagine qu’un de ces crétins tue tous tes proches ? Ne va pas me dire que ce sera difficile pour toi de le tuer à ton tour. -Oui, tu as sûrement raison. Le combat le plus dur reste celui qu’on fait contre un ami. -Un entrainement ? Un duel entre ami s? Même si tu es mon seul ami, je ne crois pas que ce soit des plus durs. -Non pas ce genre de combat. Les combats à morts. Entre amis, ou si tu préfères, entre futur ex-amis, selon le dénouement. Par exemple, pour une histoire de cœur. Ou encore une histoire de traitrise. Ou d’autres raisons étranges qui pourraient pousser deux amis à s’entretuer. Je pense que ce combat est le plus dur de tous. Celui qui en ressort vainqueur doit sûrement avoir un esprit d’acier, une volonté de fer. Rien ne pourrait l’arrêter, mis à part peut-être d’autre personnes chère à son cœur. En tuant un de ceux que l’on aime, on devient sûrement plus « puissant » d’une certaine manière, mais en échange, on sacrifie une partie de soi. -Et si l’on vainc son ami sans le tuer ? Si on lui fait comprendre qu’on est plus fort que lui, mais qu’on l’épargne ? -D’après toi ? Que risque-t-il d’arriver ? Le vaincu, bien que reconnaissant de la pitié du vainqueur, le reconnaitra-t-il toujours comme un ami ? Et puis, la haine risque de naître au fond de lui-même, et un nouveau combat risquerait d’arriver un jour ou l’autre. D’ailleurs cette haine peut très bien naître sans que l’on ait combattu son ami. Par exemple, s’il se sent inexistant par rapport à nous, s’il se sent éclipsé par notre pouvoir, la jalousie peut très bien l’amener à faire des folies. Mais arrêtons de parler de ce sujet macabre veux-tu ? » Drazhar et Zang contemplèrent le feu, chacun repensant à ce que l’autre venait de dire. « Oh d’ailleurs, commença Drazhar, j’aimerais faire un petit test avec toi. Je veux que confirmer que tu n’es plus un simple Naos, un débutant, mais un Edoniel confirmé, voir un Donoï , vu ton assez bon niveau à l’arc et à la maîtrise du don. Ce sont les rangs parmi un clan, dit Drazhar remarquant le regard interrogateur de Zang. Bien sûr ça n’aura rien de formel, Aislinn aura le dernier mot. Mais je pense que mon jugement ne sera pas trop mauvais. D’ailleurs, s’il s’avère que tu es du niveau d’un Donoï, tu seras au même rang que moi, même si un peu moins expérimentés. Alors ça t’intéresse ? -Oui, bien sûr. Et quelles sont les conditions ? -Ce sera un duel basé sur ta catégorie de prédilection, c'est-à-dire l’archerie. Mais avant tout, je veux que tu me promettes de rentrer dans le clan après ce combat. -Et pourquoi ça ? -Ce duel sera entre toi et moi. On risque de se blesser plus gravement qu’avec des pierres. Aislinn autorise de tels entrainements entre membres du clan, donc je ne me battrais contre toi que si tu acceptes. -Très bien, on dirait que je n’ai pas le choix. Et puis, si je comprends bien, ce duel symbolise la fin de mon entrainement. J’ai passé beaucoup de bon temps avec toi, et j’aimerais que ça dure plus longtemps. Alors, si tu l’acceptes, je veux bien t’accompagner et intégrer ton clan. » Zang sourit d’une manière étrange dûe aux multiples blessures de son visage tendant son bras. Drazhar esquissa la même sorte de sourire, et leurs mains se joignirent. « Le duel se fera dans une semaine. Continue à t’entrainer seul. J’irais m’entrainer dans mon coin. » Drazhar se leva, et grimpa jusqu’à la cabane. Lorsqu’il redescendit, il portait son baluchon contenant ses quelques affaires et son hamac. « N’oublies qu’après ce duel ta vraie vie commencera, remplaçant celle que tu as oubliée depuis des années ! D’ailleurs, tu devrais soigner ton visage si tu veux plaire aux Elfettes ! Tu ne les as sûrement jamais assez fréquentées, mais je suis sûr que tu es un véritable tombeur ! Surtout avec ton don pour la cuisine ! » Zang regarda Drazhar s’éloigner, le salua lorsqu’il se retourna une dernier fois. Puis il éteignit le feu et remonta dans sa cabane. Le peu de place qu’avait pris Drazhar était maintenant complètement vide. Il eut un petit pincement au cœur. Ses yeux se posèrent sur sa clepsydre qu’il avait remise en fonctionnement lors de l’arrivée de Drazhar. Il s’approcha de sa commode, l’ouvrit, et en sortit un miroir poussiéreux. Il l’essuya d’un revers de manche, et commença à contempler son reflet, à la lumière des lunes. Il essaya d’imaginer son visage sans ses bleus. « Finalement, c’est vrai que je ne suis pas trop moche… Mais qu'est-ce que je raconte? Je ne dois pas perdre ce futur combat de vue !» Il remit précipitamment le miroir dans la commode et la ferma d’un geste vif. Puis il alla sur le balcon de sa cabane, et grimpa aux branches plus hautes. Une fois arrivé au sommet de son arbre, il contempla la forêt, les cimes des arbres s’agitant selon le vent. Il essaya de s’imaginait ou était Drazhar. Puis ses yeux s’illuminèrent d’une lueur étrange, une lueur rouge flamboyante, entourant es pupilles noir. Cette lueur que Drazhar avait aperçut maintes fois. Un rictus cruel apparu sur le visage de Zang, déformant son visage gracieux, déjà abimés par les coups. « A bientôt… mon… ami… A bientôt pour ce combat ! » [HRP: Voilà, cette chro approche de sa fin! Encore 2 chapitres, et les courageux qui la lisent pourront souffler] |
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Vous pensiez que je ne finirais pas cette chronique? Et non! Voilà bien la suite!
