Le faux sauvetage d'un renne "fièvreux" | |
Topic visité 177 fois Dernière réponse le 20/01/2008 à 20:50 |
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A peine Coloco eut-il emprunté la sortie du royaume des morts qu'il tomba nez à nez avec une créature terrifiante. Le renne qu'il avait contribué à capturer n'avait justement plus rien d'un renne: ses yeux rouges sangs criaient au meurtre, ses dents noircies par la haine n'aspiraient qu'à transpercer la chair des hommes sauvages, ses sabots frappaient le sol avec une telle force que les murs de la cité en tremblaient... Il paraissait alors évident que cette créature avait été abandonné par la magie de Gaïa, quelque-chose ou quelqu'un l'avait ensorcelé.
Détournant enfin ses yeux de la bête, Coloco remarqua l'agitation qui régnait autour d'elle. Tous les hommes sauvages, ses frères, étaient en train l'encercler. Ils avaient visiblement un plan pour maitriser l'animal. C'est alors qu'un individu, pris dans son élan et surpris de l'arrivée impromptue de cette homosexuel sur son chemin, heurta Coloco de plein fouet. "Aïe, mais fait atten...ah, c'est toi Abu. Puis-je savoir ce que vous tentez de faire? -Et bien c'est simple, comme tu l'as surement déjà remarqué, ce renne n'a plus rien d'une créature de Gaïa, nous nous démenons donc pour défaire le mal que ce satané Père Notwell lui a fait. Mais celà s'annonce compliqué, les ensorcellements dont il s'est servi sont très puissants et il nous est très difficile de les casser. -Bien, donc je suppose que vous accepteriez mon aide? -Oh oui, tu peux te poster avec Lucar et moi, nous essayons de créer une illusion représentant le nain belliqueux afin de calmer la créature au moyen d'un visage connu et que nous puissions ensuite le rendre à la nature. J'espère seulement que le vil barbu n'a pas été trop méchant avec lui, auquel cas ce serait peine perdu..." Coloco suivit alors le jeune homme. Il se placèrent de sorte à former un triangle autour du renne afin de concentrer leurs incantations sur l'animal. Cependant, Lucar n'était pas encore en place. "Allez Mr le jeune illusioniste, dépêchons-nous, le temps presse, il nous faut agir vite si l'on veut que notre illusion fonctionne." Ce n'était plus qu'une question de temps... Aux pratiquants de la pêche a la sardine: "A vos chaloupes..." |
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L'obstination que montraient les hommes sauvages pour capturer la bête, bien que noble, se soldait inévitablement par un échec. L'animal avait déjà tué deux d'entres eux: un jeune et un candidat au conseille.
Le peuple des forêts commençait à perdre espoir quant à la réussite de leur projet; la rancoeur, le mépris et la colère commençait à envahir les citoyens au grand coeur. Ils se sont mis en tête de délivrer une créature de Gaïa de l'emprise maléfique du Père Notwell, et voilà que ce sont maintenant eux qui se font submerger par la Mal. Il fallait réagir, trouver une solution... "Egorgeons-le, s'exclama une femme près de la tour centrale de la ville. Il ne vaut pas la peine d'être sauvé. Voyez vous-même, il tue nos frères et que faisons-nous? Rien. Notre magie est a l'évidence inéfficace contre cet enchantement. Nous ne savons même pas ce que nous combattons. -Je suis d'accord, dit un homme si petit que seules ses paroles et son odeur trahissait sa présence. Cette mascarade a assez duré. Tous les autres peuples ont déjà brulé les carcasses de leurs animaux maléfiques, faisons de même! Ces dernières paroles eurent l'effet d'un boulet de canon dans la cité. Chaque citoyen présent semblait contraint de donner son avis. On ne dissernait plus que des bribes de d'argumentations incohérentes. -Gaïa nous...liquidons-le...donner à manger...coup d'arbalette lourde...carreau dans la cuisse...libérons-le...pois chiche... Au bout d'une dizaine de minutes, alors que le calme semblait presque totalement revenu, Coloco prit la parole: -Mes frères, comme vous j'en ai ma claque de cet animal, comme vous je pense qu'on aurait bien mieux affaire, comme vous...euh...bref, je crois cependant que ce pauvre renne a besoin de nous et en tant qu'enfants et protégés de notre mère, nous nous devons de lui venir en aide. Je n'abandonnerais pas si vite, pas après tous les efforts fournis jusqu'à maintenant, je continuerais pour nos frères qui y ont laissé la vie." Coloco posa ses fesses par terre, la larme a l'oeil. Aux pratiquants de la pêche a la sardine: "A vos chaloupes..." |
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La nuit suivante, Coloco tarda à trouver le sommeil, tiraillé une multitude d'interrogations, toutes centrées sur l'animal maudit qui avait élu domicile au sein de Luminaë: comment allaient-ils pouvoir le délivrer de son mal? Ses frères arriveraient-ils à contenir leurs envies de vengeance assez longtemps? Bien malin qui pourra prédire l'avenir...
Le matin venu, l'homme sauvage fut réveillé par un cris d'horreur si perçant qu'il fendit le verre posé sur sa table de nuit. Quelque-chose de terrible avait dut se passer. Coloco s'habilla à toute vitesse et dévalla les escaliers de son arbre le plus rapidement possible, se précipitant en direction du nord est de la cité. Bon nombre de ses frères et soeurs s'étaient rassemblés devant un un grand chêne vieux de deux bonnes centaines d'années. Ce chêne Coloco le connaissait bien, c'était la demeure d'un de ses amis d'enfance, Hockli, avec qui il s'exerçait à la magie étant jeune. Il s'avança au milieu de la foule. Les visages étaient très marqués, ce qu'il allait voir n'avait certainement rien de très joyeux. Les marches d'escaliers étaient recouvertes de sang coagulé dans lequel on pouvait aisément distinguer des traces de pas rondes et larges. La porte d'entrée avait à l'évidence été forcée, elle était hors de ses gonds. L'intérieur de la maison était une pièce unique qui ressemblait plus à un champs de bataille qu'à un habitacle vivable: les meubles de pierre avait été fracassé et gisaient à présent à terre sous la forme de puzzles géants baignant dans le même sang que celui qui recouvrait les escaliers, les plumes du rembourrage des canapé, matelas et autres oreillés se balançaient dans l'air au rythme des coups de vent, il ne restait que des miettes des reserves de nourritures posées habituellement sur le billot...Le renne était passé par ici. "Aucune nouvelle d'Hockli? demanda Coloco en redescendant de l'arbre. -Non, aucune, répondit un vieille homme sauvage. Coloco poussa un profond soupir et ajouta: -Je pars à sa recherche, il ne doit pas être bien loin..." A peine avait-il fait quelques pas qu'il remarqua une petite flaque de sang séché près d'un buisson...puis une autre...il suivit la piste jusqu'à une petite clairière. Au milieu de celle-ci reposait son ami, inconscient. Ses blessures étaient trop profondes pour qu'il puisse le guérir seul. Il le prit alors sur son dos et le ramena auprès de ses frères. "A l'aide, à l'aide, Hockli est blessé." Tous accoururent. Coloco posa le corps de son ami a terre. Il avait été mordu à l'épaule et avait des marques de violents coups sur le torse. A peine les hommes sauvages avaient-ils commencé à le soigner qu'Hockli se redressa violemment et tenta de mordre Amanthir, sans succès. Ses yeux étaient rouges, ses dents noires, sa démarche titubante, ses ongles tranchants...Ce n'était plus un enfant de Gaïa, c'était un zombie. Aux pratiquants de la pêche a la sardine: "A vos chaloupes..." |