VII- MAUVAIS RÊVES Partie 1 Fina et Arkos vivaient le grand amour. Elle était du clan du Caracal, à la peau claire, des cheveux blonds ondulant sur ses épaules, des yeux d’un vert éclatant. Les Elfes qui la connaissaient la qualifiaient de belle, et cette beauté semblait surtout provenir de son visage, lisse et fin, qui allait de paire avec sa silhouette svelte et souple. Arkos quant à lui appartenait au clan du Serpent. Ses cheveux et ses yeux étaient très sombres. Il avait une carrure plutôt massive pour un Elfe, ce qui lui donnait un certain avantage dans les combats. Son visage était ferme, et n’affichait de sourires que lorsqu’il se trouvait en face de Fina. La guerre des clans faisait rage, aussi les deux amants, afin de profiter pleinement de leur amour, s’enfuirent dans les profondeurs forêt et s’y installèrent. Mais une fois par an, ils retournaient tous deux dans leur clan, afin de ne pas rompre complètement les liens avec leur famille. Puis finalement, un enfant naquit de leur union. Fina réussit à avoir l’accord de son conjoint pour que l’enfant soit marqué du Saïka du Caracal et non de celui du Serpent. En échange de quoi Arkos eut le droit de lui choisir un nom. Il nomma son fis Arkano, en son honneur. Ainsi Fina partit avec Arkano vers le repère du clan du Caracal le jour où habituellement chacun d’eux se rendait dans leur clan respectif. Arkos se dirigea donc vers son clan le même jour. Lorsque Fina arriva parmi les siens, un enfant entre les bras, beaucoup lui jetèrent un regard intrigué mêlé à un certain dégout. « Elle part pendant plusieurs saisons, et ne revient que rarement dans le clan, et la voilà entichée d’un petit d’Elfe ! Mais quelle vie mène-t-elle vraiment au cœur de la forêt ? » se disaient ceux qui la voyaient passer. Même sa famille ne vint pas l’accueillir. Markus, le shaman du clan du Caracal, fut le seul qui l’accueillit avec un sourire. Il ne lui posa pas de questions lorsque Fina lui présenta l’enfant sur lequel il devait déposer le Saïka, et il s’affaira à la tâche. Après la cérémonie, Markus la raccompagna jusqu’à la sortie du camp, ne lui posant toujours pas de questions à propos de l’origine de son fils, et lui parla de choses et d’autres. Enfin, il lui souhaita de vivre longtemps et dans la joie, comme à chaque fois qu’il la voyait, et là laissa retourner vers sa cachette en la regardant avec un sourire. Lorsque Fina et Arkano arrivèrent à destination, ils retrouvèrent Arkos complètement abattu. Après avoir déposé Arkano dans son berceau, Fina s’installa en face d’Arkos, et lui pris les mains. Arkos se mit à trembler, et lui raconta que tous ses proches avaient été tués lors d'une vicieuse escarmouche avec un clan rival. Voir un être de sa carrure fondre en larme était un spectacle des plus choquant. A force de caresses et de paroles douces, Fina parvint tant bien que mal à consoler son bien-aimé. Le temps passa, les deux amants continuaient à rendre de courtes visites à leur clan, et Arkano grandissait. Il avait les cheveux et les yeux noirs de son père, mais sa silhouette et son visage venait de sa mère. A cause de son Saïka, il ne put jamais accompagner son père lorsque celui-ci retournait parmi les siens, et ce malgré avoir insisté très fortement auprès de sa mère. « Tu risques de te faire tuer, et ton père avec ! » lui répondait-elle à chaque fois. Un jour, alors que Fina et son fils venaient d’arriver au campement des Caracals, plusieurs des siens accoururent vers elle, et pour la première fois depuis la naissance d’Arkano, un autre que Markus lui adressait la parole. « Fina ! Il se passe quelque chose d’étrange ! Acrim, le shaman du clan du Serpent, a convoqué tous les shamans. Mais Markus n’y est pas allé. A sa place, il a envoyé ton père l’Adrakil Esus. Mais entre temps le don s’est manifesté, et Markus craignant pour la vie d’Esus est partit à sa recherche. Depuis nous ne savons plus rien à leur propos! Fina je t’en prie, reste avec nous avec ton… » l’Elfe marqua une pose « …fils. Ne retourne surtout pas dans la forêt, je t’en prie ! -Eh bien, mon cher Traham, on dirait que l’absence du Shaman et du très puissant Adrakil qui me tient lieu de père t’oblige à orienter ton petit esprit sournois de Bakany vers moi, l’Ashka Fina Œil d’Emeraude… lui répondit Fina d’un ton amère. La Grande Ashka Fina que tout le monde, y comprit son père, a rejeté lorsqu’elle est revenue de la forêt avec un rejeton de père inconnu, et qui n'avait encore la confiance que du seul mais influent Markus. Et s’il est partit sans demander explicitement à ce que je revienne pour vous aider, c’est qu’il devait penser que vous pourriez vous débrouiller seul. Mais, dans ma bonne grâce et malgré ta perfidie à peine voilée Traham, j’accepte de vous aider car ma maîtrise du don vous sera utile; cependant, il va falloir attendre que je revienne, car ce que tu viens de me dire me tracasse grandement.» Elle prit Arkano par le bras et sortit à vive allure du camp pour rejoindre sa demeure. « Le Clan du Serpent… Arkos, je t’en prie… ne te mêle pas à ça… ». Lorsqu’elle arriva, elle trouva la demeure vide. « Evidemment… » se dit-elle : elle était rentrée bien plus tôt que prévu et Arkos ne pouvait certainement pas être de retour. Elle prit donc son mal en patience et observa son fils qui jouait au milieu des arbres. Soudain, ce qu’elle craignait plus que tout se produisit. Au niveau de son nombril, son Saïka s’était mis à vibrer, et luisait d’une couleur verte flamboyante. « Non… ça ne peut pas… Arkos… j’espère que je me trompe… j’espère de tout cœur que c’est un autre danger qui me guette… » Elle jeta un œil à l’épaule d’Arkano. Son Saïka ne brillait pas, ce qui était normal vu qu’il ne maîtrisait toujours pas le don. « Arkano, nous partons, vite ! » De nouveau, elle le prit par le bras et s’enfuit en direction du campement des Caracals. La palpitation au niveau de son ventre s’accentuait de minute en minute. Elle décida de porter Arkan sur son dos, et accéléra le pas. Alors qu’il ne lui restait que quelques lieues à parcourir, une voix se fit entendre de derrière un arbre. « Où cours-tu ainsi, Fina ? -Loin de toi, Arkos ! -Oh… qu’ai-je pu bien faire pour t’effrayer à ce point ? demanda-t-il en se dévoilant aux yeux de Fina. Serait-ce encore ton don qui te joue des tours ? -Je l’espère Arkos… cependant, le ton que tu utilises, sourire que tu arbores et le fait que tu me coupes la route ne me plaisent guère. Maintenant, laisse moi passer veux-tu ? Je ne veux pas te faire de mal. -Comme c’est beau, l’amour… Je te laisse passer si tu me donnes l’enfant, ça te convient ? -Que veux-tu faire de lui ? Il ne connait personne de ton clan ! Il sera beaucoup mieux avec moi ! -Ho ho ho ! Essayes-tu de me faire croire qu’il sera mieux intégrer dans ton clan, la où tout le monde te rejette ? -Peut-être. Et puis je ne supporterai pas l’idée de le voir un jour afficher le même sourire carnassier que toi. -Très bien, il n’aura qu’à décider. Pose-le à terre. -Non, c’est encore un enfant, il est trop facile à influencer ! -Pose le à terre je te dis ! Je risque de le blesser en même temps que toi sinon ! C’est-ça que tu veux ? Voilà, très bien, reprit Arkos une fois Arkano à terre. Alors mon petit, tu veux visiter le clan de ton père non ? Tu l’as toujours voulu non ? -Arkano ! Ne l’écoute pas ! Tu ne peux pas visiter son clan, c’est dangereux, je te l’ai déjà dit ! Peut-être quand tu seras plus grand, je t’accompagnerais là-bas, en attendant reste avec moi, je t’en prie ! dit-elle avec une voie douce marquée de tristesse.» Arkano était troublé face à cette situation des plus étranges, et préféra s’accrocher à la taille de sa mère en guise de réponse. « Très bien, heureusement que j’ai un plan B, reprit Arkos » Il dégaina son épée et marcha d’un pas tranquille vers Fina, un sourire aux lèvres. Arkano n’ayant jamais vu de combat, il ne fut pas apeuré par son père, contrairement à sa mère. « Arkos, recule, je n’hésiterais pas à t’attaquer sinon ! -Et pourquoi crois tu que je m’avance vers toi l’épée tendue, ma belle, douce et bien-aimée Fina ? » Ce fut la phrase de trop. Fina tendit ses mains, et prononça quelques mots. D’un coup, des éclairs en sortirent, aveuglant Arkano, et allèrent frapper Arkos de plein fouet. Celui-ci s’écroula par terre, et un volute de fumée s’éleva de son corps. Il redressa la tête et cria : « Arkano! Cours! retourne à la maison, ta mère est devenue folle ! Cours ! » Fina se rendit compte de ce qu’elle venait de faire et se tourna vers son fils pour essayer de le faire rester. Mais celui-ci, voyant son père complètement affaibli, fut pris de panique malgré le regard doux de sa mère, et s’enfuit à toute jambe. Elle voulut le rattraper, mais elle sentit une pointe se poser dans son dos. Arkos avait simulé une grande douleur lors de la décharge magique, et s’était ensuite relevé avec vélocité pour stopper Fina. « Oh-ho, on va avoir le droit à un combat entre deux Ashkas on dirait. Je ne t'ai jamais vue combattre, mais la rumeur dit que tu possèdes une puissance tout à fait honorable... D’ailleurs tu as fait une erreur en te retenant tout à l’heure… -Je ne me suis pas retenue ! -Taratata ! Tu m’aimes non ? Tu n’as pas encore abandonné ce sentiment, et tu n’utilises pas toute ta puissance magique. Alors que moi, Acrim m'a révélé ma faiblesse: mon amour pour toi. Savais-tu que c’était tes amis du Caracal qui avait massacré les miens ? Acrim me l'a dit! Ils refusent son idéal, ils en ont peur... -Arkos, c’est la guerre ! Il fallait s’y attendre ! Je pensais que notre amour surpasserait ce genre de choses, que nous affronterions ce genre de difficultés et en sortirions en plus fort. C’est aussi pourquoi je ne demandais jamais des nouvelles du front lorsque je rentrais chez les miens ! -Alors pourquoi me fuyais-tu, si « notre » amour pouvait tout dépasser ? -Cet Acrim et tout ce qui l'entoure annoncent un mauvais présage, il fallait que je mette Arkano en sécurité ! Je t’aurais ensuite cherché seule ! - Ne parle pas comme ça d’Acrim, c’est un Elfe qui vaut cent fois mieux que ton Markus ! D’ailleurs si tu voulais le protéger, pourquoi n’as-tu pas laissé Arkano dans le campement lors de ta dernière visite, idiote ? -Je… » Elle ne savait plus quoi répondre. Elle l’avait ramené avec elle en espérant que rien ai changé, qu’Arkos revienne normalement, sans ce sourire carnassier. Et maintenant, elle risquait de perdre son fils, à moins que… oui, il fallait qu’elle réussisse à vaincre Arkos, d’une manière ou d’une autre. De nouveau elle tendit sa main, mais Arkos était trop proche et ne lui laissa pas le temps : son épée trancha sans remord le ventre de celle qu’il avait aimé. Fina s’effondra à terre, une main sur la botte d’Arkos. D’un coup, la jambe de ce dernier se trouva gelée, et Fina en profita pour s’éloigner de lui en roulant sur le côté. Elle passa une main au niveau de son ventre : la plaie était profonde, mais elle pouvait s’en sortir. Arkos, dans un cri de rage, s’efforçait à briser la glace à coup d’épée. Il réussit à dégager son pied, mais de nouveau la foudre vint le frapper. Les deux adversaires étaient tout deux à terre. Arkos se releva difficilement en s’appuyant sur son épée, tandis que Fina se relevait aussi de son côté, un bras autour du ventre. Le sang glissait de sa plaie sur son bras et finissait par gouter au niveau de ses doigts. Les deux se regardèrent, essoufflés, et Arkos chargea. D’un geste du bras, Fina lança un nouveau sort. L’épée d’Arkos sembla se désagréger, mais celui continua à courir comme si de rien était. Fina mit alors une main à terre, et son visage se crispa, invoquant un sort beaucoup plus puissant. De nouveau de la glace apparut autour d’Arkos, mais en quantité beaucoup plus importante, lui montant jusqu’à la poitrine. Il sentit ses membres se raidir et se faire déchiqueter tandis que la glace continuait à apparaitre autour de lui, se prolongeant vers un arbre. Fina était là, juste devant lui, essoufflée, grimaçant de douleur, se croyant protégée. Elle leva la main, et commença à marmonner des paroles incompréhensibles à l'oreille d'Arkos. Mais il savait ce qui l'attendais. Il leva les yeux: un météore était en train de se former dans les cieux! Dans un ultime effort au milieu de toute cette glace, il souleva de son bras resté libre l’épée abimée, et asséna un puissant coup d’estoc à Fina qui ne put l’esquiver. L’épée la transperça de part et d’autre au milieu de la poitrine. Du sang remonta jusqu’à sa bouche et elle s’écroula de nouveau tandis qu’Arkos retirait son épée. Le météore dans le ciel avait disparu. Arkos s’attaqua ensuite à la glace qui le bloquait. Une fois libéré, il s’approcha du corps de Fina en titubant, et posa un pied sur sa tête. Elle poussa un gémissement. « MEURT ! GLOIRE A ACRIM ! » s’écria-t-il, et il trancha la tête de l’Elfe. Le combat avait été bref, mais intense. Puis il essaya de prendre la route vers sa demeure, pour retrouver son fils, mais ses jambes le lâchèrent au bout de quelques mètres : le gel avait causé de trop nombreux dégâts, il avait frôlé la mort. De la poche de sa ceinture, il sortit quelques fioles. Toutes étaient brisées sauf une. Il but la potion qu’elle contenait, et sentit une petite amélioration loin d'être suffisante : il devait se reposer encore quelques temps. Lorsqu’il eut repris des forces, il rejoignit son fils, laissant la dépouille de Fina là où elle était. Personne n’aurait pu croire qu’ils se soient un jour aimés. Plus tard, quelqu’un enterra sa dépouille au pied d’un arbre. Il se peut que ce fût Markus... |
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Partie 2
Lorsqu’Arkos retrouva Arkano, ce dernier l’accueillit avec un regard affolé. « Ta mère est devenue folle et m’a attaqué et s’est enfuie dans la forêt. » lui assura Arkos. Puis il lui fit promettre de ne plus jamais essayé de retrouver le clan de sa mère, car ses membres étaient aussi fous qu’elle. La question du Saïka ne se posait plus : Acrim essayant de regrouper tous les Elfes de Lunes sous la même bannière, avoir un membre possédant le don du Félin pourrait s’avérer utile. Mais Arkos découvrit plus tard qu’Arkano ne savait pas utiliser son don. Arkos tenta maintes fois de lui apprendre, Fina lui ayant parlé vaguement du don du Félin. Mais Arkano n'arrivait jamais à ressentir le Finye. Sûrement le choc émotionnel suite à la disparition de sa mère s'était dit Arkos. Le père et le fils partirent tout deux rejoindre les partisans d’Acrim, les Guerriers de la Brume. Là le jeune Arkano pu assister aux premiers combats de sa vie, en tant qu’observateur, car trop jeune pour se battre. Son père se força de lui donner le goût des combats et du sang, afin d’en faire un Guerrier de la Brume endurci. Et au fil du temps, Arkano observait avec de plus en plus de plaisir les batailles qui l’entouraient, un sourire aux lèvres... Avec l’âge et de l’entrainement, Arkano fut autorisé à participer aux combats. Il s’était révélé être un bon archer, et ses flèches firent nombre de victimes sur les champs de batailles. Par contre, il n'appris jamais à manier la magie, ne sachant pas utiliser son Finye. Il était toujours en quête de puissance et défiait beaucoup de personne qu’il se jugeait capable de vaincre, même dans son propre camp. C’est aussi là qu’il eût droit à son surnom : Zang, car comme ce nom, ses remarques étaient toujours rapides comme ses flèches et sonnaient aux oreilles de ceux qui les entendaient comme deux épées qui s’entrechoquent. Certains des Elfes de son entourage virent même une lueur rougeâtre briller dans ses yeux. « Sûrement la Flamme du Combat » supposa un jour l’un des guerriers. Une « flamme » qui n’apparaitrait que dans les yeux des guerriers animés d’une folie destructrice. En vérité, le mot "flamme" est un abus de language, car certains Elfes étaient marqués par l'aspect des yeux de certains Géants du Feu. Cette lueur n'était rien d'autre qu'une étrange réaction magique liée aux sentiments. Elle ne donnait aucun avantage au combat, si ce n'est un trouble causé chez certains ennemis facilement impressionables. Et puis Ekimus réapparut, et tout s’effondra. Acrim mort, les Guerriers des Brumes furent vaincus. Beaucoup furent tués, tel le père d’Arkano, d’autres furent relâchés et autorisés à commencer une nouvelle vie. Arkano quant à lui avait réussi à s’enfuir et s’était éclipsé dans le Forêt des Cendres. Là il avait vécu une vie d’ermite, n’entrant en contact avec aucun Elfe, de peur d’être repéré. Sa volonté de combattre s’était atténuée face à la peur qu’il avait ressentie devant ces Elfes capables de vaincre des Ashkas aussi doués que son père. Ne prenant plus en compte le temps qui passait, Arkano ne remarqua pas que sa durée de vie avait largement dépassée celle des Elfes normaux. Sa mémoire s’altéra elle aussi, et il finit par oublier son passé, les Guerrier de la Brume, et même son nom. Il ne se rappelait que de son surnom, Zang, qu’il considéra comme le seul nom qu’il ait jamais eu. Les millénaires passèrent, et sans entrainement, il perdit ses aptitudes à l’arc. Mais il ne perdit pas le goût du combat, et allait parfois admirer les batailles qui avaient lieux dans la forêt. Son corps resta éternellement jeune. Puis il se mit à voler les passants, et c’est ainsi qu’un jour il tomba sur un archer singulier, avec lequel il se lia d’amitié. Quelques temps plus tard, Arkano se tenait à genoux devant le corps transpercé de flèches de l’archer, et pleurait toutes les larmes de son corps. Drazhar se réveilla subitement. « Un rêve… c’était seulement un rêve… » Quelque chose attira son attention. Il remarqua son Saïka qui brilla faiblement avant de redevenir normal. C’était la veille du duel, et Drazhar avait un très mauvais pressentiment. Il jeta un oeil apeuré sur son avant bras, craignant de revoir la lueur verte de son Saïka, mais celui-ci était normal. "Oui, juste un rêve..." NdJ: pour éviter de mauvaises compréhension, je précise que Zang n'est PAS un premier né, et je le répète, il ne connait pas son passé. |
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VIII- DES ARMES AUX LARMES Partie 1
Les premiers oiseaux gazouillaient à peine, bercés par les douces lueurs des Titans qui se levaient paresseusement l’un après l’autre. Cependant, ces lueurs furent rapidement absorbées par des nuages d’un gris menaçant. « Oh non… moi qui croyais avoir le droit à une belle journée entitanée… pff » Appuyé contre un arbre, les bras croisés, Drazhar regardait le ciel avec une mine sombre. A côté de lui reposait une épée des plus banales, arc long, et un carquois rempli avec une grande quantité de flèches. Un bruit de chute lui signala que Zang venait descendre de sa cabane. Il tourna sa tête vers le nouveau venu, qui s’époussetait les vêtements. « Et bien ? Je m’absente quelques temps, et on arrive plus à se réveiller à l’aube ? -J’ai eu du mal à m’endormir hier soir… puis la nuit a été plutôt agitée… et c’était pas la peine d’envoyer des pierres contre ma cabane ! - Tu ne penses quand même pas que j’allais monter te chercher ? Allez, dépêche toi, nous n’avons que trop tardé. » Ils marchèrent quelques temps, avant que Drazhar ne s’arrête. Face à eux se dressait la porte Ouest de Na’helli. « Voilà, à partir d’ici, nous devrons nous rendre à l’Est de la ville. Je passerais par le Nord, et toi par le Sud. Une fois de l’autre côté, chacun devra trouver l’autre, et le faire abandonner. A l’arc, si possible. -Le faire abandonner ? C’est pas un peu risqué ? -J’ai prévu des flèches sans pointe en métal. De simples flèches de bois, pointue mais pas trop, comme ça, elles ne s’enfonceront pas trop et on pourra les retirer sans trop de difficultés… Evidemment, il y a toujours le risque d’y perdre un œil, donc je te demande de bien visé. Autre chose : ne tire pas, mais alors surtout pas au hasard. Si jamais tu blessais un Elfe hors de ce duel, d’une tu risque de finir dans les geôles Na’helliennes, mais surtout, on ne risque pas de t’accepter dans le clan. -Rien d’autre ? -Ah si, j’oubliais. Etant donner qu’il est plutôt difficile de tirer à l’arc à bout portant, il y aura le droit d’utiliser une épée. As-tu amené celle que je t’avais donnée il y a quelques temps ? -T’aurais pu le dire avant ! J’ai pas envie de retourner la chercher. -Attends, on va sûrement trouver autre chose… » Le regard de Drazhar se dirigea vers le sol. Il finit par repérer ce qu’il cherchait : un bâton assez long et gros, sec et solide, qui pouvait servir de gourdin. Zang lui lança un regard dépité. « Je vais me battre avec… ça ? -C’est mieux que rien non ? répondit Drazhar, un sourire aux lèvres. -Mais toi t’auras ton épée, c’est injuste… -Je frapperais avec le plat. Et puis tu n’auras qu’à garder tes distances et tirer avec l’arc. -Rien à foutre. Je me bats pas avec cette branche. Tu balances ton épée, et on va faire se duel à l’arc uniquement. » En guise de réponse, Zang reçut un coup de bâton en pleine figure. Se massant la mâchoire il émit plusieurs sons qui pouvaient ressembler à un « Très bien, puisque tu insistes », et il prit le bâton des mains de Drazhar. Ce dernier remplit ensuite le carquois de Zang des flèches qu’il jugeait moins dangereuses pour la santé. Puis dos à dos, ils se préparèrent à partir chacun de leur côté. « C’est l’heure du duel ! s’exclama Drazhar », et les deux Elfes se séparèrent en courant chacun dans la direction qu’ils s’étaient assignés. La traversée de la forêt se fit sans trop d’encombres pour Zang qui ne s’arrêta pas de courir. Son premier duel allait enfin arriver, et il s’impatientait déjà. Il arriva finalement à la porte Est de la cité des Elfes. L’endroit semblait vide, aucun passant ne semblait arpenter la route qui menait vers les Monts Olympe. Essoufflé, Zang décida de se cacher derrières quelques buissons, et d’attendre la venue de Drazhar. De son côté, Drazhar traversait la forêt tranquillement. Depuis qu’il avait fait ce rêve, ce duel le répugnait. Etait-ce un rêve prémonitoire ? Aurait-il dû tout laisser tomber, en espérant se défaire du sort que lui promettait ce rêve ? Finalement, il était allé de l’avant. Il devait affronter son destin, et un rêve ne restera de toute façon qu’un rêve. D’autre part, il se doutait que Zang s’était précipité le plus rapidement possible vers la porte Est, et Drazhar avait envie de tester les nerfs de son apprenti. Quoique… en y réfléchissant bien, Drazhar découvrit un danger potentiel : Zang trop impatient pourrait faire une bêtise, et pourtant Drazhar l’avait avertit. Mais il le connaissait déjà bien : Zang était trop impulsif, et réagissait immédiatement à la moindre remarque à son encontre ou à celle de son entourage. Seule la menace le faisait se calmer, et encore, cette menace devait venir d’une personne que Zang trouvait puissante. Drazhar voulant éviter un incident fâcheux se mit à courir à son tour pour arriver à la porte Est. Il y eut un bruit qui tira Zang de ses pensées… un bruit de pas. Zang prit silencieusement une de ses flèches, et prépara son arc. Il se leva le plus silencieusement qu’il pu. Mais le bruit de pas s’était arrêté. Intrigué, il laissa sa tête lentement dépasser du tronc derrière lequel il se cachait pour observait la situation. « Hein ? » La route était aussi vide qu’avant. « Que me voulez-vous ? fit une voix derrière lui. » Zang se retourna vivement : un elfe qu’il ne connaissait pas lui lançait un regard mauvais, tenant un arc dont il pointait la flèche sur Zang. « Vous êtes un de ces voleurs qui trainent dans la forêt n’est-ce pas ? -Oui… enfin non plus maintenant… je veux dire… -Votre hésitation vous trahit. Je vous laisse une dernière chance, sans quoi je serais obligé de vous faire arrêter par les Sentinelles pour tentative de vol à mains armées. -Je m’entraine seulement avec mon ami, répondit précipitamment Zang. -Ami qui n’est pas présent, comme par hasard. Et quel genre d’entrainement fait-on en plein milieu de la forêt, cacher derrière un buisson, un arc à la main. Vous m’auriez dis que vous étiez un chasseur, je vous aurais déjà plus cru. Mais là, je vais vous prier de bien vouloir me remettre vos armes, et de me suivre en ville, jusqu’à ce qu’on trouve une Sentinelle… -C’est que tu commences vraiment à me chercher toi ! s’exclama Zang. -Voudrais-tu que je te blesse ? » Soudain, une flèche atterrit entre les deux Elfes, les faisant sursauter. Zang la reconnut immédiatement : c’était une des flèches d’entrainement de Drazhar. Il détourna la tête à la recherche de l’endroit d’où venait la flèche. L’autre Elfe recherchait lui aussi d’où provenait la flèche. « Qu’est-ce que c’était ? Alors comme ça vous êtes deux ? Et vous m’agressez ? -Mais t’es vraiment un crétin, reprit Zang. Casse-toi avant que l’on ne te blesse vraiment » Zang prit une flèche, et tira vers un arbre qui lui semblait suspect, mais rien ne se produisit. L’autre Elfe prit de peur l’attrapa par l’épaule. « Vous allez m’expliquer ce qu’il se passe ici ! -Casse-toi, je t’ai dit ! » Zang tenta de se dégager, mais la poigne de l’autre Elfe lui arracha la manche de sa tunique, faisant apparaître son Saïka. L’Elfe le considéra alors avec dégout. « Un luneux ! J’aurais du m’en douter, il n’y a que vous pour être aussi rustre et vulgaire. » Une nouvelle flèche décochée par Drazhar se planta aux pieds du Noble. Zang comprit que Drazhar tentait de faire fuir le Noble par tous les moyens. Zang décida donc de mettre le plus de distance entre le Noble et lui. Sans dire mot, il commença à s’enfoncer dans la forêt pour s’éloigner de la porte Est. « Où crois-tu t’enfuir comme ça, sale luneux !? Penses-tu que de simples flèches d’avertissement vont m’impressionnées !? » Le noble commença à courir après Zang et gagna du terrain. Puis, d’un bond prodigieux suivi d’un plonger, le noble réussit à bloquer les jambes de Zang qui s’écroula à terre. Il y eut un craquement et les flèches des deux Elfes s’éparpillèrent de toute part. Le noble se releva et remarqua avec horreur que le craquement provenait de son arc qu’il venait de briser. Se tournant vers Zang, il voulut lui dire à quel point il détestait les Luneux, les trouvait dégénérés, et qu’ils ne méritaient que d’être tous exécutés, mais il reçut un choc dans le ventre qui lui coupa la respiration. Zang se releva, le bâton à la main. Il regarda avec mépris le Noble lunophobe qui était à genoux, puis lui asséna un nouveau coup sur la tête. Le noble s’effondra évanoui, et Zang fit une bise au bâton : « Qui aurait cru que tu puisses m’être utile ? A part Drazhar, évidemment …». Zang décida de laisser une compensation en pièce d’or près du corps évanoui, tout en espérant que le Noble oubli ce petit incident à la vue de sa bourse mieux remplit. Puis il ramassa ses flèches qui trainaient à terre, et repartit à la recherche de Drazhar. |
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Partie 2
Arrivant une fois de plus à la porte Est, Zang inspecta les arbres dans lesquels Drazhar avait pu se cacher quelques temps auparavant. Mais il n’y avait plus âme qui vive. Pressentant que Drazhar avait dû s’éloigner de la porte pour plus de sécurité, Zang continua sa route. Soudain, quelque chose le perturba : il ressentait un étrange frissonnement au niveau de l’épaule dont la manche avait était arraché. Il se frotta l’épaule de sa main pour chercher une quelconque blessure, mais il n’en trouva aucune. Dans un soupir, il décida enfin de relâcher son attention pour jeter un œil à son épaule. Il vit quelque chose qui luisait étrangement, et ne reconnut pas tout de suite son Saïka. "Le Don !" s’écria-t-il intérieurement, et quasi immédiatement le Saïka s’arrêta de briller. "Comment ai-je pu oublier ce si précieux allié ? Enfin… il s’est manifesté tout seul, comme pour me rappeler sa présence… si je comprends bien, j’étais en danger lorsque je ne l’utilisais pas… c’est vraiment une chose étrange…." Reprenant sa route, il tenta dorénavant de consacrer une partie de sa concentration à l’utilisation de son don. Drazhar quant à lui attendait tranquillement au sommet d’un arbre. La rencontre de Zang avec l’Elfe Noble aurait pu tourner au drame sans son intervention. Il pensait de plus que Zang se méfierait d’avantage avant de se précipité sur le premier être venu. Une fois de plus, Drazhar voulu le faire patienter, et attendait sans trop s’inquiéter : Zang n’avait pas de très bonne compétence en pistage… malgré qu’il se soit nourri en chassant, il tuait les animaux sur lesquels ils tombaient, et n’avaient jamais vraiment réussi à traquer quoique ce soit. L’arbre sur lequel Drazhar se trouvait avait vue sur une petite clairière. En y jetant un regard, Drazhar vit quelques oiseaux s’envoler au loin. Son interêt éveillé, il fronça les sourcils et se mit la main en visière pour distinguer la silhouette qu’il avait entraperçue. Pas de doute, c’était Zang qui arrivait, et qui longeait la clairière en essayant de se faire discret. Drazhar saisit son arc et une de ses flèches d’entrainement, et pointa vers Zang. « Allez, approche mon petit… approche que je mette fin à ce duel rapidement... » Et Zang continuait à s’approcher. Un sourire aux lèvres Drazhar s’apprêtait à laisser la flèche filer. « Je gagnerais, et me prouverais que ce rêve n’était qu’un rêve ! Maintenant !! » Silence. *Que ?! Qu’est-ce qu’il lui a pris ? Il a foncé derrière un arbre au moment même où… je vois… le don…* De colère, Drazhar envoya une quelques flèches là où se cachait Zang. La réponse de celui-ci ne se fit pas attendre, et deux flèches partirent vers l’arbre de Drazhar, avant de se perdre dans les feuillages. *On avancera jamais comme ça… Il faut que je tente le tout pour le tout pour le sortir de sa cachette … Un ! Deux ! Et trois !* Drazhar fit un bond et atterrit avec tout la grâce qu'un Elfe pouvait avoir. A peine réceptionné, il repartit immédiatement et traversa la clairière à grande foulée. Les flèches de Zang volaient vers lui, mais la plupart atterrissait quelques mètres plus loin, tandis que quelques unes se plantaient presque dans ses pieds. Drazhar parvint à atteindre l’autre bout de la clairière sans encombre, et continuant de courir, il bifurqua au niveau du premier arbre pour faire le tour de la clairière et s’approcher de Zang le plus vite possible. Tout en courant, il passa son arc en bandoulière, et dégaina son épée. De l’autre côté, Zang se mordait les lèvres. *Comment ai-je pu le manquer ! Et maintenant il s’est enfui ailleurs ! Va encore falloir que je le retrouve !* Zang se mit lui aussi à courir vers l’endroit où Drazhar s’était enfoncé dans la forêt, toujours en longeant la clairière : il ne fallait surtout pas se mettre à découvert. Au bout d’une dizaine, Zang se rendit compte de son erreur et subit la ruse de Drazhar : se dernier se trouvait en face de lui, épée à la main, et arrivait à toute vitesse. Comprenant qu’il n’aurait pas le temps de décocher la moindre flèche, Zang attrapa son bâton et courut lui aussi vers Drazhar. Il reçut un énorme choc au ventre et s’écroula à terre, tandis qu’il sentit le fil de l’épée caresser sa gorge. Il ouvrit les yeux et fut choqué par le regard de Drazhar. Jamais Zang ne l’avait vu aussi froid. Le Saïka de Drazhar attira aussi l’attention de Zang : il brillait de sa lueur verte habituelle. Un danger menaçait Drazhar, mais celui-ci ne semblait pas le remarqué. *Et si ce danger c’était moi ?* se dit Zang. D’un bref coup d’œil sur le côté, il aperçut son bâton. *Deux fois le même coup en une journée… j’espère que ça va pas devenir une sale habitude…* « Finalement, ça aura été court… Abandonne, Zang ! s’exclama Drazhar. -Tss… tu ne m’as même pas eu à l’arc, espèce de lâche… -Je t’ai eu dans les règles. Abandonne ! -Vraiment, tu es ridicule, Drazhar. Je veux dire comme archer… -Aband-urgh ! » Zang avait réussi à attraper son bâton du bout des doigts et avait envoyé un coup dans le genou de Drazhar qui perdit léquilibre. Il laissa son épée tombé à terre et Zang se précipita pour la ramasser, et se redresser aussi sec. La lame sous la gorge, Drazhar lança un regard haineux à Zang, et remarqua que ses yeux avaient pris leur teinte rouge de mauvais augure. « Quelle situation cocasse ! Lors de notre première rencontre c’est toi mon cher Drazhar qui pointait cette épée sous ma gorge… -Oh, tu t’en rappelles ! -Bien sûr ! D’ailleurs n’avais-je pas promis de t’égorger ? -Zang… -Mais depuis on est devenu ami non ? -Bien sûr, assura Drazhar, affichant un bref sourire. -Tu te rappelle notre discussion au près du feu ? Tuer un ami est ce qu’il y a de plus dur, d’après toi. Mais là, je vais t’égorger, et sans problème. Et tu sais pourquoi ? Parce que ça me fait bien rire de mettre à mort des types qui se croient supérieurs comme toi… Il est vrai que je manquais d’entrainement, mais j’ai rapidement rattrapé mon retard sur toi ! Allez, adieu Drazhar, et merci pour tout ! » Un sourire carnassier aux lèvres, Zang s’apprêta à transpercé la gorge de Drazhar. Celui-ci ne tenta rien : ils étaient trop proches, le coup de Zang le blesserait de toute façon, et il n’arriverait pas à prendre l’avantage une fois blessé. Il regarda une dernière fois les yeux de Zang : ceux si étaient redevenu normaux. Une ouverture ? Zang semblait troublé. Il abaissa l’épée et passa sa main sur ses yeux. Drazhar resta immobile. « Dégage, avant que je change d’avis… je n’entrerais jamais dans ton clan, et je souhaite ne plus jamais te revoir… je voulais te tuer pour retourner faire ma vie seule. Avec l’entrainement que tu m’as fourni, je pourrais devenir un vrai bandit de grand chemin, et plus un petit voleur à la tire tel que je l’étais. Mais si tu pars, cela reviendra au même… alors dégage, toi et ton clan. -Tu ne me feras pas changé d’avis, répondit simplement Drazhar. Je te ramène dans le clan, et avec les autres Caracals, on te remettra dans le droit chemin. -Et si je mets mes mauvais plans de côté, et travaille sagement en ville, tu me fiches la paix ? -Je sais que tu ne tiendras pas parole. Et ta place est dans le Clan, pas en ville. -J’avais envie de te tuer la toute première fois. Puis je n’ai plus eu envie. Il y a à peine trois secondes, j’avais de nouveau envie, mais plus maintenant. Envie, plus envie, envie, plus envie... Mais si tu continues comme ça, c'est toi qui ne sera plus en vie... -Je te ferais passer l’envie de tuer n’importe quel Elfe, Noble ou Luneux ! » Drazhar leva son bras, et de la glace apparut autour des jambes de Zang. Surprit, ce dernier ne put réagir à temps quand Drazhar se précipita sur lui pour lui envoyer une dizaine de coup de poing dans le ventre. Pour finir, Drazhar décocha un énorme crochet dans le menton de Zang, qui s’écroula à terre en brisant la glace qui le retenait prisonnier. Drazhar ramassa son épée et la rangea dans son fourreau. « Je mets fin à ce duel ici et maintenant, il ne nous mène à rien. Je te laisse réfléchir dans ton coin, mais je te préviens que je reviendrais encore et encore et finirais par te ramener avec moi. Sur ce, salut… » Zang reprenait difficilement son souffle et ne put rien répondre à Drazhar. Il vit sa silhouette s’éloigner tranquillement. D'un revers de poignet, il essuya le sang qui perlait le long de ses lèvres. Se relevant avec difficulté, Zang saisit son arc, et sortit une flèche de son carquois. Ses mains tremblaient, mais il fit du mieux qu’il put pour viser le dos de Drazhar. Celui-ci s’arrêta : sa concentration ne s’était pas relâchée, et son Saïka s’était mis à frémir. Il se retourna vivement avant de sentir une flèche se planter dans son épaule. « Qui t’as permis de mettre fin à ce duel ? Je te battrais de toute façon, que ta mort s'en suive ou non, car je suis plus fort que toi, tout simplement. Me considérer comme faible est ton erreur ! » Drazhar voulu se retirer la flèche qui s’était planté dans son épaule, pensant que s’était une de ses flèches sans pointes en acier. Mais la douleur qu’il ressentit lorsque sa chaire se déchira lui indiqua le contraire. La flèche disposait bien d’une pointe en métal, et qui plus est sa teinte verte indiquait qu’elle était empoisonnée. Quand Zang était-il entré en possession de ses flèches ? Une seconde flèche lui arriva en plein dans le ventre. Puis une troisième. Il releva la tête et vit deux yeux rouges qui le fixaient, et se rapprochaient. Bientôt, sa poitrine fut recouverte d’une dizaine de flèches, et du sang perlait le long de sa bouche, mais il avait encore la force de se tenir debout. Il retirait encore et encore les flèches qui se plantaient en lui, ne faisant qu’accroitre sa douleur. Seul Zang pouvait le sauver maintenant, et il ne semblait pas avoir envie de le faire. Plus Drazhar retirait de flèches, plus Zang en décochait. A force d’avancer, il finit par se retrouver nez à nez avec Drazhar, qui sacrifiat ses dernières forces pour tenir debout. Zang rangea son arc et tendit son bras pour attraper le pommeau de l’épée de Drazhar. Il sentit une main ensanglantée et sans force se poser sur son bras, comme pour l’en empêcher. Zang n’en tint pas compte et sortit doucement l’épée de son fourreau. Tout aussi doucement, il l’enfonça dans le ventre de Drazhar, et le traversa complètement. Arrivé au bout, il approcha sa tête près de l’oreille de Drazhar et murmura : « Je ne voulais vraiment pas en arriver là. Je crois que je n’aurais plus jamais la force de faire une telle chose… » Drazhar sentit quelque chose d’humide qui lui tombait sur le cou. Zang pleurait. « Adieu, Drazhar, mon ami… » Zang sentit le poids de Drazhar qui s’effondrait sans un bruit sur lui. Il retira l’épée et laissa le corps tomber sur le dos. Puis il lança l’épée sur le côté, et se laissa tomber à genoux au côté du corps de Drazhar et laissa ses larmes couler. « Et bien jeune Elfe, que comptes-tu faire maintenant ? » Zang aurait put reconnaître cette voix parmi des milliers. Le Caracal qu’il avait déjà rencontré dans le passé se tenait derrière lui. « Me racheter, si possible. -Te racheter ? Toi ? -Cette fois, ce n’est pas des paroles en l’air ! -Je vois… alors amène Drazhar à Aislinn. -Pour qu’il me tue sur le champ après ce que j’ai fait à l’un des siens ? -Il n’est pas mort… » La dernière déclaration du Caracal surprit Zang, mais il fut encore plus surpris lorsque le Caracal s’approcha de Drazhar et lui murmura quelque chose à l'oreille. « Je pense que tu sauras quoi faire une fois en ville. -En ville ? Va falloir que je le trimballe jusque là-bas ? -Je croyais que tu voulais te racheter… -Oui je le veux, mais là, avec toutes ces flèches, c’est pas pratique pour le transporter. -La faute à qui ? Vas, maintenant !» Le Caracal disparut dans un buisson, comme à son habitude. Zang quant à lui chercha le meilleure moyen pour porta tant bien que mal pour porter Drazhar jusqu’en ville. Il passa alors un bras sous les épaules de Drazhar, puis le second sous les jambes. Sur le chemin, il repensa à tout ce qu’il avait entendu dernièrement. Il entendit Drazhar gémir. Baissant les yeux sur Drazhar, il vit que celui-ci le regardait d’un regard horrible. Un doute assailli Zang : il y avait peut-être encore un espoir. « Dis, tu reviendras des Enfers ? » Pour toute réponse, Drazhar détourna le regard avant de fermer les yeux. Zang ne put s’empêcher de pleurer de nouveau en arrivant en ville. |
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Epilogue
Une fois en ville, Zang se fit rapidement remarquer. Qui ne le serait pas avec le corps d'un Elfe transpercé d'une dizaine de flèches dans les bras? D'autant plus que Zang hurlait à tue tête qu'il voulait trouver Aislinn. Un brave Elfe finit par proposer à Zang de déposer Drazhar dans sa demeure, en attendant l'arrivée d'Aislinn. Ce dernier ne se fit pas attendre très longtemps. Arrivant en panique, il eut juste le temps de remettre Zang, qui lui était encore inconnu, à sa place avant d'entrer dans la demeure de l'Elfe et de tenter de rétablir Drazhar. Le mourant lui avoua ce que le Carcal lui avait dit: il ne reviendrait pas des Enfers. Sa dernière volonté fut qu'Aislinn réussisse là où il avait échoué: faire entrer Zang dans le Clan du Caracal. Puis l'âme de Drazhar rejoignit le Styx. Lorsqu'Aislinn sortit, il se retrouva nez à nez avec la foule que Zang avait attiré lors de son arrivée en ville. Aislinn inventa alors une autre version de la mort de Drazhar. Personne ne devait savoir ce qu'il s'était réellement passé, sinon il ne pourrait jamais faire intégrer Zang dans son clan sans s'attirer les foudres des autres Elfes. Les histoires entre Elfes de Lunes n'interessaient quasiment jamais les Elfes Nobles, mis à part les histoires de meurtres, d'argent et de concubinages... L'inverse semblait vrai aussi. Finalement, Aislinn et Zang allèrent enterrer le corps de Drazhar dans une clairière au Sud de la forêt des Cendres. C'est à ce moment que Zang decida de la façon dont il allait se racheter: peu lui importait de faire partie du clan ou non, il allait dorénavant participer à la vie de la forêt des Cendres et de Na'helli du mieux qu'il le pouvait, même si certains de ses mauvais côtés ne l'aidaient pas dans cette tâche. NdJ: voilà, une grosse chronique terminée! Vous pouvez laissez vos commentaires! Ah, une petite chose encore pour ceux qui voudraient faire un RP avec Zang: personne, mis à part Aislinn et Zang lui même, ne connait la véritable raison de la mort de Drazhar, bien que certaines rumeurs contredisent la version officielle qu'Aislinn a donné! |